Vampire

De La Bibliothèque Impériale
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« Il n’avait pas d’arme en main ni visible et pourtant je l’ai vu éventrer deux hommes avant même que j’ai eu le temps de sortir la moitié de ma propre lame de mon fourreau. Avant que j’arrive jusqu’à lui, quatre de mes meilleurs gars étaient tombés et il m’a fait sauter l’épée de la main comme si je n’étais qu’un marmot. Alors j’ai pris mes jambes à mon cou. J’ai jamais vu un truc aussi rapide. On m’a embauché pour combattre des hommes, pas des démons »
- Donnel Armanssun, sergent de mercenaires


Seigneur de la non-vie

Les Vampires sont des créatures non mortes incroyablement puissantes. Contrairement à la plupart des Morts-Vivants, ils ont conservé leur intellect et leur volonté, et du coup leurs ambitions et leurs désirs. C’est d’ailleurs cela qui les rend si dangereux, car ils continuent ainsi à apprendre et à évoluer, et jouissent de l’éternité pour parfaire leurs talents et mûrir leurs plans. Un Vampire est pour l’essentiel un être égoïste, animé des buts qu’il possédait de son vivant. Les plus primitifs n’existent que pour satisfaire leur soif de sang, d’autres, comme les Nécrarques, visent la maîtrise des arts nécromantiques, tandis que les Lahmianes recherchent la possession d’immenses richesses.

De tous les morts vivants, les Vampires sont les plus détestés. Ce sont des immortels qui furent autrefois des humains, mais portent à présent la malédiction du vampirisme dans leurs veines. Les Vampires ont une apparence humaine, mais leur sang est contaminé par une énergie surnaturelle. La plupart peuvent passer pour des humains et certains perfectionnent d’ailleurs ce mimétisme, cachant leur nature bestiale sous un vernis de noblesse aristocrate. Ils affichent parfois un charme ténébreux, ou une beauté surnaturelle, mais seuls ceux qui se nourrissent convenablement et régulièrement peuvent maintenir cette façade d’humanité pour de longues périodes. Mais malgré tous ces artifices, les Vampires restent des choses mortes sans souffle ni battement de cœur. Le fait de conserver une apparence agréable mobilise en outre une partie de leur énergie, si bien que lorsqu’un Vampire succombe à la colère ou à la pression, son véritable visage apparaît parfois. Certains d’entre eux ne font d’ailleurs aucun effort pour dissimuler leur nature impie. Ces créatures savourent la décrépitude et l’ignominie de leur existence. Leur peau a pelé, leurs crocs dépassent de leur bouche et leurs ongles sont des serres jaunies. L’odeur de la poussière, de la viande avariée et du sang caillé s’accroche à eux comme un linceul.

Les Vampires sont les habitants de la nuit et la lumière du jour les affaiblit. Ils se reposent souvent durant les heures diurne, leur esprit errant dans les rêves insondables que seuls font les morts. C’est en ces moments qu’ils sont les plus vulnérables, car un pieu fiché dans leur cœur peut alors mettre un terme à leur détestable existence.

Bien que leur apparence puisse abuser la plupart des mortels, les Vampires sont des créatures totalement surnaturelles. Leur force physique surpasse de très loin celle des hommes les plus vigoureux : ils sont capables de jeter à terre un adversaire en armure aussi facilement qu’ils le feraient d’un nourrisson, sont capables de rivaliser avec un ours ou de couper en deux d’un seul coup un combattant en armure. Leur chair et leur peau deviennent aussi résistantes qu’un cuir tanné et les blessures qui tueraient un homme ordinaire n’ont que peu d’effet sur un Vampire, leur sang refuse tous les poisons et toutes les maladies et jamais ils ne sont affectés par les effets de l’âge ou de l’infirmité. Ils voient dans l’obscurité aussi bien que n’importe quel hibou et aussi loin que n’importe quel faucon. Ils ont un odorat de chien de chasse et sont capables de dépasser un loup à la course. Leurs ongles peuvent, s’ils le désirent, se transformer en griffes acérées et leurs dents devenir de longs crocs tranchants. Leurs mâchoires sont assez puissantes pour briser la nuque de leur proie en cas de besoin. Un Vampire peut voir les vents de Magie Noire et les plier à sa volonté. Les Esprits et les cadavres animés lui obéissent, de même que les êtres naturellement liés à la nuit, comme les Loups ou les Goules.

Lorsqu’ils partent en guerre, ils invoquent d’immenses nuages noirs ou des Nuées de Chauves-Souris qui voilent la lueur de l’astre. L’effet psychologique de ces ténèbres surnaturelles est redoutable. Au combat, les Vampires les plus belliqueux sont accompagnés par une garde rapprochée d’élite et cherchent à engager les commandants adverses. Le dédain qu’ils éprouvent à l’égard de leurs adversaires se lit sur leur visage pâle et cadavérique. D’autres préfèrent se charger eux-mêmes du commandement de leurs séides plutôt que le laisser à leurs acolytes, et déchaînent des sorts terrifiants. Dans tous les cas, un guerrier suffisamment fou pour affronter un Vampire au corps à corps le paiera de sa vie, lorsque la lame de l’immortel l’éventrera et que ses crocs se planteront dans sa chair.

Car la plus grande malédiction que porte l’héritage de Neferata est qu’un Vampire ne peut pas vivre de nourriture et de boissons ordinaires, mais doit ingérer du sang frais pour se sustenter. Chez les plus jeunes Vampires, cette Soif Rouge est toute-puissante, ce qui les rend téméraires et en fait des proies faciles pour les Répurgateurs. Certains n’arrivent même jamais à surmonter leurs instincts prédateurs et finissent par dégénérer en terribles Varghulfs. Mais la plupart des Vampires apprennent à se nourrir selon des quantités de plus en plus réduites, jusqu’à n’avoir plus besoin de sang qu’une poignée de fois par décennie.

Les pouvoirs d’un Vampire croissent avec son âge. Ses capacités en matière de Nécromancie s’affinent également, à la fois de façon naturelle et par l’étude. Un Vampire qui vieillit est de plus en plus en phase avec la Magie Noire et devient capable d’appeler des créatures telles que les loups et les chauves-souris, voire d’adopter la forme de ces animaux. D’autres peuvent hypnotiser les mortels d’un simple regard. Si le Vampire a des affinités avec la magie, ses pouvoirs nécromantiques pourront être améliorés par l’étude et la pratique de son art. Alors que les années deviennent des décennies, ils deviennent physiquement plus forts, mais beaucoup perdent aussi toute trace d’humanité lorsque les décennies deviennent des siècles.

Quelques Vampires finissent par détester leur existence éternelle, mais ils craignent leur mort finale plus que l’horreur de vivre à jamais dans la carcasse d’un cadavre animé. Il est dit que leurs méfaits les condamnent à une éternité de torture dans le monde des morts, aussi s’accrochent-ils désespérément à leurs dépouilles physiques, haïssant le semblant de vie qui les anime mais redoutant leur jugement dernier.


