Histoire de la Bretonnie

De La Bibliothèque Impériale

Si les populations qui y vivent sont aussi vieilles que leurs voisines, l’histoire de la Bretonnie ne commence véritablement que 979 ans après la fondation de l’Empire et elle est quasiment inconnue avant cette époque. Même les événements qui survinrent dans les siècles qui suivirent la fondation du royaume ne sont connus qu’à travers les légendes et par une histoire écrite. Tout ce que l’on sait sur Gilles est un mélange de faits et de fables. L’écriture et la lecture n’ont jamais été des sciences très développées en Bretonnie et l’histoire des origines du royaume n’a été écrite que plusieurs siècles après que les événements se soient produits. Longtemps, l’histoire de Gilles ne fut qu’une geste légendaire chantée par les troubadours qui allaient de château en château, récitant la Chanson de Gilles qui célébrait ses exploits. Les chroniqueur les plus digne de confiance en matière d’histoire de la Bretonnie sont Guido l’Ermite et Hugo le Vénérable, bien que ceci puisse être discuté car tous deux n’hésitèrent pas à mélanger faits et légendes. Cela reste néanmoins une histoire de guerre, de conquête et de luttes fratricides, une histoire inscrite dans le sang, la sueur et les larmes.

Le calendrier Bretonnien remonte à la fondation de la nation par Gilles le Breton, dit l’Unificateur, en l’an 979 du Calendrier Impérial, an 1 pour les Bretonniens. Dans les pages qui suivent, les dates seront données selon le calendrier Bretonnien, suivies de l’équivalent dans le calendrier impérial, entre parenthèses. Ainsi, nous sommes actuellement en 1543 (2522 CI).


Avant le Royaume[modifier]

L’histoire du pays débute il y a 3 500 ans, lorsque les Bretonni, cavaliers courageux et belliqueux, traversèrent les Montagnes Grises pour s’établir dans la région qui allait devenir la Bretonnie. Les Hauts Elfes sortaient d’une guerre longue et épuisante contre les Nains et durent quitter leurs colonies du Vieux Monde, car de nouveaux dangers menaçant leur terre natale, loin vers l’ouest. Les Elfes quittèrent leurs colonies du Vieux Monde, laissant derrière eux, le long des côtes, les ruines de leurs forteresses et de leurs palais. Ils laissèrent aussi ceux des leurs qui refusèrent de partir. Ces Elfes fondèrent le royaume secret d’Athel Loren, caché au plus profond de la forêt de Loren et qui existe encore aujourd’hui. Les Nains n’eurent pas l’occasion d’exploiter le repli des Elfes car leurs propres terres dans les Montagnes du Bord du Monde furent dévastées par des tremblements de terre et des éruptions volcaniques. Peu de temps après, de nombreuses forteresses Naines du Vieux Monde tombèrent entre les mains des Peaux-Vertes et d’autres ennemis. Ainsi donc, les contrées occidentales du continent étaient laissées libres pour de nouveaux occupants. Dans cette terre sauvage, vinrent les Orques, les Gobelins et les hommes parmi lesquels se trouvaient les nobles et fiers Bretonni. Plusieurs siècles d’affrontement contre les Orques et les Gobelins attendaient ces derniers pour la possession des meilleures terres. Durant ces âges sombres, les Bretonni apprirent à se forger des armes, à monter à cheval et à bâtir des châteaux forts en pierre. Ces tribus luttèrent durant des siècles contre les Peaux-Vertes qui infestaient ces terres, mais elles finirent par prendre le dessus et repousser les Orques et les Gobelins. Les tentatives visant à pénétrer la forêt de Loren s’avérèrent moins fructueuses, ne laissant qu’une poignée de survivants devenus fous en raison de la magie féerique de l’endroit. En l’espace de quelques siècles, ces bois acquirent la réputation de renfermer un pouvoir inaccessible au royaume des mortels.

Lorsque Sigmar Heldenhammer unifia les tribus de l’Empire, il fit appel aux Bretonni pour qu’ils rejoignent son alliance. Mais les chefs des vingt tribus refusèrent de s’incliner devant un étranger. Sigmar lutta contre les Peaux-Vertes sans leur aide et forgea son Empire. Les Bretonni allaient rester des tribus querelleuses pendant encore près d’un millénaire. Les luttes intestines n’étaient pas rares alors qu’il aurait mieux valu s’allier contre les Peaux-Vertes. Les Ducs et leurs chevaliers dominaient les vallées et les plaines fertiles, alors que les Peaux-Vertes infestaient les forêts, les collines et les régions les plus sauvages. Il était impossible de voyager d’un Duché à un autre sans traverser des régions contrôlées par les Orques.

Les Descendant des Cuileux

Les chevaliers de Cuileux moururent tous lors de leur dernière bataille, mais certains avaient des enfants, et l’arrivée des armées de Brionne et de Quenelles empêcha les Orques d’éradiquer ces lignées. C’est ainsi que les descendants de l’armée de Cuileux ont survécu aux siècles et vivent toujours en Bretonnie. Il est fort probable qu’un village ait perpétué une tradition de mariage entre seuls descendants de ces chevaliers, et comme les Roys Bretonniens de tout âge ont rendu hommage au sacrifice des nobles hommes de Cuileux, cela signifie que d’un point de vue légal, ces paysans sont tous nobles.

Le nombre des tribus diminua avec le temps, les plus fortes s’arrogeant les terres des plus faibles, tandis que les clans isolés tombaient sous les assauts des Peaux-Vertes, du Chaos et des Morts-Vivants. En l’an -208 (770), les terres des Bretonni furent divisées en seize cantons, chacun contrôlé par une tribu dominante, menée par son Duc. Ces cantons forment la base des Duchés actuels, même si deux d’entre eux, le Cuileux et la Glamborielle, ont depuis été assimilés par d’autres régions.

Le Cuileux fut le premier à tomber, en -48 (930). Une gigantesque Waaagh! menée par le Chef de Guerre Orque Gragabad se déversa depuis le Massif d’Orquemont et envahit les terres du Duc. Les cavaliers du Cuileux lancèrent un assaut désespéré et, bien que les Peaux-Vertes tombassent comme le blé sous la faux, elles étaient trop nombreuses et les chevaliers du Cuileux périrent jusqu’au dernier.

Juste après ce désastre, les armées du Duché de Quenelles et du Duché de Brionne vinrent à la rencontre des Orques affaiblis et les mirent en déroute. Les deux armées Bretonni se retrouvèrent face à face, mais aucune ne se sentit d’humeur à prendre les terres de Cuileux à la pointe de la lance. Les deux Ducs optèrent alors pour la solution du duel, avec la promesse que le vainqueur ajouterait le Cuileux à son Duché. Le seigneur de Brionne fut occis et le Quenelles s’agrandit.

Avant l’Unification[modifier]

La destruction du Cuileux marque le début des guerres qui ne connurent de fin qu’avec l’unification du royaume. En -46 (932), Baudouin, jeune Duc de Brionne, mena ses armées à la victoire. Il vainquit les hordes de Gragabad et tua leur Chef de Guerre en combat singulier. Au cours de cette bataille, la grande hache de Gragabad se ficha dans le bouclier de Baudouin et le Duc combattit jusqu’à la fin avec ce curieux écu. Plus tard, la hache fut adoptée comme symbole du Duché de Brionne, en souvenir de cet événement.

Mais cette victoire ne découragea pas les Orques. Aux alentours de -30 (948), les Duchés septentrionaux furent assaillis par les Peaux-Vertes, tandis que des hommes-bêtes affluaient de la forêt d’Arden et que des pillards Norses s’abattaient depuis les mers. Les tribus du nord durent se réfugier dans leurs forteresses, réduites à défendre leurs châteaux pendant que l’ennemi rôdait à loisir sur leurs terres.

En -26 (952), Gilles de Bastogne, l’héritier du Duc, terrassa Smearghus, le Dragon Rouge, au cœur de la forêt de Châlons. Bien que gravement blessé, il parvint à ramener la tête du monstre jusqu’au château de Bastogne, où elle est toujours juchée au-dessus de la porte de Gilles, ainsi nommée en l’honneur du fier combattant. Gilles se fit tailler une cape en peau du dragon et le monstre devint son blason personnel.

En -4 (974), les Orques lancèrent une offensive gigantesque depuis les montagnes et les forêts, comme on en avait jamais vu jusque-là. Les Bretonni furent incapables de se venir mutuellement en aide et le Duché de Glamborielle fut totalement détruit, ses terres revenant plus tard au Duché de Gasconnie. L’année suivante, le Duc de Bastogne perdit la vie en tentant de repousser un assaut sur ses terres et Gilles le Breton, alias l’Unificateur, lui succéda.

Bien avant que Gilles le Breton ne rencontre la Dame du Lac et embrasse sa destinée, ses terres étaient ravagées par le grand Dragon Rouge Smearghus, les domaines de Bastogne mis à feu et à sang par l’immonde bête. On disait qu’il était aussi grand que le château de Sinelle et pouvait avaler un cheval tout entier. Mais le courage et la noblesse couraient dans les veines de Gilles et il résolut d’occire le monstre, il jura à sa cour qu’il reviendrait avec la tête de Smearghus ou périrait dans sa quête.

Au beau milieu de l’été, Gilles aperçut des panaches de fumée s’élevant du village de Sinelle. Ses écuyers sellèrent son cheval, une monture intrépide du sang le plus pur, et vêtirent leur seigneur de son armure. Gilles partit au triple galop vers les collines pour affronter le dragon. En arrivant sur la crête surplombant Sinelle, il vit le village en flammes et le corps sinueux de Smearghus semer la terreur parmi la populace.

