Histoire du Chaos

De La Bibliothèque Impériale
Révision datée du 11 octobre 2020 à 22:52 par 213.211.139.182 (discussion) (La Chute de Xahutec)
Les dieux du Chaos se servent des armées composés des hommes du Nord pour mener leur guerre contre les royaumes civilisés dans le but de provoquer la Fin des Temps
Le Chaos ravage le monde depuis la nuit des temps, et il ne s’arrêta que lorsque l’univers tout entier aura été conquis au nom des Dieux Sombre...

On m’a chargé d’une tâche impossible. Mes maîtres m’ont ordonné d’élaborer une histoire complète du Chaos et des ravages qu’il a causés sur nos terres. Il faut que je catalogue les horreurs du Chaos ! À la simple pensée des légendes, des contes et des histoires contradictoires, un frisson d’excitation a couru le long de mon échine, mais la dépravation et l’influence corruptrice des Dieux Sombres m’ont glacé le sang. En fin de compte, j’ai tout de même fait de mon mieux pour explorer l’interdit et pour en apprendre le plus possible sur les fléaux qui hantent notre monde. Je ne peux apporter absolument aucune garantie sur l’exhaustivité de mon travail, car les voies du Chaos sont complexes et variées et de nombreux "faits" sont encore ignorés. Je ne demande qu’une chose: que Sigmar m’accorde sa miséricorde.

Les Royaumes du Chaos se dilatent et décroissent au gré des courants de l’histoire. À certaines périodes, il a pu paraître plausible que le Chaos ait été quasiment éradiqué du monde et que les vies des hommes et des autres races en aient été libérées à jamais. Mais ces périodes sont brèves et ne sont guère plus que des songes idylliques. Car, inévitablement, l’œil s’ouvre à nouveau et les ténèbres descendent du Nord pour ravager toutes les terres sur lesquelles elles se répandent.

Toutefois, avant de nous plonger dans la description des horreurs du Chaos et de ses déprédations sur les terres sacrées de l’Empire, il serait bon de parler du nouvel éclairage que jette la Tempête du Chaos sur la situation. Il est bien vrai qu’il existe toutes sortes d’archives et de documents relatifs à la Grande Guerre Contre le Chaos. On connaît l’héroïsme de Magnus le Pieux et le sort tragique de Praag, cette cité à l’orée des territoires glacés du Kislev. Cependant, la gloire de ces combats s’estompe avec le temps, de même que les souvenirs et les peurs s’évanouissent un peu plus à chaque nouvelle saison qui passe. Ce qui était autrefois considéré comme des faits avérés glisse peu à peu dans la supposition, puis dans la légende, pour finalement tomber dans le mythe. Le passé est le passé, et les histoires qui parlent de cette ténébreuse époque ne sont plus rien d’autre que les chimères de quelques prêtres fanatiques et autres fous furieux (s’il existe une différence entre les uns et les autres).

Mais les choses ont bien changé. De nos jours, trop d’habitants du Vieux Monde ont vu leurs vies réduites à néant dans le sillage de la noire croisade d’Archaon. Descendues des sinistres territoires des Désolations du Chaos, les armées du Chaos nous ont déclaré une guerre sans merci, ravageant nos terres et donnant vie aux anciennes légendes et à nos cauchemars les plus effroyables.

Aussi, sous ce nouvel éclairage, l’histoire qui suit prend-elle quelques libertés avec la vérité en prêtant, peut-être, plus de crédit que n’en accordent généralement les érudits aux plus anciennes légendes. Pourtant, au regard des horreurs auxquelles nombre d’entre nous ont assisté au cours des derniers mois, moi y compris, il faut bien croire que rien n’est impossible.



Le Mythe

Voila comment tout a commencé : les origines de milliers d’années de souffrances humaines. Comment l’œil du nord s’est-il ouvert ? Personne ne le sait vraiment. On connaît des légendes qui parlent des Anciens qui naviguaient dans des vaisseaux d’argent sur la mer des étoiles, mais ces histoires sont à peu près aussi crédibles que les mythes colportés par les chamans Norses qui prétendent que tel ou tel dieu a abattu tel ou tel Démon. Évidemment, les Elfes, qui sont ceux qui en savent le plus, ne disent quasiment rien. Ce que nous considérons comme la vérité est un amalgame issu d’une centaine d’histoires différentes propres aux différents peuples du Vieux Monde et des territoires environnants.
Il existe toutefois une constante dans toutes les histoires relatives aux premiers jours du monde : toutes parlent d’une grande calamité. Quelque chose de glorieux, de merveilleux et de puissant fut détruit et, du même coup, disloqua la réalité en laissant pénétrer le Chaos dans le monde. Les plus anciennes légendes parlent d’une race d’êtres supérieurs appelés les Anciens. On dit qu’ils vinrent 15 000 ans avant l’ère de Sigmar, amenant avec eux une race de serviteurs qui portaient le nom de Slanns. D’après ce que l’on croit savoir, ces serviteurs vivaient alors dans les jungles fétides de Lustrie. Les Anciens étaient très puissants, au point d’être capables de modifier le monde, d’altérer ses mouvements, de créer des océans et des montagnes et de transformer la terre suivant leurs conceptions et leurs goûts. À leur arrivée, le monde était prisonnier d’une couche de glace qui recouvrait toutes les contrées, même celles des mythiques Rois des Tombes dont les sables sont capables de dépouiller un homme de ses chairs pour n’en laisser que le squelette. Ils firent fondre la glace et métamorphosèrent le monde.
Les Anciens étaient semblables à des dieux. Ils créèrent les races primordiales et leur attribuèrent une place dans le monde. Les Elfes s’établirent à Ulthuan et les Anciens donnèrent les montagnes aux Nains. Qui peut savoir quelles autres races ils créèrent ? Mais, en dépit de tous leurs efforts et quelle qu’ait pu être leur intention, cela ne devait pas durer. Ces êtres tiraient leur pouvoir et leur magie de grandes arches installées dans le nord et le sud, des portes immenses qui s’ouvraient sur les cieux. C’était de là que leur venait l’énergie qui leur permettait d’altérer le monde. Hélas, l’une des portes s’effondra et le monde fut victime d’une grande déchirure. Tout à coup, là où autrefois jaillissait une source de bonté et de bienveillance, il n’y avait plus qu’une épouvantable blessure qui vomissait des Démons armés de leur redoutable magie corruptrice. Par contrecoup, la destruction de la porte engendra toutes sortes d’abominations ; c’est ainsi que débuta la première des Incursions du Chaos. Les quelques Slanns restants s’efforcèrent de contenir les dégâts causés par le cataclysme, mais ils n’étaient pas assez nombreux et, tandis qu’ils succombaient les uns après les autres, le Chaos gagna en puissance. Le monde paraissait voué à la ruine. Il l’était, en effet, mais il n’était pas encore mort.