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Vampire Nouveau-Né[modifier]

Les Nouveaux-Nés sont des Vampires en quête d’un mentor, généralement leur créateur, pour apprendre à se contrôler et à saisir leurs limites et les pouvoirs des créatures de la nuit. Ils s’éloignent rarement de leur maître car ce dernier les protège des chasseurs et autres ennemis des morts-vivants.

Comte Vampire[modifier]

Les Vampires qui atteignent le niveau de Comte ont grandi, mûri et consolidé leurs pouvoirs. Ce ne sont plus les terreurs de simples villes et hameaux, et ils ne se contentent plus de s’en prendre à des individus isolés. Leur influence est grande ; ils dominent des mortels, des morts-vivants et plusieurs de leurs pairs. Le Comte vampire n’a rien de la créature bestiale qu’il a pu être : c’est un chasseur d’hommes patient et méticuleux. C’est également une créature qui échafaude des plans et se donne les moyens de les mener à bien. Il ne craint bien évidemment pas les groupes d’aventuriers qui pensent pouvoir l’arrêter.

Seigneur Vampire[modifier]

Un Vampire qui atteint le niveau de Seigneur est extrêmement puissant, d’un point de vue personnel, mais également temporel. Il ébranle le monde et les plus courageux des héros tremblent à la simple évocation de son nom. Seuls les meilleurs des Vampires parviennent à ce stade : il ne suffit pas de contrôler des royaumes ou d’avoir plusieurs centaines d’années, le Vampire doit être un véritable maître de la mort, de la domination et de l’accumulation de pouvoir. Les morts-vivants n’ont pas de Dieu, mais les Seigneurs Vampires ont un statut qui leur est proche.


La Bête Intérieure[modifier]

Derrière le masque…
« Qu’il y ait du vin, du sang et des massacres ! La modération, c’est pour les mortels ! »
- Isabella von Carstein

Bien qu’ayant la même apparence, les Vampires n’ont rien en commun avec les êtres humains parmi lesquels ils se dissimulent. Derrière leur masque de grâce aristocratique se cachent en réalité des prédateurs sans pitié. Même s’ils n’étaient pas des hommes mauvais de leur vivant, les Vampires sont rapidement corrompus par l’usage de la Nécromancie et leur inextinguible soif de sang. Le voisinage permanent des morts exacerbe leurs tendances morbides et les mène lentement vers une folie inéluctable, aussi sûrement que la Magie Noire les plonge dans les abimes du mal.

Un Vampire doit maîtriser en permanence la furie sanguinaire qu’insuffle en lui son sang corrompu. Malgré tout, il n’est pas rare qu’il perde le contrôle de ses actes et tue un homme dans sa rage. Un Vampire déchaîné est un spectacle terrifiant, ses traits humains laissant place à un faciès démoniaque défiguré par des crocs proéminents et des yeux flamboyants de haine, tandis que ses mains se transforment en serres avides de lacérer la chair. Une telle abomination peut faire reculer d’horreur même les combattants les plus aguerris.

Au bout d’un certain temps, les bains de sang deviennent tellement familiers au Vampire qu’il ne prête plus la moindre attention à la vie humaine. S’il ressemble toujours à un homme, aucune pitié, aucune compassion n’habite plus cœur mort et glacé.

Pour les Vampires, la société humaine n’est qu’un brouhaha confus, car il ne vieillissent pas ni n’évoluent comme des mortels. Une telle agitation les pousse à la folie et explique en partie l’absence totale de pitié vis-à-vis de leurs proies. Leur faim démentielle les incite aux pires atrocités, mais compte tenu de leur supériorité physique et intellectuelle, il n’est guère surprenant de les voir considérer l’humanité comme du simple bétail.


La Soif Rouge[modifier]

« Les Halflings ont un goût délavé, très fade, les Nains sont plus lourds, au point de paraître éventé et stagnants. Personne ne boit ce genre de chose à moins d’y être absolument contraint. Les Elfes sont comme un très bon et très vieux vin rouge… riches, mais souvent exagérément suaves… c’est une friandise qu’il faut réserver aux occasion particulière ou peut-être en dessert. On m’a dit que les Saurus avait un petit goût épicé, mais je n’en ai jamais goûté. Cependant, ma préférence va aux Kislevites, d’origine Godospar si possible, mais ils sont un peut trop corsé pour être servis lors d’un dîner. »
- Lady Ariette von Carstein

La nécessité de se conduire en prédateur et de se nourrir du sang des humains est le seul véritable désir que puisse avoir un Vampire : il n’a aucun besoin de sommeil, de nourriture, de boisson ou de chaleur, ni même d’air à respirer, bien que les Vampires puissent toujours prendre plaisir à ce genre de choses (et beaucoup le font). La Soif Rouge, en revanche, ne ressemble à aucune faim mortelle. Elle se manifeste sous la forme d’un besoin perpétuel, d’un désir qui monte et reflue comme une marée mais qui reste toujours présent, qui fait que l’instinct du prédateur n’est jamais bien loin de la surface. Même après avoir bu à satiété, cette soif ne s’apaise jamais entièrement et après de longues périodes de jeûne elle se transforme en tourment impossible à ignorer, bien pire que tout ce que peuvent ressentir les mortels sous la dépendance de Mandragore ou d’autres narcotiques. En général, ceux qui essaient de résister à cette soif deviennent fous furieux et finissent par tomber dans une frénésie de meurtres, dévorant leurs victimes. À partir de cet instant, aucun festin futur, quelle que soit sa somptuosité, ne pourra plus les apaiser. D’autres tombent dans un état de faiblesse ou de malaise dont il est impossible de les soigner. Bien que certains Vampires continuent à rechercher le moyen de se libérer de la nécessité de se nourrir, la plupart apprennent, dès le début et comme ils le doivent, que la soif ne peut et ne doit pas être niée.

Il existe pourtant des exceptions. Il y a forcément des exceptions chez des créatures qui restent si proches d’une race aussi sensible à la variation et au Chaos que peut l’être l’humanité. Les Nécrarques ont découvert des méthodes qui leur ont permis de prolonger leur existence éternelle grâce à la Malepierre ou à la Magie Noire plutôt que par le sang. Par nécessité, les Stryges se contentent du sang des défunts ou de toutes sortes de vermines. Comme chacun sait, Abhorash, le grand fondateur des Dragons de Sang, a réussi à apaiser sa soif pour l’éternité en buvant le sang d’un grand Dragon.

