Catégorie:La Bretonnie

De La Bibliothèque Impériale
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« De nos lances et de nos espadons, nous frapperons nos couards ennemis. Nous, fiers Chevaliers de Bretonnie, les occirons. Tant que nous aurons foi en la Dame, leurs armes ne nous atteindront pas. Jamais notre gloire ne s'étiolera, car nos hauts faits nous survivront. Pour le Roy, la Bretonnie et la Dame, chargez ! Sus à l'ennemi ! »
- Duc Bohémond, le Fléau des Bêtes, à la bataille du Gué de Grismar


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La Bretonnie est l'un des plus grands royaumes du Vieux Monde. Son nom vient de celui de la plus puissante de ces tribus, les Bretonni. Sous la conduite de leur chef de guerre, Gilles le Breton, les Bretonni se regroupèrent en une seule nation. Ils s’établirent et cultivèrent les terres, sous la menace constante des tribus Orques et Gobelines. Après des siècles de luttes incessantes, les Bretonniens prirent le contrôle des vallées et des plaines fertiles, et repoussèrent leurs ennemis dans les forêts et sur les plateaux désolés, mais les guerres continuèrent contre de nouveaux ennemis. Des flottes de Morts-Vivants ravagèrent les régions côtières à l'ouest, des Skavens désolèrent les terres du sud, des pillards nordiques vinrent par-delà la Mer des Griffes et s'enfoncèrent dans les terres en remontant les fleuves, détruisant tout sur leur passage. À travers ces générations de guerres continuelles contre divers ennemis, les Bretonniens se forgèrent une héroïque tradition de chevalerie. Ce sont les Chevaliers de Bretonnie qui repoussent les forces destructrices de leurs terres paisibles.

Les gens qui traversent la Bretonnie découvrent un pays constitué de fermes fertiles, de collines ondoyantes, de montagnes d’une beauté vertigineuse et de forêts irréelles. Contrairement à l'Empire, la Bretonnie possède un climat tempéré et les terres y sont plus facilement cultivables. Ses immenses forêts et ses régions sauvages sont séparées par des plaines et des vallées fertiles où la noblesse Bretonnienne à établi ses domaines féodaux. C'est une contrée riche et bien défendue par sa puissante chevalerie. La population est composée d’aristocrates et de Chevaliers courtois, de gentes dames, mais aussi de paysans satisfaits et respectueux. Les chefs de cuisine Bretonniens sont connus pour leurs compétences culinaires et les vins du pays sont renommés à travers tout le Vieux Monde. Telle est l’image que les Bretonniens cherchent à donner de leur nation, et elle n’est pas totalement fallacieuse.

En revanche, elle cache quelques soucis. Les montagnes abritent des Peaux-Vertes et les forêts, de viles créatures. De nombreux paysans sont affamés et les Chevaliers qui dissimulent leur brutalité sous le couvert de la courtoisie sont monnaie courante à travers le pays. Même les saveurs exquises des mets servent souvent à masquer des aliments gâtés. Les cyniques vous diront que les Bretonniens affichent un joli masque pour cacher une profonde corruption, alors que les plus altruistes se lamentent sur l’écart existant entre les idéaux et la réalité. Dans tous les cas, celui qui connaît un tant soit peu le pays ne peut ignorer le contraste.

  • Bénédiction de la Dame : Les Bretonniens vénèrent la Dame du Lac comme l'incarnation même de la chevalerie et de ses vertus. Elle est l'esprit véritable de la Bretonnie, qui sourit aux valeureux et condamne les lâches. Ceux qui partent à la bataille forts de sa bénédiction triompheront de leurs ennemis, même s'ils doivent se battre à un contre cent !


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Sommaire

Les Bretonniens[modifier]

Sir Gilbert poussa sa monture épuisée jusqu’au morne village. Les routes de la région étaient dans un état lamentable et il avait peine à croire que celle-ci menait à la chapelle des Boucliers Ardents, mais le seigneur avec lequel il avait passé la soirée précédente avait été assez clair. Enfin, il atteint ce qui semblait être une auberge. Des emblèmes grossiers étaient peints sur la porte. Superstition paysanne, pensa Gilbert. Sans retirer son gantelet, le chevalier frappa du poing sur la porte, mais nul ne répondit. Gilbert continua de frapper, mais un sentiment affreusement familier s’empara de lui. Il posa la main droite sur le pommeau de son épée et jeta un œil prudent tout autour de lui.
Une voix venue de l’intérieur finit par se faire entendre : « Foutez le camp ! »
« Ouvrez cette porte sur-le-champ, » dit le Bretonnien, sans grand optimisme. « Je suis sir Gilbert d’Arnaud, Chevalier Errant et… »
La porte s’ouvrit aussitôt, avant même qu’il ait pu finir sa phrase. « Toutes mes excuses, mon seigneur. Je n’avais pas bien compris. » L’aubergiste rampait littéralement dans la boue. « Bien entendu, la meilleure chambre est à votre disposition. »
Sir Gilbert poussa un soupir de contentement. Comme il était bon de se sentir chez soi.


Contrairement à l’Empire, la Bretonnie est presque exclusivement peuplée d’humains. Les Nains descendent des montagnes pour commercer et les Hauts Elfes ont leur propre enclave à l'Anguille, mais on peut voyager pendant des jours au cœur du pays sans en croiser un seul. Les Halflings sont encore plus rares, ceux que l’on rencontre provenant de l’Empire. Bien que les Bretonniens soient très différents les uns des autres, comme tous les humains d’ailleurs, on retrouve chez la plupart d’entre eux un trait commun, quasi national. En effet, ils vivent dans et pour l’instant présent, ce dont ils tirent une fierté certaine.

Cela ne veut pas dire que tous sont des hédonistes éhontés, faisant la fête nuit et jour, même si certains membres de la noblesse rentrent bien dans cette catégorie. En réalité, cela signifie qu’aux yeux d’un Bretonnien, ce qui compte est ce que vous faites maintenant, pas ce que vous pourrez ou ne pourrez pas faire plus tard. Un cordonnier Bretonnien consciencieux peut très bien passer la nuit à s’assurer que la paire de chaussures qu’il fabrique est aussi parfaite que possible. Les actes des Chevaliers Bretonniens sont toujours choisis avec soin, pour rester en accord avec l’honneur. Le paysan Bretonnien s’efforce de terminer ce qu’il a à faire pour la journée, plutôt que d’accumuler les soucis pour le lendemain.

Les Bretonniens ne se soucient pas des conséquences de leurs actes. Quand les retombées se présentent à eux, ils les gèrent dans le même esprit. Rares sont ceux qui perdent leur temps à se plaindre de l’injustice de l’existence. La plupart considèrent même avec dédain ceux qui prennent leurs dispositions pour affronter les années. Personne ne sait ce que l’avenir réserve, c’est pourquoi celui qui oublie de faire de son mieux aujourd’hui, afin de se préparer pour un lendemain qui peut ne jamais se présenter, ne cherche qu’un prétexte pour se défiler. Cela ne signifie aucunement que les Bretonniens ont l’habitude de dévorer toute leur récolte en l’espace d’un mois. Ils ne sont ni suicidaires ni stupides. D’un autre côté, il peut leur arriver de manger plus que nécessaire lors d’une fête, et bien moins par la suite, les réserves en ayant pris un coup. Peu de Bretonniens sont cependant prêts à réduire leur consommation en prévision d’un festin imminent.

D’une manière plus générale, on peut dire que les Bretonniens ne sont pas du genre à investir pour l’avenir. Les grandes demeures sont bâties pour être vues au plus vite, et non pour accroître la fortune de leur propriétaire. De même, les réformes sociales ne sont pas très populaires, car leurs bénéfices ne concernent que l’avenir et occultent ce qu’il est nécessaire de faire aujourd’hui. Le Bretonnien préfère nourrir l’affamé plutôt que de chercher à endiguer les causes de la famine une bonne fois pour toutes.

Cette attitude est soumise à de vives critiques, notamment de la part des citoyens impériaux, qui voient là une certaine arriération. Alors que les armées de l’Empire combattent au canon et à l'arquebuse, les Bretonniens sont restés aux Chevaliers et au Trébuchet. De même, l’imprimerie a révolutionné l’Empire, alors que la plupart des livres sont toujours manuscrits en Bretonnie. En revanche, on ne peut nier que le fruit du travail des artisans Bretonniens est généralement supérieur à celui de l’Empire. Le forgeron Bretonnien vit pour concevoir les meilleures épées, et non pour en tirer le plus d’argent possible. L’aventurier est souvent la parfaite illustration de l’esprit Bretonnien. C’est pourquoi la nation produit bien plus de bourlingueurs que ce que l’on pourrait croire.

Il existe des exceptions, notamment chez les commerçants. En effet, nombreux sont les Bretonniens plus prévoyants que la moyenne qui se tournent vers le commerce, presque malgré eux, car il leur arrive souvent d’avoir des excédents à vendre quand d’autres n’ont plus rien. Ainsi, les commerçants et marchands sont généralement peu considérés des Bretonniens, mais ils sont également bien plus riches que beaucoup de leurs compatriotes.

Le Langage[modifier]

Bien que le Bretonnien se rapproche par certains côtés du Reikspiel, indice que les deux langues partagent un même héritage, aussi reculé soit-il, il s’agit de deux idiomes bien distincts. Bien sûr, les Bretonniens ont emprunté quelques mots à leurs voisins impériaux et réciproquement, mais leur langue a évolué d’une manière différente, ce qui rend délicate la communication entre les deux peuples. Il en résulte une certaine intolérance et les gens parodient souvent la langue et l’accent impériaux pour montrer leur mépris des marchands. Si la communication entre un locuteur du Bretonnien et un autre du Reikspiel reste généralement possible, il persiste un certain nombre d’obstacles, notamment deux.

Tout d’abord, le vocabulaire Bretonnien de la table et bien plus riche que celui du Reikspiel, dont il se démarque vraiment, même pour désigner les mêmes aliments. Il existe un certain nombre de plats Bretonniens qui n’ont même pas d’équivalent en Reikspiel. C’est ainsi que commander un repas devient une tâche difficile et qu’il est encore plus délicat de comprendre ce qu’on vous a servi. Certains voyageurs impériaux ont pour règle de ne jamais manger un plat ou un aliment que le chef n’est pas capable de nommer en Reikspiel. Parfois, ceci ne suffit même pas.

Ensuite, dans la langue orale, les Bretonniens ont une forte tendance à employer le futur pour parler de ce qui a déjà eu lieu. Il s’agit d’un registre plutôt négligé qui dénote une éducation médiocre, mais les membres de la noblesse n’y échappent pas quand ils sont entre amis. Les érudits s’efforcent de l’éviter et écrire ainsi est perçu comme une marque d’ignorance. C’est ainsi qu’un Bretonnien relatant un événement intervenu la veille pourrait dire :

« Eh bien ! le palefrenier, il va dire au cheval de s’arrêter, mais le cheval, il écoutera pas, et il défoncera le portail. Et après, devine quoi. La bonne, elle va ouvrir la porte juste à ce moment-là, et le cheval, bien sûr, lui foncera dessus. Ça lui cassera le bras à trois endroits, à la bonne, et elle retravaillera pas pendant des mois. Comment je vais faire ? »

Bien entendu, les deux derniers emplois du futur se placent effectivement dans l’avenir, mais ils sonnent comme le reste de la phrase. Cette habitude peut laisser perplexes les étrangers de passage.

Structure Sociale[modifier]

« Oui, nous avons combattu aux côtés des Bretonniens. L’un d’eux persistait à m’appeler « serf », même si j’étais aux commandes de la tactique. Avec quelques-uns de mes hommes, on a désarçonné cette vermine quand personne ne regardait. Il n’a néanmoins probablement pas retenu la leçon. »
Christof Gamboldini, Mercenaire
Nobles et villageois

La société Bretonnienne est divisée entre la noblesse et la paysannerie. Cette distinction fait partie intégrante de la loi, qui accorde des droits très différents aux deux classes. L’idée que les gens naissent égaux semble parfaitement ridicule pour la plupart des Bretonniens. Tout Bretonnien naît dans une classe ou l’autre, et il est presque impossible d’en changer. Un aristocrate est une personne capable de prouver que ses ancêtres des cinq générations passées sont issus de la noblesse. Tous les noms et toute la généalogie des membres de l’aristocratie étant répertoriés dans le Grand Nobiliaire, cela revient à montrer que tous vos ancêtres y figurent. Tous les autres sont des paysans. C’est ainsi, notamment, que l’enfant d’un noble et d’une paysanne est un manant. Un paysan ne pouvant hériter d’un fief, les propriétaires terriens n’en épousent jamais. Il existe deux exceptions. Tout d’abord, les étrangers ne sont pas Bretonniens et ne sont donc ni des nobles ni des paysans. Ceci s’applique également aux Nains, aux Elfes et aux Halflings qui évoluent dans le royaume. Ces personnes sont traitées avec le respect qui semble leur être dû, ce qui, dans la pratique, signifie qu’on les respecte à la mesure de leur tenue vestimentaire. Ensuite, les Damoiselles du Graal sont totalement extérieures à ce système et jouissent du respect de chacun.

Les relations entre les nobles et les paysans influencent le moindre aspect de la société Bretonnienne. Le rapport de base est cependant très simple. Les paysans ne vivent que pour servir leur seigneur. Les nobles, de leur côté, sont censés les protéger et assurer la justice. Néanmoins, les seigneurs ont d’autres devoirs que de veiller sur leurs serfs, notamment envers leur propre seigneur, responsabilités qu’ils ont tendance à considérer comme plus importantes. La quasi-totalité des aristocrates voit les paysans comme des individus inférieurs. Les exceptions sont extrêmement rares.

En dehors de ce cadre, il est peu probable de rencontrer dans sa vie plus d’un Bretonnien exprimant de telles idées. Même dans ce cas, l’aristocrate en question ne considérera généralement comme égaux qu’une poignée de paysans. De nombreux serfs considèrent les nobles comme leurs supérieurs, mais les exceptions sont bien plus fréquentes dans ce sens. En effet, on trouve à travers tout le royaume des paysans qui voient les aristocrates comme des parasites de la société. Les nobles peuvent être privés de leur titre par ordre du Roy ou de la Fée Enchanteresse. Cela affecte alors tous leurs descendants, c’est pourquoi cette décision n’est jamais prise à la légère. Le Roy et la Fée Enchanteresse peuvent également accorder le statut de noble à un paysan, mais dans ce cas, ils doivent le faire de concert. En théorie, la Dame du Lac peut conférer le statut qu’elle souhaite à qui elle veut, mais elle n’a jamais rien fait de la sorte.

Dans toute l’histoire de Bretonnie, seuls trois paysans ont accédé à la noblesse. Les enfants d’un paysan anobli ne sont pas nobles eux-mêmes, car leurs grands-parents sont ou étaient eux-mêmes des paysans, du moins d’un côté. Ainsi, à moins que la descendance ait été elle-même anoblie conjointement par le Roy et la Fée Enchanteresse, la lignée ne tardera pas à s’éteindre. Un anoblissement sur plusieurs générations ne s’est jamais présenté et toutes les lignées d’aristocrates Bretonniens remontent jusqu’à la fondation du royaume. Il n’existe aucune archive retraçant l’époque qui précéda celle de Gilles l’Unificateur.

On attend de tous les aristocrates de sexe masculin qu’ils deviennent Chevaliers, ce qui est le plus souvent le cas. Les dames ne sont pas admises au sein de la chevalerie, et leur rôle se résume à tenir la demeure de leur époux et à faire partie des plus beaux meubles. La séparation entre les hommes et les femmes est l’autre grande division de la société Bretonnienne, les deux sexes étant loin d’être considérés comme égaux. Les hommes sont tenus de se montrer courtois envers les femmes, en toute circonstance. Manquer de respect envers une représentante du beau sexe est un manquement grave à l’étiquette et les hommes qui s’en prennent violemment à une femme sont très sévèrement châtiés. Les hommes doivent se lever quand une femme pénètre dans la pièce et sont censés la laisser passer en premier, sauf pour monter un escalier, auquel cas, l’homme passe devant. Les femmes sont servies en premier et les appartements les plus confortables leur reviennent.

Bien entendu, ces exigences ne s’appliquent qu’au sein d’une même classe. Un aristocrate n’est pas censé montrer un tel degré de courtoisie à une paysanne, même si certains le font et en tirent une certaine considération, du moins tant qu’ils n’en profitent pas bassement. En revanche, les femmes ne sont pas autorisées à être propriétaires, à voyager sans escorte masculine ou à pratiquer la plupart des métiers. Malgré l’apparat de la courtoisie, ce sont les hommes qui tiennent les rênes. L’exception la plus flagrante à cette règle est illustrée par les Damoiselles du Graal.

La plupart des femmes s’accommodent de ces contraintes et un nombre significatif d’entre elles pense même qu’elles sont justes. Mais d’autres décident de tenir une arme ou une échoppe. Pour cela, il leur faut se faire passer pour des hommes. Personne ne sait combien il existe de femmes ainsi déguisées de par la Bretonnie, mais rien qu’au sein de la noblesse, on sait que chaque année au moins un Chevalier mort sur le champ de bataille se révèle être une femme. Les aventurières et les commerçantes des pays étrangers risquent également de ne pas apprécier la manière dont elles sont traitées. Elles goûteront peut-être la courtoisie, mais verront vite que personne ne les prend au sérieux, partant du principe que ce sont les hommes du groupe qui mènent la barque. Certaines femmes qui se rendent régulièrement en Bretonnie préfèrent passer pour des hommes afin d’éviter ces désagréments.

Culture Matérielle[modifier]

La "Culture Matérielle" se rapporte à ce que les gens utilisent dans leur vie de tous les jours : ce qu’ils mangent, ce qu’ils boivent, leurs vêtements, leur logement, etc. Elle se différencie de la "culture noble" : les récits et les chants qu’ils écoutent, et l’art qu’ils produisent. D’une manière générale, la culture matérielle a un impact plus important que ce que l’on peut imaginer.

En Bretonnie, l’élément central de la culture matérielle n’est autre que le vin. Fait unique, aucune loi ne dicte qui a le droit d’en consommer. « Comme une bouteille de piquette » est une expression Bretonnienne qui signifie « extrêmement rare et inattendu » (le plus souvent dans le mauvais sens). Presque tous les Bretonniens boivent du vin pour accompagner les repas, et souvent entre. Il est normal d’ajouter une bonne quantité d’eau au vin que l’on consomme, d’une part pour l’allonger, et d’autre part pour éviter de passer ses journées éméché. Seuls les nobles et les ivrognes le boivent pur. Si la piquette est très dure à trouver, il existe tout de même une distinction claire entre le bon vin et le grand vin. La Réserve Spéciale de Gasconnie est le vin le plus réputé du pays, une simple bouteille pouvant s’arracher pour plus d’une centaine de couronnes d’or. Les vrais connaisseurs semblent estimer qu’il ne s’agit pas du meilleur, sans pour autant arriver à s’entendre pour désigner un lauréat. Dans tous les cas, la Réserve Spéciale de Gasconnie reste un grand vin.

Cognac Bretonnien

Le Cognac Bretonnien est l’un des alcools les plus appréciés à travers le monde. Il s’agit peut-être de la liqueur la plus ancienne que l’homme ait jamais produite dans le Vieux Monde. Ce cognac est obtenu à partir de vin fermenté et sa saveur unique associée à ses effets calorifiques en fait un excellent remontant pour les voyageurs las. Depuis quelques années, les cognacs aromatisés (mûre, cerise ou pomme) sont de plus en plus appréciés.

Le cognac est d’une consommation plus occasionnelle, car bien plus coûteux. Celui qui coupe son cognac avec de l’eau ne fait que montrer qu’il est une sorte de nouveau riche ignare ou de Chevalier de province démuni ou dépourvu de goût. Certains commerçants et nobles un brin snobs voient là un acte rédhibitoire. Presque tous s’accordent pour désigner la Réserve de la Couronne de Parravon comme le meilleur cognac. On dit que moins d’une douzaine de bouteilles satisfont chaque année les conditions requises par le domaine. Ce qui est certainement vrai, c’est que l’obligation féodale des Marrennes, la famille qui détient le fief sur lequel est produit ce cognac, se limite à deux bouteilles par an, qui vont directement dans les caves du Roy. Il existe également une liste d’attente pour ceux qui désirent une allocation, sachant que le prix demandé se borne rarement à de l’argent.

En revanche, la bière Bretonnienne est synonyme d’une imbuvable pisse d’âne à travers le Vieux Monde. Demander à un aubergiste impérial si son brasseur est Bretonnien est le meilleur moyen de provoquer une bagarre générale.

Nourriture[modifier]

La cuisine Bretonnienne est, à juste titre, réputée. La terre produit un certain nombre de plantes et d’herbes aux forts arômes, qui, employées avec modération, permettent de mijoter de délicieux plats. Utilisées plus généreusement, elles peuvent même rendre agréables au palais des légumes avariés, ce qui fait la joie de nombreux paysans. Un plat Bretonnien pourra certes vous frapper d’intoxication alimentaire, mais il a peu de chances d’être mauvais. Le régime alimentaire n’est pas le même pour les nobles et les paysans. Ces derniers consomment très peu de viande, tandis que le plat principal des aristocrates est presque invariablement dominé par celle-ci. La viande de la ferme, comme le porc, le bœuf et le mouton est parfois consommée par les paysans, mais le gibier, surtout la venaison, est réservée par la loi à la noblesse. Un paysan qui mange sciemment de la venaison est passible d’un châtiment peu enviable : dans certains fiefs, il est simplement donné en pâture aux chiens de chasse du seigneur. Servir de la venaison à des hôtes bien nés est donc une marque de respect. Se cantonner à du pain et des légumes, en revanche, est perçu comme une insulte.

