Catégorie:Hordes du Chaos

De La Bibliothèque Impériale
D’un bon coup de marteau, le vieux paysan planta fermement la pancarte de bois dans la terre noire. Il recula et admira son travail avec un sourire satisfait.
« C’était la dernière ! » dit-il en essuyant la sueur sur son front.
« Pourquoi cette image de crâne ? » demanda un jeune garçon à côté de lui.
L’ancêtre sourit et montra la forêt du doigt « C’est pour prévenir tous ceux qui passent sur cette route que des bêtes dangereuses rôdent dans cette forêt. »
Le garçon aux cheveux blonds se gratta la tête en réfléchissant. « Alors... On plante toutes ces pancartes parce qu’il y a plein de monstres dans la forêt ? »
« Et oui. » répondit le vieil homme, « Et c’est aussi pour ça que tu peux voir les gardes patrouiller autour du village de temps en temps. »
« Est-ce que les autres villages de la forêt sont menacés aussi ? »
« Oui petit, on est tous dans le même bateau… Les routes ne sont pas sûres la nuit, c’est pour ça que ta mère veut que tu sois rentré avant le coucher du soleil. »
Un hurlement retentit soudain dans les bois, ni tout à fait humain, ni complètement animal, et le vieil homme lança un regard vers le soleil. Il se couchait rapidement. Prenant le garçon par la main, il dit « On ferait bien de rentrer, il va bientôt faire nuit. »


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Le Monde est saturé de pouvoir magique mutagène qui s’écoule du portail dimensionnel septentrional et imprègne le monde entier. C’est aux abords immédiats du portail effondré que ce pouvoir est le plus sensible. Plus on s’en écarte, plus l’énergie mutagène magique s’affaiblit. Le grand nord est le domaine de nombreuses créatures distordues par le pouvoir du Chaos. Toutes sortes de bêtes informes et de monstruosités méconnaissables hantent ces régions : d’abominables choses dotées de corps boursouflés grouillants de tentacules, des êtres dont les gueules béantes bavent d’une inextinguible soif de sang, en un mot une multitude d’horreurs toutes plus effrayantes les unes que les autres qui arpentent les terres à la recherche de leurs proies.

Heureusement, ces monstres dépendent de la force du champ magique qui les entoure pour survivre et ils ne peuvent pas s’aventurer trop loin vers le sud, car l’aura du Chaos devient trop faible pour les maintenir en vie. Cependant, beaucoup d’être inférieurs du Chaos s’épanouissent dans le monde, car ils n’ont pas besoin d’autant de pouvoir revigorant que les créatures du nord, plus lourdement marquées. Les plus répandus sont les Hommes-Bêtes, dont l’apparence et l’intelligence ont conservé quelque chose de vaguement humain.

Comme leur nom l’indique, les Hommes-Bêtes sont des hybrides d’humains et d’animaux combinant le meilleur et le pire des deux races. Ils sont généralement de forme humanoïde et capables de marcher debout (bien que certains caracolent à quatre pattes), pourvus d’au moins deux bras, deux jambes, un torse et une tête. Mais étant les rejetons du Chaos, il existe chez eux bien des variantes de formes et de pouvoirs. Les Hommes-Bêtes sont sujets aux mutations, au même titre que les humains, ce qui implique un lien éventuel entre les deux races. Quoi qu’il en soit, même s’ils partagent certaines qualités des humains, leur mentalité est totalement différente de celle des hommes. Assurément, ce sont de rusées créatures, mais ils n’éprouvent aucun remords, aucune affection ni aucune pitié. Ce sont des brutes meurtrières, violentes comme les pires des animaux sauvages. Ils ont la force extraordinaire et la ténacité des monstres les plus dangereux, ainsi que l’intelligence et la propension au mal que l’on trouve chez les hommes.

Les Gors, les Ungors, les Minotaures, les Harpies, et bien d’autres encore, sont les créatures qui constituent les Hordes du Chaos. Elles sont marquées de mutations indélébiles et leurs âmes maléfiques appartiennent à jamais aux Dieux Sombres.

  • Fureur Primitive : Poussés par leurs chefs et leurs Chamans, et enragé par la présence d’intrus sur le Sol-de-Sang, les Hommes-Bêtes se battent avec une colère folle et démembrent littéralement l’ennemi.
  • Embuscade : Dotés de la ruse d’une meute en chasse, les Hommes-Bêtes sont passé maîtres dans l’art d’attaquer l’ennemi depuis une direction inattendue.
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Les Origines des Hommes-Bêtes[modifier]

Les Hommes-Bêtes s’abandonnent librement au Chaos. Bien qu’ils possèdent une intelligence presque humaine et la ruse de l’animal, ils n’ont aucun sens de l’honneur ni aucune compassion, car depuis la naissance de leur espèce, ils appartiennent corps et âme aux Puissances de la Ruine.
- Extrait du Traité sur l’Engeance du Chaos de Dieter Liebnitz
Et en ces temps de Ténèbres, l’Homme se fit Bête et la Bête devint Homme

Les Hommes-Bêtes établissent leurs tanières au plus profond des forêts, même si ce ne sont pas des créatures naturelles. En fait, ils n’ont que peu de choses en commun avec la faune de ce monde. Ce ne sont que des rejetons du Chaos, des parodies aberrantes d’humains et de bêtes, mais plus vigoureux et plus fort que n’importe quelle créature. Ils se nomment eux-mêmes les « Sabots Fourchus » ; pour eux, le Chaos est tout aussi essentiel que l’eau pour un poisson, car ils ont été engendrés suite à la grande catastrophe qui a irrémédiablement corrompu le monde.

Les Hommes-Bêtes naquirent il y a de cela des milliers d’années, lorsque le Chaos se déversa sur le monde et que l’ordre naturel fut submergé par un raz de marée de démence et de dépravation. Les légendes précédant cette catastrophe parlent d’un peuple mystérieux qu’on appelait les Anciens, qui modelèrent le monde à leur goût et le peuplèrent avec des jeunes races. C’est alors que survint un événement qui allait changer le destin du monde en une seule et terrible journée. Nul ne sais pourquoi, mais les portails dimensionnels aux pôles de la planète dont se servaient les Anciens pour leurs voyages interstellaires s’effondrèrent. Les énergies du Chaos se déversèrent par les failles béantes et envahirent le monde.

Ce fut une catastrophe sans précédent. Des millions d’âmes innocentes furent perdues en un instant, aspirées par le néant et possédées par des créatures ignobles. La surface du monde se tordait et vomissait des geysers de sang. Des comètes de roche verte tombèrent en pluies sur les forêts et martelèrent les terres comme si les poings des Dieux s’acharnaient sur elles. Des blocs énormes de matière solidifiée provenant du Royaume du Chaos jaillirent des portails en ruine et enflammèrent les cieux. Ils s’écrasèrent comme des météores en laissant d’immenses sillages de destruction parmi les arbres avant de former des cratères colossaux ourlés de terre vitrifiée.

À chaque impact, la matière brute du Chaos corrompait peu à peu la terre. Ce poison s’étendit dans le sol fertile et sous les racines des arbres centenaires avant de se propager dans l’air que respiraient les tribus nomade et les animaux. Alors que le Chaos infectait toute vie, les forêts s’animèrent sous l’influence de cette énergie néfaste. Des gémissements résonnaient sous les frondaisons tandis que les branches des arbres prenaient vie. Des transformations étranges et horribles se produisirent sous l’impulsion de cette fécondité malsaine. Les êtres primitifs et les bêtes des forêts se mélangèrent avant de périr, puis leurs rejetons procréèrent encore et encore au fil des générations avant de mourir à leur tour, jusqu’à donner naissance à la race des Hommes-Bêtes telle qu’elle est aujourd’hui.

Naturellement, l’humanité ignore tout de ces événements, aussi les avis sont-ils partagés concernant la venue au monde de ces effroyables monstres :

« C’est bien connu : les Hommes-Bêtes naissent quand quelqu’un couche avec un animal. C’est pour ça qu’il y en a tant en Averland, pas vrai ? »
- Gunnar Brohm, Bateleur
« Ces Hommes-Bêtes sont l’œuvre de sorciers qui s’essayaient à créer une race à part destinée à dominer et à conquérir le monde. Naturellement, ils le nient, mais on ne me la fait pas, à moi. Je les ai vus en train de défiler sous les arbres, à faire des expériences sur les animaux et les hommes. C’est des choses pas naturelles, moi j’dis. »
- Sigrid, fabricant de bougies
« Eh ben, les Hommes-Bêtes, y naissent de ce que les gens laissent dans les bois. C’est pour ça qu’y faut faire sa petite affaire dans un trou bien profond, et l’enterrer. Quand le petit apparaît, il ne sait pas encore dans quelle direction est la surface. Alors il creuse, il creuse, et creuse dans le mauvais sens, et il finit par mourir de faim. »
- Sepp, idiot du village
« Dire qu’il vous suffirait, à vous autres humains, de le demander, tout simplement, pour que nous vous disions d’où viennent ces monstres. »
- Caelidrys Main de Mort, Sorcier Elfe
« S’il semble bien que les Hommes-Bêtes apparaissent spontanément, beaucoup viennent des traîtres qui évoluent en notre propre sein. Les mères les mieux intentionnées du monde ont parfois du mal à détruire les abominations qui naissent de leur ventre. Au lieu de faire leur devoir envers Sigmar et l’Empereur, elles donnent ces ignobles rejetons aux Hommes-Bêtes. Cela ne fait que grossir leurs rangs et accroître la menace que représentent ces abominations. »
- Randolf Nuhr, Patrouilleur
Quand le monde était encore jeune, des nomades vinrent errer dans le nord, jusqu’aux steppes glacées où ils apprivoisèrent des chiens sauvages pour rassembler les troupeaux de sangliers sauvages, le bétail à longues cornes et les chèvres dont ils faisaient l’élevage pour se nourrir et se vêtir. Quand la Porte des Cieux céda, le Chaos fut libéré dans notre monde, imprégnant les peuples du nord. L’énergie brute du Chaos mélangea ces frustes individus à leur bétail et à leurs autres animaux, et en fit les Hommes-Bêtes tels que nous les connaissons aujourd’hui.
- Mythe Dawi (déclaré hérétique par le culte de Sigmar)
« Il existe bien des théories quant aux origines des Hommes-Bêtes. Le Chaos a tendance à refléter nos peurs et nos impulsions les plus profondes. Comme dans le cas des horreurs conjurées par les Démonologues, les Hommes-Bêtes pourraient être le reflet de nos peurs primitives et de notre imagination. Mais ils pourraient également être le résultat d’une exposition d’humains à la poussière de Malepierre, ou même une race créée par les Puissances de la Destruction elles-mêmes. Ce qui paraît évident, c’est que les Hommes-Bêtes menacent l’humanité, et ont menacé les races anciennes avant elles, depuis l’aube des temps. »
- Johanna Baer, Magister d’Ambre


Pendant des milliers d’années, les Hommes-Bêtes et leurs enfants régnèrent sur les forêts en chassant les tribus humaines comme un loup chasse des chevreuils, puis vint un homme dont le marteau doré abattait tous ses ennemis. Il unit les tribus humaines et défia les Hommes-Bêtes pour le contrôle des terres. Ce guerrier légendaire fonda l’Empire tel qu’il est aujourd’hui à partir de ces tribus éparses.