La soif s’apaise également au fil des siècles. Cependant, les expériences et les recherches continuent, non pas parce que l’existence du bétail dont ils ont besoin peut revêtir une quelconque valeur aux yeux des Vampires mais surtout parce que l’idée d’être dépendants des mortels pour l’éternité est une notion contrariante aux yeux de ces êtres affranchis de toutes les autres contraintes. Le temps qu’ils doivent passer à se nourrir les éloigne de leurs laboratoires, de leurs campagnes stratégiques et de toutes les autres activités supérieures.

La saveur de chaque être humain lui est personnelle et peut dépendre de ses activités récentes. Le sang d’un ivrogne paraîtra légèrement alcoolisé au palais d’un Vampire, une maladie peut polluer le sang et en changer à la fois le goût et les effets, le sang du matin sera plus léger et sucré que celui de la nuit. Cependant, l’acte de boire est toujours un plaisir pour le Vampire, même pour les plus abstinents d’entre eux, et satisfait immédiatement à la fois leurs immenses exigences physiques et leur terrible besoin psychologique de chasser, dévorer et dominer. De plus, même lorsqu’il provient des humains les plus vils, il a un goût délicieux.

Les Vampires ne sont pas obligés de boire toutes les nuits. Ce sont les Vampires les plus jeunes qui en ont le plus souvent besoin et rares sont ceux qui peuvent se passer de sang pendant plus de quelques semaines. Après quelques siècles d’existence, certains Vampires sont capables de se contenter de se nourrir seulement deux ou trois fois l’an et les plus anciens peut-être une ou deux fois par siècle. Cependant, nous faisons ici référence à des circonstances où le manque de nourriture entraîne une faiblesse physique : la plupart des Vampires ressentent le besoin de se sustenter bien avant d’en arriver là et ce désir fluctue comme n’importe quelle préférence chez les mortels. Cependant, même quand le sang devient nécessaire pour éviter l’épuisement, la faim ne met pas l’équilibre mental du Vampire en danger : la probabilité pour qu’un Vampire sombre dans la frénésie ou n’importe quelle autre sorte de dérèglement n’apparaît qu’après une période de privation beaucoup plus longue. Il existe des moyens de maîtriser la soif, les Stryges ont découvert que de longues périodes de sommeil dans leurs tombeaux leur permettent de tromper leur appétit. Certains Vampires subissent sans crainte les conséquences de leurs privations (la chair desséchée, les mouvements léthargiques, la volonté affaiblie) et compensent leurs faiblesses aussi bien qu’ils le peuvent au moyen d’aides et de reconstituants. Ils refusent d’être les esclaves de leur instinct animaux et proclament qu’ils ne boiront qu’au moment où ils auront décidé de le faire.

Qu’ils boivent par nécessité ou par plaisir, les Vampires prélèvent rarement plus d’une pinte de sang et le plus souvent moins que cela. Ils se gorgent uniquement sous l’emprise d’une frénésie sanglante, par laisser-aller ou encore à cause d’une motivation particulière, par désir de vengeance par exemple, ou par gourmandise pour un goût particulier. Pour se nourrir, les meilleures régions sont le cou et le poignet mais certains Vampires peuvent avoir des préférences plus exotiques : ils peuvent par exemple se délecter à gober des yeux entiers ou ne se nourrir que sur les cuisses de leurs victimes. Il existe également des préférences quant au mode de prélèvement, certains préfèrent boire le sang d’un humain après l’avoir d’abord chassé, d’autres n’apprécient que le sang volontairement offert. Dans les régions les plus reculées de Sylvanie, certains mortels craintifs se disputent l’honneur d’être bus par leurs seigneurs von Carstein, tandis que certains des Dragons de Sang suivent encore les commandements d’Abhorash et ne se nourrissent que sur les criminels et les individus les plus vils. Cependant, même dans ces comportements rituels, il existe de nombreuses variantes. Comme beaucoup de choses chez les Vampires, les habitudes alimentaires sont liées aux traditions familiales mais sont également très marquées par les affectations individuelles de chacun.


La Malédiction de Nagash[modifier]

Devenir un Vampire a un prix, en dehors de la Soif Rouge. Nagash a maudit tous les Vampires pour leur trahison et cette malédiction se transmet par le sang, pour l’éternité. Leurs immenses pouvoirs s’accompagnent de grandes faiblesses. Les malédictions qui courent dans leur sang sont nombreuses et peuvent se manifester de diverses façons et avec une intensité variable. Le plus grand fléau d’un Vampire donné peut très bien se révéler tout à fait anodin pour un autre, bien que celui-ci puisse l’ignorer (tout comme ses chasseurs) jusqu’à se trouver en présence de cet élément précis. En conséquence, et également pour s’assurer de maintenir leurs proies dans l’ignorance et la confusion, la plupart des Vampires prennent des mesures afin de se protéger de toutes les menaces possibles.

Le Soleil[modifier]

C’est la plus impitoyable de toutes les malédictions. Sa menace est omniprésente et sa brûlure d’une redoutable intensité. Les Vampires qui sont sensibles à sa lumière se trouvent instantanément affaiblis par ses rayons et voient leur non-vie se consumer de minute en minute tant que dure l’exposition. C’est une expérience atrocement douloureuse et une manière de mourir absolument effroyable. Parmi les Vampires qui ont connu la mort véritable, presque tous ceux qui n’ont pas été tués par l’épée ont été victimes de la terrifiante fureur du soleil. Cependant, il existe des moyens de se protéger.

Un Vampire ne risque rien s’il se couvre des pieds à la tête d’un long manteau à capuchon, bien que le risque de perdre ce manteau reste assez élevé. Pour cette raison, certains préfèrent les bandages et les vêtements ligaturés. De nombreux Vampires, en particulier les von Carstein, ont le pouvoir d’appeler la tempête à volonté et il semblerait qu’une épaisse couverture nuageuse leur procure une protection suffisante. Ensuite, il y a la logistique : ce n’est pas un hasard si la Sylvanie est de très loin la plus pluvieuse de toutes les provinces de l’Empire. Les domaines favoris des Vampires sont souvent de ténébreux massifs montagneux ou d’épaisses forêts. Il n’est pas inhabituel pour un noble de rester à l’intérieur durant le jour, particulièrement si l’on pense que la plupart des châteaux de Sylvanie sont absolument gigantesques et que les pluies diluviennes y justifient tout à fait la présence de passages couverts et d’épais volets. Les serviteurs sont la pour veiller à l’approvisionnement nécessaire et, pour favoriser la détente de l’esprit et du corps, les châteaux sont dotés de jardins intérieurs, de salles de jeu de paume et même de lices de joute installées dans d’immenses salles.

Dans la plupart des cas, les Vampires n’ont même pas besoin de sortir pour chasser. Leurs laquais s’en chargent pour eux et, parfois, des victimes consentantes se pressent avec enthousiasme pour venir offrir leur sang à leurs maîtres. Il n’est pas rare, dans une telle situation, que les Vampires finissent par devenir des reclus, confinés dans leurs demeures, incapables de quitter le confort et la sécurité de leurs appartements familiers. On raconte que le Comte von Sangster n’aurait pas mis les pieds hors de sa grande bibliothèque depuis plus de sept cents ans.

