Montagnes des Larmes : Différence entre versions

De La Bibliothèque Impériale
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(Aucune différence)

Version du 24 novembre 2017 à 20:28

Une contrée de pitons rocheux, de neige et de glace
Si un explorateur se montrait assez intrépide ou inconscient pour traverser les Montagnes du Bord du Monde, il se retrouverait dans les plaines cendreuses des Terres Sombres. S’il arrivait à trouver un chemin au milieu des marécages d’huile bouillante et des rivières de lave, tout en évitant les bandes de Chevaucheurs de Loups Gobelins et de Hobgobelins en maraude, il survivrait assez longtemps pour atteindre le Désert Hurlant. S’il parvenait à négocier le passage entre la citadelle des Nains du Chaos appelée le Croc du Démon et l’ombre trapue et maléfique de la Forteresse Noire, une longue chaîne de montagnes lui apparaîtrait, barrant l’horizon. S’il terminait vivant son voyage sur ces terres arides et désolées, et réussissait à franchir la Rivière de la Ruine et sa pollution, il pénétrerait dans les Royaumes Ogres, et alors commencerait le vrai danger.

On dit qu’il existe un millier de façons différentes de mourir dans les Royaumes Ogres, et une bonne moitié de celles-ci implique la disparition du sujet dans l’estomac d’une autre créature. Cette région inhospitalière abrite certes quelques espèces incapables de dévorer un humain, mais elles sont rares. Les Montagnes des Larmes regorgent d’espèces prédatrices, et même les herbivores cavernicoles qui parcourent les pentes des montagnes sont dotés de défenses naturelles redoutables, mais plus que tout autre ce sont les Ogres qui représentent la plus grande menace pour les voyageurs inconscients.

Les armées d’Ogres errent de par le monde, saccageant ce qui se trouve sur leur route, et possèdent nombre de forteresses dans des royaumes lointains et exotiques. Malgré leur nature remuante, tous les Ogres considèrent les royaumes fragmentaires éparpillés sur les reliefs des Montagnes des Larmes comme leur patrie. C’est en effet parmi les pics et les basses-terres que les Ogres ont établi leurs domaines. Bien qu’ils puissent passer des années à piller le monde, louant leurs services en tant que mercenaires ou mettant des nations à genoux à cause de leurs déprédations, ils reviennent tôt ou tard dans leur foyer, ne serait-ce que pour se vanter de leurs exploits.

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La chaîne des Montagnes des Larmes forme un vaste ensemble tentaculaire réputé pour son climat hostile et ses autochtones du même acabit. Les pics enneigés prennent pied dans les plaines de cendre des Terres Sombres et s’étirent vers l’est avant de plonger dans l’ombre des montagnes titanesques qui forment les Terres des Anciens Géants. Les Montagnes des Larmes constituent un royaume désertique de neige et de glace, une contrée de contreforts escarpés où d’immenses pitons rocheux surplombant des ravins abyssaux déchirent les nuages. Avant d’atteindre le palier des brumes insondables, en regardant à l’ouest, on peut apercevoir le brouillard de fumée qui recouvre les Terres Sombres, ponctué par des langues de flammes orangées crachées par les volcans et les fonderies infatigables des Nains du Chaos. Le vent hurle dans ces hauteurs, soufflant dans toutes les directions et apportant avec lui de brusques changements de temps : le ciel d’un bleu pur peut en un instant être occulté par une tempête de neige capable de transformer un Ogre en statue de glace.

Les Montagnes des Larmes sont la proie des phénomènes surnaturels provoqués par les Désolations du Chaos toutes proches. Les éruptions des volcans de glace, des montagnes crachant des rivières de givre au lieu de magma, font naître des glaciers qui glissent vers le sud. Sans l’influence du Chaos, il faut plusieurs décennies pour qu’un glacier se forme. Mais dans les Montagnes des Larmes, ils peuvent surgir en une seule journée et avancer à la vitesse d’un Rhinox en charge, anéantissant tout sur leur passage : camps, routes et même les autres montagnes. Les sommets eux-mêmes semblent se faire la guerre. Les Ogres évoquent parfois des montagnes vivantes, des titans de pierre qui arpentent ces contrées. Pour les Ogres, la moindre secousse sismique est la preuve qu’une de ces créatures de cauchemar est en train de s’éveiller ou de montrer son mécontentement. Ces métamorphoses occasionnelles ne sont qu’un des nombreux dangers auxquels les Ogres doivent faire face. Les tribus nomades sont à l’affût des signes avant-coureurs de telles menaces, mais surtout des opportunités qui peuvent en résulter, comme une nouvelle route migratoire pour des animaux savoureux.