Le pain Bretonnien existe sous plusieurs formes. Plus il est blanc et léger, plus il est cher et susceptible de se retrouver sur la table d’un aristocrate. Celui qui échoue chez les paysans est presque aussi dur que du Pain Nain et contient d’ailleurs souvent de petits cailloux. Le meilleur pain est si moelleux que l’on pourrait le rompre d’un doigt. Il existe un pain meilleur marché et plus ferme, que l’on appelle pain bis, et qui reste très apprécié des nobles, qui préfèrent d’ailleurs parler simplement de pain quand la qualité est là. De nombreuses dames de l’aristocratie, quand elles entendent que les paysans n’ont pas de pain, ont alors un conseil avisé : « ils n’ont qu’à manger du pain bis ».

Les Bretonniens sont également connus pour se nourrir de choses que les autres nations trouvent répugnantes. Les truffes, ces gros champignons à l’odeur et au goût très prononcés, sont souvent servies telles quelles comme un mets délicat. Les grenouilles sont cuites vivantes sur la table, éviscérées, puis entièrement consommées, os compris. Les escargots sont frits avec de l’ail et mangés dans la coquille. Enfin, les yeux des moutons et des vaches sont ajoutés à d’épaisses soupes. Ils ont tendance à remonter à la surface pour apparaître une fois la soupe remuée, sous le nez de celui qui vient juste de porter la cuillère aux lèvres. De nombreux Bretonniens prennent un malin plaisir à servir ces spécialités nationales à leurs hôtes d’honneur venus de l’étranger.

Habillement[modifier]

Quelle que soit leur classe sociale, la tenue vestimentaire des Bretonniens est essentiellement la même, même si les détails varient grandement, certains tissus, couleurs et styles étant réservés par la loi à la noblesse. Les hommes portent des chaussures ou des bottes, des braies (pantalon), une tunique et un manteau ou une cape sur les épaules.

La cape présente généralement une capuche, mais celle-ci n’est enfilée que si le temps s’y prête. Elle fait sans cela office de poche. Les Chevaliers portent la cape par-dessus l’armure, le vêtement s’endommageant facilement dans le feu de l’action. Les nobles qui cherchent à imposer le respect de par leurs prouesses chevaleresques et estiment le mériter portent leur cape ainsi abîmée, même dans un contexte civil. La mode est actuellement pour les autres aristocrates de porter des pèlerines caractérisées par des entailles pratiquées délibérément. Cependant, ces échancrures sont doublées de fourrure ou d’une autre matière, de manière à bien montrer qu’elles sont factices. Se faire passer pour un héros de guerre est en effet vu d’un très mauvais œil. La longueur du manteau est très variable et dépend du goût de chacun.

Les paysans portent presque toujours de longues capes qui représentent souvent leur vêtement de meilleure qualité. Ce manteau a l’avantage de masquer le sale état de leur tunique et de leurs braies, si bien que la plupart des paysans Bretonniens paraissent mieux vêtus qu’ils ne le sont en réalité.

Les tuniques sont généralement longues et les braies plutôt amples, s’arrêtant à hauteur de cheville, comme des pantalons. De leur côté, les nobles affectionnent les tuniques très courtes qui s’arrêtent au niveau de la taille, et les braies ajustées qu’ils appellent « chausses ».

Les femmes se vêtent de longues robes et d’une cape sur les épaules, laissant les braies aux hommes. La principale différence entre une robe et une tunique longue est que cette dernière est souvent fendue pour faciliter la marche. Chez l’aristocratie, la mode récente est aux capes très courtes, à peine plus longues qu’un cache-col, et les robes qui dénudent les épaules et les bras. Les paysannes portent de longues capes, comme leurs hommes.

Les Bretonniennes se coiffent toujours la tête et éprouvent une véritable honte lorsque l’on aperçoit leur chevelure. Ceci est tellement ancré dans les mentalités, qu’une Bretonnienne qui est surprise nue avec une serviette à portée de main aura le réflexe de s’en servir comme d’un couvre-chef. La plupart des paysannes taillent leurs cheveux et se recouvrent la tête d’une calotte de tissu, mais les femmes de la noblesse profitent justement de leur chevelure pour porter toutes sortes de coiffes, aussi sophistiquées que parées de bijoux. Elles ont également tendance à s’épiler les sourcils, qui ne sont que d’autres poils sur la tête, mais les paysannes prennent rarement ce soin. Les Damoiselles du Graal ignorent généralement ces contraintes, ce qui les distingue une fois de plus du reste de la société.

Un Écu Bretonnien.

Monnaie[modifier]

Les pièces de monnaie Bretonniennes ont une allure sobre et élégante à la fois.[1] La couronne d'or, connue sous le nom d’Écu, est de taille et de poids similaires à la monnaie impériale. Sur l'avers de la pièce figure l'effigie du roi Gilles le Breton, fondateur de la nation et de son système militaire, que tous les Chevaliers de Bretonnie révèrent. La Pistole d'Argent, baptisée Sou (à ne pas confondre avec le Sou de Cuivre impérial), arbore les armoiries personnelles de Gilles le Breton, ainsi que la date de sa mort. Le Sou de Cuivre, ou Denier, porte quant à lui les armoiries ou le symbole familial de l'un des quatorze Duchés Bretonniens.

Architecture[modifier]

Les bâtiments reflètent clairement les inégalités sociales. Seule la noblesse est autorisée à employer la pierre pour ses constructions et rares sont les aristocrates qui s’abaissent à habiter une demeure qui n’est pas majoritairement faite de pierre. Les chapelles du Graal que bâtissent les nobles peuvent également recourir à la pierre.

Les huttes des paysans sont constituées de clayonnage revêtu de torchis. Le clayonnage est un assemblage tressé de fines branches, qui n’est ni résistant ni étanche. Le torchis est un mélange de boue, de paille et d’excréments animaux, dont on enduit le clayonnage pour se protéger du vent et de la pluie. Quand il est sec, le torchis Bretonnien présente une couleur orange, chaude et riche, qui rappelle le grès, si bien que les masures paysannes semblent très solides, ce qui n’est qu’une illusion.

Les paysans les plus prospères ont commencé depuis peu à construire en brique, qu’on ne peut considérer comme de la pierre, et qui reste donc autorisée. Ils recourent également à des bois plus nobles et les commerçants les plus riches aiment embellir l’extérieur de leurs demeures. De tels artifices sont légaux, mais donnent un aspect bien plus criard que toute résidence aristocratique.

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La Terre de Bretonnie[modifier]

La Bretonnie, l’un des plus grands royaumes du Vieux Monde, est un pays riche en traditions et en paysages pittoresques. Sa taille et sa puissance atteignent presque celles de l’Empire. Elle s’étend des Montagnes Grises à l’est jusqu’au Grand Océan à l’ouest. Ses frontières au sud longent l’Estalie et la Tilée et, au nord, ses côtes rocheuses bordent les eaux agitées de la Mer des Griffes. Quiconque voyage en Bretonnie aura le plaisir de parcourir une terre belle et prospère, à l’exception du moins de la sinistre contrée du Moussillon. Les forêts interdites et les montagnes menaçantes de l’Empire sont ici absentes, des champs émeraude aux vastes forêts, gloire et beauté imprègnent cette contrée. Cependant, cela ne signifie aucunement que le pays ne présente aucun danger, car derrière cette façade, sous ce vernis de splendeur, la Bretonnie, comme le reste du Vieux Monde, dissimule corruption et noirs secrets, et les menaces abondent.

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Gouvernement et Affaires Étrangères[modifier]

« Ce genre de système politique existe aussi dans l’Empire. Nous appelons cela "l’extorsion de protection". »
- Matthias von Pfeildorf, ancien envoyé impérial à Couronne


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Si vous parlez de politique Bretonnienne à un habitant moyen du Vieux Monde, il pensera aussitôt aux Chevaliers prononçant des serments d’allégeance, aux querelles de sang entre familles d’aristocrates s’étendant sur des générations et au grand apparat de la cour royale. Il s’agit assurément là d’éléments importants du royaume et il est vrai que les paysans sont exclus du pouvoir officiel, mais cette ségrégation ne signifie pas que les paysans ne prennent aucune part à la gestion du pays, loin de là. La politique invisible de la Bretonnie, le tissu de relations et de responsabilités qui lie seigneurs et paysans, sont aussi importants, tumultueux et brutaux que les rapports ostensibles entre membres de la noblesse.

Le Système Féodal[modifier]

La politique nobiliaire s’illustre dans le système féodal, approche archaïque que l’on trouvait dans le Vieux Monde il y a plusieurs siècles. La Bretonnie est désormais le seul pays où persiste cette méthode. Ainsi, le système dit féodal est basé sur des serments de loyauté liant les individus et ne présente aucune conception abstraite de l’État. Si les Bretonniens se considèrent comme une nation comparable à l’Empire, la Bretonnie n’est pas définie plus précisément d’un point de vue légal que par « tous ceux dont la loyauté va en fin de compte au Roy de Bretonnie et les terres qu’ils possèdent. » Les paysans forment la clef de voûte du système féodal et sont tenus de servir la noblesse et de lui obéir. Ils ne prononcent aucun serment, car les manants ne sont pas considérés comme des individus suffisamment honorables pour respecter leurs promesses. On se contente donc de leur confier des tâches et de s’assurer qu’ils les remplissent, en recourant à la force si nécessaire.

Serments et Devoirs[modifier]

L'ordre social Bretonnien est régi par des croyances et des traditions établies à l'époque de Gilles l’Unificateur, et officialisées par son fils Louis. Chacune des classes de la société adhère à des règles strictes. Il n'empêche qu'étant donnée l'antiquité des documents originaux, celles-ci peuvent être mal interprétées, voire détournées par des opportunistes ou des incultes.

Les couches les plus basses de la population Bretonnienne, largement analphabètes, se rassemblent au premier jour de chaque mois pour écouter un Écuyer ou un Chambellan leur faire lecture de leur credo. Les paysans Bretonniens vivent chichement, passant leur vie à travailler comme des bêtes dans les champs, le tout dans l'indigence la plus révoltante, aussi leur espérance de vie est-elle très faible. Leur tâche est ingrate, mais sans leurs récoltes et les impôts qu'ils payent, les Chevaliers ne pourraient mener le train de vie auquel ils sont habitués.

Les Chevaliers sont quant a eux obligé de recopier leurs vœux sur des manuscrits soigneusement enluminés qu'ils conservent avec le plus grand respect. Ils doivent ensuite les réciter régulièrement devant une icône ou autre symbole de la Dame qui, selon le statut du Chevalier, peut prendre la forme d’une image pieuse grossière ou d'un triptyque doré à l'or fin. Briser leur serment est le pire crime imaginable pour ces fiers guerriers.

Aucun Chevalier n’oserait souiller son propre nom, mais si jamais les circonstances l'obligent à trahir ses idéaux, il prêtera immédiatement le Serment de la Quête. La promotion d’un rang de la chevalerie à un autre est de la plus haute importance pour les Bretonniens. Ainsi, un Chevalier du Graal n'acceptera pas l'autorité d’un Chevalier de la Quête ou, pire encore, d'un simple Chevalier du Royaume. Les exceptions sont plus que rares, et d'une façon générale les Chevaliers obéissent sans faillir à leurs supérieurs.


Le Devoir du Paysan
…Tu offriras, à ton preux Seigneur le champart qu'il requiert,
Toujours, tu travailleras, hors les jours saints
Tu ne gardera pour toi et les tiens qu'un dixième des fruits de ton labeur
Et réjouis-toi, car un Chevalier de Bretonnie te protégera…


Le Serment du Chevalier
…Lorsque le tocsin retentira, je chevaucherai pour combattre au nom de mon Seigneur et de la Dame,
Tant qu'un souffle m'animera, les terres qui sont miennes seront préservées du mal,
Pour l'Honneur et la Chevalerie !


Le Serment de la Quête
…Je dépose ma lance, symbole de devoir, je quitte mes bien-aimés, je me départis de toute chose hormis des outils de ma quête,
Aucun obstacle ne me retiendra, aucun appel à l'aide ne m'échappera,
La lune ne me surprendra jamais deux fois en un même lieu,
Je me donne, cœur, corps et âme, à la Dame que je cherche…


Le Serment du Graal
…Ce qui est saint je le préserverai,
Ce qui sublime le protégerai,
Ce qui est impur je le détruirai,
,Car mon saint courroux est sans limites…

La Noblesse[modifier]

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Les aristocrates sont liés les uns aux autres par des vœux : les Serments d’Allégeance. Un noble s’engage ainsi envers un noble qui lui est supérieur, lui promettant son aide militaire en retour de moyens de subsistance. Les nobles sont répartis en quatre classes, qui équivalent plus ou moins à des grades. De nombreux aristocrates appartiennent à plus d’une classe : c’est ainsi que Louen Cœur de Lion est à la fois Roy de Bretonnie et Duc de Couronne, son rang étant défini par son titre le plus prestigieux.
Le Roy[modifier]

Au sommet de la hiérarchie trône le Roy. Il est le souverain, ce qui signifie qu’il n’est soumis à aucune législation. Il peut édicter des lois à son gré, et tout ce qu’il fait est légal, par définition. Si le Roy était corrompu, la Bretonnie devrait faire face à de sérieux soucis. Mais Louen est un brillant modèle de chevalerie, comme le furent la plupart de ses prédécesseurs. Le pouvoir du Roy permet ainsi de contrôler les abus des nobles de moindre rang, y compris ceux qui tentent d’exploiter bassement la lettre de la loi au détriment de son esprit.

Les Ducs[modifier]

En dessous du Roy, on trouve les ducs. Le Duc Bretonnien est investi d’un pouvoir royal au sein de son duché, mais il n’en reste pas moins un sujet du Roy. Cela signifie qu’un Duc n’enfreint jamais la loi dans son propre duché, à moins de désobéir à un ordre du Roy en personne. Contrairement à l’autorité royale, celle des Ducs a donné lieu à des abus, notamment dans le Moussillon. Cette contrée est d’ailleurs dépourvue de Duc actuellement, pour éviter qu’un individu ait le moindre pouvoir dans une région aussi corrompue. Tous les Ducs se voient directement attribuer leurs terres par le Roy. Louen est également Duc de Couronne, par décision du Roy. Il s’est donc attribué ce duché. Légalement, il est deux individus bien distincts. En théorie, le Roy peut nommer autant de Ducs qu’il le souhaite, mais ce titre a peu de sens quand il n’est pas associé à des terres. Dans la pratique, seuls les quatorze grands fiefs hérités de Gilles et de ses Compagnons sont considérés comme dignes du statut de duché.

Les Barons[modifier]

Les Barons sont des nobles à qui le Roy a personnellement attribué des terres, mais qui ne sont pas considérés comme Ducs. Ils sont sujets de la loi et de l’autorité royales, mais pas de celles des autres nobles, y compris des Ducs. C’est ainsi que, légalement, une Baronnie est indépendante du duché dans lequel on la trouve. La Bretonnie compte peu de Barons. Il est à noter que les nobles qui se sont vus attribuer une terre par Louen, Duc de Couronne, ne sont pas Barons, contrairement à ceux à qui il a cédé un fief au titre de Roy de Bretonnie.

Les Seigneurs[modifier]

En dessous des Barons, on trouve les seigneurs, qui sont des nobles ayant reçu des terres d’un suzerain autre que le Roy. Ils sont soumis à la loi royale, à la loi ducale du duché sur lequel s’étend leur terre et aux lois de leur supérieur direct. Même les vassaux d’un Baron sont soumis à la loi ducale, l’immunité Baronniale n’étant pas transmise. Les seigneurs constituent l’écrasante majorité de la noblesse foncière de Bretonnie.

Les Chevaliers[modifier]
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La base de la hiérarchie aristocratique est constituée des Chevaliers. Ceux-ci ne détiennent aucune terre et servent souvent leur suzerain en échange du gîte et du couvert. Il faut préciser que tous les hommes nobles sont également Chevaliers. Seuls les Chevaliers qui ne portent aucun autre titre sont considérés comme au bas de l’échelle.

Les Titres Honorifiques[modifier]

Les titres honorifiques s’accompagnent de droits légaux de moindre importance que ceux des titres d’autorité.

  • Comte : Les comtes sont des nobles riches et influents. Ce titre ne leur accorde aucune autorité supplémentaire, mais montre la reconnaissance du Roy à leur égard. De nombreux comtes sont également Barons, mais ce n’est pas systématique.
  • Marquis : Un marquis est un noble responsable d’un fief susceptible d’être assailli, souvent à la frontière du royaume. Il est autorisé à rassembler des forces et à ériger des fortifications sans attendre la permission de ses supérieurs.
  • Gouverneur : Un gouverneur est un noble responsable d’un château important, appartenant généralement à son supérieur féodal. En l’absence de son seigneur, il détient toute l’autorité sur l’édifice et les terres attenantes.
  • Grand Justicier : Les grands justiciers sont des experts en matière de loi. Ils ont le pouvoir de faire appliquer les règles du noble qui les a nommés. Les Grands Justiciers du Roy sillonnent le royaume pour faire appliquer la loi royale.
  • Paladin : Les paladins sont des guerriers et des chefs de guerre de renom. Ce titre n’est qu’affaire d’honneur, mais certains paladins se voient conférer des terres menacées et le titre de marquis pour mettre leurs talents à profit.

Les Familles et la Succession[modifier]

La famille est cruciale aux yeux de la noblesse. Tout d’abord, vous ne pouvez être considéré comme noble si certains de vos ancêtres ne le sont pas. C’est pourquoi les aristocrates font bien attention à ne pas épouser n’importe qui. Ensuite, les fiefs sont transmis par héritage. La plupart des seigneurs ne peuvent choisir de priver un vassal de son fief ou de le refuser au fils d’un vassal décédé. Les Ducs et les Roys en ont le pouvoir, mais ils le font rarement. Il s’agit là d’une des rares choses qui peuvent provoquer l’union de tous les vassaux d’un Duc contre lui.

Tous les biens d’un aristocrate décédé vont à son fils aîné. Le noble ne peut les céder à quelqu’un d’autre, pas plus qu’il ne peut attribuer de fief avant sa mort. C’est pourquoi les autres enfants de la noblesse doivent lutter âprement pour se faire une place dans ce monde. Les filles tentent d’épouser des héritiers, tandis que les fils cadets doivent établir leur propre fief par la force des armes, à moins d’épouser une riche paysanne, auquel cas ils troquent la noblesse de leurs enfants contre le confort de la fortune.

Les femmes bien nées ne peuvent devenir Chevaliers. En revanche, la fille aînée d’un noble qui n’a pas de fils hérite de ses fiefs. Elle devient alors le seigneur du domaine, mais ne bénéficie pas directement des droits de son père. C’est en réalité son époux qui en hérite et se doit de les faire respecter. Quand la dame meurt, ses titres sont transmis à son fils aîné, comme le sont ceux de son époux lorsque celui-ci décède. Si c’est justement l’époux qui disparaît en premier, ce qui n’est pas rare, le fils aîné doit alors tenir le rôle de défenseur des droits de sa famille, mais il n’est pas considéré comme le seigneur du fief avant la mort de sa mère.

Les héritières sont de loin les épouses les plus appréciées de la noblesse, car elles renforcent considérablement la famille. Mais elles sont également rares et parfois très difficiles dans le choix de leur mari. Les unions avec des filles de haute extraction sans héritage sont également des affaires politiques, car elles permettent de confirmer une alliance entre deux familles. Dans ce cas, la fille aînée est bien entendu d’un intérêt supérieur, car si ses frères meurent avant son père, et que ce dernier disparaît avant elle, elle se retrouve héritière. Un aristocrate qui espère un tel concours de circonstances peut être tenté de donner un coup de pouce au destin.

Les mariages se font généralement entre égaux. En revanche, un aristocrate peut attribuer une partie de son fief à un autre Chevalier, en retour de services. On parle alors d’inféodation, un concept central au système féodal. En théorie, le Roy inféode l’ensemble du pays. Un noble peut aussi tenter d’accroître son influence en insistant auprès d’un seigneur pour qu’il lui accorde des terres. Mais comme un seigneur ne peut reprendre un fief qu’il a attribué, ces largesses ne sont pas monnaie courante.

Aucune loi ne stipule qu’un noble donné ne peut avoir qu’un seul suzerain. Certains en ont d’ailleurs plusieurs. L’illustration la plus spectaculaire est donnée par le Baron Marsac, qui s’est vu attribuer des terres par le Roy, les Ducs d’Aquitanie, de Bastogne, de Bordeleaux et de Quenelles, ainsi que par trois autres seigneurs plus modestes. Il est d’ailleurs d’un statut supérieur à ces trois derniers, bien qu’il soit leur vassal sur certaines de ses terres. Une telle situation peut s’avérer ardue quand un conflit émerge entre les seigneurs du Chevalier, et, au fil des générations, les Barons Marsac se sont forgés une réputation de fins diplomates.

Les Cours[modifier]

Chaque Cour est centrée autour d’un seigneur. L’ambition des Courtisans est de parvenir à convaincre le seigneur de leur accorder des ressources, de l’influence ou des terres. Certains ont des intentions foncièrement altruistes, mais ils sont une minorité. La plupart des Chevaliers de Bretonnie dont la noblesse est véritable préfèrent rester à l’écart des cours, autant que faire se peut, comptant davantage sur leur fief pour subvenir à leurs actes chevaleresques.

