Tlazcolt
Un Pilleur de Tombes raconte que son bateau fit jadis naufrage au sud de Port-des-Pillards et qu’il dut longer la côte vers le sud dans l’espoir d’atteindre Bourbeville avant que les pirates qui le poursuivaient ne le rattrapent pour lui ravir le masque d’or qu’il avait trouvé dans des ruines. Après une semaine de marche, il rencontra des Hommes-Lézards qui lui barraient la route, si bien qu’il n’eut d’autre alternative que de tenter de négocier avec eux son passage à travers leurs domaines. Son avance se fit dans un silence de mort et même si les Saurus ne firent rien pour l’arrêter, ils ne tentèrent pas non plus de communiquer avec lui. Craignant que les Hommes-Lézards ne décident de le capturer s’il s’attardait trop sur leur territoire, et qu’ils découvrent le masque dont il s’était emparé, l’aventurier se dirigea vers la plage toute proche, tout en lançant de temps à autre un regard plein d’appréhension derrière lui. C’est alors qu’il se retournait une dernière fois qu’il vit que les Hommes-Lézards s’étaient déployés pour former une longue ligne de bataille, bloquant tout accès à la grève, et que les pirates sanguinaires qui l’avaient poursuivi pendant si longtemps étaient maintenant en vue. Les féroces flibustiers étaient bien plus nombreux que les Saurus, mais ceux-ci ne montrèrent aucun signe de peur devant l’avance de ces brutes en guenilles. La bataille qui s’ensuivit fut sanglante, mais les Hommes-Lézards ne cédèrent pas un pouce de terrain, en dépit de la sauvagerie de la horde malodorante qui se jetait sur eux. Alors que le soleil commençait à se coucher, le cours de la bataille changea du tout au tout car les pirates étaient tout simplement trop épuisés pour continuer. Ils se retirèrent mais les Saurus restèrent à leur place, l’ardente lueur du soleil couchant jouant sur leurs écailles mordorées, comme s’ils obéissaient à quelque mystérieux impératif. L’aventurier reprit sa route vers le sud, heureux de savoir que les pirates malfaisants ne pourraient plus jamais le rattraper, mais rongé par la culpabilité à l’idée qu’autant de valeureux Hommes-Lézards aient péri alors qu’il s’enfuyait avec un de leurs trésors ancestraux.
Source[modifier]
- White Dwarf 128 - Décembre 2004