Le Mont Thug

Le Mont Thug est célèbre pour son immense taille. Vertigineux et imposant, ce pic se dresse bien au-dessus des nuages, et les Ogres le voient comme une créature vivante, car quiconque est assez fou ou brave pour tenter d’escalader ses flancs gelés finit habituellement sous des tonnes de neige et de rochers avant même d’avoir atteint le tiers du parcours. Les habitants des Royaumes Ogres pensent que c’est ainsi que la montagne se nourrit : ses mâchoires de roc se referment sur celui qui dérange sa quiétude. Le simple son d’un pic frappant ses glaciers suffit à envoyer l’aventurier vers une tombe gelée, c’est pourquoi les Ogres qui l’osent doivent l’escalader à mains nues. Atteindre les pentes supérieures du Mont Thug est vu comme un exploit par les Ogres, et celui qui y parvient devient généralement le Tyran de sa tribu.

Un observateur plus érudit comprendrait certainement que la forme inhabituelle du Thug favorise les avalanches meurtrières, d’où sa réputation chez les sociétés primitives. Mais les Ogres connaissent la vérité : le Mont Thug est aussi maléfique qu’il est haut…

La Bouche de Feu

Les cieux des Royaumes Ogres sont parfois tourmentés, illuminés par le volcan que les Ogres appellent La Bouche de Feu. Situé au centre de leur domaine montagneux, l’immense cône décapité est considéré par les Ogres comme le résultat de l’union sacrilège de La Gueule et du soleil. Du fait d’une telle ascendance, La Bouche de Feu elle-même est un Dieu, révéré par tous les Ogres et avec davantage de ferveur par ceux qui ont assisté à l’une de ses titanesques éruptions. Le Dieu au cœur de lave a même ses propres prêtres flamboyants, les Ventres-Feu. La plupart d’entre eux sont rassemblés au sein d’une petite tribu établie au pied du volcan, où ils peuvent se livrer à leur culte. Après plusieurs années passées au service du Dieu, les Ventres-Feu ont la bougeotte et se joignent à d’autres tribus des Royaumes Ogres, ou voyagent vers des contrées lointaines. En chemin, ils répandent la parole de leur Dieu coléreux, incitant de nombreux Ogres à partir en pèlerinage. La Bouche de Feu ne dort jamais et recrache régulièrement des rivières de lave le long de ses flancs, comme un chaudron de soupe qui déborde. Toute éruption majeure est interprétée par les Ogres comme un appel à la guerre de leur divinité.

La Faune des Montagnes

Malgré un climat rigoureux, les Montagnes des Larmes abritent une faune abondante. Des troupeaux populeux de bêtes laineuses en quête de nourriture se croisent sur les pentes rocailleuses et les plateaux enneigés. Ces espèces primitives ont traversé les âges depuis que le monde était entièrement recouvert de glace. Leur environnement inhospitalier les a rendues résistantes, mais le temps changeant et les pentes abruptes ne sont pas les seuls dangers : nombre de grands prédateurs rôdent sur les flancs de ces montagnes. Pour survivre face à ces carnivores, même les plus humbles herbivores ont développé une stratégie de défense, comme une grande force ou une taille imposante. Les Rhinox, très répandus et vivant en troupeaux, abaissent leurs énormes cornes et chargent tout ce qui ne dégage pas la puanteur caractéristique de leur espèce. La charge d’un Rhinox peut pulvériser la roche, si bien qu’aucun prédateur ne souhaite se trouver sur le chemin d’une de ces bêtes, encore moins sur celui d’un troupeau entier. Les Mammouths des Glaces sont tout aussi craints. Ces prodigieux pachydermes à la fourrure gelée arborent de longues défenses recourbées. Seule une meute de Férox affamés ou un Dragon de Givre adulte peut oser s’en prendre à la masse incommensurable de ces créatures.

