Les Ravages de Gorthor

De La Bibliothèque Impériale
Gorthor le Cruel, l’un des plus grands Seigneurs Hommes-Bête de l’Histoire
De nombreux chefs sont parvenus à regrouper les tribus d’Hommes-Bêtes éparpillées à travers les montagnes et les forêts du Vieux Monde pour lancer des assauts dévastateurs sur les terres des hommes. Le nom de ces Seigneurs des Bêtes est commémoré, gravé sur les Pierres des Hardes par les Sabots Fourchus eux-mêmes, noté dans les annales de l’Empire ou honni par les lais et les tapisseries Bretonniennes. Le nom de ces êtres est hurlé par les Hommes-Bêtes lorsqu’ils se livrent à leurs libations barbares, et sème encore l’effroi dans le cœur des hommes. Le plus célèbre d’entre eux fut Gorthor.

Gorthor prit le pouvoir dans les Monts du Milieu à l’époque où les armées des nations humaines du Vieux Monde menaient des croisades dans les lointaines terres d’Arabie (aux alentours de 1448 CI). Gorthor était un guerrier brutal, mais il avait l’étoffe d’un Chaman Homme-Bête. Il était possédé par une vision apocalyptique d’un monde où les domaines des hommes étaient piétinés par les Sabots Fourchus, où le ciel était noir des fumées des cités incendiées et ou l’air était empli d’un chœur de lamentations. Gorthor était soumis à cette vision, mais il avait aussi toute la persuasion bestiale nécessaire pour la partager à ses congénères, si bien qu’il devint rapidement un grand chef et un Prophète du Chaos. Beaucoup de rivaux s’opposèrent néanmoins à lui, et les Chamans prétendent qu’il en tua tant qu’ils cessèrent de les compter. Sa réputation grandit et plus personne n’osa remettre en question son autorité.

Après une démonstration de violence particulièrement brutale, Gorthor entrait en transe et communiait avec les Puissances de la Ruine. Ensuite, il prêchait aux Hardes que la prospérité des humains était une offense aux Dieux, et que seule la destruction de toutes les villes humaine du pays pourrait les apaiser.

Gorthor allait d’une Pierre des Hardes à l’autre, rassemblant toujours plus d’Hommes-Bêtes sous sa bannière. Les bandes le suivirent, chacune prêtant serment sur sa propre Pierre des Hardes de le servir jusqu’à la mort et il se retrouva bientôt à la tête d’une armée comptant plusieurs milliers de combattants. Il se prépara durant plusieurs mois, construisant des chars aux formes grossières, appâtant les Harpies avec des cadavres afin qu’elles suivent ses hordes et rassemblant les Centigors et les Chiens du Chaos qui hantaient les Monts du Milieu. Gorthor fut enfin prêt.

Telle une inexorable tempête, ses hordes s’abattirent sur les terres environnant les Monts du Milieu, que les humains appellent l’Ostland et le Hochland. Cette fois, les Hommes-Bêtes n’étaient pas venu pour piller et massacrer quelques villages isolés, ils étaient là pour anéantir les provinces du nord une bonne fois pour toute.

L’Ostland fut la première province à souffrir de la colère de Gorthor et de sa horde. Descendant des Monts du Milieu en direction de l’est, son armée s’étendait d’un horizon à l’autre. À sa tête, Gorthor paradait sur son char, et sa propre harde était pareillement équipée. Au milieu des rangs marchaient des Minotaures que la soif de sang faisaient écumer. Des meutes entières de Cygors assoiffés d’âmes et de Ghorgons avaient été invoquées par la Magie des Chamans de la harde. D’autres créatures gargantuesques marchaient avec les Hommes-Bêtes, si hautes que les hommes voyaient leur mort approcher de loin.

Gorthor laissa un sillage sanglant derrière lui. Il inspirait une telle terreur que l’on racontait qu’il était un démon incarné. Hommes, femmes, et enfants étaient massacrés sans pitié. Les châteaux et les villes étaient rasés et la fumée des bûchers emplissait l’air. Les armées qui tentèrent de les arrêter ne firent qu’alimenter la horde en chair fraîche.