Même de là où il se trouvait, Gilles pouvait entendre ses sujets hurler de terreur tandis que le dragon les piétinait et les dévorait en rugissant. Il avait formé avec son souffle un cercle de feu autour de la place du marché, emprisonnant ainsi les villageois. Gilles grimaça de rage, jura de faire payer la créature pour ses meurtres et éperonna son destrier.

Le caparaçon de Gilles claqua furieusement sous le lourd battement des ailes de cuir de Smearghus lorsque ce dernier prit son envol. Il atterrit pesamment au centre du cercle et le seigneur bretonnien put voir un infortuné paysan voler dans les airs avant que le dragon n’allonge son coup serpentin et le gobe goulûment. Hurlant de rage, Gilles chargea à travers le rideau de feu et se précipita sur la place. Les paysans condamnés se retournèrent et virent un chevalier en armure monté sur un magnifique coursier émerger des flammes, celles-ci formant autour de lui un halo de colère.

Alors que le dragon tournait son attention vers lui, Gilles exhorta ses sujets à se battre pour leur vie. Son charisme était tel que de nombreux paysans se saisirent d’arcs et de fourches pour aider leur seigneur. Les traits se mirent à pleuvoir de tous côtés sur les écailles du dragon, mais le monstre les ignora et étendit l’envergure de ses ailes de cuir pour venir se poser devant le chevalier. Au moment où Smearghus atterrissait dans un bruit de tonnerre, le noble chevalier abaissa sa lance et se lança au galop, jurant de mourir avec honneur. La bête inspira profondément, se préparant à cracher du feu sur le bretonnien. Ce dernier savait qu’il ne survivrait pas au souffle du dragon, qui ferait fondre son armure et brûlerait sa chair. Il n’avait qu’un instant pour agir, et sut que cela ne suffirait pas.

Mais soudain, Smearghus se cabra en rugissant de douleur et de surprise, l’empennage d’une flèche dépassant de l’une de ses orbites. Pendant une seconde, son ventre vulnérable fut exposé à la charge de Gilles et sa lance s’enfonça profondément entre les écailles, lui perçant le coeur avant de se briser en deux sous le choc. Le chevalier fut projeté à bas de sa selle tandis que la gigantesque créature agonisait au milieu de ses propres flammes. Gilles s’avança courageusement à travers le brasier et, dans un cri de victoire, il enfonça son épée entre les yeux du monstre. Le dragon était vaincu.

Après plusieurs heures et avec l’aide du forgeron du village, il parvint à couper la tête de Smearghus ainsi qu’un morceau de son cuir pour s’en confectionner une cape. Il rentra triomphalement à son château, son puissant destrier traînant derrière lui l’énorme tête. C’est à partir de ce jour qu’un dragon fut ajouté au blason de Gilles. Tous ceux qui l’avaient vu combattre la bête surent qu’un grand destin l’attendait, bien que nul n’aurait pu prédire qu’il allait un jour unifier toute la Bretonnie. [1]

L'Unification[modifier]

Selon la Chanson de Gilles, les tribus Orques et Gobelines conspiraient pour vaincre les Bretonniens et les réduite en esclavage. Les Peaux-Vertes frappèrent tous les Duchés simultanément, pour qu’aucun Duc ne puisse venir en aide a un autre. Ces derniers eurent tout juste le temps de rassembler leurs courageux chevaliers pour défendre leurs terres.

Bien que très braves, les chevaliers d’alors furent incapables de repousser une Waaagh! d’une telle ampleur, et nombreux furent ceux qui tombèrent en défendant leur château et leur domaine, seuls ou au sein de troupes regroupées à la hâte. Les Duchés du nord furent submergés. Comble de malheur, des Norses traversèrent la Mer des Griffes et ravagèrent les côtes, attaquant avec une sûreté et une précision troublantes. À peu près au même moment, une horde de Mort-Vivants apparut, à peine les Orques et les Gobelins avaient-ils mis la région a sac que les Morts-Vivants venaient terminer le travail. A l’est et au sud, des tribus Gobelines descendirent des Montagnes Grises pour piller et brûler.

Gilles rassembla ses troupes et prit leur tête jusqu’à Bordeleaux, avec la ferme intention d’empêcher les hordes de Peaux-Vertes de se rassembler pour former une gigantesque armée, capable de balayer l’humanité. Thierry de Lyonesse, son ami d’enfance, et le seigneur Landouin de Moussillon, plus grand chevalier de l’histoire, se joignirent à lui. Leurs terres étaient également menacées et ils espéraient dans le pire des cas mourir glorieusement aux côtés de Gilles.

Le Lac

Le lac au bord duquel Gilles et ses compagnons rencontrèrent la Dame serait assurément le site le plus sacré de toute la Bretonnie, si seulement les gens pouvaient le situer. La légende est claire sur un point : le lac se trouve près de l’orée occidentale de la forêt de Châlons, et de nombreux chevaliers ont battu le secteur à plusieurs reprises au cours des 1 500 dernières années, sans succès. La plupart des gens pensent que la Dame soustrait le lac à la vue de ceux qui ne sont pas dignes de l’apercevoir et que quiconque sera autorisé à le trouver est voué à un destin comparable à celui de Gilles en personne. Les quelques personnes qui estiment que l’échec répété de ces recherches n’est que la preuve qu’il s’agit bien d’une légende et rien d’autre gardent leur conviction pour eux… ou quittent la Bretonnie.

Les chevaliers établirent leur campement à la lisière de la forêt de Châlons, tandis qu’à quelques centaines de mètres de là, les feux de camp des Orques étaient plus nombreux que les étoiles dans le ciel. Gilles et ses compagnons s’enfoncèrent de quelques foulées dans la forêt, pour dresser le camp près d’un lac et préparer tranquillement la bataille.

En plein conseil de guerre, l’endroit fut soudain baigné d’une vive lueur et l’odeur des prairies estivales parfuma l’air. Une femme magnifique, vêtue d’un blanc étincelant et tenant une coupe d’or de laquelle jaillissait une véritable cascade de lumière, émergea du lac et marcha en direction des chevaliers, la surface de l’eau ne présentant pas la moindre ondulation et ses vêtements restant parfaitement secs. Atteignant la rive, elle se tint devant Gilles et ses compagnons.

«Lève-toi et bois, Gilles le Breton, premier Roy de Bretonnie. Abreuve-toi de l’honneur et de la chevalerie et de la force. » Gilles se redressa pour boire au Graal qui lui était offert. Au moment où le liquide scintillant toucha ses lèvres, toute lassitude quitta ses os et ses yeux commencèrent à briller d’une lueur diffuse. La Dame s’adressa de nouveau à lui.
«Va en mon nom, Gilles le Breton. Va et vaincs sous ce signe. » Ce disant, elle effleura la bannière de Gilles et là où se tortillait précédemment la représentation de Smearghus, apparaissait désormais le portrait doux et bienveillant de la Dame. Elle se tourna ensuite vers les compagnons de Gilles. «Levez-vous et buvez aussi, Landouin et Thierry, Compagnons du Graal. Buvez pour épauler votre seigneur. » Les chevaliers s’exécutèrent et une lueur recouvrit leur corps, tandis que leurs armes semblaient brûler d’un feu intérieur.

Les trois Chevaliers du Graal, premiers du nom, sortirent de la forêt pour rallier leurs troupes à l’aube et affronter la horde qui les attendait.


Les Douze Grandes Batailles[modifier]

Les Batailles

Les grandes batailles inspirent le gros des récits épiques de Bretonnie. De nombreux chevaliers s’efforcent de visiter chacun des champs de bataille correspondants au moins une fois durant leur épisode de Chevalier Errant. Quand l’un d’entre eux entreprend une quête au nom de la Dame du Lac, il n’est pas rare qu’il découvre que les éléments de sa mission rappellent étrangement les événements des grandes batailles et qu’il rencontre la Dame la veille de sa dernière et plus glorieuse lutte.

Gilles le Breton et ses compagnons menèrent douze grandes batailles contre la horde d’ennemis qui menaçait d’éliminer les Bretonni. Le conflit dura deux ans, en -1 et 0 (977 et 978), et se déroula sur l’ensemble de la Bretonnie. Chaque bataille a inspiré plus de chansons qu’un érudit humain pourrait n’en lire en y consacrant toute son existence.

La Première Bataille[modifier]

Le matin qui suivit sa rencontre avec la Dame du Lac, Gilles le Breton partit avec ses osts à l’assaut des Orques qui assiégeaient Bordeleaux. Les trois Compagnons du Graal firent à eux seuls tomber autant de Peaux-Vertes que le reste de leurs armées réunies, et les Orques furent repoussés vers l’océan. Les seigneurs Marcus de Bordeleaux et Frédémond d’Aquitanie joignirent leurs troupes à celles de Gilles. Après le banquet de la victoire, apparut la Dame du Lac dans la salle privée où étaient réunis les seigneurs. Elle présenta le Graal à Marcus et Frédémond, qui y burent, et Marcus fit de cette pièce de son château la première chapelle du Graal, site d’une sainteté encore aujourd’hui sans égale.

