Catégorie:Skavens : Différence entre versions

De La Bibliothèque Impériale
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(Aucune différence)

Version du 16 septembre 2019 à 18:43

« Bienvenue parmi les égoutiers, mon gars ! C’est un métier difficile et dangereux, mais c’est toujours mieux que de trimer dans les champs, à la merci des nobles ! Ici, au moins, on est des hommes libres ! Et tous les hommes sont égaux quand ils ont les pieds dans la… euh… tu vois ce que je veux dire. T’es pas claustrophobe, au moins ? Certains de nos gars finissent par craquer et deviennent un peu mabouls. »
« Tiens, le mois dernier, justement, on a dû virer un de nos gars. Il était persuadé que des rats le suivaient partout. Il jurait même avoir vu des rats gros comme des hommes qui marchaient sur leurs pattes arrières ! »
« Je l’ai envoyé au temple de Shallya pour que les prêtresses vérifient s’il n’avait pas pris un coup sur la tête, mais il a dû croiser un coupeur de bourses sur le chemin. Quelqu’un lui a tranché la gorge d’une oreille à l’autre. On l’a retrouvé près de l’entrée des égouts, mais ça devait pas être un Coupe-Jarret très doué qui l’a attaqué... Il ne lui a même pas pris sa bourse ! »
- Dab la Chance, égoutier


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« Les Skavens n’existent pas ! »

Du moins, c’est ce que les humains essayent de croire… Souvent pris pour des Hommes-Bêtes, les Skavens ne constituent pas une horde d’animaux décérébrés, mais une force de l’ombre tramant la chute de toutes les races de la surface. Entre les épidémies fabriquées de toutes pièces, la technologie de la Malepierre et les monstruosités mutantes qui arpentent les tunnels de l’Empire Souterrain, les hommes-rats ourdissent de terribles complots, commettent d’abominables atrocités, se reproduisent et répandent la peste avec un égal enthousiasme, dans le but avoué de mettre fin à la longue suprématie de l’humanité sur le monde de la surface. Ce ne sont pas des Hommes-Bêtes ordinaires. Ces créatures-là sont bien trop rusées et terriblement dangereuses. Elles combattent avec prudence, utilisent de terrifiantes armes de destruction et sont animées d’une haine impitoyable pour les races de la surface. Cependant, malgré les innombrables tentatives des Skavens pour détruire et asservir les humains, ils ont toujours été refoulés vers leurs terriers grâce au courage des peuples du Vieux Monde. Toutefois, les Skavens ne sont pas uniquement présents dans les régions les plus populeuses du Vieux Monde : leur Empire Souterrain s’étend jusque sous les recoins les plus reculés des royaumes humains, depuis les confins de l’exotique Cathay jusqu’aux jungles torrides de Lustrie. Si l’on considère leur puissance et l’étendue de leurs colonies, il est stupéfiant que les citoyens de toutes les nations ne tremblent pas de peur derrière les portes closes de leurs maisons, pétrifiés à l’idée d’être inéluctablement massacrés. Pourquoi cela ? Parce que les Skavens n’existent pas.

C’est du moins ce qu’ils essayent de croire…

Et à l’insu de tous, les Skavens se répandent sous la surface du monde comme une maléfique contagion. Leur vaste empire s’étend sous les continents et les mers, invisible à ceux contre lesquels ils complotent. Maîtres des profondeurs de leurs domaines souterrains, ils attendent le moment où ils pourront en sortir et une vague invincible balaiera les terres de la surface.

Dans le Vieux Monde, les rats symbolisent la déchéance et la maladie. Ils se tapissent dans les tas d’ordures et les latrines, dans les arrière-cours des abattoirs et dans les cimetières. Ils grignotent les chairs en putréfaction des cadavres et, si on les laisse faire, se glissent jusque dans les maisons et les greniers pour s’y reproduire dans la chaleur des matelas et dévorer la nourriture toute fraîche. Toutefois, contrairement à ce que peut faire la chèvre qui dévore des choux dans un champ, la présence d’un seul rat dans un grenier est susceptible de provoquer des catastrophes bien plus graves que la simple diminution des réserves de nourriture. La crasse qu’ils véhiculent peut empoisonner une récolte entière, laissant les paysans devant une bien triste alternative : mourir d’inanition ou d’une affreuse maladie.

Afin de freiner la prolifération des rats, les humains emploient des Ratiers dont le métier est de patrouiller dans les rues et dans les égouts, accompagnés de leurs petits chiens (petits, certes, mais féroces). Ces hommes courageux n’hésitent pas à descendre dans les peu ragoûtantes entrailles des cités, où ils jouent un rôle essentiel dans le contrôle des populations de ces rats vecteurs de peste. Le Ratier sent très mauvais, c’est un fait. Il dégage la même odeur que ses proies et que son terrain de chasse. Néanmoins pour tous les habitants du Vieux Monde, quel que soit leur métier ou leur condition, la vue d’un Ratier transportant une douzaine de rats bruns bien dodus attachés par la queue à une perche est toujours la bienvenue.

Les Ratiers en savent plus qu’ils ne veulent bien le dire. Derrière leurs visages crasseux, leurs regards durs et la façade qu’ils opposent au reste du monde, ils savent que des choses bien pires que les rats se dissimulent sous les pavés des cités du Vieux Monde. Évidemment, si vous les questionnez, ils vous diront tout le contraire. Mais ce n’en est pas moins la vérité et c’est évident à l’expression de leurs visages lorsqu’ils entendent un cliquetis de griffes grattant sur les pavés ronds des rues ou lorsqu’ils aperçoivent la silhouette déguenillée d’un individu voûté qui les observe depuis l’entrée d’une ruelle. Ils savent qu’il existe des créatures qui ressemblent à des rats mais qui sont bien plus grandes ; des monstres qui marchent debout, comme des humains.

L’une des choses qui empêchent l’humanité de vaincre les Skavens une bonne fois pour toutes est son refus endémique de reconnaître leur existence. Malgré les nombreuses preuves produites quant à la présence de ces abominables humanoïdes muridés, les hommes persistent à soutenir qu’il ne s’agit que de mythes et d’histoires tout juste bonnes à effrayer les enfants. On peut en partie mettre cela sur le compte de l’incrédulité générale de l’espèce humaine, notamment lorsqu’on aborde des récits trop barbares ou incongrus. Chaque fois qu’un Skaven est rencontré, il est étiqueté comme une sorte d’Homme-Bête à face de rat, l’idée qu’il puisse appartenir à une espèce à part entière étant systématiquement écartée.

