Massacre de Volganof

De La Bibliothèque Impériale

Bien des signes annoncèrent l'invasion qui allait culminer avec une bataille épouvantable devant les portes de la cité de Volganof, mais cela peut être mis sur le compte du recul dont jouit l'historien.

Chaque année, lorsque l'hiver relâche un peu son étreinte sur les brumes du nord, des bandes de guerre lancent des attaques sur les terres méridionales, uniquement annoncées par le brame de lurs d'airain et des chants gutturaux adressés à leurs dieux païens. Ainsi en a-t-il toujours été. Nul ne se souvient d'une année où les terres dont pas été ravagées par les barbares du nord. Mais, de mémoire d'homme, le printemps de 2512C.I. amena plus de destruction et de ravages que n'importe quel autre. Et ce n'était qu'un début, car la puissance du Chaos était ascendante.

Les premiers pillards furent menés par les Rois des Mers des tribus de Norsca et traversèrent la Mer des Griffes sur leurs longs vaisseaux pour s'en prendre aux côtes de l'Ostland et du Nordland. D'autres bandes, encore plus formidables, descendirent des Désolations du Chaos, l'inhospitalière contrée qui s'étend au-delà du Pays des Trolls. Certaines étaient particulièrement importantes, car elles avaient été renforcées par des régiments de Guerriers du Chaos en armure noire arborant ouvertement des mutations impies. Ces monstres s'enfoncèrent dans Kislev, mais les tribus nomades indigènes surent les éviter, si bien que la horde poursuivit vers le sud, vers l'Empire et ses richesses. L’Ostland et l'Ostermark se mirent alors à bruisser de rumeurs parlant de Géants en maraude et de villages détruits par des bêtes ailées telles qu'on n'en avait vues depuis des générations.

Les années qui suivirent furent encore plus terribles. L'hiver revint, avec un froid épouvantable, mais il n'amena pas la paix. Ce climat profita à des meutes de chiens surnaturels qui quittèrent leurs terrains de chasse du grand nord pour venir s'en prendre aux troupeaux et aux voyageurs. Alors que la neige fondait, les raids recommencèrent, avec encore plus de violence que l'année précédente. Des bandes de pillards écumaient la région comme des loups parmi un troupeau de brebis. La flotte impériale lança une armada de navires dans la Mer des Griffes, au mépris des léviathans et autres monstres marins qui semblaient s'être multipliés. Menée par l'Amiral Kronenheim, elle se mit en devoir de couler les vaisseaux nordiques avant qu'ils ne puissent accoster. Le Nordland doubla les effectifs de ses patrouilles côtières, mais ce fut l'Ostland qui prit les mesures les plus agressives.

Sous le commandement de Valmir von Raukov, son bouillonnant Comte Électeur, la grande principauté d'Ostland se préparait purement et simplement à la guerre. Von Raukov semblait partout, levant des troupes, fortifiant des forts côtiers, ralliant ses soldats dans tout le pays pour faire front à la menace. C'est lui qui suggéra d'organiser des raids de représailles pour porter le combat jusqu'à la Norsca. La première contre-attaque fut lancée en 2513 et revint quelques mois plus tard, portant avec elle la figure de proue de sept vaisseaux et les poutres historiées d'un grand hall pour preuve de ses victoires en Norsca. Beaucoup applaudirent le comte comme un grand héros de l'Ostland, mais d'autres protestèrent, murmurant que pareil audace ne pouvait qu'attiser la colère des barbares, sinon a le regard de leurs horribles divinités.

Les événements de l'année 2515 font encore frissonner ceux qui leur ont survécu.


Les Attaques de 2515[modifier]

La Grande guerre contre le Chaos

Selon les archives impériales, c'est en 2301-2303, lors des événements ultérieurement connus comme Grande Guerre Contre le Chaos, que l'extension du Royaume du Chaos fut la plus vaste. Dans des ténèbres sans cesse en expansion, les raids se multiplièrent pendant des années, jusqu'au point où les guerriers du nord descendirent vers le sud par légions entières. Des énergies magiques souillaient l'air et les démons marchaient au grand jour. Les hommes-bêtes sortirent de leurs forêts, poussés par leur haine de l'humanité. Des cultes secrets semèrent la confusion au cœur même des cités. Après bien des ravages, les forces du Chaos furent arrêtées en 2303 devant les portes de Kislev. Lors des années qui suivirent le pouvoir du Chaos ne fit que refluer. Mais les tribus barbares ont pansé leurs plaies, et sont aujourd'hui plus nombreuses que jamais.

Les attaques lancées contre l'Empire en 2515 furent sans précédent. Des tempêtes jaillirent des Royaumes du Chaos avec une fureur incroyable. Les cieux noirs se zébrèrent d'éclairs multicolores. La fonte des neiges, au printemps, fut suivie d'une vague de barbares nordiques, mais il ne s'agissait au final que de tribus déplacées par les troubles encore pires qui agitaient le grand nord.

Comme encouragées par les vents déchaînés du Chaos, d'autres attaques suivirent. Une armée descendit de Norsca, traversant la Mer des Griffes pour ravager les côtes du Nordland. Elle n'était cependant pas assez importante, ni assez courageuse pour s'en prendre aux cités et aux forteresses. Un autre ost, plus vaste, s'élança vers le sud à travers Kislev, sur un large front. L'élan de cette force se dissipa en partie dans les steppes, mais certaines bandes isolées contournèrent les forts frontaliers de l'Ostland et causèrent de grands dommages dans toute la province. La troisième attaque fut menée par le Prince Sigvald le Magnifique. L'armée de Sigvald traversa Kislev comme un incendie, puis l'Ostland au cours de trois mois de massacres, mais l'assaut fut finalement contré lors de la Bataille du Temple des Crânes. Une coalition de plusieurs provinces impériales était venue secourir l'Ostland assiégé qui, sous la menace, s'était résolu à demander de l'aide. Mais ces attaques n'étaient encore qu'une rumeur comparée à ce qui allait survenir par la suite.

Le coup le plus puissant tomba peu après les incursions de ces éclaireurs, et il ne s'agissait pas d'un raid estival destiné à piller les riches contrées du sud. L'attaque était menée par le Seigneur Mortkin, l'un des séides favoris du Chaos, roi des rois et maître d'innombrables tribus. Sa horde de guerriers en armure, de démons et de bêtes immondes était la force la plus puissante à avoir traversé les frontières de l'Empire depuis des générations. L'effroi la précédait et elle ne laissait derrière elle que ruines et offrandes révoltantes à ses dieux. Il semblait que rien ne pourrait l'arrêter et qu'un nouvel âge de ténèbres commençait.

