Alchimie
- Le monde physique est un monde de choses tangibles. Le monde magique est un monde d’énergies pures. Nous appelons l’application de l’énergie magique sur les objets tangibles "sorcellerie". Certains utilisent et manipulent les énergies magiques à des fins triviales sans participer à la recherche du savoir. Ce sont des vulgaires, à peine mieux que des charlatans. Certains cherchent à connaître la nature de la magie. On les appelle sorciers. D’autres cherchent à comprendre le monde physique. Ce sont les philosophes naturalistes. Les alchimistes sont ces philosophes naturalistes qui mettent à contribution les énergies de la magie dans leur quête du savoir.
- - extrait de l'Introduction aux Rudiments d’Alchimie, par Achim Hase
Les Alchimistes commencent par l’apprentissage, tout comme les sorciers. Quand ils sont prêts, ils vont poursuivre leur carrière dans une des universités. Dans la plupart des universités de l’Empire, l’Alchimie est considérée comme un sujet sérieux et légitime. De plus, presque tous les collèges magiques de l’Empire enseignent cette matière, même si c’est rarement de manière approfondie, et cela parce que les Alchimistes sont des philosophes qui tentent, à travers la Magie, de découvrir les secrets du monde naturel. Rudiments d’Alchimie est le livre de référence de toutes les universités, et cet ouvrage représente la base des connaissances de presque tous les Alchimistes.
Il existe une différence importante entre les Alchimistes et la plupart des autres magiciens : la façon dont la population les considère. Comme leurs travaux magiques se font derrière des portes closes et qu’ils produisent non pas des effets mais des substances - souvent des substances non magiques aux usages pratiques - ils éveillent moins de peurs et de haine que leurs collègues d’autres spécialités. Les gens pensent aussi - à raison - qu’ils risquent moins d’être contaminés par le Chaos. Malgré tout, les Alchimistes ne sont généralement pas très appréciés, et peu de gens choisiraient librement de vivre à côté d’un de leurs laboratoires, en raison des odeurs étranges et des explosions occasionnelles ; en tout cas, ils sont moins susceptibles d’être surveillés par les Répurgateurs, Templiers et autres individus soupçonneux.
Sommaire
Étude de L'Alchimie[modifier]
- Un Alchimiste cherche à comprendre le monde naturel, à découvrir tout ce qui est à découvrir et à en dévoiler tous les secrets. Les Alchimistes partagent aussi leur connaissance avec les autres chercheurs authentiques, plutôt que de l’accumuler sans rien en faire.
- - extrait des Rudiments d’Alchimie
Comme la plupart des formes de Magie, l’Alchimie est enseignée par un système d’apprentissage. Toutefois, en raison de la nature intensive de la recherche alchimique, un maître peut souvent s’occuper de plusieurs apprentis en même temps. Cela entraîne parfois des situations où les étudiants les plus doués bénéficient de l’enseignement du maître, tandis que les moins compétents passent leur temps à gratter le matériel de verre taché, à concasser des minerais pour la distillation suivante et à exprimer leur ressentiment en marmonnant tout bas. Selon le maître et les élèves, l’apprentissage peut durer de deux à vingt ans.
Les Alchimistes qui restent dans le monde de la recherche passent leur temps à enseigner et à étudier, comme n’importe quel autre universitaire. Ils ne se salissent pas les mains en recommençant le même processus encore et encore pour produire des composants utiles : en cas de besoin, ils laissent ces tâches à leurs apprentis. Ils préfèrent réserver leurs expériences à la confirmation de leurs théories.
Pour conserver un rôle actif et respecté dans leur communauté, les Alchimistes doivent se livrer à de nouvelles recherches et tenir leurs collègues informés de ce qu’ils découvrent en rédigeant des articles ou des livres. Parfois, la publication d’une théorie entraîne une grande controverse. Un Alchimiste de Nuln peut écrire un article dans lequel il affirme avoir découvert un nouveau composé, et un confrère d’Altdorf répondra par le même biais, pour réfuter cette revendication en déclarant qu’il s’agit simplement d’un alun de potassium, fabriqué d’une nouvelle manière. Puis un Alchimiste de Carroburg va signaler que le nouveau composé possède des propriétés ignifugeantes qui n’avaient pas été remarquées jusque-là. Et quelque chose d’utile sortira finalement de cette découverte.