La Venue du Chaos

Les Démons du Chaos ravagent le monde depuis des millénaires !

Les Démons du Chaos ravagent le monde depuis des millénaires, et aucune civilisation n’a été épargnée par leurs déprédations. Des cités entières ont été rasées et des royaumes dévastés, mais ces attaques ne furent rien comparées à la première Incursion du Chaos, lorsque les Démons se déversèrent sur le monde pour la première fois.

C’est à l’époque mystérieuse des Anciens que les Démons attaquèrent pour la première fois le monde des mortels. Les Anciens étaient les architectes de l’univers. Ils pouvaient modeler à volonté le temps et l’espace et en appeler à des énergies immenses sous la forme de sorts d’une puissance inimaginable. Les Anciens voyageaient à bord de vaisseaux capables de parcourir de grandes distances en un battement de cœur et ils s’en servirent pour façonner le monde selon leurs envies. Ce furent les Anciens qui créèrent les races des Slanns, des Elfes, des Nains et des hommes. Mais ce furent également eux qui provoquèrent la venue du Chaos et d’entités qu’ils étaient incapables de contrôler.

La Naissance du Chaos

Pour des raisons perdues dans la nuit des temps, les grands portails polaires des Anciens, par lesquels ils voyageaient à travers les étoiles, s’effondrèrent suite à une explosion d’énergie brute qui secoua toute la planète. Des fragments des portails retombèrent sur les terres tels des météore, et leurs impacts érigèrent des montagne et fissurèrent les continents. Les pôles du monde se dérobèrent pour ouvrir des failles béantes sur le Royaume du Chaos. Des quantités énormes de matière venue de ce plan parallèle s’agglutinèrent dans le ciel et donnèrent naissance à une lune maléfique

Alors que les cieux s’embrasaient et que des tremblements de terre ravageaient les continents, les peurs, de milliards d’âmes s’exacerbèrent, et de cet océan d’émotions pures naquirent les dieux du Chaos. Depuis le néant du Royaume du Chaos, ils posèrent des yeux avides sur le monde des mortels, car la destruction des portails marqua non seulement leur naissance, mais également la disparition des Anciens. Même les plus sages parmi les Slanns ne savent pas exactement ce qui leur arriva. Certains pensent qu’ils furent exterminés ou possédés par l’influx d’énergie chaotique, tandis que d’autres prétendent qu’en voyant leur monde ainsi dévasté, les Anciens décidèrent de l’abandonner à son sort. Partis, corrompus ou détruits, les Anciens n’étaient plus là, et les jeunes races restaient à la merci des Dieux Sombres.

À peine les débris encore fumants des portails s’étaient-ils immobilisés dans le sol que les dieux du Chaos libérèrent leurs légions sur le monde. Des ondes d’énergie magique submergeaient les terres comme des vagues de force prismatiques. Là où elles touchaient le sol elles, elles se cristallisaient sous la forme de milliers de Démons dont chacun possédait une parcelle de la puissance de son maître et une soif de destruction insatiable.

Pour échapper à l’annihilation, les Slanns rassemblèrent les plus grandes armées qui aient jamais marché à la surface du monde. Des dizaines de milliers de cohortes de Saurus combattirent les Démons avec férocité. Au cours d’une série de guerres qui durèrent des siècles et fauchèrent des centaines de millions de vies, les armées des Hommes-Lézards parvinrent à éviter la destruction de toutes leurs Cités-Temples. La force de leurs armées reposait non seulement sur les Saurus, mais aussi sur les compétences magiques des Slanns. Les fils des Anciens ouvrirent des abîmes pour engloutir les Démons, provoquèrent des raz-de-marées pour les noyer, et invoquèrent des pluies de météores pour les exterminer. Pendant un temps, il sembla que les Slanns allaient triompher, car les plus talentueux d’entre eux détenaient des connaissances magiques qui dépassaient celles des meilleurs sorciers des Démons. Mais au fur et à mesure que l’énergie du Chaos se répandait sur le monde, le cours de la guerre s’inversait.

En effet, les Slaans s’aperçurent que les effets de leurs sorts devenaient de plus en plus imprévisibles. Des erreurs d’incarnation auparavant bénignes provoquèrent des catastrophes qui prirent la vie de centaines de Slanns. Leur esprit était ravagé ou leur corps finissait déchiqueté par les énergies libérées. Et tandis que leur puissance diminuait, celle des Démons augmentait. Là où les vents magiques écorchaient vifs les Slanns, ils revigoraient les légions démoniaques. Les Ducs du Changement étaient désormais capables de manipuler les Vents de Magie comme personne. Alors qu’au début, les Slanns dominaient les champs de bataille, la suprématie magique revenait désormais aux Démons et leur donnait l’ascendant dans cette guerre. Dans un acte désespère, les Slanns battirent en retraite dans leurs Cités-Temples et dressèrent des barrières mystiques pour tenir les Démons en respect.

La Chute de Xahutec

La victoire finale des Démons dépendait de la chute des Cités-Temples. Les combats s’intensifièrent atour des colonies de Lustrie et des Terres du Sud. Pendant quelque temps, toute la rage des Démons ne suffit pas à briser les défenses des Slanns, mais cela ne les empêcha pas de se lancer à l’assaut, encore et encore.