Ils vinrent du Nord[modifier]

Au-delà du Pays des Trolls, les désolations nordiques sont le royaume d'une foule de tribus barbares. En 2 515, ces tribus furent unifiées sous une même bannière et se lancèrent vers les terres du sud pour tout détruire.

La Guerre dans le Nord[modifier]

Non loin du portail polaire, le paysage frémissait alors que le voile de la réalité se faisait de plus en plus fin: L'afflux de pouvoir magique était si grand que de l'énergie pure s'infiltrait dans le monde matériel. Les êtres sensibles à la magie furent accablés de visions de ténèbres, et ceux d'entre eux qui étaient prêts à les entendre perçurent des promesses d'immortalité. Des armées se rassemblèrent, attirées par ces murmures de puissance, et les luttes de pouvoir commencèrent sous les cieux torturés. Les champions du Chaos se mesurèrent les uns aux autres pour devenir les dépositaires de cette énergie. Les sorciers, gorgés d'une puissance sans limite, lancèrent des sorts épouvantables. Les guerres éternelles du royaume du Chaos débordaient sur les domaines des mortels. Ces massacres plurent aux dieux, mais aucun mortel ne sortit du lot pour étendre sa domination sur l'ensemble des hordes.

Qui viendra les commander?[modifier]

Les puissances du Chaos unifiées

Lorsque les massacres se multiplient dans le domaine des mortels, le royaume du Chaos s'étend, et vice-versa. Les deux s'alimentent ainsi de manière exponentielle. L'énergie chaotique était devenue une vague indomptable qui menaçait de noyer le monde dans une orgie de violence. Afin de ne pas laisser cette puissance se disperser, les dieux cherchèrent un champion pour unifier leurs factions et dévaster les terres civilisées. Chacun des quatre dieux majeurs du Chaos, les éternels frères ennemis,- disposait de ses favoris, mais ils ne parvenaient que rarement à s'entendre, car ces champions n'étaient pour eux que des outils visant à asseoir leur domination sur leurs rivaux. L'un d'eux avait parcouru la voie de l'Élu des Dieux, mais Archaon n'avait pas encore passé l'ultime test. Son heure n'était pas encore venue. Père Nurgle mit en avant un horrible sorcier de la peste, Khorne un sanguinaire roi-guerrier et Slaanesh proposa son fils chéri, Sigvald le Magnifique. Seul Tzeentch choisit un champion qu'il n'avait pas aidé à atteindre sa position : le maître de l'Effroyable Légion, le puissant Seigneur Mortkin. Lui seul vénérait tous les dieux de manière égale, mais il avait toujours su rester maître de lui-même et il faisait passer ses propres ambitions avant celle des divinités. Malgré leur réticence à accorder le pouvoir à quelqu'un d'aussi peu malléable, les dieux finirent par s'entendre. Et lorsque le Seigneur Mortkin, seul dans sa forteresse de fer noir, pria pour qu'on lui donne le moyen d'anéantir le monde civilisé, ses suppliques furent entendues...

De tous les champions des ténèbres, certains ne prirent pas part aux combats. Archaon et ses soldats d'élite; les Épées du Chaos, étaient occupés à chercher des artefacts perdus dans les Montagnes du Bord du Monde. Quixiom, le sorcier tricéphale, favori de Tzeentch, avait modifié son apparence pour se fondre dans la société des hommes et étudiait la magie auprès des sorciers d'Arabie et de leurs aides démoniaques. Le Seigneur Mortkin, le Pillard en Fer Noir, était perdu dans de sombres pensées. La nouvelle des représailles lancées par l'Empire contre la Norsca était parvenue jusqu'aux Désolations du Chaos. Certaines tribus s'indignèrent, d'autres s'en félicitèrent, se réjouissant perspective d'affronter des hommes avides d'en découdre. Le Seigneur Mortkin, maître de l'Effroyable Légion et de milliers de combattants, n'avait pas parlé depuis qu'il avait reçu la nouvelle. Or, la ville côtière d' Ulfennik, le lieu qui avait jadis été son foyer, faisait partie des villages nordiques rasés. Il enfermé dans sa forteresse de fer noir et ruminait.

On raconte que dans sa colère, le Seigneur Mortkin fit un avec les dieux du Chaos. Lorsqu'il sortit de son isolement, il n'avait plus qu'un seul but. Il partit en guerre avec la pleine puissance de l'Effroyable Légion afin de mettre un tel combats stériles qui divisaient les barbares, de les unifier et de marcher vers le sud pour réduire à néant les nations des hommes. Séduite par cette cause, une armée de démons, commandée par le Buveur de Sang Kargharak, se rangea à ses côtés. Les forces de Mortkin déboulèrent sur le champ de bataille et se mirent en devoir de tuer tous ceux qui refusaient de les rejoindre.

Zakhar, le Maître du Conclave de l’œil Éternel, fut le premier à s'allier à lui, proclamant que les dieux avaient promis la victoire au Seigneur Mortkin. Et il était aisé de croire pareille affirmation, car Mortkin éliminait ses rivaux avec aisance. À ses côtés marchaient déjà une légion de guerriers en armure noire, des démons, et même un puissant dragon. Le Seigneur Hackbile suivit l'exemple de Zakhar et offrit son armée de la peste à Mortkin. D'autres roitelets barbares ne tardèrent pas à se soumettre, mais certains résistaient encore ; ils furent rapidement massacrés. Au terme de huit jours de carnage, le Seigneur Mortkin conduisit une armée unifiée vers le sud.

Kislev en flamme[modifier]

Alors que l'armée de Mortkin avançait, elle continua d'être renforcée par les tribus barbares qu'elle croisait et absorbait, ainsi que par des démons récemment matérialisés. Ceux qui refusaient de la rejoindre étaient broyés par l'avancée inexorable de l'ost.

