Le Blasphème de Boit-le-Sang

De La Bibliothèque Impériale
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Les Hommes-Bêtes savent d’instinct que le blasphème est le contraire de la révérence, et que profaner l’icône ou l’autel d’un Dieu revient à le priver de tout pouvoir. Les Puissances de la Ruine cherchent à tout prix à affaiblir et détruire les Dieux des Hommes, car ils n’ont aucune place dans le panthéon aux côtés des véritables puissances primitives que sont les Dieux du Chaos eux-mêmes.

Au cœur de la Forêt d’Arden, sur un tertre balayé par les vents, a eu lieu un blasphème qui a grandement satisfait les Dieux Sombres. Pendant des années, les Hardes qui vivaient dans la forêt subissaient l’affront de la présence d’une sorcière puissante et dévote. Celle-ci vivait dans un château à la lisière des arbres. De nombreuses Hardes avaient attaqué son sanctuaire mais avaient toujours été repoussés par les serviteurs de la Demoiselle et se sortilèges, ou par les hordes de Chevaliers qui ne manquait jamais de lui porter secours. C’est alors que les Seigneur des Bêtes Kloven Boit-le-Sang rassembla sa Harde et livra une bataille qui allait lui attirer la haine éternelle des Chevaliers de Bretonnie

Les Chamans de Kloven invoquèrent des nuées de Harpies qui se jetèrent en pleine nuit sur les sentinelles du château et les précipitèrent du haut des murailles. Les défenseurs s’éveillèrent en entendant leurs hurlements et se préparèrent à faire face à l’ennemi. À cet instant, l’air fut déchiré par le beuglement d’un Ghorgon lancé à pleine charge. Les portes de la citadelle volèrent en éclat lorsqu’il les percuta et en quelques minutes, les Gors de Kloven envahirent le château. Rapidement, des flammes s’élevèrent haut dans le ciel.

Les défenseurs faisaient face vaillamment mais ils avaient été pris par surprise. Les sorts de la Demoiselle tuèrent des dizaines de monstres, mais cela ne suffit pas et ses serviteurs finirent par être submergés. Les survivants furent ligotés et traînés dans la forêt. La grande statue à l’effigie de la Déesse que vénérait la Demoiselle du Graal trônait sur l’autel de la chapelle. Celle-ci était la proie des flammes, mais une centaine de Harpies pénètrent par le toit effondré et s’emparèrent de l’idole qu’elles emmenèrent vers la forêt.

Quelques jours plus tard, d’autre humains arrivèrent, comme Kloven s’y attendait. De nombreux Chevaliers apparurent sur le crête de la colline, à quelques centaines de mètres de la lisière de la forêt. Ils s’arrêtèrent lorsqu’ils aperçurent la statue : elle était maculée d’immondices et sa tête de marbre était coiffé d’une couronne faite avec des branches tordues et les ossements des prisonniers. Un cri d’indignation parcourut les rangs des Chevaliers. Un grand désordre s’installa tandis que la nouvelle du sacrilège se répandait vers les rangs arrière et que les humains lançaient des imprécations en directions des arbres. C’est alors que Kloven sortit des frondaisons, suivi par des milliers de Gors. Il était lui-même entouré par une centaine de Bestigors qui grognaient en piétinant le sol, impatients de voir le carnage débuter. La ligne des Hommes-Bêtes s’étendait d’un bout à l’autre du bois. Ils hurlaient des injures à l’encontre des humains et soufflaient bruyamment dans leurs cors de guerre. Seule la volonté de de Kloven les retenait des charger droit sur l’ennemi.

À la vue des Hommes-Bêtes, les Chevaliers rugirent un défi et éperonnèrent leurs montures. Kloven beugla son propre cri de guerre et sa horde se mit en branle. Les Chevaliers étaient aveuglés par la colère et brisèrent leurs rangs dans leur impatience d’en découdre et de venger l’affront fait à la Dame du Lac. Les Harde de Kloven étaient en revanche unies par sa détermination. Les Chevaliers empalèrent des centaines de créature lors de leur charge, mais leurs adversaires finirent par les submerger et les jeter au bas de leur selle avant de les achever. Le champ de bataille devint un brouet sanglant où hurlaient aussi bien les vivants que les mourants.

La bataille fit rage de midi jusqu’au coucher du soleil. À ce moment, les Bestigors avaient pris pas moins de dix étendards aux Chevaliers Bretonniens. Alors que les derniers paysans s’enfuyaient, Kloven balaya du regard le champ de bataille et sut que sa victoire était totale.

Aujourd’hui encore, la statue profanée est toujours là et nargue tout ce que les Bretonniens chérissent. D’autres armées ont tenté de la détruire, mais toutes ont été vaincues par les Hommes-Bêtes. Quant à la Demoiselle du Graal, nul ne connaît son destin, mais il n’a pu être que douloureux et terrifiant…

Source[modifier]

  • Livre d’armée des Hommes-Bêtes, V7