La Seconde Bataille[modifier]

Alors que les Compagnons chevauchaient au secours de Brionne, ils furent bloqués par l’armée du bouffi Chef de Guerre Orque Brogtar. Le seigneur Frédémond invoqua une grande volée de faucons, qui s’en prirent aux monstres volants des Orques dans les airs. Les Compagnons se frayèrent un chemin jusqu’au cœur de l’armée ennemie où Landouin terrassa le chef Orque.

La Troisième Bataille[modifier]

Les Compagnons parvinrent à Brionne où ils découvrirent le château assiégé, entouré d’innombrables Peaux-Vertes. Ils prirent les assiégeants à revers, les dispersant comme des fétus de paille. Le seigneur Baudouin surgit avec ses chevaliers, avec qui il rencontra Gilles au beau milieu des armées Orques. Alors que les deux hommes s’embrassaient comme deux frères, la Dame du Lac apparut soudainement derrière eux, et Baudouin but au Graal, tandis que hurlaient et tombaient les Orques tout autour d’eux. Bien que les chevaliers fussent en sous nombre, à un contre trois cents, les Orques ne purent leur faire face et durent battre en retraite.

La Quatrième Bataille[modifier]

Poussée par les visions qu’elle reçut de la Dame, l’armée traversa la Brienne en direction de l’est, passant la Gasconnie pour se rendre en Quenelles. Alors qu’ils chevauchaient, le seigneur Lombard de Gasconnie se joignit à leur bannière, mais il n’était pas Compagnon du Graal. Au moment où les hommes atteignirent Quenelles, ils s’aperçurent que la lisière de la Forêt de Loren était en flammes,assaillie par les Hommes-Bêtes. Certains chevaliers craignaient de s’aventurer en ces lieux, redoutant de provoquer l’ire des Fées, mais Gilles les y intima, assurant que les Fées allaient se montrer indulgentes avec ceux qui venaient les secourir.

Ses paroles se révélèrent fondées, car la lassitude quitta les chevaliers comme on enlève un lourd manteau. Dans le feu de la bataille, les arbres s’agitèrent pour assister les hommes, tandis que les Fées elles-mêmes voletaient dans les ombres, apparaissant un instant pour terrasser cent, non, mille Orques, avant de disparaître de nouveau.

Dans l’ombre des arbres, les hommes de Gilles et des Compagnons rencontrèrent Rademond le Pur, seigneur de Quenelles. Quand s’enfuirent les derniers Orques, la Dame du Lac accorda un repos paisible à tous ces vaillants défenseurs. À leur réveil, toutes leurs plaies et leur fatigue avaient disparu, et Rademond, comme Lombard, brillaient de la même lueur que les autres compagnons. La Dame, disaient-ils, leur avait rendu visite en songe, ce que nul ne pouvait réfuter.

Selon la légende, on raconte qu’après cette bataille livrée à la lisière de la grande forêt de Loren, Gilles rencontra des Fées qui venaient du plus profond des bois et qui avaient eux aussi combattu les Hommes-Bêtes. Ils échangèrent des armes magiques et se promirent une amitié éternelle.

La Cinquième Bataille[modifier]

Chevauchant vers le nord, en direction de Parravon, les Compagnons trouvèrent la magnifique cité en ruine, des Géants l’ayant arrosée d’énormes rochers depuis les hauteurs. Le seigneur Agilgar de Parravon, monté sur Glorfinial, son fidèle Pégase, s’élança dans les airs pour affronter l’ennemi, mais des Gobelins de la Main Tranchée en profitèrent pour mettre les rues de la ville à feu et à sang. La charge de l’armée de Gilles balaya les Peaux-Vertes, débarrassant la cité de cette vermine verte.

La Sixième Bataille[modifier]

Le Trait Décisif

On dit que le trait qui frappa Gilles, et dont il se servit pour tuer ensuite la Vouivre, existe toujours. Il s’agit d’un objet d’une grande puissance, qui a le pouvoir de placer le porteur dans des situations critiques, dans lesquelles il peut selon ses actes tendre vers la gloire ou, au contraire, subir une lourde perte. Le trait se fiche des objectifs de son porteur et ceux qui mènent une lutte désespérée pour une cause qui les touche profondément partent parfois à la recherche de l’objet, dans l’espoir que les événements engendrés leur offrent une victoire sans cela impensable.

Les Compagnons, désormais rejoints par Agilgar, continuèrent vers le nord, cette fois-ci vers Montfort, où ils trouvèrent la forteresse assiégée. L’ost du Duc Martrud se battait avec héroïsme, mais il était en sous nombre. Poussant un cri de guerre qui fit trembler la montagne, Gilles mena la charge, mais un trait, tiré par l’une de ces déshonorantes machines Gobelines, le frappa en pleine poitrine. Ses Compagnons se rassemblèrent autour de lui et parvinrent à se frayer un chemin jusqu’à Montfort, à la pointe et au tranchant de la lame. Ils y furent accueillis par Martrud.

Gilles était en proie à une fièvre délirante et les Compagnons craignaient pour sa vie, le veillant à tour de rôle. Au bout d’un moment, ce privilège revint aux seigneurs Agilgar et Martrud, plus récents chevaliers à avoir rejoint l’armée. Pendant leur veille, une belle demoiselle apparut dans la chambre et badigeonna le front de Gilles du liquide contenu dans le Graal qu’elle tenait dans la main. Elle demanda ensuite aux deux Ducs de boire à la coupe, afin qu’ils devinssent de véritables Chevaliers du Graal.

Quand ils reportèrent de nouveau leur attention vers Gilles, les yeux de ce dernier étaient ouverts, sa respiration avait repris un rythme normal et, rugissant, il parvint à extraire le trait fiché dans sa poitrine, avant de se mettre sur pied et de reprendre sans attendre le commandement de son armée qu’il mena sur le champ de bataille. À peine eut-il passé les portes de la forteresse qu’il fût assailli par trois Vouivres. Il les terrassa sans faire un pas de plus, plongeant dans l’œil de l’une d’entre elles le trait qui l’avait cloué au lit. Ragaillardis par les actes de leur chef, les assiégés frappèrent de plus belle. Si grand cependant était le nombre de leurs ennemis qu’il leur fallut une semaine pour lever le siège et repousser les Gobelins dans les montagnes.

La Septième Bataille[modifier]

La fuite de son ennemi ne satisfit aucunement Gilles et il rassembla de nouveau son armée pour s’enfoncer dans les boyaux enténébrés de la terre. Ces viles galeries n’étaient illuminées que par les nimbes des chevaliers de Graal et les osts purent s’engouffrer dans les souterrains des Chef de Guerre Gobelins, qu’ils massacrèrent, brisant une bonne fois pour toutes l’unité des tribus de la race. Ils s’en retournèrent pour s’extirper de ces immondes entrailles et émergèrent couverts du sang de leurs ennemis.

La Huitième Bataille[modifier]

Fort de dix seigneurs Bretonni sous sa bannière, Gilles prit la direction de l’ouest pour affronter les Peaux-Vertes qui pillaient Gisoreux. Rejoint par Beren, seigneur de cette terre, il affronta une horde constituée de nombre des meilleurs Chamans Orques. Ceux-ci déversèrent leur infâme magie sur les Bretonni, mais ce déploiement de moyens fut bien inutile, car le pouvoir de la Dame protégeait les chevaliers, et les Compagnons chassèrent l’ennemi dans le sang.

La Neuvième Bataille[modifier]

L’armée reprit sa route vers l’ouest, en direction de Moussillon. Cette terre qui fut autrefois la plus belle de toutes n’était plus qu’une désolation roussie sur laquelle vagabondaient librement des bandes de Peaux-Vertes. Landouin en eut le cœur fendu, car son pays et son peuple étaient en ruine. À la ville de Moussillon, l’armée fut accueillie par Folgar d’Artenois, qui rapporta qu’une horde d’Hommes-Bêtes de Morts-Vivants s’approchait à grand pas. Les Compagnons se répartirent la défense de Moussillon et tous luttèrent avec une bravoure sans pareille. Gilles trancha lui-même la tête de quelque Dragon Zombie, tandis qu’Agilgar, monté sur Glorfinial, partit affronter les monstruosités aux ailes de chauve-souris qui sévissaient dans le ciel. Thierry terrassa un géant à quatre bras et la bataille s’acheva lorsque Landouin mit fin à la misérable vie du sorcier qui avait réveillé les morts, instant qui vit la moitié de l’armée ennemie s’écrouler. Les Hommes-Bêtes s’enfuirent vers la forêt, poursuivis par les Compagnons. Beren et Folgar revinrent, étincelants, contant le récit de leur rencontre avec une belle demoiselle portant un Graal, sous les premiers rameaux de la forêt.

La Dixième Bataille[modifier]

Les seigneurs victorieux prirent la direction du nord. Ils chevauchèrent à travers la forêt d’Arden, où nulle vile créature n’osa déranger le formidable ost, jusqu’au port de L'Anguille, construit par les Elfes. La grande cité était assiégée par les Norses, qui attaquaient par la mer, mais affluaient aussi par les terres. Le seigneur Cordouin de L’Anguille se fraya un passage au beau milieu des assaillants et joignit ses forces à celles des Compagnons. Mais la bataille continuait de faire rage et lorsque la nuit tomba, nul signe de victoire n’était visible.