Tous les membres d’une Cour sont d’un statut inférieur à celui du seigneur central, si bien que plus ce dernier est influent, plus la cour sera importante et fréquentée. Quiconque cherche à obtenir les faveurs du seigneur fait automatiquement partie de la Cour. Ainsi, dans ses strates inférieures, la Cour compte des paysans, mais un manant ne peut en aucun cas devenir Courtisan, ces individus qui passent leur vie à la Cour à se battre pour grappiller quelque grâce seigneuriale.

On distingue trois classes de Courtisans. Tout d’abord, il y a les vassaux fonciers du seigneur en question. Ces aristocrates peuvent tout à fait éviter la Cour, car leur fief constitue une sécurité suffisante, mais nombre d’entre eux éprouvent le besoin de mieux connaître les projets et la personnalité de leur seigneur. Ensuite, on trouve les Chevaliers rattachés au domaine du seigneur. Ces nobles ont une fonction déterminée et, s’ils y montrent quelque qualité, ont peu de chances d’être congédiés sur une simple rumeur, mais d’un autre côté, leur statut n’est pas définitif et nombreux sont ceux qui déploient une grande énergie à tout faire pour obtenir un fief. Enfin, il y a les jeunes enfants des aristocrates associés à la Cour, généralement le seigneur et ses vassaux. Ces Courtisans n’ont aucune autorité qui dépasse la seule faveur du seigneur et c’est dans ce cadre que les intrigues s’avèrent les plus violentes, pouvant aller jusqu’à l’assassinat.

La Cour d’un suzerain corrompu est un lieu aussi dangereux qu’un village Orque, et même le plus vertueux des seigneurs pourra se retrouver à présider une cour pervertie par de malfaisants - mais subtils - conseillers. Les aventuriers peuvent facilement se retrouver embarqués dans les machinations de tels individus.

La Cour Royale[modifier]

La Cour de Louen Cœur de Lion siège à Couronne durant les mois d’hiver. L’été, les nobles retournent à leurs fiefs respectifs ou vont faire la guerre. Selon une coutume ancestrale, le Roy ne s’adresse qu’aux aristocrates, et encore, à ceux qui sont au moins Barons. Tous les serviteurs personnels du Roy sont des Barons, dont l’influence découle de leur proximité avec le souverain. Les rares fois où le Roy promeut un paysan au rang de noble constituent les seules occasions où le souverain s’adresse aux membres de cette classe inférieure.

Le Roy Louen est dévoué envers son pays et il a déclaré qu’il se tenait prêt à entendre les rapports d’abus et d’injustice commis par n’importe lequel de ses sujets, aussi influent fût-il. Les paysans qui parviennent à trouver un Chevalier, quel que soit son rang, prêt à plaider leur cas, peuvent ainsi en référer directement au Roy, mais le temps du Roy n’est pas extensible et les abus enregistrés dépassent largement ce qu’il est capable d’écouter, sans parler de ce qu’il peut réparer. Convaincre les Courtisans qu’une requête particulière doit être entendue peut s’avérer digne d’une aventure. Heureusement, quand une question arrive jusqu’aux oreilles du Roy, celui-ci a toujours un jugement juste. D’aucuns racontent que la Dame du Lac lui souffle directement sa sagesse à l’oreille.

L'Armée[modifier]

L'armée Bretonnienne

La Bretonnie n’a pas d’armée régulière. Cela signifie qu’il n’existe pas de soldats menant une carrière militaire au service de la nation. Au lieu de cela, le royaume compte sur le service féodal de ses Chevaliers.

Quand un seigneur doit partir en guerre contre l’ennemi, il fait appel à l’assistance militaire de ses vassaux. Ces derniers convoquent à leur tour leurs propres vassaux, et la plupart des seigneurs prennent avec eux des paysans formés au combat ou au tir à l’arc. Ces armées ne suivent pas de formation commune et n’ont généralement même pas de hiérarchie interne, mais leurs tactiques militaires sont suffisamment simples et homogènes pour fonctionner harmonieusement en toute circonstance, sans oublier que la formation en Fer de Lance, inédite hors de la Bretonnie, est l'une des plus redoutables du monde.

La principale faiblesse de ce système apparaît surtout dans les longues campagnes. Seigneurs et Chevaliers doivent rejoindre leur fief pour le gouverner ou protéger directement les leurs, la plupart ne pouvant répondre à l’appel de la guerre pour une durée excédant quarante jours. Les choses sont bien entendu différentes si ce sont au départ les terres du seigneur en question qui subissent un assaut.

Quand un site important, tel qu’un col de montagne ou l’accès à une forteresse Gobeline, a besoin d’être défendu, le Roy ou un Duc accorde alors un fief local à un puissant guerrier qu’il nomme Marquis. Ce nouveau seigneur est ensuite responsable de la construction de fortifications, de la formation des troupes et de l’élimination de la menace. Cela fonctionne généralement bien à la première génération, mais ensuite, le premier héritier du Marquis n’est pas toujours à la hauteur de la tâche. Certains vont même chercher l’aide d’aventuriers de basse extraction.

Enfin, le Roy, et le Roy seul, peut déclarer une Guerre Sainte. La plupart des Chevaliers accourent alors au combat pour prouver leur vertu.

Les Chevaliers de Bretonnie se voient comme des modèles de chevalerie et de vertus chevalières, représentant le pinacle des idéaux guerriers. À la guerre contre des adversaires civilisés, le Chevalier Bretonnien se doit d'être magnanime aux prisonniers nobles, courtois envers les vaincus et généreux dans sa victoire. La guerre donne au Chevalier Bretonnien une chance de montrer son courage, de gagner de l'honneur et d'avancer les idéaux de la Chevalerie par sa bravoure personnelle. Cependant, bien que ces valeurs soient recommandables (mais pas toujours appliquées), cette attitude idyllique envers la guerre n'est pas toujours en faveur des Bretonniens. Enthousiastes à l'idée d'affronter les adversaires les plus puissants, ils ignorent souvent toute autre considération. L'infanterie, alliée ou ennemie, est généralement méprisée, et la majorité du travail est laissé aux Hommes d'Armes et aux pauvres paysans embrigadés. Ce fait n'est pas souvent mentionné dans les poèmes épiques et les chansons composées pour commémorer les actions de la noblesse.

  • Vous trouverez ici la liste complète des troupes, des héros, des monstres (et de l'unique machine de guerre) que les Bretonniens peuvent aligner sur un champ de bataille : les Osts Bretonniens

Guerre Civile[modifier]

La Bretonnie n’est pas un pays où règne la paix, même quand cessent les assauts des Peaux-Vertes des montagnes et des bêtes des forêts. Les batailles entre seigneurs perturbent aussi la nation. Les nobles qui le désirent peuvent régler certains différends par les armes plutôt que de faire passer l’affaire devant un tribunal. Il n’est pas possible de déclarer la guerre à son supérieur féodal ou à quiconque ayant une autorité légale sur soi ; personnalités qui, de toute façon, constituent le plus souvent des adversaires trop forts.

Il existe trois motifs reconnus pour déclarer la guerre. Le premier consiste à tenter de reprendre des terres que l’adversaire s’est arrogées. Le second, à anéantir un traître notoire (si le suzerain de celui-ci est tenu de prendre les mesures qui s’imposent, tout Chevalier est autorisé à le faire). Enfin, répondre à une offense faite à l’honneur de sa noble famille est une justification suffisante.

Servir le Chaos ou s’allier avec les Peaux-Vertes relève de la trahison et ce type d’accusation a servi de prétexte à plus d’une guerre. La spoliation de terres n’est pas un crime pour lequel il peut y avoir prescription et lorsqu’une guerre visant à la réparer est remportée, la victime peut tout à fait invoquer la spoliation à son tour et contre-attaquer après avoir réuni suffisamment d’alliés. Le dernier motif, l’offense à l’honneur de la famille, permet, par exemple, à un noble de déclarer la guerre pour avoir été placé inadéquatement lors d’un festin, ce qui est déjà arrivé. Parfois, de telles guerres dégénèrent en conflits de sang qui s’étendent sur des générations, les actes de chaque camp offrant à l’autre tous les prétextes pour continuer à se trucider.

Les plus nobles des Seigneurs Bretonniens ne recourent à ce droit que pour affronter des aristocrates qui sont des traîtres sans équivoque. Réunir les preuves qui peuvent les convaincre de la chose est souvent une mission d’aventurier. Les seigneurs les moins scrupuleux peuvent également donner du travail à des aventuriers quand un noble innocent a besoin d’aide pour assurer sa protection contre un voisin despotique.

Le Commerce et ses Acteurs[modifier]

Les commerçants occupent une place peu banale dans la société Bretonnienne. Ils sont presque tous paysans, car peu d’aristocrates daignent s’abaisser à pratiquer une si vile activité. Les négociants prospères sont pourtant souvent bien plus fortunés que les nobles qu’ils servent. Le commerce est vital à la Bretonnie, aussi bien pour faire transiter la marchandise d’un bout à l’autre du pays que pour y attirer des produits étrangers (le plus souvent en retour de l’exportation de vin). Ainsi, on peut imaginer que la noblesse de Bretonnie serait dans une situation délicate si la classe marchande venait à agir de concert.

En tant que paysans, les négociants sont soumis aux lois de cette classe. En théorie, ils sont censés céder l’essentiel de leurs revenus à leur seigneur. Dans la pratique, la loi Bretonnienne a défini la notion de revenus dans un cadre de production agricole, et bien qu’elle capte l’essentiel de ce que créent les artisans, presque tous les profits réalisés par les négociants lui sont invisibles, car ces derniers ne produisent finalement rien. Le conservatisme Bretonnien et les intercessions subtiles, mais non moins intenses des négociants ont empêché les choses d’évoluer. Certains aristocrates, parmi les plus rusés, se sont débrouillés pour recevoir plus en pots-de-vin qu’ils n'en auraient obtenus grâce aux impôts, sachant que les taxes imposées aux paysans auraient assurément annihilé toutes les entreprises commerciales si elles s’étaient appliquées à ce corps de métier.

Tous les commerçants savent qu’il est nécessaire de ne pas froisser la noblesse, ce qui engendre un flot continu de présents en tous genres. Ces dons sont présentés comme la modeste reconnaissance de la grande supériorité de l’aristocrate. Il s’agit invariablement de superbes objets, comme des assiettes en or ou des vêtements brodés et doublés de fourrure. Si le noble est pauvre et a davantage besoin de pain, de viande et de bois de chauffage, le négociant se débrouillera pour lui racheter le présent. Ce rachat se fera bien entendu dans la discrétion. On raconte qu’un commerçant du duché de Quenelles offre chaque année le même calice en or au seigneur de son village, lors de la fête annuelle, et ce, depuis dix ans. Il lui rachèterait à chaque fois le lendemain, pour assurer le train de vie du seigneur, malgré la pauvreté du village. En retour, le noble laisse le négociant opérer comme il le souhaite.

La plupart des commerçants recourent à ces présents, mais tous, à l’exception des plus indigents, doivent se doter de gardes pour protéger leurs cargaisons et leurs entrepôts. Les hommes employés par les plus prospères marchands forment des armées privées, qui peuvent se retourner contre des nobles qui les menacent par la force. Il est évident que les négociants doivent s’assurer que les autres nobles ne sont pas concernés par le conflit, car ils ne pourraient espérer remporter une bataille contre toute la Bretonnie. Ces affrontements sont rares, mais, par la combinaison des présents et des arquebuses, les négociants les plus fortunés sont véritablement au-dessus de la loi, du moins tant qu’ils ne menacent pas l’ordre social.

La plupart des marchands respectent ces limites, car ils savent que l’anarchie n’aurait rien de bon pour leurs affaires. Certains cherchent à améliorer leur position au sein de la société par le biais d’alliances plus étroites avec la noblesse. Les enfants cadets des plus modestes nobles sont parfois prêts à se marier avec un membre d’une famille de riches négociants, renonçant à leur statut social au profit d’une vie plus dorée. Dans une telle situation, la famille marchande est censée soutenir financièrement les parents du noble, tandis que ceux-ci lui apportent leur appui légal et politique.

Associations de Commerçants[modifier]

Il n’existe aucune guilde marchande officielle en Bretonnie. La loi n’accorde aucune valeur légale à ce genre de rassemblements de paysans. En revanche, elle ne s’oppose pas à ce que des négociants s’allient pour tenter d’organiser le commerce afin qu’il aille dans leur sens. C’est pourquoi on compte de nombreuses associations de marchands, la plupart ne se distinguant des guildes que par le nom.

Une telle association demande à ses membres de commercer à bon compte quand cela se passe entre eux, et d’une manière qui rend impossible le profit du partenaire, quand cela se fait avec des personnes extérieures au cercle. La plupart de ces regroupements tentent d’obtenir le monopole sur le commerce d’un bourg, d’une ville ou d’un duché, tandis que d’autres cherchent à accaparer le marché d’un type bien particulier de marchandise, ce qui donne lieu à une concurrence acharnée des plus classiques.

Ces sortes de guildes n’ayant aucun statut légal, elles ne peuvent recourir à la loi pour forcer les autres commerçants à se soumettre à leurs règles. Au lieu de cela, elles font appel à la violence et à l’intimidation. D’une manière générale, la noblesse se fiche bien des violences exercées entre paysans tant que cela ne prend pas des proportions démesurées. La distinction entre ces associations et le crime organisé est souvent ténue, mais elle existe bien. Les commerçants sont avant tout concernés par le commerce légal et recourent à la brutalité pour dissuader leurs concurrents, tandis que les criminels usent de violence pour dépouiller à peu près n’importe qui. Néanmoins, il peut arriver que ces acteurs se rejoignent, dans un sens ou dans l’autre.

En outre, il n’existe aucune loi indiquant quelle association fait autorité dans une zone donnée. Cela engendre des luttes pour le contrôle, à grand renfort d’intimidation, de pots-de-vin aux magistrats, de sabotage, d’incendies et de meurtres. Le bourg de Dalrond dans la Lyonesse était un port prospère jusqu’à ce que la concurrence enflammée entre les Plumes d’Or et les Trois Tonneaux réduisent toutes les affaires importantes en cendres. La population s’est désormais tournée vers le crime pour assurer sa subsistance, sous l’autorité de la Confrérie des Trois Plumes.

Voici quelques-unes des principales associations de commerçants.

Les Frères du Phare[modifier]

Il s’agit de l’une des associations les plus anciennes du pays, comptant plus de trois siècles d’histoire vérifiable. Cette confrérie détient le monopole du commerce au sein de la cité de L'Anguille. Les Fitzgodric, famille marchande la plus riche de Bretonnie, sont membres de l’association, ainsi que trois des cinq familles suivantes sur la liste des plus prospères. Les Frères ont observé les événements de Marienburg avec grand intérêt et cherchent une occasion de tenter un coup similaire.

Le Coq et la Bouilloire[modifier]

Cette association qui n’était au départ composée que de petits colporteurs assure aujourd’hui à ses membres le droit de commercer dans la plupart des villes du royaume, moyennant une modeste compensation. La confrérie s’est récemment mise à importer des armes à feu, presque exclusivement en provenance de l’Empire (à l’exception de quelques produits de confection Naine). Sa fortune et son influence sont en pleine croissance, même si la noblesse se refuse à employer de telles armes, qu’elle qualifie de « déshonorantes ». Les membres de cette association ont donc le quasi-monopole de la vente d’armes à feu, dont ils promeuvent les qualités. Certains nobles sont conscients de cette tendance et se montrent inquiets.

L'Injuste Existence[modifier]

Active dans les duchés occidentaux, notamment près des côtes, cette association est spécialisée dans le trafic d’esclaves et de substances illicites. De sinistres rumeurs courent au sujet de la nature de ses chefs, mais ceux qui les colportent ont tendance à mourir facilement. Les négociants qui œuvrent pour elle adoptent des métiers de façade, tels qu’apothicaire ou responsable d’une agence de travail temporaire, et ils excellent dans leurs deux fonctions. C’est une chance, quand on sait que leur monopole est assuré par la force.

Le Sang Bleu[modifier]

Pour rejoindre ce groupe, il est nécessaire d’avoir au moins un ancêtre noble sur l’une des deux générations passées. La position que chaque individu occupe au sein de l’association est déterminée à la fois par sa richesse personnelle et la concentration de sang bleu qui coule dans ses veines. Le Sang Bleu autorise ses membres à faire partie d’une autre association, car son objectif est juste de rapprocher l’univers du commerce de la noblesse. De nombreux commerçants trouvent cette cause futile et restent à l’écart de l’organisation, même s’ils ont l’ascendance requise.

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Les Paysans et la Politique[modifier]

« Le désir d’aventure résonne dans le cœur de tout noble Bretonnien, mais pas dans les paysans, vous comprenez ? Nous le ressentons dans chacun de nos pas, chacun de nos souffles. Mais les paysans, bien sûr, ne ressentent rien. Évidemment. »
- Grégoire du Haut Château, Noble abhorrant les paysans

Si les commerçants sont officiellement exclus de la politique, les paysans lambda le sont encore davantage. Ils n’ont pas les moyens d’offrir de fastueux présents aux nobles, pas plus qu’ils ne disposent d’armées privées. Dans la plupart des cas, le souci principal du paysan consiste à bien cultiver la terre et à élever les bêtes pour pouvoir nourrir sa famille.

Cela ne signifie pas que les paysans ne jouent aucun rôle politique. Ceux qui sont oppressés par leur seigneur ou son Régisseur ne sont pas rares en Bretonnie et ils cherchent parfois de l’aide pour améliorer leur condition. En aucun cas un noble n’ira écouter les plaintes d’un seul paysan ; c’est pourquoi ces requêtes sont prononcées par un groupe, qui a plus de poids quand il représente un village entier. Certains seigneurs ne voient là qu’une tentative de rébellion et se contentent de faire pendre les meneurs. Ces pourquoi les paysans se débrouillent généralement pour trouver un mode de fonctionnement qui rend impossible la détermination du chef de groupe. Cela peut passer par une plainte récitée en chœur (ce qui demande des heures de répétition), marcher en cercle devant le seigneur, de manière à ce que personne ne reste au premier plan, ou trouver un étranger candide, tel qu’un aventurier au grand cœur, qui fera office de paratonnerre. Ces techniques ne sont pas d’une efficacité absolue, car un noble déterminé à faire pendre quelqu’un pour ramener l’ordre peut tout à fait le choisir au hasard.

Pour ces raisons, les paysans évitent d’impliquer la noblesse dans leurs contestations. Cela peut paraître difficile, mais les soucis des paysans ne sont que rarement causés par un seigneur qui se rendrait personnellement au village pour faire administrer une bastonnade générale. Le plus souvent, les problèmes sont liés à des conflits avec d’autres villages, à un mauvais traitement d’un Régisseur ou à des impôts excessifs alors que la récolte s’est avérée très médiocre.

Quand aucun accord n’est trouvé, la coutume veut qu’on résolve la question par un combat officiel. Les deux villages conviennent des conséquences de la victoire pour chacun des deux camps, puis décident d’un lieu et d’une date pour l’affrontement. Sont également déterminés le nombre de combattants, les armes autorisées et les conditions définissant la victoire. Les combats à la mort sont rares, car il faut alors expliquer les décès au seigneur. La plupart des villages respectent l’issue de ces affrontements, car ils n’auraient comme autre choix que celui de mêler la noblesse à l’affaire.

Les Régisseurs corrompus sont plus problématiques, car seul le seigneur peut les révoquer. Les villageois peuvent négocier directement avec eux s’ils pensent pouvoir obtenir gain de cause, mais cela reste rare. En général, ils préfèrent le faire tomber pour corruption. Cela passe souvent par la dissimulation de denrées au moment de l’estimation des impôts, avant de placer cet "excédent" dans sa demeure. C’est alors que des paysans particulièrement audacieux se rendent devant leur seigneur pour le remercier de sa protection, qui a contribué à d’excellentes récoltes, pour que celui-ci se demande pourquoi les impôts relevés sont si faibles.

La plupart des Régisseurs connaissent parfaitement cette stratégie, c’est pourquoi les intrigues qui les opposent aux villageois peuvent s’avérer très poussées. Nombreux sont les Régisseurs qui préfèrent parvenir à un accord avec les paysans. Ils partagent les profits avec eux et présentent ensemble un visage homogène devant le seigneur, qui est finalement le seul lésé. Cela peut en revanche très mal se passer si le Baron découvre la duperie.

Des impôts excessifs constituent le gros des soucis des villageois. Même si le Régisseur est du côté des paysans, il leur arrive souvent de ne pas pouvoir céder des denrées sans se retrouver affamés. Quand il est hors de question d’en appeler au bon cœur du seigneur, les villageois ont toujours la possibilité de se faire « voler les prélèvements par des hors-la-loi », sur le chemin des caisses du seigneur. La plupart des nobles se lancent alors à la poursuite des malfaiteurs plutôt que d’exiger que le village rembourse la différence.

L’une des conséquences de ces pratiques, ainsi que de l’existence des cours de village, est que de nombreux Barons sont persuadés que leurs paysans ne connaissent aucun souci et qu’ils mènent une existence proprement idyllique, affranchie des écueils qui accablent la noblesse. C’est ainsi que même les nobles susceptibles d’aider les paysans éprouvent rarement le besoin de le faire.