Les terres de Kislev, encore en proie au dégel, étaient déjà mises en coupe réglée par des pillards fuyant la horde. Ses campagnes étaient incendiées par des bandes tuant tous ceux qu'elles rencontraient. Les tribus nomades furent capables d'éviter l'envahisseur en se déplaçant constamment, mais les intrus étaient si nombreux et dispersés que nombre d'entre elles furent exterminées, assaillies de toutes parts.

À travers cet ouragan de maraudeurs avançait une formidable avant-garde qui se dirigeait droit sur l'Ostland. Dans les ruines incendiées de Tzeskagrad, le Seigneur Mortkin ordonna une halte et demanda à Zakhar d'effectuer le Rituel des Mains Desséchées, un sort maléfique qui allait lui permettre d'appeler à la guerre les Hommes-Bêtes.

Les choses des Bois[modifier]

Répondant aux demandes de ses conseillers démoniaques, le Seigneur Mortkin tenta de renouer un lien ancestral avec les Rejetons du Chaos, les hommes-bêtes. Des messagers partirent sur des sentiers oubliés convoquer les créatures des forêts. Des mains desséchées prises sur les habitants de Tzeskagrad leur indiquaient le chemin, et les émissaires le suivirent jusqu'à Ul-Ruk le Rouge, Seigneur des Bêtes de la plus puissante harde de la Forêt des Ombres.

Devant la pile de trophées de la tribu, les cavaliers présentèrent les mains tranchées, qui se comptaient par centaines, à trois chamans encapuchonnés. Ceux-ci avaient reçu des visions de carnage à venir, et ils signifièrent leur bénédiction à leur maître. Dans un rugissement tonitruant, Ul-Ruk appela sa harde. Quelques jours plus tard, des milliers de sabots fourchus marchèrent vers le nord pour rejoindre Mortkin.

Vers l'ostland[modifier]

Le Seigneur Mortkin tenait sa horde d'une main de fer. Les paroles de ses nombreux conseillers le pressaient de porter un coup fatal à l'Empire, mais il avait d'autres buts et ne s'en tenait qu'à eux.

L'Ostland assiégé[modifier]

L'attaque du Seigneur Mortkin contre l'Ostland.

L'Ostland est la plus septentrionale des provinces de l'Empire. C'est un pays dur qui engendre des hommes vaillants, car les faibles périssent au combat. Si la région est dominée par la Forêt des Ombres et ses périls, ce sont les menaces venues du nord que les Ostlanders craignent le plus.

Le Comte Electeur est appelé[modifier]

Après le retour des dernières forces de représailles envoyées en Norsca, à la fin de l'année 2514, Valmir von Raukov, le Comte Électeur d'Ostland, reçut une convocation urgente de la part de l'Empereur, Karl Franz. Les tensions entre la Bretonnie et l'Empire étaient à leur comble après une série d'escarmouches dans les Montagnes Grises. L'Empereur espérait qu'une démonstration de force intimiderait le roy Louen Cœur de Lion et exigea donc la présence de nombre de ses fidèles, dont Valmir, le plus belliqueux de ses comtes électeurs, ce qui l'arracha à sa province à la veille de l'invasion. Il laissa le contrôle de son comté à ses fils, faisant confiance à leur jugement et à la force des Ostforts.

Les Fils du Comte Electeur[modifier]

On raconte que Valmir avait beaucoup de bâtards, mais ce n'est peut-être qu'une rumeur comme en attirent souvent les guerriers partant souvent en campagne. En tout cas, il n'avait reconnu que les deux fils que sa femme, la Comtesse Ivana, lui avait donnés : Vassily et Oleg, des hommes d'un caractère très différent.

Vassily von Raukov était l'aîné, et l'héritier légitime du trône de l'Ostland. Il était perçu comme un être faible et maladif et, pour tout dire, il faisait l'embarras de son géniteur. Il était cependant fort rusé, et se trouvait à l'origine de maintes affaires louches. Dans certains cas, comme celui de la désastreuse querelle de frontière avec le Comte Gausser du Nordland, seule une action militaire menée par son cadet avait pu sauver la situation.

Oleg von Raukov ressemblait davantage à son père, car il était un meneur d'hommes et un guerrier né. Depuis qu'il avait atteint l'âge adulte, il avait dirigé de nombreuses patrouilles dans la Forêt des Ombres et avait amplement mérité sa promotion au rang de capitaine. Il était célèbre pour toujours se battre à pied, en première ligne de ses propres Joueurs d'Épée, les Taureaux Indomptables. Lors de la brève mais sanglante Bataille de la Marche Nord, face aux forces du Nordland, Oleg et ses Taureaux avaient transformé la défaite en victoire en décimant plusieurs régiments et en abattant le général adverse, le Baron Nachtmann. Au cours de campagnes ultérieures, il avait traqué et exterminé plusieurs hardes d'hommes-bêtes aux environs de Wolfenburg et abattu leurs monolithes. Ce fut lui qui renversa la Tour des Crânes de la Colline aux Freux, un véritable fanal attirant toutes les créatures maléfiques des confins des montagnes orientales. Après pareils exploits, Oleg avait été nommé Grand Maréchal d'Ostland, ce qui faisait de lui une autorité militaire à peine inférieure à son père. Ce fut aussi Oleg qui mena les raids de représailles en Norsca, y compris ceux de 2514. Les grands halls en os de leviathan des Rois des Mers furent piétinés, et les villes côtières d' Aarvik et d' Ulfennik rasées. Toute la Norsca honnissait Oleg, et les dieux de ses peuples sauvages reçurent bien des promesses de vengeance contre lui.

La guerre approche[modifier]

Peu après que le comte se fut rendu dans le sud, avant même que les neiges hivernales eussent commencé à fondre, de sombres rumeurs coururent le long de la frontière nord de l'Ostland. Des créatures féroces et des bandes de guerre écumaient les plaines de Kislev. Les hommes-bêtes de la Forêt des Ombres s'enhardissaient et des choses obscures s'agitaient dans la nuit.

Oleg von Raukov ne perdit pas de temps. Il déploya une grande partie des troupes les plus récemment levées dans les Ostforts qui tenaient la frontière septentrionale puis conduisit une armée de bonne taille à Kislev, rejoignant Pitr Sergeyev, un grand Kovnik (Capitaine) d'Erengrad. Là, avec l'aide des rapides cavaliers autochtones, Oleg espérait affronter et détruire les envahisseurs avant qu'ils n'atteignent sa province.