Les Montagnes des Larmes sont criblées de grottes et la lutte est âpre pour se les approprier. Certaines de ces cavernes sont les tanières de monstres mutants : Chimères tricéphales ou Manticores ivres de rage ou pire encore. Les antres de monstres particulièrement dangereux sont devenus des points de repère, comme les grottes glaciaires du wyrm serpentiforme Ymirdrak, un Dragon de Givre si puissant que son souffle transforma une tribu entière en une fresque de glace, dans laquelle le reptile géant put puiser à volonté pour se sustenter. Si la plupart évitent ces tanières tristement célèbres, elles attirent les Ogres téméraires qui souhaitent prouver leur valeur. Les légions de statues de pierre figées devant les Fosses Sifflantes sont un avertissement pour tous ceux qui veulent se frotter à Balorith Œil de Pierre, une Cockatrice qui hante la région depuis plusieurs siècles et dont la taille est inversement proportionnelle à la perfidie.

Beaucoup d’Ogres voient les grottes comme des terrains de chasse, ou comme des dépotoirs s’il s’agit de crevasses à basse altitude. Bien que leur race ne soit pas adaptée à la vie souterraine, les Ogres se réfugient parfois dans les cavernes pour se protéger des plus violentes tempêtes. Certaines tribus y ont même élu domicile et comptent dans leurs rangs les Ogres les plus robustes de leur espèce, renforcés par le climat glacial et par les combats incessants avec d’énormes bêtes pour la possession des meilleurs repaires.

Prédateur ou proie, chasseur ou ruminant, toutes les bêtes des montagnes sont d’une taille et d’une férocité impressionnante. Les faibles succombent à la fureur des éléments ou à celle des autres monstres, leurs carcasses allant nourrir les charognards. Même les créatures ayant adopté ce régime écœurant ont atteint des dimensions considérables. Si les Vautours de Sang et les Belettes des Neiges ne sont guère plus qu’une nuisance pour un Ogre, une seule de ces pestes est parfaitement capable de tuer et de dévorer un Gnoblar inattentif. D’ailleurs, la région fourmille de ces créatures apparentées aux Gobelins, particulièrement près des camps Ogres, où ces chapardeurs jouent les pique-assiette avant d’aller se cacher dans la première fissure. Les Gnoblars sont tolérés par les Ogres qui les utilisent comme valets, voire comme chair à canon.

Les Vallées de la Mort

La majorité des Ogres réside dans les vallées, où les températures sont plus clémentes et les prédateurs moins hargneux qu’en haute altitude. Chacune est considérée comme le territoire exclusif d’une tribu. Allant toujours au plus simple, chaque Royaume Ogre est défini peu ou prou par la distance à laquelle son Tyran peut voir dans toutes les directions. Cela peut sembler être d’une précision on ne peut plus douteuse, mais étant donné que chaque vallée est entourée de montagnes escarpées, la portée du regard coïncide généralement avec des limites naturelles. Mieux encore, cette méthode permet aux Tyrans ambitieux d’étendre leur domaine en tendant simplement leur cou de buffle. Les cols de montagnes et les affluents de la Rivière de la Ruine jouent aussi un rôle important dans la séparation entre deux royaumes. Les cols offrent de meilleurs points de vue tandis que les rivières forment des frontières naturelles, et sont causes de contentieux entre tribus. Ces conflits sont résolus par un combat, soit par une bataille entre les tribus rivales, soit par un duel entre leurs Tyrans. La race des Ogres étant éminemment belliqueuse, ces querelles sont fréquentes et sanglantes, la tribu vaincue étant bannie ou dévorée. Ce mode de vie reflète ainsi celui des bêtes des montagnes : seul le plus fort survit.

Lorsque les Ogres vinrent s’installer dans les Montagnes des Larmes, plusieurs siècles de guerres intestines virent leur population décroître jusqu’à un tiers de ses effectifs originaux, jusqu’à ce que les problèmes d’espace vital se fissent moindres. Mais plus la race Ogre prospère, plus les anciennes querelles ont de chances de ressurgir. Ces facteurs permettent toutefois d’empêcher que la population Ogre ne devienne trop importante, et éliminent les tribus les plus faibles, invariablement mangées par leurs voisines plus fortes.

Mais les temps changent au cœur des Royaumes Ogres. Usant de sa force de caractère, de sa volonté et de ses coffres inépuisables, Graissus Dents d’Or, actuel Archityran des Royaumes Ogres, est parvenu à unir les tribus sous sa panse, en partie grâce à son efficace réseau d’espions et de messagers Gnoblars. Si une tribu Ogre déclare la guerre à ses voisins, elle court le risque de se voir attaquée par le clan de Graissus en personne, la plus nombreuse et la mieux équipée des tribus Ogres, jusqu’à ce que l’ordre soit rétabli. C’est grâce à cette paix forcée que la population Ogre recommence à être florissante, et certaines tribus émigrent vers l’ouest. Une fois l’an, la trêve est renforcée par le Grand Festin, tenu par l’Archityran lors du Jour de la Viande.