Révoltes paysannes[modifier]

La colère gronde

Il arrive que les paysans se soulèvent. Ces insurrections prennent toujours les nobles au dépourvu, car les paysans dissimulent les problèmes jusqu’à ce qu’ils ne soient plus tolérables. C’est pourquoi la plupart des Chevaliers estiment que ces révoltes sont motivées par la convoitise ou l’ingratitude, à tel point que même les plus vertueux n’hésitent pas à recourir à la force pour les réprimer. Jusqu’ici, aucune de ces insurrections n’a obtenu gain de cause, car tous les nobles s’unissent pour les faire taire. Ceux-ci ne peuvent tout simplement pas tolérer une telle menace à leur autorité.

Les impôts insoutenables constituent de loin la cause la plus courante de ces révoltes. Si les taxes imposées par le seigneur condamnent les paysans à la famine, ils n’ont rien à perdre à s’insurger. Quand on connaît l’état d’esprit Bretonnien, on comprend même que mourir au combat vaut mieux que mourir de faim. Ainsi, même s’ils perdent vie, leur condition s’en trouve améliorée. Ces soulèvements sont contenus par la violence, nombre des paysans survivants étant ensuite exécutés. Les réserves de nourriture sont ainsi suffisantes pour ceux qui restent.

L’autre cause importante de soulèvement se trouve dans les manipulations exercées par les autres Chevaliers. Les insurrections paysannes n’aboutissent jamais, mais elles peuvent accaparer les forces armées d’un seigneur, si bien qu’un rival qui cherche à l’attaquer voit ses chances grandir. Certains nobles se contentent de promettre de meilleures conditions de vie aux paysans, dès lors qu’ils auront délogé leur prédécesseur, promesse qu’il leur arrive même de tenir. D’autres préfèrent influencer l’ennemi en le poussant à exiger des prélèvements excessifs, ou encore saboter les récoltes pour que l’impôt habituel ne puisse être tenu et que les paysans s’insurgent d’eux-mêmes.

On met souvent ces révoltes sur le compte d’agitateurs étrangers et du sentiment révolutionnaire, mais c’est en réalité rarement le cas. Les puissances étrangères qui cherchent à affaiblir la Bretonnie ont à leur disposition des moyens plus efficaces que l’embrasement de la classe paysanne et les agitateurs politiques sont en outre rares.

Les insurrections les plus dangereuses sont bien entendu celles qu’inspirent les Puissances de la Déchéance. Des paysans présentant des mutations ou pire, soutenus par les Hommes-Bêtes, peuvent apparaître comme une grave menace, même pour les Chevaliers de Bretonnie. Il y eut un bref épisode de révoltes de ce type durant la Tempête du Chaos, alors que la fleur de la chevalerie Bretonnienne luttait dans l’Empire contre les hordes d’Archaon. De retour au pays, les Chevaliers se joignirent avec enthousiasme à l’éradication de cette menace. Les quelques poches de corruption qui subsistent encore sont aussi réduites qu’isolées.

En temps normal, les sujets de seigneurs despotiques apparaissent comme les plus réceptifs aux charmes du Chaos pour les Puissances de la Corruption. Cela peut s’avérer problématique pour ceux qui prennent fait et cause pour des paysans opprimés, pour s’apercevoir plus tard qu’ils sont alliés aux forces des ténèbres.

Relations Diplomatiques[modifier]

La Bretonnie a des frontières avec la plupart des nations du Vieux Monde, ce qui lui impose une certaine cohabitation. Rustique et simple, le royaume de Bretonnie semble archaïque aux yeux de nombre de ses voisins, mais avant de se moquer de leurs manières rétrogrades, les voyageurs doivent veiller à mettre un peu de distance entre eux et les Bretonniens, car ceux-ci sont très susceptibles et capables de les embrocher sur une lance pour leur impudence. Ceci ne vaut bien évidemment que pour les seigneurs et chevaliers du pays, si bien que les voyageurs sont invités à s’amuser aux dépens des paysans.

L'Empire[modifier]

« Ils mangent des grenouilles encore vivantes, font de la bière qui vous donne l’impression de ne pas être le premier à la boire, et préfèrent débouler à cheval plutôt que de se servir d’arquebuses. Heureusement, leur vin est bon. »
- Thomas de Helmgart, mercenaire

Les relations de la Bretonnie avec l'Empire sont de prime importance. Elles sont actuellement meilleures que ce qu’elles furent pendant des décennies. Le Roy Louen Cœur de Lion déclara une guerre sainte pour venir en aide à l’Empire contre les hordes d’Archaon et l’Empereur lui en est toujours reconnaissant. Mais les deux nations ont des personnalités très différentes et l’ancienneté de l’Empire le pousse à regarder de haut son voisin. De leur côté, les Bretonniens trouvent que l’Empire exprime peu d’honneur, même venant de ceux qui se prétendent nobles.

L'Estalie[modifier]

« Vous pouvez vous gausser de leur manque de technique, mais la lance des Chevaliers Bretonniens reste un atout redoutable sur-le-champ de bataille. Leurs histoires d’honneur les rendent cependant parfois incontrôlables. »
- Diego Cortez y Maranda, Diestro

La frontière entre la Bretonnie et le royaume Estalien de Bilbali n’est marquée que par un fleuve. Par conséquent, il y a pratiquement autant de trafic entre les deux pays qu’entre la Bretonnie et l’Empire, malgré la taille bien supérieure de ce dernier. Les relations avec Bilbali sont bonnes et les Bretonniens reconnaissent les aristocrates Bilbaliens comme leurs pairs. Du coup, les rapports avec Magritta sont généralement médiocres, la plupart des Bretonniens considérant que le royaume du Sud n’est composé que de manants. Les Chevaliers Bretonniens et les duellistes estaliens ont un entendement minime des techniques martiales de chacun, ce qui est à l’origine des quelques tensions qui peuvent exister entre les deux nations.

Le Pays Perdu[modifier]

« Pourquoi troquer un Empereur contre un Roy ? »
- Proverbe Marienbourgeois

Les Bretonniens aimeraient intégrer le Pays Perdu à leur royaume sans offenser l’Empire. La frontière qui sépare les Marches de Couronne du Pays Perdu est plutôt vague et le Comte Adalbert, Seigneur de la Marche, se ferait une joie d’adjoindre Marienburg à son domaine pour pouvoir ainsi prétendre au statut de Duc. Les Ducs Folcard de Montfort et Hagen de Gisoreux s’intéressent également de près à cette contrée du nord, même si les Montagnes Grises ne facilitent pas la conquête. Les Marienbourgeois sont conscients de cet intérêt et s’efforcent généralement de monter l’Empire et la Bretonnie l’un contre l’autre. L’Empire étant actuellement quelque peu affaibli, les Marienbourgeois ont dû renforcer leurs propres défenses, en employant essentiellement des mercenaires Tiléens.

Les Principautés Frontalières[modifier]

« Le père du père de mon père était un Chevalier errant de Bretonnie. Notre famille obéit aux principes de l’honneur de la véritable noblesse, contrairement à d’autres ici. »
- Seigneur Bastond d’Eau-vive, Prince Frontalier

De nombreux Princes Frontaliers descendent de Chevaliers Bretonniens qui servirent durant la guerre sainte du Roy Charles contre les Peaux-Vertes, conflit qui dura 68 ans et ne prit fin qu’il y a 34 années. Ces Chevaliers ne sont pas partis dans la disgrâce et certains sont restés féodalement liés à des seigneurs de Bretonnie, même si l’obstacle des Voûtes rend tout ceci très théorique. Les Princes Frontaliers d’origine Bretonnienne se considèrent comme appartenant à la Bretonnie et garants de l’honneur, contrairement aux arrivistes qui forment les autres misérables principautés. Pour cette raison, les Bretonniens n’ont pas bonne réputation chez les autres habitants de cette contrée.

Les Tiléens[modifier]

« Des snobs vaniteux qui ne sont là que par la réussite de leurs pères ! Qu’ont-ils fait ? Rien ! Et ils me traitent de paysan ! »
- Ricardo de Trantio, commerçant

Les Tiléens ont relativement peu affaire aux Bretonniens. Ces derniers ne recourent jamais aux services de mercenaires (du moins officiellement) et les commerçants sont à ce point dénigrés chez eux que les Tiléens préfèrent négocier avec les Bretonniens qui viennent dans leur contrée. Voilà pourquoi les stéréotypes et les préjugés demeurent. Aux yeux des Tiléens, les Bretonniens sont soit de stupides aristocrates à qui il faut expliquer dans quel sens monter un cheval, soit des paysans si terreux qu’ils en sont à peine humains. Pour les Bretonniens, les Tiléens sont tous des voleurs qui se font passer pour des marchands, quand ils ne sont pas des assassins qui vendent leurs services au plus offrant, tout en prétendant être de fiers guerriers.

Les Nains[modifier]

Très peu de Nains vivent en Bretonnie. [2] Liés à Sigmar par l'histoire, ils se sont montrés fidèles à ses successeurs et la guerre a bien souvent opposé l'Empire et la Bretonnie. Les Nains n'ont aucune confiance dans la noblesse arrogante de Bretonnie et réprouvent tout particulièrement son amitié traditionnelle avec les Fées de la Forêt de Loren. Le quartier des forgerons et des tailleurs de pierre de Parravon, dit Vue du Rocher, est la seule véritable communauté Naine de Bretonnie. Quelques forgerons et mineurs Nains ont cependant abandonné les Montagnes Grises fort mal dotées en richesses minières pour les villes et les villages des contreforts.

Les Nains des Montagnes Grises maintiennent une paix relative avec les Bretonniens à l'ouest. Ils prennent le parti de l'Empire en temps de guerre contre la Bretonnie et il leur est arrivé de fermer tous les grands cols du sud des Montagnes Grises, y compris le très fréquenté col Montdidier à la limite des Voûtes.

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Histoire[modifier]

« Toute l'histoire Bretonnienne est illustrée et illuminée par le récit des batailles de Gilles l'Unificateur. Qu'avons-nous besoin de savoir de plus ? »
- Laurent de Parravon, Historien


Si les populations qui y vivent sont aussi vieilles que leurs voisines, l'histoire de la Bretonnie commence 979 ans après la fondation de l'Empire et elle est quasiment inconnue avant cette époque. Même les événements qui survinrent dans les siècles qui suivirent la fondation du royaume ne sont connus qu'à travers les légendes et par une histoire écrite. Les chroniqueur les plus digne de confiance en matière d'histoire sont de la Bretonnie sont Guido l'Ermite et Hugo le Vénérable, bien que ceci puisse être discuté, car tous deux n'hésitèrent pas à mélanger faits et légendes. Cela reste néanmoins une histoire de guerre, de conquête et de luttes fratricides, une histoire inscrite dans le sang, la sueur et les larmes.

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Loi et Justice[modifier]

« Il y a une loi pour les gens bien nés, une loi pour les riches et une autre pour les pauvres. Nous ne prenons pas la peine d’apprendre la dernière, vu que ceux qu’elle concerne ne peuvent de toute façon pas nous payer. »
- Louis Chamignon (née Louise), homme de loi de L’Anguille


La Bretonnie est une terre de maintes législations. La noblesse est soumise aux lois de la chevalerie, tandis que les lois de la terre assujettissent les paysans. La notion selon laquelle tous les hommes doivent être égaux devant la loi est aussi étrangère à l’esprit Bretonnien que celle qui voudrait qu’il existe quelque égalité que ce soit. Les lois, les tribunaux et les sentences sont là pour le rappeler.

Les Lois de la Chevalerie[modifier]

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Pour la plupart, les nobles de Bretonnie sont soumis aux lois de la chevalerie, également connues sous le nom de « lois royales », car elles sont édictées par l’autorité du Roy. Elles ne concernent pas les paysans, certaines activités proscrites aux aristocrates étant autorisées aux gens de basse extraction.

Dans la plupart des cas, un acte n’est considéré comme une offense selon les lois de la chevalerie que si le plaignant est noble ou étranger au royaume. Les paysans sont un autre problème. Chaque noble a le devoir légal de protéger, guider et juger les paysans qui sont sous son autorité, mais bien des choses sont permises sous couvert « d’inculquer le respect qui est dû à la noblesse », et rares sont les Chevaliers qui prennent la peine de se pencher sur les abus. Quand un noble s’en prend aux serfs d’un autre seigneur, il commet un crime contre ce dernier, mais aucunement contre les paysans, qui en sont pourtant les victimes directes.

Les lois royales proscrivent tous les crimes classiques, tels que le vol, les violences à main armée et le meurtre. Quand la violence est de mise pour réparer un tort légitime, elle est tolérée. Les lois interdisent également les activités malséantes pour un Chevalier, comme s’adonner au commerce.

Les procès chevaleresques sont des événements complexes qui obéissent à des lois précises. L’assemblée doit être convoquée par le seigneur de l’accusé ou par un supérieur dans la hiérarchie féodale. C’est ainsi que le Roy peut décider un procès impliquant n’importe quel noble. Le procès doit être annoncé officiellement trois fois, sur plusieurs jours, pas plus tôt que deux semaines avant l’événement, ni plus tard que deux jours avant. Le seigneur qui convoque l’assemblée siège en tant que juge, et sept autres Chevaliers, d’un rang au moins égal à celui de l’accusé, constituent les jurés.

L’accusé doit se présenter devant la cour en personne, à moins de pouvoir justifier son absence. C’est au juge de décider si une telle excuse est valable. Le cas échéant, il dissout l’assemblée et ajourne la séance. Si l’excuse lui paraît insuffisante, le procès a lieu par contumace. S’il est présent, il assure sa défense, tandis que les accusateurs exposent leurs griefs. Le juge se penche alors sur l’affaire et la cour se réunit le lendemain matin pour entendre le verdict. Le seigneur responsable décide de la culpabilité ou de l’innocence, puis transmet sa sentence aux jurés. Si ceux-ci sont en désaccord avec un verdict rendant l’accusé coupable, ils peuvent alléger la sentence, mais ils n’ont pas le droit de l’acquitter.

La plupart des sentences sont symboliques, les nobles n’étant jamais soumis à l’emprisonnement ou au châtiment corporel. Les amendes sont possibles, mais très rares, la plupart prenant la forme d’un dédommagement. Ainsi, un Chevalier qui a tué cinq serviteurs d’un autre noble en état d’ivresse pourra être tenu de financer la formation des remplaçants. Les sentences les plus courantes se traduisent par des excuses publiques, des services spécifiques en faveur de la victime, des restrictions imposées sur la conduite du coupable ou une quête visant à prouver son courage. Dans les cas extrêmes, la cour peut demander au Roy de priver le Chevalier de ses fiefs, voire de ses titres de noblesse. Louen Cœur de Lion exige d’être présent lors du jugement de telles affaires, mais ses prédécesseurs se contentaient d’appliquer la sentence sur la bonne foi du tribunal. Il est clair que ce système est entièrement tributaire de l’intégrité du juge. Un accusé dont le seigneur est corrompu ou corruptible pourra commettre à peu près n’importe quelle atrocité sans craindre quoi que ce soit. De même, un seigneur peu scrupuleux pourra se servir de tels procès pour mettre au ban un vassal qui ne lui montre pas le respect qu’il attend de lui. Les jurés posent néanmoins certaines limites à ces pratiques. S’il se sent abusé de la sorte par un seigneur, le jury peut imposer des peines telles que « présentez vos excuses sur-le-champ ». D’un autre côté, le jury peut imposer des quêtes tellement dangereuses qu’elles sonnent de manière quasi certaine le glas de l’accusé. À un degré moindre, les quêtes qui envoient le criminel dans des contrées lointaines pendant des années reviennent à des peines d’exil. Tout noble qui refuse de se soumettre à la décision de la cour devient un hors-la-loi. Il reste un membre de la noblesse, mais il n’est plus protégé par la loi, y compris contre ses propres paysans. Le tuer n’est plus considéré comme un crime. Comme c’est un aristocrate, ses enfants et ses descendants le sont aussi. Rares sont les familles de la noblesse qui n’ont pas au moins un hors-la-loi dans leur arbre généalogique.

Les femmes bien nées sont également sujettes aux cours chevaleresques et peuvent recevoir les mêmes peines que les hommes. Une quête assignée à une femme est presque toujours synonyme de peine de mort, c’est pourquoi quelques dames sont devenues des hors-la-loi. Celles qui se font prendre alors qu’elles se faisaient passer pour des hommes sont généralement soumises à une quête. Ces femmes détenant des armes dont elles savent se servir, il leur arrive d’accomplir leur quête, mais elles subissent alors des procès à répétition, jusqu’à ce qu’elles daignent se conduire comme de dignes dames.

Exemples de sentences prononcées contre des nobles :
  • « Vous devrez vous présenter devant le baron de Fellone vêtu de chanvre, et lui demander trois fois pardon, face contre terre. »
  • « Vous voyagerez en chariot pendant trois mois. » (Se déplacer de la sorte est une peine courante, si bien que les Bretonniens ne le font jamais de leur plein gré).
  • « Vous irez jusqu’aux Voûtes, pour tuer le seigneur de guerre orque Baldagran, sans armure et muni d’un couteau à fruits pour seule arme. » (Équivalent d’une peine de mort).

La Loi Paysanne[modifier]

« J'ordonne l'exécution des accusés en toute équité. C'est un juste châtiment pour ces misérables pouilleux. »
- Baron Rickhardt, rendant justice

Les lois qui s’adressent aux paysans relèvent de deux catégories. Tout d’abord, il y a les lois officielles édictées par la noblesse. Elles exigent des paysans qu’ils obéissent aux nobles, qu’ils acquittent des impôts substantiels et qu’ils se gardent de tout comportement qui pourrait porter préjudice aux intérêts de la noblesse. Le vol entre paysans n’est pas forcément illégal, pas plus que les rixes, tant qu’elles ne dégénèrent pas trop. Les procès concernant la paysannerie sont très simples. Le paysan est mené devant son seigneur, qui écoute les circonstances de l’affaire. Il peut autoriser l’accusé à assurer sa propre défense, mais il n’est pas obligé. Puis, il prononce son verdict et la sentence. Les peines se traduisent généralement par un châtiment corporel : mise au pilori, flagellation, torture, mutilation (ablation d’une oreille, d’un œil, d’une main, d’une jambe, etc.), voire par l’exécution du coupable. L’emprisonnement coûte de l’argent au seigneur et n’est donc pas souhaitable, et la plupart des paysans n’ont pas les moyens de régler d’éventuelles amendes. Le seigneur a toute latitude dans le choix de la peine imposée. Il peut décider que quelques coups de fouet suffisent à punir un paysan qui en a tué un autre, et choisir le lendemain la torture et la mort par la faim au gibet pour un malheureux qui aura manqué de correction à l’égard d’un Chevalier. De toute évidence, la justice officielle, telle que la connaissent les paysans, est entièrement soumise à la bonne foi du seigneur. Dans un fief dont le noble est à la fois sage et bien intentionné, le système fonctionne correctement. Dans d’autres, il ne s’agit que d’un instrument de plus pour opprimer les petites gens.

Pour éviter ces incohérences, la plupart des paysans évitent de faire appel à leur seigneur pour traiter les crimes. C’est en particulier le cas des riches commerçants, qui préfèrent que la noblesse ne s’intéresse pas de trop près à leurs affaires. Les négociants sont ainsi parvenus à convaincre de nombreux Chevaliers que celui qui met son nez dans les détails mercantiles a de toute évidence l’intention de devenir lui-même marchand et donc d’enfreindre le code chevaleresque. Cette propagande, alliée aux nombreux présents qui apaisent la noblesse dans le statu quo, assure que la plupart des aristocrates restent à l’écart des lois du commerce.

Les associations de commerçants ont leurs propres règles. Elles définissent les exigences qualitatives de la marchandise, la manière dont sont traités les apprentis et les pratiques de base du commerce. Elles ont également des règles très strictes à l’encontre des voleurs. Un commerçant qui enfreint ces lois devra payer une amende salée et peut même se voir expulser de l’association. Les autres villageois sont traqués et bastonnés, voire tués dans le cadre d’une "bagarre générale" du genre que la noblesse a l’habitude d’ignorer. Les Chevaliers n’ont pas l’habitude de s’inquiéter quand quelques morts sont à déplorer dans un bourg, les considérant comme inévitables.

Les procès de commerçants ont un déroulement variable. La plupart offrent un semblant de justice pour décourager les gens de porter les affaires devant la noblesse. Quelques-uns comptent sur la sagesse et le sens de la justice d’un négociant en particulier, ce qui donne de meilleurs résultats que le même processus pratiqué avec un seigneur, car le commerçant peut être remplacé. La plupart des tribunaux sont constitués de juges accomplis, qui œuvrent généralement par groupe de trois ou cinq pour les affaires importantes. Les jurés sont rares, car cela ne ferait que renforcer la ressemblance avec les tribunaux dits chevaleresques.

Quand une personne doit se présenter devant une telle cour, elle fait généralement appel aux services d’un homme de loi. Les tribunaux de commerçants sont particulièrement attentifs à la lettre de la loi, si bien qu’un avocat talentueux puisse s’avérer d’un extrême secours. Dans certains bourgs, il est possible d’engager un juge pour qu’il assure votre défense. Cela est très onéreux, mais se révèle souvent gagnant. On ne considère pas cela comme de la corruption, car le juge devra tout de même trouver un moyen de justifier votre comportement au regard de la loi, mais de nombreux hommes de loi savent se montrer inventifs dans ces circonstances, surtout quand la rémunération est à la hauteur de leur talent.