Bataille sur les berges du Lynsk[modifier]

Au début, la solide alliance tint bon face à la menace venue du nord. Malgré leur puissance individuelle, les bandes du Chaos qui ravageaient le pays manquaient de coordination, ce qui permettait aux rapides Kislévites de les attaquer séparément, selon les recommandations tactiques de von Raukov, et de les détruire une par une. Mais les cieux s'assombrirent, annonçant l'arrivée de nouvelles forces. Les éclaireurs Kislévites repérèrent l'avant-garde du Seigneur Mortkin. Face à la puissance manifeste de ce nouvel ennemi, Sergeyev suggéra de recourir à la tactique éprouvée du repli derrière un écran d'archers montés. Mais l'intrépide Oleg convainquit les Kislévites de former une ligne de défense sur les collines bordant le fleuve Lynsk. Ce choix allait s'avérer malheureux.

Le Seigneur Mortkin envoya les cavaliers de la tribu des Fléaux du Nord sur son flanc droit, alors que l'Effroyable Légion formait une ligne de front. La vaillance et l'acier humains se mesurèrent à l'armure du Chaos et aux faveurs impies des dieux sombres, mais l'envahisseur était trop nombreux. Dans une charge dévastatrice, les Chevaliers d'Airain, ces cavaliers noirs sur des montures de métal, brisèrent le centre de l'armée humaine; s'ensuivit un massacre.

Repli vers les Ostforts[modifier]

Les Lanciers Ailés fuirent vers Erengard, mais furent rattrapés par les Fléaux du Nord. Le Seigneur Mortkin libéra ses légions de démons sur les Ostlanders en déroute. Les plus véloces de ces êtres, des molosses couleur de sang et des diablesses perchées sur des lézards bipèdes, détruisirent l'essentiel des forces en fuite. Les eaux du Lysnk rougirent. Les remparts de bois des Ostforts ne purent contenir la fureur de ces ennemis surnaturels. À la nuit tombée, la présence des fortins n'était plus signalée que par des décombres calcinés. Les survivants des garnisons s'étaient éparpillés. Ralliant ceux qu'il pouvait, Oleg se dirigea vers la ville fortifiée de Volganof, où il espérait regrouper ses forces. Des messagers furent envoyés vers les provinces voisines, afin de les prévenir qu'il ne s'agissait pas d'un simple raid mais d'une invasion capable de rayer l'Ostland de la carte.

À la poursuite de von Raukov[modifier]

Parmi les ruines naquit une rumeur : le maître de la horde nordique cherchait Oleg. Après avoir franchi le Lynsk, Mortkin ordonna à ses troupes de se diviser pour traquer et tuer des von Raukov. Les démons de Kargharak occirent tous les êtres vivants de la ville de Zoppen. Bohsenfels fut assiégée par les guerriers répugnants du Seigneur Hackbile, et seule l'arrivée opportune de l'armée du Baron Beckburg de Ferlangen empêcha un autre massacre. Mais l'Ostland était en péril.

L'Ostland n'est pas seul[modifier]

Malgré les intrigues qui les divisent, les provinces et les cités-états de l'Empire savent s'unir si besoin est. LOstland étant assiégé, des armées furent levées partout dans le pays, et les routes résonnèrent du roulement des tambours alors qu'elles marchaient vers le nord. Les fleuves, artères vitales de la nation, étaient encombrés de barges amenant des troupes à l'aide de leurs frères. Mais il était trop tard pour sauver le château von Raukov. L'Effroyable Légion se dirigea vers la forteresse ancestrale dans l'espoir de capturer des membres de la famille régnante. À l'abri derrière les murs bâtis par ses ancêtres, Vassily avait espéré échapper à l'invasion, mais des tours de siège propulsées par la vapeur se dirigèrent vers les remparts, les boulets de canon rebondissant sur leurs flancs d'airain. Pareilles machines n'avaient jamais été vues dans l'Empire. Elles trahissaient l'habileté et l'ingéniosité des nains, mais elles étaient couvertes de runes immondes et de visages grimaçants. Alors qu'elles réduisaient à néant les fortifications du château, Vassily et ses partisans s'enfuirent par des passages dérobés en direction de Volganof. De tous les autres, Ivana von Raukov compris, on n'entendit plus jamais parler.

Les forces convergent vers Volganof[modifier]

Volganof était l'une des plus grandes cités de l'Ostland, mais à la différence de la capitale provinciale de Wolfenburg, elle était ceinte de murs épais garnis de tours et de créneaux.

Ce fut à Volganof que se rendirent les réfugiés, encombrant ses rues pavées. Des soldats y vinrent aussi, survivants des forts et des villes rasés. Parfois, les chiens du Chaos étaient encore à leurs trousses et les poursuivaient jusqu'aux portes de la ville. C'est ainsi que le Seigneur Mortkin eut vent de l'existence de la cité et ordonna à toutes ses armées de converger vers elle.

Aux portes de Volganof[modifier]

Les armées des envahisseurs.

Les gardes postés sur les remparts de Volganof regardaient avec une terreur grandissante les hordes du Chaos émerger de la Forêt des Ombres. Jamais les murs de la ville n'avaient été percés mais, aujourd'hui, le pérd qui menaçait la ville était d'une ampleur sans précédent.

Le noeud se resserre[modifier]

Des rumeurs de l'arrivée d'une armée du Chaos se répandirent dans la cité de Volganof. Chaque réfugié ayant passé les portes de la ville rapporta son lot d'horreurs, de barbares brûlant tout sur leur passage et de prisonniers dévorés vivants. Les survivants des bourgs de Bohsenfels et Zoppen racontèrent que des démons et des créatures difformes avaient rejoint les Nordiques, et les habitants des villes du sud annoncèrent que les hommes-bêtes s'agitaient dans la Forêt des Ombres, et que les routes n'étaient plus sûres. Les rares rescapés de Kludburgh refusaient quant à eux de raconter ce qu'ils avaient vu. Aujourd'hui, tous ces gens se pressaient dans l'enceinte de Volganof.

C'est dans cette atmosphère de désespoir que des nuages noirs commencèrent à s'amonceler au-dessus de la cité. L'obscurité devint si épaisse qu'il était presque impossible d'apercevoir les frondaisons de la Forêt des Ombres depuis les tours de guet. Quelque chose commença à s'y rassembler, car on entendit le bruit d'arbres abattus et débités, comme si une grande masse de troupes se trouvait à proximité de Volganof.