Chaque nuit, les Hommes-Bêtes festoyaient sur des monceaux de chair fraîche dégoulinant de sang encore chaud. Les chants dissonants de millions d’Ungors s’entendaient à des lieues à la ronde et semaient la terreur parmi ceux dont les foyers se trouvaient sur la trajectoire de la horde. Il semblait à tous que Gorthor était décidé à exterminer définitivement le genre humain. Après chacune des batailles, le redoutable Seigneur des Bêtes épargnait toujours la vie d’un unique prisonnier qu’il chargeait de porter la nouvelle à ses semblables afin de répandre la panique au-devant de la horde.

Laissant l’Ostland dévasté derrière lui, le ciel mêlé de fumées noires et de Harpies se disputant les derniers morceaux de viande humaine, Gorthor conduisit alors sa horde vers le sud, dans la province du Hochland.

La horde de Gorthor affrontant les Peaux-Vertes
Néanmoins, alors que les Monts du Milieu n’avait pas encore disparu derrière lui, Gorthor trouva son chemin bloqué par une autre armée. Il ne s’agissait pas cette fois d’une troupe de soldats, mais d’une vaste horde de Peaux-Vertes dont certains étaient plus massifs qu’un Gors et engoncés dans des armures de plates noires. Le Seigneur des Bêtes eu une révélation des Dieux Sombres et compris que le chef de cette armée, un immense Orque Noir, désirait l’empêcher de saccager les terres du Vieux Monde. L’Homme-Bête allait devoir faire ces preuves contre cet adversaire avant que les Dieux ne consentent à le laisser passer.

Dans un rugissement bestial qui se fit entendre jusque dans les Monts du Milieu, Gorthor ordonna à ses troupes de charger. Vociférant de plus belle, l’Orque Noir fit de même et en un instant, les deux hordes s’entrechoquèrent. Les combattants n’avaient que faire de stratégie ou de subtilité : chacun cherchait à abattre l’autre par la force brute et le poids du nombre. Alors que la mêlée devenait un gigantesque marécage de chair et d’acier, les deux chefs de guerre finirent par se rencontrer. Le général Orque Noir dépassait en stature Gorthor, mais ce dernier avait toute confiance dans le fait que la puissance du Chaos était sienne. Alors même qu’il invoquait les Dieux Obscurs, l’Orque Noir en appela à ses propres divinités primitives, et le duel commença.

Chacun des coups portés auraient coupé en deux un être moindre, mais malgré la quantité de blessures subies par l’Orque Noir, la brute refusait de mourir. Gorthor reçu alors une nouvelle vision : il n’affrontait pas n’importe quel ennemi, mais un rival, quelqu’un qui souhaitait usurper son rôle de destructeur de l’humanité. Nourri par la même puissance qui lui avait permis de s’imposer à la tête des Hardes, Gorthor redoubla d’effort. Il empoigna son énorme lance à deux mains pour lui faire décrire un arc de cercle puissant et empaler l’Orque Noir qui poussa un un dernier rugissement, comme pour contester la victoire du Seigneur des Bêtes, puis son regard se voila et il tomba à genoux avant de s’effondrer dans la boue. L’Homme-Bête se mit alors en devoir de piétiner son cadavre.

Voyant tomber leur général, les peaux-vertes succombèrent à la panique la plus totale. Les Hommes-Bêtes, quant à eux enhardis par la victoire de Gorthor, se jetèrent sur leurs ennemis avec des forces décuplées, si bien que pas un peau-verte ne survécu à la bataille.

Le combat contre les Peaux-Vertes donna aux humains un peu de temps pour rassembler leurs forces. Le Comte Électeur d’Ostland envoya des troupes pour épauler les défenseurs du Hochland dans l’espoir que ces armées combinée suffiraient à vaincre l’ennemi, mais elles tombèrent malheureusement dans une embuscade et furent défaites par une bandes d’Hommes-Bêtes à qui Gorthor avait donné l’ordre de garder les routes de l’est, car il avait reçu une nouvelle vision qui lui révélait le pièges que ses ennemis s’apprêtaient à refermer sur lui. Sachant que son flanc était désormais sûr, la horde bifurqua vers le sud et dévasta les fermes et les cités du Hochland qu’elle rencontra. Sa destination fut rapidement claire : elle marchait sur Hergig, la capitale même du Hochland.