Les Alchimistes se réunissent régulièrement en séminaire, généralement dans une des universités ; c’est l’occasion de faire des lectures des articles récents et de discuter des théories et des découvertes nouvelles. Il peut y avoir de graves disputes sur la nature exacte et les implications des découvertes, le nombre et la forme des alambics nécessaires ou pour déterminer si tous les métaux sont vraiment composés d’un mélange de soufre et de mercure dans des proportions variables. La communauté universitaire est systématiquement divisée par au moins trois sujets, et l’opinion qu’en a une personne détermine souvent si un autre Alchimiste accepte de simplement lui parler. « Seul un imbécile pourrait croire la théorie de Schrœdinger sur les catalyseurs. J’ai mieux à faire que de discuter avec ce genre d’individu. »
Certains Alchimistes excentriques préfèrent s’installer dans leur coin pour travailler et étudier sans être supervisés par un mécène ou une université. Ils affirment presque toujours être juste motivés par le seul désir de développer leurs connaissances, et leur dégoût des rivalités dans les structures organisées. C’est vraiment le cas pour certains ; les autres travaillent seuls et ne font pas de publication parce qu’ils veulent garder pour eux leurs découvertes, préférant parfois que leurs collègues ignorent le thème de leurs études. Ces solitaires peuvent perdre contact avec leurs confrères, ne publiant jamais rien, ne répondant ni aux articles des autres ni aux convocations. Certains sont tellement plongés dans leurs recherches qu’ils deviennent un peu fous, mais on peut dire la même chose de tous les savants, ceux qui sont versés dans la Magie en particulier.
Les Alchimistes[modifier]
- N’est-il pas incontestable que le rêve avoué de tout alchimiste est la Vraie Transmutation ? Nous constaterons certainement que la route menant à ce noble but nous oriente vers la purification des métaux, car si nous parvenons à purifier suffisamment un métal, ne va-t-il pas se rapprocher et ressembler à la forme idéale la plus pure du métal, c’est-à-dire l’or ? Et chaque ouvrage ne devrait-il pas être orienté vers cette fin, et la recherche de l’Alkaest, le Solvant Universel ?
- - extrait de De l’Anoblissement des Métaux Vils
De nombreux Alchimistes en activité s’aperçoivent qu’il existe un marché lucratif : la préparation de composés destinés à la vente, et se laissent distraire de leurs études. Une fois qu’ils ont pris cette voie, leurs laboratoires ressemblent plus à des "usines" qu’à des lieux de recherche, et ils se désintéressent généralement du noble but qu’est la découverte de la nature de l’univers physique. Souvent, ces Alchimistes travaillent à plein temps pour un employeur. Il peut aussi bien s’agir d’une personne que d’une organisation.
Ces Alchimistes loueront hypocritement le principe de l’expérimentation et de la découverte, mais préfèrent gagner leur vie en surveillant le centre de production de leur commanditaire : fabrication de poudre à canon et d’explosifs militaires, collaboration avec des métallurgistes pour le raffinage des minerais et la création de nouveaux alliages, composition d’élixirs destinés à la vente ou création de produits chimiques destinés à l’usage domestique. Ces Alchimistes travailleurs, les plus courants, sont méprisés par leurs collègues plus intellectuels.
Certains Alchimistes se laissent entraîner dans des organisations plus sinistres, distillant des narcotiques puissants, des drogues et des poisons pour des maîtres clandestins. Quelques-uns se présentent comme Alchimistes producteurs, mais ce n’est alors qu’une façade derrière laquelle ils poursuivent des recherches secrètes, sachant que leurs collègues ont cessé de les prendre au sérieux. Il ne sort généralement rien de bon de ce type de recherche.
Des Alchimistes sont embauchés par de riches nobles espérant profiter des fruits de leurs recherches. Ces employeurs leur construisent des laboratoires et financent leurs expériences dans l’espoir d’obtenir des richesses ou la vie éternelle. Parfois, les relations entre ces deux personnes dureront des années. Dans d’autres cas, le gentilhomme perdra patience ; toujours, selon l’Alchimiste, alors qu’il était à deux doigts de réussir. De bonnes relations s’établissent généralement quand l’Alchimiste est prêt à produire de la poudre à canon et du savon pour son patron, tout en entretenant l’espoir qu’il va réussir à fabriquer de l’or ou l’Élixir de Vie.