Au bout d’un certain temps, le seigneur Marcus de Bordeleaux défia le chef des hommes du nord, Svengar de la tribu des Skaelings, en combat singulier, avec un enjeu simple : le perdant devrait se retirer avec toutes ses forces. Trop fier pour refuser, le guerrier géant affronta le seigneur Marcus au sommet du grand phare et ils combattirent devant toute la Bretonnie. Au fil de la nuit, les éléments semblaient avantager les deux marteaux de Svengar, mais lorsque perça l’aurore, le seigneur Marcus connut un renouveau de force et repoussa les assauts du colosse du nord. Portant un dernier coup, Marcus pourfendit le géant, dont le corps vint s’écraser sur les récifs en contrebas.

Les Marais de Sang

Le bourbier formé par le sang des Peaux-Vertes existe toujours à Couronne. Il se trouva fort diminué il n’y a pas si longtemps, mais la Tempête du Chaos approchant, il se mit à croître d’année en année, avalant de petits villages sur sa route. Les fantômes et morts-vivants du même acabit sont courants dans ce vil marécage, mais les rumeurs évoquent des choses plus terribles encore. Tous s’accordent sur le fait qu’on ne peut y trouver d’eau potable. Maintenant que la progression de la Tempête du Chaos a été rompue, certains individus commencent à envisager de repousser le marais.

Leur chef disparu, les Norses s’en retournèrent à leurs navires et s’en allèrent.

La Onzième Bataille[modifier]

À l’issue d’une simple nuit de repos, les Compagnons chevauchèrent vers l’est, en direction de Couronne, où ils furent rejoints par le seigneur Carléond. Ensemble, ils luttèrent contre une Waaagh! aux abords de la Sannez. Ils en sortirent victorieux et les eaux du fleuve furent noires de sang. Apeurés par la lueur qui enveloppait les Compagnons du Graal, les Peaux-Vertes furent terrassés dans de telles proportions que la terre se transforma en un bourbier de sang.

La Douzième Bataille[modifier]

Les Compagnons se réunirent à Couronne où ils eurent vent d’une nouvelle horde d’Hommes-Bêtes, de Trolls et de créatures sans nom du Chaos, qui se déversait depuis la forêt d’Arden. Alors qu’ils ceignaient leurs épées pour aller contrer la menace, un autre messager rapporta la présence de dizaines de tribus de Peaux-Vertes venues des hauteurs des Sœurs Pâles. Et, comme l’armée s’amassait devant la muraille de Couronne, d’ignobles rats humanoïdes firent irruption depuis le cœur de la ville. Ces monstres surgissaient à tous les coins de rue, encerclant les Bretonni de tout côté.

Alors que les seigneurs tenaient un dernier conseil de guerre avant le combat, la Dame du Lac se joignit à eux. Elle fit boire les seigneurs Cordouin et Carléond au Graal et les Compagnons atteignirent enfin le nombre fatidique de quatorze. Puis, elle bénit l’armée et lui intima de combattre en son nom. Plus confiants que jamais, les chevaliers prirent le chemin du champ de bataille, convaincus que personne ne pourrait leur résister. La bataille fit rage pendant des semaines, un nombre toujours croissant de créatures immondes sortant des antres de l’ennemi, s’abattant sur les armées des Bretonni telle une grande marée de tempête sur la falaise.

Quand enfin cessa le grondement de la guerre, les plaines de Couronne étaient recouvertes des corps des défunts qui s’entassaient à hauteur du garrot d’un cheval. Les dépouilles de l’ennemi furent brûlées et la fumée du bûcher vint assombrir le jour, tandis que ses flammes illuminaient la nuit, si bien que durant des mois, personne ne put distinguer l’un de l’autre. Ce fut ainsi que les Bretonni s’unirent et que l’on repoussa l’ennemi du pays. En présence de toute l’armée, la Dame du Lac couronna Gilles, premier Roy de Bretonnie, et l’acclamation fit trembler la montagne.


La Mort de Gilles le Breton[modifier]

De vastes enclaves Peaux-Vertes subsistaient dans les régions sauvages de Bretonnie et de nombreux Chef de Guerre Orques se cachaient avec les restes de leurs tribus en ruminant leur vengeance. Un jour, Gilles chevauchait avec une petite escorte de Chevaliers Errants en pèlerinage vers le lac sacré où la Dame du Lac était apparue plusieurs années auparavant. Soudain, ils tombèrent dans une embuscade tendue par des Orques que menaient un chef avide de revanche. Bien que submergés par le nombre, Gilles et les chevaliers se battirent avec férocité et abattirent tous les Orques. La plupart des Chevaliers Errants avaient succombé, seuls Gilles et deux autres chevaliers étaient encore en vie, mais Gilles avait été blessé grièvement par une arme enchantée brandie par le chef Orque vengeur, dont l’histoire a préféré oublier le nom. Les compagnons de Gilles le transportèrent sur la berge du lac, espérant que ses eaux enchantées sauveraient Gilles, puis ils appelèrent la Dame du Lac. Alors que les chevaliers se reposaient, au crépuscule, une brume tourbillonnante se leva sur le lac. Bientôt, ils purent apercevoir les formes courbes d’un bateau qui émergeait du brouillard et avançait comme par enchantement, car il n’avait ni rame ni voile. Dans le bateau se tenait une femme, mais ce n’était pas la Dame du Lac. Les chevaliers lui demandèrent qui elle était et elle répondit qu’elle était la servante de la Dame du Lac. En fait, cette femme était la Fée Enchanteresse de Bretonnie qui vivait en ermite dans une caverne située sur une île au milieu du lac, un refuge que la brume empêchait de voir a partir des rives.

La Fée Enchanteresse demanda aux chevaliers de déposer Gilles dans le bateau pour qu’elle puisse l’emporter sur son île où il serait soigné. Elle les avertit que si elle leur accordait cette faveur, le Roy ne pourrait plus jamais retourner chez lui, et qu’il devrait rester pour toujours comme gardien de ce lieu sacré, servant la Darne du Lac comme elle-même le faisait, Les chevaliers n’étaient pas très favorables a l’idée d’abandonner leur chef, mais ils savaient qu’il devait en être ainsi. Gilles fit donc ses adieux a ses compagnons et accepta sa destinée. Le cœur gros, les chevaliers regardèrent le bateau qui transportait leur chef et la Fée Enchanteresse s’éloigner et disparaître dans le brouillard. La croyance veut que ses dernières paroles fussent une promesse : «Quand la Bretonnie sera en grand péril, quand tout espoir semblera perdu, je reviendrai vous aider.»


L'Avènement du Royaume[modifier]

Avec la mort de Gilles, le pays se trouva orphelin d’un Roy, sans règle établie pour en choisir un nouveau. Les deux Chevaliers Errants qui étaient avec Gilles lorsqu’il avait été emporté par la Fée Enchanteresse racontèrent tout ce qui s’était passé devant une assemblée regroupant tous les Ducs et Chevaliers du Graal de Bretonnie. Certains entreprirent une quête vers le lac pour retrouver Gilles, mais ne rencontrèrent que la Fée Enchanteresse qui leur permit d’apercevoir un chevalier à l’apparence irréelle chevauchant dans les clairières autour des berges du lac et qui, leur dit-elle, était Gilles. Ils repartirent et les Ducs et les chevaliers se rassemblèrent à nouveau pour décider d’élire un nouveau chef. Les Chevaliers Errants qui avaient accompagné Gilles furent reconnus chevaliers a part entière en reconnaissance du noble rôle qu’ils avaient joué en aidant Gilles dans son ultime quête, L’un d’eux n’était autre que Louis, le fils unique de Gilles, né dans de mystérieuses circonstances, dont on murmurait qu’il était le fils de la Dame en personne.

Louis devint Duc de Bastogne, l’ancien Duché de son père, et en tant que tel, un puissant chef de guerre. Certains proposèrent Louis, mais d’autres objectaient son jeune âge, estimant que la couronne devait revenir à l’un des Compagnons du Graal, Landouin, Thierry et Marcus apparaissant comme les meilleurs candidats. Le Grand Conseil s’accorda sur le fait que seul un homme ayant bu au Graal, et ayant donc reçu les faveurs de la Dame du Lac en personne, pouvait devenir Roy de Bretonnie, ce qui sembla mettre un terme aux espoirs de Louis. Mais au lieu de cela, il se leva et annonça qu’il allait partir en quête du Graal et boire à la coupe et fut le premier chevalier de Bretonnie a se lancer de lui-même dans cette quête. Il demanda aux seigneurs Landouin, Thierry et Marcus d’officier comme régents jusqu’à son retour, et le conseil prit fin quand les trois Ducs acceptèrent.

La décision héroïque et honorable de Louis lui valut à travers toute la Bretonnie le surnom de "Louis l’lmpétueux" et les récits relatant ses exploits affluèrent de tout le royaume. Louis se rendit au lac sacré où était apparue pour la première fois la Dame du Lac. Il parcourut ses rives pendant plusieurs jours mais la Dame ne se montra pas. A la place, des rêves et des visions lui soufflèrent de chercher ailleurs. Il lui fut révélé qu’il existait a travers toute la Bretonnie, de nombreux autres lacs et lieux sacrés où la Dame pouvait apparaître, et que son destin était de la retrouver en un autre de ces endroits. Louis disparut pendant plusieurs années durant lesquelles les Chevaliers du Graal, aidés des Ducs de Bretonnie, maintinrent une pression constante sur les Orques et les Gobelins, honorant leurs vœux et laissant de côté leurs ambitions personnelles. En fait, quiconque avait bu au Graal était incapable de pensées ou d’actes impies et n’aurait jamais envisagé de s’approprier le pouvoir ou les terres de ses voisins.