Le Hochland n’avait jamais été une province particulièrement forte et, même si sa tradition militaire était fort honorable, elle n’avait pas la puissance des provinces dépendant des principaux Comtes Électeur comme le Middenland ou le Reikland. De plus, le Hochland n’était pas aussi riche que les provinces du Sud, son armée n’était donc pas particulièrement bien équipée et était dépourvue des régiments de mercenaires qui comprenaient les forces des autres provinces. Pour couronner le tout, la plupart des chevaliers de la province étaient partit dans l’Arabie lointaine. Le Comte Électeur du Hochland, Mikael Luddenhof, était un homme impitoyable qui gouvernait sa province d’une main de fer et qui était plus craint qu’admiré par ses hommes, mais en ses jours sombres, face à la sauvagerie des hordes des Gorthor, il était peut-être préférable d’être dirigé par un homme sans merci.

Manquant de cavalerie lourde et d’infanterie d’élite, Mikael préféra ne pas se mesurer aux Sabots Fourchus dans une bataille rangée. Il ignora ses sujets qui l’imploraient de sauver la province des ravages des Hommes-Bêtes, s’appliquant plutôt à renforcer les défenses de sa capitale, Hergig.

Les forces de Mikael étaient nettement inférieur en nombre, mais comprenaient un fort parti de chasseurs équipés d’arcs longs connaissant parfaitement les environs d’Hergig. Son corps principal, douze régiments d’hallebardiers, était toujours sur le pied de guerre et il pouvait lever en permanence une multitude d’unité de miliciens dans les cités. Il loua les services de plusieurs régiment d’Ogres et de mercenaires et le moindre cheval de la province fut réquisitionné pour l’armée. Mikael disposait aussi d’un régiment de Templiers de Sigmar, sa garde personnelle, qu’il avait pu dissuader de rejoindre les Croisades, ce qu’ils avaient tout d’abord regretté. Ils pourraient maintenant se couvrir de gloire en affrontant un adversaire qui semblait invincible.

Mikael partagea ses troupes en deux contingents. Le premier, composé principalement de troupes montés, devait ralentir l’ennemi en le harcelant et détruire les petites bandes d’Hommes-Bêtes qui s’étaient écartées de la horde principale. La seconde moitié devait préparer la défense d’Hergig. Le Comte Ludenhof supervisait en personne les préparatifs et les hommes et les femmes du Hochland travaillent jour et nuit, mangeant et dormant peu. Beaucoup moururent d’épuisement et ceux qui tentèrent de s’enfuir furent exécutés comme des traitres. Les champs entourant Hergig furent truffés de pièges. Les puits furent empoisonnés et le bétail regroupé dans la cité, tous les animaux qui ne purent y entrer furent abattus et incendié afin qu’ils ne puissent servir de nourriture aux Hommes-Bêtes. Les forêts furent rasées tout autour d’Hergig afin de créer un large espace pouvant être couvert par les archers et de grosses souches furent laissées en place afin de gêner au maximum les déplacements des chars et des créatures géantes qui accompagnaient la horde. Les marmites, les fers des charrettes et les cloches des beffrois furent fondus pour en faire des armes et les cavaliers du Comte Ludenhof capturaient tous les voyageur de passages et les mettaient au travail, ainsi un groupe de Nains fut-il affecté aux forges de Comte et le Grand Livre des Rancunes s’enrichit alors d’un long chapitre concernant Mikael Ludenhof.

Mikael réparti les défenseurs selon leur forme physique et leur âge, donnant les meilleurs armes et armures aux plus jeunes et aux plus forts, ne laissant aux autres que des lances et des boucliers de bois. Lorsqu’un capitaine de milice lui demanda comment il espérait qu’ils combattent avec des bâtons, le Comte leur répondit : « Je n’attends pas de vous que vous combattiez, mais que vous mourriez ! »

Lorsque la horde arriva, tout était prêt. Il lui fallut trois semaines de lutte ininterrompue pour se frayer un chemin à travers les ingénieuse défenses préparé par le Comte Ludenhof. Pendant ce temps, les forges et les ateliers d’Hergig tournaient à plein régime, les forgerons et les artisans du Comte fabriquaient toujours plus d’arme et de machines de guerre.

Irrité par la résistance obstinée des humains, Gorthor promit à ses troupes qu’il leur laisserait la cité entière dès qu’elle tomberait, il ne voulait rien pour lui-même, sinon la tête du Comte Mikael Ludenhof. Les Hommes-Bêtes redoublèrent alors d’efforts.

