Navire Terrestre

De La Bibliothèque Impériale
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Marienburg est l’une des villes plus riches du Vieux Monde, une plaque tournante pour le commerce vers de nombreuses contrée. Ces richesses sont telle qu’en l’an 2429 du calendrier Impérial, elle a effectivement acheté sa sécession et son indépendance à l’Empire avec un important transfert d’or dans les coffres impériaux. Ses seigneurs marchands se sont lassés des guerres et des intrigues du pouvoir impérial et de leurs effets sur la seule chose à laquelle ils sont attachés: la recherche du profit. Cette indépendance a été défendue à plusieurs reprises à la fois contre des ennemis intérieurs et extérieurs et en particulier l’Empire qui voudrait voir revenir la ville dans son giron. Marienburg reste plus puissante qu’elle ne l’a jamais été, mais son indépendance est à double tranchants dans certaines circonstances, en particulier en termes militaires. Sans les effectifs nombreux et les hommes d’armes expérimentés de l’Empire peut faire appel, Marienburg a souvent été contrainte d’acheter sa tranquillité, et ses guildes marchandes ont depuis longtemps appris à compter sur des Mercenaires ou même des corsaires pour compléter leurs petites armées permanentes en cas de besoin. Ces dernières années, Marienberg s’est senti vulnérable, car les alliances avec l’Empire, qui reste son principal partenaire commercial, ont parfois été fragiles sur le terrain et l’embauche d’unités d’élites impériales à un coût exorbitant.

Le cas des Tanks à Vapeur impériaux en est une bonne illustration. En effet, l’Empire a eu l’occasion de «prêter» à des prix prohibitifs des exemplaires de cette machine puissante et extrêmement rare à Marienburg. Ils se sont avérés totalement impossibles à acheter. La construction géniale des chaudières à vapeur est impossible à reproduire, et de tels secrets ne sont connus que par les Ingénieurs impériaux. Ainsi, ces dernières années, les menaces contre leur cité-état augmentant, la guilde principale de Marienburg a cherché à faire ce qu’ils ont toujours fait et ont dirigé leur puissance financière pour résoudre ce problème. Comme l’achat d’un Tank à Vapeur était impossible, ils ont commandé quelque chose de mieux! Les marchands se méfiaient des conséquences politiques de tractations avec l'École Impériale d'Ingénierie d’Altdorf et des Nains qui auraient simplement méprisé leur demande. A contrario, l’énorme somme d’argent proposée s’est avérée irrésistible pour l'École Impériale d'Artillerie de Nuln. Avec l’approbation tacite de la Comtesse Emmanuelle von Liebwitz (et sans doute sur un pourcentage du prix), un groupe d’ingénieurs s’est lancé avec les Marienburgeois dans la construction de nouveaux «Tanks à Vapeur». Il n’y avait qu’un seul problème: ils ne savaient pas comment s’y prendre.

Il y eut beaucoup de désastres lors de la conception du prototype et l’ensemble du projet fut surnommé le «remplisseur de cercueil» par les apprentis terrifiés à l’idée d’y être rattachés. Les chaudières à vapeur construites n’était pas assez petites et ne produisait la puissance nécessaire sans devenir dangereusement instable. L’armement monté sur la coque se montra tout aussi susceptible de briser la machine lors des tirs, et l’ensemble de la structure avait tendance à tomber en morceaux au plus petit changement de direction. Les forges de l’École d’Artillerie Impériale sont célèbres à juste titre pour leur savoir-faire et leur productivité mais pas pour son innovation... Les retards et les coûts s’accumulant, les ingénieurs firent de plus en plus de concessions aux intraitables négociateurs Marienburgeois: «Oui, il sera en mesure de naviguer à travers les zones humides des Marais Maudits.», «Oui,il pourra accueillir un équipage de soldats à la place des ingénieurs spécialisés». Des années plus tard, les coûts continuaient à s’accumuler et aucune machine de guerre n’était en vue. Les seigneur-marchands de Marienburg commencèrent à craindre de s’être fait avoir et commencé à menacer Nuln d’une guerre commerciale que la ville ne pouvait pas se permettre.

C’est alors que l’un des plus déséquilibrés parmi les Ingénieurs de l’École d’Artillerie, un homme répondant au nom de Hezekiaj Guttmann (connu moins affectueusement comme «l’épouvantail brûlé» par ses collègues), eut une révélation. S’ils n’arrivaient pas à construire une petite chaudière comme celle du Tank à Vapeur, pourquoi insister ? Pourquoi ne pas en utiliser à la place une plus grande ? Il n’y avait qu’à agrandir la machine en proportion. Et inversement, le canon pouvait très bien être plus petit. Pour le reste, ils flatteraient la vanité des Marienburgeois : la machine prendrait la forme d’un bateau (ou du moins comme une caricature de bateau). Après tout, ils aimaient les bateaux n’est-ce pas? Ce plan assez fou, une fois exploité par les ingénieurs désespérés, pris forme très rapidement et, en un laps de temps remarquablement court, un prototype fût assemblé. Le produit final, hybride de bateau à vapeur, ressemblait plus à un accessoire grotesque de théâtre qu’à un navire de guerre ou un Tank à Vapeur. Cependant, il fonctionnait d’une manière ou d’une autre la plupart du temps! Le maréchal-prévôt de l’École d’Artillerie Impériale le baptisa «La Merveille du Siècle» et annonçant ce succès à la Comtesse Emmanuelle et à la délégation de Marienberg en réussissant même à garder un visage impassible. Le soulagement des Ingénieurs à l’acceptation du design devient soudain quelque chose proche de la panique lorsque Marienburg commanda non un ou deux mais un escadron de dix! De plus, le prototype fonctionnel s’avéra guère facile à répliquer et le projet continua à remplir des cercueils à un rythme soutenu.

Trois Navires de Guerre de classe ‘Marienburg’ (pour leur donner leur titre officiel) étaient achevés et un quatrième était en construction lorsque la horde de Tamurkhan assombrit l’horizon du Wissenland. Pour sécuriser leur investissement, les Seigneurs Marchands de Marienburg avaient déjà envoyé à Nuln des barges et un nombre important de mercenaires (les célèbres Lames de Manann). Ces derniers avaient pour mission de surveiller la première partie de leur ‘flotte’ jusqu’à livraison complète et son retour jusqu’à Marienberg. La Comtesse Emmanuelle ordonna rapidement l’utilisation de ces «armes miracles» pour la défense de la cité. Les Marienburgeois furent heureux de lui rendre ce service – pour un bon prix!

Pâle imitation des Tanks à Vapeur, le Navire Terrestre a en sa faveur sa taille, sa coque blindée surdimensionnée, sa chaudière prête à exploser et son système de pilotage digne fruit d’un esprit dérangé. Durant les combats, le Navire Terrestre est une vision folle, une forteresse mobile dominant le champ de bataille qui décharge ses armes dans un bruit de tonnerre et écrase ses ennemis sous ses roues pendant que son équipage reste en -relative- sécurité sur le pont. Tout va bien tant que tout fonctionne, que les roues sont intactes, que la chaudière n’explose pas ou que la réserve de poudre ne prend pas feu...

Source[modifier]

  • Tamurkhan, le Trône du Chaos (traduit par le verrah rubicon)