La Cité-Temple de Xahutec fut la première à tomber sous les coups des Démons. Alors qu’il observait ses armées se lancer à l’assaut des murs depuis des jours, Kairos le Tisseur de Destins, le plus puissant des Ducs du Changement, trouva un moyen de contourner la barrière magique. Au plus fort d’un nouvel assaut, il réussit à ouvrir une faille au cœur même de Xahutec.

Toute l’attention des Slaans était accaparée par les Démons qui se pressaient à leurs portes, et ils ne se rendirent pas compte du danger jusqu’à ce que la faille s’ouvre à côté d’eux et libère des meutes des Chiens de Khorne. Leur garde du corps fut rapidement balayée, et les colliers d’airain des Démons les protégeaient de la magie des Slanns. Ils disparurent sous une marée de griffes et de crocs sans avoir le temps de prévenir par télépathie les autres Cités-Temples de la ruse de l’ennemi. Sitôt les Prêtres-Mages de Xahutec morts, les défenses magiques de la cité s’effondrèrent et la tuerie commença.

Sans l’appui des Slanns, les Saurus étaient condamnés. Les pyramides érigées au cœur de la jungle furent envahies une à une par les Démonettes et les Sanguinaires. Les Horreurs Roses incinéraient les défenseurs ou les faisaient muter en des choses indescriptibles. Des milliers de Saurus tentèrent de fuir, mais ils étaient condamnés. Des Gargouilles et des Hurleurs piquèrent depuis le ciel et déchirèrent les fugitifs de leurs griffes.

Au crépuscule, Xahutec était une ruine souillée de cadavres. Les Sanguinaires parcouraient ses rues décorées de glyphes afin de collecter les crânes des morts au nom de Khorne pendant que les Démonettes torturaient une poignée de survivants dans les salles sacrées des temples, juste pour le plaisir. Quant à Kairos, il dépouillait les corps des Prêtres-Mages de leurs amulettes pour les avaler et s’approprier leur puissance avant de détruire le haut de leur pyramide dans une tempête de flammes multicolores.

Le Déclin d’un Empire

Lorsque le faîte de la plus grande pyramide de Xahutec s’effondra dans les rues ensanglantées, les barrières magiques à travers toute la Lustrie vacillèrent. Kairos répéta cette tactique aux Cités-Temples d’Huatl, de Tlanxla et de Xhotl, mais sa chance finit par lui faire défaut. Lors de l’attaque sur Xhotl, les Prêtres-Mages eurent le temps d’envoyer un message télépathique à leurs congénères pour les prévenir de la machination du Duc du Changement.

Ainsi, lorsque Kairos arriva au pied des murs de Chaqua, son stratagème échoua car les Prêtres-Mages avaient renforcé leur garde du corps. Cependant, la chute des précédentes Cités-Temples avait affaibli les défenses de celles qu’il restait. À Chaqua, le bouclier magique pouvait encore contenir les Démons, mais il ne pouvait rien contre les maladies de Nurgle. Pendant que les Démons attaquaient sans succès la ville, la Pourriture de Nurgle, la Fièvre Rouge, la Moisissure des Boyaux et une dizaine d’autres afflictions se répandirent parmi les Saurus. En moins d’une semaine, un tiers des défenseurs avaient succombé, et la cité tomba trois jours plus tard.

Il ne restait plus qu'une poignée de Cités-Temples, dirigées par les plus puissants des Slanns. L’empire des Hommes-Lézards n’était plus que l’ombre de lui-même. Il s’étendait autrefois sur tout le globe et décidait de la destinée du monde, mais la férocité des Démons l’avait mis à genoux. Cependant, les Hommes-Lézards n’étaient pas les seuls à souffrir.


Durant le Chute, les Prêtres-Mages Slanns et leurs armées affrontèrent les entités démoniaques pendant des siècles, jusqu’au sein de leurs Cités-Temples.

Le Destin des Nains

À des milliers de kilomètres à l’est, les Démons attaquaient également les Nains. Sous le commandement du Grand Immonde Ku'gath, des Démonettes et des Horreurs Roses s’abattaient sur leurs défenses hâtivement préparées. Les Nains défendaient leurs montagnes avec la ténacité propre à leur race, mais ils n’avaient jamais affronté un tel ennemi. Ce n’est que parce qu’ils maîtrisaient la Magie Runique, et que celle-ci était à l’abri de toute corruption, que les Nains réussirent tout d’abord à tenir les Démons en échec. Mais les légions de ces derniers croissaient implacablement.

Les Nains défendent leurs montagnes avec ténacité contre les hordes du Chaos !

Une à une, les forteresses naines furent englouties par la marée démoniaque. Dans les montagnes au nord, des milliers de Sanguinaires gravirent les murs de Kazad Klad et inondèrent de sang la forteresse. À quelques dizaines de kilomètres au sud-ouest, les bastions jumeaux de Karag Garaz et de Khaz Bryn repoussèrent les légions de Ku’gath pendant plus d'une lune, jusqu’à ce que la Pourriture de Nurgle vienne infecter l’eau des puits des forteresses. Les remparts de Kazad Kol furent abattus par un feu arcanique. Les défenseurs de Karak Grong succombèrent à l’attrait de l’or de Slaanesh et abandonnèrent la protection de leurs fortifications pour se jeter dans les bras des assiégeants. Il ne resta finalement plus qu’une seule forteresse : Karaz-a-Karak, le Pic Éternel.