En l’an 23 (1001), Louis se présenta de nouveau à la cour. Il entra étincelant de lumière et chevauchant un noble cheval de bataille dans la grande salle du château de Couronne où les Ducs et les chevaliers s’étaient rassemblés pour les fêtes du solstice d’hiver. Nul ne put réfuter qu’il avait trouvé le Graal et bu son eau. Il portait d’étranges armes enchantées, récompenses de Ia Dame, et une antique couronne dorée. Louis fut donc accueilli en Roy.

Dans les jours qui suivirent, Louis et un groupe de Ducs et de chevaliers chevauchèrent jusqu’au lac de la Fée Enchanteresse, pour lui demander la signification de la couronne d’or. Lorsqu’elle apparut enfin, elle déclara que c’était la la couronne de Bretonnie, qu’elle devait être portée par le roi, et que la Dame du Lac avait choisi Louis, fils de Gilles, pour être ce roi. Louis et les chevaliers retournèrent a Couronne avec la Fée Enchanteresse. Quelques jours plus tard, celle-ci posait la couronne d’or sur le front de Louis et tous les Ducs et les chevaliers lui rendirent hommage comme premier Roy de Bretonnie. Puis tous prêtèrent serment d’allégeance envers Louis, la Dame du Lac et le Graal sacré.

L’un des premiers actes de Louis en tant que Roy fut de rassembler les anciennes traditions chevaleresques sous la forme d’un vrai code de chevalerie, la dévotion envers la Dame du Lac devint une part fondamentale de ce code, et sa propre aventure servit de modèle à tous les Chevaliers de la Quête qui suivirent. À travers toute la Bretonnie, des Chevaliers du Graal avaient raconté l’histoire de la Dame du Lac et certains avaient bâti des chapelles en son honneur sur leurs domaines. Les Chevaliers Errants lui adressaient déjà des vœux de dévotion, et certains quittèrent même leurs châteaux et domaines pour se lancer dans leur propre Quête du Graal. Un élan religieux traversa la Bretonnie, encouragé par le nouveau Roy. Ceux qui remplissaient leur quête devenaient des Chevaliers du Graal et formaient l’élite du pays, les Compagnons du Graal disparaissant les uns après les autres.

Louis confirma aussi les Ducs dans leurs domaines respectifs comme loyaux vassaux. Chacun reçut la charge de protéger les frontières du royaume ou de reconquérir les dernières enclaves Peaux-Vertes. La Bretonnie n’était alors pas aussi grande qu’aujourd’hui, et de vastes régions faisant maintenant partie du royaume étaient encore a conquérir, surtout au nord du pays où de puissantes tribus Orques résistaient férocement dans les collines appelées les Sœurs Blanches, ainsi qu’à l’extrême nord des Montagnes Grises, la plus grande partie de la forêt d’Arden, bien plus étendue alors qu’actuellement, et les hauts plateaux du massif d’Orquemont étaient toujours infestés d’Orques. Ce n’est qu’au cours du règne de Guillaume que ces tribus furent vaincues. Alors que ces guerres faisaient rage, le reste de la Bretonnie commença a prospérer comme jamais auparavant.


Les Guerres d'Arabie[modifier]

En l’année impériale 1448, le sultan Jaffar, despote d’Arabie, envahit l’Estalie avec une immense horde de guerriers des tribus du désert. Malgré une résistance déterminée des Estaliens, la grande cité de Magritta tomba aux mains des envahisseurs. Cet événement retentit comme une alarme dans tout le Vieux Monde. Le Roy de Bretonnie, Louis le Juste, leva une colossale armée de chevaliers pour libérer l’Estalie et punir Jaffar. Des chevaliers accourant des quatre coins de la Bretonnie rejoignirent ses bannières pour retirer honneur et gloire de cette noble cause. Alors que cette splendide armée marchait sur l’Estalie, des renforts de contrées lointaines suivirent ses traces avec la même ferveur. Le Roy de Bretonnie, dans un parfait esprit noble et chevaleresque, permit notamment aux chevaliers de l’Empire de traverser son royaume pour se rendre en Estalie.

Ces forces se joignirent aux Estaliens qui résistaient toujours et constituèrent une immense armée avec de nombreux contingents. Après de nombreuses et dures batailles, les forces du sultan Jaffar commencèrent à se replier. Magritta fut reprise, mais le sultan et la plus grande partie de son armée purent s’échapper et regagner l’Arabie.

L’Estalie et la cité de Magritta avaient enduré les ravages de Jaffar et de son armée. Ceci donna à tous ceux qui s’étaient battus pour libérer le pays un désir de revanche. Tous décidèrent donc de poursuivre Jaffar jusque sur ses terres. On disait de l’Arabie qu’elle possédait d’immenses richesses, et elle offrait en tout cas l’opportunité de se couvrir de gloire par les armes. Une flotte fut rapidement rassemblée et l’armée de croisade fit voile vers l’Arabie.

Lorsque les croisés débarquèrent en Arabie, ils n’étaient pas préparés à la chaleur du désert et au manque d’eau. Ils progressèrent lentement et les forces de Jaffar, légèrement équipées et très mobiles, purent éviter les batailles rangées. La campagne se prolongea sur une année, puis une autre. La sombre détermination des croisés, prêts à endurer les pires souffrances, commença à jouer contre Jaffar. Nombre de ses guerriers ne supportaient plus sa tyrannie et plusieurs tribus disparurent tout simplement dans l’immensité du désert, attendant l’issue des événements.

L’armée du sultan fut finalement défaite à la bataille de El Haikk, ce qui scella le destin de l’empire de Jaffar. L’Arabie était trop vaste pour être vraiment conquise et occupée. Les chevaliers se contentèrent de détruire les forteresses, brûler les ouvrages maléfiques, abattre les idoles et emporter tous les trésors qu’ils purent trouver. Sur le voyage du retour, ils incendièrent la flotte de guerre de Jaffar. À peine eurent-ils repris la mer, que les tribus nomades sortirent du désert pour se partager les restes de l’empire du sultan.

Les Principautés Frontalières[modifier]

Lorsque la Bretonnie apprit que la guerre avait été portée jusqu’en Arabie, une autre énorme armée de chevaliers se rassembla pour renforcer la croisade, mais ses chefs ne purent pas se décider entre un embarquement par l’Estalie et une marche vers la Tilée en passant par les montagnes.

Il y avait plusieurs problèmes. Tout d’abord, la presque totalité des navires Estaliens et Bretonniens étaient déjà partis en Arabie avec la première armée. Ensuite, le port d’embarquement le plus proche était Miragliano, mais les défilés montagneux qui y menaient étaient infestés de Skavens, ce qui rendait le passage très hasardeux. De plus, toute grande armée passant dans les environs des Marais Putrides risquait de disparaître purement et simplement ! Le troisième problème insurmontable était que les eaux qui environnaient les ports sud de Tilée étaient écumées par des pirates originaires de Sartosa. Le facteur décisif fut la réticence des chevaliers à monter dans des bateaux. Ils protestèrent que ceci ternirait leur honneur et énerverait les destriers !

Il fut finalement décidé de tenter d’atteindre l’Arabie par la longue et incertaine route de l’est. Ce plan audacieux, mais à l’issue incertaine, était une idée du Baron Thibault du Bois de Balzac, qui fut immédiatement élu chef de cette courageuse et longue expédition.

L’argument de Thibault était qu’en agissant de la sorte, les chevaliers Bretonniens pourraient joindre leurs forces aux contingents arrivant du sud de l’Empire et aux troupes en provenance de l’est de la Tilée. Le point de rendez-vous serait le port Nain de Barak Varr. Là, ils pourraient soit embarquer sur des navires Nains solides et bien bâtis, soit progresser le long des côtes des Terres Arides. De nombreux chevaliers annoncèrent leur préférence pour cette seconde option, appréciant l’idée de punir du même coup le pays de Settra et de prendre l’Arabie à revers. L’ambition et la confiance des chevaliers Bretonniens n’avaient pas de limites !

Ainsi, cette deuxième armée de croisade fit-elle route vers l’est à travers les contrées du sud de l’Empire, gagnant au passage d’autres renforts, et suivit la vieille route des Nains entre les Montagnes Noires. Elle entra alors dans une région inexplorée et rencontra des tribus Orques et Gobelines. L’armée se battit chaque jour contre des bandes de Peaux-Vertes en progressant vers l’est, et son avance fut grandement ralentie par cette très forte opposition.

Il fallut à l’armée presque une année pour atteindre les environs de Barak Varr. Là, des marchands Nains apprirent à Thibault que pendant qu’il guerroyait pour se frayer un chemin vers l’est, les croisés avaient défait Jaffar lors de la bataille décisive d’El Haikk. L’empire de Jaffar avait éclaté et ses immenses richesses attendaient les bras ouverts quiconque pourrait s’en emparer, exultaient les Nains. Lorsque l’armée entendit ceci, elle réalisa que l’Arabie n’offrait plus désormais que peu de promesses de richesse et d’honneur, et elle se prépara à entreprendre le long chemin du retour.

Mais l’ingénieux Thibault, jamais à cours de ressources, déclara qu’ils étaient déjà aux frontières de nouvelles contrées à conquérir. Honneur et richesse étaient là, s’ils pouvaient se tailler des domaines pour eux-mêmes, dans la région où ils se trouvaient. Tout ce qu’ils avaient à faire était d’éliminer les Orques et les Gobelins. Ceci était exactement ce que les chevaliers voulaient entendre et ils s’attelèrent à la tâche avec enthousiasme et impétuosité. Les Peaux-Vertes furent bientôt repoussés au-delà de la Rivière Sanglante, tout en se livrant entre eux à des querelles intestines. De leurs forteresses, les seigneurs Nains des environs trouvèrent cela formidable et se joignirent aux réjouissances, donnant avec un plaisir jubilatoire une bonne leçon à leurs ennemis de toujours !