L’époque qui précédait sa venue est considérée par les Hommes-Bêtes comme un paradis perdu. Leurs rituels font souvent référence à ce temps où ils régnaient sans partage, et à un futur où leur hégémonie sera de nouveau assurée. Pour les Sabots Fourchus, la "Guerre du Marteau" fut le prélude à une époque de rancœur et de batailles qui vit l’humanité leur ravir un pouvoir qu’elle ne méritait pas. Ces siècles de combat ont engendré dans le cœur des Hommes-Bêtes une haine féroce envers les humains. Ils cherchent à retourner à l’époque primitive où l’Homme n’était rien de plus qu’une proie, et où leur race dominait le monde.

Pour les hommes, les Hommes-Bêtes devinrent peu à peu des créatures d’horreur et de superstition. Ils incarnaient la peur primale des forêts et de la nuit. Les gestes de Bretonnie parlent de monstre guettant dans les sous-bois et jalousent la pureté de l'Homme, tandis que les érudits de l’Empire affirment que les Hommes-Bêtes envient son ingéniosité et sa grâce. Quoi qu’il en soit, il est notoire que les Hommes-Bêtes haïssent profondément les hommes, bien au-delà de la simple jalousie, car à travers eux, c’est la civilisation, ses Dieux et ses accomplissements que les Sabots Fourchus abhorrent par-dessus tout.

Ainsi, plus la société humaine devient raffinée et inventive, et plus les Hommes-Bêtes l’exècrent. Pour les citoyens de l’Empire, de la Bretonnie et des autres nations du monde, les Hommes-Bêtes sont l’héritage d’un âge de terreur révolu. Ils se persuadent que le danger est passé et que les murs de leurs villes les protègent efficacement ; que l’acier et la poudre à canon que fondent et conçoivent les Ingénieurs ou que les connaissances poussées de leurs Sorciers peuvent tenir en respect les horreurs qui se cachent dans les bois. Les hommes croient que les Hommes-Bêtes sont des monstres désorganisés incapables de former des armées assez puissantes pour menacer leurs cités, mais ils se trompent, et cette erreur pourrait bien causer leur perte. Les Sabot Fourchus sont des créatures maléfiques et violentes, bien plus rusées que ne le soupçonne le genre humain. Pire encore, plus l’adversaire est noble et sophistiqué, plus les Hommes-Bêtes seront tentés de prouver la supériorité de la force brute en abattants ses œuvres et en piétinant ses créations dans la boue, sous leurs sabots incrusté de sang.

Bien que les Hommes-Bêtes ne tiennent aucun calendrier, ils savent que les cités des hommes sont récentes en comparaison des terres ancestrales qu’ils arpentent. Même l’Ungor le plus jeune sait qu’autrefois, les humains craignaient la forêt et les créatures qui l’habitent et qu’ils n’osaient pas s’y aventurer. Désormais, des forteresses et des châteaux se dressent pour défier la domination du Chaos. La technologie humaine et l’organisation de ses sociétés sont telles qu’il est parvenu à établir des avant-postes et des tours de guet au beau milieu des territoires des Hommes-Bêtes. Ces derniers savent pourtant que ces structures ne sont pas immuables, et que tout ce que l’homme bâtit est condamné un jour ou l’autre à tomber entre leurs mains. Toutes les terres seront à nouveau le territoire des Sabots Fourchus, et l’homme retournera alors à la place qu’il n’aurait jamais dû quitter : celle de proie, et rien d’autre.

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La Nature de la Bête[modifier]

Les Hommes-Bêtes n’obéissent qu’à leurs instincts et aux tentations du Chaos. Ils s’assurent la suprématie par la violence, chacun d’eux sais donc quelle est sa place au sein de la hiérarchie de sa Harde.
- Extrait du Traité sur l’Engeance du Chaos de Dieter Liebnitz
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Les Hommes-Bêtes sont des créatures sauvages et sanguinaires. Ils ont une apparence horrible et dégagent une odeur répugnante, car ils sont l’image déformée des aspects les plus primitifs de la nature. Créatures destructrices par essence, ils sont aussi dangereux et incontrôlables qu’une tempête qui dévaste un village, qu’une épidémie qui ravage les terres ou qu’un fléau qui détruit les récoltes. Et pourtant, ce ne sont pas des créatures qui appartiennent à l’ordre naturel de ce monde, le carnage et le désespoir qu’ils sèment ne font pas partie du cycle éternel de la vie et de la mort, car ils tentent inlassablement d’abattre ce qui est beau, de briser ce qui est harmonieux et de profaner les sanctuaires des autres races. Lorsqu’ils se rassemblent en vastes campements, les Hommes-Bêtes se battent entre eux, hurlent, copulent, se soûlent et se goinfrent de viande rouge, car à cause de leur nature intrinsèque, ils ne peuvent jamais rester calmes et contemplatifs.

Alors que les autres serviteur du Chaos peuvent arborer toutes sortes de manifestations physiques de leur allégeance tandis qu’ils suivent la voix tortueuse vers la damnation, les Hommes-Bêtes viennent au monde avec un physique reflétant parfaitement la noirceur de leur âme. Ils possèdent de longues cornes torsadées capables d’éventrer un homme et des membres postérieurs semblables à ceux d’une chèvre, terminés par d’énormes Sabots Fourchus. Leur pelage incrusté de sang et d’excrément est infesté par la gale, les tiques et les puces. Leurs gueules sont garnies de crocs effilés comme ceux d’un loup, fait pour déchirer les chairs. Quant à leur corps musculeux et puant, il est parfaitement adapté à satisfaire leurs instincts meurtriers qui brûlent dans leurs yeux rouges.

Tous les Hommes-Bêtes sont cruels, tant ils savent que leur vie sera courte et douloureuse. Ils sont très agressifs et leurs moindres gestes ou leur reniflement bruyant laissent toujours sourdre une hostilité latente. Ils menacent de laisser libre cours à leur violence à chaque instant et c’est sans doute cela qui les rend aussi dangereux à affronter sur le champ de bataille, car cette agressivité leur confère une force inhumaine.

La haine et la rancœur habitent le cœur d’un Homme-Bête et il ne faut pas plus de quelques mots bien choisis pour le plonger dans une rage indescriptible. Le vacarme d’une lointaine bataille fera se dresser ses oreilles dans l’instant et par conséquent, un combat ayant lieu à quelques distances dans les bois attirera rapidement l’attention de plusieurs dizaines d’entre eux.

Toutefois, ce sont les symboles du progrès et de la civilisation qui déclenchent la plus grande fureur chez les Hommes-Bêtes. La vue d’un drapeau ou d’armoiries colorées, d’un uniforme impeccable ou d’une statue raffinée déclenchera chez eux les réactions les plus violentes, car tout ce qui se rapporte à l’ordre et à l’harmonie est l’opposé absolu des rejetons du Chaos. Ils oublieront tout instinct de préservation pour tenter de détruire et de souiller l’objet de leur colère en le jetant dans la boue avant de le mettre en pièce, de le couvrir de leurs déjections et d’en mâchonner les restes. Malheur à ceux qui tentent de les en empêcher, car ils connaîtront eux aussi une fin particulièrement atroce et humiliante. Les Hommes-Bêtes ont plus de facilité à détruire qu’à créer, mais ils peuvent se révéler particulièrement inventif lorsqu’il s’agit de torturer leurs prisonniers. Ils font preuve d’un sens de l’humour macabre qui donne lieu à des atrocités perpétrées avec beaucoup d’originalité à l’encontre de ceux qu’ils capturent.

Rien ne satisfait plus les Hommes-Bêtes qu’assouvir leur colère sur une victime impuissante. Les seuls outils qu’ils utilisent sont prévus pour la guerre et sont toujours rudimentaires. Ce sont des haches ou des massues cloutées assemblées à partir du butin récolté lors d’un précédent combat qu’ils appellent simplement « tranche-hommes ». Même les Ungors, pourtant plus habiles de leurs mains que les Gors, sont incapables de façonner ou de forger des armes. Les Hardes sont donc dépourvues des armes d’acier brillant et des armures ouvragées qui équipent les armées des autres serviteur du Chaos - bien qu’un Dieu du Chaos puisse parfois accorder une Armure du Chaos à un Seigneur des Bêtes - car les Hommes-Bêtes appartiennent déjà corps et âme aux Dieux Sombres, qui n’ont donc aucun besoin de les attirer à eux avec de tels présents ou des promesses de pouvoir. Cela ne fait qu’exacerber la jalousie que les Hommes-Bêtes éprouvent envers les humains, car ils doivent vivre en pillant et dépouillant leurs victimes. Cela leur permet de s’équiper d’arme et d’armure hétéroclites et rouillés, souvent maculé de sang de leurs précédents propriétaires, mais les Hommes-Bêtes n’en ont cure, car leurs meilleures armes restent leur force brute, leur férocité et leur détermination.

Ces créatures sont des chasseurs doués, même si cela est davantage dû à la façon dont combat une Harde qu’à une quelconque forme de discrétion ou d’intelligence. De toute façon, les Hommes-Bêtes dégagent une odeur immonde, mélange de sang caillé, de vomi, de sueur âcre et d’excrément. L’hygiène leur est un concept totalement étranger. Ils marquent leur territoire en déféquant partout où ils passent, et après les célébrations d’une victoire, ils s’écroulent ivres morts dans les souilles, les mangeoires et même dans les piles de détritus issus de leur nuit de beuverie. On comprend donc que la honte ou le dégout de soi n’affecte pas le moins du monde ces répugnante créatures.

La constitution robuste des Hommes-Bêtes leur permet de survivre malgré de graves carence alimentaires ou une nourriture avariée. Leur mets favori est la viande crue, mais au contraire des Minotaures, peu leur importe si celle-ci est infesté d’asticots. Ils sont volontiers cannibales et dévoreront indifféremment la chair et les entrailles et même les poils, les cornes et les sabots de leurs congénères dans le but de s’approprier leur force vitale. Ce régime alimentaire est complété par des larves vivants dans les souches, d’énormes araignées velues, des scolopendres, des mouches grasses et de la vermine, avec de temps à autre un nourrisson volé ou un paysan égaré en guise de dessert. On pourrait comparer les Hommes-Bêtes à des chasseurs-cueilleurs, même si la cueillette se résume souvent à ramasser les membres qui pendent des arbres après une embuscade particulièrement sanglante. La chair humaine est le met préféré des Hommes-Bêtes, et il n’est pas rare qu’ils se battent pour s’approprier un bras ou une jambe.

De toutes les créatures du Chaos, les Hommes-Bêtes sont celles qui sont le plus étroitement liées à Morrslieb, la lune du Chaos. Lorsqu’elle est pleine, les Hommes-Bêtes se lancent toute la nuit dans une orgie où ils assouvissent leurs plus bas instincts. Le sang coule, le vin et la bière volés sont bus à grandes lampées, et de nombreux enfants-bêtes sont conçus. Ainsi se perpétue le cycle éternel de cette vie dénaturée. On dit que les sorcières et les hérétiques se joignent à ces bacchanales, mais rien n’est moins sûr, car pénétrer dans un campement d’Hommes-Bêtes ivres morts et dansant à la lueur de Morrsleib revient à plonger au cœur de l’enfer.

