Les Baroudeurs Peaux-Vertes (Mordheim)

De La Bibliothèque Impériale
Dissimulées par les denses feuillages, les deux silhouettes graciles observaient le groupe qui campait au centre de la clairière. Les Éclaireurs sylvains avaient pisté les Orques plusieurs jours durant afin de déterminer s’il s’agissait d’une bande isolée ou de l’avant-garde d’une plus grosse armée. L’ouïe fine des êtres de la forêt leur permettait d’entendre distinctement ce que disaient les Orques pourtant situés à plus de cent pas de distance. La conversation portait, bien entendu, sur des sujets sans aucune importance pour quiconque n’était pas Orque, comme des histoires de trésors ou de pierres plus ou moins précieuses, mais les elfes attendaient patiemment que les peaux vertes daignent enfin les mettre sur la voie.
Les différents membres de la bande arpentaient la clairière dans un sens ou dans l’autre, les Gobelins faisant tout pour échapper aux coups de pieds agacés de leurs plus gros cousins. Un troll marchait stupidement en rond et traçait des cercles dans l’herbe haute. Un Orque un peu plus musclé que les autres et portant plusieurs armes ensanglantées à la ceinture s’approcha d’un autre peau verte encore plus massif que lui et qui était assis sur ce qui ressemblait à un trône fait d’ossements et de cuir tendu. Les Eclaireurs avaient déjà compris que l’individu qui trônait fièrement au milieu de la clairière était le chef de cette bande de pillards.
«Comment k’s’est passé ta chasse ?» demanda l’énorme chef au nouvel arrivant.
«Bof. J’ai bien attrapé kek’ zoms, mais tout c’k’y z’avaient c’était des cailloux noirs.»
«Pas d’butin ?» demanda le chef. «Lé zoms y z’ont toujours du butin !»
«Cé k’est-ce que j’leur ai d’mandé !» répondit l’autre. «Y z’ont essayé d’m'fair’croire que l’butin c’était ces caillasses ! J’les ai s’coués un peu et y m’ont dit qu’des chef zoms payaient un max pour ça !»
«Un max ?»
«C’est k’est-ce qu’y m’ont dit,» continua l’Orque d’un air visiblement étonné. «Y m’ont dit qu’ces pavetons v’naient d’un koin k’y s’appelle More-ty... Mor... heu... Mork kek’chose, mais y m’ont fait un dessin.»
Le plus gros Orque attrapa le morceau de parchemin que lui tendait son lieutenant, l’examina pendant quelques instants en le tournant dans tous les sens, puis aboya quelques ordres. Les Gobelins se mirent à courir dans le campement pour rassembler tout l’équipement, alors que quatre d’entre eux, peinant comme des bêtes de somme, soulevaient le trône du chef et commençaient à le porter vers l’autre côté de la clairière. Les autres Orques, visiblement plus calmes, ramassèrent leurs propres armes et emboîtèrent le pas aux porteurs.
Les Éclaireurs reculèrent silencieusement entre les arbres, ils savaient maintenant que ces Orques ne représentaient aucun danger pour leurs semblables. Ils avaient eux aussi entendu parler de cette cité humaine aux rues jonchées de richesses qui n’attendaient qu’à être ramassées. Ils avaient aussi entendu d’autres rumeurs sur cette cité. Avant le milieu de la nuit, cette bande d’Orques n’existerait plus.


Les Peaux-Vertes adorent par-dessus tout la bagarre et le pillage. Leur vie est donc en fait un constant combat contre ses semblables ou tout autre ennemi. Avec sa ribambelle d’adversaires disponibles et tout ce butin qui n’attend qu’à être ramassé, Mordheim est l’endroit rêvé pour tout Chef de Guerre Orque en quête de renommée.

De toutes les races qui arpentent le monde, les Orques et les Gobelins sont ceux pour qui de bonnes bagarres sont la perspective la plus réjouissante. C’est pour cela que de nombreux chefs de bandes Orques sont attirés vers la Cité des Damnés et la Pierre Magique qui s’y trouve. Bien sûr, les Orques préféreront tendre des embuscades aux autres bandes pour leur dérober leurs richesses plutôt que se fatiguer à les ramasser eux-mêmes, mais leurs buts sont les mêmes que tout le monde : s’enrichir le plus possible !

Les Orques et les Gobelins aiment se battre, on le sait, mais malheureusement, ils ne discernent pas toujours contre qui il vaut mieux le faire ! Ainsi, il se peut qu'un Peau-Verte ai été agacée par quelque chose qu’un de ses camarades a dit ou fait (sauf celles qui sont déjà en train de se battre, elles ont déjà quelque chose à se mettre sous la dent !).

Par exemple, il peut décider que son camarade le plus proche a insulté ses origines ou quelque chose dans le genre, et qu’il doit payer pour cela ! Ou bien il peut être convaincu qu’un de ses camarades lui a lancé une insulte, mais, ne sachant pas trop lequel, il passe alors un certain temps à invectiver un peu tout le monde et ne fera absolument rien d’autre. Il peut parfois s'imaginer que ses camarades se moquent de lui dans son dos et le traitent de tous les noms et décider de leur montrer qu’il n’est pas une lopette en fonçant tête baissée sur l'ennemi le plus proche !

C'est un peu à cause de ça que de nombreux Francs-Tireurs refusent de travailler pour des Orques car ils savent que ces derniers peuvent à tout moment se retourner contre eux. Ainsi, seuls les Gladiateurs, les Ogres ou les Mages ont assez de cran pour se joindre à une bande de Peaux-Vertes.