L’Argent[modifier]

S’il est une chose que les Vampires craignent plus encore que le soleil, c’est l’argent. Le soleil est omniprésent mais facile à éviter, tandis qu’une lame d’argent peut à tout moment glisser silencieusement hors du fourreau d’un Assassin. L’argent fait également partie des armes traditionnelles des Chasseurs de Vampires et il n’existe rien ni personne qui fasse plus d’impression sur l’esprit des enfants du sang que les rares mortels assez audacieux pour tenter de mettre un terme à l’existence de ceux qui leur sont tellement supérieurs. L’argent est capable de mordre profondément dans la chair normalement si résistante des Vampires. Il incendie le sang, calcine la peau et les blessures qu’il cause sont lentes à guérir. Certains Vampires sont tellement sensibles à la menace de ce métal qu’ils peuvent en ressentir la présence sans le voir, comme un picotement de la peau ou un effluve qui leur monte aux nez.

Dans les récits traditionnels de chasse aux Vampires, on fait souvent référence a « l’aubépine et l’argent ». L’aubépine est un bois dur et résistant, excellent pour la fabrication de pieux semblables a celui qui, comme tout le monde le sait, permit d’en finir avec la Tzarine Kattarin du Kislev il y a des siècles de cela, mais ce bois ne possède aucune propriété particulière. Il ne cause pas plus de dégât que n’importe quel autre bâton pointu, c’est-à-dire beaucoup moins qu’une épée. Pourtant, la légende perdure, pour le grand amusement et le profit des Vampires.

Le Fléau-des-Sorcière et la Griffedémon[modifier]

La légende de l’ail fait partie des histoires qui amusent également les Vampires, surtout à cause de ses véritables causes. En effet, comme ce sont des gourmets, un plat saturé de cet aromate peut souvent s’avérer déplaisant à leurs papilles raffinées (néanmoins, les Vampires de Bretonnie semblent beaucoup l’apprécier). Cependant, les craintifs citoyens de Sylvanie connaissent d’autres herbes à l’efficacité bien réelle. Les petites fleurs blanches du Fléau-des-Sorcière et les barbillons enchevêtrés de la Griffedémon (que ces paysans timorés appellent parfois Tubéreuse des Cimetières pour éviter de prononcer le nom de monstres de cet acabit) peuvent procurer quelque défense aux maisons où on les accroche. Cependant, elles ne font pas grand mal et le Vampire qui le désire vraiment pourra outrepasser ces protections sans grande difficulté. Toutefois, s’il est en quête d’une proie facile, il évitera les maisons ou les portes ainsi festonnées en faveur d’un repas plus facile à atteindre.

Les Symboles Divins[modifier]

Les pouvoirs des prêtres, qui peuvent s’élever contre les créatures animées par la Magie ou venant de l’Aethyr, semblent également agir sur les êtres contre nature que sont les Vampires. Cependant, un symbole est parfaitement inutile dans la main d’un incroyant : il doit être accompagné d’une foi véritable. Plus cette foi est puissante, plus le détenteur du symbole peut exercer de pouvoir contre le Vampire. De la même façon, seule la bénédiction d’un prêtre authentique et très pieux peut donner à une lame les mêmes propriétés que celles de l’argent et c’est seulement lorsqu’un temple ou un oratoire fait l’objet d’un culte dévoué de la part d’une pieuse congrégation qu’un Vampire ne peut y pénétrer. Les jardins de Mórr désaffectés sont plus souvent des repaires de Vampires que des forteresses contre eux et on connaît plus d’un chasseur de Vampires qui a trouvé son trépas une fausse relique en main.

La dévotion, même très grande, n’offre aucune garantie. Les Vampires sont des créatures d’une volonté phénoménale, le genre de volonté qui peut pousser le prêtre le plus dévot à douter de ses convictions. Plus le Vampire est âgé, plus il est puissant et moins ces protections sont fiables. En outre, comme c’est le cas pour toutes les malédictions, certains Vampires y sont tout simplement immunisés. Il existe des exceptions, dans le cas de Vampires croyants ou qui l’étaient dans leur ancienne existence mortelle. Sur ces infortunés, la puissance des Dieux conserve une grande emprise et elle est infiniment plus difficile à combattre que pour les autres. Les rares occasions connues dans lesquelles un Vampire d’obédience monastique a succombé à sa crainte de la fureur de la divinité qu’il vénérait autrefois sont sans aucun doute à l’origine du mythe de l’efficacité des symboles sacrés.

L’Eau Courante[modifier]

De même que le soleil s’est détourné des Vampires, ceux-ci ont également été reniés par les autres grands dispensateurs de vie que sont les rivières et les fleuves qui nourrissent les terres du Vieux Monde. En tant que tels, les Vampires subissent des brûlures et sont affaiblis s’ils tentent de traverser à gué un cours d’eau de plus d’un mètre de large. Mais ils ne subissent aucun dégât en le traversant en volant ou en sautant par-dessus le courant, pas plus qu’en utilisant un pont, qu’il s’agisse d’un arbre tombé ou d’un immense viaduc de pierre. Ils ne courent pas non plus le moindre danger à naviguer sur un bateau, que celui-ci soit à rames ou à voiles, mais les risques en cas de naufrage sont évidemment très importants. Ceux qui désirent traverser de grandes étendues d’eau se plongent parfois dans un profond sommeil, enfermés dans leur cercueil, afin de rassembler leurs forces et d’éviter tous les accidents qui pourraient se produire à bord. C’est grâce à ce genre de précautions que Luthor Harkon est parvenu à atteindre les rivages de la Lustrie, bien loin de l’autre côté du Grand Océan Occidental.

Les Miroirs[modifier]

La vanité des Vampires est telle qu’elle conduit certains d’entre eux à considérer cette malédiction comme l’une des plus cruelles. Fort heureusement, en dehors de la Grande Galerie des Miroirs du Palais Impérial d’Altdorf ou des loges des plus importants théâtres, les miroirs de bonne qualité ou de grande taille sont très rares dans l’Empire. Les nobles dames elles-mêmes ne possèdent généralement qu’un petit miroir à main, ce sont des servantes qui les maquillent et pour avoir une idée de leur prestance et de leur beauté, elles ont généralement recours à de grands portraits. Les Vampires utilisent eux aussi des peintures dans ce but, mais ceux qui ne sont pas nés dans la noblesse n’ont souvent aucune notion de ce qui leur manque. Le plus gênant pour un Vampire, quelle que soit son origine sociale, peut être l’absence de son reflet dans les objets ordinaires, tels que la surface d’un tonneau d’eau, une flaque de pluie ou un cuivre poli. Cependant, comme la plupart des gens s’attendent à voir un reflet dans ce genre de surface, c’est une idée si bien enracinée dans les esprits que tout le monde part du principe qu’il y est et que son absence passe le plus souvent inaperçue. C’est ainsi que cette malédiction est beaucoup moins utile aux chasseurs de Vampires qu’on ne pourrait le supposer, excepté pour les plus zélés d’entre eux, qui ne cessent d’observer la moindre surface réfléchissante d’un œil de lynx et qui ne vont nulle part sans leur miroir à main.

