Vrilloles

De La Bibliothèque Impériale
Plan de Vrilloles

Les deux affluents principaux de la Hurlante (une fois que les deux cours d’eau du nord ont convergé) encadrent une vaste parcelle triangulaire. À son extrémité occidentale, c’est-à-dire à l’endroit où ces deux bras se rejoignent, se dresse le bourg de Vrilloles.

Fondé seulement trente ans plus tôt par trois négociants à qui l’intérêt de l’endroit n’avait pas échappé, Vrilloles n’était au départ rien de plus qu’un comptoir. Les voyageurs qui se rendaient vers le col du Chien Fou par la piste de l’Est s’y arrêtaient souvent pour acheter des provisions d’appoint, tandis que ceux qui débouchaient justement des montagnes se rendaient dans un premier temps ici pour décharger leurs marchandises et acheter la nourriture et les denrées qui leur avaient manqué dans leur périple. L’endroit était également fréquenté par des navigateurs empruntant les eaux proches et des soldats de la région. Il ne fallut pas longtemps pour qu’un baraquement soit ajouté afin d’accueillir ceux qui souhaitaient enfin passer une nuit à l’abri. S’y greffa une taverne, puis un forgeron s’établit à quelques pas de là, et Vrilloles devint un bourg à part entière.

Bien entendu, la communauté n’était pas exempte d’attaques, si bien qu’une muraille fut érigée, avec de lourdes portes en fer confectionnées par le forgeron. Les villageois se relayèrent pour monter ces défenses, tandis que chaque homme et chaque femme valide se battait en cas d’assaut. La vie était rude, comme dans beaucoup des Principautés Frontalières, mais le bourg voyait passer un flot continu de visiteurs et les gens prospéraient autant qu’il était possible.

Puis, il y a dix ans de cela, un groupe d’hommes se présenta. Ils étaient vêtus de lourdes capes et accompagnaient un imposant chariot recouvert d’une bâche. Ils s’établirent le long de la tannerie du bourg, où personne n’était domicilié en raison de l’odeur. Ils y érigèrent rapidement un grand bâtiment carré, dans lequel ils firent pénétrer le chariot. Le jour suivant, le véhicule était posté à l’extérieur sans contenu, la bâche retirée. Ces nouveaux arrivants se montraient amicaux et achetaient régulièrement des marchandises et des denrées aux autres villageois, mais ils ne disaient rien de leur provenance ou des raisons de leur venue. De même, ils ne laissaient aucun indice sur leur occupation ; si leur bâtisse était suffisamment grande pour accueillir une belle échoppe, voire une petite auberge, elle ne présentait aucune enseigne et ne semblait solliciter aucune forme de commerce. Mais beaucoup des citoyens de Vrilloles étaient là pour échapper aux soucis que l’existence leur avait réservés ailleurs. Ainsi, tant que les nouveaux venus se tenaient tranquilles, les autres résidents les acceptaient et respectaient leur intimité.

Ce fut là une erreur fatale.

Il y a deux ans, un autre groupe d’hommes et de femmes se présenta à Vrilloles et se joignit au premier. Ils se retrouvaient d’un coup à quarante, presque autant que tous les autres habitants réunis. Une nuit, les quarante sortirent de leur bâtisse la tête dénudée, pour la première fois, mais la lame aussi. Ils s’en prirent sans hésitation aux autres villageois, ciblant d’abord les plus robustes. En moins d’une heure, ils s’emparèrent du bourg.

C’est alors que les tortures commencèrent.

Les nouveaux venus appartenaient à un culte appelé le Sceptre de Jade. Ce culte du Chaos originellement basé à Middenheim avait vu fuir plusieurs de ses membres quand le chef de l’organisation avait été assassiné. Ils avaient emporté avec eux leur plus grand trésor et avaient choisi de s’établir à Vrilloles. La bourgade leur offrait plusieurs itinéraires de fuite, mais aussi une jolie réserve de victimes. Ils mirent donc leur projet en branle à l’arrivée du second groupe.

Depuis cette nuit, Vrilloles est sous le contrôle total du culte. Tous les habitants en sont membres (ou victimes). La muraille a été renforcée et beaucoup de bâtiments sont reliés. Peintures et sculptures ornent les façades, mais aussi les intérieurs, autant de représentations macabres confectionnées avec des restes humains. Les nouveaux villageois restent en vase clos et ne s’aventurent jamais très loin de la muraille. Fatandira a dépêché plusieurs de ses hommes pour évaluer la valeur de la bourgade et la menace qu’elle représente. Si certains de ces éclaireurs sont revenus pour relater des enlèvements, la plupart n’ont jamais refait surface. Elle ne peut pas se permettre d’envoyer d’autres hommes, au risque de les perdre, à moins que le bourg ne s’avère assez intéressant pour tenter un coup. Artilli Levrellian et Mir Haflok, dont les terres s’étendent de l’autre côté du fleuve, ont appris à se méfier des abords de la ville et ont mis leurs sujets en garde. Mais cela n’empêche pas les voyageurs de passer à proximité des portes de la ville sans rien soupçonner et Vrilloles fait chaque année un certain nombre de victimes.

Dispositions

Vrilloles est composé de neuf bâtiments de construction robuste mais rudimentaire, à base de bois et de pierre. Le comptoir d’antan existe toujours, mais il sert aujourd’hui d’entrepôt. La forge et la tannerie remplissent toujours leur rôle, tandis que les cultistes prennent leurs repas et boivent dans la taverne. L’ancien baraquement fait désormais office de dortoir, sachant qu’il a désormais deux annexes. Une écurie a été construite contre l’enceinte, afin d’accueillir les chevaux et les chariots. Un grand enclos renferme les poules, les cochons et toute forme de bétail. La maison communale se tient au centre du village et n’est autre que la bâtisse carrée que les cultistes construisirent en premier. C’est de loin le bâtiment le plus imposant et décoré. Il présente une entrée sur chacun de ses quatre murs et une volée de marches mène sur la terrasse. Toutes les structures sont reliées par des passerelles, au point que Vrilloles ressemble moins à un bourg qu’à un énorme fort en plusieurs sections.

Le temple du Sceptre de Jade

À l’intérieur de la maison communale, on trouve une énorme cage d’escalier qui s’enfonce sous terre. Les cultistes se sont dépêchés de creuser cet accès à leur arrivée et ont excavé sous tout le bourg à l’insu du reste des villageois. Le tunnel pratiqué s’évase pour donner sur une grande salle aux murs irréguliers comme ceux d’une caverne naturelle.

Il s’agit du temple du culte. C’est là, au centre de la grotte, que les adorateurs ont entreposé leur plus précieux trésor, qu’ils ont fait transité depuis Middenheim dans leur chariot bâché. Il s’agit d’une imposante statue de pierre représentant une superbe femme dotée de six bras, avec le corps d’un serpent monstrueux en guise de jambes. Son visage est à la fois ravissant et terrible. Dans une main, elle porte un sceptre de jade ouvragé qui a donné son nom au culte. La gemme qui se trouve au sommet du sceptre luit faiblement ; il s’agit en fait d’un fragment de malepierre. Quiconque a étudié le Chaos reconnaîtra en cette femme une des représentations possibles du dieu Slaanesh.

Il n’existe pas d’autre accès au temple, sachant que celui-ci est gardé sans relâche.

Source

  • Warhammer JdR - Le Seigneur Liche