Exemples de sentences prononcées contre des commerçants :
  • « Vous acquitterez une amende de 100 co, pour dédommager la confrérie du manque à gagner engendré par vos pratiques commerciales »
  • « Vous céderez votre affaire à l’accusateur pour le dédommager de la faillite causée par vos pratiques déloyales. »
  • « Vous fermerez chaque jour votre échoppe, une heure avant le coucher du soleil. » (La concurrence acquiert alors un avantage, qui n’est cependant pas rédhibitoire pour l’accusé).
  • « Vous porterez un gros nez vert et factice à longueur de journée. » (Cela prête un aspect ridicule au marchand, ce qui a toutes les chances de nuire à ses affaires).
  • « Vous cesserez toute activité commerciale dans cette ville, sous peine de subir un malencontreux accident. »

Dans les villages, les choses sont plus mesurées. Le seigneur a plus de chances de remarquer les tentatives visant à faire appliquer la loi à son insu, si bien que tout se passe dans la plus grande discrétion. En général, quelques-uns des doyens du village, rarement plus de trois, traitent toutes les affaires. Ils entendent les deux partis et décident d’une peine. Cela se traduit le plus souvent par un dédommagement de la victime, ce qui est plus facile à cacher au seigneur qu’un châtiment corporel. Quand l’affaire est grave, un "accident" peut être orchestré pour satisfaire une mutilation ou une peine de mort. Les paysans qui glissent, alors qu’ils portaient une faux, et se plantent accidentellement la pointe de l’outil douze fois dans l’abdomen pendant la chute ont largement contribué à la croyance des nobles qui veut que les manants soient d’une gaucherie et d’une incompétence surnaturelles.

Exemples de sentences prononcées contre des paysans ordinaires :
  • « Vous céderez les trois prochaines portées de votre cochon à la personne dont vous avez volé la bête »
  • « Vous ne pénétrerez plus jamais dans le foyer de Galbad, sous peine de subir une ablation du pied. » (Les sentences de ce type punissent souvent un adultère).
  • « Vous confierez l’éducation de votre prochain enfant à la famille de Martan, pour remplacer l’enfant qui a perdu la vie. » (Dans le cas d’une mort accidentelle).
  • « Vous expliquerez au seigneur pourquoi il doit réduire les impôts qui pèsent sur le village. » (Sentence souvent assimilée à une peine de mort, mais si le paysan parvient à convaincre le noble, presque tous ses crimes sont ensuite pardonnés).

Les paysans peuvent fuir la justice, auquel cas ils se mettent hors-la-loi. C’est souvent d’ailleurs le meilleur choix quand le seigneur est aux trousses du coupable. Rares, cependant, sont ceux qui survivent plus d’une semaine dans la nature. Certains finissent même par revenir pour se faire couper les mains par le tribunal du village, plutôt que de trépasser dans les bois.

Lois Somptuaires[modifier]

Les Lois Somptuaires de Bretonnie interdisent aux paysans de porter certains vêtements et d’utiliser certains objets. Ces règles assurent la pérennité de la distinction visible entre la noblesse et les autres, sachant que peu de Chevaliers s’abaissent à porter un habit dont le port est permis aux paysans. Par ailleurs, les femmes n’ont pas le droit de se vêtir comme les hommes. Ces derniers pourraient porter des robes, mais ils ne le font pas. Les paysans ne peuvent porter d’armure, à moins de servir les Chevaliers dans un ost féodal. Les armures lourdes leur sont proscrites en toute circonstance, de même que les armes de Chevalier : la lance d’arçon et l’épée. Les armes utilisant la poudre à canon ne sont pas abordées par les lois somptuaires, car il s’agit d’une invention encore récente.

La pierre de construction est le privilège de la noblesse. Seuls les aristocrates peuvent se servir de couverts en argent. Les marchands prospères emploient donc de l’or et du verre pour leur vaisselle, encore plus chers, mais autorisés. L’or garnit très peu de tables nobles, car il est associé dans les esprits aux activités mercantiles.

Traditionnellement, le sol des demeures Bretonniennes est composé de terre tassée, recouverte de joncs et de roseaux de divers types. Mais il y a quelques siècles, la législation somptuaire décréta que les meilleures herbes destinées à recouvrir les sols étaient réservées à la noblesse. Depuis cette époque, les paysans les plus opulents ont découvert les tapis et les planchers, qui ne sont pas abordés par la loi, tandis que la plupart des aristocrates continuent à semer les roseaux et les plantes qui leur sont attitrés. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une pratique symbolique, quelques feuilles seulement étant éparpillées sur le tapis.

La cible principale de ces Lois Somptuaires reste la tenue vestimentaire. Le tissu et la laine blancs, bleus et rouges sont strictement réservés à la noblesse, tout comme la fourrure de renard, d’hermine et d’écureuil. La semelle des chaussures de paysan ne peut excéder trente centimètres de long (ceux qui ont de grands pieds étant réduits à porter des sandales) et leurs braies doivent aller de la taille aux chevilles, ne pas être teintes et ne présenter aucune broderie. La tunique doit descendre jusqu’aux genoux, être bien ajustée au niveau du col, tandis que les manches ne peuvent dépasser quinze centimètres de large. Les robes des paysannes doivent aller du cou aux chevilles, sans rétrécissement au niveau de la taille. Seuls les nobles peuvent porter des capes et manteaux tailladés, qui sont associés à la chevalerie (les paysans doivent donc bien prendre soin de réparer les accrocs).

De nombreux nobles mettent leur statut en avant en portant des vêtements qu’un paysan ne pourrait arborer sans tomber dans l’illégalité flagrante. La plus absurde manifestation de cette tendance se retrouve dans les chaussures qui font actuellement rage, dont la pointe est à plusieurs pieds du talon. Cet appendice est souvent recourbé en arrière et lié à la jambe de l’individu au niveau du genou, afin d’éviter les maladresses. Mis à part cela, les braies brodées sont très courantes, tout comme les courtes tuniques aux manches gigantesques. Tous les vêtements des nobles présentent du rouge, du blanc ou du bleu, et la plupart sont garnis de renard, d’hermine ou d’écureuil. Les dames arborent souvent des robes courtes, très serrées au niveau de la taille. Les jupes courtes sont inconnues, tandis que tout ce qui pourrait se porter sous une jupe serait considéré comme des braies, et donc comme un vêtement masculin. En revanche, les très longues jupes qui caressent le sol telle une traîne sont très appréciées. Un seigneur est en droit d’autoriser les paysans placés sous son autorité à certaines exemptions aux Lois Somptuaires. Il peut s’agir d’exceptions mineures, telles qu’autoriser une femme à porter un ruban rouge au col de la robe, ou plus importantes, comme permettre à un marchand de s’affranchir de toutes les restrictions liées à la tunique, mais selon une longue tradition, la loi est toujours respectée pour ce qui est des braies, et les dérogations ne sont jamais accordées pour ce vêtement.

Les paysans les plus prospères qui ne bénéficient d’aucune exemption s’habillent souvent à la limite de ces lois. Ils peuvent, par exemple, porter des bottes qui montent jusqu’aux genoux, une tunique ornée de jaune, de vert et de noir, qui s’arrête en haut des bottes, et de nombreux bijoux voyants. Si leur seigneur leur accorde un privilège vestimentaire, ils en tireront pleinement avantage, à tel point que certains négociants sans grand discernement esthétique n’hésiteront à se vêtir tout de pourpre. En fait, il arrive qu’un Baron accorde une telle faveur quand il sait que la personne en profitera pour se rendre ridicule.

Législation Locale[modifier]

Tous les seigneurs ont le pouvoir d’inventer des lois soumises à leurs paysans, tant que celles-ci n’entrent pas en conflit avec la législation royale. De la même manière, les Ducs créent des lois qui s’appliquent à tous les Chevaliers de leur duché, à l’exception des Barons, dès lors qu’elles restent compatibles avec la loi royale. Certaines de ces lois ne sont que des réponses pratiques à des conditions locales. C’est le cas du duché de Bordeleaux, où la règle est d’incinérer les morts et de répandre les cendres dans l’eau avant la première nuit qui suit le décès. Dans une région infestée de Morts-Vivants, il ne s’agit là que d’une précaution raisonnable.

D’autres étaient autrefois d’ordre pratique, mais elles n’ont aujourd’hui plus grand-chose à voir avec ce qui les a engendrées. Dans la ville de Gisoreux, chaque maison doit présenter une torche sur son seuil, censée être allumée quand se présentent les noctecorbes. Les noctecorbes étaient des monstres qui attaquaient les gens par volées, pour les dévorer jusqu’à l’os, mais qui avaient peur de la lumière. La dernière vague fut cependant anéantie par le seigneur Thopas, il y a plus de cinq cents ans, et Gisoreux est depuis ornée de torches que l’on n’allume jamais.

Enfin, de nombreuses lois locales reflètent les excentricités des seigneurs qui les ont inventées. Le seigneur Deslisle, propriétaire terrien de Bastogne, exige de ses paysans qu’ils se mettent face contre terre quand il passe devant eux. Le seigneur Laurent, du duché d’Artenois, impose à tous les couples nouvellement unis de passer leur première nuit dans sa chambre à coucher. À la grande surprise de ses paysans, le seigneur passe toujours cette même nuit de l’autre côté de la porte de la chambre, pour s’assurer que rien ne vient déranger le couple. Le Duc de Lyonesse demande depuis longtemps à tous les nobles de son duché d’organiser chaque année un festin réunissant douze paysans. La plupart convient de riches marchands, mais quelques Chevaliers, parmi les plus nobles d’âme, en profitent pour restaurer les plus indigents.

Ces règles locales sont supervisées par le noble qui les édicte. Néanmoins, si la loi est particulièrement extravagante, le Roy peut faire passer un amendement royal qui entre en conflit avec elle, la rendant de fait illégale. On pense qu’ainsi fut promulguée la loi royale stipulant que tous les paysans de sexe masculin dont l’âge est compris entre treize et quinze ans doivent se tenir sous la voûte céleste et crier une fois « Par les serres du griffon! », lorsque la nuit accueille Mannslieb pleine. Du moins, personne n’a pu trouver d’autre explication, même si les érudits se demandent encore quelle pouvait être la nature de la loi que celle-ci, bien que rarement appliquée, permit de contourner.

Exemples de lois locales :
  • « Les paysans doivent rester sous un toit entre le coucher et le lever du soleil. »
  • « Tous les cochons doivent jurer devant une Damoiselle de Graal qu’ils ne sont pas des serviteurs du Chaos. »
  • « Les paysans doivent porter un couvre-chef dont le poids indique la somme des impôts qu’ils ont acquittée l’année précédente. »
  • « Tous les navets doivent être estampés d’une face d’orque avant d’être consommés, pour exprimer le mépris que nous réservons à cette misérable race. »
  • « Tous les foyers doivent renfermer en permanence une balle de roseaux, afin de pouvoir regarnir le toit. » (Particulièrement efficace quand la loi est appliquée dans un bourg où la plupart des toits sont désormais en tuiles).
  • « Tout bateau qui fait escale au port doit acquitter une taxe proportionnelle à la taille de sa quille ou de son capitaine, à moins d’appartenir à un résident du bourg. »
  • « Tous les vêtements masculins doivent dévoiler la partie gauche de la poitrine, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit. » (Loi instituée pour faire face à une secte du Chaos qui marquait ses membres au fer rouge sur le sein gauche, car tout le monde sait que les adorateurs du Chaos sont trop stupides pour penser à appliquer cette marque ailleurs).

Les Hors-la-Loi[modifier]

« La Bretonnie est un beau et paisible pays, car chacun reste à sa place. La tienne est avec les Chiens Truffiers. »
- Seigneur Thédéric de Maronz, s’adressant à un hors-la-loi incarcéré.

La Bretonnie perpétue une longue tradition de hors-la-loi. Ces individus ne sont pas protégés par la loi ; quoi que vous leur fassiez, cela n’a rien d’illégal. Il existe plus d’une manière de devenir hors-la-loi, chaque voie engendrant des personnages bien distincts.

En Cavale[modifier]

Tout d’abord, les paysans qui fuient leur seigneur légitime sont automatiquement hors la loi. Ces individus s’efforcent de survivre et n’estiment rien devoir à la société Bretonnienne. Ils braconnent et volent la nourriture des villages, mais il est plus rare qu’ils chapardent de l’argent, car ils ont peu d’occasions de le dépenser. Ils font généralement leur possible pour ne pas avoir à tuer leurs victimes. Les étrangers éprouvent habituellement une certaine sympathie pour ces hors-la-loi, attitude partagée par les citadins Bretonniens. Les aristocrates les considèrent comme des criminels méprisables, qui fuient la place qui leur revient. En outre, puisque les villageois subissent les conséquences des vols et peuvent être punis pour le braconnage des hors-la-loi, ils les perçoivent aussi comme des malfaiteurs.

D’un autre côté, personne ne voue une véritable haine à l’égard de ces transgresseurs, et la plupart de gens sont prêts à oublier leur passé douteux s’ils rendent un service particulièrement appréciable, tel que secourir un village contre une bande d’hommes-bêtes.

Criminels Avérés[modifier]

Le second groupe est composé de criminels violents qui fuient la justice. Ces hors-la-loi n’hésitent pas à tuer leurs victimes et ont généralement les contacts qui leur permettent de recéler les marchandises et denrées qu’ils volent. La plupart ont les nobles et les négociants pour cibles, car les paysans n’ont rien à voler. Ils n’ont cependant aucune intention d’aider les petites gens. Les victimes potentielles de ces hors-la-loi emploient des Chasseurs de Primes ou envoient des troupes pour les neutraliser. Les paysans ordinaires n’ont aucune compassion pour ces individus, mais il est rare qu’un village se mobilise de lui-même pour prendre des mesures.

Le troisième groupe est le plus détestable. Les nobles corrompus et influents, les sectes du Chaos importantes et tous leurs partenaires sont d’office déclarés hors la loi lorsque leurs activités sont découvertes. C’est ainsi que tout un chacun a le droit de les empêcher de nuire, et les Chevaliers, comme les paysans, n’hésitent pas à se lancer dans cette traque. Un seigneur hors la loi pourra peut-être s’accrocher à son château pendant quelque temps, mais la noblesse Bretonnienne finira toujours par se retourner contre lui. La plupart de ces criminels fuient dans la nature où ils peuvent tenter d’établir un repaire secret et assurer leur subsistance en tourmentant les environs.

Ces bandes sont en concurrence acharnée avec les autres hors-la-loi de la région, car celui qui défait une pareille menace obtiendra le pardon pour l’essentiel de ses crimes. Ces malfaiteurs sont également les plus dépravés. Ils tuent les gens pour le plaisir, sans faire de distinction entre les nobles et les paysans.

Les Herrimaults[modifier]

La dernière catégorie de hors-la-loi est constituée par les Herrimaults.

Ces individus évoluent en marge de la loi, mais ils se battent pour la justice, volant aux riches pour nourrir les pauvres, renversant les despotes tolérés par leurs pairs. Ils reviennent souvent dans les légendes paysannes. Au fil des ans, ces histoires ont fini par être attribuées au même groupe, qui sévit à travers toute la Bretonnie, avec à sa tête, celui qu’on appelle le Sans-Visage. L’herrimault est une sorte de cape à cagoule qui était très en vogue il y a quelques siècles. Il est porté par les personnages de ces histoires, qui ont fini par adopter le nom du vêtement. Ces hors-la-loi sont également appelés cagoules, capuches, robes des bois, boisiers ou encore harengs. Les Sans-Visage préfèrent ces termes, mais on parle également d’eux sous la désignation de seigneurs sans couronne, les hommes sans nom, ceux du fin fond ou les cabillauds. Les noms de poisson ne sont pas très respectueux, mais les employer revient à distinguer les Herrimaults des autres hors-la-loi, ce que les nobles rechignent à faire.

Tous les Herrimaults n’ont pas la même histoire. Nombre d’entre eux sont d’anciens paysans qui ont servi dans l’armée de leur seigneur et ont suffisamment bourlingué pour éprouver le besoin d’aider les malheureux. D’autres manants ont voulu réparer une injustice locale, ce qui ne leur a valu que d’être proscrits, et ont ensuite rejoint les Herrimaults pour poursuivre leurs bonnes actions. Certains groupes se forment pour contrer un seigneur particulièrement malfaisant, auquel cas les membres sont essentiellement issus de ses terres. De nombreuses femmes qui se faisaient passer pour des hommes avant de se faire attraper finissent hors-la-loi, et la plupart atterrissent dans les rangs des Herrimaults. L’ironie veut qu’elles soient toujours obligées de cacher leur féminité, même parmi les hors-la-loi, car le sexisme Bretonnien est coriace. Enfin, certains Herrimaults sont de haute extraction. Ils sont devenus hors-la-loi pour avoir tenté de réparer une injustice commise par un seigneur plus puissant, qui a réussi à retourner la cour contre eux. Ces individus aspirent au rôle de meneur et leur formation militaire les y destine tout particulièrement.

Les Herrimaults obéissent à un code d’honneur clairement exposé dans les récits des Sans-Visage. L’ordre dans lequel les commandements sont présentés correspond globalement à leur importance relative. Un groupe de hors-la-loi qui cause du tort aux innocents (généralement les femmes, les enfants et les vieillards) ne peut prétendre au statut d’Herrimaults, même si le préjudice intervient pour servir la justice.

Le Code d’Honneur des Herrimaults
  • Tu ne tueras point les innocents. Nul ne peut servir la justice par des moyens iniques.
  • Tu feras respecter la justice quand la loi faillira.
  • Tu t’empareras de l’excédent des nantis pour nourrir les affamés. Nul tort n’est causé à celui qui perd l’argent dont il n’a pas besoin.
  • Tu seras fidèle à tes compagnons. La trahison est un acte des plus vils, digne des Peaux-Vertes et des Hommes-Bêtes.
  • Tu ne chercheras pas à connaître le passé de tes compagnons. Chaque Herrimault a ses propres raisons de lutter et ne doit être jugé que pour ses actions présentes.
  • Tu rejetteras les Puissances de la Déchéance et les combattras, même s’il te faut pour cela t’allier aux tyrans.

La loyauté entre compagnons est bien entendu primordiale chez les hors-la-loi, tout comme l’interdiction de questionner chacun sur son passé. Des paysans et quelques nobles qui souhaitent laisser derrière eux certains événements traumatisants rejoignent parfois les robes des bois, et se consacrent à leur nouvelle quête.

Rejoindre les Hors-la-loi[modifier]

Devenir joyeux compagnon (membre des Herrimaults) est simple : il suffit d’être un hors-la-loi et de se déclarer Herrimault. Si la personne respecte le code de l’honneur, d’autres la reconnaîtront comme un joyeux compagnon et elle profitera de la bonne réputation de cette communauté.

Mais les hors-la-loi solitaires ne survivent pas longtemps, si bien que tous les Herrimaults en puissance cherchent à rejoindre un groupe établi. Traditionnellement, comme le détaillent de nombreuses histoires, les candidats traversent la forêt pour se rendre là où se cache la bande, avant de déclarer à haute voix leur intention de se joindre à elle. Celui qui survit à ce périple a de toute évidence les qualités requises, sachant que les chances d’échapper aux attaques des animaux des bois, des Hommes-Bêtes et des Orques sont plutôt maigres.

La personne se retrouve ensuite en présence des Herrimaults, qui lui demandent de se plier solennellement au code de l’honneur. La période probatoire dure quelque temps, jusqu’à ce que le Sans-Visage estime que le hors-la-loi a prouvé sa loyauté. L’infiltration d’espions est un souci récurrent pour les bandes d’Herrimaults, c’est pourquoi les joyeux compagnons avisés s’organisent pour que leur bande ne périclite pas dès qu’un de leurs membres s’avère servir une autre autorité. La méthode classique consiste à diviser la troupe en groupuscules aux cachettes différentes, sans jamais confier à personne quand la bande se réunira dans son ensemble.

Les groupes de hors-la-loi qui honorent le code des Herrimaults sont très appréciés des paysans, qui font appel à eux pour réparer ce qu’ils perçoivent comme des injustices. Il n’est pas rare que des Herrimaults s’emparent d’un chargement d’impôts excessifs, pour rendre les denrées et marchandises aux paysans qui ont dû les acquitter. Les bandes qui ont une certaine expérience de cette activité savent comment la pratiquer sans éveiller les soupçons du seigneur. Les Herrimaults viennent également au secours de paysans condamnés à la pendaison, mais aussi de villages menacés par des Hommes-Bêtes et des Peaux-Vertes, ou sous le joug d’un noble particulièrement tyrannique.

Ils font également très attention à leur réputation. Quiconque n’est pas membre d’une bande de joyeux compagnons et prétend l’être risque d’être exécuté pour l’exemple (de tels menteurs ne peuvent être considérés comme des innocents). De la même manière, les bandes de hors-la-loi qui se présentent comme Herrimaults sans respecter le code de l’honneur sont les cibles privilégiées des véritables cagoules de la région.

La plupart des nobles voient les Herrimaults comme des criminels et des révolutionnaires, qu’il faut supprimer aussi vite et violemment que possible. Nombreux sont les commerçants qui partagent cette perception, mais les Chevaliers les plus probes savent que les Herrimaults leur causent peu de soucis et ils ont tendance à admirer leur action. Certains vont jusqu’à les aider secrètement sans renoncer à leur statut privilégié ; quelques Sans-Visage passent la plupart de leurs nuits entre les murs d’un château.