Tous les Alchimistes doivent obtenir une licence de l’université qui a assuré leur formation, avant d’être autorisés à pratiquer. Comme ils produisent avec une régularité alarmante des vapeurs toxiques ou des explosions, de nombreuses autorités hésitent à les laisser s’installer dans une zone urbaine, quel que soit le nombre de licences dont ils disposent.
Quelques Alchimistes ont abandonné le principe de l’étude du monde naturel et se servent des théories et des symboles alchimiques pour évoquer des questions mystiques. Ils utilisent le langage technique de l’Alchimie pour discuter du fonctionnement intérieur de l’esprit, et peuvent pérorer pendant des heures sur « l’Alkaest de l’Expérience Humaine purifié dans l’Alambic de la Destinée » auprès de ceux qui veulent bien les écouter. Ils sont universellement méprisés par tous les autres Alchimistes. Dans certains cas, ils deviennent si détestés qu’ils sont accusés de s’être tournés vers le Chaos et sont dénoncés aux Répurgateurs.
Les Apothicaires[modifier]
- « Deux doses d’alcool, une dose de poudre de dent d’ours et une dose de baies de jonc visqueuses. Infuser les éléments solides jusqu’à ce que des bulles apparaissent, puis faire bouillir l’alcool. Cela augmentera la force de votre bras pendant une bonne heure, si vous pouvez supporter les crampes. »
- - Gottfried, Apothicaire
Si le Médecin prescrit les remèdes de ses patients, c’est l’Apothicaire[1] qui se charge de les concevoir. Spécialiste des minéraux, substances chimiques et sels dérivés de matières organiques, l’Apothicaire mélange des poudres que l’on prend avec du vin, des onguents que l’on applique sur les blessures infectées et des encens médicinaux censés chasser les vapeurs délétères. La loi leur permet de prescrire des remèdes contre les maux mineurs, comme un rhume ou un mal de ventre, mais peu le font, car les Médecins n’apprécient guère ce genre de concurrence. En effet, pour beaucoup moins cher qu’un Médecin, l’Apothicaire va tenter de soigner ses patients en manipulant les quatre humeurs vitales du corps avec des composés chimiques. La Guilde des Apothicaires étant l’une des guildes les plus faibles du Vieux Monde, celle-ci est mise sous pression constante par la Guilde des Médecins, plus puissante, qui s’applique à contrecarrer cette concurrence déloyale en obligeant les Apothicaires à pratiquer un rabais important lorsqu’ils vendent leurs marchandises aux Médecins. Le Collège Doré surveille également les boutiques des Apothicaires, afin de s’assurer qu’ils ne barbotent pas dans la vraie alchimie.
Les Apothicaires sont respectés par le culte de Shallya, qui soutient l’idée de médicaments abordables pour tous. Malheureusement, cette bonne volonté se traduit rarement par une influence politique, car les Shalléens sont peu enclin à s’élever contre la Guilde des Médecins. Il va sans dire que beaucoup d’Apothicaires poursuivre des études universitaires durant leur temps libre, dans l’espoir d’éventuellement obtenir une adhésion dans les deux Guildes, et bien que certains Apothicaires évoluent vers une carrière médicale plus poussée, d’autres succombent à l’appât du gain et vont même jusqu’à nuire à autrui, complétant leurs maigres revenus grâce à la vente de drogues illégales et de poisons. Ainsi, certains Apothicaires donnent à leurs clients des drogues en guise de médicaments, les obligeant ainsi à revenir et à payer toujours plus cher pour satisfaire leur dépendance. Enfin, d’autres louent leurs services d’empoisonneurs, partageant ainsi les profits avec la veuve éplorée ou l’héritier du défunt.
Toutefois, un Apothicaire qui se fait prendre risque l’expulsion de la Guilde, en plus des procédures judiciaires. Cependant, beaucoup de clients riches et influents utilisent ces produits du marché noir, et une menace ou un pot-de-vin de l’un d’entre eux peut convaincre la Guilde des Apothicaires de regarder ailleurs lorsqu’un de ses membres transgresse la loi.
Les Objectifs de l’Alchimie[modifier]
- Le véritable but d’un Alchimiste est de découvrir la Pierre Philosophale : celle qui transformera le plomb en or et donnera la vie éternelle.
