Magie Féérique
- « La forêt parle à ceux qui l’écoutent. Nous nous déplaçons et dansons, devinant les désirs d’Athel Loren. À travers nous, les arbres et les vignes ont une voix : nous traçons leurs mots sur la page. »
- - Sarathai Marcheur d’Esprit, Second Enchanteur de la Garde d’Isha
Cet étrange murmure - le bruit des feuilles dans le vent et les craquements des branches - est incompréhensible même pour le plus malin et le plus sage des Elfes. Seuls les Hommes-Arbres, qui sont presque des arbres, peuvent comprendre ce discours lent et décousu. Depuis des temps immémoriaux, les Chants des Arbres permettent aux Hommes-Arbres de parler aux arbres, de les faire pousser de la façon la plus adaptée au monde. Les Hommes-Arbres désapprouvent parfois l’usage que les Elfes Sylvains font de ces Chants (que ce soit pour donner aux arbres la forme de maison ou pour étrangler leurs ennemis dans un enchevêtrement de lianes), mais ils ont pris conscience qu’ils ne sont plus très nombreux dans ce monde. Quand le dernier d’entre eux mourra, il n’y aura plus que les Elfes Sylvains pour protéger leurs forêts tant aimées. |
Les Elfes sont capables de manipuler les Vents de Magie avec une facilité, une grâce et une puissance à jamais inaccessibles aux jeunes races. Les Elfes Sylvains ne font pas exception à la règle, et parmi eux, nombreux sont ceux qui pratiquent une forme de magie qui leur est propre. Ils ont développé leurs propres connaissances et se sont spécialisées, pour maîtriser les pouvoirs de leurs forêts natales. Les Tisseurs de Charmes qui ont tendance à suivre les voies de l’antique déesse de la renaissance et du renouveau, Isha, ont détournés une grande partie de leur sagesse vers l’étude des forces du monde naturel, des arbres et des plantes de leurs forêts natales et des animaux qui y vivent, et sont parfois appelés les Demoiselles ou les Pages d’Ariel. Doués dans l’art du tissage de sortilège, les mages d’Athel Loren sont capables de manipuler les énergies mystiques de cette dernière de multiples façons.
Ces Chanteurs d’Arbres ont acquis une grande sagesse auprès de leurs antiques alliés de la forêt, les Hommes-Arbres. Bien qu’il ne reste que très peu de ces êtres sages et anciens, leur connaissance des choses qui poussent s’étend jusqu’aux racines même du monde, quand les forêts originelles recouvrirent la terre alors que la couverture glacière reculait. Quelques Hommes-Arbres sont assez vieux pour se rappeler une époque où les forêts couvraient la totalité du Vieux Monde, depuis les rives du Grand Océan jusqu’aux Montagnes du Bord du Monde et au-delà.
Ils maîtrisent les arcanes de l’illusionnisme, et sont habiles à soigner les blessures. Leurs sortilèges d’illusions et de tromperie ont égaré plus d’un intrus, l’empêchant de découvrir une demeure Elfique même s’il n’est passé qu’à quelques pas de son seuil. Ils peuvent aussi émettre des décharges d’énergies privant leurs victimes de leur intelligence et de leurs souvenirs, ou guérir des blessures mortelles d’une simple imposition des mains. Mais leur faculté la plus incroyable est leur capacité à encourager la végétation à pousser rapidement pour épouser des formes élégantes. Même si cette magie empreinte à divers domaines, tels ceux de Ghyran, de Ghur et d’Uglu, leur capacité à façonner tout ce qui pousse par leurs chants magiques est unique, car c’est un secret qu’aucun autre sorcier n’a jamais maîtrisé : les Chants des Arbres, qui leur permettent de communiquer avec les arbres et les plantes, d’apprendre des choses auprès d’eux, de modifier leur forme et la vitesse de leur croissance. Ainsi, les Chanteurs d’Arbres créent de véritables œuvres d’art vivantes, telles que les délicats piliers de branches qui forment la base de leurs monuments et de leurs édifices. Les plus puissants d’entre eux sont même capables de réveiller les Hommes-Arbres avant l’heure et d’évoquer des Dryades pour qu’elles viennent les aider dans les temps difficiles.
Si des humains tentent de s’installer là où ils ne devraient pas, plutôt que de les tuer directement, les Chanteurs d’Arbres les effrayent pour les éloigner de ces endroits. Grâce à leur magie, ils font mystérieusement apparaître des haies d’aubépine pendant la nuit, danser d’étranges lumières dans les bois, pousser les arbres dans des formes étranges et sinistres. C’est généralement suffisant pour convaincre les humains que c’est un lieu dangereux et hanté et qu’ils devraient s’installer ailleurs.
Les arbres et les plantes peuvent, par les mêmes moyens, être poussés à se déraciner et à se déplacer, dissimulant ainsi les sentiers et donnant naissance à de nouvelles clairières. Ce genre de bouleversement sert souvent d’avertissement aux importuns, et la plupart sont si terrifiés qu’ils quittent la forêt sur l’heure. Ceux qui les ignorent voient leur sort réglé plus rapidement encore. D’autres mages se consacrent à l’apprentissage des voies secrètes d’Athel Loren, ce qui leur permet de disparaître comme par enchantement pour réapparaître en un tout autre lieu. Les Tisseurs de Charmes sont capables de toutes sortes de prodiges étranges et inquiétants, et sont redoutés à juste titre.
Toutefois, c’est un domaine de Magie que l’on rencontre peu dans le chaos des champs de bataille, car les incantations se font en chantant, et avec cette forme particulière d’incantation, il faut un certain temps pour lancer les sorts. Le plus souvent, le Chanteur d’Arbres continue à chanter tant que durent les effets du sort, mais c’est principalement pour le plaisir du chant et cela ne semble pas avoir d’effet particulier. Les Nains et les autres races qui haïssent les Elfes trouvent cette habitude particulièrement agaçante.
Sources
- Livre d’Armée Elfes Sylvains, V6
- Warhammer JdR - Les Royaumes de Sorcellerie V1