Ainsi donc, lors d’une terrible nuit, vingt-deux jours après le début du siège, les portes d’Hergig tombèrent sous les coups de boutoir d’une meute de Razorgors et la horde se répandit dans la cité comme une lame de fond qui vient d’éventrer une digue. En un instant, nombre de bâtiments de la cité furent incendiés et les combats dégénérèrent en une série d’escarmouches sauvages où la moindre maison devenait un bastion et la moindre rue un champ de bataille. Le Comte Ludenhof avait ordonné que ceux qui tenaient les barricades soient ravitaillés par leurs propres enfants pour être sûr que, voyant leurs fils et leurs filles directement en danger, les miliciens ne puissent abandonner leurs postes. Il avait également ordonné que les archers n’aient pas de carquois pour que, obligés de planter leurs flèches dans le sol, ils ne cèdent pas un pouce de terrain aux hordes de Gorthor.

La horde de Gorthor ravageant l’Empire
Les habitants du Hochland se battirent contre les Hommes-Bêtes dans les rues de la cité, une lutte tout à fait inégale. Les molosses de chasse du Comte se jetèrent sur les Chiens du Chaos mais furent massacré par ces monstres. Mikael lança également ses oiseaux de proie contre les Harpies et les cieux furent rapidement remplis des cris terrifiants des nobles éperviers, aigles et fauchons qui combattaient ces hideuses créatures. Les oiseaux moururent presque tous mais ils sauvèrent sans aucun doute d’un assaut aérien en plus de celui du sol. Mais les habitants d’Hergig étaient amaigris et mal équipés, presque un quart de la population avait déjà péri, au combat ou au travail. Le reste combattait toujours.

Les Joueurs d'Épée affrontèrent les énorme Minotaures avec leurs flamberges à double tranchant mais furent écrasés par les énormes haches des monstres cornus. Les lanciers soutirent courageusement la charge des chars bondés d’Hommes-Bêtes. Ils tombèrent par dizaine mais empêchèrent les chars d’effectuer une percée. Les machines de guerre du Hochland jetèrent au sol des rangs entiers de Sabots Fourchus avant que leurs servants ne soient submergés et massacrés. Les chasseurs faisaient pleuvoir leurs flèches à partir des fenêtres barricadées, visant les Chamans et les chefs mais des Harpies vinrent les arracher à leurs abris pour les dépecer en plein ciel. Les Prêtre-Guerriers de Sigmar et d’Ulric se mesuraient les uns aux autres pour déterminer lesquels abattraient le plus de monstres dans leur frénésie religieuse, mais les Chamans adverses ralliaient les Hardes et les renvoyaient au combats.

Durant trois jours et trois nuits, la bataille fit rage, personne ne demandant ni n’accordant la moindre pitié. Finalement, les Hommes-Bêtes repoussèrent la plupart des défenseurs hors des murs de la cité et exterminèrent les survivants. Ils étaient victorieux, mais au prix de lourdes pertes. Au moins la moitié de leurs troupes avaient été tuées ou sérieusement blessées, la plupart de leurs chars avaient été écrasés par des rochers jetées du haut des murailles ou brisés dans de violents combats de rue. Ne disposant plus que d’une poignée de combattants, le Comte Ludenhof se replia dans son château, ordonnant aux archers qui tenaient les murs de tirer des flèches enflammées : la majeure partie de la cité fut rapidement la proie des flammes. Des centaines d’Hommes-Bêtes ainsi que d’innombrables habitants qui s’étaient cachés dans des greniers ou des caves périrent brulés vifs. Mikael ne s’en souciait guère, il n’y avait pas de place pour ceux qui refusaient de combattre.

Lorsqu’un conseiller avança l’idée d’une capitulation, Mikael entra dans une rage terrible et envoya le pauvre homme pieds et poings liés à Gorthor, l’accusant d’être plus un Homme-Bête qu’un véritable fils du Hochland. Le seigneur des Bêtes offrit à l’homme la liberté s’il trahissait son maître et conduisait sa horde à l’intérieur du palais. Le conseiller, loyal à la famille Ludenhof, refusa et fut dévoré vivant par Gorthor.