Sans prendre le temps de rassembler leurs forces, les légions de Ku’gath lancèrent leur attaque sur Karaz-a-Karak. Même si ses armées avaient été diminuées, le Père des Épidémies commandait toujours à de nombreuses troupes. Il ne rencontra nulle résistance lors de la marche vers le Pic Éternel, et trouva ses portes vides de toute sentinelle. Pensant son ennemi vaincu, Ku’gath mena ses forces dans les tunnels et les forêts de piliers des cavernes sans s’attendre à une contre-attaque des Nains. Une fois que les Démons eurent tous pénétré à l’intérieur de la forteresse, les Nains firent s’effondrer les plafonds des salles pour les ensevelir. Ce n’était pas un acte de sacrifice, car tandis que Ku’gath et ses légions étaient écrasés sous des tonnes de roche, les Nains survécurent au plus profond de la citadelle du Pic Éternel. Ils restèrent ainsi cloîtrés pendant de longues années, jusqu’à ce que le monde extérieur ne soit plus une menace

La Ruine d’Ulthuan

Ce furent les Elfes qui prirent la relève des Slanns dans leur lutte contre les Démons. Emplis de courage par toutes les faveurs qu’ils avaient reçues des Anciens et bien décidés à sauver leur monde, ils rallièrent leurs forces et combattirent les Démons durant cinq siècles, faisant de leur mieux pour contenir les avancées de la souillure toujours grandissante des ténèbres. Malheureusement, chaque victoire était suivie de deux défaites et les Elfes furent repoussés de plus en plus loin vers le sud, jusqu’à se voir obligés de combattre sur les rives mêmes de leurs îles. C’est alors qu’Ænarion, un grand héros des Elfes, traversa la flamme sacrée de l’énergie divine. Il en ressortit sous la forme du premier Roi Phénix d’Ulthuan. Empli de puissance par l’énergie mystique des Anciens, il s’associa à une assemblée de grands Mages Elfes pour élaborer un sort d’une incroyable puissance. Ensemble, ils créèrent un vortex destiné à attirer toute la magie vers Ulthuan. Grâce à cette manœuvre, les Démons se trouvèrent soudain dépouillés de leurs pouvoirs et les créatures maléfiques des Royaumes du Chaos furent contraintes de se retirer


Pendant que les Nains survivaient aux attaques des Démons, l’arrivée de ces dernier, en Ulthuan mit fin à l'age d’or des Elfes. Jusqu’à présent, ces derniers avaient vécu une existence idyllique, protégés par les Slanns des dangers du monde extérieur. S’ils n’avaient pas été ainsi couvés, ils auraient peut-être pu se protéger contre les horreurs qui les assaillaient. Mais leur innocence faillit causer leur disparition, car ils n’étaient pas de taille face aux Démons. Lorsque des failles vers le Royaume du Chaos s’ouvrirent sur les rivages de l’île, les Elfes réalisèrent bientôt la nature du danger qui les menaçait.

Les arcs et les lances des Elfes étaient destinés à la chasse, pas à la guerre. Seule une poignée d’Asurs possédait des armures cérémonielles, de peu d’utilité lors d’un véritable combat. De son côtés N'kari, le Gardien des Secrets chargé de l’attaque contre les Elfes, avait beaucoup appris lors des affrontements sanglants que les Démons avaient livré contre les Slanns. Il fallut deux jours aux Elfes pour organiser un semblant de défense, ce qui laissa le temps aux armées de Démons de s’enfoncer profondément dans les forêts de Cothique. Dix mille Elfes, fiers en dépit de leur équipement sommaire, se portèrent à la rencontre des Démons sous les frondaisons. Ils furent massacrés. Des premiers cris de guerre des Démons qui se lançaient à la charge jusqu’au dernier râle d’agonie des Elfes, le carnage dura en tout et pour tout moins d’une heure. Le courage des Elfes n’était pas à mettre en cause, mais bien leur inexpérience de la guerre. Bien qu’ils fussent largement dépassés en nombre, pas un seul Asur ne jeta ses armes ou ne tenta de s’enfuir. Ils combattirent en priant vainement leurs dieux de leur venir en aide. N’kari fut déçu par le facilité avec laquelle son armée vainquis les Elfes, et il laissa ses serviteurs s’éparpiller aux quatre coins d’Ulthuan pour tuer et détruire à loisir. C’est ainsi que l’île fut dévastée dans une débauche de violence aveugle.

Sous un ciel grouillant de Gargouilles caquetantes, de sauvages meutes de Chiens de Khorne et de Sanguinaires rôdaient dans les ruines des cités elfiques en flammes. Les Elfes emplis d’effroi étaient en déroute et se cachèrent dans leurs caves ou s’enfuirent dans les montagnes pendant que les Démons jetaient à bas tous leurs gracieux édifices. Les Buveurs de Sang parcouraient les terres pour tuer tous ceux qu’ils rencontraient. Les Gardiens des Secrets installèrent leurs cours dans les ruines des palais des nobles, et marchandaient les âmes des victimes qu’ils avaient démembrées contre d’autres offrandes. Les Ducs du Changement pillaient les tours de marbre blanc des Mages elfiques en absorbant avidement jusqu’à la dernière ligne de leurs grimoires magiques. Les Grands Immondes avançaient pesamment à travers les terres de Chrace et d’Avelorn en répandant pestilence et pourriture dans les forêts séculaires. La puanteur de la peur et du désespoir enveloppait Ulthuan. et pendant que les Elfes restaient prostrés dans leurs sanctuaires, N’kari respirait ces effluves et se réjouissait.

La Colère du Roi Phénix

Pendant plusieurs décennies, les Elfes furent un peuple pourchassé qui ne survécut que dans des endroits si reculés et inaccessibles que même les Démons ne purent les déloger. La chance leur sourit enfin lorsque la puissance de leur Dieu investit Ænarion, celui qui allait devenir le premier et le plus grand des Rois phénix. Reprenant enfin espoir, les Elfes survivants se joignirent à lui et contre-attaquèrent. N’kari tenta de regrouper ses forces éparpillées en Ulthuan, mais le temps que cela lui demanda permit au demi-dieu des Elfes de rassembler et d’équiper une grande armée.