- - extrait de De Lapis Philosophorum
Vraie Transmutation[modifier]
Les Alchimistes spécialisés dans la Vraie Transmutation étudient la nature, la purification et la production des métaux rares, l’or en particulier. C’est un domaine fort étroit, dans lequel le moindre soupçon d’avancée fait beaucoup de bruit et où les rumeurs de réussite des uns et des autres ne cessent de circuler. Si l’un d’eux fait une découverte utile n’ayant aucun lien avec la Transmutation, il en laisse l’exploitation à des Alchimistes généralistes, préférant poursuivre sa quête du grand secret.
Le Solvant Universel[modifier]
Les Alchimistes qui recherchent l’Alkaest ou Solvant Universel, procèdent à la purification et à la production d’acides et de bases, car ils tentent de raffiner la substance capable de tout dissoudre. Les spécialistes de ce domaine ont souvent une meilleure compréhension de la chimie pure que leurs collègues. Il est très impoli de demander à un Alchimiste spécialisé dans l’Alkaest dans quoi serait conservé ce produit s’il était un jour découvert.
L’Élixir de Vie (ou Panacée)[modifier]
Les Alchimistes qui recherchent l’Élixir de Vie affirment s’intéresser aux secrets de la vie éternelle et de la bonne santé, et se spécialisent dans la minéralogie et dans la création de nouvelles potions. Ils se concentrent aussi sur la distillation et sur le travail des alcools. Parfois, ils deviennent Médecins ou travaillent en étroite collaboration avec les guérisseurs.
Combustibles et Explosifs[modifier]
Ce domaine couvre la production de poudre à canon, feux grégeois et autres explosifs, et c’est celui avec lequel la majorité des gens associent d’abord les Alchimistes. Les spécialistes de ce domaine sont toujours très demandés et ils trouvent facilement du travail. Ils peuvent toutefois se retrouver aussi sur les listes officielles de gens qu’il faut surveiller de près : de telles compétences sont toujours trop demandées par les dissidents.
Potions et Élixirs[modifier]
De même que l’Alchimie pure utilise des produits chimiques, de nombreux Alchimistes produisent et vendent des potions dans la composition desquelles entrent des ingrédients magiques. Généralement, les Alchimistes en quête de l’Élixir de Vie sont ceux qui créent les nouveaux types de potions, mais leurs collègues moins doués ou moins désintéressés peuvent tirer de bons revenus de la fabrication et de la vente de ces potions (ou, s’ils n’ont vraiment aucun talent, de la fabrication de liquides au goût immonde qu’ils affirment être des potions).
Travail du Métal[modifier]
Tous les Alchimistes rêvent de découvrir le secret de la Vraie Transmutation, mais les plus réalistes savent que leurs chances sont minces. Ces pragmatistes préfèrent utiliser leurs compétences pour améliorer l’affinage des métaux et pour créer de nouveaux alliages plus légers et plus résistants, destinés aussi bien à l’amélioration des lames d’épée que des engins de siège. Les meilleurs d’entre eux sont le plus souvent au service de l’armée de l’Empire ou des forces locales d’un Comte Électeur, et ils sont grandement estimés.
Pigments, Teintures et Produits Caustiques[modifier]
Certains Alchimistes travaillent pour l’industrie textile et produisent des couleurs pour les tissus et des fixateurs. Ces derniers sont généralement à base d’alun. La composition des différentes teintures est tenue secrète et les Alchimistes cherchent constamment à créer de nouvelles couleurs à partir de végétaux et de produits chimiques. La compétition entre les divers fabricants de tissus est intense. La découverte d’un éclat particulier ou d’une teinture inhabituelle peut inciter d’autres marchands à tenter de voler la formule, voire de kidnapper l’Alchimiste qui l’a inventée ! D’autres Alchimistes méprisent cette spécialité, mais c’est un vaste domaine de recherches car chaque nouvelle couleur de teinture peut rapporter beaucoup d’argent.
Pesticides et Désinfectants[modifier]
Il existe de nombreux parasites qui font le malheur des gens, et les Alchimistes peuvent obtenir de bons revenus, juste en se concentrant sur les méthodes permettant de se débarrasser des rongeurs, de la pourriture sèche, des parasites des cultures, des puces et des poux. Certains se font embaucher pour fabriquer des poudres et des potions alchimiques permettant d’éliminer la vermine et les champignons, d’autres font de la recherche pour améliorer ces produits. Le problème avec la mort aux rats, ce n’est pas de produire un poison actif, mais d’en fabriquer un que le rongeur trouve appétissant. Les spécialistes de ce domaine sont mal vus par leurs collègues. Tous peuvent raconter comment des individus louches leur ont proposé d’importantes sommes d’argent pour fournir certains poisons. Aucun n’admettra jamais avoir accepté.
