Varghulf
- « Pourquoi j’aurai peur des Varghulfs ? C’est juste de grosses chauves-souris, non ? »
- - Dernières paroles d’un garde anonyme.
En chaque Vampire sommeille un prédateur condamné à se nourrir du sang des vivants pour l’éternité. La plupart d’entre eux parviennent à contrôler cette malédiction, s’accrochant aux atours de l’aristocratie, voire dans des cas plus rares, à une forme pervertie d’honneur martial.
Mais d’autres, principalement chez les Stryges (mais pas uniquement, tout vampire est capables de déchoir de la sorte), se moquent de conserver quelque vestige d’humanité ou de contrôler leurs penchants sanguinaires. Quelques Vampires laissent ainsi libre cours à la bête qui les habite, ce qui finit immanquablement par consumer leur personnalité. Ces prédateurs quittent alors leur citadelle pour s’enfoncer dans la forêt, où ils peuvent chasser les meutes de Loups ou d’autres bêtes étranges. Ceux qui abdiquent de la sorte leur semblant d’humanité subissent de profonds changements physiques. Ainsi apparurent les créatures appelées Varghulfs.
Au fil du temps, ces Vampires dégénérés sont devenus des tueurs sanguinaires ne pensant qu’à se nourrir. Ils courent à quatre pattes comme des bêtes enragées. Dévorer des villages entiers ne suffit pas à les rassasier. Ils massacrent sans pitié tout ce qui se présente à eux, mais ne se contentent pas d’engloutir les vivants, car un Varghulf saccagera aussi les tombes pour se nourrir des morts. Les autres Comtes Vampires, plus raffinés, les méprisent autant que les Goules, bien que leur transformation les rende redoutables à la bataille.
Le corps d’un Varghulf est rendu bouffi par la quantité surabondante de chair qu’il engloutit. Libéré des contraintes de la forme humaine, c’est une masse de muscles capable de briser en deux le joug d’un char ou de renverser les équipages complets de ceux assez stupides pour s’y abriter. Ses jambes puissantes et ses vestiges d’ailes le rend effroyablement rapide, lui permettant d’attraper facilement sa victime en quelques bonds et à l’aide de ses griffes, il peut déchirer les chairs et mettre à nu les artères et la moelle encore chaude. Cependant, l’arme la plus redoutable d’un Varghulf est sa gueule garnie de crocs longs comme des couteaux, capable de broyer les armures et de briser les os.
Au combat, un Varghulf est une véritable tornade de sang, mais bien qu’imprévisibles, ces tueurs sont loin d’être dépourvus d’intelligence. Par ailleurs, s’ils ne possèdent pas les aptitudes de leurs cousins Vampires en matière de sorcellerie, il semble qu’ils puissent canaliser la Magie Noire et ainsi régénérer leurs blessures grâce au pouvoir brut de la Nécromancie.
Des meutes d’animaux suivent les Varghulfs d’instinct, les considérants comme un prédateur dominant. Les Goules en particulier retrouvent en ces créatures bestiales des similitudes avec leur propre nature abjecte. Les répugnantes cours d’anthropophages des Stryges abritent souvent un Varghulf ou deux. Il peut même arriver qu’une de ces bêtes prenne la tête d’une meute de Goules. Depuis son repaire dans une grotte ou un caveau à l’abandon, le Varghulf envoie ses serviteurs lui quérir des victimes pour se sustenter, ou des cadavres s’ils ne parviennent pas à s’emparer des vivants. Les Goules se satisfont de cette alliance contre-nature, car elles y gagnent un protecteur redoutable. Les hideuses armées de Goules rôdant dans les catacombes du monde préfèrent s’y terrer plutôt que de livrer une guerre ouverte, mais lorsqu’elles surgissent de leurs ténèbres, la présence dans leurs rangs d’un Varghulf fait généralement la différence entre victoire éclatante et défaite ignominieuse.
Source
- Livre d’Armée des Comtes Vampires, V8