Ænarion repoussa peu à peu les Démons des terres des Elfes. Enfin, au cours d’une immense bataille dans les ruines d’Ellyrion, N’kari et Ænarion se battirent en duel. Les deux guerriers pouvaient sentir la puissance qui rayonnait de leur adversaire, et aucun des deux ne voulait se risquer à attaquer. Ce fut Ænarion qui ce jeta finalement sur N’kari sans se soucier de sa propre vie. Le combat qui s’ensuivit fut de courte durée, car si N’kari était un Démon Majeur béni par Slaanesh, Ænarion détenait les pouvoirs d’un Dieu. Il frappa le Démon et le coupa presque en deux. N’kari leva la tête et laissa échapper un hurlement de frustration que l’on put entendre sur tout Ulthuan. Les Elfes surent qu’ils avaient été sauvés.

Suite au bannissement de N’kari, ses légions démoniaques furent balayées par la colère d’Ænarion . En moins d’un an, les derniers rejetons des dieux du Chaos furent repoussés des rivages d’Ulthuan et une courte période de paix s’installa sur l’île. Mais à peine les Elfes avaient-ils panser leurs plaies que les Démons revinrent, attirés irrésistiblement par la présence d’Ænarion, dont la majesté divine agissait comme un fanal. La guerre ravagea une fois de plus Ulthuan.

Sous les ordres d’Ænarion, les Elfes se battirent énergiquement, mais le Roi Phénix ne pouvait être partout à la fois, tandis que les Démons étaient innombrables. Les Elfes étaient désormais des combattants expérimentés, forgés par des années de guerres, mais ils n’avaient pas la force de repousser une invasion d’une telle ampleur. Des vagues incessantes de Démons se jetaient sur leurs défenses. Dépassés par le nombre, surclassés et encerclés, la défaite semblait inévitable pour les enfants d’Ulthuan. Mais alors que la fin était proche, un dernier acte pouvait encore les sauver. Caledor, le plus sage des Mages Hauts Elfes, avait en effet un plan. Il voulait créer un vortex magique qui aspirerait les énergies qui nourrissaient les Démons, ce qui les empêcherait de maintenir dans ce monde leur enveloppe charnelle. Pendant qu’Ulthuan était à feu et à sang, Caledor se rendit sur l’Île des Morts et commença son rituel.


Les Asur, menés par Ænarion tentent de repousser les ignobles Démons d’Ulthuan.

Le Grand Rituel

Le Dernier Combat d’Ænarion

Alors que Caledor entamait son incantation. Kairos sut ce qui se tramait. Il mena sans tarder sa légion démoniaque des ruines de Lustrie vers l’Île des Morts mais ne parvint pas à passer les défenses magiques de Caledor. Le vortex prenait forme peu à peu. Les mers se mirent à bouillonner et le ciel se voila de sombres nuées. Toujours plus de Démons convergeaient vers l’Île des Morts à l’appel de Kairos, et tandis que leurs pouvoirs magiques venaient s’additionner à ceux du Duc du Changement, les défenses de Caledor vacillèrent. C’est à ce moment que les Démons furent attaqués par l’armée d’Ænarion et que débuta la bataille qui allait décider du destin du monde. Les Buveurs de Sang massacraient les nobles Dragons, les Démons de Tzeentch incinéraient les Elfes avec des flammes magiques, les épidémies de Nurgle tuaient des régiments entiers et les Démonettes dansaient au milieu du carnage en tuant avec ravissement.

Enfin, seul Ænarion se dressa lace aux Démons. Il avait abattu rageusement tous ceux qui s’étaient opposés à lui, mais son destin fut finalement scellé lorsqu’il affronta les Démons Majeurs des quatre dieux du Chaos. Le Roi Phénix fut mortellement blessé lors de ce combat, mais il vainquit les Démons et permit au rituel d’être achevé. L’Île des Morts fut engloutie par une tempête magique d’une ampleur incommensurable. Des raz-de marées dévastèrent les rivages de la Mer Intérieure. Le vortex se mir à absorber la magie hors du monde, et les Démons furent bannis les uns après les autres dans le Royaume du Chaos. La victoire était amère pour les Elfes. Caledor et ses disciples étaient emprisonnés dans le vortex, condamnés à revivre leurs derniers instants pour l’éternité. Ænarion avait disparu. Mais tout cela avait permis de sauver le monde, pour un temps tout au moins.

La première incursion des Démons avait anéanti l’empire des Slanns et décimé les Elfes et les Nains Le monde ne connaîtrait jamais plus de héros dignes Ænarion, tandis que les Démons ne pouvaient être vaincus. Même bannis, ils finiraient par revenir tôt ou tard. Ils attendraient l’occasion de semer une fois de plus la mort dans le monde des mortels, et de finir la sinistre besogne qu’ils avaient commencée.

Le triomphe final des dieux du Chaos n’était qu’une question de temps.


Ænarion avait un fils, Malékith. C’était un puissant guerrier et un grand sorcier, et tous voyaient en lui l’héritier du trône de son père, le prochain Roi Phénix. Par malheur, il succomba aux tentations de la Magie Noire et finit par être entièrement consumé. Son cœur s’emplit d’une noire ambition et il reçut bientôt le surnom de Roi Sorcier. Au fil des années, Ulthuan ne devait guère connaître la paix, car le Roi Sorcier ne cessa d’engager guerre sur guerre contre son propre peuple. Après une brève période de répit, le Chaos revint à la charge durant l’ère de la Déchirure, une sombre époque qui débuta lorsque le Roi Sorcier décida de détruire le vortex. Par cette terrible action, il réussit à endommager le vortex qui tenait le Chaos à distance, le délivrant et lui permettant de se déchaîner à nouveau sur le monde. En fin de compte, ses efforts échouèrent, mais la cruauté et la vilenie de Malékith alimentèrent la puissance des Dieux Sombres et les renforcèrent en leur permettant d’acquérir une influence sur ce monde.

Les Incursions du Chaos

L’effondrement du portail du pôle nord provoqua un cataclysme qui détruisit tout l’héritage des Anciens. La catastrophe fit imploser les délicates machines du portail, et leurs débris allèrent s’écraser sur les terres comme des comètes. D’énormes fragments de la matière nocive appelée Malepierre filtrèrent à travers les dimensions. Le plus gros d’entre eux donna naissance à la lune Moorlisb.

