La Sombre Nuit de Karak Hirn

De La Bibliothèque Impériale
Révision datée du 3 septembre 2017 à 18:41 par Christer (discussion | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Jadis, à une époque que les Hommes-Bêtes de la passe des Bois Sombre ne peuvent plus situer, se déroula une bataille si insolite que son récit a été repris par d’innombrables générations. L’histoire parle d’un Seigneur des Bêtes nommé Skarr Cornenoire et de sa Harde qui, par un matin brumeux, écumèrent la passe boisée pour déchaîner leur colère contre leurs ennemis.

On raconte que la brume traînait encore sur les arbres lorsque Cornenoire trouva ce qu’il cherchait. Scrutant la passe depuis une éminence, il distingua une caravane longue d’une lieu qui se dirigeait vers sa position. Chacun des cent chariots étaient gardé par une compagnie de Nains. Le Sabot Fourchu ne connaissait pas ces ennemis, car la plupart de ses combat l’avaient uniquement opposé aux hommes et aux Gobelins des Forêts, mais il connaissait bien la bière qu’ils protégeaient. Il se mit à saliver à l’idée de faire descendre la viande de ces nouveaux adversaires à grande lampé de leur précieux breuvage.

Les Nains défendirent leur bien avec leur opiniâtreté coutumière, mais alors que le dernier mourrait avec le couperet de Cornenoire enfoncé dans le crâne, la scène de carnage se mua en célébration orgiaque. Cornenoire prit le plus gros des tonneaux, que la légende dit aussi massif qu’une Pierre des Hardes, et le leva au dessus de sa tête. En quelques minutes, il ingurgita son contenu et le jeta au sol où il explosa en une pluie de fragments. Cornenoire émit alors un puissant rot qui se répercuta sur les parois des pics alentours, signal que ses guerriers pouvaient enfin prendre leur part du butin.

Si dantesque que fut ce spectacle, c’est ce qui survint par la suite qui resta gravé dans l’histoire. Plongé dans une rage indicible par le puisant alcool Nain, la Harde de Cornenoire se mit en devoir de ravager la passe entière, sortant des limites auxquelles une Harde de cette taille cantonnerait d’ordinaire ses déprédation. Au soir, les Hommes-Bêtes atteignirent les collines situées au pied de Karak Hirn, et là commença une nuit de carnage. En quelques heures, toutes les possessions Naines aux abords du bastion furent réduite en cendres. Leurs terre ancestrales furent piétinées et incendiées, et leurs meilleurs guerriers furent fauchés par les Hommes-Bêtes ivre en maraude.

Les Bestigors, soûls, se défiaient les uns les autres d’abattre les plus imposantes statues des Anciens Rois Nains qui bordaient le col. Les Gors prirent des centaines de têtes et les accrochèrent à leurs totems primitifs ou les attachèrent par la barbe aux branches des Arbres-aux-Sorcières. Les Ungors peu habitués aux effets d’un breuvage aussi fort, se livrèrent à des actes d’une malice épouvantable. Beaucoup d’Hommes-Bêtes s’entre-tuèrent aussi pour la possession des casques cornus des Nains qu’ils avaient massacrés afin de gagner ce qui, dans leur ivresse, ils estimaient être un symbole de statut.

Les Nains n’étaient pas prêts à encaisser la lame de fond qui s’abattit sur leurs terres : les fermes brûlées, le bétail massacré, les guerriers assassinés. Alors que le ciel d’encre se faisait de cendre à l’approche de l’aube, des réfugiés des pics environnants affluèrent vers Karak Hirn, des milliers d’Homme-Bêtes ivres sur leur talons.

On raconte que Skarr Cornenoire et ses guerriers reprirent leurs esprits le lendemain matin, plus hargneux que de coutume alors que le soleil leur brûlaient les yeux. Ils se trouvaient aux portes même de Karak Hirn, la tête rendue douloureuse par l’alcool et les cors des défenseurs qui se rassemblaient pour soutenir ce qu’ils pensaient être un siège en règle.

Sachant, sans vraiment se rappeler des détails, que ses exactions de la nuit passée avaient déjà attiré la bienveillance des Dieux du Chaos, Cornenoire ordonna à sa Harde de s’en retourner aux Bois Sombres, tout en savourant la dévastation qu’il avait semée sur les terres des Nains.

Ainsi sont raconté les exploits de Skarr Cornenoire par les Hardes du sud des Montagnes Noires, et qui aujourd’hui pourrait les contredire ? Seuls les Nains de Karak Hirn connaissent la véritable ampleur de ce qu’il est advenu cette nuit-là, car ils l’ont consigné pour l’éternité dans les pages des Livres des Rancunes.

Source[modifier]

  • Livre d’armée des Hommes-Bêtes, V7