On parle d’une conspiration organisée dans les hautes sphères du gouvernement, dont l’objectif serait de cacher la présence des Skavens à la population. Les raisons évoquées par cette rumeur sont nombreuses et variées, mais la plus crédible est la suivante : les Skavens maintiennent une certaine discrétion, de manière à préserver l’élément de surprise jusqu’au jour où ils se décideront à frapper. Les implications de cette hypothèse sont effrayantes, surtout si l’on pense qu’ils sont parvenus à corrompre les autorités qui prétendent protéger l’humanité contre les forces du Chaos.

Les individus qui font état de rencontres avec des Skavens sont ainsi toujours considérés avec méfiance par les responsables locaux et nombreux sont ceux qu'on taxe de folie. Bien souvent, les aventuriers auront du mal à obtenir la moindre assistance des autorités sur des affaires impliquant des Skavens. S’ils persistent à évoquer l’existence des hommes-rats, ils risquent fort d’être mis au ban de la société, voire de se retrouver derrière les barreaux. C’est d’ailleurs peut-être cette conspiration qui se dressera comme l’obstacle le plus ardu pour ceux qui s’engagent dans la lutte contre les hommes-rats. Les autorités civiles considérant les Skavens comme le fruit de l’imagination de déments, elles ne risquent guère d’employer ouvertement qui que se soit pour les traquer. Selon toute probabilité, toute personne qui espère voir la déroute des Skavens devra se passer de soutien officiel et oublier les récompenses et les remerciements.


  • Mieux vaut un lâche vivant qu’un héros mort ! : Aux yeux d’un Skaven, rien n’a plus de valeur que sa propre vie, et celle-ci est constamment menacée. Ces créatures sont donc en proie à une peur permanente et sont des lâches invétérés. Le Skaven moyen est complètement paranoïaque, voit des ennemis cachés partout et est certain que la mort l’attend au prochain tournant. En conséquence, il suffit que le vent fasse mine de tourner en faveur de leurs ennemis du moment (un simple mauvais signe suffit) pour qu’ils cèdent aux gémissements, paniquent et abandonnent leur positions avec une incroyable célérité. Pour un Skaven, aucune cause ne mérite qu’on lui offre sa vie, car là où il y a de la vie, il y a un espoir de vengeance.
  • L'union fait la force : Pris individuellement, un Skaven solitaire n’est guère plus courageux qu’un Gobelin. Cependant, et contrairement à ces derniers, les hommes-rats gagnent en confiance lorsqu’ils sont nombreux et bien entourés des leurs. Ainsi, ils peuvent être capable de s’en prendre à un adversaire de toute évidence supérieur ou de regarder la mort en face sans ciller, en particulier quand ils font partie d’un groupe plus important (ce qui est très souvent le cas). Sont-ils motivés par la seule faim, poussés par quelque incontrôlable instinct collectif ou une odeur qui les rend fous, ou encore forcés d’agir de peur des représailles de leurs chefs ? Nul ne peut le dire. Il s’agit plus probablement d’une combinaison de tous ces éléments.
  • La vie (des autres) ne vaut rien : Les Skavens sont mesquins, jaloux, retors et sournois, et dans un monde où chacun est prêt à vous planter un poignard entre les omoplates, un Skaven n’hésite pas une seconde à sacrifier ses congénères si leur mort peut lui apporter un quelconque avantage. La vie ne vaut pas grand-chose dans l’Empire Souterrain (surtout celle des autres) et les Skavens se font une joie de dilapider leurs subordonnés. Un Chef Skaven ne fait pas une grande distinction entre le sacrifice d’un esclave et celui d’un régiment entier de Vermines de Choc, car il restera toujours plein d’autres petits rats tapis dans les ombres qui n’attendent que de prendre la place des morts. Cette propension à ne pas s’inquiéter de ce qui n’est, somme toute, que quelques "petits dégâts collatéraux sans importance" fait que les Skavens n’ont que très peu d’alliés véritables, pour ne pas dire « aucun ». Ce n’est pas que les généraux des Forces de la Destruction qui se battent à leurs côtés ne leur fassent pas confiance… quoique si, ça doit être ça.
  • Courageux mais pas téméraire : Lâches comme pas deux, les Skavens ne prennent jamais de décision hâtive, du moins pas quand ils peuvent persuader l’un de leurs semblables de passer en premier, ce qui explique que les puissants préfèrent commander depuis l’arrière (considéré comme une place de choix par les Skavens), car cela leur permet de déguerpir plus rapidement quand les choses tournent mal (« Restez ici-ici, je vais chercher de l’aide-aide ! »). C’est vrai à l’échelle militaire, mais également à un niveau personnel. Les Skavens agissent rarement sans songer d’abord à toutes les alternatives et issues possibles. Au combat, ils retardent souvent leurs premières actions, patientant et observant leurs adversaires, afin de décider s’il vaut mieux combattre ou prendre leurs jambes à leur cou. Au fin fond de leur cervelle résonne toujours cette question : « Qu’est-ce que j’ai à y gagner, qu’est-ce qu’y m’attend ? » Si la réponse ne leur plaît pas, ou si les risques sont trop élevés, non seulement ils ne vont pas tout de suite de l’avant, mais il est tout à fait possible qu’ils fassent machine arrière.
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Les Fils du Rat Cornu

« Qui sont les Skavens ? Les hommes-rats eux-mêmes ne sauraient le dire…»
- Kunder von Sprelt
Les Vermines de Mort du Clan Rictus sont l’archétypes des Skavens : des créatures égoïstes, violentes, cruelles, motivées par la peur de leurs supérieurs, un désir ardent de prendre la place de ceux-ci et le besoin compulsif d’anéantir toute les espèces du monde...
Les Skavens sont une race d’hommes-rats bipèdes si furtifs et discrets que beaucoup nient leur existence. La plupart sont plus petits qu’un homme, ne mesurant pas plus d’un mètre cinquante, et sont assez chétifs. D’autres, en particulier les Vermines de Choc, mesurent environ un mètre quatre vingt et sont fortement bâtis. Les plus grands Skavens obtiennent habituellement des statuts de dirigeants, à moins d’être particulièrement stupides ou fainéants. Ils deviennent des chefs, voire des seigneurs, à moins qu’ils ne meurent dans leur lutte effrénée pour le pouvoir. Les Skavens sont des créatures égoïstes, pourvues d’un amour-propre hypertrophié, motivés par la peur de leurs supérieurs, un désir ardent de prendre la place de ceux-ci et le besoin compulsif d’anéantir toute espèce ne relevant pas de leur race. Hormis ces quelques objectifs, ils n’ont guère d’égards pour quoi que ce soit ; pas d’honneur, pas de courage, aucun sens du bien ou de la justice, et aucune éthique. D’un point de vue purement physique, ils ne sont pas particulièrement forts et doivent donc se montrer plus malins que leurs adversaires.

