Chevaliers du Graal

De La Bibliothèque Impériale
L’illustration de toutes les vertus de la Chevalerie, l’idéal auquel aspirent tous les autres Chevaliers.

Ce n'est que lorsqu’un Chevalier de la Quête a prouvé que sa pureté et sa valeur ne faisaient plus de doutes que la Dame du Lac lui apparaît, le récompensant non seulement de la vision du Graal, mais également de la possibilité d’y tremper ses lèvres. Bien peu en vérité se voient accorder un tel honneur, et seul un Chevalier à la pureté la plus immaculée, ayant affronté de nombreux périls et abattu de terribles ennemis pendant sa quête, accède un jour au Saint Calice. De nombreux Chevaliers de la Quête périssent sans en avoir jamais aperçu le moindre signe. Ceux qui boivent au Graal sont alors changés pour toujours, leur espérance de vie devient plusieurs fois celle d’un humain et ils gagnent des dons extraordinaires. Les premières choses que remarquent ceux qui les connaissaient avant leur quête sont l'accroissement de leur stature et de leur présence. Au combat et en campagne, ils seront capables d'endurer sans fléchir plus d'épreuves que tout Chevalier ordinaire.

Les Chevaliers du Graal constituent la fine fleur de la Chevalerie Bretonnienne, l’idéal auquel aspirent tous les autres Chevaliers, du moins en théorie. Ils sont les serviteurs exclusifs de la Dame et du Graal, et ce lien ne peut être brisé que par la mort. Les ennemis les regardent avec crainte. Lorsqu'ils parlent, ce qu'ils ne font pas souvent, ils le font avec une autorité qui inspire une grande confiance à ceux qui les écoutent. Ils ne connaissent ni la peur ni le désespoir et il n'est pas rare que même la Magie soit sans effet sur eux. Les Chevaliers du Graal sont très éloignés des préoccupations quotidiennes du monde extérieur. Ils ne servent que la Dame du Lac. Ils le font avec un honneur, une vertu et une droiture sans concession.

Un Chevalier du Graal doit veiller sur un des sanctuaires de la Dame. Ce ne sont souvent que des endroits simples et reculés, comme une chapelle abandonnée, un lac ou une clairière, mais ils sont sacrés à leurs yeux. Si une créature malfaisante a le malheur de pénétrer en un tel lieu saint, elle déclenchera le courroux de son défenseur, qui donnera sa vie plutôt que d’abandonner un domaine de la Dame. Le Chevalier est entretenu et servi par les paysans conformément à son rang. En retour, ils peuvent compter sur son oeil perçant et sur son épée pour les protéger. En fait, bon nombre d'ennemis seront abattus par lui bien avant qu'ils n'entrent sur les terres du fief. Un Chevalier du Graal ne quittera son sanctuaire qu’en cas d'extrême nécessité. Parfois, le seigneur d'un fief peut envoyer des messagers pour demander l'assistance de tous les Chevaliers du Graal se trouvant dans la région. Parfois, quand tout semble perdu, un Chevalier défendant son fief contre un péril insurmontable est rejoint par un Chevalier du Graal sans que personne ne lui ait rien demandé. Ensemble, ils repoussent l'ennemi. Après la victoire, le Chevalier du Graal s'en va, sans demander la moindre contrepartie. D’ordinaire, il sacrifie une vie confortable pour une existence à servir la Dame. Bien que certains Ducs choisissent cette voie après leur quête, la plupart décident de garder leurs titres et leurs responsabilités pour continuer à servir la Dame d’une autre façon : en défendant les terres de Bretonnie. Le Roy est toujours un Chevalier du Graal, tout comme un certain nombre des Ducs, car il s'agit du domaine sacré de la Dame du Lac et ils ne permettront pas au mal et à la corruption de le profaner. Les Chevaliers du Graal sont ses serviteurs sur terre, ils la protègent durant leur vie et même - selon les légendes - après leur mort, devenant ses anges vengeurs.

Quand un Chevalier du Graal visite un village ou une ville, une foule hagarde se rassemble autour de lui afin de toucher le champion de la Dame et ainsi de bénéficier d’une partie de sa bénédiction. Les Chevaliers du Graal inspirent respect à tous, aussi bien aux paysans qu’aux plus grands Ducs, et seul un fou ou un inconscient osera proférer des paroles à leur encontre. La colère d’un Chevalier du Graal est quelque chose de terrible à encourir, et ses paroles sont celles de la Dame elle-même. Même les villages les plus reculés du royaume résonnent des histoires de ces êtres vertueux et de leurs actes de foi accomplis au nom de la Dame.

Pour la populace Bretonnienne, les Chevaliers du Graal sont des divinités vivantes : leurs noms sont invoqués pour chasser le mauvais sort et ils sont même l'objet de cultes. Infatigables, sans peur et au courage sans limites, leurs actes et leurs paroles sont immortalisés à jamais. Plus de cinq siècles après sa mon beaucoup se souviennent encore comment les yeux de Richard de Brascard brillaient d’une lumière divine alors qu'il tuait les ennemis de la Dame, et d’autres évoquent une aura magique protégeant les Chevaliers du Graal de toute blessure. Parmi les plus fameux d’entre eux, Lauderic de Couronne possédait dit-on un cœur si pur et si noble qu’il était un anathème vivant pour les créatures maléfiques et qu'il pouvait les détruire simplement en les touchant.

Les chapelles deviennent des lieux d'ultime repos pour les Chevaliers du Graal et leurs armes magiques. Les Chevaliers Errants prêtent serment sur les reliques conservées dans les chapelles, et en cas de période troublée, d'antiques armes magiques peuvent en être exhumées pour la défense du fief.

Sources

  • Livre d'Armée de Bretonnie, V6
  • Livre d'Armée de Bretonnie, V5