Ce désastre meurtrit irrévocablement le monde des mortels. La flore et la faune furent corrompues et l’atmosphère se chargea de particules empoisonnées, de la poussière de Malepierre qui provoquait des mutations atroces chez les êtres vivants. C’est ainsi que les monstruosités qui habitent le monde virent le jour.

L’endroit où se trouvait le portail n’était plus qu’une plaie béante vomissant en permanence l’énergie brute du Chaos, et par laquelle les dieux pouvaient manipuler les mortels. C’est pour cette raison que plutôt que lutter contre ces êtres immortels et omniscients, les hommes qui vivaient à l’ombre du Royaume du Chaos choisirent de les vénérer. Ces divinités demandent à leurs fidèles une obéissance totale et aveugle, et se nourrissent des guerres et des massacres. En échange, elles promettent leurs bienfaits, c’est pourquoi leurs disciples ne manquent pas.

Maints sacrifices sanglants sont célébrés chaque jour en l’honneur des dieux du Chaos, tandis que leurs différents noms servent de cri de guerre aux sauvages hommes du nord. Les bannières des Guerriers du Chaos portent des runes qui font saigner les yeux de ceux qui les contemplent, et sont faites avec la peau tannée de leurs victimes. Les dieux du Chaos se servent de ces armées pour mener leur guerre contre les royaumes civilisés dans le but de provoquer la Fin des Temps, un événement légendaire lors duquel le Royaume du Chaos engloutira le monde, et où les dieux festoieront pour l’éternité sur la haine et la peur des hommes.

La Marche du Destin

Be’lakor, le Premier Prince Démon, le Seigneur des Ombres, le Porteur, l’Annonciateur, Celui qui apporte le Symbole, Celui qui Précède les Conquérants
Le monde continua à tourner tant bien que mal et les races aînées laissèrent la place aux humains qui émergeaient de leurs cavernes. Petit à petit, les Elfes et les Nains commencèrent à traiter avec ces tribus primitives. Bientôt, l’humanité prit son essor depuis le continent sud et commença à établir de petites communautés sur le continent nord, le long de la côte de la Mer Tiléenne et du Golfe Noir. Peu à peu, ces populations se déplacèrent vers le nord et fondèrent les premières villes. Parmi ces premières cités, il en était une qui les dominait toutes par son importance : Tumas. Mais sa grandeur ne devait pas durer, car en punition de l’arrogance de son peuple, les dieux abattirent la cité, firent pleuvoir les feux du ciel sur ses habitants et leur envoyèrent des hordes de rats porteurs de peste. Les ruines de cette cité sont depuis toujours connues sous le nom de Skarogne, le cœur gangrené et ténébreux de l’empire des hommes-rats.
Toutefois, le Chaos avait beau s’insinuer dans le cœur et l’âme des hommes et renouveler ses assauts depuis les tumultueux territoires du nord, il ne parvenait pas à prendre complètement possession de l’humanité. Au fil des millénaires, le Chaos engendra des Démons qu’il lâcha sur le monde, mais ces créatures n’en étaient pas natives et ne pouvaient y demeurer bien longtemps. La corruption de la Malepierre et des virulents Vents de Magie donna naissance à des hordes d’Hommes-Bêtes qui peuplèrent les endroits les plus ténébreux du monde. Pourtant le Chaos ne parvenait pas à prospérer très longtemps car sans mortels pour le craindre, il ne pouvait alimenter sa fureur. C’est alors que Be'lakor arriva.
Be’lakor était un sauvage, un primitif venu d’une terre inconnue. Son nom est resté dans les annales comme celui du premier mortel qui donna son âme aux Sombres Pouvoirs. C’était un formidable guerrier et un inconditionnel champion des ténèbres. Les Dieux Sombres lui accordèrent leur faveurs et ils l’appelèrent vers le nord, dans les Désolations du Chaos. Il s’enfonça de plus en plus loin dans cette sinistre contrée et finit par arriver à la porte des Royaumes eux-mêmes, à l’endroit où la raison vacille. Les Dieux Sombres récompensèrent alors son courage en détruisant son enveloppe mortelle et en le recréant à leur image : celle d’un Prince Démon.
Sous sa nouvelle forme, il devint redoutable. Il marcha à la tête de ses Démons, détruisant tout ce qui se dressait sur son passage et attirant à lui des mortels venus du monde entier pour se joindre à sa horde. Il finit par être vénéré comme un dieu. Mais, en même temps que son pouvoir et son influence, son orgueil enfla de façon démesurée. Ce furent son arrogance et sa conviction qu’il était devenu l’égal des divinités majeures qui causèrent sa perte. Les Quatre Puissances le jetèrent à bas: Tzeentch, le Maître du Changement, le maudit et le métamorphosa. Après avoir été un demi-dieu, Be’lakor devint un fantôme frappé de confusion et d’aliénation mentale, qui restera pour toujours l’image même de ce que peut être le Chaos. Il devint l’Augure, Celui qui couronne les Conquérants. Il ne devait plus jamais défendre la cause du Chaos ni en être le champion. Jusqu’à la fin des temps, il était condamné à ne plus être que le serviteur et l’esclave des mortels qui attireraient l’attention des Puissances de la Déchéance.
Le premier champion qu’il intronisa fut Morkar l’Unificateur. Avec l’aide de l’Augure, celui-ci lança une offensive foudroyante à partir des Désolations du Chaos. Il serait parvenu à écraser les royaumes du sud si la grande armée des tribus réunies, menées par Sigmar, ne s’était dressée devant lui. Sa défaite, comme toutes celles des champions qui lui succédèrent, raviva les regrets qui accablaient Be’lakor depuis sa disgrâce. L’horreur de son sort lui fit perdre ce qui lui restait de raison et il hurla pendant des siècles, ne s’arrêtant que lorsqu’il devait placer la Couronne de Domination sur la tête de nouveaux insensés en quête de gloire.