Parmi tous les habitants du Vieux Monde qui croient en l’existence d’une menace Skaven, rares sont ceux qui attribuent à ces monstres une intelligence et une personnalité humaine. La société Skaven ne célèbre pas le culte de l’individu, si bien que ceux qui entrent en contact avec un homme-rat ont bien du mal à distinguer des traits de personnalité distincts. De plus, lorsqu’une masse de fourrure, de griffes et de dents surgit des entrailles d’une ville, nul ne prend le temps d’entamer la conversation. Les humains commettent régulièrement cette erreur de jugement, ce qui signe souvent leur perte, car les Skavens sont des êtres doués de facultés de raisonnement, des créatures affamées, intelligentes et mortelles, et la simple sous-estimation de leurs ressources est le plus sûr moyen d’emprunter la voie de la damnation.

Bien qu’ils ne soient que rarement vus par les habitants de la surface, les Skavens forment peut-être l’espèce la plus nombreuse qui soit, ce qui n’empêche par leur population colossale de demeurer cachée aux yeux du monde extérieur dans ses repaires souterrains. Étrangement, on ne sait presque rien des femelles de l’espèce. Seuls les Nains en aperçoivent occasionnellement, dans des terriers, au cours des terribles combats qui les opposent aux Skavens dans les profondeurs du monde. Les Nains prétendent que les femelles Skavens sont rares, énormes, indolentes et dans le meilleur des cas douées d’une très faible intelligence. On estime qu’elles donnent naissance à des portées aussi colossales que fréquentes.

Les Skavens se distinguent souvent par la couleur de leur fourrure, les Assassins et les Vermines de Choc ont habituellement une fourrure noire (la marque des tueurs pour les Skavens), une fourrure blanche ou grise distingue les chefs ou les possesseurs de pouvoirs magiques, alors que la plupart des Skavens ont un pelage brun ou tacheté. La fourrure est souvent peinte d’insignes de clan ou de runes, mais elle est encore plus souvent décolorée ou teinte afin de symboliser le statut de garde du corps, d’esclave ou autre. Il est intéressant de noter que les chefs ont souvent une fourrure blanche ou grise, sans doute parce que les Skavens ont ainsi plus de facilité pour les reconnaître dans les ténèbres de leur monde souterrain. Les Skavens ont une vue moyenne, voire faible, mais ils possèdent une vision nocturne perçante. Leurs repaires ne sont habituellement éclairés que par quelques torches ou braseros crépitants qui leur dispensent juste la lumière nécessaire. Leur ouïe et leur odorat sont excellents, ils sont donc très difficiles à surprendre et sont particulièrement efficaces dans les combats de nuits ou souterrains.

Les Skavens se déplacent par petites foulées rapides. Une agitation nerveuse semble les habiter en permanence, et ils paraissent n’être jamais au repos. Le métabolisme des Skavens est particulièrement actif, leur taux d’adrénaline grimpant brusquement lorsqu’ils sont en colère ou se sentent menacés. Ceci leur confère une vitesse et une férocité légendaires mais ils doivent absolument se nourrir après un combat pour retrouver leur énergie. Si un Skaven est forcé de combattre durant une période prolongée de jeûne, il dépérira et pourra même succomber. L’appétit Skaven ne connaît aucune limite, mais un homme-rat ne sait jamais quand aura lieu son prochain repas. Du coup, il mange tout ce qui lui tombe sous la main, de préférence aussi vite que possible. Chez les Skavens, ce phénomène est appelé « Faim Noire», et explique en grande partie leur propension à se nourrir des morts (généralement des deux camps) après une bataille rangée. Les individus les plus massifs dévorent parfois un Skaven entier après une bataille. Un Skaven souffrant de la Faim Noire mais incapable de se sustenter s’affaiblira à vue d’œil et finira par mourir. C’est pour cette raison qu’un duel se termine souvent par l’ingestion du vaincu par le vainqueur. Les Skavens digèrent quasiment tout, mais leur plat préféré est la viande fraîche. Voilà d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles ils s’entourent d’esclaves et de prisonniers, car ceux-ci constituent une source de viande fraîche quand ils n’ont rien d’autre à se mettre sous la dent. Pour le reste, ils se contentent d’animaux, leurs armées ne laissant que des os dans leur sillage.

Du fait de ce métabolisme hyperactif, la durée de vie des Skavens est relativement courte, ils atteignent leur maturité à l’âge de cinq ans et meurent de vieillesse (s’ils survivent jusque là) au bout de vingt ans. Les Skavens sont toutefois prolifiques et chaque année, leurs femelles indolentes peuvent enfanter entre trois et cinq portées d’une vingtaine de Skavens. La guerre, les maladies et les accidents permettent heureusement de juguler cette prolifération, mais lorsque cela ne suffit plus, les Skavens sont obligés de partir en campagne ou de subir une vaste famine jusqu’à ce que leur population ait diminué. Si les Skavens aiment tuer et manger tout ce qui se tient en travers de leur chemin, ce ne sont pas des créatures enragées au même titre que les Hommes-Bêtes. Ce sont des monstres froids et calculateurs, du moins subtils et sournois, et leurs exactions ont toujours un but.

Les Skavens partagent tous la même vision des choses : leurs pensées sont constamment obsédées par la recherche des solutions les plus expéditives aux problèmes et par la façon de se faire bien voir de leurs supérieurs en trouvant ces solutions. Tout ce qu’entreprennent les Skavens est motivé par leur soif de gratification immédiate car ils réalisent vite que tout projet à long terme ne leur bénéficiera pas de leur vivant. Ainsi la société Skaven est-elle constamment agitée de complots et de guerres alors que les seigneurs tentent de gagner le plus de gloire possible dans la courte période qui constitue leur vie.

