Forteresse des Marches

De La Bibliothèque Impériale
La Forteresse des Marches de Slaanesh, un lieu de dépravations dont l’emblématique moulin tourne pour réduire en mortier...ceux qui ont déplus au Prince du Chaos.
La Forteresse des Marches est l’une des demeures de Slaanesh, élevée à la gloire de ses vices hédonistes et de ses caprices luxurieux. La forteresse en elle-même présente un aspect tout à fait déplaisant : elle s’élève très haut dans le ciel et les toitures pointues de ses tours percent les nuages et les bancs de fumée qui l’environnent. Ses murailles sont faites de pierres noircies, striées de veines palpitantes et colorées d’où suinte un fluide malsain. Les moellons sont liés entre eux par un mortier fait des os broyés et du sang de débauchés morts de leurs excès et d’ennemis tombés au combat contre les suivants de Slaanesh. La forteresse se dresse orgueilleusement, dégageant une impression de triomphe plein de morgue, de défi et d’arrogance, comme si elle se gaussait des zélateurs de Khorne aux mains ensanglantées. Ses murs noircis ont résisté à d’innombrables assauts.

La région des marches qui entoure la forteresse est plantée d’une sombre forêt d’arbres impies, d’une indescriptible perversion. Leurs branches mortes sont festonnées de crânes et d’ossements moisis et à leur pied, leurs racines noueuses transpercent les vestiges d’innombrables cadavres. C’est le Jardin de la Pourriture.

Aux alentours immédiats de la forteresse, on peut voir les décombres d’un champ de bataille datant d’un lointain passé. La plaine imbibée de sang est jonchée de cadavres, d’armures rouillées et d’armes brisées, parmi lesquelles on peut voir palpiter les lambeaux des étendards des armées de Khorne et de Slaanesh. Certains corps remuent faiblement, gémissant encore de la douleur de leurs terribles blessures, et leurs visages pourrissants grimacent devant l’ironie de leur destin. Le seul autre son audible est celui des spectres et des revenants qui errent sur ce champ de bataille oublié, hurlant, pleurant et riant hystériquement à la pensée de leur sort lamentable.

Dans l’ombre de la monstrueuse forteresse, un imposant moulin solitaire accomplit une macabre besogne. Ses ailes tournent sans arrêt, malgré le fait qu’aucun vent ne souffle sur les marches. Une petite armée de Démons slaaneshites s’affaire frénétiquement à en faire fonctionner la machinerie. Dans l’énorme mécanisme du moulin, ils jettent des cadavres de mortels morts au combat, mais aussi de Démons ayant eu le malheur de déplaire au maître ; ces restes sont réduits en un mortier sanguinolent sous la titanesque meule de pierre. On s’en sert pour renforcer les remparts et les courtines de la forteresse, car celui-ci les imprègne de la puissance de la mortalité et du pouvoir du désespoir. Un incessant défilé de Démonettes emporte ce mortier dans des chariots, remontant la pente d’une route en lacets sous les coups de fouet et les injures des puissants Gardiens des Secrets.

Ce mortier aux incroyables pouvoirs est fabriqué par les Démons de la Forteresse des Marches. Il suffit d’en intégrer une très petite quantité dans la structure d’un bâtiment en construction pour le rendre pratiquement invulnérable à tous les assauts physiques ainsi qu’aux dégradations des années ou du climat. Il pourra alors perdurer pendant d’innombrables siècles. Hélas, le bâtiment prend alors un aspect malsain : les pierres virent au noir et laissent suinter une sorte de glaire répugnante, les lumières ne semblent jamais y fournir suffisamment de clarté et l’on entend d’étranges chuchotements courir derrière ses murs. La plupart des gens normaux fuient ce genre d’endroits ; en revanche les mutants, les Cultistes du Chaos et autres créatures du mal les trouvent tout à fait à leur goût. En outre, un bâtiment construit à l’aide de ce mortier devient tout à fait propice à la Magie Noire.

À l’intérieur de la forteresse, les sycophantes préférés de Slaanesh s’ébattent au cours de réjouissances innommables. Quiconque ayant l’infortune de se retrouver entre ses murs doit savoir que l’étiquette de la forteresse est une parodie grossière des manières de cour des nobles maisons des mortels. On y rompt le pain, on y lève sa coupe pleine à déborder en l’honneur du Seigneur des Plaisirs et l’on s’enivre de sang en jouant une comédie de savoir-vivre et de bienséance courtoise. La forteresse résonne jour et nuit d’un charivari de cris (de douleur comme de plaisir) : les clameurs des amants et des mourants, mêlées aux échos du ricanement de Démons et de vils mortels. Les pièces sont meublées de façon exquise. On y trouve les plus belles œuvres d’art, des coussins de la soie la plus fine et des tables décorées et surchargées de toutes sortes de friandises et de boissons.

Toutefois, ces splendeurs sont marquées de tous les signes de la dépravation. À y regarder d’un peu plus près, les œuvres d’art sont blasphématoires, viles et semblent se mouvoir spontanément. La nourriture présente un aspect de corruption malsaine et de putréfaction. Les divans qui paraissent si somptueux et moelleux sont tarabiscotés et inconfortables. Le sol est jonché des corps des débauchés ayant atteint la limite de leur résistance en matière de douleur et de plaisir et d’autres encore sont suspendus aux murs, retenus par des menottes : certains d’entre eux se font dévorer par les survivants ou les Démons qui arpentent les couloirs du château. Les résidents de la Forteresse des Marches essaient de suborner les intrus en leur proposant toutes sortes de délices: nourritures, boissons, chants et danses, ainsi que des étreintes qui défient l’imagination. Ceux qui succombent à ces sollicitations sombrent alors dans un abîme de décadence et de corruption.

  • La Vile Dépravation : Le fait de séjourner trop longtemps à la Forteresse des Marches anéantit toutes les inhibitions d’un individu et exacerbe ses appétits de luxure qui deviennent dévorants. Les nouveaux venus deviennent esclaves de leurs plus bas instincts et ne désirent plus que satisfaire leur concupiscence, leur gloutonnerie et une frénésie de débauche qui s’élève à des niveaux qu’il est impossible d’apaiser. Leurs ardeurs se calment un peu à la suite d’une orgie ou d’un festin, mais pas pour longtemps et elles ne tardent pas à se raviver. Les tentations de Slaanesh sont trop fortes pour qu’il soit possible d’y résister.

Source

Warhammer JDR - Supplément Le Tome de la Corruption