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Religion et Coutumes[modifier]

« La Dame m'a à la bonne. Elle m'a pris tous mes gamins, et maintenant, j'suis trop vieux pour travailler. Z'auriez pas une p'tite pièce ? »
- Mendiant de l'Anguille


Si l’Empire est pour l’essentiel modelé par la foi de Sigmar, la Bretonnie l’est par celle de la Dame du Lac, que l’on appelle aussi simplement la Dame. Au sein de ce royaume, nulle confusion avec quelque autre femme, même noble, n’est possible lorsque l’on nomme la divinité. Il existe néanmoins deux différences majeures entre les deux fois. Tout d’abord, tandis que le culte de Sigmar revendique la fidélité de tout l’Empire, celui de la Dame ne concerne pratiquement que la noblesse. Ensuite, les représentants de la Dame s’emparent de tous les enfants qui montrent des talents magiques avant l’âge de trois ans et ces enlèvements ont laissé de profondes cicatrices dans l’esprit de la nation.

La Dame du Lac, Déesse de Bretonnie[modifier]

La Sainte Dame

Vénérée à travers toute la Bretonnie, mais presque inconnue partout ailleurs, la Dame du Lac est une déesse régionale. Elle représente la pureté, la noblesse et le courage face au danger. Elle est la dame idéale, celle que tout Chevalier aspire à aimer ou à servir. Dans l’esprit de nombreux nobles, la Dame est la Bretonnie, son incarnation mystique.

À l’inverse de presque tous les autres dieux du Vieux Monde, la Dame se manifeste parfois, allant à la rencontre de ses adorateurs mortels. Tous les Chevaliers du Graal l’ont croisée à l’apogé de leur quête et l’on dit que les Damoiselles du Graal sont également initiées par la Dame en personne, même si les intéressées y font rarement allusion. C’est ainsi que les portraits de la Dame sont homogènes. Elle apparaît comme une jeune femme d’une beauté surnaturelle, vêtue de blanc, un fin ruban d’or maintenant un voile lilial sur sa tête. Dans une main, elle tient le Graal.

La plus grande différence entre le culte de la Dame et les autres ordres religieux du Vieux Monde est que la déesse n’est associée à aucun prêtre ou initié. Au lieu de cela, ce sont les Chevaliers du Graal, la fleur de la chevalerie Bretonnienne, qui la servent. C’est aussi le cas des Damoiselles du Graal, ces femmes que l’on enlève à leur famille quand elles ne sont encore que des fillettes, avant d’être élevées par la Fée Enchanteresse, pour servir la Dame de leurs mystérieux pouvoirs.

  • Pour plus d'informations sur la Déesse, voir l'article dédié à la Dame du Lac

Les Chapelles du Graal[modifier]

Les temples et sanctuaires de la Dame sont appelés Chapelles du Graal et ne sont édifiés que sur des sites où la Dame s’est présentée en personne devant l’un de ses adorateurs. Le plus souvent, il s’agit de lieux où l’un des Chevaliers de la Quête fut autorisé à boire au calice sacré, devenant de ce fait Chevalier du Graal.

On peut trouver dans tous les recoins de la Bretonnie des chapelles dédiées au Graal et à la Dame du Lac. Les premières furent bâties par des Chevaliers du Graal à l'endroit où ils eurent leur première vision de la Dame, ou en un lieu où ils trouvèrent une arme magique. Les générations suivantes de Chevaliers du Graal choisirent de vivre dans d'anciennes chapelles, mais on peut parfois en trouver de toutes récentes. Les chapelles deviennent des lieux d'ultime repos pour les Chevaliers du Graal et leurs armes magiques. Les Chevaliers Errants prêtent serment sur les reliques conservées dans les chapelles, et en cas de période troublée, d'antiques armes magiques peuvent en être exhumées pour la défense du fief. Les paysans du domaine vont dans les chapelles pour rendre hommage à la Dame du Lac. Il croient que son calice sacré, le Graal, fertilise la terre. Les Chevaliers du Graal sont ses serviteurs sur terre, ils la protègent durant leur vie et même après leur mort, devenant ses anges vengeurs.

Les Chapelles du Graal étant presque toujours construites par la noblesse, elles sont pour la plupart en pierre et d’une architecture vertigineuse où abondent les voûtes en ogive et d’importants vitraux. Chaque Chapelle prend la forme d’une grande salle au plafond haut. On y accède par une porte à une extrémité, tandis que des fenêtres garnissent les murs latéraux et qu’un large vitrail est disposé sur le mur qui fait face à la porte. Les vitraux colorés qui représentent la Dame, ses serviteurs et les exploits chevaleresques constituent la décoration principale. Toutes les Chapelles du Graal se dressent face à la forêt de Loren, demeure de la Fée Enchanteresse et lieu où la plupart pensent que sont formées les Damoiselles du Graal. Ces temples sont donc orientés vers le sud-est dans la plupart des régions de Bretonnie, ce qui signifie qu’ils sont également généreusement baignés par le soleil sur ce front.

Le vitrail principal représente presque toujours la Dame, mais dans certains sanctuaires plus modestes, il arrive que n’y soit symbolisé que le Graal ou la fleur de lis. Les autres fenêtres dévoilent une sorte de fresque qui part du grand vitrail pour rejoindre la porte. La fenêtre qui domine la porte est souvent d’une forme qui rappelle la fleur de lis et n’est presque jamais agrémentée de verre coloré. Chaque Chapelle du Graal est normalement placée sous la responsabilité d’un Chevalier du Graal. Celui-ci doit la protéger, l’entretenir et illustrer les valeurs de la Dame. Dans la pratique, de nombreux Chevaliers du Graal érigent ces sanctuaires sur le site qui les a vus rencontrer la Dame, c’est pourquoi il existe bien plus de ces Chapelles que de Chevaliers pour les garder. En outre, la plupart des Chevaliers du Graal passent leur existence à servir leur seigneur ou à battre le pays pour combattre le mal. Seuls quelques-uns, les Chevaliers ermites, choisissent de consacrer leur vie à veiller sur une Chapelle du Graal.

Quand il est responsable d’une Chapelle, le Chevalier du Graal prononce un court sermon chaque jour de la Dame (c’est ainsi que l’on nomme les jours fériés en Bretonnie) et les habitants des alentours sont tenus d’y assister. Les Chevaliers du Graal ne sont pas choisis pour leurs talents oratoires, mais nombre d’entre eux sont persuadés qu’il leur faut faire un effort, si bien que les longs sermons sans queue ni tête sont extrêmement courants. Le reste du temps, la Chapelle est ouverte à ceux qui veulent prier ou méditer, mais le Roy ne tolère pas qu’on y traîne sans raison.

L’entretien de certaines Chapelles est assuré par des Pèlerins du Graal, qui rendent souvent hommage au reliquaire du Chevalier du Graal qui fonda le temple. Ces sanctuaires reçoivent le même traitement que les Chapelles gardées par des Chevaliers du Graal, si ce n’est que les sermons s’avèrent souvent meilleurs, les chefs des pèlerins étant, quant à eux, choisis pour leur éloquence.

Certaines Chapelles sont sous la garde de nobles qui ne sont pas Chevaliers du Graal. En général, elles furent fondées par un ancêtre du noble en question. Dans certains cas, l’entretien du temple fait partie des devoirs associés au fief. Une poignée de Chapelles, seulement, sont entretenues par des Damoiselles et Prophétesses du Graal. Il s’agit des plus saints de ces temples, des destinations populaires auprès des pèlerins.

Mais de nombreuses Chapelles sont laissées à l’abandon. Elles tombent alors en ruine, à moins de servir d’entrepôts aux paysans. Vu qu’elles sont en pierre, elles sont souvent les bâtiments les plus robustes du village. Les Chevaliers du Graal voient d’un mauvais œil l’utilisation que peuvent en faire les paysans, à une exception près : quand ceux-ci s’y réfugient pour éviter un assaut, auquel cas les Chevaliers estiment qu’ils se mettent sous la protection de la Dame, véritable acte de piété. Il est rare que ces Chapelles tombent en décrépitude, car la pierre est résistante et ces constructions ne s’effondrent que lorsque la structure est directement attaquée. En Bretonnie, seuls les aristocrates ont le droit de faire construire en pierre, et nul Chevalier ne prendrait le risque de se faire prendre à voler des mœllons sur une Chapelle du Graal.

Le temple le plus sacré de Bretonnie n’est autre que la Première Chapelle, située dans l’enceinte du château de Bordeleaux. Fondé par Marcus de Bordeleaux, l’un des Compagnons du Graal, dans la prestigieuse salle où il reçut la visite de la Dame, ce temple posa les bases architecturales de toutes les Chapelles du Graal à venir, si ce n’est qu’il fait face à l’ouest, car la salle était déjà orientée ainsi. Quelle que soit l’époque de l’année, cette Chapelle est sous la garde d’une Prophétesse, d’au moins trois Damoiselles et d’un minimum de deux Chevaliers du Graal. Tous les plus grands seigneurs de Bretonnie financent son entretien, mais le Duc de Bordeleaux se fait une joie d’apporter la contribution la plus consistante.

Pèlerinages[modifier]

Les fidèles de la Dame sont invités à faire des pèlerinages. La destination en est presque toujours une Chapelle du Graal et doit se trouver relativement loin de la résidence du pèlerin. La Première Chapelle de Bordeleaux est pour beaucoup un site privilégié, à l’exception, bien sûr, de ceux qui vivent dans la cité.

Les nobles comme les paysans choisissent souvent de partir en pèlerinage pour marquer les événements importants de leur vie. Les mariages sont célébrés dans quelque Chapelle lointaine, tandis qu’après des funérailles, la famille en deuil fait souvent un long périple religieux en hommage au défunt. La maladie et les blessures donnent souvent lieu à des pèlerinages, car nombreux sont ceux qui promettent un tel voyage en cas de rétablissement. Certaines personnes célèbrent également ainsi les anniversaires d’événements importants.

La piété ne suffit pas toujours. Les paysans ont besoin de la permission de leur seigneur pour voyager, sachant que certains nobles rechignent à leur accorder cette faveur, mais même le plus mesquin aura bien du mal à refuser un pèlerinage matrimonial. Ainsi, pour la plupart des paysans, les pèlerinages sont l’équivalent de congés.

Dans la plupart des cas, la destination est une Chapelle placée sous la garde d’un Chevalier du Graal, dans l’espoir de recevoir la bénédiction de ce dernier. Les quelques Chapelles qui sont confiées à des Damoiselles attirent davantage l’aristocratie, les paysans les évitant. Certains temples ont également acquis une bonne popularité et proposent désormais de nombreux services pour les pèlerins qui s’y rassemblent, dont des tavernes, auberges, théâtres et autres divertissements. La Chapelle de la Lance Trois Fois Brisée, dans les montagnes qui dominent Parravon, est l’une des plus célèbres de ce type. Des pèlerins de toute la Bretonnie y affluent.

Religion Paysanne[modifier]

Comme nous l’avons vu, le culte de la Dame s’adresse surtout à la noblesse. La plupart des paysans révèrent avant tout les dieux classiques du Vieux Monde. Ulric a peu d’adorateurs en Bretonnie, et encore moins de sanctuaires. Myrmidia est de plus en plus vénérée par les soldats paysans qui sont appelés à servir au sein d’une armée seigneuriale, mais le fait qu’elle soit communément associée aux mercenaires la rend moins attrayante. Les marins Bretonniens rendent hommage à Manann, comme ceux de tout le Vieux Monde, tandis que Verena intéresse les quelques érudits que compte la nation, ainsi que de nombreux doyens de village, pour qui honorer la déesse est un gage de prestige. Verena est également la divinité tutélaire de quelques joyeux compagnons, en particulier ceux qui s’efforcent de servir la justice. Le culte de Sigmar est bien entendu inexistant.

Le thème du mort se levant de sa tombe revient fréquemment dans les ballades des trouvères Bretonniens, ce qui rend bien compte de l'impact qu'ont eu les Morts-Vivants sur l'imaginaire populaire. L'idée de défunts revenant sur terre est profondément perturbante pour des gens aussi superstitieux que les Bretonniens, qu'ils soient nobles ou manants. Les paysans enterrent souvent les leurs face contre terre, avec des gousses d'ail dans les oreilles et des pattes de corbeau séchées dans la bouche, dans l'espoir que cela les empêchera de revenir les hanter. Les soucis récurrents que posent les morts sans repos ont engendré une croissance du culte de Morr, et les jardins de ce dernier sont généralement fortifiés d’une muraille qui les protègent aussi bien des attaques venant de l’extérieur que de l’intérieur. Même les nobles confient leurs dépouilles aux prêtres de Morr.

Ranald reste aussi très populaire, en particulier dans les bourgs et les villes, notamment chez les commerçants, qui en font souvent leur divinité tutélaire. En Bretonnie, Ranald est davantage associé aux négociants qu’aux voleurs, ce qui ne change pas grand-chose, la plupart des Bretonniens voyant mal la distinction entre ces deux "professions".

Taal et Rhya sont aussi importants pour les fermiers que pour les Chasseurs et des cercles de pierre leur sont consacrés en Bretonnie, comme dans l’Empire. De nombreux hors-la-loi choisissent Taal comme divinité tutélaire, car ils se considèrent plus comme des chasseurs que des criminels. Rares sont les villages qui ne comptent pas au moins un sanctuaire consacré à ces déités.

Mais la divinité centrale pour les paysans reste Shallya. La vie du paysan Bretonnien est particulièrement rude et le soulagement apporté par les Shalléennes est très apprécié. Il n’existe pas un village qui soit à plus d’un jour de marche d’un temple important, et les prêtresses Shalléennes jouissent d’un statut aussi respecté que celui des Damoiselles de la Dame. Toutes les familles paysannes prennent bien soin de ne pas loger à plus de quelques minutes de marche d’un sanctuaire Shalléen, sachant qu’on en trouve un au centre de chaque village. La noblesse contribue depuis peu à l’édification de petits temples de Shallya à proximité des Chapelles du Graal, une attention qui plaît beaucoup.

Le plus grand temple Shalléen du Vieux Monde se trouve à Couronne. En raison de la présence du culte de la Dame, il n’a quasiment aucune influence politique, ce qui convient parfaitement à la plupart des Shalléens. Loin de toutes les intrigues de la cour, ils peuvent ainsi se concentrer sur les soins et le secours apportés aux indigents.

Une hérésie courante chez les paysans définit la Dame du Lac comme subordonnée de Shallya. La Dame du Lac ne servirait alors qu’à guider la noblesse pour qu’elle protège les paysans. Le fait que les Chevaliers du Graal traitent mieux la classe paysanne que presque tous les autres nobles ne fait que renforcer cette croyance, mais les Chevaliers et Damoiselles du Graal s’empressent d’éradiquer l’expression de cette théorie chaque fois qu’elle fait son apparition. Les recherches menées avec minutie n’ont pas permis de dévoiler de réseau d’adeptes de cette hérésie, bien qu’elle ne cesse de réapparaître çà et là ; il semblerait que ce soit juste une faiblesse naturelle des gens du peuple.

Les Enfants Volés[modifier]

La Fée Enchanteresse enlève tous les enfants Bretonniens qui montrent des aptitudes magiques. Les filles reviennent parfois en tant que Damoiselles de la Dame, mais les garçons disparaissent à jamais. Cette pratique a des répercussions profondes dans la société Bretonnienne.

Les enfants disparaissent généralement alors qu’ils sont encore nourrissons, avant d’avoir appris à parler. Les Fées peuvent frapper à tout moment, mais personne ne les voit jamais venir ou repartir. Parfois, l’enfant est pris dans le lit qu’il partage avec sa mère, tandis que d’autres disparaissent de leur berceau quand la nourrice a le dos tourné. Les parents ont beau se cuirasser contre ce type d’événement, une telle perte a toujours un effet dévastateur.

Les enfants ne portent pas de nom tant qu’ils ne savent pas parler, histoire d’amenuiser la peine en cas d’enlèvement. Souvent, les parents attendent jusqu’à ce que l’enfant les ait appelés l’un et l’autre (« maman » et « papa »), mais parfois, l’enfant ne porte pas de prénom tant qu’il n’a pas prononcé sa première phrase. Dans le premier cas, le bébé peut encore être enlevé après avoir reçu son nom, mais beaucoup de parents ne peuvent attendre plus longtemps pour baptiser leur enfant.

Protéger les Enfants[modifier]

Certains parents, prêts à tout pour garder leurs enfants, tentent de les soustraire à l’attention des Fées. C’est tout à fait illégal. Si la ruse est dévoilée, l’enfant est directement mené devant les Damoiselles. S’il montre quelque pouvoir, il est aussitôt réquisitionné. Si tel n’est pas le cas, il est exécuté sous les yeux de ses parents. Dans certains fiefs particulièrement cruels, on oblige les parents à pratiquer l’exécution, sous peine d’être eux-mêmes mis à mort après avoir vu leur enfant mourir. Les seigneurs qui ont davantage le sens pratique ont remarqué que bien souvent, cela ne se traduit que par une forte hausse du taux de mortalité des paysans adultes.

Mais cette clandestinité porte parfois ses fruits et certains parents continuent d’essayer. Les Fées ne sont pas omniscientes et l’on sait qu’une méthode qui a fait ses preuves consiste à prétendre que l’enfant a disparu ou qu’il est mort-né, avant de le cacher dans les bois. Cette progéniture rejoint souvent les rangs des hors-la-loi, car elle ne grandit pas au sein d’une communauté Bretonnienne.

Les parents qui ont davantage les moyens, comme les négociants ayant des contacts avec d’autres pays, s’arrangent pour échanger leurs enfants, souvent avec ceux d’une famille défavorisée d’une nation voisine. Les parents adoptifs sont payés pour donner une bonne éducation à l’enfant, pendant que les Bretonniens assurent celle de l’enfant emprunté, comme s’il était le leur. Souvent, le véritable enfant est ensuite pris comme apprenti par sa famille biologique, bénéficiant alors de nombreux privilèges, tandis que celui qui sert de leurre connaît des parents étrangement froids. D'autres enfants finissent par atterrir là où est leur place : l'un des huit Collèges de Magie d'Altdorf. Ceux-là reviendront pour devenir Sorciers de Cour, remplissant le double office de conseiller pour le Chevalier, et d'agent pour leur propre Collège. Ceux-ci se méfient des Damoiselles et n'aiment pas beaucoup l'influence qu'elles exercent sur les Ducs et le Roy. Cependant, si certains Chevaliers et Barons ne se fient qu'aux Damoiselles du Graal, d'autres préfèrent faire confiance aux Magisters d'Altdorf.

Il y a plusieurs siècles, certains parents commencèrent à façonner des poupées ressemblant à leurs enfants, dans l’espoir que les Fées s’emparent du jouet par inadvertance. La coutume s’est vite répandue et aujourd’hui, tout Bretonnien dispose d’une "poupée à Fées". Ces objets vont de la simple poupée de chiffon aux réalisations élaborées en bois, d’apparence très proche du véritable bébé. Les familles ayant perdu un enfant au profit des Fées réservent souvent une place pour la poupée lors des fêtes et des réunions importantes, et vont jusqu’à lui acheter de petits cadeaux d’anniversaire. De telles poupées sont grandement recherchées par les Nécromanciens et autres adeptes des Arts Occultes, en raison des sentiments de chagrin et de désespoir qui y sont liés. Une fois qu’ils sont assez âgés pour ne plus craindre d’être enlevés, les enfants gardent leur poupée à Fées, mêmes adultes, l’objet étant censé leur porter chance.

L’infanticide est une pratique plus sinistre. Les familles paysannes qui ne peuvent nourrir une autre bouche abandonnent parfois leur nouveau-né dans la forêt, puis prétendent que les Fées ont enlevé l’enfant. Peu de parents parviennent à se résoudre à tuer eux-mêmes leur propre enfant, si bien que certains de ces bébés sont retrouvés et élevés au sein d’un groupe de hors-la-loi. Puisque tout laisse penser que l’enfant a été enlevé par les Fées, l’affaire donne rarement lieu à la moindre enquête.

La Bretonnie ne comptant aucun sorcier de sexe masculin, ceux qui se rendent dans le pays sont traités avec une grande méfiance. Pour eux, mieux vaut éviter de se trouver dans un village lors de la Nuit des Sorcières, à moins de vouloir jouer un "rôle central" lors de la fête. La plupart des Bretonniens ont trop de bon sens pour risquer de courroucer un maître des arts mystiques, mais ils ne lui feront pas confiance pour autant et il sera le principal suspect si jamais des phénomènes mystérieux coïncident avec son passage. Les sorciers ne sont pas les bienvenus, moins encore que dans l’Empire.

Les Fées[modifier]

« J’ai entendu dire que les Fées elles-mêmes marchaient dans les rues de Quenelles pour y accomplir des prodiges. Ça doit être quèqu’chose, pour sûr ! »
- Tavernier ignorant et crédule de L’Anguille, parlant à un voyageur Haut Elfe

Les Fées de Bretonnie ne sont en réalité que les Elfes Sylvains d’Athel Loren. Les Bretonniens ne sont pas étrangers à la race Elfique. Ils commercent avec quelques Hauts Elfes, notamment à L'Anguille, où ceux-ci ont une enclave importante. Les Elfes Sylvains de l’Empire traversent également le pays de temps à autre. Malgré cela, la plupart des gens ne font pas le rapprochement avec les Fées de la forêt, les serviteurs de la Dame. Un étranger qui rencontre les Fées aura toutes les chances d’y reconnaître des Elfes, tandis qu’un Bretonnien qui connaît suffisamment cette race pourra également faire le lien, mais la plupart de ceux qui savent véritablement ce qu’est un Elfe habitent L’Anguille, qui se trouve à l’autre bout du pays par rapport à la forêt de Loren.