L'Anatomie des Skavens

Les Skavens sont, à tout point de vue, de gigantesques rats. Le Skaven communs mesure plus d’un mètre cinquante et son corps est conformés de manière à pouvoir plus ou moins marcher sur deux jambes, ce qui fait qu’il ferait à peu près la taille d’un homme s’il était debout. Sous tous les autres aspects, ils ressemblent aux rats communs : ils sont couverts de fourrure des pieds à la tête, à l’exception de leur truffe, d’une mince queue charnue et de leurs oreilles qui sont glabres. La queue est à peu près aussi longue que le corps et chacun de leurs quatre membres se termine par une patte armée de griffes acérées. Leurs oreilles sont proéminentes et ils possèdent de longues moustaches poussant sous la truffe. Leurs yeux brillent d’une lueur rouge et leur bouche est garnie de dents acérées, avec des incisives particulièrement développées qu’ils utilisent pour déchirer leurs proies. Sous tous les rapports, ces êtres présentent une inquiétante similitude avec les rats dont ils sont indubitablement cousins.

Le Tempérament des Skavens

Les Skavens sont des créatures égoïstes, élevées dans une société turbulente qui prise la survie par-dessus tout. La vie et la liberté individuelle n’ont presque aucune valeur dans la société Skaven. La survie est d’une importance capitale pour l’individu, et on laisse rarement les faibles survivre à moins qu’ils n’apportent quelque bénéfice tangible à leurs supérieurs. Si la vie ne vaut pas grand-chose pour les Skavens, chacun combat néanmoins à tout prix pour sa propre survie. Un Skaven acculé combattra jusqu’à la mort, du moins s’il n’est pas accompagné d’autres congénères dont le sacrifice peut lui sauver la peau. Les relations que les hommes-rats entretiennent avec leurs congénères sont pour le moins fugaces et ne durent que tant que leurs frères ou leurs cousins leur sont d’une quelconque utilité.

Bien qu’ils l’admettent rarement, les Skavens considèrent tous leurs compagnons de clan comme des ennemis potentiels. Les Skavens auquel leur statut confère une certaine autorité sont enviés pour leur pouvoir, tandis que les hommes-rats qui accomplissent des tâches plus modestes sont constamment soupçonnés de sédition. La seule empathie dont peut faire preuve un Skaven se limite à comprendre la convoitise de ses pairs. Chaque créature projette ses propres soupçons sur les hommes-rats qui l’entourent, que ses allégations soient fondées sur des faits réels ou non. Les motivations des Skavens ne sont jamais pures et le moindre acte de chaque individu peut déclencher une multiplication exponentielle des soupçons, laquelle finit par affecter tous ceux qui le côtoient.

Les Skavens n’acceptent jamais d’endosser la responsabilité de leurs échecs, préférant impliquer autrui et rejeter la faute sur leurs concurrents. La véracité de ces accusations n’a aucune importance pour l’accusateur, l’accusé et le supérieur qui doit les juger ; seule l’importance de l’affaire à juger aura un poids dans la balance. Ce jeu des reproches a toujours été un passe-temps populaire parmi les hommes-rats, et les Skavens qui s’avèrent incapables de rejeter la responsabilité de leurs échecs sur autrui vivent rarement bien longtemps. Il est intéressant de constater que cette habitude, simple méthode de survie ou de louvoiement à l’origine, est devenue une sorte de croyance au bout de plusieurs siècles. Presque tous les Skavens semblent psychologiquement prédisposés à croire que leurs propres échecs sont forcément le fait de l’incompétence d’un subordonné, du sabotage d’un rival jaloux ou de la médiocrité des plans d’un supérieur. Le concept d’un échec résultant directement du mérite (ou du manque de mérite) d’un individu est tout simplement inconcevable.

D’un autre côté, les chefs Skavens soutiennent ces intrigues, car ils aiment faire des exemples de leurs subordonnés. Mieux encore, ils adorent prendre pour cible les subordonnés de leurs rivaux. Agir de la sorte vis-à-vis d’autres Skavens n’est pas simplement considéré comme distrayant, c’est également le moyen naturel d’écarter les faibles. Les chefs Skavens qui s’amusent à rabaisser ou à punir les serviteurs d’un rival doivent prendre garde de ne pas trop importuner leurs pairs ou leurs supérieurs. Ceux qui vont trop loin risquent fort de servir eux-mêmes d’exemple.

L’objectif primordial pour un Skaven, en dehors de sa propre survie, est de monter en grade pour dépasser ses pairs. En fait, dans la mentalité des Skavens, cette promotion sociale est un moyen de survie ; plus le statut d’un individu est élevé, plus il est susceptible de survivre longtemps. Toutefois, pour chaque marche gravie dans la hiérarchie, il existe un statut supérieur, un rang plus élevé à convoiter, et un nombre croissant de Skavens de niveau inférieur qui envient le poste obtenu. En d’autres termes, plus on devient puissant, plus on se fait d’ennemis. Même les plus rusés des Skavens ne connaissent jamais la paix de leur vivant, et le concept de mort naturelle leur reste inconnu.

La Personnalité des Skavens

Les Skavens sont des êtres égocentriques prêts à exterminer leurs semblables pour arriver au sommet de l’échelle...
Pour résumer, les Skavens sont mesquins, jaloux, retors et sournois. Ils cherchent toujours à biaiser pour gagner du terrain et se taillent une place de choix au sein de l’ordre des choses. Bien qu’ils aspirent constamment au pouvoir et aux abus, ils disposent rarement de la capacité de planifier sur le long terme. Ceci est essentiellement dû à leur courte espérance de vie. Un Skaven qui développe un talent pour prévoir les actes et les réactions de ses adversaires sur plusieurs semaines, mois ou années est certainement destiné à devenir un membre influent de son espèce.

Les Skavens qui occupent un poste de dirigeant cherchent à s’accaparer le mérite du moindre succès tout en laissant tout le travail et tous les risques à leurs subordonnés. Même les victoires les plus infimes sont vantées, exagérées et présentées comme des exploits hauts en couleurs. La réputation de bien des Skavens a été bâtie ou salie par de telles histoires, mais elles constituent un moyen reconnu et légitime pour un chef d’attirer l’attention sur ses hauts faits.

À l’inverse, les Skavens de statut inférieur tentent de gagner quelques miettes de gloire sans causer trop de désagrément à leurs maîtres. Attirer l’attention est une arme à double tranchant. Cela permet bien sûr à un Skaven d’être convenablement récompensé pour ses actes. Mais d’un autre côté, il devient par la même occasion l’objet de la jalousie de rivaux qui ne l’auraient peut-être pas remarqué autrement. Sur le long terme, les Skavens de base rêvent constamment de gagner le pouvoir de leurs supérieurs aux dépens de tous ceux qui les entourent.