Fabrication de Savon[modifier]
Cette activité est considérée comme indigne de toute considération par les Alchimistes universitaires, mais beaucoup de leurs collègues travailleurs trouvent très rentable de produire des savons de haute qualité à partir de potasse ou de soude, de graisse animale et de parfums. En période de vaches maigres, même de savants Alchimistes très sérieux se sont parfois abaissés à produire du savon pour avoir de quoi vivre, tout en sachant qu’ils seraient la risée de tous si leurs collègues l’apprenaient.
Le Laboratoire[modifier]
- Honorables Messires du Conseil de la Ville de Carroburg,
- Je dois protester vigoureusement contre l’avis d’expulsion que vous m’avez envoyé concernant ma maison et mon laboratoire de la Place du Tanneur. Je loue la maison nommée "La Loge de l’Alchimiste", occupée par des Alchimistes depuis des générations, depuis plus d’un an, sans incident. J’ai payé l’intégralité de mes taxes. Vous affirmez ne plus vouloir d’Alchimistes qui vivent ou travaillent à l’intérieur de la cité, pour des raisons de "sécurité générale". Je m’empresse de vous assurer que vos craintes sont sans fondement.
- Pendant toutes les années où j’ai exercé cette profession, je n’ai jamais produit d’explosion dont les effets se sont fait sentir en dehors des murs de ma propre maison. S’il est arrivé une fois que quelques fumées ont provoqué de légères nausées chez certains voisins, elles se sont rapidement dissipées et j’ai proposé de leur vendre des potions curatives à un prix extrêmement réduit. Depuis, j’ai fait installer une cheminée - à mes propres frais - mesurant 6 m de plus que le toit le plus proche. En outre, il a été communément noté qu’avoir un Alchimiste dans sa localité réduit de manière importante la prolifération des parasites. Certaines personnes peuvent se plaindre de l’odeur, mais comme le remarquaient beaucoup de mes collègues, ceux qui se plaignent sont souvent aussi les meilleurs clients.
- Je vous prie sincèrement de bien vouloir reconsidérer votre décision.
- Sincèrement vôtre,
- Suldrek l’Alchimiste
Les Alchimistes ont besoin d’un laboratoire dans lequel ils peuvent expérimenter ou préparer leurs potions et leurs distillations. Loin de son atelier, l’Alchimiste est limité à ce qu’il peut préparer à l’avance et emporter. Beaucoup d’entre eux ne quittent leurs locaux qu’à contrecœur et vivent pratiquement dedans. En fait, certains le font effectivement ou, du moins, dans de petites pièces adjacentes.
La plupart rêvent d’avoir leur propre laboratoire bien équipé, mais très peu peuvent se permettre un tel luxe. Certains s’attachent à une université, où ils partagent un laboratoire de bonne qualité avec des collègues, mais cela entraîne souvent des disputes et des accusations de sabotage, et parfois - comme dans le cas de la querelle entre Gerber et Grafstrorm à Middenheim - on voit des Alchimistes éclater de manière inattendue dans des lieux publics.
D’autres ne cessent de voyager, tentant de trouver un mécène suffisamment riche et crédule pour financer leurs expériences. Ces Alchimistes vagabonds possèdent généralement une carriole, chargée de tous les équipements qu’ils ont accumulés au fil des ans. Ce véhicule peut être transformé en laboratoire de voyage dans un minimum de temps. D’autres ont pour seuls biens les vêtements (roussis) qu’ils ont sur le dos, ayant été contraints de fuir un commanditaire irrité après un accident malheureux.
Certaines villes ont adopté une réglementation interdisant la pratique de l’Alchimie dans leur enceinte. Bien que les Alchimistes l’admettent rarement, cette réglementation est pleine de bon sens dans les quartiers urbains très peuplés. Dans les cités où les magiciens et leurs fidèles ont une forte influence sur le conseil local ou sur le dirigeant, comme la Guilde des Magiciens et des Alchimistes de Middenheim, les chercheurs sont généralement autorisés à travailler en ville. Dans d’autres lieux, ils peuvent être contraints de faire leurs expérimentations dans les bas quartiers, en secret, voire en dehors des murs de la ville où les odeurs et les feux ne peuvent guère faire de mal.