Ainsi naquit cette contrée connue depuis comme les Principautés Frontalières. Les ancêtres des princes qui y règnent aujourd’hui figurent parmi ces chevaliers qui suivirent Thibault. Ils arrachèrent cette région aux Orques et bâtirent des châteaux pour défendre ce qu’ils avaient durement gagné. Néanmoins, cette contrée était sauvage lorsqu’ils y arrivèrent, et la plus grande partie l’est demeurée, loin d’être définitivement débarrassée des Orques, Gobelins et autres monstres. Des tribus de Peaux-Vertes parcourent les landes non loin de la Rivière Sanglante et menacent constamment d’envahir les principautés. Les princes doivent donc faire preuve d’une constante vigilance !

On raconta plus d’une fois que l’incroyable plan de Thibault avait été motivé par les promesses d’or des Nains. Les rusés Nains espéraient sans doute que les Bretonniens combattraient les Orques et feraient le ménage pour eux ! D’autres ont suggéré que Thibault espérait que les Nains transporteraient son armée par bateau jusqu’en Arabie en échange d’une partie du butin. Une autre rumeur raconte que Thibault voulait absolument conduire une campagne héroïque contre ces terres, d’où étaient originaires les pirates de Settra. L’explication la plus probable est l’excès de confiance des Bretonniens qui explique leur dédain total pour les distances à parcourir et les épreuves à endurer. Les chevaliers Bretonniens ne sont pas particulièrement réputés pour leurs connaissances et très peu savaient à quelle distance se trouvait l’Arabie, et à quel point le voyage risquait d’être dur.


L'Affaire du Faux Graal[modifier]

La terre de Bretonnie se réjouit lorsque règnent la chevalerie et l’honneur. Ces vertus sont entretenues par le Roy et ses chevaliers. Ce fut donc un moment difficile quand le fourbe Duc Maldred de Moussillon renia son serment et tenta de monter sur le trône lors du complot appelé depuis l’Affaire du Faux Graal.

Moussillon connut cependant son heure de gloire : Landouin, premier Duc de Moussillon, était le premier et le plus fidèle compagnon de Gilles le Breton. Ensemble ils combattirent, libérant la Bretonnie de l’emprise des Orques, des Hommes-Bêtes et des Morts-Vivants. A la mort de Gilles, Landouin fut totalement abattu. La gloire qu’avait pu avoir Moussillon s’éteignit avec son Duc, car si Landouin était le plus illustre et le plus pur des Compagnons, ses successeurs ne pouvaient en dire autant, et le Moussillon acquit la réputation d’une terre maudite, infestée par les morts sans repos. Nombreux sont ceux qui pensent que le déclin de Moussillon commença avec la Folie de Mérové, et que la Dame du Lac retira ses faveurs à cette région de la Bretonnie.

En 835 (1813), la Variole Rouge ravagea la Bretonnie et les Skavens tinrent le siège de Brionne et de Quenelles. Le Duc Mérovée de Moussillon et ses chevaliers ne furent pas atteints par l’épidémie et ils accoururent pour aider les assiégés et renvoyer les Skavens dans leurs terriers. Lui et ses chevaliers portaient des armures noires et ne relevaient jamais la visière de leur casque. Ces chevaliers noirs libérèrent Brionne puis Quenelles. Mais Mérovée était fou : il se délectait du carnage et du sang versé. Lors du festin de la victoire qui se tint dans le Moussillon, les seigneurs invités se montrèrent offusqués par les criminels qui étaient empalés et embrochés dans le château même. Mérovée finit par s’irriter du malaise de ses invités : il les accusa de bafouer son hospitalité et d’être jaloux de lui. Le Roy s’exprima en défaveur de la cruauté du Duc, et ce dernier accusa à son tour le Roy de tenter de le destituer. Il le défia en combat singulier. Le Roy accepta et Mérovée remporta le duel, l’égorgeant à mains nues, avant de boire le sang du souverain dans un gobelet. Horrifiés, les autres seigneurs levèrent leurs armées et quelques mois plus tard, Mérovée, dénoncé par la Fée Enchanteresse, fut vaincu et tué, et la plupart des terres du Moussillon furent annexées par la Lyonesse.

Mais ce fut en 1319 (2297) qui se tinrent les événements qui signèrent véritablement la déchéance de Moussillon. Maldred était un chevalier brave et un général avisé qui remplissait parfaitement sa mission de défense du petit mais riche Duché de Moussillon, qui s’étendait autour du port du même nom. À peu près à cette époque, le Roy de Bretonnie, Jules le Bon, trouva la mort dans un combat singulier qui l’opposa à un Chevalier du Chaos qu’il avait défié sur une plage au nord de la Bretonnie.

Il est inutile de dire que son adversaire périt lui aussi, transpercé par sa lance ! Mais le royaume était laissé dans une situation périlleuse. Jules n’avait aucun fils et ne laissait qu’une fille, la belle Yseult. Le royaume reviendrait à tout chevalier qui pourrait accomplir une quête qu’Yseult lui confierait. Nul doute que cette quête serait extrêmement dangereuse !

Yseult ne demanda rien de moins que la mort du terrible Jabberwock. Ce monstre, que l’on supposait être le dernier de son espèce, avait récemment été vu dans un coin reculé de Bretonnie. Plusieurs chevaliers de renom se lancèrent sur le champ dans cette quête. Plusieurs années passèrent sans qu’on les revit. Pendant ce temps, des bandes d’Orques s’amassaient dans les Montagnes Grises et multipliaient leurs raids contre la Bretonnie. Le pays avait un besoin désespéré d’être uni sous la bannière d’un grand chef qui organiserait la défense.

Le Duc Maldred décida de profiter de l’occasion pour devenir Roy de Bretonnie. Il ne pouvait épouser Yseult puisqu’il était déjà marié à la sorcière Malfleur, qui était une sbire des Puissances de la Ruine. Elle et Maldred conçurent un plan démoniaque. Malfleur envoya ses serviteurs piller des sépultures des environs. Parmi les objets déterrés, elle choisit un impressionnant calice qui allait devenir ce maudit faux Graal ! Puis elle récompensa ses serviteurs en leur coupant la langue afin qu’ils ne puissent révéler le complot.

Maldred se lança alors dans une quête du Graal et revint après un temps très court. Des rumeurs se répandirent à travers toute la Bretonnie, annonçant qu’il avait trouvé un calice miraculeux. Des gens ignorants proclamèrent qu’il s’agissait du Saint Graal, donné à Maldred par la Dame du Lac ! Une telle faveur était inédite et arrivait en des heures tellement graves que ceci ne pouvait que signifier que Maldred avait été choisi pour Roy !

Maldred devait maintenant s’occuper de ses adversaires potentiels : la Fée Enchanteresse et les Chevaliers du Graal. Par chance pour Maldred, ceux-ci étaient déjà engagés dans la guerre contre les Peaux-Vertes des Montagnes Grises. Il commença donc par s’occuper de la Fée Enchanteresse. Malfleur put la localiser grâce à un cristal magique et Maldred partit alors avec une escorte de coupe-jarrets ramassés sur les quais de Moussillon, armés et équipés comme des Chevaliers Errants même si aucun n’avait jamais prononcé de vœux ou ne s’était lancé dans une quête de chevalerie ! La magie de Malfleur évita à la plupart d’entre eux d’être transformés en crapauds lorsqu’ils capturèrent la fée. Les brigands amenèrent rapidement leur prisonnière au Donjon de Dol, situé sur un promontoire rocheux de la lointaine cote occidentale de Bretonnie.

La Fée Enchanteresse étant hors d’état de nuire, Maldred organisa un tournoi lors duquel le faux Graal fut exhibé. Les démonstrations de magie de Malfleur impressionnèrent tellement les chevaliers que nombre d’entre eux crurent le Graal authentique. Des rumeurs se répandirent à travers toute la Bretonnie selon lesquelles la Dame du Lac avait choisi Maldred et qu’il lui revenait d’assumer les responsabilités de la couronne ! Les Chevaliers du Graal et Yseult devinrent furieux ! Les chevaliers savaient que le Graal de Maldred était probablement un faux. Leur honneur leur interdisait de prendre les armes contre un autre Bretonnien même si nombre d’entre eux auraient adoré le défier dans un combat à mort. Certains partirent à la recherche de la Fée Enchanteresse, mais sans succès, car elle était enfermée dans le donjon de Dol. Sans son soutien, il était difficile pour les Chevaliers du Graal d’accuser Maldred de trahison et d’entrer en guerre contre lui.

C’est alors que le destin, à moins que ce ne soit la Dame du Lac, prit les événements en main. L’un des chevaliers partis en quête du Jabberwock, Gaston de Gueste, chevauchait sur la plage balayée par les vagues qui s’étendait sous le triste donjon de Dol. Regardant la plus haute des fenêtres de la tour, il aperçut le visage d’une belle damoiselle. Il comprit rapidement qu’elle était en détresse et qu’elle devait être secourue. On pénétrait dans le donjon par un étroit pont de pierre qui enjambait le gouffre séparant le donjon de la terre ferme. Gaston s’engagea à cheval sur le pont et mit le châtelain au défi de sortir pour se battre. La herse fut levée et une créature hideuse sortit. Ce n’était pas le Jabberwock, mais un vil Enfant du Chaos que la magie de Malfleur retenait pour servir de geôlier !