De tous les facteurs qui motivent les Skavens, la peur est sans doute le plus fort. Les deux seules possessions d’un Skaven, sa vie et son statut, peuvent lui être arrachées en un instant, et cette peur d’être spolié est une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. Comme les punitions et les condamnations peuvent lui arracher l’une ou l’autre, voire les deux, le Skaven vit dans leur crainte permanente. Bien entendu, on peut être paranoïaque et avoir de véritables ennemis. Un Skaven peut être défié ou assassiné à tout moment par un sous-fifre, rétrogradé par un supérieur ou sacrifié sur un caprice des Seigneurs de la Ruine. La vie d’un homme-rat ne vaut pas grand-chose et chacun de ses semblables est prêt à la lui ôter, surtout ses camarades de clan. Manquer une promotion, aussi infime soit-elle, ou se voir ravir son statut par un rival est un coup terrible pour l’ego, et le fait que ses pareils soient au courant est tout aussi grave. Perdre son rang est une chose terrible et la mort est une horreur à laquelle on se garde bien de penser, mais devoir supporter le ricanement d’un congénère préalablement à l’un ou l’autre de ces événements est un véritable enfer. Par conséquent, chez les Skavens, la rancune ne le cède qu’à la peur en matière d’émotion forte.

Pour les Skavens, rien ne va jamais. Si les choses tournaient rond, ils régneraient sur un monde couvert des os des races inférieures, avec des dizaines de femelles à leurs pieds. Mais heureusement, on ne peut leur reprocher ce regrettable état de fait. Comment l’expliquer puisque les Skavens constituent la race supérieure ? Ce ne peut être que de la faute des races inférieures, qui refusent constamment de reconnaître leur supériorité, qui refusent de mourir quand elles sont attaquées et qui ont parfois même l’outrecuidance de riposter. C’est terriblement frustrant, surtout quand elles l’emportent.

Aux yeux des Skavens, les races inférieures sont des vermines, qui ont pour seule vocation de mettre leurs projets en l’air. Ils sont donc emplis d’une haine farouche à leur encontre et brûlent du désir de leur montrer la place qui leur revient (qui est la mort ou la digestion dans leur estomac). Être victime de leurs attaques est une véritable insulte et même leurs derniers râles expriment toute la haine qu’ils éprouvent pour ces vermines.

Bien entendu, quand les choses tournent mal, ce n’est pas toujours de la faute des races inférieures. La plupart du temps, il faut en rejeter la responsabilité sur le dos de quelqu’un d’autre, à savoir d’autres Skavens. Après tout, pour un Skaven, si quelque chose ne tourne pas rond, ça ne peut pas être de sa faute puisque il est le plus grand Skaven de tous les temps. La seule explication possible, c’est que l’un de ses supérieurs ou de ses subordonnés œuvre contre lui.

Tout revers risque donc de se solder par une interminable plainte selon laquelle tous ses problèmes sont dus à des Skavens ennemis. Si une escouade est mise en déroute, c’est forcément à cause de la lâcheté des Guerriers des Clans ou de la perfidie des Grandes Pattes. Si une équipe souterraine est perdue, c’est obligatoirement de la faute des Seigneurs de la Ruine qui lui ont fourni une mauvaise carte dans le but de le mener à sa perte. S’il pleut trop, si le puits est à sec, s’il fait trop chaud ou trop froid, c’est de la faute des Prophètes Gris qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas et tentent de vous broyer l’esprit à l’aide de leur Magie.

Pour un Skaven, la vie est semée de complots et d’intrigues conçus par ses ennemis dans le seul but de lui nuire personnellement. Si la vie était juste, si les choses étaient différentes, si seulement les os de ses ennemis n’étaient que poussière sous ses pieds et leurs serviteurs ses esclaves, s'il pouvait gérer les choses à sa manière, sans devoir se coltiner tous ces stupides et fourbes Skavens qui l'entourent… Si c’était le cas, tout se déroulerait à merveille et aucun de ses problèmes ne serait arrivé.

Un Skaven prudent n’attire jamais plus l’attention que nécessaire, de peur de devenir une cible tentante pour ses sous-fifres ou de représenter une menace aux yeux de ses supérieurs. Cependant, il est important que ses sous-fifres comprennent qu’il est bien mieux qu’eux, et que ses supérieurs saisissent qu’il leur est essentiel. Les Skavens ont une forte propension à croire en leur grandeur. Ainsi, alors que les échecs sont dus à des faiblesses ou aux machinations d’autrui, leurs réussites sont le fruit de leurs incroyables talents. Pour un Skaven, si un groupe d’assaut décime l’ennemi, c’est grâce à ses plans brillants. Si une équipe souterraine émerge pile au bon endroit, c’est grâce à son génie qu’ils ont découvert le bon chemin. Qu’il s’agisse du bon moment, du bon endroit ou de bonnes conditions météorologiques, voici bien la preuve qu’il est un maître en stratégie, en logistique et en de nombreux autres domaines.

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La Société Skaven

On rapporte l’histoire de deux Skavens issus du même géniteur. Alors qu’ils exploraient les bois, ils rencontrèrent un Minotaure affamé. Ils eurent la sagesse de s’enfuir, mais le monstre les poursuivit des kilomètres durant.
« On ne pourra pas distancer cette horrible-horrible créature. » dit le premier Skaven en haletant.
Le second acquiesça avec un petit grincement de dents. « Et nous n’aurons pas besoin de le faire, » ajouta-t-il.
Plein de doute quant aux motivations de son congénère, le premier Skaven lui demanda : « Que veux-tu dire-dire par là ? » Et en guise de réponse, le second Skaven fit un croche-pied à son frère avant de répliquer : « Il suffit que moi-moi, je te distance, toi-toi ! »
Fable extraite des Leçons du Rat Cornu


Le Clan Pestilens est le clan des redoutables Moines de la Peste, les disciples de la contagion et de la corruption qui ont émergé en force des profondeurs humides des jungles de Lustrie. Le Clan à de nombreux vassaux, comme le Clan Septik, clan d’origine de la répugnante Meute Pesteuse.
Si de l’extérieur, elle semble simple et brutale, la société Skaven est plus complexe qu’il n’y paraît. Elle est structurée en clans et les rivalités pour la suprématie ne s’éteignent jamais. Son système politique est dominé par la fourberie, la trahison, les intrigues et le complot, minée par la traîtrise et rongée par une haine profonde envers le monde des hommes. Il en résulte que les Skavens forment une race paranoïaque dont les esprits retors ne cessent de veiller à leur profit personnel. Tout ce que font les Skavens n’a pour but que de marquer des points, que ce soit d’un point de vue individuel ou en tant que civilisation. Lorsqu’un clan perd de son influence et devient vulnérable, les autres se retournent contre lui et attaquent sa place forte pour la mettre à sac. Les Skavens des clans ainsi démantelés sont invariablement réduits en esclavage par ceux qui les ont vaincus et passent le reste de leurs brèves existences enchaînés, à servir leurs nouveaux maîtres.