Les Vampires qui ne disposent pas de reflet n’ont en général pas d’ombre non plus, qu’ils soient éclairés par une chandelle, une torche ou par le soleil. À l’inverse, on a pu constater que ceux d’entre eux qui étaient capables de se déplacer en plein jour possédaient presque toujours à la fois une ombre et un reflet. Les érudits Vampires pensent que ces deux afflictions viennent une fois encore du fait que le soleil a renié leur espèce et leur refuse tout ce qui se rattache à sa lumière et à sa présence. D’autres laissent entendre qu’il s’agirait là d’une manifestation de l’ironie éternelle qui régit l’univers car les plus belles créatures du monde se voient refuser l’émerveillement de pouvoir se contempler elles-mêmes, ne serait-ce qu’en silhouette.

Le Feu et l’Épée[modifier]

Il est notoirement difficile de tuer un Vampire, et même après qu’un Maître de la Nuit ait été abattu, le monde des mortels n’est pas certains pour autant d’en être débarrassé, aussi ceux qui désirent les exterminer emploient une grande variété de méthodes. Parmi les usages les plus répandus, on pratique souvent la décapitation, suivie de l’incinération séparée des deux parties du corps. Certains individus bourrent le Vampire d’ail et de griffedémon par tous les orifices, lui coupent les bras et les jambes, clouent les différents morceaux aux portes d’un temple puis finissent par enterrer ce gâchis sur un site où un prêtre de Mórr s’est d’abord vidé les boyaux. Pour avoir la certitude qu’un Vampire restera bien mort, la méthode la plus connue est de lui couper la tête, de lui enlever le cœur, de déchiqueter ses membres, de lui emplir la bouche d’ail, puis de brûler toutes ces parties dans des feux séparés de 13 pieds au moins.

Néanmoins, certains d’entre eux ne permettent pas d’accomplir ce genre de rituels : l’age du Vampire entre en compte. Ainsi, au moment de son décès, son âge "véritable" le rattrape et le temps reprend son dû : un très vieux Vampire tombera en poussière alors un Vampire nouveau-né gardera un corps de chair et d’os. Les différentes lignées, avec ses pouvoirs et caractéristiques variables en fonction des origines du Vampire, jouent également un rôle : pour certaines, la mort équivaut à une dispersion des cendres instantanée, mais pas pour d’autres.

Fait peu connu des Chasseurs de Vampires, certains buveurs de sang qui tombent en poussière au moment de leur "mort", en réalité, ne meurent pas réellement : face à une menace mortelle, ils se transforment en brume au moment où le coup fatal s’abat vers eux. Du coup, le chasseur pense avoir tué sa cible, alors que le Vampire est encore en vie, mais sous forme de brume et en fuite.

Toujours est-il qu’une fois les cendres obtenues, il faut les collecter et les enfermer dans une urne d’argent qui doit elle-même être enfermée dans un coffre plein de sel que l’on enterre à l’envers. C’est seulement après avoir accompli tout cela qu’un chasseur de Vampires aura la certitude d’avoir occis son ennemi pour de bon.

Cependant, il ne s’agit là que des méthodes que pratiquent certains Répurgateurs ou Chasseurs de Vampires. Pour eux, il faut faire ainsi pour véritablement les tuer. Mais est-ce que cela est vrai, rien ne permet de vraiment l’affirmer, car de nombreux cas ont en effet été recensés, faisant état de buveurs de sang anéantis, mais trouvant cependant le moyen de revenir pour exercer leur vengeance…


La Vie des Immortels[modifier]

« Il me semble que la vie est comme un ruisseau au cours rapide et que les mortels qui parcourent le monde sont comme des feuilles et des brindilles impuissantes, entraînées par le courant à travers la vie, les âges et dans la mort. Nous autres, en revanche, les enfants du sang, avons enjambé la rivière : nous nous sommes arrachés à son flot tumultueux, et nous sommes immuables comme les pierres du rivage tandis que la vie et le temps s’écoulent sous nos yeux. Ainsi, nous pouvons voir croître et décroître les choses, les empires se faire et se défaire et tout ce qui était fort autrefois tomber dans la faiblesse. Excepté nous, naturellement. »
- Mannfred von Carstein
Des créatures de cauchemar

Un grand pouvoir est toujours accompagne de grandes ambitions. Sans cela, l’existence du Vampire finirait inéluctablement par sombrer dans l’ennui et, pour finir, dans l’autodestruction. Le Vampire moyen mène une vie extrêmement privilégiée. Il prend aisément l’ascendant sur son environnement et sur tous ceux qui l’entourent, il peut à tout instant déployer une impressionnante force physique et la conserver sans le moindre effort, il lui est facile d’acquérir la maîtrise de la Magie et de la connaissance. Les servants, les laquais et les disciples, morts ou vivants, affluent à lui sans qu’il ait le moindre geste à faire. De nombreux Vampires n’ont même pas besoin de se donner le mal de rechercher le sang, car il ne manque pas de mortels énamourés trop heureux d’avoir l’honneur de leur faire cette offrande. Un Vampire ne rend hommage ni aux Dieux ni aux Démons, il ne jure allégeance à aucun seigneur ni à aucun maître - sauf d’autres Vampires de sa lignée plus puissant que lui - et ne suit aucun code moral ou légal, excepté le sien. Nulle crainte ne l’empêche d’agir et le remords ne le tourmente jamais après coup. Lorsqu’un Vampire désire quelque chose, il dispose de tout le pouvoir et de toute la volonté nécessaires pour s’en emparer le plus simplement du monde. Les mortels rêvent tous d’obtenir la liberté de réaliser leurs plus grands rêves, mais les Vampires possèdent déjà cette liberté. C’est pour cette raison que leurs rêves doivent être plus grands que tout ce que pourraient imaginer de simples mortels.