La Fée Enchanteresse est également une Elfe, ce qui est tout aussi évident. Bien entendu, un Elfe réalisera immédiatement à qui il a affaire s’il croise « les Fées ». De même, une personne observatrice pourra remarquer que les Fées sont des Elfes, que les Damoiselles du Graal ne sont que des sorcières et qu’il n’existe aucune sorte de prêtre de la Dame. Cela l’amènera sans doute à s’interroger sur la véritable nature de la Dame du Lac.

Mais il est certaines questions dont la réponse doit rester de l’ordre du mystère.

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La Chevalerie Bretonnienne[modifier]

« Pour la Dame et le Roy ! »
- Cri de guerre Bretonnien classique

Parlez à qui que ce soit de la Bretonnie et vous entendrez les éloges de paysages magnifiques, d’une cuisine extraordinaire, de la richesse des nobles et de la pauvreté de la paysannerie, mais tôt ou tard, les Chevaliers seront cités. Du plus modeste Chevalier errant au Roy en personne, les Chevaliers de Bretonnie dirigent et protègent le pays. Sans cette défense acharnée du royaume, la nation aurait depuis bien longtemps succombé aux forces qui l’assaillent.

Les Origines de la Chevalerie[modifier]

Lorsque les Hauts Elfes abandonnèrent le Vieux Monde, leurs cités et leurs palais tombèrent en ruines et la région redevint une étendue sauvage de bois, de plaines battues des vents et de marais mystérieux. Des tribus humaines primitives, ancêtres des Bretonniens, se battaient contre les Peaux-Vertes pour la possession de ces terres. Parfois, les Orques prenaient le dessus, brûlant des villages et massacrant tous ses habitants. Parfois, les humains repoussaient les Orques dans les forêts et les montagnes, s’appropriant de nouvelles terres à cultiver et y construisant de hautes tours d’où ils pouvaient surveiller leurs ennemis et où ils pouvaient se réfugier en cas de retour des Peaux-Vertes.

Des quelques forgerons Nains qui parcouraient toujours cette région, les ancêtres des Bretonniens apprirent à forger des armes et des armures de fer et d’acier. À la même époque, ils apprirent à dresser et à harnacher les chevaux. Ils les élevèrent pour qu’ils deviennent puissants et puissent tirer la charrue et tracter les chariots remplis de pierres et de bois destinés aux tours de guet. Ces destriers pouvaient porter un guerrier équipé d’une armure complète et lui permettre de charger sus aux Orques chevauchant des Sangliers et aux Gobelins montés sur des Loups.

Alors que Sigmar forgeait l’Empire en unifiant les tribus à l’est des Montagnes Grises, les ancêtres des Bretonniens combattaient les Orques pour les terres qui s’étendaient à l’ouest. Cette lutte se poursuivit sur plusieurs siècles. Où que les gens s’installent, les raids des pillards Orques menaçaient de brûler leurs demeures et de prendre leur vie. Même si les Bretonniens s’unirent et bâtirent un puissant royaume, la lutte continue encore aujourd’hui. Le royaume tiendra et prospérera tant que des guerriers pourront le défendre contre ses nombreux ennemis.

Il était coutume chez les Bretonni que le meilleur et le plus brave parmi les jeunes hommes du village soit constamment armé et prêt au combat. Les autres villageois travaillaient pour assurer leur propre subsistance, mais aussi celle du guerrier et de son cheval ainsi que pour lui procurer son équipement. Le guerrier vivait des ressources du pays, mangeait la meilleure viande et buvait le meilleur vin. Ceci, ajouté à un entraînement et à une pratique constante des armes, le rendait différent des autres hommes. Il était plus grand, plus robuste et en meilleure santé que les paysans et il les dépassait tous d’une bonne tête !

Le guerrier élu habitait dans la tour de guet du village, une structure en bois qui préfigurait les châteaux de pierres. Il prenait pour femme la plus belle fille du village. En échange de tout ceci, il jurait sur l’honneur de défendre le village contre tous ses ennemis, quels qu’ils soient. Si nécessaire, il devait même chevaucher seul pour repousser une horde d’Orques en maraude ! Ces guerriers furent appelés Chevaliers, et au fil des siècles, ils devinrent des êtres exemplaires pour leurs semblables. Les Chevaliers existaient dans d’autres tribus humaines du Vieux Monde, mais c’est chez les Bretonni que la tradition chevaleresque fut poussée à la perfection.

Devenir Chevalier[modifier]

« Ces Chevaliers qui jurent fidélité à la Dame et au Roy chevauchent pour défendre ce qui fut et ce qui sera encore. »
Céleste Vérité, Demoiselle du Graal
« J’y prouverai ma valeur ! »

L’avenir d’un village Bretonnien dépend de la bravoure et de la compétence du guerrier désigné pour le défendre. Si le guerrier est vaincu, le village est pillés et brûlé, ses habitants sont tués ou réduits en esclavage. Le guerrier choisi doit donc être le meilleur possible.

Selon les anciennes coutumes respectées en Bretonnie quiconque désire l’honneur et les privilèges de la chevalerie doit s’en montrer digne en accomplissant une tâche périlleuse. Cette tâche est choisie traditionnellement par la plus belle jeune femme du village qui épousera celui qui parviendra à accomplir cette quête. Une des quêtes les plus fréquentes consiste à tuer un monstre qui terrorise la contrée et dévore les paysans. Tout jeune, brave ou inconscient, peut tenter cette quête. Nombre d’entre eux périssent, et seul celui qui rapporte la tête du monstre est sacré Chevalier.

Le jeune volontaire pour une quête devient Chevalier Errant. Il doit s’armer lui-même et s’équiper de son mieux, devant souvent se contenter d’une vieille armure prêtée. Si un Chevalier Errant accomplit sa tâche, il devient Chevalier à part entière. Il est récompensé en recevant la meilleure armure et le meilleur destrier que le village puisse lui offrir. Il est fait seigneur du village et toutes les ressources en hommes et en matériel sont placées sous ses ordres. Le village, son château et ses champs deviennent son domaine, qu’il défendra comme sa propriété personnelle.

Un village ne possédant pas de Chevalier est inévitablement condamné ! Si aucun Chevalier Errant ne peut être trouvé parmi les habitants du village, le Duc de la province ou le Roy lui-même doit en désigner un. Des personnalités d’une telle envergure disposent en permanence dans leur château d’une importante force de Chevaliers Errants attendant la première occasion de se lancer dans une quête qui fera d’eux d’authentiques Chevaliers. Les propres fils du seigneur font souvent partie de ces jeunes ambitieux.

Parfois, les Chevaliers Errants sont dépêchés pour reprendre un domaine déserté. S’ils parviennent à le récupérer, ils le garderont comme leur propre domaine. Si un Chevalier Errant échoue dans sa quête et n’y laisse pas la vie, il reste Chevalier Errant et cherche à se racheter à la première occasion, devenant encore plus impatient de se retrouver face à un ennemi dont la mort restaurera son honneur. C’est de là que vient la réputation d’impétuosité et de courage des Chevaliers Errants.

Contexte Culturel[modifier]

Tout le monde ne peut cependant pas devenir Chevalier de Bretonnie. Tout d’abord, il faut être un homme, ou du moins se faire passer pour tel. Du point de vue des Bretonniens, la chevalerie est une affaire d’hommes. L’histoire du royaume ne recense qu’une seule et unique exception (officielle) à cette règle.

Ensuite, il est nécessaire d’appartenir à la noblesse de Bretonnie. On connaît en revanche trois exceptions à cette loi sur les deux derniers millénaires.

Par contre, toute personne qui remplit ces conditions est automatiquement faite Chevalier. C’est ainsi que l’écart entre ce que les Chevaliers sont censés représenter et les agissements de tel ou tel noble peut s’avérer énorme. Certains savent tout juste tenir une épée, tandis que d’autres n’ont pour seule notion d’équitation que celle qui dit que l’avant d’un cheval est la partie de la bête qui peut se redresser et pousser des cris stridents. Les Chevaliers supposés qui ignorent les principes de la chevalerie sont légion. Néanmoins, l’idéal existe et les nobles qui n’en sont pas dignes sont regardés de haut par leurs pairs. Mais, quel est cet idéal ? Il repose sur trois concepts : la Vaillance, la Loyauté et la Courtoisie. De plus les Chevaliers de Bretonnie aspirent à un ensemble de vertus, illustrées chacune par l’un des Compagnons du Graal.

La Vaillance[modifier]

Le Chevalier vaillant est celui qui combat avec bravoure, talent et honneur. La bravoure exige du Chevalier qu’il se dresse fièrement devant une adversité supérieure, même si cela paraît parfaitement suicidaire. Mais même les Chevaliers bretonniens ont assez de bon sens pour oublier de temps à autre cette vertu, surtout quand personne ne les observe.

Par ailleurs, en tant que plus grands guerriers du royaume, les Chevaliers sont censés montrer l’exemple, c’est-à-dire faire preuve de plus de courage que les manants, et assurément plus que des femmes. Certains Chevaliers bretonniens qui font face à des mercenaires de sexe féminin particulièrement habiles tentent de prouver leur supériorité de diverses manières, dont la dignité laisse parfois à désirer.

Enfin, les Chevaliers doivent combattre honorablement, c’est-à-dire de front. Les armes à projectiles caractérisent les lâches, et les armes à feu, davantage encore. Les Chevaliers bretonniens ne considèrent pas que la magie des Damoiselles de la Dame va à l’encontre de l’honneur, contrairement aux autres formes occultes.

La Loyauté[modifier]

La loyauté est un concept un peu plus complexe que l’obéissance. Le Chevalier est avant tout loyal envers le Roy, si bien que désobéir aux ordres d’un supérieur direct dans l’intérêt du Roy reste un acte loyal. Mais le supérieur concerné peut décider d’exprimer dans le détail son désaccord vis-à-vis de cette interprétation éthique, par l’intermédiaire de ses troupes.

Les Bretonniens raffolent des histoires tragiques dans lesquelles des Chevaliers se retrouvent acculés par leurs engagements envers deux seigneurs différents, qui ne leur laissent aucune possibilité d’agir convenablement, si ce n’est par la mort en tentant l’impossible. Certains Chevaliers font d’ailleurs tout pour interpréter le rôle principal de tels récits, auquel cas il leur arrive parfois de recourir à une aide non chevaleresque pour s’extirper de la situation fâcheuse dans laquelle ils se sont eux-mêmes plongés.

La Courtoisie[modifier]

Un véritable Chevalier se conduit convenablement en toute circonstance, y compris sur le champ de bataille. Cela passe par la démonstration de son respect envers les autres Chevaliers en laissant à ses supérieurs féodaux l’honneur d’affronter l’adversaire le plus prestigieux. Le niveau de courtoisie dont peut faire preuve un groupe de Chevaliers Bretonniens lorsqu’il s’agit de désigner celui qui aura le privilège de se mesurer à un Sanguinaire de Khorne a de quoi vous arracher une larme. Les Peaux-Vertes ne méritent bien entendu aucun égard de ce type et sont tout simplement massacrées.

En dehors des combats, les Chevaliers ne s’insultent jamais. Il peut leur arriver de suggérer qu’un autre Chevalier est ensorcelé, comme seule explication possible de sa perception de la beauté de telle ou telle femme, mais les insultes directes sont impensables. Cette règle est généralement respectée et les Chevaliers bretonniens apprennent à exprimer les offenses les plus blessantes en des termes d’une rare courtoisie. La plupart d’entre eux sont trop stupides pour comprendre l’insulte cachée.

Enfin, les Chevaliers sont toujours d’une grande galanterie. Les dames sont les premières à passer les portes, à s’asseoir, à manger, etc. Il faut également les garder de toute menace. Protéger les dames de son château contre toute attaque potentielle est à ce point primordial, que de nombreux Chevaliers emplis d’audace se sont retenus de partir à l’assaut des pillards qui sévissaient dans leur région. Les dames n’ont bien entendu pas leur mot à dire : elles mangent les premières et sont honorées, que cela leur plaise ou non, et il leur est absolument interdit de se mettre en danger.

Le Code de Chevalerie[modifier]

« N’oubliez pas compagnons, nous nous battons pour la vertu de cette demoiselle, qui ne l’a elle-même que très peu défendue ! »
- Chevalier Bretonnien anonyme

Depuis l’époque de Gilles le Breton, un Code de Chevalerie existe en Bretonnie. Ce code provient des anciennes traditions guerrières et a pris une tournure religieuse sous l’influence de la légende de la Dame du Lac. La dévotion à la Dame devint rapidement la religion dominante en Bretonnie, faisant de l’ombre aux anciennes croyances des Bretonniens, puis les remplaçant complètement. Durant les règnes des tous premiers Roys de Bretonnie, probablement Louis l’Impétueux ou Guillaume, le Code de Chevalerie fut définitivement établi, et le Roy appointa des hérauts pour régulariser les différents rangs de la chevalerie à travers toute la Bretonnie. Le Code de Chevalerie demeure inchangé à ce jour.

Les Sept Commandements de la Chevalerie : Le Code Bretonnien de la Chevalerie ordonne à un Chevalier de toujours obéir aux sept commandements de la glorieuse chevalerie.
  • Servir la Dame du Lac.
  • Défendre le domaine qui lui a été confié.
  • Protéger les faibles et combattre pour la justice.
  • Toujours combattre les ennemis de la vertu et de l’ordre.
  • Ne jamais abandonner un combat avant que l’ennemi ne soit vaincu.
  • Ne jamais trahir la confiance d’un ami ou d’un allié.
  • Toujours faire preuve d’honneur et de courtoisie.

Avant de se lancer dans la quête qui fera de lui un Chevalier à part entière, un Chevalier Errant doit jurer sur son épée de suivre ces commandements. Un Chevalier qui trahit les commandements "déshonore son épée". Les croyances veulent alors que son épée lui fera défaut au cœur du combat, s’émoussant ou lui échappant des mains.

Les Règles d’Honneur[modifier]

« Sus à l’ennemi ! »

À part les commandements de la chevalerie, il existe des "Règles d’Honneur" traditionnelles auxquelles les Chevaliers adhèrent strictement. Ces règles sont une part importante du Code de Chevalerie. Elles remontent aux origines de la chevalerie en Bretonnie et distinguent un Chevalier Bretonnien de ses homologues des autres royaumes.

Les Règles d’Honneur les plus importantes sont :
  • Un Chevalier ne peut combattre qu’au corps à corps, il ne peut utiliser aucune arme de jet.
  • Un Chevalier relèvera toujours un défi en combat singulier.
  • Un Chevalier ne tire jamais l’épée contre un autre Chevalier Bretonnien sauf dans un jugement ou lors d’un tournoi.
  • Un Chevalier ne se laissera jamais capturer.
  • Un Chevalier ne recule jamais devant l’ennemi.

Le but des Règles d’Honneur est de s’assurer que les Chevaliers feront honneur non seulement à eux-mêmes, mais à la chevalerie tout entière. Ainsi, les Chevaliers sont respectés des paysans et de tous les membres de la société.

Si un Chevalier manque à l’une de ces règles, ce qui est rare, mais peut se produire s’il se trouve face à un danger qui risque de le submerger, il cherchera à se racheter. Il pourra le faire de trois façons : en se lançant dans la quête du Graal, en se mettant au service d’une dame ou d’un Chevalier d’un rang supérieur au sien jusqu’à ce qu’il ou elle considère qu’il s’est racheté, ou en réalisant un fait d’armes dont le mérite efface son déshonneur.

Si un Chevalier est accusé de déshonneur ou d’avoir brisé le Code de Chevalerie, il a le droit cle se défendre lors d’un jugement par combat l’opposant à son accusateur, ou à un champion appointé si l’accusateur n’est pas un Chevalier.

Le Jugement des Armes[modifier]

La discipline et l’honneur parmi les Chevaliers sont maintenus par la coutume du Jugement des Armes. Si un Chevalier en accuse un autre de déshonneur, l’accusateur et l’accusé doivent se battre en combat singulier. Ce Combat peut être à mort ou jusqu’à ce qu’un des deux Chevaliers décide d’épargner son adversaire battu, son honneur ayant été démontré. L’affrontement peut débuter comme une joute à cheval livrée à la lance et se poursuivre par un combat à pied, à coup d’épées ou de haches. La surface de duel est délimitée par des Hommes d'Armes formant un mur de boucliers qui empêchera les adversaires de quitter le terrain tant que l’issue du combat n’est pas déterminée et que l’honneur n’est pas satisfait. Un seigneur de rang plus élevé, qu’il soit Baron, Duc ou même le Roy, préside le combat en fonction du rang des combattants. Les armes magiques sont bannies, comme en tournoi, et frapper le cheval de l’adversaire est considéré comme une offense grave. Si le vaincu est épargné, il est condamné à l’exil hors du royaume et ne peut se racheter qu’en se lançant dans une seconde quête chevaleresque, appelée Quête de la Rédemption. De telles quêtes sont généralement très périlleuses !

La Progression du Chevalier[modifier]

Les Chevaliers impériaux entament leur carrière en tant qu’écuyers d’un autre Chevalier. À quoi d’autre peut-on s’attendre de la part d’une nation qui a oublié le sens originel de la chevalerie, le sens de l’honneur et du courage ? La voie des Chevaliers bretonniens est différente. Lorsqu’il atteint l’âge adulte, ce qui varie d’une famille à l’autre, mais se situe toujours entre quinze et vingt ans, le jeune aristocrate est adoubé Chevalier Errant et envoyé de par le monde pour prouver sa valeur.

Les Chevaliers Errants sont censés battre le pays, en quête de situations périlleuses qui leur permettront de montrer leur bravoure. La plupart des Chevaliers rêvent de devenir propriétaires terriens. Détenir des terres est synonyme de sécurité financière, de statut et d’indépendance. En théorie, cela entraîne également des responsabilités vis-à-vis du fief, ainsi que des hommes et femmes qui y sont associés. Certains Chevaliers héritent de leurs terres, mais d’autres doivent se démener pour réaliser leur rêve.

Les nobles sont soumis à une grande pression sociale les incitant à affronter les dangers de cette période probatoire, si bien que la plupart font au moins l’effort de sauver les apparences. C’est ainsi qu’à longueur d’année, de nombreux jeunes aristocrates sillonnent le pays pour y chercher les ennuis. Ils n’ont bien entendu aucun mal à les trouver, même si, bien souvent, tout est orchestré de leur main. Le simple fait de parcourir seul les routes de Bretonnie est une activité dangereuse, même pour un Chevalier du Graal. Pour un jeune Chevalier Errant, c’est quasiment synonyme de suicide. Certains Chevaliers voyagent seuls pour accroître la gloire de leur périple, mais ils connaissent généralement une fin sordide. La plupart se trouvent cependant des compagnons de voyage, de préférence d’autres Chevaliers Errants, qui sont issus de la même classe sociale et ont les mêmes soucis. Dans ce cas, tous les compagnons sont aussi incompétents les uns que les autres, c’est pourquoi les Chevaliers les plus avisés ou chanceux se joignent plutôt à des aventuriers aux origines et classes sociales diverses. Ils se considèrent alors comme les meneurs naturels du groupe.

Le Chevalier reste errant tant qu’aucun noble de Bretonnie ne lui a accordé de statut supérieur. Cela peut se traduire par un fief ou une proposition de service au sein d’un domaine. Certains seigneurs offrent d’ailleurs de telles positions à leur fils, quelques semaines après le début de sa période probatoire, ce qui lui épargne les périls des routes. Arrivé à ce stade, le jeune aristocrate obtient le statut de Chevalier du Royaume.

Il est possible de refuser ce statut quand on estime que l’on n’a pas suffisamment prouvé sa valeur. Cela dénote même un honneur certain, mais si le Roy en personne vous accorde une position de prestige, vous ne pouvez la décliner. Certains Chevaliers Errants parcourent le pays et affrontent ses dangers jusqu’à recevoir la bénédiction royale, mais celle-ci n’intervient que lorsqu’un noble se distingue clairement de ses pairs.

Un Chevalier du Royaume est un Chevalier qui s’est montré digne de tous les privilèges de la chevalerie. C’est un honneur pour lui d’accepter les impôts féodaux des paysans, car c’est ce qui lui permettra de les protéger en échange. Il est alors prêt à être fait seigneur d’un village, de ses champs et de son château, ce qui en Bretonnie est appelé "fief".

Lorsque de nouvelles terres sont conquises, il est préférable d’y constituer de nouveaux fiefs pour les Chevaliers Errants plutôt que d’agrandir les domaines existants, que leur taille rendrait alors impossibles à défendre. On considère que pour qu’un Chevalier puisse défendre son fief, il doit en apercevoir les limites depuis le sommet de la plus haute tour de son château et doit pouvoir en faire le tour à cheval en une seule journée. ll est également recommandé que les châteaux voisins puissent être aperçus, de manière à pouvoir demander des renforts et donner l’alerte au cas où surgirait un important parti de pillards.

On attend d’un Chevalier qu’il soit capable de défendre seul son fief contre un monstre ou contre une bande d’une douzaine de pillards ! En tant que chef des ressources du village, il peut demander à ses hommes d’armes et à ses archers de l’aider. Si la menace ne peut être éliminée par une bataille rangée, les villageois se retranchent dans le château du Chevalier. Si le fief est attaqué par une force importante, le Chevalier peut, en tout honneur, faire appel à d’autres Chevaliers pour l’aider. A moins que son fief ne soit très isolé, les autres Chevaliers se seront d’ailleurs souvent déjà précipités à son aide avant même qu’il n’ait eu besoin de le leur demander !

Un Chevalier du Royaume qui parvient à tenir son fief pendant plusieurs années peut se retrouver avec une force de Chevaliers Errants pouvant comprendre ses propres fils. Depuis l’époque de Gilles, il est devenu pratique courante pour un Chevalier du Royaume de léguer son domaine et son château à l’un de ses fils ayant accompli sa quête.

