La Mort du Seigneur Zhul

De La Bibliothèque Impériale
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Au-delà de l’océan, les royaumes des hommes naissaient et mouraient. À l’insu des Prêtres-Mages Slanns, les Skavens allaient mettre l’Empire à genoux grâce à la Peste Noire, comme ils l’avaient fait par le passé en Lustrie. Mais dans les terres des Hommes-Lézards, une autre menace planait sur le Grand Dessein. Le Seigneur Zhul, un Prêtre-Mage de Xahutec, était connu pour être particulièrement versé dans la sagesse des Anciens. Mais il commençait à donner des ordres irrationnels et contradictoires, ce qui causa la consternation chez ses serviteurs.

Lorsque ces derniers pesèrent les paroles de leur maître, ils se rendirent compte que ce dernier ne donnait des ordres irrationnels que lorsque son palanquin était orienté face au lever de la constellation nordique au jour du zénith de chaque mois. Cet alignement le mettait face aux ruines de Tlencan, car il n’y avait aucun autre site sur cette ligne du réseau de puissance géomantique. On comprit alors que les pensées de Zhul devenaient confuses et paradoxales lorsqu’elles se concentraient sur la pyramide de Tlencan.

Ces ruines recouvertes par la végétation se trouvaient sur une petite île au large de la Côte du Scorpion, au nord de la Lustrie, à plusieurs journées de voyage de Xahutec. On décida donc d’y envoyer une expédition afin de découvrir ce qui troublait les pensées du révéré Prêtre-Mage. Le loyal Tupac Skink Quzipantuti fut choisi pour commander la petite troupe.

L’expédition atteignit Tlencan après bien des jours de voyage à travers les jungles de la Côte du Scorpion, et elle traversa le bras de mer qui la séparait de l’île. Les ruines étaient désertes et recouvertes de lianes, comme elles l’avaient toujours été depuis des millénaires. Les envoyés décidèrent alors d’explorer la pyramide même. Quzipantuti se faufila discrètement dans la chambre où le palanquin du prêtre-mage était traditionnellement posé sur une estrade au milieu de l’étang sacré. C’est alors qu’il vit, vautré sur le dais, un vil Prince Démon, un « Xlanax » comme les appellent les Hommes-Lézards.

Quzipantuti vit aussi qu’une lame Elfique ensorcelée traversait de part en part la bête, dont les entrailles luisaient comme de la lave. L’épée n’avait pas tué l’affreuse créature, mais l’avait mortellement blessée. On en déduisit ultérieurement qu’elle avait été blessée au cours d’une bataille contre des Hauts Elfes. Vaincue, elle avait fui par-delà les mers, suivant les lignes de puissance géomantiques, espérant peut-être se nourrir de leur énergie pour recouvrer ses forces. Elle s’était réfugiée dans la pyramide pour y guérir ou y mourir d’une mort lente et amère. Lorsque Zhul avait aligné ses pensées sur la pyramide de Tlencan l’influence néfaste du serviteur du Chaos avait souillé la pureté de sa toute-puissante contemplation.

Quzipantuti savait que le Démon devait être détruit, et que seule la puissance des Anciens était capable de venir à bout de pareille créature. Le chef Skink quitta la pièce pour gagner l’autel de Tlencan. C’est là que furent accomplis les rituels d’invocation.

Alors que l’aube approchait, les Skinks entendirent des hurlements infernaux émanant de la pyramide. Des feux magiques jaillirent de ses portes, suivis par une légion de Démons écarlates : le Prince Démon avait imploré l’aide de sa divinité tutélaire. Quzipantuti rassembla ses cohortes et leur donna l’ordre de libérer une averse de dards et de javelines sur les envahisseurs. Puis, le soleil se leva au-dessus de la pyramide. Une immense nuée de serpents apparut et se lança à l`assaut de l’édifice. Ils se glissèrent jusqu’à la chambre centrale et se jetèrent sur le Prince Démon. Le combat fut âpre, mais leur venin était si puissant que même la constitution surnaturelle du Démon finit par défaillir. À l’extérieur, les Démons disparurent en un clin œil, alors que seuls quelques pas les séparaient des Skinks.

Au moment même où succombait le Démon, le Seigneur Zhul périt. L’épuisement spirituel provoqué par sa lutte contre le Démon avait finalement eu raison de lui. Pendant bien des cycles solaires, Zhul avait lutté pour préserver la pureté de ses pensées, et seul l’affaiblissement de ses pouvoirs l’avait fait échouer. Ses Skinks constatèrent la mort de leur maître, et proclamèrent qu’il avait su transcender son existence terrestre pour ne faire plus qu’un avec les Anciens. La dépouille du Seigneur Zhul fut embaumée avec de la résine puis parée d’or avant d’aller reposer dans la crypte de la Cité-Temple, où elle serait vénérée tant que perdurerait la race des Hommes-Lézards.

L’incident ouvrit l’esprit des Prêtres-Mages Slanns au fait que le Chaos ne se résumait plus à la force qui avait engendré les ignobles hommes-rats et contaminé l’âme des jeunes races, il était devenu une force tangible. Si une seule créature du Chaos, a fortiori agonisante, pouvait perturber un Slann au point de causer sa mort, qu’adviendrait-il si un grand nombre de ces êtres se manifestaient ? Les Prêtres-Mages comprirent que leur plus vieil ennemi était bel et bien de retour. Ils allaient devoir faire face à des adversaires bien pire que les Skavens, les Elfes Noirs et les hommes, ceux là même qui étaient parvenu à abattre les Anciens et avaient manqué de détruire le monde : les Démons.

Source

  • Livre d’Armée des Hommes-Lézards, V7