Les Alchimistes qui vivent à la campagne sont très rares, en raison de la difficulté de se procurer les fournitures nécessaires, mais aussi parce qu’ils risquent plus d’être accusés par des paysans de gâter les récoltes ou d’effrayer le bétail. La différence entre la Pourriture de Neiglish et l’empoisonnement accidentel de la nappe phréatique du village importe peu aux paysans malades : l’un et l’autre sont considérés comme maléfiques et risquent d’entraîner le lynchage de la personne jugée responsable, que ce soit un Démoniste ou un Alchimiste.
La plupart des Alchimistes préféreraient concevoir leurs laboratoires ; malheureusement, seuls les plus riches en ont l’occasion. L’organisation des laboratoires universitaires est généralement la même depuis des générations. Certaines villes possèdent des maisons d’Alchimistes, bâties des décennies plus tôt pour quelqu’un mort depuis longtemps et qui sont ensuite transmises de praticiens à praticiens. Parfois, les Alchimistes n’ont l’occasion de concevoir un laboratoire que lorsque le précédent explose et qu’il doit être entièrement reconstruit.
Les laboratoires sont généralement des salles longues et bien éclairées. Certains possèdent des rangées de fenêtres et, parfois, des lucarnes pour laisser entrer le plus de lumière possible et pour évacuer les importantes vapeurs toxiques qui envahissent régulièrement les locaux. L’image stéréotypée de l’Alchimiste travaillant dans une cave sombre est totalement fausse, car ce serait bien trop dangereux et seuls de sombres desseins pourraient justifier un tel risque, bien sûr. On y trouve toujours des tables de travail et au moins un fourneau. S’il n’y a qu’un fourneau, il est toujours du type "double", permettant de chauffer les métaux devant être purifiés. Un laboratoire bien conçu dispose d’une bonne ventilation, mais ne perd jamais son odeur chimique désagréable caractéristique.
Les laboratoires disposent généralement d’étagères chargées du matériel alchimique. Généralement en verre ou en céramique, cet équipement est fabriqué par l’utilisateur en personne ou spécialement commandé à un artisan qualifié. Il comprend, entre autres : creusets de terre, soufflets, chaudrons de cuivre et de bronze, collection de distillateurs, mortiers et pilons, un alambic au moins, un bassin d’eau et un bassin de cendres, une lampe extrêmement puissante, des plats, vases à bec, bocaux, fioles, filtres, tamis, une poche de fonderie, des baguettes à mélanger et des pinces de tailles diverses. On y trouve également des bouteilles de verre renfermant des produits chimiques, sous forme de liquides, d’onguents et de poudres. Bien sûr, pour un Alchimiste travailleur, cette énumération ne constitue que l’équipement strictement minimum.
En outre, tous les laboratoires disposent d’une étagère remplie de livres et de copies des dernières publications, généralement installée très haut sur le mur pour être le plus loin possible des éventuels incidents. Tous ces livres sont manuscrits, car ils représentent un marché trop limité pour justifier le coût de l’impression. Ce sont des volumes rares qui peuvent se vendre des centaines de couronnes. Parmi les ouvrages de chimie les plus recherchés figurent :
- Note sur les Arts Divers
- Recettes de Colorants
- Le Livre de Feux pour l’Embrasement des Ennemis
- Des Ingrédients de la Médecine
- Les Sept Types de Fourneaux
- L’Œil de la Manticore : Potions et Alchimie
- Dix-Sept Ans à la Recherche de l’Alkaest
Un laboratoire installé dans une carriole sera naturellement beaucoup plus petit ; les casiers installés le long des murs renferment potions et réactifs et les empêchent de se renverser pendant les soubresauts du véhicule. De l’extérieur, la cheminée du petit fourneau de fer donne l’impression d’avoir affaire à une caravane de Striganys. Il faut généralement au moins une heure pour que ce genre de laboratoire mobile soit prêt à fonctionner, car l’essentiel de l’équipement est mis à l’abri dans des placards pour l’empêcher de se briser. C’est la même chose quand le travail est fini : il faut une bonne heure pour tout ranger, afin d’éviter les risques de casse pendant les déplacements.
Source[modifier]
- Warhammer JdR - Les Royaumes de Sorcellerie V1
- ↑ Warhammer JdR : Livre de Règles V2 et Warhammer JdR : Career Compendium (traduction par Christer)