Les Récompenses de la Ruine[modifier]

On pourrait penser que les plus humbles des serviteurs des ténèbres reçoivent moins de d’attention de leurs maîtres que leurs homologues plus nobles, mais il n’en est rien. Les Marques du Chaos sont aussi visibles parmi ces abominations que parmi n’importe quelle horde d’humains corrompus, et peut-être même d’avantage, car ces Hommes-Bêtes, comme ils sont appelés, semblent choyés par leurs Dieux comme des enfants par leurs parents. Engendrés par les ténèbres qui toujours les entourent, ils sont de toutes les créatures les plus chères au Chaos, c’est pourquoi il nous faut les craindre d’autant plus.
- Extrait du Lieber Chaotica, écrit par Richard Kless, Prêtre de Sigmar, déclaré fou.
D’horribles rituels
Les créatures du Chaos ne sont pas simplement des bêtes sanguinaires, même si cela suffit à en faire des adversaires dangereux. Ce qui les rend encore plus redoutables est la place qu’ils occupent aux yeux des Puissances de la Ruines. Les Hommes-Bêtes qui accomplissent des faits particulièrement ignobles au nom de leurs divinités reçoivent aussi parfois des présents sous la forme de mutations physiques qui exacerbent souvent l’apparence bestiale de l’Homme-Bête, le rendant d’autant plus redoutable et donc encore plus apte à mener sa Harde. Des cornes spectaculaires peuvent jaillir de son front, des griffes suintant de poison pourront pousser au bout de ses doigts, sa peau peut se mettre à sécréter un mucus acide ou des appendices garnis de crocs peuvent apparaitre autour de son cou et bien d’autres choses encore. Dans la plupart des cas, c’est le chef d’une tribu qui reçoit de telles bénédictions, car c’est à travers sa volonté et sa haine que la Harde agit, même s’il existe des cas d’Hommes-Bêtes inférieurs recevant de telles mutations après avoir vaincu un ennemi particulièrement puissant.

Les chefs Hommes-Bêtes et les Bestigors peuvent toutefois se dédier à un Dieu du Chaos particulier, ils reçoivent alors la Marque appropriée, comme les champions mortels, mais contrairement à ces derniers, les Sabots Fourchus ne sont jamais rejetés. La menace et l’horreur que représente un Homme-Bête sont décuplées sitôt qu’il jouit des faveurs de ses maîtres.

Les Khorngors[modifier]

Pour les Hommes-Bêtes, l’entité que les humains appellent Khorne est le Dieu leur ayant accordé la haine qui les amène sans cesse à se battre. Il est la jalousie meurtrière qui pousse un Bestigor à défier le chef de sa tribu, et la force qui animera le bras donnant le coup de grâce. Certains Hommes-Bêtes se sont entièrement voués à cet aspect de leur nature bestiale. Ces sauvages berserkers, ces Khorngors, se couvre la fourrure du sang de leurs ennemis, leurs boucliers et leurs bannières sont décorées des crânes de ceux qu’ils ont vaincu, et leur soif de combat est telle que leur gueule hérissé de crocs dégouline en permanence d’une salive saumâtre.

Encore pire, il arrive que des Hardes entières de ces bêtes marchent au combat puis succombe à une rage aveugle alors qu’elles se taillent un chemin sanglant parmi les lignes ennemies.

Les Tzaangors[modifier]

Les forêts dans lesquelles vivent les Hommes-Bêtes changent constamment en poussant sous la volonté de Dieu que les hommes appellent Tzeentch. La variété qu’on retrouve chez les habitants de la forêt est suscitée par son pouvoir. C’est ce Dieu qui a pris les traits de l’animal, comme les cornes, les défenses, les crocs et les muscles, et qui les a déformés pour en faire des armes plus redoutables que celle forgées par les Nains, les Elfes ou les hommes. La bénédiction de ce Dieu est évidente chez les Tzaangors, des Hommes-Bêtes qui portent des cornes particulièrement élaborées ou insolites, ou chez ceux dont le pelage resplendissant et coloré arbore des motifs et des formes étranges.

Les Pestigors[modifier]

Si les forêts grouillent de vie et de mouvement, ce sont aussi des lieux de mort et de corruption. Les sous-bois humides dissimulent toutes sortes de maladies engendrées par la décomposition des végétaux et de la chair. Arbres, animaux et Hommes-Bêtes meurent tous et leurs cadavres nourrissent de plus belle ce foyer d’infection. Or, par la grâce de l’être que les humains appellent Nurgle, les Hommes-Bêtes apprécient cette décrépitude, car ce qui ne les tue pas les rend plus forts.

Il est même des Hommes-Bêtes qui prennent plaisir à se faire les porteurs des horribles maladies qui naissent dans les bois pour les répandre sur les terres des hommes, afin de précipiter leur chute. Ils envahissent les domaines d’Athel Loren pour infecter les arbres de ces horribles fléaux, dans l’unique but de rendre l’habitat naturel des Elfes Sylvains dangereux pour ceux qu’il est censé protéger. Ces Pestigors sont des foyers d’infection ambulants, leur corps malade suinte de pus malodorant et nourrit en permanence des vols de mouche grasses. Leurs lourdes armes sont imprégnées d’un mucus fatal. Leur apparence est ravagée par la décomposition, mais ces Hommes-Bêtes sont devenus immunisés à la douleur et aux virus, car leur enveloppe charnelle a été bénie par le pouvoir du Chaos.

Les Slaangors[modifier]

Les Hommes-Bêtes perçoivent le monde d’une manière tout à fait différente de la façon dont l’humanité le voit, mais qui peut affirmer que leur vision n’est pas le vrai visage de la réalité ? [1] Pour les Sabots Fourchus, l’entité que les humains nomment Slaanesh est le pouvoir qui leur confère la virilité permettant à leur descendance de se répandre dans les sombres forêts. C’est lui qui a planté les graines de la haine de l’humanité dans le cœur des Hommes-Bêtes, une haine qu’ils ont nourri sur d’innombrables générations et expriment en souillant les plus précieux symboles de la foi humaine.

Les Hommes-Bêtes particulièrement bénit par le Serpent Suprême sont parfois appelés Slaangors par les hérétiques. Ils ont une fourrure blanche, ou presque, recouvrant une peau pâle, voire pastel. Ils fixent le monde de leurs yeux verts, ronds comme des soucoupes, sertis tels des joyaux dans leur tête bestiale. Ils décorent leur corps de divers trophées écœurants et incrustent à même leur chair des bijoux volés sur les cadavres de leurs victimes, à moins qu’ils ne les pendent à leurs cornes. Ce sont des créatures étranges et dérangeantes, suscitant un mélange de révulsion et d’attirance chez ceux qui en croisent la route.

L'Ordre Surnaturel[modifier]

« En fait, la vraie question est : Qui va te manger ? »
- le vieux chasseur Oskar Rittelhoff

Les Hommes-Bêtes vivent en Hardes allant de quelques dizaines à plusieurs milliers d’individus. Bien qu’ils se déplacent sur leurs pattes postérieures et qu’ils sachent parler, les Hommes-Bêtes sont aussi proches de l’animal que de l’homme et obéissent à la loi du plus fort. Le moindre échange social est source de tension, car toutes les occasions sont bonnes pour affirmer sa supériorité. Si un Homme-Bête fait preuve de faiblesse, il en pâtira et sa position hiérarchique s’en trouvera diminuée. Une harde est donc menée par le plus fort de ces individus, c’est-à-dire celui qui reçoit les faveurs des Dieux du Chaos, et bien qu’ils soient les rejetons du Chaos, les Hommes-Bêtes se conforment à un système de castes très rigide. Les Bestigors sont au sommet, suivis des Gors, des Ungors et de tous les autres, mais même parmi ces classes, il existe des nuances en matière de pouvoir et d’influence au sein de la meute.

Le chef de la Harde règne sans partage, car il a la force brute nécessaire pour imposer sa volonté. Ce n’est pas pour autant que son autorité n’est jamais contestée. Il doit sans arrêt relever les défis de ses Gors et de ses Bestigors les plus audacieux. Les vaincus sont écorchés vifs, et leur peau va orner l’étendard du chef de la tribu afin de proclamer sa puissance, mais tôt ou tard, un des prétendants prend le dessus, et c’est la dépouille de l’ancien chef de la Harde qui va décorer le totem de son nouveau maître. Seule l’autorité du chef de la Harde lui permet de rassembler une véritable armée à partir des masses indisciplinées. Toutefois, sa position peut être remise en cause même au milieu du champ de bataille, ce qui ne manque pas de semer la confusion au sein de la tribu, à moins que son nouveau maître ne parvienne immédiatement à prouver son mérite par la seule force de son bras.

Le Regard des Dieux Sombres[modifier]

Au cours de leur vie, certains Hommes-Bêtes commettent des actes de sauvagerie tels qu’ils attirent l’attention des Dieux du Chaos. Généralement, les Puissances de la Ruine ignorent les tribulations des Hommes-Bêtes, car ils savent que ces derniers suivront la voie du Chaos même si leurs actes ne sont pas récompensés. C’est ainsi que les Hommes-Bêtes sont à la fois soumis malgré eux à la volonté et à la magnificence du Chaos, tout en étant entièrement libres de leurs actes. Ils peuvent faire ce que bon leur semble, mais la moindre de leurs actions servira de toute façon les buts des Dieux du Chaos.

Même s’ils ne s’en rendent pas compte, les Hommes-Bêtes sont essentiels pour les Puissances de la Ruine, qui cherchent à détruire le monde et à le plonger dans une guerre et un cycle de renouveau éternel. Ce sont les Hommes-Bêtes qui abattent les Pierres Gardiennes Elfiques qui canalisent les énergies du Chaos pour les remplacer par des Pierres des Hardes, des autels primitifs en l’honneur des Dieux du Chaos. Ce sont également eux qui traquent et tuent ceux qui seraient autrement hors de portée des armées des Dieux Sombres. C’est ainsi que les Sabots Fourchus participent inconsciemment à la guerre que ces puissances mènent contre les forces de l’ordre et de la lumière.

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Prenez garde… les Enfants du Chaos sont tout près.

Les Hardes[modifier]

Les Hommes-Bêtes dévorent la civilisation, et ne laissent derrière eux que le Chaos.
- Extrait du Traité sur l’Engeance du Chaos de Dieter Liebnitz

L’unité de base de la société des Hommes-Bêtes est la Harde. Dirigés par un puissant chef, qui est souvent un champion du Chaos, ses membres vivent dans un ensemble de campements temporaires dans les bois, ou dans un coin caché en pleine nature. Les grottes sont très utiles aux Hardes quand elles se trouvent à proximité d’une source d’eau et offrent un bon point d’observation sur les bois environnants. Les créatures suivent leur nourriture, et une fois qu’elles ont épuisé la faune et les habitants d’une région, elles passent au campement suivant. Leurs déplacements constants les mettent en contact avec d’autres Hommes-Bêtes, si bien que les escarmouches entre Hardes ne sont pas rares.

