Palais Doré

De La Bibliothèque Impériale

Le Palais Doré est une construction impossible située dans les Désolations du Chaos, tout près de la frontière avec les Royaumes du Chaos. Il a été habité pendant près de 2 siècles par l'Ost Décadent du Prince Sigvald le Magnifique, avant que celui-ci décide d'attaquer le Vieux Monde. C'est un édifice vaste, surmonté de dômes et flottant dans la brise glacée, foulant au pied toutes les lois de la logique. A proximité du palais, de l'autre côté d'une chaine de montagnes, se trouve la forteresse d’Ör, gardée par des servants de Khorne.

Ce magnifique château entièrement recouvert d’or est suspendu d'une manière improbable dans les airs, entourée de panaches de flocons de neige tourbillonnant. Même au sol, l’assemblage semblerait tenir du miracle avec ses innombrables tours et tourelles, décorées de véritables armées de gargouilles. Le château est d’une taille incroyable. Chaque haute spire est dépassée par une autre plus haute encore, jusqu’à ce que l’œil en soit fatigué et redescende vers les imposantes portes. De larges marches descendent du palais en se tortillant, tel un gigantesque serpent, pour venir s’étendre sur la neige comme les pétales d’une fleur ouverte. En dessous, dans des congères, des dizaines de statues en or massif, à l’instar du château qui les dominait, semblent être tombées au sol depuis le château. Elles représentent tous Sigvald.

A l'intérieur, les plafonds voûtés sont si hauts que la lumière des torches parvient tout juste à les atteindre. Sans le scintillement de l’or, on pourrait se croire en train de marcher sous le ciel nocturne. Le visiteur s'aperçoit aussi qu'il ne s’agit pas d’un seul palais, mais d’une enfilade de plusieurs, chacun plus grand et plus haut que le précédent. Il est impossible de ne pas remarquer le délabrement de l’endroit. Tout cela parait plutôt abandonné. Une généreuse couche de poussière vient ternir l’or, peignant les murs d’un gris mélancolique. Des miroirs, grands comme des arbres, sont alignés le long des murs, mais beaucoup sont ébréchés, fêlés ou même brisés et éparpillés au sol en d’innombrables débris. Entre ces miroirs, d’imposants portraits dépeignent un jeune noble qui affronte de monstrueux ennemis et chacun est réalisé dans des couleurs vives et incroyables. Des décennies de poussière se sont cependant accumulées et le visage du noble semble regarder depuis un rideau de toiles d’araignées.

Après plus d'une heure de marche dans d'interminables couloirs, le visiteur atteint la partie habitée du château. Les miroirs le long des murs y sont tout aussi poussiéreux, mais les tapis au sol porte de nombreuses traces de pas. Une douce chaleur et la senteur entêtante de lys emplissent les lieux et une mélodie sinueuse et évasive se répend.

Le coeur est une salle du trône aux dimensions exagérées. Des balcons festonnés disposés en gradins en font le tour, et des rangées de colonnes cannelées divisent l’espace en une série d’arcades. Les murs et le plafond sont en marbre blanc poli, couronnés de corniches élaborées et dorées, et les voûtes entre les différentes colonnes soutiennent d’énormes chandeliers en cristal, chacun de la taille d’un carrosse et recevant des centaines de bougies. Les flammes pulsent d’une multitude de couleurs différentes qui viennent éclairer les silhouettes tourbillonnantes et réveiller leurs costumes. Ces dernières, qui portent d’énormes masques décorés de plumes et des ailes de soie écarlate, se livrent à un ballet parfaitement synchronisé. Au-dessus d’elles, les balcons sont occupés par des musiciens qui jouent d’instruments tellement étranges qu’ils ressemblent davantage à des sortes de membres qu’à des objets de cuivre ou de bois. Certains points de lumière ne sont pas fixes. Des douzaines d’oiseaux virevoltent sous le plafond de la grande salle, s’engageant parfois dans des piqués frénétiques, tout en traînant dans leur sillage de petites lanternes. Au-delà des danseurs s’élève une estrade, surmontée par un trône. La salle est si longue, et la fumée si dense, qu'il est difficile d'apercevoir les détails du trône, mais on peut y voir une silhouette magnifique, vautrée dans d’épais coussins, en une attitude lascive, l'hôte des lieux. Les danseurs ont pour seul but d’amuser au mieux cette illustre personne par leurs arabesques.

Un peu plus loin, on peut trouver une bibliothèque gigantesque de milliers d'ouvrages, dont Sigvald prétend qu'elle est parfaite et complète. Cependant, une merveille bien plus grande se trouve dans l'une des tour du château: le Dôme de l’Empyréel. C'est une large salle circulaire tournant en un lent mouvement giratoire. L’endroit est généreusement éclairé malgré l'absence de torches. Des centaines de rayons de lune se reflétent à travers des lentilles placées dans le sol de marbre et, alors que l’ensemble tourne lentement sur lui-même, elles tracent une série complexe de trajectoires sur les imposantes courbes du plafond. Lorsque le Dôme de l’Empyréel pivote sur son axe, il trace une représentation parfaite des cieux. Sur l'ordre du maître des lieux, en une poignée de minutes, toute la salle peut se transformer en un immense bol de verre renversé, baigné de lumière, d'où on voit les pics acérés des montagnes des désolations du Chaos. Une étrange lumière vient du nord et des royaumes du chaos.

Toute une aile du palais est couverte d'une large verrière voûtée qui ondule tel un serpent ; elle est emplie d’une vie surnaturelle. Elle abrite le Jardin de Glace, dans lequel il n'y a pas la moindre touche de vert. Les gigantesques plantes, qui semblent être une extension du clair de lune, sont d’une blancheur éblouissante. Elles tirent leur énergie des rêves d’hommes et de femmes vêtus de robes flamboyantes entassés sous les feuilles.

Source

  • Darius Hink, Sigvald, Black Library, 2013