Le Chevalier de la Quête doit prouver sa valeur aux yeux de la Dame, accomplissant des actes de charité, tuant des monstres ignobles et affrontant des adversaires terrifiants, en duel ou sur-le-champ de bataille.
Si un Chevalier a plusieurs fils, le plus âgé et le premier à accomplir sa quête lui succède à la tête du domaine. Après avoir accompli leur propre quête, les autres peuvent recevoir une partie du fief s’il est suffisamment étendu. Ce sera souvent une bande de terre sauvage en bordure du domaine, attendant peut-être toujours d’être conquise. La quête de chevalerie peut d’ailleurs être de conquérir cette bande de terre et de la tenir assez longtemps pour y bâtir un château et y installer des paysans. De cette façon, de nouveaux fiefs sont constamment arrachés aux étendues sauvages, tandis que les Orques et les autres ennemis sont maintenus sous une pression ininterrompue.

La Quête du Graal[modifier]

Les Chevaliers du Royaume peuvent choisir de partir en quête du Graal, dans l’espoir de rencontrer la Dame du Lac en personne et de boire au calice sacré. Tout le monde peut entreprendre une telle quête, mais elle n’est possible que si le noble est un Chevalier du Royaume. La Dame est plutôt exigeante dans le choix de ses représentants.

Un Chevalier qui fait vœu de Quête renonce à ses devoirs vis-à-vis de son seigneur, en faveur de ses devoirs envers la Dame. En guise de symbole, il renonce à la lance d’arçon pour combattre avec une arme à deux mains. Les Chevaliers attachés à une maison se contentent de quitter leur seigneur. Il s’agit d’un acte parfaitement honorable, qui cause un tort certain au seigneur, ce qui en fait la meilleure manière de se débarrasser de ses engagements vis-à-vis d’un noble que l’on apprécie peu. Les Chevaliers qui ont leur propre fief désignent un intendant qui sera chargé d’en prendre soin en leur absence. Un certain nombre de récits content les abus perpétrés par de tels administrateurs et le retour du Chevalier du Graal nouvellement promu qui vient remettre de l’ordre.

Il arrive parfois qu’un Chevalier Errant ayant accompli sa quête se lance dans la quête du Graal sans avoir reçu de fief. Même s’il est censé être un Chevalier du Royaume, il abandonne ses droits féodaux pour se consacrer au service de la Dame du Lac et se couvrira d’un plus grand honneur en tant que Chevalier de la Quête. Cela est considéré comme un geste particulièrement noble. Il n’est pas rare que les plus jeunes fils de nobles n’ayant pas reçu la charge du domaine familiale agissent ainsi. Il en va de même pour les fils du Roy, y compris l’héritier apparent du royaume. Il est ainsi normalement obligatoire que ce soit un Chevalier du Graal qui prenne place sur le trône du royaume !

Les Chevaliers de la Quête recherchent le Graal pour y boire et ont donc le même genre de préoccupations que les Chevaliers Errants, si ce n’est qu’ils cherchent des signes que la Dame aurait pu laisser sur leur chemin pour leur indiquer la voie ultime. Seul un Chevalier qui a surmonté de nombreux périls et de multiples épreuves peut espérer trouver le saint calice. Son courage, sa valeur et sa persévérance seront constamment mis à l’épreuve. Au cours de sa longue quête, il peut apercevoir en songe la Dame du Lac tenant le Graal. Ceci le pousse à continuer et l’encourage dans sa quête. Depuis que la Dame du Lac est pour la première fois apparue à Gilles le Breton, elle a souvent fait de même devant d’innombrables Chevaliers de la Quête et aux quatre coins de la Bretonnie. C’est un être magique, esprit de la terre, pouvant apparaître à tout endroit et à tout moment. L’apercevoir signifie que vous avez obtenu ses faveurs et avez mérité ses récompenses. Souvent, un Chevalier de la Quête est conduit par des visions de la Dame du Lac sur les traces d’une antique arme magique ou d’une relique similaire. L’ultime faveur est, bien sûr, de tremper ses lèvres dans le calice enchanté. La Dame porte un véritable intérêt aux Chevaliers de la Quête les plus sincères, qui se rendront compte que les dangers qu’ils affrontent suivent une cohérence certaine. La dernière épreuve de tout Chevalier de la Quête n’est autre que le Chevalier de Sinople, ce serviteur de la Dame qui défie ces hommes si désireux de montrer leur valeur. Ceux qui sortent victorieux de cet affrontement ne tardent pas à se retrouver devant leur déesse.

Un Chevalier qui se met en quête du Graal laisse de côté toutes ses ambitions. Il se voit accorder un rang et un respect supérieurs à ceux des Chevaliers Errants ou des Chevaliers du Royaume, même si ces derniers sont de puissants Ducs.

Les Chevaliers du Graal[modifier]

Un Chevalier de la Quête qui trouve le Graal et en boit une gorgée est béni par la Dame du Lac et devient Chevalier du Graal. Seul un Chevalier de la Quête qui a affronté de nombreux périls et abattu de terribles ennemis pendant sa quête peut espérer trouver le Graal. De nombreux Chevaliers de la Quête périssent sans n’en avoir jamais aperçu le moindre signe. Les Chevaliers du Graal sont les parangons de la chevalerie Bretonnienne. Ils sont plutôt rares, mais comme ils sont souvent sur la route, la plupart des Bretonniens en ont déjà rencontré au moins un. Quiconque trouve le Graal en revient changé. Les premières choses que remarquent ceux qui le connaissaient sont l’accroissement de sa stature et de sa présence. Au combat et en campagne, il sera capable d’endurer sans fléchir plus d’épreuves que tout Chevalier ordinaire. Pour la paysannerie, ces hommes sont considérés comme des saints vivants, et la noblesse adopte une attitude presque aussi révérencieuse. Les Chevaliers du Graal font partie des plus grands combattants du Vieux Monde. Ils sont également d’une noblesse authentique, sans exception, et illustrent toutes les vertus de la chevalerie.

Les ennemis le regardent avec crainte. Lorsqu’il parle, ce qu’il ne fait pas souvent, il le fait avec une autorité qui inspire une grande confiance à ceux qui l’écoutent. Il ne connaît ni la peur ni le désespoir et il n’est pas rare que même la Magie soit sans effet sur lui. Les Chevaliers du Graal sont très éloignés des préoccupations quotidiennes du monde extérieur. Ils ne servent que la Dame du Lac. Ils le font avec un honneur, une vertu et une droiture sans concession. La Bretonnie est le domaine sacré de la Dame du Lac et ils ne permettront pas au mal et à la corruption de le profaner.

De retour de sa quête, le Chevalier du Graal ne réclamera pas que l’on lui rende son ancien fief, qui appartient désormais à son successeur désigné, même s’il arrive que certains réintègrent la hiérarchie féodale lorsque l’administrateur se trouve être un despote incapable et/ou corrompu. Dans ce cas, l’élu de la Dame ne saurait prêter serment d’allégeance à un seigneur qui n’est pas lui-même Chevalier du Graal, et le seul suzerain qu’ils peuvent servir en se rattachant à sa maison n’est autre que le Roy en personne. Le Roy de Bretonnie étant systématiquement un Chevalier du Graal, la plupart des Chevaliers de la Dame jurent directement fidélité au souverain de leur nation. Ils se gardent ainsi de l’éventualité de la situation délicate qui se présente lorsque l’héritier d’un Chevalier du Graal n’est pas lui-même détenteur de ce titre prestigieux.

Mais de nombreux Chevaliers du Graal préfèrent rester à l’écart de la société. Certains s’établissent en ermite au sein d’une Chapelle du Graal, dont ils assurent la protection. La plupart de ces chapelles sont bâties en des lieux très reculés, dans les bois ou dans un endroit sauvage situé aux limites du domaine. Le Chevalier est entretenu et servi par les paysans conformément à son rang. En retour, ils peuvent compter sur son œil perçant et sur son épée pour les protéger. D’autres partent battre le pays, à l’instar des Chevaliers Errants, pour redresser les torts dont ils croisent la route. Il s’agit là des Chevaliers qui ont le plus de chances d’attirer les Pèlerins du Graal. En fait, bon nombre d’ennemis seront abattus par un Chevalier du Graal bien avant qu’ils n’entrent sur les terres du fief. En temps de grand danger, le seigneur d’un fief peut envoyer des messagers pour demander l’assistance de tous les Chevaliers du Graal se trouvant dans la région. Parfois, quand tout semble perdu, un Chevalier défendant son fief contre un péril insurmontable est rejoint par un Chevalier du Graal sans que personne ne lui ait rien demandé. Ensemble, ils repoussent l’ennemi. Après la victoire, le Chevalier du Graal s’en va, sans demander la moindre contrepartie.

Personne ne se permet de remettre en question les décisions d’un Chevalier du Graal. Si celui-ci choisit de fraterniser avec des manants ou des étrangers, c’est qu’il a une bonne raison. C’est ainsi que ces hommes peuvent mener une vie d’aventurier sans contrainte.

Les armes de la famille d’Artenois.

Blasons Bretonniens : l'Héraldique[modifier]

L’héraldique sert à identifier un Chevalier et la famille dont il est issu, représentant à la fois son allégeance et les honneurs récoltés à la bataille. Cela permet à ses Écuyers, à ses compagnons et même à ses ennemis de le reconnaître sur le champ de bataille. Tout ceci est très important, car les duchés Bretonniens n’hésitent pas à guerroyer entre eux. L’héraldique est aussi un signe de propriété que l’on retrouve sur les voiles des navires et les portes des forteresses, par exemple. Quant aux Hommes d’Armes, ils arborent les couleurs de la famille qu’ils servent. Les blasons Bretonniens comprennent deux éléments principaux : un fond coloré, le "champ", et un ou plusieurs symboles, ou "figures", le tout dans un cadre en forme d’écu. L’héraldique de la famille la plus puissante d’une région donnée sera aussi celle du Duché, dont l’emblème principal est reproduit entièrement ou en partie sur le blason des vassaux du Duc. Ces motifs sont en usage depuis des centaines d’années, et c’est à la fois un grand honneur et un privilège que de les porter. Par exemple, l’héraldique de la famille d’Artenois présente une tête de sanglier (voir ci-contre), et des variantes de ce blason apparaissent sur les armoiries des autres familles du Duché d’Artenois.

L’héraldique Bretonnienne est basée sur cinq couleurs principales : sable (noir), gueules (rouge), azur (bleu), argent (blanc) et or (jaune). Ces deux dernières couleurs sont des métaux, tandis que les autres sont des émaux. Ces couleurs permettent des combinaisons contrastées, afin que chaque chevalier soit aisément identifiable au combat. En outre, les pigments utilisés pour ces cinq teintes sont les plus chers qui soient, les arborer est donc un signe extérieur de richesse. Le champ peut être uni, séparé en deux ou en quatre, ou même être constitué d'un motif à damier. Toute division géométrique est acceptable, bien qu’il ne soit pas recommandé d’utiliser plus de trois couleurs différentes pour le champ d’un blason, par souci de lisibilité. Les figures employées définissent l’héraldique, et chaque duché a son propre symbole reproduit sur ses armoiries. Comme il a déjà été mentionné plus haut, les vassaux du Duc emploient très souvent des variations de ce symbole, même si cette règle n’est pas toujours suivie à la lettre, car il y a comme partout des exceptions, telles que l’usage d’autres figures ou leur absence totale. Certaines sont très répandues, quel que soit le duché d’origine des Chevaliers, on les retrouve sous forme d’ornements portés sur les armures des chevaliers, de petites icônes sur leurs armoiries personnelles, ou encore de pendentifs et autres bijoux. Les motifs les plus communs sont la fleur de lys, l’écu ou la croix. Ils sont généralement la marque d’actes de bravoure ou d’excellence accomplis par le chevalier qui les porte.[3]


Évolution dans la Hiérarchie
Un Chevalier ne change pas de blason au fur et mesure qu’il s’élève dans la hiérarchie des Chevaliers, mais ses armoiries deviennent de plus en plus ornementées pour refléter chaque changement de statut. Vous pouvez voir ici l’évolution des armes de Louen Cœur de Lion, depuis le motif simple du Chevalier Errant jusqu’aux riches armes royales.
Chevalier Errant
Le motif de ce blason est simple, voire simpliste, avec deux émaux pour le champ et une figure peu élaborée.
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Chevalier du Royaume
Une lisière dorée a été ajoutée, et la figure est un peu moins grossière.
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Chevalier de la Quête
Cet écu est identique au précédent, si ce n’est qu’il semble endommagé et usé.
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Chevalier du Graal
La figure est plus sophistiquée, et un Graal y a été ajouté. La lisière de l’écu a aussi été changée, bien qu’elle ne fasse pas exactement partie des armoiries.
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Duc
Le Graal a été remplacé par une épée, et le champ est orné de petites fleurs de lys.
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Roy
Une couronne a été ajoutée, et l’épée semble plus ouvragée. Les fleurs de lys de la lisière symbolisent les quatorze duchés, alors que les détails du champ sont bien plus sophistiqués, comme il sied au Roy de Bretonnie.
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Les Tournois Bretonniens[modifier]

L’alliance du code d’honneur de la chevalerie et de l’amour courtois

Les Chevaliers n’aiment rien autant que les tournois, à part une bonne et juste guerre ! De nombreux tournois se déroulent donc en Bretonnie. Les plus grands sont ceux du Roy qui se tiennent à Couronne deux ou quatre fois par an pour marquer le début d’une nouvelle saison. Il y a aussi ceux organisés par les divers Ducs et les innombrables tournois des Barons locaux. Il est possible qu’un Chevalier parcoure le royaume, sortant d’un tournoi pour s’engager dans un autre. S’il est souvent victorieux, il peut être suivi par un convoi transportant ses prix, comme des armures, des objets précieux et des destriers, des Ménestrels chantant ses louanges et tous ceux qui espèrent une place de valet ou d’écuyer à ses côtés. Les tournois sont souvent organisés pour trouver un Chevalier méritant qui épousera la fille d’un Duc, d’un Baron ou même du Roy. Gagner un tournoi peut être une tâche à accomplir pour tout Chevalier Errant désirant y prendre part. Si le prix d’un tournoi n’est pas la main d’une damoiselle, ce peut être une arme magique ou un honneur spécial.

Les joutes sont bien sûr le point culminant du tournoi qui dure plusieurs jours et comprend festins, chasses et ripailles. Les participants se défient par deux et s’affrontent sur un champ prévu pour cela. Il est de coutume d’utiliser des lances sans pointes à moins qu’il ne s’agisse d’un Jugement des Armes, ou que la rivalité entre les deux adversaires soit exacerbée ! Dans tous les cas, les blessures en cas de chute de cheval peuvent être graves. Parfois, des partis de Chevaliers joutent tous ensemble, livrant un spectacle semblable à une petite bataille. Ceci est un excellent entraînement pour les Chevaliers et entretient leurs talents de combattants.

Il est courant que les jeunes et fougueux Chevalier Errants fassent le tour des spectateurs et demandent aux damoiselles de leur accorder leurs faveurs. Bien sûr, il ne s’agit pas de faveurs magiques ! Les femmes attachent alors des rubans pris sur leurs robes aux lances des Chevaliers. Plus un Chevalier est brave, plus il impressionne la damoiselle, et plus le morceau de tissu vient des profondeurs de ses vêtements. S’il gagne son combat, le Chevalier peut être lié par l’honneur à demander la main de la personne !

Lorsque le concours débute, de nombreuses femmes commencent à avoir froid, surtout lors des tournois hivernaux ! Tout ceci inspire de bonnes chansons paillardes entonnées à tue-tête par les ménestrels autour des feux après le long et valeureux tournoi.

Les Ménestrels Bretonniens[modifier]

Le débat cherchant à déterminer si la Chanson de Guillaume est plus longue que la Chanson de Gilles n’a jamais trouvé de réponse. Les discussions les plus animées à ce sujet ont lieu durant soirées d’hiver, quand les nobles familles et leurs gens s’assemblent auprès de la grande cheminée du château pour se réchauffer et écouter les Ménestrels ou regarder les jongleurs.

Les Bretonniens sont des gens très fiers et prêts à tout pour prouver leur valeur et la légitimité de leur statut. Chaque Duc ou Baron estime être meilleur que son voisin et saisira toute opportunité d’afficher sa supériorité en recrutant davantage d’Hommes d'Armes, ou en équipant ses Chevaliers du meilleur équipement possible. Ce sens de la fierté se retrouve dans toutes les classes sociales, et même les paysans considèrent que leurs choux sont plus verts, et ont meilleur goût que ceux de leurs voisins.

En Bretonnie, la valeur d’un Ménestrel est jugée en fonction de sa mémoire et de son endurance, d’où l’importance de la durée des chansons. Sont désignés meilleurs Ménestrels ceux qui se révèlent capables de chanter le plus longtemps, et non pas ceux qui chantent le plus juste ou jouent le mieux de leur luth. Accuser quelqu’un d’être « aussi ennuyeux qu’un ménestrel Bretonnien » est d’ailleurs une insulte courante dans l’Empire.

Les Ducs et les Barons disposent de Ménestrels qui glorifient par leurs chansons les exploits de leur seigneur. Une simple chansonnette peut prendre une demi-heure, une chanson de bataille peut s’étendre sur des heures, et il arrive que des chansons durent toute la nuit pour ne s’achever qu’au lendemain matin. Les nobles dames apprécient plus ces chansons que les hommes qui ont tendance à somnoler en les écoutant ou qui se trouvent diverses excuses pour gagner leur chambre, et s’endorment après avoir ôté les bouts de fromage qui bouchaient leurs oreilles.

La Monture du Chevalier[modifier]

« À quoi reconnaît-on les écuries royales ? Les équidés y mangent mieux que leurs cavaliers. »
- Un Noble Impérial anonyme

Les Chevaliers Bretonniens sont des guerriers montés et rares sont ceux qui daignent aller à pied. C’est ainsi que la monture du Chevalier lui est très précieuse. Nombreux sont ceux qui semblent davantage se soucier de leur cheval que de leur épouse ; un sujet récurrent, quoique proscrit, dans les tavernes du pays. Mais il y a une raison à cet attachement : la vie du Chevalier dépend de son cheval à chaque fois qu’il va au combat. Une monture qui craint ou n’apprécie pas son maître est synonyme de défaite. La plupart des Chevaliers s’assurent donc que leur cheval est bien nourri et bien soigné, avant même de penser à ces questions pour leur propre personne. Certains ont un Écuyer qui les aide dans cette entreprise, mais la plupart y participent activement, ne serait-ce que pour renforcer le lien avec la monture.

Les Destriers Bretonniens[modifier]

Les Chevaux de Guerre Bretonniens constituent la meilleure race de chevaux du Vieux Monde, notamment parce qu’ils descendent en partie des Coursiers Elfiques élevés dans les anciennes colonies Elfes qui fleurissaient autrefois sur les terres devenues le royaume de Bretonnie. Leur robe peut être de n’importe quelle nuance concevable pour un cheval. Ils sont grands au garrot et présentent une queue et une crinière naturellement longues. La plupart des Chevaliers préfèrent tresser tous ces poils de rubans et d’amulettes, pour éviter d’être entravés dans le feu de l’action.

Les Pégases[modifier]

Les Pégases sont des créatures nobles et élégantes, particulièrement appréciées des Chevaliers qui misent sur l’agilité et la tactique plutôt que sur la force brute. Ils sont plus fiers et intelligents que de simples chevaux, mais se montrent plus tolérants envers leurs congénères et les humains. Certains seigneurs ont même créé des unités entières de Chevaliers Pégases. La plupart des Chevaliers qui ont l’intention de monter un Pégase entament eux-mêmes leur éducation alors qu’ils ne sont que poulains. Il faut environ un an avant que le Pégase accepte un cavalier. Il n’est cependant pas nécessaire de s’y consacrer à temps complet, si bien qu’un Chevalier peut continuer à partir à l’aventure, auquel cas il confie la bête à d’autres personnes pendant ces épisodes. La plupart de ces poulains se vendent aux alentours de 1 000 co. Il reste cependant possible, pour celui qui en a la force, de s’aventurer dans les montagnes pour en trouver un.

Les Hippogriffes[modifier]

Les Hippogriffes sont des créatures aussi violentes que terrifiantes, et seuls quelques Chevaliers peuvent les monter, le plus célèbre d’entre eux étant le Roy Louen Cœur de Lion. Ils n’ont aucune patience avec les hommes, les chevaux, les autres Hippogriffes et - d’une façon générale - tout ce qu’ils sont susceptibles de dévorer. L’Hippogriffe doit être élevé par le Chevalier en personne, alors qu’il n’est encore qu’un poussin. Le noble ne peut être aidé dans cette entreprise, car sinon, l’Hippogriffe n’acceptera jamais qu’il le monte. Même les jeunes Hippogriffes sont parfaitement en mesure de se défendre, si bien qu’il reste possible de les emmener avec soi à l’aventure. En outre, l’éducation de la bête constitue souvent une aventure à elle seule et les choses peuvent rapidement se gâter, causant des complications parfois très mouvementées alors que le Chevalier se retrouve dans une situation très délicate.

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Sources et Références[modifier]

  • Livre d'Armée Bretonnie, V5
  • Livre d'Armée Bretonnie, V6
  • Warhammer JdR : Les Chevaliers du Graal
  1. Warhammer JDR - L'Arsenal du Vieux Monde
  2. Nain, Pierre et Acier
  3. White Dwarf n°117 (Janvier 2004)