Puis, au son d'un millier de cors, le Seigneur Mortkin surgit des ombres. Il était accompagné par un démon monstrueux, une créature aux ailes de chauve-souris qui hurla un défi à l'encontre de la ville. À la gauche du seigneur du Chaos flottait un bloc arraché de la terre sur lequel se tenait le sorcier du Chaos Zakhar, maître du Conclave de l’œil Éternel. Mais malgré la présence de ces lieutenants terrifiants, tous les yeux étaient rivés sur Mortkin lui-même.

Juché sur une bête démoniaque toute de haine et bronze vivant, la forme énorme du Seigneur du Chaos était entourée par une aura de puissance si terrible qu'elle écorchait l'âme de ceux qui posaient le regard dessus. Le pouvoir qui s'accumulait en lui était tel que des flammes iridescentes dansaient aux pieds de sa monture. Nul ne doutait qu'il était le champion que Ceux-qu'il-ne-faut-pas-nommer avaient choisi. Il lança un ultimatum qui résonna longtemps dans l'air : «Livre-toi à moi, von Raukov, ou je raserai ta ville. Tous les habitants de Volganof mourront dans d'atroces souffrances, je le jure par les dieux. Tu as un jour pour te décider.» Il contempla ensuite les murs de Volganof pendant un court instant avant de faire demi-tour et de disparaître dans la brume.

Ultimatum[modifier]

Toute la cité avait été ébranlée à la vue de l'immense horde du Chaos. Nul ne doutait de la personne à laquelle Mortkin faisait allusion : Oleg von Raukov, fils du Comte Électeur et fierté de l'Ostland. La majorité des habitants refusa cet ultimatum et le fit savoir à cor et à cri, si bien que les rares couards à vouloir se plier aux exigences du seigneur du Chaos n'osèrent s'exprimer. La ténacité légendaire des Ostlanders s'exprimait ainsi plus que jamais en ces heures sombres, à tel point qu'elle réussit à convaincre Oleg von Raukov de ne pas se livrer à son ennemi. La maxime répandue en 0stland lui revint à l'esprit : Un loup à la porte est toujours un loup. Les troupes du Chaos n'hésiteraient pas de toute façon à mettre la ville à feu et à sang, car il était notoire que les loups du nord ne laissaient derrière eux que mort et désolation.

Le jour suivant, lorsque les cors de l'armée du Chaos résonnèrent de nouveau, le Seigneur Mortkin sortit de la forêt. La seule réponse qu'il obtint de la part de Volganof fut une salve d'artillerie. Chaque canon de murs tira une fois. Les flammes qui jaillirent des bouches à feu illuminèrent un bref instant l'obscurité surnaturelle qui enveloppait la ville.

À une telle distance, les boulets n'avaient que peu de chances d'atteindre leur cible et se contentèrent de disparaître dans la brume.

Mais Volganof avait donné sa réponse...

Zakhar libéré[modifier]

Le Seigneur Mortkin leva sa hache et des flammes nimbèrent sa lame. D'un geste, il ordonna aux bois de la Forêt des Ombres de dégorger leurs hordes. Les troupes du Chaos apparurent alors, tel un tapis d'insectes cauchemardesques : des tribus de barbares vêtus de fourrures, des hommes à têtes d'animaux et des légions de guerriers engoncés dans des armures infernales. Des trolls puants sortirent de leurs tanières aux côtés de minotaures et de meutes de chiens énormes et écumants. Des géants dépassaient les faîtes des arbres et écartaient les troncs de leur chemin aussi facilement qu'un humain écarte des broussailles. Le sol tremblait tandis que les compagnies se rassemblaient sous leurs bannières inscrites de runes à la gloire des dieux du Chaos.

Alors que l'armée s'immobilisait comme un seul homme, tous les yeux se tournèrent vers Zakhar. La mélopée de ses acolytes montait en puissance et lentement, l'île flottante s'éleva dans les airs. Sa masse commença à tourner lentement sur elle-même et par sept fois, le tonnerre gronda dans les nuages noirs qui s'accumulaient au-dessus d'elle. Se tenant au milieu de son conclave, Zakhar montait vers le ciel dans une aura bleue étincelante. Son rire machiavélique résonna lorsque les énergies accumulées dans les cieux convergèrent vers ses mains tendues. Lorsqu'il ne put plus contenir cet afflux de puissance, il la libéra contre les murs de Volganof sous la forme d'une boule d'énergie azur. La pierre fut vaporisée sous l'impact. À sept reprises la sorcellerie de Zakhar se déchaîna contre les remparts, ouvrant à chaque fois une brèche béante.

En avant, pour l'Ostland![modifier]

Alors que les survivants se relevaient au milieu d'un nuage de poussière, un cri de ralliement se fit entendre. Les défenseurs avaient placé tous leurs espoirs dans les remparts réputés imprenables de la ville, mais ceux-ci étaient désormais irrémédiablement endommagés avant même le début de la bataille. Alors que les hurlements de victoire de la horde résonnaient dans les airs, Oleg von Raukov se plaça dans une des brèches et s'adressa à ses hommes : «Tenez bon, hommes d'Ostland. Là où les murs font défaut, nous devons les remplacer par des soldats. Je ne les laisserai pas nous encercler dans Volganof comme des animaux pris au piège ! Qui me rejoindra pour porter le combat à l'ennemi ? Qui m'accompagnera dans ma charge ?»

Un tel courage raviva la flamme de l'espoir chez les défenseurs. Partout le long des murs, on entendit les cris de guerre des capitaines et des champions avides de se joindre à Oleg, car un Ostlander préfère toujours la mort au combat à un trépas ignominieux. C'est ainsi qu'au milieu de la pénombre, une stratégie fut hâtivement mise en place. Les murs et les brèches devaient être défendus, mais au sud, il était nécessaire d'organiser une contre-attaque pour repousser le Seigneur Mortkin.

Guerre totale[modifier]

Le siège de Volganof.

C'est ainsi que débuta la Bataille de Volganof. Aucun camp ne ferait de quartier. Des combats héroïques et des actions méprisables allaient se dérouler, et des légendes allaient naître dans le creuset de la guerre.