Quand le chef de la Harde meurt, commence une période de grands bouleversements. Les Hommes-Bêtes ne se soucient pas des circonstances de sa mort : qu’il soit mort assassiné, au combat, en devenant un Enfant du Chaos ou en accédant au statut de Prince Démon n’a pas d’importance. Peu après la mort du chef, un conflit oppose les plus puissants membres de la meute, impliquant presque toujours un combat pour déterminer qui a le droit de régner. Dans le cas où plusieurs chefs potentiels apparaissent, la Harde peut se diviser en plusieurs meutes qui se séparent.

En temps normal, les hardes rivales ne sont guère loyales les unes envers les autres, s’affrontant tout comme les humains et d’autres races. Les conflits éclatent pour des litiges territoriaux, des histoires de butin, ou sans raison précise. De temps en temps, les hardes s’unissent pour affronter une menace commune ou pour participer à l’une des Incursions des puissances du Chaos, se concentrant alors autour d’une Pierre des Hardes pour écouter les sages conseils des Chamans. On qualifie ce genre de rassemblement de Grand Brame.

Bannières[modifier]

La plupart des Hardes portent des bannières arborant le nom de leur champion et la liste de ses exploits. On les porte toujours sur le champ de bataille, où elles servent de point de ralliement et clament bien haut la force et la puissance de la meute, couvertes de runes en Langue des Bêtes. La plupart des bannières sont faites de peau humaine arrachée à des prisonniers, mais certaines sont conçues à partir de morceaux récupérés sur des étendards humains, de vieux draps, etc. Quand un champion meurt, son successeur brûle l’ancienne bannière, mais il en conserve un morceau qu’il incorpore à la sienne. Par conséquent, beaucoup de bannières d’Hommes-Bêtes comptent des dizaines de bouts, dont certains remontent à l’époque de Magnus, voire à des périodes antérieures.

Le Festin du Champion[modifier]

Si le chef des Hommes-Bêtes vient à mourir, la meute tout entière se rassemble pour le pleurer lors d’un festin animé, avec force danses et actes de débauche. Si le champion était particulièrement célèbre, d’autres Hardes peuvent y participer en son honneur. Le cadavre du champion est dévoré par ses plus loyaux compagnons, les morceaux de choix et les plus tendres étant réservés à ses conseillers favoris et aux plus anciens. Si le nouveau champion était l’un des partisans de l’ancien, il prend son cœur, qu’il doit avaler tout rond sous les rugissements d’approbation de la foule. Les Hommes-Bêtes croient que l’essence d’un guerrier est contenue dans son cœur, et qu’en dévorant celui d’un ancien champion, son successeur hérite de sa sagesse et de sa puissance.

Le festin du champion est une tradition importante chez les Hommes-Bêtes et ils prennent toujours soin de récupérer le corps d’un chef mort. Si le cadavre est complètement détruit ou qu’il est impossible de le récupérer pour une raison ou une autre, on considère que c’est un mauvais présage qui nécessite de demander conseil au Chaman de la Harde.

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La Chasse Sans Fin[modifier]

Les Hommes-Bêtes ne construisent pas de villes, car ce concept leur est totalement étranger. Ils sont sans cesse en mouvement, guettant l’odeur du sang et de la viande pour traquer quiconque s’aventure sur leurs terrains de chasse.
- Extrait du Traité sur l’Engeance du Chaos de Dieter Liebnitz

Le Vieux Monde est le territoire et le terrain de chasse des Hommes-Bêtes, qui l’appellent le « Sol-de-Sang », et il en est ainsi depuis la venue du Chaos lors d’un âge mystique. Or, les Hommes-Bêtes se doivent d’être forts et hardis, car ils partagent leurs domaines avec les horreurs inimaginables qui hantent les bois. Sous les frondaisons les plus noires, ils sont souvent la proie de créatures plus affreuses encore.

Les Hommes-Bêtes vivent dans les bois, mais ils restent rarement au même endroit. Ils vont ainsi d’un lieu à l’autre le long des sentiers du territoire de leur tribu, et empiètent même parfois sur les domaines d’une autre Harde. Bien qu’un homme sain d’esprit ne puisse le déceler, leurs mouvements adoptent parfois certains motifs, des changements de direction subits ou des convergences de bandes de guerre qui semble trahir un dessein plus important.

Lorsqu’ils font halte, ils établissent un campement temporaire depuis lequel ils lanceront des attaques sur les environs, et où ils se retrouveront pour fêter leurs victoires. Ce genre de halte ne dure jamais longtemps et la Harde reprend bientôt sa route pour trouver un nouveau point de chute. Il n’est pas rare qu’une bande d’Hommes-Bêtes parcoure des centaines de lieues entre deux campements et doivent affronter d’autres Hommes-Bêtes pour s’établir.

Les Sentiers des Bêtes[modifier]

Les vastes forêts du Vieux Monde sont quadrillées par un réseau de sentiers que seuls les Hommes-Bêtes connaissent. Lorsque ces chemins se croisent, c’est bien souvent en un lieu d’une importance vitale pour les Sabots Fourchus. Les sentiers en question se trouvent au cœur des forêts, loin des habitations humaines, mais ils ne sont pas cachés, car les Hommes-Bêtes ne sont pas par nature des êtres discrets. Lorsqu’ils se déplacent, ils fendent la végétation, brisant les branches et piétinant les sous-bois. Au fil des millénaires, leurs passages finis par former de longues ornières jonchées des restes de leurs ennemis et autres détritus, mais la végétation qui pousse sur leurs abords est si dense qu’il est peu probable qu’un chasseur ou qu’un forestier humain les découvre autrement que par accident. Si cela arrive, celui-ci ferait bien de rebrousser rapidement chemin, de crainte de tomber sur une Harde d’Hommes-Bêtes et que ses os ne rejoignent ceux qui ornent déjà le sentier.

Il arrive que deux Hardes voyageant dans des directions opposées, mais empruntant le même chemin, se rencontrent. Dans ce cas, leurs chefs respectifs se fraient un passage jusqu’aux premières lignes afin de déterminer laquelle des deux bandes devra céder la place à l’autre. Chacun fait alors assaut de vantardises et démonstration de force, jusqu’à ce qu’une des deux bandes laissent passer l’autre ou, le plus souvent, qu’un combat éclate. Celui-ci prend la forme d’un duel de coup de cornes et de tête entre les deux chefs, jusqu’à ce que l’un d’eux soit assommé et soit de facto considéré comme le perdant. La tribu du gagnant poursuit alors sa route le long du sentier, ses Gors grimaçants ne s’arrêtant que pour se soulager sur la forme prostrée du chef vaincu.

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La Chasse sur le Sol-de-Sang[modifier]

Hans s’agrippait à la main de sa sœur pendant qu’il courait. Les branches lui fouettaient le visage, s’accrochaient à ses vêtements et lui griffaient la peau. Les sanglots de sa sœur couvraient ses propres halètements. Ils descendaient et montaient, courant sur le sol accidenté de la forêt, trébuchant, s’arrêtant, pleurant et courant de nouveau. Quelque chose les suivait.
Ils étaient perdus dans la Drakwald, la forêt maudite de l’Empire. Une légion d’Impériaux n’aurait pas été en sécurité dans ces bois : que dire d’un couple d’enfants perdus sous les sombres frondaisons ? La mort rôdait tout autour d’eux, caressant leurs joues empourprées en leur promettant souffrance et douleur. C’était la terreur qui les précipitait en avant. Hans ne savait que trop bien ce qui se trouvait derrière eux et il n’était pas question d’y abandonner sa sœur.
Devant eux, le sol s’élevait un peu là où les arbres s’éclaircissaient. Une odeur de fumée de bois et de quelque chose qui ressemblait à de la chair calcinée leur parvint, portée par l’air froid et automnal. Sa sœur tomba une fois encore. Malédiction ! Il s’arrêta pour l’aider à se relever et risqua un coup d’œil en arrière, de là où ils venaient. Là. Et là. Et là encore. Et là aussi ! Des formes. Des choses ignobles, malveillantes. Des choses terrifiantes, affamées, cruelles et sournoises. Des Hommes-Bêtes. Hans savait maintenant que tout était vain. Les créatures se glissèrent hors des ombres, les ténèbres coulant sur leur pelage pour révéler des têtes de chèvre, de taureau et de bélier perchées sur des corps velus, mais humains. Ils se déplaçaient comme des loups, avec grâce et assurance. Et bien qu’ils eussent des yeux d’homme, on n’y lisait aucune pitié. L’un d’entre eux émit un rire sourd et sifflant, gloussant en dégainant une épée aux allures de hachoir.
Hans tira son couteau, poussant sa sœur derrière lui. S’ils voulaient de la viande, ils allaient devoir la payer de leur sang. Il se ramassa, prêt à bondir, mais s’arrêta brusquement. Son cœur se brisa quand il entendit le cri aigu de sa sœur, derrière lui. Il sut alors qu’elle était morte… et lui aussi.


Chaque créature vivant sur le Sol-de-Sang est pour les Hommes-Bêtes une proie, qu’il fuie comme un Gobelin, se cache comme un Elfe Sylvain ou riposte comme un homme. Le fait de partir en guerre est similaire à une chasse, sinon à la traque de nouvelles cibles. La bataille même est semblable au bond d’un prédateur sur sa proie, ou au duel de rivaux visant à déterminer qui a le droit de régner sur un territoire. Les Hommes-Bêtes sont constamment en guerre contre les autres occupants des bois. Chaque jour, des Hardes se heurtent à des Gobelins des Forêts, des bandits humains ou même au hordes de cadavres putréfiés levées par des Nécrarques désireux de rester caché dans la forêt. Lorsque la puissance des Hardes est à son apogée ou qu’elles ont maté tous leurs rivaux, elles partent en guerre contre le monde extérieur. C’est alors que les terres des hommes peuvent mesurer tout le danger que représente les Hommes-Bêtes.

Ennemis moins communs que ceux cités précédemment, les Elfes Sylvains sont méprisés par les Hommes-Bêtes, car ils préfèrent la discrétion à la force. La plupart des affrontements opposant les deux espèces se déroulent en lisère d’Athel Loren, à l’est de la Bretonnie, ou de la Laurelorn dans le Nordland. Pour les Sabots Fourchus, les Elfes Sylvains ne sont que des adversaires de plus à remettre à leur place à coups de cornes et de sabots, mais les Elfes Sylvains haïssent au plus haut point les rejetons du Chaos, car ces derniers incarnent tout ce contre quoi ils luttent. Lorsque les deux races se rencontrent, des terribles batailles éclatent à coup sûr. Si les Hommes-Bêtes l’emportent, ils prennent un plaisir sadique à traquer les survivants à l’aide de meutes de chiens du Chaos. Un Homme-Bête qui parvient à attraper et à tuer un Elfe gagne le surnom honorifique de « tueur de fées » et guère plus, car les Sabots Fourchus trouvent la chair Elfique nerveuse et peu nourrissante.