Gaston éperonna son destrier et chargea. Il engagea un combat sans espoir contre la bête. Son cheval dérapa sur la roche et monture et cavalier faillirent plonger dans les eaux. Gaston se replia pour se préparer à une nouvelle charge. Au même moment, la Fée Enchanteresse jeta de sa fenêtre une boucle de ses cheveux. Gaston l’attrapa avec sa lance, et la boucle l’entoura alors comme une couronne. Le coeur inspiré par cette faveur, il chargea à nouveau. Cette fois, la lance sembla se diriger d’elle-même droit sur le cœur de la bête. Mortellement blessé, l’enfant du Chaos bascula du pont pour s’écraser sur les rochers en contrebas. Gaston gravit ensuite à cheval les escaliers ! Bientôt, il galopait sur la lande, emportant la Fée Enchanteresse sur son destrier. La libération de la fée sonna le glas de Maldred. Gaston conduisit la Fée Enchanteresse en sécurité jusqu’aux Chevaliers du Graal qui campaient non loin de Moussillon. Maldred fut promptement dénoncé comme traître devant toute la contrée et déchu de son rang de Duc. La guerre lui serait déclarée s’il ne se rendait pas et n’acceptait pas de s’exiler !

Maldred répondit avec arrogance, espérant que les événements resteraient confus tant qu’il serait en possession du faux Graal. Cependant, tous les chevaliers de Bretonnie avaient confiance dans la Fée Enchanteresse et dans les Chevaliers du Graal, qui dénonçaient cette imposture. Bientôt, une armée campait sous les murs de Moussillon. Malheureusement, Maldred put être ravitaillé par mer.

Le siège se poursuivit donc trois années, créant dans la cité des conditions de vie favorables à une épidémie de Variole Rouge, qui finit inévitablement par avoir lieu. La moitié de la population mourut ainsi, mais Maldred s’enferma dans son château avec ses chevaliers et sa femme, en attendant que l’épidémie soit terminée. Toute la nourriture de la cité fut entassée dans les caves du palais et les portes fermées. Un orchestre joua des valses et les nobles firent la fête tandis qu’à l’extérieur, les pauvres mourraient de faim et de maladie.

Le Duc célébra Geheimnisnacht, avec le traditionnel bal masqué. Au comble des festivités, tandis que les nobles dansaient et riaient autour de lui, il remarqua un homme qui se tenait dans l’encadrement d’une porte. Il était vêtu de noir et rouge et portait une immense faux. Personne ne connaissait l’étranger et le Duc trouva son déguisement de fort mauvais goût, étant donné qu’il faisait tout ce qu’il pouvait pour oublier le malheur qui se déroulait dehors. Il ordonna à ses gardes de se saisir de l’homme mais, au moment de l’empoigner, ces dernier virent des marques de Variole Rouge sur ses mains et fuirent en hurlant. Une par une les chandelles s’éteignirent à mesure que l’étranger passait devant elles.

Le lendemain, l’épidémie était terminée. Alors que le soleil montait lentement dans le ciel, ses rayons froids et rouges tombèrent sur les murs et les tours de la cité qui semblèrent imbibés de sang. Moussillon était absolument silencieuse, et dans un grincement sourd, les lourds battants de ses portes s’ouvrirent, invitant les assiégeants à entrer. Conduits par l’Enchanteresse et protégés par de saintes reliques, un petit contingent de chevaliers s’aventura dans la cité pour n’y trouver qu’un spectacle de mort. Des corps d’hommes, de femmes et d’enfants étaient allongés partout. Repoussant les nuées de mouches, les chevaliers se dirigèrent vers le palais. Ils y entrèrent et se retrouvèrent devant une scène de cauchemar. Dans les jardins, les fleurs étaient fanées et pourries, dans les salles et dans les chambres, le mobilier d’art était recouvert d’asticots, et des insectes rongeaient les pieds des chaises et des tables.

Dans le hall principal, Maldred et Malfleur gisaient morts sur leur trône, leurs orbites vides grands ouverts semblant regarder les squelettes richement habillés des nobles affalés sur le sol de marbre. Les mains de Maldred étaient serrées autour d’un gobelet en or incrusté de rubis, le faux Graal. La Fée Enchanteresse regarda à la surface du liquide noir que contenait le calice. Elle pâlit d’horreur et se serait effondrée au sol si un chevalier ne s’était élancé pour la soutenir. Nul ne sut jamais ce qu’elle y vit.

La Fée Enchanteresse ordonna que chaque porte et chaque fenêtre du palais soit murée pour que nul ne puisse plus y pénétrer. Chaque pièce fut scellée et purifiée par des bénédictions. La légende prétend néanmoins qu’à chaque nuit de Geheimnisnacht, on peut entendre dans le palais les accords étranges d’un orchestre fantôme.

Le Faux Graal

La coupe que portait l’épouse de Maldred n’était certes pas le Graal, mais il s’agissait d’un artefact d’une puissance considérable. On perdit sa trace lorsque Maldred, son épouse et l’essentiel de la population du Moussillon succombèrent à la Variole Rouge. Si jamais l’objet devait tomber entre les mains d’un individu peu scrupuleux, tel que le Chevalier Noir qui se présente comme le Duc légitime de Moussillon, il pourrait s’avérer dévastateur.

Moussillon fut nettoyée : on enleva les cadavres des rues, et on les enterra les cadavres des plus pauvres dans de grandes fosses communes, qui furent purifiées par des prières pour les âmes des défunts. Les nobles furent quant à eux inhumés dans de grands mausolées de marbre. Ces cimetières furent placés en hauteur, sur les collines aux alentours de Moussillon, en raison du déplorable réseau d’égouts de la ville, et leur importance témoigne du fait qu’autrefois Moussillon était plus peuplée qu’elle ne l’est aujourd’hui. Ces cimetières sont gardés et ont des murs épais, pour éviter les pillages de tombes, le vol de cadavres à destination d’étudiants en médecine, ou encore les maléfices des Nécromanciens.

Pendant ce temps, Yseult épousait Gaston de Gueste qui fut couronné comme il se doit par la Fée Enchanteresse, Gaston le Preux, Roy de Bretonnie ! Le nouveau Roy décida de ne pas nommer de remplaçant au Duc de Moussillon. La cité et ses environs furent déclarés Terre Perdue à reconquérir. Mais Moussillon ne s’est jamais remise de cette épidémie. La moitié des maisons de la ville sont toujours vides, offrant un refuge idéal à des hordes de mutants et de Goules. Les Roys qui se sont succédés ordonnent régulièrement un nettoyage de ces ruines et des unités de chevaliers traquent les monstres qui infestent la cité. Ils n’en reviennent pas toujours.

La malédiction qui pèse sur le Moussillon en fait un duché sinistre, malodorant et déprimant, mais ce n’est pas un bien grand mal comparé au fléau qui ravage ses habitants. La noblesse du Moussillon compte certains des hommes et des femmes les plus pernicieux de Bretonnie, et plusieurs criminels endurcis se sont hissés au sommet de la hiérarchie du monde du crime pour gagner une triste renommée parmi les bandits et les coupe-jarrets. Ces scélérats cruels et sinistres sont des adversaires mortels pour tout groupe d’aventuriers audacieux, s’opposer à leurs plans nécessitant une lame affûtée et un instinct sûr.

Ainsi va la vie en Moussillon d’aussi loin qu’on s’en rappelle.


Les Guerres Saintes[modifier]

La tradition des guerres saintes remonte aux vieilles coutumes de la chevalerie. Les Chevaliers Errants se voient attribuer des tâches qu’ils accomplissent seuls pour prouver qu’ils sont dignes de posséder un domaine de chevalier. Lorsque la Bretonnie est envahie, le Roy et les Ducs se servent de cette coutume pour recruter de nouveaux chevaliers, en leur donnant pour mission de capturer une bannière ennemie ou de rapporter la tête d’un champion adverse.

La campagne devient alors une Guerre Sainte et l’enthousiasme se répand à travers toute la Bretonnie. Tandis que la guerre fait rage, nombreux sont les Chevaliers Errants à faire preuve d’un immense courage pour accomplir leurs tâches et accéder au rang de Chevaliers du Royaume. Le Roy et les Ducs réalisèrent vite que les Guerres Saintes étaient un bon moyen de lever rapidement d’énormes armées et d’augmenter le nombre de chevaliers à leur disposition. Récompenser les Chevaliers Errants par des domaines n’était pas compliqué, on leur disait qu’ils pouvaient garder tout territoire pris à l’ennemi !

En l’année 2420, une Waaagh! envahit les Principautés Frontalières. Les princes furent submergés et, malgré une résistance acharnée, de nombreux châteaux furent incendiés et il sembla alors que les Orques allaient reconquérir leurs anciennes terres. Les princes firent appel à tous les chevaliers Bretonniens recherchant honneur et aventure pour qu’ils les aident à combattre les Orques. Charles, Roy de Bretonnie, répondit en proclamant une nouvelle Guerre Sainte dont les objectifs n’étaient rien de moins que de débarrasser le monde des Peaux-Vertes ! Charles était fameux pour ses exploits sur le champ de bataille, plus en tout cas que pour ses compétences intellectuelles, car les érudits savaient que cette vile espèce ne pourrait jamais être exterminée. Néanmoins, des groupes de jeunes chevaliers étreignirent l’idéal de Charles avec passion et se joignirent à ses armées de Chevaliers Errants et de Paladins dont le seul souhait était d’en découdre avec les Peaux-Vertes où qu’ils se trouvent. Charles mena son armée jusqu’aux Principautés. Ainsi renforcés, les princes reprirent leurs domaines et repoussèrent les Orques vers la Rivière Sanglante.