Ainsi, les Vampires se contentent rarement d’une petite vie placide consacrée à se nourrir régulièrement dans une douillette obscurité et un confort princier. Même les moins ambitieux des Vampires finissent par avoir envie de parcourir le monde à la recherche de défis originaux et de nouvelles sensations. Peu d’entre eux peuvent résister au désir de conquérir et aucun au désir de dominer. Pour certains, comme les von Carstein, cela signifie assurer leur mainmise sur des territoires et des armées, en utilisant ces dernières pour étendre les premiers aussi loin que possible. Pour d’autres, comme les Lahmianes, la conquête s’apprécie mieux dans la subtilité et la séduction et ceux-ci assurent leur domination par la manipulation et le secret. Certains Vampires aiment à rassembler une cour autour de leur personne et préparer leurs conquêtes dans le but de se venger, tandis que d’autre, tels les Dragons de Sang et les Nécrarques, ne se soucient guère de gouverner la populace et les terres et préfèrent se concentrer sur des objectifs plus abstraits. Les Dragons de Sang recherchent avant tout la perfection de leur discipline et de leurs aptitudes chevaleresques. Les Nécrarques, quant à eux, s’efforcent de maîtriser les arcanes de la Nécromancie, avec le pouvoir sur la vie et la mort qu’elle peut leur apporter.

Ils ont également d’autres sujets de préoccupations et de divertissements, tels que l’amour, la luxure, l’art pour l’art, la recherche du savoir, des grandes découvertes ou des grandes réalisations, l’obsession des vanités sous toutes les formes imaginables, la satisfaction des sens au plus haut degré et, bien évidemment, les rivalités et les vengeances. Les lignées des Lahmianes et des von Carstein sont sans cesse agitées de querelles intestines motivées par toutes sortes de raisons. Parfois, il s’agit de vendettas familiales remontant à la plus haute antiquité, qui ne sauraient être apaisées par autre chose qu’un génocide censé compenser un crime atroce, mais il peut également s’agir d’une dizaine de serments de vengeance proférés avant le petit-déjeuner à la suite d’insultes aussi légères qu’imaginaires. Toutefois, il est très rare que ces conflits en viennent à s’épanouir en véritables guerres au seins d’une même lignées. L’immortalité des Vampires a engendré un certain tabou contre l’idée de prendre la vie de l’un de leurs semblables, excepté en cas de menace directe de la part d’un ennemi particulier (ou d’un serviteur indiscipliné). De plus, la mort représente une victoire tellement brève quand une humiliation bien préparée présente l’avantage de faire souffrir l’adversaire pendant des siècles. Ainsi, lorsque deux Vampires s’affrontent, le vaincu est le plus souvent capturé et emmuré pour être transformé en Vargheist.

C’est une règle qui s’applique également aux mortels présomptueux qui se hasarderaient à perturber la non-vie d’un Vampire : la mort est une vengeance trop insignifiante lorsqu’il est possible de tourmenter les épouses de ces gens, leurs enfants, leurs amis et les familles de leurs amis, leurs maîtresses, leurs bottiers, leurs boulangers, leurs bouchers et fournisseurs de chandelles, leurs animaux familiers, leurs serviteurs, leurs cousins jusqu’au troisième degré et tous les aventuriers qu’ils voudront embaucher, et cela pendant les dix prochaines générations.

Qu’il s’agisse de vengeance épique ou de grandiose vanité, la vie raffinée d’un Vampire lui procure de nombreuses occasions de conspirer, d’intriguer et d’élaborer des tactiques sophistiquées afin de parvenir à ses fins. C’est l’une des raisons pour lesquelles les légendes laissent souvent entendre que les Vampires possèdent des dons de divination et sont capables de prévoir l’issue des batailles ou les actions de leurs adversaires après avoir envisagé toutes les issues possibles. En vérité, un plan conçu et analysé sur une durée de plus d’un siècle a fort peu de chances de présenter des défauts, à supposer qu’il lui en reste, et peut envisager toutes les contre-attaques potentielles imaginables. Qu’il désire conquérir dans le sang ou s’assurer la maîtrise d’un domaine plus abstrait, les immenses desseins d’un Vampire sont pour ainsi dire toujours exemplaires, dans leur incroyable conception, leur méticuleuse construction et leur éblouissante exécution.

Une autre des raisons pour lesquelles les plans des Vampires sont toujours si magistraux et irrévocables est peut-être que même la mort, cette grande niveleuse des rêves des mortels, ne peut les arrêter. La chair d’un Vampire peut avoir été entièrement détruite et ses cendres dispersées aux quatre vents, son âme perverse peut toujours résider dans ces restes. Elle ne s’en ira jamais vers les jardins de Mórr pour y trouver le repos et, à cause de cela, il leur est toujours possible de retrouver une forme physique. Pour y parvenir, il suffit que les serviteurs du Vampire parviennent à rassembler ses cendres qu’ils mettront à l’abri dans un cercueil pour qu’elles y soient préservés, ce qui leur laissera le temps d’accomplir les rituels nécessaires pour créer un attelage qui transportera la dépouille de leur maître vampirique pendant qu’elle se régénérera en se gorgeant d’énergie, à la fois vitale et mystique. C’est pour cela qu’en fin de compte, l’unique chose qui compte vraiment aux yeux des Vampires est leur domination sur le monde et la loyauté de leurs sujets. La mort est un désagrément, mais l’oubli est la seule véritable mort que puisse connaître un Vampire… et le seul péril qu’ils craignent véritablement.

Les Vampires et l’Humanité[modifier]

« Je ne me préoccupe nullement de ce que nos proies pensent de nous. Vous souciez-vous de l’opinion de votre viande lorsque vous la mangez ? »
- Constantin von Carstein

Nombre de penseurs se sont interrogés pour savoir si le besoin qu’ont les Vampires de se nourrir du sang des humains en fait inévitablement des monstres irrécupérables et d’authentiques ennemis de l’humanité tout entière. En dépit de sa nature de prédateur, un Vampire peut-il éprouver de l’affection pour un humain ? On ne peut nier que les Vampires sont totalement affranchis des contraintes de la morale, ils ne se conforment qu’à leurs propres volontés et ne se soumettent à aucune contrainte, de sorte que la question du bien et du mal ne présente aucune signification à leurs yeux. Ils ne voient ni bienveillance ni noblesse à agir pour la protection de l’humanité, tout comme ils ne perçoivent pas le mal qu’il peut y avoir dans le fait de relever les morts ou de boire du sang. Certains Vampires considèrent les mortels d’un œil plutôt favorable et peuvent même apprécier leur compagnie et leurs manières. Toutefois, comme le berger envers ses moutons, les Vampires ne peuvent imaginer que leurs proies puissent s’approcher de leur niveau. Un Vampire peut certainement avoir de l’estime pour son cheptel, mais à ses yeux un mouton restera toujours un mouton et même le plus charitable des bergers ne verse pas une larme lorsque le moment de passer à la broche est venu... à moins d’être originaire de l’Averland.

Cependant, cela ne constitue pas une généralité. Pour chaque Vampire prenant soin de son futur repas, il en existe un qui voit l’humanité avec l’œil du chasseur sanguinaire qui regarde une harde de chevreuil.