Les Hommes-Bêtes sentaient déjà le goût du festin de la victoire alors que l’odeur de la chair brûlée s’étendait sur la ville et que les défenseurs du palais, sachant leur fin proche, se préparaient à leur ultime combat. La horde de Gorthor, toujours forte de plusieurs milliers de guerriers, se rassemblaient sur la place centrale de la ville pour enfoncer les portes du palais alors que Cygors et Ghorgons abattaient les édifices les plus hauts.

À l’aube, la bataille bascula soudainement. Le sol trembla sous les lourds sabots d’innombrables destriers. Les Chevaliers du Soleil, nouvel ordre tout juste formé, galopaient dans les rues d’Hergig. Ils étaient revenus d’Arabie deux mois plus tôt et en apprenant qu’une armée d’Hommes-Bêtes ravageait le cœur même de l’Empire, ils avaient immédiatement galopé à l’aide des défenseurs du Hochland. L’armée des croisées avait détruit les campements des Sabots Fourchus établis à l’extérieur des murs de la ville et ils se jetaient maintenant sur les arrières des forces d’invasion. Conduits par leur Grand Maître Heinrich, ils renversèrent Harde après Harde à coups de leurs longues lances et de leurs épées vengeresses. Tentant de contrer les nouveaux agresseurs, Gorthor ordonna à ses suivants de faire volte-face. Saisissant sa chance, Mikael prit la tête de ses troupes et se lança dans la mêlée. Pris entre le marteau et l’enclume, les Hommes-Bêtes commencèrent à céder. Gorthor réalisa alors que sa cause serait perdue s’il ne réagissait pas immédiatement.

Protégé par ses gardes du corps Bestigors, il entra en transe, cherchant l’aide des puissances du Chaos. Alors que la bataille autour de lui faisait rage, il hurla des incantations dans la Langue Sombre et ordonna à ses Bestigors de l’amener devant Comte Ludenhof et les énormes Hommes-Bêtes s’ouvrirent un chemin sanglant à travers le champ de bataille jusqu’à ce que le Seigneur des Bêtes aperçoivent le Comte Électeur au milieu de ses hommes. Gorthor se lança en avant et défia le Comte Ludenhof en combat singulier. Ce dernier, malgré les avertissements de ses hommes, releva le défi.

Les ennemis s’affrontèrent durant plus d’une heure sur les marches du palais et il sembla que Mikael allait céder devant la fureur des assauts du gigantesque Homme-Bête. Gorthor lui asséna alors un coup tel que son bouclier fut éventré et que son armure ancestrale fut transpercé de part en part. La lance empala l’humain et l’Homme-Bête usa de toutes ses forces pour soulever son corps à bout de bras, le laissant glisser le long de la hampe. Soudain, alors que les Hardes allaient hurler leur victoire, le Croc Runique sembla frapper de son propre chef et s’enfoncer dans le poitrail de l’Homme-Bête, la lame enchantée paraissant s’abreuver de son sang. Le comte Ludenhof avait terrassé Gorthor mais ses propres blessures étaient mortelles. Maudissant le Grand Maître Heinrich pour être arrivé trop tard, il expira.

Les Hommes-Bêtes, qui croyaient leur chef invincible, furent pris de panique et s’enfuirent dans la campagne environnante. Plusieurs chefs tentèrent de rallier la horde mais aucune n’avait la force de Gorthor et la déroute continua. Les habitants du Hochland, exténués, ne se lancèrent pas à leur poursuite.

Hochland et Ostland finirent par se remettre lentement, mais certaines régions aux pieds des Monts du Milieu sont restées inhabitées. Elles sont encore à ce jours les terres des Hommes-Bêtes, des ruines couvertes par les ronces et avalées par les bois ; aucun humain ne se risquant dans les environs par craintes des funestes souvenir de cette triste époque.

Aujourd’hui encore, les hommes ne se racontent les méfaits de Gorthor qu’en tremblant de peur, espérant que les Hommes-Bêtes ne reviendront jamais. Mais ils savent que, dans les sombres forêts de l’Empire, les Hommes-Bêtes se multiplient à nouveau et que d’autres Seigneur des Bêtes se lèveront parmi eux. L’un d’eux deviendra un jour tout aussi terrible que Gorthor et rassemblera les hordes de guerres. Une fois de plus, les trônes et les temples du Vieux Monde trembleront devant la fureur des rejetons du Chaos.

Sources

  • Livre d’Armée des Champions du Chaos
  • Livre d’armée des Hommes-Bêtes, V7