Là, les Peaux-Vertes furent écrasés et rejetés de l’autre côté du fleuve, poursuivis et taillés en pièces par les chevaliers qui teintèrent les eaux du sang maudit des Orques ! La nouvelle Guerre Sainte contre les Orques se poursuivit sur plusieurs générations. Des expéditions furent lancées au-delà de la Rivière Sanglante, où les chevaliers trouvèrent des alliés parmi les Nains, toujours désireux d’exterminer les Peaux-Vertes, leurs éternels ennemis. Il ne fut cependant pas possible de conserver les terres conquises.

En l’année impériale 2488, eut lieu la derrière vague d’enthousiasme qui marqua la fin de la Guerre Sainte. Conduits par l’imprudent Baron Jules de Fontebleu, une armée de chevaliers fit route vers la Rivière Sanglante et le terrible Col de la Mort. Elle s’était lancée à la poursuite d’une force Orque qui se repliait après un raid sur les Principautés Frontalières. Nul ne sait réellement ce qui arriva car les survivants furent rares, mais il semblerait que la totalité de l’armée soit tombée dans une embuscade et ait été massacrée. Les chevaliers combattirent sans aucun doute bravement jusqu’au dernier en ce lieu aride et inhospitalier !

Lorsque la nouvelle de ce désastre parvint au Roy Philippe V, celui-ci eut la sagesse de proclamer que les objectifs principaux de la Guerre Sainte étaient atteints et qu’il était temps d’y mettre fin. Les Bretonniens n’apprécient guère de perdre et sans la sagesse du Roy, de nouvelles armées de chevaliers se seraient sacrifiées pour essayer de regagner l’honneur perdu en ce funeste jour. L’hémorragie de vaillants chevaliers en partance vers l’est devait être stoppée, le sang devait être conservé pour la défense de la noble Bretonnie !


Les Morts Foulent la Terre[modifier]

Le thème du mort se levant de sa tombe revient fréquemment dans les ballades des trouvères Bretonniens, ce qui rend bien compte de l’impact qu’ont eu les Morts-Vivants sur l’imaginaire populaire. L’idée de défunts revenant sur terre est profondément perturbante pour des gens aussi superstitieux que les Bretonniens, qu’ils soient nobles ou manants. Les paysans enterrent souvent les leurs face contre terre, avec des gousses d’ail dans les oreilles et des pattes de corbeau séchées dans la bouche, dans l’espoir que cela les empêchera de revenir les hanter.

Il y a des siècles de cela, des légions de guerriers Morts-Vivants attaquèrent les côtes Bretonniennes depuis leurs trirèmes, et des rumeurs de la présence de ces flottes fantômes persistent. Très récemment, en 1513 (2491), l'Abbaye de Maisontaal fut saccagée par le Nécromancien Heinrich Kemmler et son armée. Les assaillants ne furent repoussés que par les efforts de Tancred II, Duc de Quenelles, et ses chevaliers, et ce malgré l’attaque imprévue d’une nuée de rongeurs chaotiques. Les chevaliers rentrèrent chez eux couverts d’honneur, car leur victoire avait été retentissante, mais le Lichemeister parvint toutefois a s’échapper. Celui-ci est depuis une figure honnie des légendes Bretonniennes, et les mères racontent son histoire aux enfants turbulents.

Mais les morts sans repos sévissent toujours. Dans les hameaux isolés, les veillées sont animées par les histoires des Chevaliers Vampires, le plus célèbre d’entre eux étant le Duc Rouge. En 476 (1454), cette créature terrorisa l’Aquitanie avant d’être terrassée par le Roy, durant la bataille de Ceren. En 954 (1932), il se releva de sa tombe et tua le Duc d’Aquitanie sur le champ de bataille. Les chevaliers avaient remporté l’affrontement, mais le Duc Rouge était toujours debout. Il dut se retrancher dans la forêt de Châlons, où il est probable qu’il se terre encore aujourd’hui. Plus d’un Chevalier de la Quête s’en est allé affronter de telles horreurs, mais pas un n’en est revenu.

Le royaume maudit de Moussillon est depuis longtemps associé à la mort. Il s’agit en effet d’un lieu macabre, et trépas et maladie reviennent souvent dans ses légendes. La ville est bâtie sur un marécage fétide et est sujette a de fréquentes inondations, aussi les tombes sont-elles généralement situées au-dessus du niveau du sol, et s’étendent sur des lieues, semblables à de petites villes. Il est dit que de vils Nécromants errent dans ces immenses cimetières à la faveur de la nuit.


Le Règne de Louen Cœur de Lion[modifier]

L’actuel Roy de Bretonnie est Louen Cœur de Lion. Louen a déjà démontré sa valeur dans maintes batailles et a mérité son titre de Cœur de Lion par son courage, sa grandeur d’âme et son impitoyable férocité !

Le nouveau Roy sait que la Bretonnie est entourée d’ennemis prêts à frapper à tout moment. À l’est, les hordes de Morts-Vivants du Lichemeister se terrent dans les Montagnes Grises. Au sud, des rumeurs font état d’infiltrations Skavens à Brionne et à Bordeleaux. Le problème de Moussillon, en ruines, infestée et impure, attend toujours d’être réglé. La menace grandissante du Chaos dans le nord ne peut pas non plus être sous-estimée. Le Roy s’attend donc d’un jour à l’autre à la guerre.

Plus encore que ses prédécesseurs, le Roy encourage l’organisation de joutes et de tournois toujours plus nombreux pour s’assurer que tous les chevaliers se maintiennent prêts au combat. Quatre fois l’an, il conduit en personne de magnifiques tournois qui se prolongent sur plusieurs semaines. Il entreprend aussi des voyages dans les divers Duchés, et à l’occasion de sa visite, les Ducs organisent en son honneur banquets et tournois.

La vie en Bretonnie est ainsi devenue une succession de tournois ! En plus de ceci, le Roy a ravivé l’ancienne tradition des joutes entre régiments entiers de chevaliers dans des champs dont les limites sont spécialement définies. Les tournois royaux sont aussi l’occasion d’élever de nombreux Chevaliers Errants au rang de Chevaliers du Royaume et de définir les tâches à accomplir par les autres. Tout ceci fait que les armées Bretonniennes sont aujourd’hui aussi puissantes que par le passé, et même plus encore !

L'Avènement du Chevalier Noir[modifier]

Récemment cependant, une nouvelle menace a surgi dans le Duché Perdu, un péril que même le Roy Louen Cœur de Lion ne saurait ignorer : un chevalier à l’armure noire a revendiqué la suzeraineté de Moussillon. Si nul ne sait de qui - ou de quoi - il s’agit, et bien que les rumeurs soient ambiguës, la vérité est qu’un prétendant au titre de Duc du Moussillon est bel et bien apparu. Malbaude, le Chevalier Noir a scellé une alliance avec les nobles du duché dans l’intention de rassembler une armée pour appuyer ses prétentions. Celles-ci sont en opposition directe avec le décret royal qui veut que le siège du Moussillon reste vide : il s’agit par conséquent d’un acte de trahison envers le Roy. Il existe une possibilité bien réelle que l’armée de Malbaude finisse par affronter les troupes Bretonniennes loyales au Roy, et si la bataille a lieu en Moussillon même, nul ne peut savoir à l’avance qui en sortira vainqueur.

Les machinations de Malbaude constituent l’une des plus graves menaces pesant sur la Bretonnie. Malbaude n’est pas en quête de choses aussi triviales que le pouvoir ou la richesse, et il n’essaye pas non plus de ramener le Moussillon à l’âge d’or de Landouin. C’est un homme passionné, convaincu que lui seul comprend quelque terrible vérité concernant la Bretonnie, et il a pris sur lui de renverser l’ordre établi dans le royaume. Régner sur le Moussillon n’est que la première étape de son plan. S’il réussit à s’emparer du duché, Malbaude n’aura de cesse que la révolution n’éclate en Bretonnie et que l’ordre de la chevalerie ne s’effondre.

Malbaude et ses principaux conspirateurs comptent parmi les hommes et les femmes les plus dangereux de Bretonnie, et le Roy couvrirait d’or et d’honneurs quiconque pourrait dévoiler l’identité du Chevalier Noir et de ceux qu’il a gagnés à sa cause. Une fois que le Roy sera certain de ce qui se passe réellement en Moussillon, il lancera probablement une croisade destinée à ramener le duché dans le giron de la Couronne. Ce serait là une terrible tragédie, car l’armée des envahisseurs serait assaillie par les maladies qui foisonnent dans la région, et les paysans soumis à de plus grandes privations à cause des exigences des deux camps.

Cet événement pourrait être déclenché par une simple bande de mercenaires ignorant les terribles conséquences de leur aventure…


Sources[modifier]

  • Livre d’Armée de Bretonnie, V5
  • Livre d’Armée de Bretonnie, V6
  • Warhammer JdR : Les Chevaliers du Graal
  1. White Dwarf n°118 (Février 2004)