Le Romantisme[modifier]

Les légendes de Vlad et d’Isabella ou de Geneviève et d’Oswald ne sont pas uniquement de l’ordre de la fiction romantique. Peut-être serait-il plus exact de dire que les Vampires sont, par essence, des créatures d’un romantisme aussi extrême que dramatique. Il est donc inévitable que leurs faits et gestes fassent l’objet d’œuvres poétiques, de pièces de théâtre ou d’opéras. Les Vampires ne font jamais les choses à moitié et lorsqu’il leur arrive de tomber amoureux, ils peuvent tout à fait s’éprendre de mortels, en dépit du fait qu’ils leur sont supérieurs. Dans une histoire d’amour de ce genre, inévitablement, le mortel concerné finit toujours par recevoir le Baiser de Sang, en vérité, quel plus beau présent un amant pourrait-il faire à sa belle que de lui offrir l’éternité ? Et quelle amante refuserait une chance de devenir plus proche de son bien-aimé ? Ceci étant dit, il faut garder à l’esprit que les histoires d’amour vampirique, aussi romantique et/ou dramatique que puisse les présenter… ou plutôt l’idéaliser les humains, restent des cas exceptionnels. La vaste majorité des Vampires, au cœur aussi froid et sec que la pierre, ne se laissent pas distraire par de telles futilités. Sans oublier que les Nécrarques et les Stryges sont trop hideux pour susciter le moindre sentiment d’amour, et que les Lahmianes n’ont techniquement pas le droit d’offrir l’Obscur Baiser aux hommes.


Au-delà des Frontières de l’Empire[modifier]

« Il y a eu de sombres rumeurs qui parlaient de Nains Vampires et aussi d’autres races, mais personnes n’a jamais découvert aucune preuve de leur existence. Certains, chez les Elfes, voudraient nous faire croire que nous somme les seuls à devenir des Vampires et que ce serait une preuve supplémentaire de la nature intrinsèquement Chaotique et avilie de l’Homme, si sujet à la mutation. Face à cela, d’autres érudits affirmèrent que les sinistres pillards qui attaquent nos côtes sont des cousins dégénérés des Elfes, qu’il existe une nation entière de Nains qui adorent le Chaos dans les terres de l’est, et même que se sont les Halflings qui ont engendré les Ogres. Peut-être faut-ils supposer que chaque race possède son double maléfique ? »
- Extrait des Sermons, de Traugott de Véréna

Depuis l’aube des temps, des légendes font état de prédateurs nocturnes vivant cachés parmi les hommes. Aussi loin que remonte la mémoire, des histoires de bêtes sanguinaires chassant les imprudents au crépuscule sont relatées de générations en générations, entretenant la peur ancestrale des ténèbres dans le cœur de l’humanité. Depuis des siècles, le mot Vampire résonne tel un glas sinistre sur les terres Vieux Monde. L’influence et l’histoire des Vampires ne se limitent évidement pas à l’Empire, ni même au Vieux Monde, pas plus que les humains ne sont la seule race à subir les assauts des Maîtres de la Nuit, car la soif sanguinaire des Vampires a semé la désolation dans le monde entier. Les Vampires sont désignés par bien des noms : les Bretonniens les appellent Nosferatu, les Kislévites Upyr, tandis qu’en Estalie, ils répondent au nom de Wamphyri. Bien qu’y étant généralement associées, les généraux des Forces de la Destruction n’apprécient pas non plus les Vampires, et même si ont peut parfois les voir se battre côte-à-côte (ils forment malgré tout des allié plus fiables que les Elfes Noirs ou les Skavens), de telles collaborations restent rares.

Kislev[modifier]

Pour la plupart, les Vampires du Kislev sont du genre monstrueux : ce sont des créatures que l’on pourchasse sans pitié, à peine plus évoluées que des animaux. Selon la croyance populaire, une consommation régulière de Chesnochnaya, du Kvas à l’ail, permet de les tenir à distance. Les Kislevites ne sont guère familiarisés avec l’autre type de Vampires, ceux qui se présentent sous un aspect séduisant. C’est ainsi que la Tsarine Kattarin a pu rester au pouvoir après sa transformation en Vampire. Dans la tradition Kislevite, voilà bien longtemps que de puissantes Sorcières de Glaces occupent une place prépondérante au gouvernement, ainsi personne n’a été choqué de voir sur le trône une belle femme au teint pâle et dotée de pouvoirs magiques. Son règne est brutalement arrivé à son terme quand les Boyards de la noblesse locale ont compris ce que signifiait pour eux la présence d’une immortelle à ce poste : plus personne n’ayant la moindre chance de s’élever jusqu’au sommet de l’état, il ne leur resterait plus qu’à se chamailler entre eux pour s’approprier les quelques miettes de pouvoir restantes. Une alliance menée par le Tsarévitch Pavel prit alors les mesures qui s’imposaient. La dépouille gelée de Kattarin est encore exposée au palais de Givre, en guise d’avertissement pour les autres Vampires.

Bretonnie[modifier]

« Ils ont la mémoire courte, ces poètes qui écrivent des odes aux "nobles" Vampires. Ont-ils oublié tous les morts ? Les défunts ne sont ni beaux ni nobles. Je suis allé à Moussillon, je peux vous le dire d’expérience. »
- Gervase, malandrin Bretonnien

En Bretonnie, les paysans superstitieux tremblent d’effroi à la simple mention des Vampires et ont adopté certaines pratiques venues de Sylvanie. Par exemple, ils enterrent parfois leurs morts couchés sur le ventre pour les empêcher de se relever, avec des gousses d’ail dans les oreilles et des griffes de corbeau desséchées dans la bouche. La Bretonnie est la patrie d’un Dragon de Sang de sinistre mémoire, le Duc Rouge, qui fut le fléau de l’Aquitanie. Selon une rumeur persistante, d’autres individus de sa redoutable espèce vivraient encore au fin fond des forêts et dans certains hameaux isolés. Les Chevaliers de la Quête considèrent ces Vampires comme des âmes chevaleresques et torturées et les voient comme des adversaires dignes d’être combattus. Les magnifiques idéaux de la chevalerie les aveuglent et les empêchent de voir la vérité toute nue : le Duc Rouge n’était qu’un meurtrier barbare, comme la plupart de ses congénères. L’imaginaire courtois de la noblesse fait d’elle une proie facile pour les Lahmianes qui ont infiltré la société Bretonnienne en secret, avec autant de facilité et aussi totalement qu’elles l’ont fait dans l’Empire.