Les campements Ogres se trouvent dans les plaines alluviales, mais le gros du gibier vit en altitude et les Ogres doivent donc grimper pour chasser. Munies de massues cerclées de fer et d’un cœur bien accroché, les parties de chasse gravissent quotidiennement les pentes pour se procurer d’énormes quantités de viande fraîche. Toutes les espèces vivant dans les Montagnes des Larmes ont un jour été traquées, tuées et mangées par les Ogres. Ces derniers doivent toutefois se montrer prudents, à cause des soudaines bourrasques de blizzard aveuglant, et parce qu’ils ne sont pas les seuls carnivores en quête de proies. Des bêtes assez grosses pour s’en prendre à un groupe d’Ogres, ou assez furtives pour enlever les traînards, rôdent dans les parages. A l’occasion, un des énormes prédateurs des cimes s’aventure en aval, déboulant dans les vallées tribales pour attaquer les Ogres. Néanmoins, ceux-ci ont appris à combattre efficacement ce genre de créatures et seules les plus grosses et les plus féroces parviennent à regagner les sommets.

Les rares arbres des Montagnes des Larmes poussent sur les flancs des vallées, en deçà des pelouses climaciques. On y trouve de hautes rangées de pins dont l’écorce noueuse forme des visages grimaçants, et plus haut, sur les pentes de schiste friable, des bosquets de conifères battus par les vents, dont les racines s’accrochent désespérément au flanc des montagnes. Ces arbres sont très prisés par les Ogres, qui confectionnent leurs plus solides massues avec leur bois. Ils les abattent également pour servir à d’autres constructions, comme les hampes de bannière, les armatures de tente, des tables grossièrement taillées dédiées aux festins et même pour leurs machines de guerre branlantes tractées à la bataille par des Rhinox.

Cols et Routes de Montagne

Bien des routes mènent aux Montagnes des Larmes, mais rares sont celles à les traverser. La plupart ne sont guère plus que des pistes précaires, tracées par les troupeaux lors de leurs migrations. D’autres sont des routes de pierre délabrées, sans doute d’une antique facture Naine, car elles serpentent en desservant des mines abandonnées ou, plus mystérieusement, s’arrêtent soudain devant une falaise. Il existe de nombreux chemins rocailleux qui relient les royaumes, mais entrer dans un domaine sans la permission d’un Tyran (et sans l’acquittement d’un octroi exorbitant) est une déclaration de guerre.

Les routes commerciales sont peu nombreuses, et mériteraient vraiment cette appellation si elles étaient mieux entretenues et plus souvent empruntées. La plus célèbre est la Route de l'Ivoire, une voie qui pénètre dans les Montagnes des Larmes au niveau du Dos du Géant, un gué rudimentaire fait de rochers monumentaux jetés sur la Rivière de la Ruine. Le spectacle est inquiétant, car la route continue entre deux immenses pinacles marquant l’entrée la plus accessible dans la chaîne de montagnes. Il s’agit de la Vallée des Cornes, un val aux flancs abrupts et jonché des restes pétrifiés de bêtes gigantesques, la plupart datant d’une ère immémoriale. A un moment donné, la Route de l’Ivoire passe sous la cage thoracique sclérosée d’une créature si titanesque qu’elle défie l’imagination. Plus loin, les plus grandes défenses ont été érigées pour former d’imposantes arcades, sous lesquelles un Géant peut marcher sans avoir à se baisser.

Les tribus convoitent les vallées traversées par la Route de l’Ivoire, car on peut y exiger de lucratifs droits de passage de la part des voyageurs. La compétition est telle que seules les plus puissantes tribus parviennent à maintenir leur domination sur ces secteurs stratégiques. Actuellement, la plus longue portion de la route de l’Ivoire court sur le territoire de l’Archityran Graissus Dents d'Or. Comme il s’agit en outre du chemin principal pour les Ogres en pèlerinage vers La Gueule, les richesses affluent constamment dans les coffres de l’Archityran.

Source

  • Livre d’Armée Royaumes Ogres V8
  • Livre d’Armée Royaumes Ogres V6