Après une attaque réussie, une Harde festoiera jusqu’à tard dans la nuit, se gorgeant de ses captifs et savourant les fruits de ses pillages. Le vacarme de ces bacchanales bestiales résonne dans toute la forêt et atteint parfois les villages humains. Lors des nuits où les Chamans accomplissent les plus horribles de leurs rituels à la lumière de Morrslieb, les ténèbres sont lacérées par des cris atroces et des chants hideux. Le guet répugne alors à s’éloigner de ses flambeaux, car s’aventurer dans les ténèbres reviendrait à s’offrir aux bêtes qui les hantent.

Le lendemain, la Harde aura disparu, ne laissant que la désolation dans son sillage. Si un homme trouve le courage d’aller s’enquérir de l’origine des bruits de la nuit passée, il trouvera une clairière dominée par les cendre de vastes bûchers, mais il ferait mieux de ne pas examiner de trop près les macabres reliefs du festin qui s’y est déroulé.

Contenir les Hommes-Bêtes[modifier]

« Vous pouvez couper les arbres, vous pouvez construire un mur, mais vous êtes sur le terrain de chasse des Hommes-Bêtes. Ils ne se reposeront pas avant d’avoir piétiné vos masures sous leurs sabots et dévoré votre chair. »
- le vieux chasseur Oskar Rittelhoff

Pour bien des habitants du Vieux Monde, le spectre des Hommes-Bêtes fait partie de la vie de tous les jours. Les attaques de ces créatures sont une menace qui peut se transformer en réalité à tout moment, sans la moindre provocation. Après plusieurs générations d’une existence en proie à la paranoïa, bien des citoyens du Vieux Monde ont conçu divers moyens leur permettant d’apaiser les Hommes-Bêtes. Assurément, certains semblent fonctionner, mais qui peut en parler avec certitude puisque lorsqu’ils échouent, il ne reste plus personne pour barrer une méthode inefficace de la liste…

Des Biscuits pour les Monstres[modifier]

Dans certains villages isolés, la tradition veut que toutes les matrones mettent de côté le treizième biscuit de chaque fournée. Quand elles en ont treize, elles les mettent dans un seau en bois et le remplissent aux deux tiers de sang frais (de chèvre, de vache ou d’enfant pas sage) avant de l’emporter à l’orée du village. Une fois là-bas, elles crient : « Distribution de sang, distribution de biscuits, allez-vous-en, bêtes de la nuit ! » treize fois avant de laisser le seau à l’ombre des arbres. Au bout de treize jours, elles peuvent récupérer le seau vide. On croit que les Hommes-Bêtes viennent un par un manger dans le seau, refrénant ainsi leur appétit de chair humaine.

Saouls Comme Cochons[modifier]

Un brasseur fort malin d’un hameau situé à la lisière de la forêt croit et raconte à qui veut l’entendre que personne ne peut faire de mal à une mouche une fois complètement saoul. Chaque mois, il fabrique un tonneau d’ale supplémentaire et le fait porter dans les bois par deux robustes gaillards. Le mois suivant, les garçons doivent rapporter le fût vide et le remplacer par un plein. Le brasseur est toujours surpris de la soif inextinguible des Hommes-Bêtes, car le tonneau revient vide à chaque fois. Certains soupçonnent ses commis de goûter à l’ale, puisqu’ils savent où se trouve le tonneau et semblent un peu pompettes au début de chaque mois, pour redevenir sobre à la fin.

Loterie[modifier]

Dans les villages les plus désespérés, les habitants du Vieux Monde en sont réduits à des extrémités effroyables pour repousser les attaques d’Hommes-Bêtes. L’un des pires exemples prend la forme d’une loterie. Une fois par an, chaque famille tire au sort pour savoir qui sera leur prochaine victime. La famille malchanceuse doit alors livrer l’un de ses membres aux Hommes-Bêtes. La victime est menée dans les bois et attachée à l’arbre aux squelettes (ainsi nommé à cause des ossements qui s’entassent à ses pieds). Une fois qu’elle est ligotée, l’ancien du village pratique huit incisions dans sa chair pour répandre l’odeur du sang. Tandis qu’elle est déchiquetée par les animaux qui sont attirés sur le lieu du sacrifice, le reste des habitants du village conçoit des effigies d’Hommes-Bêtes à l’aide de paille, de morceaux de chiffon et de calebasses pourries. Au crépuscule, quand les hurlements résonnent dans les bois, on jette ces effigies dans un feu de joie pour éloigner les Hommes-Bêtes une année de plus.

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L'Appel à la Guerre[modifier]

Les Hommes-Bêtes ne manquent pas une occasion de démontrer leur grande inclinaison pour la violence. En fait, si on ne leur donne pas de cible, c’est entre eux qu’ils se battront. L’ambition d’un chef Homme-Bête est d’étendre sa domination à toute la forêt et de soumettre les Hardes qui y résident à sa volonté, mais pour cela, il doit d’abord prouver son droit à régner et à conduire la guerre contre l’humanité par le biais de sauvages combats rituels contre ses rivaux.
- Extrait du Traité sur l’Engeance du Chaos de Dieter Liebnitz

Le Grand Brame[modifier]

Le Grand Brame est un rassemblement de toutes les Hardes d’une région donnée. Un Grand Brame est convoqué par un chef qui a décidé de déchaîner sa colère sur les terres des hommes. Créature haineuse et rancunière, il aura au préalable ébauché un plan pour dévaster les domaines de ses ennemis en accord avec sa ruse instinctive et animale.

Un chef ne concocte toutefois pas seul ses projets de conquête, mais avec les conseils du Chaman de sa harde. Celui-ci consulte les augures et interprète la volonté des Dieux du Chaos afin de déterminer le bon moment pour lancer le Grand Brame. De fait, c’est un chef qui convoque l’assemblée, mais il ne se risquerait pas à le faire sans l’assentiment de son Chaman, car les Hommes-Bêtes sont des êtres superstitieux qui craignent la colère des Dieux.

La convocation d’un Grand Brame commence par l’érection d’un grand bûcher, souvent constitué des ossements d’anciennes victimes sacrificielles ou de bois volé sur des temples humains. Le Chaman jette par-dessus un mélange nocif de feuilles, de lichens et de racines imprégnées de l’obscure magie des bois. D’inquiétantes volutes de fumée s’échappent alors du brasier pour se faufiler le long des sentiers. Ces émanations emplissent les Hommes-Bêtes qui les perçoivent d’une grande soif de sang et les attire vers le lieu du Grand Brame. À cet appel surnaturel s’ajoute aussi les mugissements gutturaux du chef Homme-Bête responsable de la convocation. Alors que les plus en plus d’Hommes-Bête rejoignent le site, les vois résonnent de chant des Chamans et des vagissements chaotiques des Sabots Fourchus. L’un après l’autre, les chefs des différentes Hardes avancent vers la clairière pour annoncer leur présence. Si le Grand Brame se déroule autour d’une Pierre des Hardes ou autres structures similaire, les chefs gravent leur symbole sur sa surface afin que leur présence soit connue pour les années à venir.

Le Défi[modifier]

Une fois que les Hommes-Bêtes sont réunis, le chef qui a convoqué l’assemblée demande que ces pairs se soumettent à lui et le suivent au combat. Invariablement, l’un de ces derniers remettra en question son droit à mener l’armée, et il s’ensuivra un combat rituel. Si l’un des belligérant est beaucoup plus puissant que l’autre, le combat sera bref car aucune pitié n’est à attendre de ces créatures. Le vainqueur donne alors le coup de grâce au vaincu en arrachant son cœur encore palpitant à sa cage thoracique. Après cela, il écorche sa victime, dont la peau ira orner sa bannière personnelle. Il arrive parfois qu’un autre prétendant fasse entendre sa voix, et il n’est pas rare, de fait, que le Grand Brame voie se succéder plusieurs duels. Lorsque plus aucun chef ne souhaite défier le vainqueur du dernier combat, les Chamans proclament que le débat est clos et accordent le titre de Seigneur des Bêtes au vainqueur.

Parfois, l’assemblée des Chamans ne parvient pas à s’accorder sur le fait que le vainqueur des défis jouit des faveurs des Dieux Sombres. Ils peuvent se disputer sur le sens des présages décelés dans les entrailles de leurs victimes sacrificielles, ou estimer que les Dieux rejettent le vainqueur et qu’un autre chef doit être nommé. Ainsi, les duels recommencent, jusqu’à ce qu’enfin émerge un Seigneur des Bêtes que les Chamans estimeront favorisé par les Dieux.

Deux chefs s’affrontant lors d’un Duel des Hardes

D'Horribles Rituels[modifier]

Dès qu’un Seigneur des Bêtes émerge du lot, les Hommes-Bêtes plongent dans une frénésie d’activité. Menés par les incantations et les râles des Chamans, ils se livrent aux actes les plus ignobles qu’on puisse concevoir. Des prisonniers sont amenés devant les Pierres des Hardes pour y être massacrés, leurs hurlements et l’odeur de leur sang attirant les Harpies et les Minotaures qui viennent dévorer leur carcasses encore chaudes. La forêt résonne des hurlements des captifs attachés aux menhirs par leurs propres intestins, si bien que les hommes des lieues à la ronde prient pour que leur ville ne soit pas la cible de la horde sauvage.

Alors que l’aube point, les rituels impies atteignent leur apogée. De la lisière des bois monte le souffle atone et tonitruant des cors de guerre, accompagné du martèlement malsain de tambours tendu de la peau d’ennemis vaincus. Bientôt, des centaines de silhouettes émergent de la forêt et la horde apparaît dans toute sa terrifiante gloire.

La Horde[modifier]

« Si nous nous enfuyons, ils nous faucheront dans notre fuite et leurs chiens arracheront la chair de nos os. »
« Si nous nous rendons, ils nous attacherons et leur Minotaures se repaîtront de notre chair. »
« Si nous combattons, ils nous massacreront de leurs couperets et dévorerons nos cœurs. »
« Tant de morts différentes. Laquelle choisir ? »
- Nowl l’Aveugle, le Devin de Parravon

Les tactiques employées par les Hommes-Bêtes n’ont rien en commun avec les manœuvres organisées des autres races, mais s’apparentent davantage aux ruses d’une meute de prédateurs traquant et encerclant ses proies. Ils sont capables de sentir la faiblesse et la peur, qui les pousseront à se jeter sur l’ennemi pour le massacrer dans une orgie sanglante.

La venue de la horde est toujours annoncée par une cacophonie prodigieuse. Afin d’amplifier leurs cris de guerre déjà assourdissant, les Hommes-Bêtes font usage de cors façonnés à partir des défenses des monstres des bois ou des cornes de rivaux vaincus. Ils brandissent des étendards ornées de têtes coupées et de runes primitives signalant telle ou telle Harde. Ces bannières sont employées pour souligner le statut de leurs porteurs, l’ennemi pouvant voir même de loin la puissance et la force de la Harde qu’elle représente.