Estalie et Tilée[modifier]

« La Guerre du Sang date peut-être d’il y a trois cents ans, mais nous avons la mémoire longue en Estalie. Le vampire Norgul a entièrement dévasté nos terres, des Irranas à la mer Australe, avant nous ne réussissions à le vaincre et c’est seulement grâce à l’intervention de notre bienheureuse Myrmidia que nous y sommes parvenus. Jamais nous ne pourrions accueillir les Vampires en notre sein comme vous lie faites en Sylvanie. Cette terre est une flétrissure sur la face de votre Empire. Vous devriez lui planter un pieux dans le cœur et la brûler de fond en comble. »
- Cristobal Mendez, Estalien

Dans le sud, l’Estalie porte encore les cicatrices de sa propre guerre contre les Vampires et la population s’y montre intraitable avec les Morts-Vivants. De leur côté, les cités-états de Tilée semblent avoir été relativement épargnées par une activité vampirique de grande envergure, bien que l’on puisse trouver des repaires de Stryges disséminés dans les campagnes de ce pays. Cette situation est peut-être due à l’influence protectrice du culte de Mórr dont la présence est très forte en Tilée et qui tient toutes ses grandes cérémonies dans la ville Tiléenne de Luccini. Mais il est également possible que la situation soit bien plus alarmante que cela et qu’au contraire les méandres byzantins de la politique Tiléenne permettent aux Vampires de se dissimuler plus aisément pour faire jouer leur influence dans l’ombre. La ville de Miragliano, en particulier, a la réputation d’être un repaire de Vampires.

Dans les Terres Lointaines[modifier]

En Arabie, les gouvernements ne cherchent pas à étouffer toute connaissance de la Nécromancie, ainsi les populations ne souffrent-elles pas de l’ignorance qui permet aux Vampires de se dissimuler parmi elles comme c’est le cas dans en Empire ou en Bretonnie. Seuls les Dragons de Sang peuvent se targuer de maintenir une présence sur ces terres et cela seulement dans le désert de l’ouest. Jusqu’à présent, les populations de Norsca et d’Albion ont eu la bonne fortune de ne pas avoir beaucoup de contacts avec les Vampires, peut-être parce que leur aversion pour les eaux mouvantes les dissuade de voyager par la mer. Cependant cela ne saurait tarder : même la Lustrie a dû apprendre à craindre le Vampire Luthor Harkon et ses pirates Morts-Vivants qui ont pris le contrôle de la région aujourd’hui connue sous le nom de Côte des Vampires.

Les Elfes[modifier]

« Seuls les hommes, avec leurs vies si courtes et leur vision de l’avenir plus courte encore, pouvaient imaginer un usage aussi détestable de la magie. »
- Ithilweil, Enchanteresse Elfe

Les Elfes considèrent les Vampires comme une preuve supplémentaire de la faiblesse inhérente de la race humaine. Il est rarissime que les Elfes tombent dans la pratique de la Nécromancie pour prolonger leur existence : ils n’en ont pas besoin, étant donné qu’ils vivent déjà tellement longtemps. Cette simple idée leur est étrangère. Les Rangers des Bois Sauvages comptent les Vampires au nombre des monstruosités qui doivent être exterminées sans la moindre pitié. Même les Elfes Noirs haïssent les Vampires, car ils voient en eux la manifestation évidente du savoir magique que Nagash arracha jadis à leurs ancêtres par la torture.

Les Nains[modifier]

« Tiens tiens. Je devrais te garder pour la fin, tu ne crois pas, Nain ? Pour que tu voies tes amis mourir. »
- Mannfred von Carstein

Les Vampires trouvent que le sang des Nains est fade, avec un arrière-goût de rance. Ils ont donc tendance à les ignorer. Dans les Livres des Rancunes, en revanche, on trouve une longue rubrique consacrée à Neferata, qu’ils appellent « la Reine du Mal », et qui raconte comment elle s’empara en une nuit de la forteresse naine du Pinacle d'Argent. De nombreux Tueurs de Trolls y vont encore trouver une fin héroïque. En plusieurs occasions, les Nains ont prêté main-forte à leurs alliés humains contre les Comtes Vampires. À la bataille de Hel Fenn, ils ont vaillamment combattu contre Mannfred von Carstein et ses troupes.

Les Skavens[modifier]

« Malepierre en poudre et argent pilé, mêlés à une base d’huile et d’ail »
- Rikkit’tik "érudit" du clan Eshin

C’est en Sylvanie que se trouve l’une des concentrations de Malepierre les plus importantes du Vieux Monde, ce qui, naturellement, rend ce territoire extrêmement attirant aux yeux des Skavens mais toutes leurs tentatives pour en prendre le contrôle ont échoué. Même les équipes d’éclaireurs que le clan Eshin envoie en de rares occasions récolter la Malepierre craignent de s’aventurer dans les forêts. Le plus grand chef-d’œuvre des Skavens, la Peste Noire de 1111, échoua non seulement grâce à Mandred le Tueur de Rats, mais également parce qu’une armée de victimes de la peste se relevèrent de leurs tombes en Sylvanie, infligeant d’énormes pertes aux rangs des hommes-rats.

Le Chaos[modifier]

« Le sang, c’est pour le Dieu du Sang. C’est pas pour boire ! »
- Hermann Arrache-Tripes, disciple de Khorne

Les adorateurs du Chaos ont un singulier point de vue au sujet des Vampires. Les adeptes du Dieu du Sang les voient comme des blasphémateurs qui s’approprient le sang qui revient de droit à Khorne. Pour les fidèles de Nurgle, les Vampires sont abominables du fait de leur immunité contre les maladies et qu’ils ne dépérissent pas. Les disciples de Tzeentch les voient comme des êtres en suspens, insensibles aux changements apportés par le temps ou les mutations, dont la simple vue est odieuse à leur divinité (quel que soit le nombre de ses yeux en un moment donné). Et, bien que certains Vampires mènent une existence de débauche à faire se pâmer la plupart des Slaaneshites, ils sont rebelles à la nouveauté et préfèrent vivre dans un passé idéalisé que se jeter à corps perdu dans des sensations inédites ce qui leur attire le mépris des adorateurs du Maître des Plaisirs. De plus, les symboles sacrilèges des Dieux Sombres les blessent tout autant que n’importe quels symboles sacrés.

Les Hommes-Bêtes voient également les Vampires d’un mauvais œil. Ces Morts-Vivants ne peuvent être ni torturés, ni mangés, et les tours habitées par les Nécrarques, dissimulées au cœur des sombres forêts, empiètent souvent sur le Sol-de-Sang des Sabots Fourchus, ce qu’ils n’apprécient que très modérément.

Les Vampires, de leur côté, n’ont aucun intérêt à laisser leurs serviteurs disparaître, submergés par l’océan du Chaos et se sont souvent secrètement rangés aux côtés de l’humanité dans ses guerres contre le Chaos. Aussi étrange que cela puisse paraître aux yeux des humains qui voient seulement des monstres, d’un côté comme de l’autre, les forces du Chaos et celles des Vampires sont naturellement opposées.


Sources[modifier]

  • Livre d’Armée Comtes Vampires V8
  • Livre d’Armée Comtes Vampires V5
  • Warhammer JdR - Les Maitres de la Nuit