Le siège de la ville[modifier]

Au signal du Seigneur Mortkin, les envahisseurs s'élancèrent. Des dizaines de tribus nordiques menaient la charge en espérant se couvrir de gloire. Chacun voulait attirer sur lui l'attention des Dieux Sombres. Sur les murs, les défenseurs ne restaient pas inactifs. Les arquebusiers faisaient feu avant de passer leur arme à un homme chargé de la recharger pendant qu'ils se saisissaient d'une autre pour faire feu de nouveau. Les servants rechargeaient inlassablement leurs machines de guerre, d'autres plaçaient leurs armes face aux brèches pour repousser les assaillants à coups de mitraille.

Ce fut au niveau de la muraille sud, là où Oleg von Raukov menait la contre-attaque, que le Seigneur Mortkin fit intervenir ses meilleures troupes, là qu'il libéra la fureur de Kargharak et de ses démons. Les créatures plongèrent dans la bataille avec une fureur inextinguible pendant que Mortkin gardait en réserve les troupes d'élite de l'Effroyable Légion.

Hommes contre Démons[modifier]

Les volées tirées depuis les murs de Volganof ne parvinrent pas à stopper l'assaut des démons. Dans sa folie meurtrière, Kragharak se fraya un chemin sanglant à travers les rangs des Nordiques pour parvenir jusqu'aux murs. Des régiments entiers fuirent à la vue de cette créature ignoble et furent fauchés par ses serviteurs inhumains. Des Sanguinaires, des Démonettes et d'autres créatures atroces se jetaient contre les défenseurs. Des centaines de soldats de Volganof tombèrent face à leurs assauts meurtriers.

Derrière l'ost démoniaque suivaient des tours de siège en métal propulsées par de funestes sorcelleries. Alors que les démons balayaient tout devant eux, ces machines allaient se charger de prendre les murailles. Les tirs des Canons Apocalypse tombèrent au beau milieu de la ville et l'incendièrent. Les hommes de l'Empire étaient repoussés, mais ils refusaient de s'avouer vaincus. De braves capitaines tenaient les lignes alors que les soldats se tenaient prêts à prendre la place de leurs camarades tombés au combat. Mais nul n'avait pu survivre face à Kargharak. Les lances se brisaient sur son cuir impénétrable, et sa hache fauchait les hommes comme du blé mûr. Les guerriers battaient en retraite devant sa fureur, et menaçaient à tout moment d'être mis en déroute.

C'est à cet instant que les hallebardiers de Bechafen entrèrent dans la légende. Ayant marché depuis l'Ostermark pour venir en aide à leurs camarades, les soldats en uniforme violet et jaune arrivèrent à temps pour repousser une charge des Sanguinaires. Voyant ses serviteurs vaincus, Kargharak tourna son attention vers les hommes de l'Ostermark. Sans se laisser démonter, ces derniers présentèrent au Buveur de Sang une forêt de lames. Le démon frappa comme la foudre, sa charge envoyant voler dans les airs les corps démembrés des humains, dont celui de leur capitaine. Malgré cela, le régiment de Bechafen tint sa position et répliqua avec vigueur. Rapidement, le corps du Buveur de Sang se couvrit de plaies écarlates. Le Sergent Oberwald rassembla alors tout son courage et enfonça profondément son épée dans le torse du démon. Hurlant de rage et de douleur, Kargharak s'empara de lui et le broya de sa main nue, sa force herculéenne ne laissant du sergent qu'une pulpe écarlate méconnaissable. Mais cela ne fit qu'affermir la résolution des hallebardiers de Bechafen, qui jurèrent de venger la mort atroce de leur sergent. Ils frappèrent le démon majeur encore et encore jusqu'à ce que même sa vigueur surnaturelle soit définitivement vaincue. Emportant une poignée d'hommes dans son râle d'agonie, la bête finit par succomber.

Une lueur d'espoir[modifier]

Les défenseurs de Volganof en 2515.

Suite à la mort de leur chef, l'assaut des démons s'essouffla. Une fois de plus, la voix d'Oleg recouvrit le vacarme des combats : «À moi, hommes de l'Empire ! Ne craignez pas l'ennemi, la victoire peut encore être à nous !» Le courage des Ostlanders et de leurs alliés s'enflamma à l'écoute de ce discours inspiré. Une des monstrueuses tours de siège fut abattue et s'écrasa sur les rangs massés des Nordiques au pied des murs. Les barbares refluèrent en désordre, mais les Guerriers du Chaos ne se laissèrent pas impressionner par ce revers de fortune. Partout où ils se trouvaient, les combats tournaient irrésistiblement en faveur des forces du Chaos. L'ost démoniaque affaibli fut néanmoins repoussé et acculé autour de sa Bannière de Sang avant d'être exterminé par les Joueurs d'Épée du régiment des Taureaux Indomptables. L'élimination des démons suscita des cris de triomphe au sein de l'armée impériale, repris en choeur par les soldats qui tenaient les remparts. Pour la première fois depuis le début de la bataille, les hommes de Volganof purent espérer survivre afin de contempler à nouveau la lumière du soleil.

L'Effroyable Légion[modifier]

Le Seigneur Mortkin décida qu'il était temps d'intervenir. Lentement, l'Effroyable Légion se mit en branle sous ses bannières de gueules et de sable.

Les Pillards en Fer Noir étaient invulnérables sous leurs épaisses armures. Les Faucheurs Écarlates maniaient des haches énormes qui coupaient en deux un homme chaque fois qu'elles s'abattaient. Les murs de Volganof tremblèrent lorsque les Juggernauts des Chevaliers d'Airain se lancèrent au galop. Skulex le Grand se joignit au massacre en incinérant les hommes d'Ostland de son souffle ardent.

Tandis que ses troupes étaient laminées par cette contre-attaque du Chaos, Oleg von Raukov était incapable d'empêcher leur fuite. Elles battirent en retraite vers la sécurité relative des murs. Le jeune Grand Maréchal n'eut d'autre choix que d'essayer de ralentir l'ennemi aux côtés des Taureaux Indomptables. Grâce à cette valeureuse action d'arrière-garde, de nombreux régiments purent regagner la ville.

Retour dans les murs[modifier]

Finalement, seuls les Taureaux Indomptables restèrent à l'extérieur des murs, et furent forcés de refluer peu à peu vers la brèche. Par deux fois les Pillards en Fer Noir les chargèrent, et par deux fois ils furent repoussés après de violents combats. La lame offerte par la Reine de Glace de Kislev à Oleg rayonnait d'une lumière bleutée dans la pénombre. Épuisés mais invaincus, les Joueurs d'Épée attendaient la vague suivante.