Le Vert est dans la Pomme

Le Chef Orque

Le Chef Orque est un individu massif et brutal, qui entraîne ses gars dans la moindre bagarre pourvu qu’il pense en tirer profit. Il est le plus fort, le plus résistant et le plus violent de la bande, et si un des boyz osait s’imaginer le contraire, il le lui démontrerait à coups de poing !

Le Chaman Orque

Les Chamans sont des individus à part dans la société des Peaux-Vertes. Ils sont bénis par les dieux Gork et Mork qui leur ont accordé des pouvoirs qu’ils ne peuvent ni comprendre ni totalement maîtriser. Il n’est pas rare qu’ils se joignent à des bandes en maraude, où leur singularité leur confère un certain statut. Une bande de Peaux-Vertes n'est jamais accompagné par plus d'un Chaman Orque.

Les Kostos

Seuls les plus agressifs peuvent survivre et prospérer au sein de la société Orque. Les Kostos font partie de cette élite, et font office de bras droit pour le Chef. Si jamais ce dernier venait à faillir, c’est probablement un de ses Kostos qui le pousserait dehors pour prendre sa place (le différent étant généralement réglé en combat singulier). Une bande de Peaux-Vertes n'est jamais accompagné par plus de deux Kostos.

Les Boyz Orques

Les Boys sont sauvages et résistants. Ils ne craignent rien, peut-être parce qu’ils sont encore plus ignorants et superstitieux que n’importe quel être doué de raison et vivant dans le monde. Ils constituent le gros des effectifs d’une bande de Peaux-Vertes. Les Orques ne font pas confiance aux autres espèces, et ne sont donc pas perturbés si un Gobelin ou un Squig se fait tailler en pièces. En fait, ces guignols seraient même plutôt là pour ça !

Les Guerriers Gobelins

Les Gobelins sont utilisés comme chair à canon (et parfois comme source de nourriture) par leurs gros cousins Orques. Ils sont moins bien équipés que les Boyz et doivent se contenter de ce que ces derniers n’ont pas voulu. Les Gobelins sont bien trop lâche pour se risquer à affronter un Orque à un contre un, ainsi un Gobelin ne s'attaquera jamais un Orque si celui-ci venait à se moquer de lui, mais il utilisera sans hésiter son arme de tir s’il en a une.

Les Squigs

Les Gobelins dressent les terribles Squigs des cavernes. Ces créatures sont un curieux métissage d’animal et de champignon, et se résument à une énorme mâchoire, une paire de pattes puissantes et un tempérament plutôt "soupe au lait". Ils ont plutôt tendance à se comporter d’une manière imprévisible en sautant partout pour atterrir (parfois) sur un ennemi. Les Gobelins doivent réellement avoir les créatures à l’œil pour (tenter de) les diriger autant que faire se peut, car s'il est livré à lui-même, un Squig devient incontrôlable et il s'attaquera à tout se qu'il trouvera (ami ou ennemi) : il n’y a aucun moyen de le calmer !

Le Troll

Les Trolls sont de grandes créatures hideuses, bestiales, très stupides et d'apparence vaguement humanoïde qui peuvent aisément déchirer un homme en deux à mains nues. Les Trolls ne sont pas suffisamment intelligents pour reconnaître la valeur de l’or, mais il est possible de les amadouer avec un gros tas de nourriture. Un Troll est assez cher à entretenir, il faut le gaver d’une quantité colossale de nourriture pour s’assurer de sa loyauté envers la bande. Si elle n’en a pas les moyens, le Chef a la possibilité de sacrifier deux Gobelins ou Squigs qui feront office de repas (les Trolls peuvent manger à peu près n’importe quoi). Si le Troll ne mange pas à sa faim, il quittera la bande définitivement pour aller chercher sa nourriture lui-même. Une bande de Peaux-Vertes n'est jamais accompagné par plus d'un Troll.


Equipement Spécial Orque

Aiguillon à Squigs

Il s’agit d’un trident fixé au bout d’une longue hampe et utilisé par les Gobelins pour pousser les Squigs dans la bonne direction. Ceux-ci ont appris à reconnaître un Aiguillon et éprouvent pour celui qui le porte un certain respect.

Bonnets de Fou

Les champignons Bonnets de Fou sont indispensables à quiconque voudrait manier un énorme boulet fixé au bout d’une longue chaîne. Heureusement pour les bandes de Peaux-Vertes, les Bonnets de Fou sont cultivés par les Gobelins de la Nuit qui vivent dans les Montagnes du Bord du Monde et qui en font commerce avec les autres Gobelins. Bien qu’étant normalement des objets rares à Mordheim, les Bonnets de Fou sont facile à trouver pour une bande de Peaux-Vertes, pourvu qu’elle compte dans ses rangs au moins un Gobelin.

Boulet et Chaîne

Il s’agit d’un énorme boulet fixé au bout d’une longue chaîne, arme favorite des célèbres Fanatiques Gobelins de la Nuit. Extrêmement lourde et difficile à manier, cette arme doit être combinée avec les champignons Bonnets de Fou. L’impact de l’énorme boulet accentué par la vitesse que lui confère la chaîne rend les armures ordinaires très peu efficaces et les coups peuvent très bien décapiter la victime (ou au moins lui briser quelques membres !). La seule manière d’utiliser cette arme est de la faire tournoyer au-dessus de sa tête, en utilisant son propre corps pour faire contrepoids. Ce n’est malheureusement pas la manière la plus fiable de combattre et dès qu’il commence à jouer du boulet, le Gobelin ne maîtrise plus trop son destin.

Les efforts demandés pour manier cette arme peuvent provoquer des lésions musculaires ou même le déboîtement d’une épaule. Sous les effets des Bonnets de Fou, le Gobelin sera insensible à la douleur et ne le remarquera même pas, mais quand les effets s’estomperont, ce ne sera plus la même chose…


Source

  • White Dwarf 69