Au centre de la horde chargent les Bestigors, des guerriers d’élite en armures lourde, aux côtés des Minotaures que l’odeur du sang plonge dans les affres d’une faim dévorante, suivis de près par les Char à Sangleboucs. Ensembles, ils fendent les rangs ennemis comme un bateau fend les vagues, laissant sur leur passage un sillon de membres tranchés, d’os brisés et de corps sans vie, alors que le gros de la horde s’élance à leur suite. Pendant ce temps, Gors et Ungors rôdent dans les sous-bois pour contourner et encercler les lignes ennemis et gagner des positions avantageuses depuis lesquelles ils tendront des embuscades meurtrières aux flancs et aux arrières de l’armée adverse. Plus d’un régiment d’archers s’est cru à l’abri d’une haie de pieux affutés pour découvrir que les Hommes-Bêtes les avaient déjà pris à revers.

Aux côtés de la horde galopent les Chiens du Chaos, les monstrueux Razorgors et les Centigors, des créatures centauroïdes doté d’une force et d’une vélocité incroyables, et d’une haine impitoyable à l’égard des humains. D’autres créatures viennent des lieux sauvages, comme les Harpies qui hurlent et se disputent les restes des morts. Des Enfant du Chaos difformes se ruent dans la mêlée, leurs multiple membres frémissant de l’obscur pouvoir du Chaos. Des créatures encore plus impressionnantes accompagnent la horde : de terrifiants Cygors tueurs de mages, de gigantesques Ghorgons abominablement mutés ou d’immondes Jabberslythes qui ont quitté leurs marécages pour avaler les soldats ennemis par dizaines.

Lorsque les Hardes se regroupent pour la bataille, elles forment de vastes hordes bien équipées et unies sous la férule de leurs chefs. Ce spectacle suffit à glacer le sang des guerriers les plus braves, car pareille force peut tout renverser sur son passage.

Les plus chanceux meurent en premiers…

  • Vous trouverez ici la liste complète des troupes, des héros et des monstres que les Hommes-Bêtes peuvent aligner sur un champ de bataille : Les Hardes Sauvages
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Les Royaumes de la Bête[modifier]

Plus de la moitié des terres de l’Empire et de Bretonnie sont recouvertes d’épaisses forêt que les hommes osent à peine pénétrer, car ils savent qu’elles sont infestées par des créatures du Chaos et des hordes d’Hommes-Bêtes.
- Extrait du Traité sur l’Engeance du Chaos de Dieter Liebnitz

Si on pouvait voir le Vieux Monde depuis le ciel, il ressemblerait à un océan de forêts impénétrables parsemé de quelques points de lumières. Les cités des hommes ne sont guère plus que des îlots isolés se dressant au milieu d’une mer périlleuse, et leurs nations de simples archipels. Autour de chaque ville et village s’étendent d’antiques bois noueux hantés par d’innombrables horreurs. S’écarter ne serait-ce que peu des routes forestières revient à se condamner à une mort horrible sous les crocs et les griffes des choses innommables qui rôdent dans les sous-bois. Les plus dangereuses de ces choses sont les Hommes-Bêtes, car les rejetons du Chaos ne se contentent pas d’attendre que leurs proies s’égarent sur leurs domaines.

Les Sabots Fourchus revendiquent toutes les forêts, même les terres qui ont été déboisées, car elles ont été de tout temps leurs terrains de chasse. Seules les forêts d’Athel Loren et de la Laurelorn sont pour l’instant hors de leur atteinte. Ils n’hésitent jamais à quitter la lisère des bois pour aller chercher leurs ennemis, quelle que soit l’épaisseur des murs qui les protègent. Partout où se trouvent les hommes et les autres espèces du Vieux Monde, les Hommes-Bêtes menacent de surgir en vastes Hardes, unis par la volonté d’un Seigneur des Bêtes particulièrement redoutable. Les châteaux et les villes ne sont que des édifices temporaires qui tomberont un jour où l’autre sous les coups de boutoir des Hommes-Bêtes, et leurs occupants seront dévorés.

L’Empire est à ce point cerné de forêts, et celles-ci sont à ce point occupées par les Hommes-Bêtes qu’on peut considérer qu’il s’agit là d’une nation au sein d’une nation. Lorsque les Hommes-Bêtes se soulèvent et vont envahir les terres des humains, ils n’agissent pas comme une armée devant traverser une frontière bien défendue, mais comme une force qui a déjà encerclé les positions ennemies. Le moindre hameau, le moindre bourg doit être doté d’une solide garnison, chaque rivière et chaque route doit être constamment surveillée, de crainte qu’une Harde ne puisse attaquer à leur guise et frapper directement le cœur de l’Empire.

La Souillure du Chaos[modifier]

« J’ai une foi infaillible en la puissance de l’artillerie impériale, mais il y a des choses là-bas, sombres et étranges, qui me font souhaiter qu’elle tire un peu plus vite… »
- Martin Fortberg, poudrier en chef de la garnison de Middenheim
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Au cœur de l’Empire se trouve la Drakwald. Les Hardes qui vivent dans cette forêt maudite sont particulièrement affectées par les puissances du Chaos, car elle abrite de nombreux lieux souillés par la présence d’étranges météorites vertes. Les mutations y sont courantes parmi les Hommes-Bêtes. Les Bestigors arborent des cornes impressionnantes et les Chiens du Chaos possèdent des crocs particulièrement longs et affutés et les Hardes de la Drakwald sont accompagnées par de nombreux enfants du Chaos. La frontière qui sépare l’Homme-Bête et de l’enfant du Chaos est plutôt mince. Les Sabots Fourchus sont des créatures du Chaos et peuvent prendre toutes sortes de formes, mais tous partagent des caractéristiques communes. Toutefois, comme pour les membres des autres races, leur corps est limité dans le nombre de mutations qu’ils peuvent subir avant de se transformer en un tas de chair corrompue, devenant alors des enfants du Chaos. Lorsque la guerre arrive et que les Hardes se rassemblent, les enfants du Chaos se joignent aux Hommes-Bêtes, obéissant à leurs instincts, ils sortent en se traînant de leurs antres cachés au fin-fond de la forêt.

De toutes les tribus de la Drakwald, la Harde Skrinderkin est célèbre pour le nombre d’enfants du Chaos qui se joignent à elle au combat. Ces créatures répugnantes aux membres innombrables ont une coloration de fourrure ainsi que des cornes identiques à celles des Gors de la tribu, on peut donc raisonnablement penser que la plupart d’entre elles en faisaient autrefois partie, et qu’elles sont restées avec leurs anciens congénères suite à leur transformation plutôt que de fuir ou d’être chassées. L’une d’elles était d’ailleurs probablement l’ancien porte-étendard du chef de la tribu, car elle brandit toujours un oripeau dont la hampe a fusionné avec l’un de ses bras.

De tous les chefs des Hardes de la Drakwald, celui qui s’est révélé être le pire fléau de l’humanité est Khazrak le Borgne. Depuis qu’il a pris le contrôle de sa tribu, Khazrak écume la Drakwald et terrorise les villages, les places-fortes et même les cités des hommes. Il se trouve dans la Drakwald des villages qui ont été détruites avec tant de férocité que les bois ont entièrement recouvert leur localisation, et les routes qui conduisaient à des bourgs prospèrent sont inexplicablement coupées par de vastes pans de forêt inextricable. On raconte que les cartographes impériaux n’arrivent pas à suivre la dévastation semée par Khazrak et que leur travail est rendu de plus en plus obsolète par la quantité de villages détruits par les troupes du sanguinaire Seigneur des Bêtes.

En dépit de la localisation de la Drakwald, les guerres menées par les Hommes-Bêtes dans et aux alentours de cette zone ne visent pas uniquement les hommes de l’Empire, car la forêt est régulièrement la cible d’incursions de la part des Skavens, dont la première, et la plus connu, est celle de l'Arène du Sang au cours de laquelle les hommes-rats commirent un sacrilège aussi grand que terrible : voler une Pierre des Hardes. Les Skavens cherchent en effet à s’approprier les nombreux gisements de Malepierre de la région. Ils possèdent un véritable réseau de tunnels qui s’étend sous toute la surface du globe, y compris sous le sol de la Drakwald. Les Hommes-Bêtes sont donc toujours attentifs aux indices trahissant la présence des Skavens. Les signes précurseurs de leur venue sont souvent des glissements de terrain qui entraînent avec eux des pans entiers de la forêt ou des formations rocheuses. Généralement, peu de temps s’écoulent avant que des armées entières d’Hommes-Bêtes et de Skavens s’affrontent dans les bois, parfois à quelques encablures d’une ville humaine. Ses défenseurs sont alors glacés d’effroi en entendant les échos des combats et les hurlements qui proviennent de la forêt, ou parfois même du sol sous leurs pieds quand les Hommes-Bêtes portent le combat chez l’ennemi.

Plusieurs Hardes de la Drakwald n’hésitent d’ailleurs jamais à pénétrer dans les souterrains des hommes-rats. La plus célèbres est celle de Ghorroz Mange-les-Rats. Après des années passées à guerroyer dans les tunnels obscurs sous la Drakwald, sa Harde à mit au point une tactique consistant à affamer des Chiens du Chaos avant de les lâcher dans les repaires des Skavens. Les Bestigors n’ont alors plus qu’à faucher les hommes-rats lorsque ceux-ci sortent terrifiés de leurs terriers.

La Harde Sans Fin[modifier]

L’Ennemi Intérieur

Les nobles de l’Empire possèdent souvent des relais de chasse dans les bois de la Reikwald et interdisent aux roturiers de chasser aux alentours. On prétend que c’est là que des cultes de nobles et de dames de la cour vénèrent les Puissances de la Ruine, et qu’ils vont jusqu’à célébrer leurs rituels autour des bûcher des Hommes-Bêtes lorsque Morrslieb est pleine. Cette alliance contre-nature mène parfois à des actes de trahison ignobles, et il est déjà arrivé que les portes d’une ville soient ouvertes au beau milieu de la nuit pour permettre à une Harde d’Hommes-Bêtes d’y pénétrer alors que les habitants se croyaient en sécurité.

« Je ne crois à aucune de ces calembredaines. Voyons, ces bois sont aussi sûrs que mon domaine d’Altdorf et regorgent des dons de Sigmar. Le pire qu’on puisse y rencontrer, en matière d’Homme-Bête, c’est probablement un bouc en rut. »
- Trubert, ancien habitant d’Altdorf

Les Hommes-Bêtes de la Reikwald sont prolifiques et se reproduisent bien plus rapidement que dans les Hardes des autres régions. Les forêts résonnent de mugissements inquiétants qui se mêlent aux cris de ceux qui ont été assez fous pour pénétrer sur leurs territoires. Toutefois, ces Hardes sont surtout composées d’Ungors, à tel point que certaines d’entre elles sont entièrement constituées de leur engeance. Elles contiennent alors une forte proportion de Brays (des Hommes-Bêtes sans cornes) ainsi que de Changepeaux : des créatures nées de parents humains qui sont devenues des Hommes-Bêtes et ont été chassés de leur société, forcé de trouver refuge dans les bois. Ces êtres étranges n’auraient aucune chance de se retrouver dans des positions dominantes parmi les Gors, mais ils se retrouvent fréquemment à la tête des Ungors qu’ils mènent dans des guerres sans merci contre les humains qui ont fait d’eux des parias. La population d’un village capturé par une Harde d’Ungors sera massacrée de la façon la plus cruelle qui soit.