C'est alors que les hordes s'écartèrent et que les défenseurs comprirent l'origine de cette pause dans les combats. Le Seigneur Mortkin était arrivé à la tête des Faucheurs Cramoisis. Leur regard luisait d'un désir de meurtre alors qu'ils prenaient place dans la ligne de bataille. Le Seigneur Mortkin se fraya un passage à travers la mêlée jusqu'à Oleg von Raukov Ce dernier avals com6attu toute la fournée, mais il ne fléchit pas et se porta à la rencontre de son adversaire.

Par trois fois, la lame d'Oleg vint frapper le Seigneur Mortkin, mais il était écrit que le maître de l'Effroyable Légion ne tomberait pas sous des mains mortelles. Après avoir essuyé imperturbablement les coups de son adversaire, Mortkin leva son arme et l'abattit avec une telle force qu'elle aurait pu terrasser un géant. Bien que mortellement blessé, Oleg tenta de se relever, mais le pied du seigneur du Chaos le maintint au sol avant que sa lame ne vienne l'achever. Pendant quelques instants, un silence de mort plana sur le champ de bataille, puis les sons de cors se firent entendre au loin.

La Reiksguard arrive[modifier]

Surgissant de la Forêt des Ombres par la Sorgenweg au son de nombreux cors et sous les cris de «Pour l'Empereur !», la Reiksguard déboula sur le champ de bataille. Les chevaliers en armure étincelante piétinèrent plusieurs hordes de barbares en sortant des bois avant de former leur ligne de bataille. On pouvait voir à leur tête Kurt Helborg, le Grand Maître de l'Ordre et Reiksmarshall de l'Empire. À ses côtés galopait Ludwig Schwarzhelm, porte-étendard personnel de l'Empereur dont la bannière flottait fièrement au vent. Enfin, on reconnut la silhouette sombre de Valmir von Raukov, le Comte Électeur de l'Ostland, dont les yeux brillaient d'une haine farouche.

La puissance incarnée[modifier]

Le Seigneur Mortkin se tenait au-dessus du corps brisé d’Oleg von Raukov et l'observait silencieusement. Oleg avait été la fierté de son père et s'était battu avec courage contre un ennemi qu'il savait invincible. Au loin, les cors de la Reiksguard résonnaient clairement, comme les voix dans sa tête le lui avaient annoncé. Elles l'avaient prévenu de la venue de ces renforts, et il avait gardé en réserve les hardes d'Ul-Ruk le Rouge pour les contrer, même s'il n'était pas sûr que les rejetons du Chaos seraient assez disciplinés pour lui obéir. Il n'avait plus qu'à donner l'ordre aux hommes-bêtes de sortir des bois, et la victoire serait sienne. Il sentit le pouvoir parcourir ses veines, les vents de magie l'investissant jusqu'au plus profond de son être, à tel point qu'une aura de puissance irradiait littéralement de lui. Il savait que ce n'était que le début de la véritable bataille. Une immense armée de démons s'assemblait déjà au niveau du cercle polaire en empruntant le portail entre les mondes. Des centaines de tribus se rassemblaient pour marcher vers le sud et lui, le Seigneur Mortkin, était celui que les dieux avaient choisi pour accomplir leur oeuvre. En dépit de cela, tout était clair dans son esprit. Il avait accompli sa vengeance. Sa saga était terminée. Le Seigneur Mortkin avait relevé tous les défis. Il avait entendu des centaines de milliers de voix scander son nom. Il ne souhaitait plus désormais que se perdre dans l'oubli. Il laissa tomber sa hache, puis lentement, il retira son casque avant de le laisser tomber sur les piles de cadavres autour de lui. Il parla alors d'une voix grave que tout le monde entendit : « Le wergild a été payé. Que Volganof brûle pour mon village d'Ulfennik que je ne reverrai jamais. C'est ici que se termine ma saga. Je choisis librement de mourir aujourd'hui en humain, afin de rejoindre enfin les halls de mes pères ».

Une fois ce serment proféré, l'aura qui entourait le Seigneur Mortkin s'étiola. Peut-être les dieux reprenaient-ils les présents qu'ils lui avaient accordés ? Les Faucheurs Cramoisis se ressaisirent trop tard de leur étonnement pour sauver leur maître, et celui-ci fut emporté dans le tourbillon des combats.

L’intervention d’Ul-Ruk le Rouge[modifier]

Le Seigneur des Bêtes Ul-Ruk le Rouge avait attendu dans les vois un signal qui n’était jamais venu. Enragé par cette attente insupportable, il ordonna à ses hardes d’attaquer la ville. C’est n’est qu’en pillant Volganof, en abattant ses murs et en dévorant ses habitants que les hommes-bêtes pourraient calmer leur colère et leur frustration. Ils jaillirent des bois, et leurs attaques firent pencher une nouvelle fois la balance en faveur de envahisseurs. Les défenseurs furent repoussés de plusieurs brèches et la cité fut mise à feu et à sang. Les rues rougirent lorsque les hommes-bêtes assouvirent leur courroux sur tous ceux qui croisaient leur chemin, qu’il s’agisse d’hommes de l’Empire ou du nord.

Où est tombé le roi ?[modifier]

Enragés par la mort d’Oleg von Raukov, les Taureaux Indomptables l’avaient vengé et tué le Seigneur Mortkin en profitant de l’hésitation des Faucheurs Cramoisis. Mais une fois que ces derniers eurent repris leurs esprits, ils se jetèrent de nouveau dans la mêlée avec une fureur renouvelée et abattirent tous ceux qui se dressaient entre eux et le corps de leur maître. Ils se taillèrent un chemin à travers les troupes impériales et formèrent un cercle autour du cadavre du Seigneur Mortkin. Les survivants des Taureaux Indomptables jetèrent leurs épées et s’enfuirent, et nul n’osa plus s’avancer pour contester aux guerriers du Chaos le corps de leur maître. En dépit de la pluie de boulets et des tirs d’arquebuses, ces derniers emportèrent le corps à l’intérieur des murs de Volganof pour lui rendre hommage.