La Puissance de l’Ennemi croît

Les armées de la fin du monde marchent vers la guerre !
Malgré la défaite de l’Unificateur, le Vieux Monde devait affronter son lots de difficultés. L’Empire était encore balbutiant lorsqu’il repoussa les forces du Chaos et, ayant à peine fait ses premiers pas, il lui fallut lutter pour maintenir sa cohérence. Au cours des années suivantes, les hordes norses ne cessèrent de harceler les régions côtières, saccageant les villages du nord. Il suffisait de voir leurs ignobles chamans et leurs infâmes féticheurs pour comprendre qu’ils servaient les Dieux Sombres. Toutes sortes de Démons et de champions lancèrent des offensives à partir des Désolations, mais celles-ci restaient désorganisées et sporadiques. Ainsi, pendant des siècles, l’Empire échappa à une invasion vraiment massive.
Le reste du monde n’était pas plus sûr. Le Chaos lança des armées d’invasion vers le Cathay, Naggaroth et même les Terres Sombres, déclenchant des conflits qui devaient durer des décades et faire des milliers de victimes. Pendant ce temps, dans l’Empire et le Vieux Monde, les mortels semblaient ne pas demander mieux que d’ouvrir la voie à la prochaine Incursion. Sans se soucier des épreuves que leur comportement entraînerait dans les siècles suivants, ils s’engagèrent hardiment sur le chemin de la décadence et de la corruption. Pendant que l’humanité trafiquait avec l’interdit, le culte de Sigmar grandit pour devenir une puissance avec laquelle il fallait compter, rivalisant avec la foi ulricaine et éclipsant les cultes des autres dieux. Cette ascension déclencha de violentes disputes qui dégénérèrent en conflits ouverts et ces rivalités ne firent qu’éloigner un peu plus les habitants du Vieux Monde des doctrines des dieux.
L’humanité s’éloigna des lumières de la piété et de l’honnêteté pour se plonger dans des sujets plus ténébreux. Aucune couche n’échappa à ces défaillances morales de plus en plus généralisées. Les nobles s’enfermaient dans leurs palais pour se vautrer dans la débauche, tandis que les gens du peuple se tournaient vers les sorciers de village et les envoûteurs pour se soulager des pestes et des menaces surnaturelles occasionnelles. C’est au cours de cette époque, qui dura plusieurs siècles, que les premiers cultes du Chaos apparurent, commençant sous la forme d’associations d’intellectuels et de gens préoccupés de croyances hérétiques. Certains des grimoires les plus sacrilèges que l’on connaisse, au nombre desquels on trouve les divagations de Nécrodomo, ont été écrits et diffusés dans l’intelligentsia à cette période. Les Puissances de la Déchéance étendaient leurs griffes depuis l’au-delà afin de déformer et de modeler les cœurs et les âmes de tous les bons citoyens.
En 1111 C.I, la peste noire frappa l’Empire. Au début, le peuple pensa qu’il s’agissait d’une malédiction destinée à le punir de son immoralité. L’épidémie se propagea de ville en ville, voyageant grâce aux routes et aux voies navigables, et finit par atteindre les moindres recoins du pays. Les victimes se comptèrent par milliers et ce fut la panique. Des campements de malades firent leur apparition devant les remparts des grandes cités, tandis qu’à l’intérieur des quartiers entiers étaient décimés par la maladie. Avec la progression de l’épidémie vint le désespoir et les hommes se tournèrent vers le Maître de la Peste et de la Pestilence pour trouver un soulagement à leurs souffrances. C’est alors que les hommes-rats firent leur apparition.
Surgissant du sous-sol comme une grotesque parodie d’humains et de rats, les Skavens se ruèrent à l’attaque avec leurs yeux rouges et luisants et leurs mufles dégoulinant de bave, avides de se repaître du sang et de la chair des êtres humains. L’Empire était toujours dans les affres de la peste noire; il était mal préparé à résister à cette nouvelle menace et la liste des victimes s’allongea de jour en jour, tandis que les nobles décadents se lamentaient sur leur infortune. Heureusement, un héros émergea de cette multitude confuse : Mandred le Tueur de Rats, Comte du Middenland. Il rallia le peuple de l’Empire et combattit les Skavens pendant près de quinze années. Là où d’autres avaient échoué, Mandred réussit, parvint à décourager l’ennemi et le força à retourner là d’où il était venu. A la suite de cette victoire, la stabilité revint et Mandred s’efforça de gouverner l’Empire dans les années suivantes, purgeant son royaume de la corruption et du mal... jusqu’à son assassinat, en 1152.

Mordheim

Mandred avait réussi à débarrasser le royaume des infâmes hommes-rats, mais il n’avait pas réussi à restaurer le sens de l’unité nécessaire pour maintenir la cohésion de l’Empire dans la période qui s’ensuivit. Neuf siècles environ après sa mort, l’Empire se fragmenta et vola en éclats, les cultes des Dieux Sombres prospérèrent et le mal envahit le royaume. A la faveur des troubles du second millénaire, Be’lakor s’évada des Royaumes du Chaos pour arpenter une nouvelle fois le monde des mortels.
En 1999 C.I, il parvint à s’échapper des Royaumes du Chaos pendant suffisamment longtemps pour s’établir dans la cité infernale de Mordheim, où il passa à la postérité sous le nom de Seigneur des Ombres. Il avait réussi à fuir en prenant possession du corps de Kharduun le Glorifié, le dernier seigneur de guerre à avoir bénéficié de la faveur des dieux, mais au lieu de recouvrer la liberté, il découvrit qu’il était prisonnier. Be’lakor espérait recouvrer son ancienne gloire en accumulant d’énormes quantités de Malepierre. Il commença donc à amasser de vastes réserves de cette vile substance. Cela semble être l’explication la plus probable, mais il n’en est pas resté grand-chose après que la cité ait été anéantie sous les coups du glorieux marteau de Sigmar. Tout ce que l’on sait, c’est qu’il gouverna la cité en tant qu’Empereur des Ténèbres et que sa parole y avait force de loi. Il était entouré de ses laquais, les Possédés, des humains qui avaient vendu leur âme aux Puissances de la Déchéance et s’étaient laissés posséder par des Démons. Ces Démons arpentaient les rues de la ville et tous ses serviteurs s’efforçaient de récolter de plus en plus de Malepierre afin de créer encore plus d’abominations. À la fin, la haine et la fureur qui l’habitaient ayant consumé le corps qu’il avait usurpé, il fut renvoyé, hurlant, vers les Royaumes du Chaos.