Les Clans Guerriers sont les plus nombreux et ce sont eux qui constituent le gros des armées Skavens. Au sein de chacun de ces clans, l’échelle hiérarchique est basée sur la loi du plus fort et du plus rusé : on retrouve tout en bas les esclaves, qui incluent des créatures de toutes les races, même s’il s’agit surtout de Skavens des clans déchus. Viennent ensuite d’innombrables travailleurs qui constituent la vaste majorité de la population souterraine. Plus importants, même s’ils sont inférieurs en nombre, on trouve enfin les guerriers Skavens, plus forts et plus machiavéliques, dominés par un seigneur puissant, perfide et totalement dénué de scrupules. Ce dernier passe le plus clair de son temps à éliminer ses rivaux tout en restant aux aguets pour prévenir les risques inhérents à sa position. Bien que cette structure soit parfaitement définie et rigide, elle n’est en aucun cas fixe et les Skavens d’un même clan complotent sans cesse pour revendiquer toujours plus de pouvoir. Les alliances se font et se défont tandis que les supérieurs sont régulièrement assassinés au fil des intrigues incessantes pour la domination. Telle est la façon de faire des Skavens par qui ce mode de promotion est accepté et même respecté.

Le Seigneur Creuse-les-Terriers du Clan Mors est récemment devenu particulièrement influent, s’étant débarrassé de plusieurs de ses rivaux les plus proches grâce au meurtre, à la tromperie et parfois même à la guerre pure et simple, ce qui a valu à ce clan le veule respect des autres. Les réserves d’eau du domaine d’un de ses adversaires furent contaminées par un germe infectieux acheté à prix d’or au Clan Pestilens, puis une attaque surprise vit le Seigneur Creuse-les-Terriers marcher à la tête des guerriers de son clan et piétiner des corps empoisonnés par centaines pour massacrer les rares survivants et clamer son bon droit sur le labyrinthe de galeries. Le Clan Mors a gagné dans ce soudain changement de statut une quantité significative de nouveaux esclaves et de richesses, à tel point qu’il est désormais presque assez fort pour menacer de faire de l’ombre aux quatre Clans Majeurs depuis son siège, dans la Cité des Piliers.

Cela pourrait annoncer la fin du Clan Mors, car les clans dominants défendent férocement leur position et ont déjà réussi à s’unir dans le passé pour mettre à genoux quelque ennemi commun.

Du fait de leur influence tentaculaire, les quatre Clans Majeurs ont une ascendance totale sur la masse des intrigants de la société Skaven. Le Clan Pestilens est celui des redoutables Moines de la Peste, les disciples de la contagion et de la corruption qui ont émergé en force des profondeurs humides des jungles de Lustrie. Le Clan Moulder est devenu riche en exploitant les effets mutagènes de la Malepierre pour pratiquer l’élevage de toute une gamme de bêtes monstrueuses. Le Clan Eshin est constitué d’espions discrets et d’assassins furtifs louant leurs services aux autres clans. Le plus puissant de ces quatre clans est à l’heure actuelle le Clan Skryre dont les membres connus sous le nom de Technomages sont spécialisés dans l’art de mêler la Magie et la science pour produire leurs armes de destruction massive.

L’intégralité de la population Skaven est dominée par le Conseil des Treize, formé par les Seigneurs de la Ruine : onze Seigneurs des clans principaux, dont les quatre Clans Majeurs, et un dirigeant du mystérieux ordre des Prophètes Gris, l’ensemble étant symboliquement complété par un treizième membre, le Rat Cornu en personne. Ceux qui siègent au Conseil des Treize sont des anciens qui défendent leur rang depuis deux siècles en ayant enterré des générations de prétendants. Le Conseil est inévitablement agité par ses propres intrigues puisque chaque Seigneur de la Ruine est prêt à poignarder dans le dos tout rival afin de promouvoir sa propre situation.

La raison d’être du Conseil est d’unir les masses, de forcer les Skavens à travailler ensemble vers un but commun. En réalité, ses membres sont trop occupés à se trahir les uns les autres pour que l’unité soit effective, mais il est reconnu que si les Skavens s’élevaient en une seule vague grouillante, ils prendraient rapidement le Vieux Monde tant ils sont nombreux. Le Conseil des Treize se réunit régulièrement dans la grande chambre du conseil du Rat Cornu, au plus profond de Skarogne, la capitale fangeuse de cette engeance méprisable, pour maintenir la coordination et définir une sorte de projet commun à tout l’empire Skaven.

Située au plus profond des Marais Putrides pratiquement impénétrables, Skarogne, dont on dit qu’elle a vu la naissance de cette race contre nature, est plus un dédale qu’une ville. Ses tunnels tortueux et ses rues ont été prolongés de manière si continuelle et extensive que sa véritable étendue dépasse l’imagination et qu’elle s’étend sous les marécages telle une ombre rampante. La misère sordide des niveaux inférieurs de Skarogne abrite les milliers de Skavens des clans inférieurs, dont les vies heureusement courtes s’écoulent au beau milieu de l’obscurité, des immondices et des maladies, rythmées par les menaces incessantes d’éboulements et de brimades de la part des clans supérieurs.

Le Conseil dispose des adeptes du Clan Eshin pour faire respecter sa volonté, traquer les Skavens qui défient ses décrets et éliminer tous ceux qu’il considère comme une menace. Lorsque le Seigneur du Clan Makris gravit trop rapidement les échelons du pouvoir en ignorant les édits des Seigneurs de la Ruine, les siens furent purement et simplement exterminés jusqu’au dernier esclave. Le Clan Eshin fut pour cela dépêché en force : une vingtaine de ses Assassins infiltrèrent la tanière du Seigneur du clan Makris pour l’égorger avec ses lieutenants. Piégé dans ses terriers, le clan fut décimé lorsque le Clan Moulder y fit se déverser sa puissance sous la forme de Rats-Ogres et de toutes sortes de créatures infernales.