Depuis la lisière de la forêt, les Hommes-Bêtes lancent des regards haineux sur Altdorf et ruminent la ruine prochaine de ses impénétrables murailles, lesquelles dominent même les arbres. Les hommes se croient à l’abri dans les environs de la cité et chaque année les fermiers déboisent de plus en plus, mais les chefs des Hardes de la Reikwald attendent le bon moment et se contentent de lancer des assauts sur les villages des environs, afin de mettre les fermes à feu et à sang, de répandre la terreur dans toute la région et d’affaiblir ses ressources. Il est arrivé qu’un Seigneur des Bêtes particulièrement hardi unissent les Hardes de la Reikwald et les lance contre Altdrof même. De tels assauts ont cependant toujours été repoussés.

Les Bois Sombres[modifier]

Au sud des Montagnes Noires, dans les Principautés Frontalières, s’étire une chaine de pics déchiquetés émergeant de forêts que même les Hommes-Bêtes osent à peine pénétrer. Ce sont les Bois Sombres et ils sont hantés par les plus gros spécimens d’arachnides du Vieux Monde. Les arbres sont partout empêtré dans leurs toiles tandis que les frondaisons des bois sont le domaine des Gobelins des Forêts passés maîtres dans l’art de dompter les araignées, et envers lesquels les Hommes-Bêtes nourrissent une haine féroce.

Les Hommes-Bêtes qui vivent dans les Bois Sombres se sont adaptés à leur environnement grâce à une sélection naturelle impitoyable. Certains, comme ceux de la Harde des Gors des Ombres, possèdent une fourrure aussi noire que la nuit, ont une ouïe particulièrement aiguisée et ont développé une immunité limitée contre le venin des araignées. Beaucoup manient des armes fabriquées avec les énormes crochets de ces dernières, et enduite de poison fabriqué à partir de sang d’araignée maudit par les sortilèges des Chamans.

Mais les Gobelins ne sont pas les seules cibles des Hommes-Bêtes des Bois Sombres, les Nains de la forteresse de Karak Hirn toute proche subissent également les attaques des Sabots Fourchus.

Déshonneur et Humiliation[modifier]

La Harde de Khorok Tue-les-Hommes

Il existe une Harde originaire du sud de la Forêt d’Arden qui est devenu si honnie qu’elle est aujourd’hui encore la cible d’innombrables Chevaliers Errants. Un jour, un énorme Seigneur des Bêtes nommé Khorok Tue-les-Hommes fit face à un noble Bretonnien qui portait d’immenses bois de cerf sur son cimier. Les bois du chevalier étaient plus impressionnants que les cornes de Khorok, ce qui déclencha chez lui une colère indicible. Khorok et le chevalier s’affrontèrent en duel et même si l’homme combattit avec bravoure, il ne pouvait pas résister aux assauts de l’Homme-Bête. Celui-ci finit par le décapiter et brandit sa tête en signe de victoire. Son cœur dévoré par la haine, il brisa les bois accrochés au heaume du chevalier pour les attacher à ses cornes une fois la bataille terminée. Rapidement, toute la tribu se mit à suivre son exemple et pris pour habitude d’arborer des symboles Bretonniens et des bannières dérobées aux cadavres de leurs ennemis, afin de railler et de traîner dans la boue tout ce qui est cher aux fiers chevaliers de la Dame du Lac.

Au nord de la Bretonnie se trouve la Forêt d’Arden. On raconte que les Hommes-Bêtes qui y vivent sont plus grands et plus fort que partout ailleurs, ce qui est la vérité, car leurs Hardes alignent plus de Bestigors que les autres. Ces guerriers d’élites se rassemblent et cherchent les ennemis les plus redoutables pour prouver leur supériorité. Lorsqu’ils ne sont pas en guerre, ces Bestigors passent leur temps à s’affronter pour aiguiser leurs talents martiaux, ainsi que pour éliminer de leur troupe ceux qui ne sont pas assez fort pour survivre. Lorsque de telles Hardes se rendent au combat, même la fine fleur de la Chevalerie Bretonnienne y réfléchit à deux fois avant de les charger.

Les gestes de Bretonnie évoquent à de nombreuses reprises les fois où les Hardes de la Forêt d’Arden sont sorties des bois pour attaquer les terres environnante et où les Seigneurs de Bretonnie ont pris la tête de leurs chevaliers pour les affronter. Plusieurs fois, les humains ont été défaits par les Hommes-Bêtes et l’élite du Royaume a été massacrée par les hordes hurlantes, forçant les survivants à trouver refuge dans leurs châteaux le temps que passe la tempête, mais même dans un tel cas, ils ne sont pas toujours à l’abri, car les Chamans peuvent faire appel aux plus grosses créatures des bois, comme les Ghorgons assoiffés de sang, afin d’enfoncer les portes et, une fois que celle-ci ont volé en éclat, les Sabot Fourchus n’ont plus qu’à s’engouffrer dans la brèche. Heureusement pour les hommes de Bretonnie, de telles occurrences restent rares, car si les Ghorgons étaient des créatures plus répandues, nul doute que le fier royaume de Gilles le Breton aurait fini piétiné sous leurs sabots depuis bien longtemps.

Les Choses dans les Bois[modifier]

Comme on peut s’y attendre de la part de créatures engendrées par le Chaos, les tribus arborent des apparences variées, souvent liées à leurs terrains de chasse. Par exemple, les Hardes qui vivent au pied des Monts du Milieu sont très différentes de celles qui vivent plus au sud. En plus des milliers de tribus d’Hommes-Bêtes, cette région est le territoire de nombreux Centigors nomades. Ces derniers sont en effet trop maladroits pour évoluer au sein des forêts plus denses et préfèrent donc les pentes douces des collines.

Les Hommes-Bêtes des Monts du Milieu vont au combat accompagnés de nombreuses créatures déformées par le Chaos, car un grand nombre d’entre elles ont établi leurs repaires dans ces montagnes et leurs contreforts. La Harde de la Corne Barbelée est devenu experte dans l’art de dompter de tels monstres, et en aligne ainsi un très grand nombre quand elle part au combat. Ses Pillards Ungors servent d’éclaireurs à la horde et localisent ses prochaines victimes. Grâce à l’utilisation de montures terrifiantes, cette tribu peut se déplacer bien plus loin que les autres. Généralement ses guerriers mettent pied-à-terre pour combattre, car lorsqu’elles sont prises par la sauvagerie du combat, leurs montures deviennent incontrôlables.

La plus puissante tribu à avoir jamais dominée la région des Monts du Milieu fut la Harde de Gorthor le Seigneur des Bêtes. Il mena une des guerres les plus dévastatrices de l’histoire des Hommes-Bêtes contre l’Empire, tua des milliers d’humains et dévasta deux provinces entières. On disait de Gorthor qu’il était l’élu des Puissances de la Ruine et que toutes les créatures du Chaos rejoignaient sa horde. Gorthor et sa Harde allaient au combat sur des chars tirés par les Sanglebouc et des Razorgors les plus agressifs qui soient, afin d’être les premiers à arriver au contact de l’ennemi. Aujourd’hui encore, les descendants de la Harde de Gorthor continuent de combattre montés sur des chars énormes et brinquebalants.

Les Tribus de Minotaures[modifier]

Le Garde-Manger de Kalkengard

Une histoire célèbre dans la région de la Forêt des Ombres raconte l’histoire du Minotaure appelé Ragush la Corne Sanglante. C’est une bête immense, même pour son espèce, qui s’est taillé une réputation de terreur dans toute la province de l’Ostland. Ragush est d’une barbarie sans borne, comme l’ont prouvé ses exactions à la ville de Kalkengard. Le Seigneur Minotaure avait rassemblé une grande Harde d’Hommes-Bêtes, notamment une centaine de Minotaures, tous armés d’une paire de hachoirs aux dimensions impressionnantes. En une seule nuit de massacres, sa horde détruisit la vile, incendia ses bâtiments et passa ses défenseurs au fil de l’épée. Le nombre de victimes fut tel que Ragush et les siens ne purent toutes les dévorer au cours de la nuit. Après s’être régalé des villageois les plus tendres, ils accrochèrent les cadavres restant aux arbres et aux rochers autour de la ville en guise de monuments en l’honneur des prouesses du Seigneur Minotaure, mais aussi afin de servir de garde-manger pour nourrir Ragush et ses serviteurs quand ils auraient de nouveau faim. Depuis ce jour, les terres qui entourent la ville sont nommées le Garde-Manger de Kalkengard, et on murmure que certains des corps qui pendent des arbres ne seraient pas tout à fait morts…

De toutes les forêts du Vieux Monde, la Forêt des Ombres est celle qui abrite le plus de Minotaures. Ces bêtes assoiffées de sang y sont si nombreuses qu’elles forment des tribus entières menées par les membres les plus puissants de leur race. Ces tribus comptent parfois une poignée de Bestigors, mais aucun autre Homme-Bêtes, car seul un Bestigor peut espérer devenir un jour assez fort pour défier un Seigneur Minotaure en combat singulier. Elles sont cependant souvent accompagnées par des centaines d’Ungors qui grappillent les restes et s’abritent derrière la force de leurs grands cousins. D’ailleurs, au combat, les Ungors font mine d’avancer au-devant de ceux-ci en insultant l’ennemi, mais dès que l’adversaire tente de les engager, ils s’enfuient derrière les Minotaures pour les laisser se battre à leur place. Le carnage qui s’ensuit est horrible à voir.

Le Col du Feu Noir[modifier]

« Les paysans ne cessent de me surprendre. Ils ont une imagination débordante. La semaine dernière, j’étais en visite à Wissenburg, un petit village décrépit, quand une femme en pleurs s’est approchée de mon carrosse. Avant que mes gardes aient pu la repousser, elle s’est lancée dans d’incessantes jérémiades, affirmant que les Hommes-Bêtes avaient volé son bébé. J’aurais été contrariée, n’eut été son amusante histoire. Des Hommes-Bêtes ! Si loin dans le sud ? Allons, un peu de sérieux. »
- Emmanuelle von Liebwitz, Comtesse Électrice de Nuln

La grande majorité des Hommes-Bêtes se contentent de parcourir leur Sol-de-Sang et attaquent tout les intrus qu’ils croisent. Dans ces régions, nul n’est à l’abri de leurs déprédations, quelles que soient ses défenses. Toutefois, certaines Hardes se cantonnent à un territoire plus limité en sachant que c’est la proie qui viendra à eux. Par exemple, les Hardes du sud sont une plaie pour quiconque souhaitent emprunter le Col du Feu Noir.

Cette passe montagneuse permet de relier le sud de l’Empire et les terres situées au sud-ouest comme la Tilée, l’Estalie ou les Principautés Frontalières. C’est également par ici que passent les dangereuses routes commerciales qui mènent vers l’extrême-orient, sans oublier que c’est la route d’invasion traditionnellement utilisée par les Peaux-Vertes des Terres Arides ou des espèces encore plus terribles venant des Terres Sombres ou de la Terre de Morts. Les Hommes-Bêtes sont une menace constante pour ceux qui traversent le Col du Feu Noir. Même lorsque des armées d’invasions entières l’empruntent, les Sabots Fourchus n’hésitent pas à se rassembler en grands nombres pour piéger les intrus. De nombreuses fois, une armée s’est frayé un passage jusqu’au Col du Feu Noir à travers d’innombrables adversaires pour finalement trouver la passe montagneuse envahie par des milliers d’Hommes-Bêtes vociférants et belliqueux.

