Horreur des Cryptes

De La Bibliothèque Impériale
En mémoire du noble chevalier Roderick, tué au combat par une Horreur des Cryptes. Puisse un de ses os être resté en travers de la gorge du monstre.
- Épitaphe, cimetière de Bordeleaux
Une Horreur des Cryptes, monstruosité en plein carnage
Les monstruosités appelées Horreurs des Cryptes, sont, fort heureusement, des créatures rarement aperçues. Évoquées à mots couverts par des sentinelles, de vieux prêtres de Morr, des gardiens de cimetière et autres citoyens noctambules de l’Empire, les rumeurs persistantes qui courent à propos de ces monstres fantasmagoriques sont moquées comme les divagations de naïfs superstitieux. Au mieux les considère-t-on comme des observations exagérées de Goules. Malheureusement pour le Vieux Monde, ces histoires sont souvent fondées, car les Horreurs des Cryptes sont on ne peut plus réelles.

Les Horreurs des Cryptes ne se dévoilent qu’en temps de guerre, où elles sont utilisées comme troupes de choc des ambitieux Stryges. Les Goules comptent parmi les plus humbles serviteurs des Vampires : après tout, elles n’ont même pas la décence d’être mortes. Ainsi, voir un Vampire accompagné à la bataille par une meute d’Horreurs des Cryptes est la preuve de la terrible déchéance que leur maître a atteint dans sa lutte pour la survie. Créer une Horreur des Cryptes implique que le Vampire laisse une Goule mordre à sa veine et y boire son précieux sang - une version avilie du Baiser de Sang et un acte honni par tous ceux qui se considèrent comme l’élite des Seigneurs de la Nuit.

Le fait qu’un Stryge laisse les crocs fétides d’une Goule plonger dans sa chair est le signe que le Vampire est vraiment désespéré. Toutefois, certains d’entre eux encouragent cette étrange et détestable pratique. Une fois qu’une Goule a bu le sang d’un Vampire, ses yeux virent au rouge et la bête sombre dans une frénésie de carnage. Elle se jette sur les membres plus faibles de sa propre meute et traîne ses proies hurlantes dans une fosse ou une tombe éventrée pour déguster son répugnant repas sans être dérangée. Après avoir terminé son orgie cannibale et s’être léché les babines, la Goule repue rampe aux pieds de son maître, espérant une autre lampée de sang vampirique. Avant la prochaine pleine lune, la taille et la férocité de la nouvelle Horreur des Cryptes auront été décuplées.

Quelque chose dans la constitution des Goules les empêche de devenir de véritables Vampires. N’étant ni vivantes, ni vraiment mortes, l’appel du royaume de Morr tiraille ce qui reste de leur esprit, suscitant une inextinguible rage qui s’exprime par la destruction des jardins du dieu de la mort. C’est pour cette raison que les gardiens des sépulcres et des mausolées craignent les Horreurs des Cryptes plus que tout autre serviteur d’un Stryge.

Une Horreur des Cryptes domine ses cousines de sa hauteur, et bien qu’elle conserve la démarche et le dos voûté caractéristiques des Goules, ses muscles sont devenus durs comme fer, et ses mains puissantes se terminent par des serres effilées. Or, le régime de viande de Goule crue arrosée de sang de Vampire ne se contente pas de générer des changements externes. En effet, le métabolisme aberrant de l’Horreur des Cryptes conduit son corps à se ronger lui-même, mais dans l’intervalle, sa constitution est telle qu’elle peut régénérer les pires blessures par un simple effort de volonté. Cette inéluctable cycle d’autodestruction est la raison pour laquelle les Vampires élitistes parviennent à tolérer ces abominations. La Magie Noire, source de la Nécromancie, coule littéralement dans leurs veines, et la violence pure dont elles sont capables ne doit pas être sous-estimée.

Même si la lignée d’Ushoran a brisé tous les tabous en engendrant ces créatures, le pouvoir qu’elle en tire est indéniable. Au combat, les meutes d’Horreurs des Cryptes jouent de leur masse pour atteindre la première ligne, le regard irradiant de haine. Statues, pierres tombales ou piquets leur servent à broyer ceux qui osent se dresser face à elles, mais ce sont leurs griffes souillées qu’il faut éviter à tout prix. La moindre égratignure peut transmettre assez de toxines pour tuer un cheval. Quoique méprisées par les vivants comme par les morts, les Horreurs des Cryptes méritent qu’on les craigne.

Si le royaume de Strigos devait renaître, ces monstres en seraient les champions.

Source

  • Livre d’Armée Comtes Vampires V8