Les Prophètes Gris sont les intercesseurs vivants du Rat Cornu et édictent ses désirs à la population Skaven. Ils sont aussi les "conseillers" des Clans Guerriers qu’ils contraignent à suivre les ordres de la divinité (selon leur propre interprétation), et jouent le rôle d’intermédiaires pour relayer les décrets du Conseil jusqu’aux clans. Le doyen des Prophètes Gris, porteur du titre d’Hérésiarque, siège au Conseil des Treize, bien que ce fait soit cause de contrariété parmi de nombreux clans qui estiment que cela ne peut que compromettre le rôle des Prophètes Gris. Ceux-ci prêchent aux Skavens la nouvelle ère de la Grande Ascendance où les hommes-rats se lèveront unis pour déferler sur le monde connu et imposer leur joug à tous les autres peuples. Tous ceux qui osent s’opposer aux Prophètes Gris sont dénoncés comme étant des hérétiques qui agissent contre le Rat Cornu. Les clans rivaux n’attendent qu’une telle déclaration afin de s’en servir de prétexte pour déclarer une guerre sacrée contre celui qui a été pointé du doigt. Ils fondent alors sur l’infortuné accusé, soutenus par la puissance du Conseil et des Prophètes Gris, dont la position les fait jouir d’une influence considérable. Cela n’empêche pas le ressentiment que de nombreux Skavens influents leur portent et les Prophètes Gris savent qu’il leur faut en permanence surveiller leurs arrières.

L’Ennemi Intérieur

Dans l’Empire Souterrain, la guerre entre clans fait partie du quotidien. C’est loin d’être un événement exceptionnel chez les Skavens, et il est bien plus courant que les périodes de paix durable entre les hommes-rats. Les clans les plus faibles servent de cible aux plus forts, qui sont constamment à l’affût de la moindre vulnérabilité à exploiter. Parfois, plusieurs clans s’affrontent pour déterminer qui aura la chance de ronger les os d’un clan inférieur, lequel n’est plus qu’à quelques heures de son anéantissement. Les clans qui tombent sous les coups d’épée et de griffes de leurs congénères sont incorporés au clan du vainqueur en tant qu’esclaves corvéables à loisir. Après tout, un esclave doit rester en vie pour avoir la moindre valeur, et même une vie passée enchaîné est préférable à la mort.

Par conséquent, les clans mineurs jouent toujours des coudes pour éviter d’êtres les dindons de la farce dans ce genre de massacre inévitable. Au royaume des aveugles, les rats borgnes sont rois ; telle est la logique qui divise les clans mineurs et alimente leurs mesquines querelles depuis des millénaires. Si les clans mineurs étaient capables de s’unir ne fût-ce qu’un temps, ils seraient à même de former un bloc puissant au sein de la société Skaven. Mais un tel événement est hautement improbable étant donné l’état d’esprit des hommes-rats, et leurs affrontements quotidiens se poursuivent donc sans discontinuer.

Les Skavens et les Autres Races

Les Skavens sont partout, ce qui les a amené à découvrir l’ensemble des races du monde.
Au-delà des pulsions autodestructrices et prédatrices des Skavens envers leurs congénères, se tient le monde de la surface. Le Skaven moyen sait fort peu de chose de ceux qui arpentent le sol qui forme le toit de son terrier, mais sa haine pour eux n’en est pas moins grande. Les hommes, les Nains, les Elfes et toutes les autres races terrestres sont considérés comme des concurrents menaçant l’existence même des Skavens, et de simples obstacles à la domination du monde. Pour régner sur le monde, il faut déjà le débarrasser des races inférieures afin de laisser le champ libre aux hordes des Skavens.

Les Elfes

« Il est évident que nous les combattons et que nous les détruisons sans la moindre pitié. Ce sont des créatures du Chaos, n’est-ce pas ? Mais nous ne les craignons pas car ils ne pénètrent jamais dans nos forêts. Néanmoins, il vaut bien mieux laisser les habitants des régions souterraines s’occuper de ces créatures des terriers. Les Nains sont certainement ceux qui sont le mieux à même de traiter ce problème car ils ont, sans le moindre doute, beaucoup en commun avec cet ennemi. »
- Ariel Éclatdelune, gardien des clairières de la forêt de Laurelorn

Les Skavens évitent autant que faire se peut les territoires des Elfes. Bien qu’ils répugnent à l’admettre, les hommes-rats ont peur des Elfes et de leur comportement. De toutes les autres races, seuls les Elfes rivalisent avec les Skavens en matière de vivacité et de discrétion, et leur sorcellerie est assurément puissante. C’est pour ces raisons que les Skavens préfèrent éviter une guerre ouverte contre les Elfes, préférant garder le pire pour la fin. Ils continuent à harceler les Elfes quand l’occasion s’en présente, mais ils n’ont guère de succès dans leurs tentatives pour s’infiltrer dans les cités et les communautés Elfiques.

Les Humains

« Parfois, nous vous appelons "rodonaphobi", ce qui veut dire les gens qui ont peur des souris. Vous autres impériaux vous êtes comme une femme, non ? Debout sur votre tabouret, à crier "Au secours, au secours, la souris est entrée dans mon jupon", alors que la souris est toute petite et bien tranquille. Non, non, le Skaven n’est pas comme les souris et il est vraiment dangereux mais vous autres vous ne le regardez pas comme il faut. Vous sautez sur la chaise et vous fermez les yeux et vous dites : "il n’est pas là si je ne le vois pas. Va-t’en ! Va-t’en petite souris, comme ça je ne verrai pas comme tu es grosse ni où tu te caches ! Je ne vois pas la souris ! Je ne vois rien !" Et alors la souris est toute contente, elle vit dans les murs et elle mange tout le fromage. »
- Cristo Carrazanno, tenancière de maison close Tiléenne

L’humanité s’étant répandue aux quatre coins du monde, depuis le légendaire Cathay jusqu’aux jungles de Lustrie, les humains représentent le plus grand obstacle aux plans de domination du monde des Skavens. Naturellement, les Nains sont de formidables adversaires, mais ils se font trop rares pour résister aux hordes d’hommes-rats qui rôdent dans les tunnels de l’Empire Souterrain. Et à mesure que la population des Elfes diminue et que ces êtres battent peu à peu en retraite vers la sécurité de leur patrie lointaine, les Skavens seraient libres d’agir en toute impunité sans ces abominables choses-hommes. Ceci étant, les humains sont faciles à corrompre et prompts à trahir leurs propres congénères pour quelques pièces crasseuses. Ainsi, le plus grand ennemi des Skavens dans leur expansion vers la surface s’avère également être leur meilleur allié.

