Tyrion, Avatar de Khaine

De La Bibliothèque Impériale
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Tyrion, Avatar de Khaine
Tyrion fut l’un des plus grands héros d’Ulthuan, peut-être même le plus illustre depuis Ænarion.

Pendant des siècles, Tyrion protégea les trônes jumeaux d’Ulthuan, versa son propre sang pour le Roi Phénix et la Reine Éternelle. Les ménestrels chantaient même que Malékith, le Roi Sorcier tyrannique de Naggaroth, redoutait le courroux de Tyrion, une distinction accordée avec réticence à de rares individus. Il est certain que les Elfes Noirs craignaient le prince. Finubar le Voyageur avait souvent dit que la présence de Tyrion sur le champ de bataille valait un millier de lances, non en raison de ses qualités martiales, bien qu’impressionnantes, mais parce que le voir chevaucher au combat sur son noble destrier Malhandir redonnait l’espoir à ceux qui luttaient sous la bannière du Roi Phénix, et sapait le courage de ceux qui se dressaient face à elle.

Les faits de Tyrion étaient si incroyables qu’il aurait été aisé de les prendre pour des contes, financées par le prince lui-même. Toutefois, rares étaient ceux à démentir les actes de Tyrion, car tous savaient qu’il était un héritier du fabuleux Ænarion, premier Roi Phénix, et de sa reine Astarielle. Durant toutes les années après l’époque d’Ænarion, aucun de ses descendants ne lui avaient autant ressemblé que Tyrion. Voir le jeune prince engoncé dans l’Armure Dragon d’Ænarion était comme contempler le roi de jadis.

L’héritage d’Ænarion conféra à Tyrion une force et une volonté sans pareille, ainsi que la noblesse qui remontaient aux premiers jours d’Ulthuan. Toutefois, le sang du premier Roi Phénix était également porteur d’une malédiction, qui avait revêtu diverses formes au fil des millénaires. Elle laissa sa marque sur toute la lignée d’Ænarion, en affligeant généralement le corps ou l’esprit. Au début, beaucoup pensèrent que Tyrion avait été épargné. Toutefois, il devint rapidement évident aux proches du prince que ce n’était pas le cas. Chaque année qui passait voyait l’humeur de Tyrion s’assombrir, à tel point que seul son frère Teclis et la Reine Éternelle Alarielle étaient capables d’apaiser sa colère.

Le tempérament de Tyrion n’altéra pas le respect qu’il inspirait. Son franc-parler était un changement bienvenu pour ceux qui supportaient depuis longtemps des inextricables mots couverts de la cour du Roi Phénix. Le prince se préoccupait peu de politique, et pour chaque ennemi qu’il se faisait à la cour, il gagnait de nombreux alliés dont les familles avaient depuis longtemps été spoliées. L’intervention de Tyrion vit l’émergence de nombreux grands héros qui seraient sinon restés enlisés parmi les querelles de la noblesse.

Lorsque Tyrion fit d’Eldyra, une princesse méprisée, son écuyère, ils furent nombreux à le considérer comme le successeur logique de l’actuel Roi Phénix. De bien des façons, cela semblait inévitable. Finubar s’éloignait de son peuple, et Tyrion assumait de plus en plus souvent le commandement des armées d’Ulthuan. En outre il était bien connu que Tyrion était devenu le consort de la Reine Éternelle Alarielle, car il portait le Cœur d’Avelorn en marque de sa faveur. Il semblait naturel qu’un enfant issu de leur union, et ainsi des plus grandes lignées d’Ulthuan, ne pouvait présager que du meilleur pour l’avenir des Hauts Elfes. Ce que personne ne savait, car Tyrion et Alarielle avait gardé la chose secrète à grand-peine, était le fruit tant espéré de leur union avait déjà été enfanté il y a longtemps.

Par tradition, la première fille née du Roi Phénix et de la Reine Éternelle durant leur mariage d’état était destinée à succéder à sa mère et ainsi perpétuer le cycle de la souveraine d’Ulthuan. Alarielle avait en effet porté une fille durant sa noce avec le Roi Phénix, mais c’était Tyrion, non Finubar qui en était le père. La Reine Éternelle nomma l’enfant Aliathra, qui signifie "chance cachée" dans un ancien dialecte avelorni, et l’éleva néanmoins comme son héritière. Ainsi s’étaient mis en mouvement les événements qui conduirait Tyrion à sa chute, en entraînant Ulthuan avec lui.

Ce dont nul ne se rendit compte, du moins pas Tyrion lui-même, était la véritable nature de sa malédiction héréditaire. Ce n’était pas une tare dans son esprit et son corps, mais une graine qui germait lentement. Avant même de tirer la célèbre épée de Khaine, la Faiseuse de Veuves, Ænarion avaient sans le savoir obtenu la faveur du Destructeur. En effet, il n’aurait pas pu tenir face aux hordes démoniaques sans la bénédiction de Khaine. Ainsi le plus grand des Rois Phénix avait-il accueilli un fragment de Khaine dans son cœur, une parcelle qui serait transmise de génération en génération.

Chaque ancêtre de Tyrion avait lutté contre cette malédiction, et ils furent nombreux à succomber à la rage qu’elle instilla. Pendant des décennies, cette tare avait bouillonné dans l’âme et le cœur de Tyrion, poussant le prince à des actes de destruction. Toutefois, le prince avait résisté grâce à la force de volonté qui faisait également partie de son héritage, et il était demeuré maître de ses actions. Néanmoins, le contrôle de Tyrion sur lui-même n’était pas total, et son humeur devint finalement si noire que même son frère Teclis ne pouvait plus supporter sa présence.

Le désastre s’abattit tandis que des jours sombres menaçaient. Aliathra, envoyée en tant qu’ambassadrice auprès des Nains du Bord du Monde, fut capturée et tuée lors d’un rituel visant le retour de Nagash, le Grand Nécromancien. En dépit de la distance qui le séparait de sa fille, Tyrion sentit sa mort et laissa la colère de Khaine le submerger. Si les circonstances avaient été différentes, même cela n’aurait pas scellé le sort de Tyrion, mais le destin se dressa contre lui. Morathi avait longtemps désiré Tyrion, car elle voyait en lui son amour perdu Ænarion. Tandis que le prince était au bord de la damnation, la Sorcière Matriarche l’approcha. Ses charmes, et la révélation que Teclis était complice de la mort d’Aliathra, précipitèrent Tyrion dans l’abîme.

Lorsque Tyrion posa ses mains sur la Faiseuse de Veuves quelques jours plus tard, il ne restait rien du noble guerrier qu’il avait été. Il était plus sombre que jamais, avide de verser le sang d’une façon qui aurait plus convenu au Roi Sorcier qu’il avait combattu tant de fois. La Faiseuse de Veuves, forgée pour terrasser un dieu, luisait dans sa main, et même l’armure scintillante d’Ænarion semblait avoir perdu son lustre.

Ainsi, l’ombre de Khaine s’abattait où que Tyrion se rendît. Sur son passage, les esprits faibles devenaient des bêtes, tandis que les forts voyaient leur cruauté exacerbée. À chaque ennemi tué par Tyrion, l’ombre grandissait, noyant des milliers d’âmes de plus sous la malédiction qui avait fini par triompher du prince. Tyrion était l’un des plus grands défenseurs d’Ulthuan. À présent il est l’Avatar de Khaine, et le destructeur de tous ceux qu’il protégeait jadis.

Source

  • La Fin des Temps - Khaine