La charge de la Reiksguard[modifier]

Sur ordre de l’Empereur, la Reiksguard avait progressé à marche forcée vers le nord pour porter secours à l’Ostland. Lorsqu’il vit la taille de la horde devant lui, Kurt Helborg donna le seul ordre qu’il pouvait envisager : « Chargez ! » Avant de pouvoir atteindre la marée d’envahisseurs : les démons survivants du premier assaut, le Seigneur Hackbile et son armée de la Peste, et d’innombrables barbares avides de prendre part au massacre et au pillage de la ville. Les chevaliers plongèrent dans cette multitude, frappant de taille et d’estoc jusqu’à parvenir aux ruines de l’enceinte sud. C’est là que les attendait leur plus terrible défi.

Les Juggernauts de métal des Chevaliers d’Airain fulminaient et raclaient furieusement le sol en attendant les ordres de leurs cavaliers. Kurt Helbog prit l’initiative et ordonna à ses hommes d’abaisser leurs lances et de se préparer au choc. La charge des deux escadrons fit trembler le sol, tout comme le combat titanesque qui s’en suivit. Nombreux furent ceux à tomber sous les lames ou à finir piétiner sous les sabots mais au final, ce fut le courage de Ludwig Schwarzhelm, de Kurt Helborg et de Valmir von Raukov qui firent la différence. Les Crocs Runiques et l’Épée de Justice taillèrent impitoyablement l’ennemi, si bien que pas un seul n’en réchappa.

Suite à la destruction des Chevaliers d’Airain, les envahisseurs encore présents sur le champ de bataille perdirent toute espoir de victoire. Les combats à l’intérieur des murs de Volganof étaient encore violents, mais les troupes qui n’avaient pas pénétré dans la ville commencèrent à refluer en désordre vers la forêt. Cependant, cela ne signifiait pas que la cité avait été sauvée, loin de là.

Le bûcher funéraire du seigneur déchu[modifier]

Alors que le dernier acte se jouait sur la plaine qui entourait la ville, les affrontements à l’intérieur des murs redoublèrent de violence. Des bandes de guerre écumaient les rues tandis que les défenseurs acculés tentaient d’ériger des barricades de fortune. En dépit de leurs efforts, les assaillants étaient trop nombreux et mirent la cité à feu et à sang. Les habitants et les soldats de la ville essayèrent alors d’échapper au massacre en se repliant vers les portes et la relative sécurité de la plaine tenue par le reste des troupes impériales.

Pendant des heures, les Faucheurs Cramoisis affrontèrent les soldats de l’Empire, les hommes-bêtes et les nordiques qui les accusaient de les avoir trahis. Ils ne tentèrent pas de sortir de la ville alors même que les flammes consumaient la moindre maison. Finalement, les grandes tours et les murs réputés imprenables s’effondrèrent dans un grondement apocalyptique et l’incendie engloutit tous ceux qui se trouvaient encore à l’intérieur des murs. C’est ainsi que la destruction de la ville servit par la même occasion de bûcher funéraire aux derniers membres de l’Effroyable Légion et à leur seigneur.

Épilogue[modifier]

Volganof brûla pendant trois jours et trois nuits, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que des ruines et des poutres calcinées. Un campement fut installé à quelques kilomètrse de l’ancien emplacement de la cité. Le soleil était revenu, mais il était régulièrement caché par les vols de charognards qui tournoyaient au-dessus du champ de bataille. Leur festin fut tel qu’aujourd’hui encore, les corbeaux et les freux qu’on croise dans la Forêt des Ombres sont nombreux, énormes et inhabituellement peu farouches.

De l’ennemi, on ne captura presque aucun prisonnier, à l’exception de quelques survivants trop gravement blessés pour s’enfuir. Aucun pitié ne leur fut accordée. On raconte que le Seigneur Hackbile et son armée se frayèrent un chemin à travers les rues de Volganof avant de s’échapper par les brèches au nord et de s’enfuir vers Kislev. Quelques tribus de barbares se joignirent à eux, mais la plupart furent décimées par l’épuisant voyage de retour et les clans nomades avides de se venger de leurs exactions. Les hommes-bêtes, une fois rassasis de chair humaine, retournèrent dans la forêt pendant que l’incendie dévorait la ville. Nombreux sont ceux qui prient encore aujourd’hui pour que ce soient les flammes qui aient pris la vie de leurs proches, et non pas les bêtes de la forêt. Suite à ces évènements, le nom d’Ul-Ruk le Rouge fut maudit par des générations d’Ostlanders.

Le retour de Valmir von Raukov fut amer. Ses forts étaient en ruine et ses terres ravagées. Il pleura ouvertement à l’annonce de la mort de sa femme et de la destruction de sa demeure ancestrale. Mais on dit que c’est la disparition de son fils préféré qui l’affligea le plus. Depuis ce jour, Valmir est inconsolable. Vassily, quant à lui a été retrouvé inconscient dans les ruines. Il a fini par récupérer de ses blessures mais n’a pas gagné le pardon de son père.

Avant de ramener les survivants de la Reikguard à Altdorf, Kurt Helborg, fit le tour du campement débordant de blessés et de réfugiés. Il se tourna vers son frère d’arme et ami Ludwing Schwarzhelm. « Je ne sais que penser, Ludwig. Je ne crois pas que notre arrivée ait permis la victoire, pour peu qu’on puisse appeler victoire un tel massacre. Si leur chef n’avait pas abandonné le combat, je ne pense pas que nous aurions pu l’emporter. Il avait son triomphe à portée de main, mais il l’a délaissé. Pourquoi ? »

Ludwig, déjà peu loquace d’ordinaire, ne dit rien, car il pensait la même chose que Kurt. Même s’ils n’en avaient pas parlé auparavant, ils savaient tous deux que si l’ennemi ne s’était pas divisé, il aurait pu aller jusqu’à menacer Altdorf. Après une longue pause, il finit par s’exprimer : « Peut-être que finalement, Mortkin n’était pas comme ces créatures. Peut-être n’était-il qu’un homme ? »

« Quoi qu’il en soit, reprit Kurt en tentant d’oublier ce fait troublant, nous allons pouvoir profiter d’un repos bien mérité. Je doute que les terres du nord s’agitent de nouveau avant un long moment après ce qu’il s’est passé ici ». Le futur allait lui donner tort...

Source[modifier]

  • Livre des Règles v8 (grand format) p452-477