Les Hommes-Bêtes Hors du Vieux Monde[modifier]

En me rendant dans le lointain Cathay, je traversai tout d’abord l’étrange pays de l’Inja. Quelles merveilles ai-je contemplées alors ! Des temples fabuleux, de grands animaux blancs munis de trompes et de défenses, et qui marchent à quatre pattes, des oiseaux de toutes les couleurs, et quant à la cuisine… J’en ai le souffle coupé rien que d’y penser. Quoi qu’il en soit, en Inja, ma compagnie eut le malheur d’être attaquée par des créatures d’une race étrange. Je crois qu’elles sont de quelque façon apparentées à nos propres hommes-bêtes, car elles associent les traits et la forme de l’homme et de l’animal, mais ces viles créatures étaient différentes. Elles avaient d’énormes têtes de chat, plus grosses que celles des félins qui arpentent les rues de notre grand Empire, placées sur des corps d’humains nus. Plus étrange encore : tandis que nous luttions pour notre vie, nos guides indigènes tombèrent tout simplement à genoux, ignorant nos appels à l’aide, ne se souciant pas des monstres qui nous déchiquetaient, nous et nos accompagnateurs. Heureusement, grâce à mes talents d’escrimeur et aux coups de feu de mes compagnons, nous repoussâmes cette troupe brutale, dont les membres se dispersèrent dans les bois. Je fustigeai nos guides, les tançant vertement pour leur couardise, comme devrait le faire n’importe quel maître. Des semaines plus tard, j’appris que ces créatures étaient comme des esprits sacrés pour les indigènes, et que si nous les blessions de quelque manière, il nous faudrait nous attendre à être attaqués. Heureusement, je me séparai d’eux quand nous revînmes en ville. Quoi qu’il en soit, c’est curieux, mais je souffris de maux d’estomac… probablement provoqués par cette infâme chose qui passe chez eux pour de la nourriture.
- Leopold Riogillo, Prince Marchand de Magritta
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Pour la plupart des habitants du Vieux Monde, les Hommes-Bêtes sont des créatures sauvages infestant les forêts sombres et impénétrables de l’Empire. Ils imaginent des monstres hybrides, croisement d’hommes et de boucs, de taureaux ou de rongeurs, et tant qu’ils ne voyagent pas hors des limites du continent, ils n’ont aucune raison de penser qu’il en est autrement ailleurs. Il serait pourtant faux de croire que les pouvoirs du Chaos sont constants et prévisibles au point de façonner leur engeance de la même façon en tous lieux. Le Chaos est par nature changeant et malléable, et de même qu’il affecte son environnement, celui-ci l’influence en retour. On trouve des Hommes-Bêtes ailleurs que dans le Vieux Monde, et ces monstres présentent invariablement des caractéristiques qui reflètent leur habitat ainsi que les craintes et les légende de leurs voisins humains. Il est difficile de déterminer si le folklore local d’une région témoigne des bêtes qui la peuplent, ou si au contraire le pouvoir du Chaos créé des créatures dont la forme est la plus apte à semer l’effroi : ces deux facteurs se nourrissant sans doute l’un de l’autre. Il est vrai que dans l’Empire, diables et démons sont souvent représentés comme des monstres bestiaux évoquant des boucs et ce n’est certainement pas une coïncidence si les Hommes-Bêtes qui l’infeste correspondent à cette imagerie. Au fil du temps, les attentes et les croyances, les rêves et les cauchemars des mortels donnent leur forme aux vents chaotiques qui soufflent du nord. Ce pouvoir touche la terre et les animaux qui absorbent son énergie, et les Mutants confirment par la suite les peurs qui leur ont donné naissance.

Certaines tribus nordiques exigent de leurs jeunes guerriers qu’ils ramènent la tête d’un immense monstre à fourrure blanche, qu’ils appellent Ymir, en guise de rite d’initiation à l’âge adulte. Les Nains Norses évoquent un monstre similaire dans leurs chroniques, et même si leurs cousins du sud les tiennent pour quelque peu excentriques, il n’y a aucune raison de remettre en question leurs récits.

À l’ouest des Désolations du Chaos se trouve le royaume des Elfes Noirs, Naggaroth. D’innombrables bêtes habitent l’Échine Noire, depuis les Harpies aux puissantes Manticores. Il existe également une espèce de bipèdes hauts comme des Elfes, mais couverts d’écailles de la tête aux pieds, des créatures reptiliennes primitives se battant régulièrement à l’aide de hache de pierre et de massues. Parfois, lorsque le vent souffle du nord en rafales, elles descendent de leurs pics pour attaquer les villes des elfes noirs et rejoignent les armées du Chaos. Leur nombre est tel qu’il faut alors déployer de grandes ressources militaires pour les repousser.

Les voyageurs revenus de l’est rapportent des histoires de monstres aussi inhumains que ceux des forêts du Vieux Monde. Les marchands d’épices d’Inja parlent de créatures dont la tête est celle d’un immense félin chasseur qu’ils nomment « Tigre », vivant dans les jungles qui recouvrent le cœur du pays. Les indigènes les voient comme des êtres nobles mais lunatiques, aussi susceptibles de défendre un village que de le raser. Nul ne connait leurs buts, mais des offrandes de riz et de viande leur sont laissées pour les apaiser.

Dans le Vieux Monde, on ne sait pas grand-choses des pays sauvages qui s’étendent au-delà de l’Arabie, aussi appelées Terres du Sud. Certains érudits pensent toutefois que ces contrées abritent des espèces de grands singes ressemblant à des humanoïdes primitifs. Ils semblent suffisamment intelligents pour utiliser des outils, des armes, et tendre des embuscades aux autres habitants de la jungle, et lorsque les Hommes-Lézards ou les Gobelins se lancent à leur poursuite, ils disparaissent dans les branches de la grande forêt tropicale. On ignore où s’arrête le singe et où commence l’Homme-Bête, l’incertitude quant à savoir si ces êtres vous observent avec une curiosité animale ou une malice purement chaotique rend ces jungles encore plus dangereuses et inquiétantes.

Personne ne peut savoir si toutes les créatures citées plus haut sont des rejetons du Chaos, des espèces à part entière ou le produit de l’imagination fertile de voyageurs fantaisistes. Qui peut dire si leurs ancêtres n’ont pas été victimes des vents corrupteurs du Chaos ? Quoi qu’il en soit, les mystères de leurs origines est, pour beaucoup, moins important que le fait de savoir comment les combattre...

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Les Créatures Sans Nom[modifier]

Une bête jadis dans les bois se cachait,
Hantant les clairières, traquant les innocents,
Attaquant riches et pauvres, assoiffée de leur sang,
Vivant de rapines et de chair dévorée.

Nul n’allait dans les bois dès les vêpres sonnées :
Ni brave sergent d’armes, ni pieux homme de bien,
Sinon un gai sire, très noble Bretonnien,
Qui chevauchait sans peur, parcourant les sentiers.

Tomas était son nom, sa mère il n’oyait point ;
Il alla dans la forêt, se disant chevalier,
Sous lui un destrier, dans son poing une épée,
Tous deux dans une branche façonnés par sa main.

L’idiot du village l’attendait près du pont :
« Où vas-tu de ce pas, armé de tes jouets ?
Prend garde à la bête, à ses dents aiguisées ! »
Mais Tomas s’en alla, défiant toute raison.

Il s’arrêta plus loin, au pied d’un grand bouleau,
S’y reposa un peu mais point ne tourna bride ;
Joua dans la clairière, battant le tronc livide,
Fatigué de ses jeux, s’accorda bref repos.

Las, quelque bûcheron le vit et le gifla :
« Griffes et croc te prendront, si tu t’attardes ici ! »
Il le battit de sa cognée, mais rien n’y fit :
Le garnement s’enfuit, s’enfonçant des les bois.

Ça et là, sous futaies, sous racines et taillis,
Quand bien même Soleil laissait place à la Lune,
Tomas continua, sûr de sa fortune,
Mais au milieu des ronces, l’antre du monstre il vit !

Destiné au trépas, inconscient du danger,
Il brandit son épée ; la bête malfaisante
Le repoussa sans peine de sa patte puante,
Mais Tomas avançait, tel un fier chevalier.

« Que viens-tu faire ici, enfant à la chair tendre ?
Que n’as-tu écouté les conseils de ta mère ! »
« Je n’ai pas peur de toi ! » cria Tom de colère,
Revenant au galop pour la bête pourfendre.

« La peur de mes semblable est bonne conseillère !
Comment donc oses-tu de ta voix me railler ?
Je tuerai tes parents, brûlerai leur foyer !
Redoute mon courroux, fol enfant téméraire,
Car de tes moquerie tu l’as fort embrasé !
Je briserai tes os et mangerais ta chair ! »

Nul onques ne vit l’écervelé Tomas,
Fragiles enfants blonds, n’allez pas dans les bois !


"Tomas l’Égaré", Berceuse de l’Empire souvent
chanté sur l’air de "La Mélopée de la Drakwald".



Le Chaos est d’une diversité fabuleuse et bizarre avec laquelle le monde naturel ne peut rivaliser. Les créatures des Hordes du Chaos ne sont que quelques-unes des monstruosités difformes que le Chaos a engendrées. Il existe une multitude d’êtres sur lesquels le Chaos a visiblement exercé son pouvoir mutagène, comme les Skavens, les Manticores, les Chimères ou les Griffons. Même les humains ne sont pas épargnés et de nombreux mutants rôdent au sein des terres de l’Empire.

Les forêts obscurs et les profondeurs souterraines abritent nombre de choses d’apparence horrible et aux noirs desseins. Ce ne sont pas des créatures d’une espèce ou d’un type bien précis, leurs ancêtres ayant été submergés au fil des générations par la corruption du Chaos. Ces créatures n’ont pas de nom, mais ils sont là, à l’affût. Quand le pouvoir du Chaos grandira et que le portail noir déversera son énergie maléfique, alors l’engeance du Chaos sortira des ombres, hurlant, beuglant et vagissant à la perspective de la victoire finale des Dieux Obscurs.

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Note[modifier]

Après avoir publié son Traité sur l’Engeance du Chaos, l’érudit Dieter Liebnitz fut accusé de sorcellerie, d’hérésie et d’être porteur de mutations. Sur ordre de l’inquisition, toutes les copies de son livre furent brûlées en 1932, en même temps que lui. La dernière copie encore existante se trouve dans les archives du Grand Temple de Sigmar.

Sources[modifier]

  • Livre d’Armée des Royaumes du Chaos
  • Livre d’Armée des Bêtes du Chaos, V6
  • Livre d’Armée des Hommes-Bêtes, V7
  • Warhammer JdR - Tome de la Corruption
  1. Warhammer RPG V3 - Liber Ecstatica (traduction par Christer)