La Grande Guerre Contre le Chaos

Les forces de Chaos se rassemblent pour se déverser sur le monde!
Au fil des âges, le Vieux Monde a connu bien des guerres et bien des périls. Les fragiles royaumes humains les ont toujours surmontés, mais chaque nouvelle attaque est plus forte que les précédentes, et le prix à payer est de plus en plus élevé. De toutes ces guerres, une seule porte le nom de Grande Invasion ou, comme l’appellent les hommes du Vieux Monde, de Grande Guerre Contre le Chaos.


Les Années de Paix

Les deux cents années qui suivirent furent une période de calme pour l’Empire. Avec la légalisation de la magie officielle, les Répurgateurs limitèrent leur action à la recherche des mutants et des sorciers renégats. Middenheim mena une grande campagne d’élimination des Hommes-Bêtes à l’intérieur des frontières impériales, tout en reconstruisant les provinces ravagées par la guerre.
Bien que cette période puisse paraître paisible comparée aux perturbations qui avaient mené à la Grande Guerre contre le Chaos, elle ne fut pas dépourvue de crises : Marienburg fit sécession et, par la faute d’une succession d’Empereurs incompétents, les provinces retombèrent dans une décadence semblable à celle du XXIVe siècle. Les choses changèrent en 2502, lorsque Karl Franz accéda au trône. Jeune, charismatique et capable, le nouvel Empereur prit d’une main ferme la direction de l’Empire afin de le guider vers le futur, bien que son règne n’ait pas été de tout repos. Peut-être s’agissait-il des prémices de la Tempête du Chaos: les agents du Chaos élaborèrent de nouvelles conspirations destinées à démanteler l’Empire et allèrent même jusqu’à tenter de déposer l’Empereur nouvellement élu. Ils échouèrent, mais leur activité ne diminua pas pour autant et l’Empire fut secoué par les conflits résultant de leurs machinations.

Albion

Depuis sa déroute de Mordheim, Be’lakor ne sortait plus que très rarement de ses cauchemars pour couronner un nouveau champion du Chaos ou pour envoyer des troupes de guerriers piller inutilement le Cathay ou quelque autre contrée. Il reprit finalement conscience en 2520, s’éveillant de son sommeil après avoir eu la vision d’un moyen idéal pour échapper aux liens que Tzeentch lui avait imposés. Be’lakor savait qu’un nouveau champion était sur le point d’apparaître. Mais avant de placer la Couronne sur la tête de ce champion, il s’évada des Royaumes du Chaos et sillonna le monde à la recherche de la puissance capable de lui rendre la gloire qui lui revenait de droit. La clef de cette puissance résidait dans la Couronne de Domination, l’artefact et symbole qui conférait à chaque champion le pouvoir d’unir les forces du Chaos sous une même bannière.
La malédiction affectant Be’lakor l’empêchait de s’emparer de la Couronne sous forme immatérielle. Pour pouvoir se l’approprier, il devait d’abord trouver un moyen de retrouver sa forme mortelle. Seule la plus puissante des magies pouvait lui permettre d’accomplir une telle chose. Be’lakor était convaincu que cette magie se trouvait dans la lointaine Albion.
Il s’envola vers l’île embrumée, revêtu d’un manteau de sang et de destruction. Là, il commença à se tisser un nouveau corps en extirpant les énergies vitales du cœur même des roches de cette terre mystique. Mais les projets de Be’lakor furent une nouvelle fois contrecarrés par l’intervention des habitants de cet endroit aussi étrange que légendaire. Il parvint cependant à dérober suffisamment de magie pour se constituer un corps à demi solide.
Il prit conscience que les Incursions se produisaient de plus en plus fréquemment, à un rythme qui annonçait certainement un immense conflit qui aboutirait sûrement à la fin de toutes choses. Un nouveau champion était sur le point d’apparaître, un être que les hérauts nommeraient le Seigneur de la Fin des Temps, un mortel appelé Archaon. Il était évident qu’Archaon était l’élu, mais Be’lakor savait aussi que celui-ci ne serait pas le dernier à porter la Couronne. Be’lakor retourna donc dans son royaume ténébreux pour œuvrer à la chute des Dieux Sombres, dans l’intention de devenir leur maître à tous.

La Venue d’Archaon

Archaon, le Seigneur de la Fin des Temps

Archaon est le plus belliqueux et le plus persévérant des chefs de guerre nordiques. En tant qu’Élu des Dieux, il porte les faveurs de chacun d’entre eux. Ce destin ne lui fut pas accordé par indulgence, car Archaon s’est couvert de gloire en réalisant des exploits surhumains grâce à une détermination et une cruauté hors du commun.


  • Voir l’article détaillé sur Archaon

Tempête du Chaos

Archaon, Seigneur de la Fin des Temps, a réussi à unir les tribus humaines des Royaumes du Chaos et leurs alliés démoniaques sous sa bannière et il mène vers le sud la plus grande armée du Chaos depuis l’époque de Magnus le Pieux. Les Hordes du Chaos combattent pour apporter gloire à leurs sombres maîtres et accomplir la volonté d’Archaon, Champion Éternel du Chaos.


Ce que l’Avenir nous Réserve

La défaite d’Archaon marque le début d’une époque bien sombre. À l’évidence, la menace du Chaos n’est pas écartée. Elle est bien plus redoutable qu’elle ne l’a jamais été. Ce n’est qu’une question de temps avant que les hordes ne se ruent à nouveau à l’attaque et lorsque cela se produira, qui peut dire si l’Empire sera capable de remporter la victoire une nouvelle fois ?

Sources

  • Warhammer JdR - Le Tome de la Corruption
  • Livre d’Armée des Démons du Chaos, V7
  • Livre d'Armée des Guerriers du Chaos, V7