En plus de leur propension à la duplicité, les humains sont souvent naïfs et ignorants, restant aveugles aux signes annonciateurs du péril jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Comme la plupart refusent de croire à l’existence des Skavens, ceux-ci ont la garantie de triompher un jour de ce bétail sans poils qui ne se soucie que de choses aussi superficielles que les prix, le commerce et autres balivernes. Les rares qui se tournent vers les ténèbres ou qui scrutent les recoins humides des ruelles sombres et des égouts en quête de la vérité sont catalogués comme fous ou hérétiques par leurs compatriotes, et ils finissent surveillés ou enfermés par leurs supérieurs. Bien trop de curieux et de curieuses ont disparu ou ont été retrouvés morts après avoir passé trop de temps à poser des questions.

Les mœurs impériales sont un exemple parfait de l’insidieuse influence des Skavens. Rares sont les organisations de l’Empire qui n’abritent pas un ou plusieurs espions ou agents Skavens. Cette influence maligne s’étend depuis les plus hauts échelons du pouvoir impérial jusqu’aux plus prestigieuses institutions scientifiques et érudites, rongeant le cœur de l’Empire de l’intérieur. Tant que les légendes mettant en scène les répugnants hommes-rats sont considérées comme des contes pour enfants, les corrupteurs Skavens peuvent agir librement, bien qu’ils soient contraints de rester dans l’ombre.

Malgré le fait qu’ils aient eux aussi souffert d’une grande pestilence conçue par les Skavens, une peste qui a anéanti plus de la moitié de leur population, les Bretonniens sont encore plus ignorants de leurs ennemis que ne le sont les citoyens de l’Empire, car leurs érudits et leurs connaissances sont loin d’égaler celles des impériaux, et leurs chevaliers ne sont qu’un pâle reflet des Répurgateurs.

Tous les humains ne sont pas aveugles à la menace des Skavens. Quelques-uns les combattent ouvertement, les affrontant en toute occasion. Et c’est plus vrai en Tilée que nulle part ailleurs, car les Tiléens sont parvenus à déchirer complètement le voile de l’ignorance et ils font face à ces monstres en pleine lumière et en toute connaissance de cause. En effet, la capitale des Skavens, Skarogne, se trouve au cœur des Marais Putrides, juste à côté de Miragliano. Bien que le pire des épidémies leur ait été épargné, ce sont les Tiléens qui endurent les offensives les plus dévastatrices et les plus fréquentes. Les Skavens ont si souvent marché contre eux qu’ils ont depuis longtemps oublié le luxe qui consiste à prétendre que les hommes-rats n’existent pas. Ils se consacrent avec acharnement à défendre leurs cités et à exterminer les Skavens qui pourraient y pénétrer. Le corps des Ratiers de Miragliano, l’un des plus fameux régiments de mercenaires de Tilée, a été formé par le prince de cette cité dans le seul but de combattre la menace Skaven.

Les Halflings

Les Halflings ne représentent pas une menace pour les Skavens et leurs plans de domination du monde. Durant la grande peste de 1111, les Skavens eurent le contrôle incontesté de la région fraîchement créée du Moot. Les Halflings réagirent en se cachant derrière leurs portes fermées, ne combattant que quand les circonstances les y contraignaient. Ces premières incursions en terre Halfling ne furent toutefois guère profitables aux Skavens et de telles campagnes sont rares à l’époque moderne. Les Skavens pensent que les Halflings sont trop faibles pour faire efficacement la guerre. Ils font de piètres esclaves, en particulier à cause de leur faiblesse physique et des grandes quantités de nourriture dont ils ont besoin. Pour la plupart des Skavens, les Halflings ne valent guère mieux que du bétail et ont peu de valeur, excepté pour leur viande. Cependant, même si les hommes-rats les trouvent tendres, ils sont trop gras et assez peu nourrissants.

Les Nains

Les Nains, en tant que race souterraine, sont ceux qui ont côtoyé de plus près les Skavens et leurs tactiques militaires. Près de 1500 ans avant la fondation de l’Empire, durant la période que les Nains appellent le Temps du Malheur, leur lutte contre les Skavens était des plus intenses. Les Nains ont la rancune tenace et leur inimitié pour les Skavens vient juste après leur haine pour les Peaux-Vertes.

En raison des cruels affrontements qui ont déchiré Nains et Skavens, les Nains sont peut-être ceux qui sont les mieux préparés à affronter les hommes-rats sur leur terrain. Aux premiers jours du conflit, les Skavens n’avaient aucun mal à vaincre les Nains. C’était dû au manque d’expérience des Nains face aux Skavens, mais également au fait qu’ils n’avaient pas d’alliés et étaient attaqués sur tous les fronts. Un certain nombre de forteresses Naines, ainsi que d’innombrables avant-postes et communautés, furent perdus durant le Temps du Malheur et bien des lignées de Nains furent exterminées, luttant jusqu’au dernier pour défendre leurs antiques demeures.

À l’époque moderne, les Skavens considèrent les Nains avec un mélange de peur et de mépris. Ils reconnaissent que ce sont de grands guerriers, mais ils constatent également que la race Naine a entamé une inexorable spirale descendante et qu’elle a peu de chance de s’en relever un jour. À la moindre occasion, les clans des Skavens nuisent aux Nains, mais c’est loin d’être une priorité puisque bien des anciennes forteresses Naines sont déjà tombées aux mains des hommes-rats.

Les Autres Races

Les Skavens ne font aucune différence dans leur haine pour les autres races. Toutes sont soit des instruments, soit des rivales, spoliant peu à peu les Skavens des ressources dont ils ont désespérément besoin. Parmi toutes les autres races, les Skavens entretiennent des alliances fragiles avec les Peaux-Vertes, bien que de tels pactes soient rarement de longue durée et que les Peaux-Vertes souffrent bien souvent de leur naïveté concernant le sens de la fraternité des Skavens.

Le Clan Moulder s’intéresse particulièrement aux créatures de taille supérieure, et en particulier aux Ogres, aux Trolls et aux Géants. Cet intérêt est purement scientifique de la part des Maîtres Corrupteurs, qui s’accaparent la puissance et la force inhérentes à ces imposantes créatures afin de les exploiter à leurs propres fins. C’est de telles expériences que sont nés les Rats-Ogres.

Bien que leur race soit issue du Chaos, les Skavens ont peu d’affinités avec les Hommes-Bêtes, les Mutants ou les Démons. Ils s’allient avec eux à l’occasion, en particulier quand ils y voient un intérêt, mais les hommes-rats ne pensent pas que de telles alliances vaillent la peine d’être entretenues trop longtemps. Les motivations de leurs cousins chaotiques leur sont trop évidentes, et la place des Skavens dans un monde régi par les Puissances de la Corruption ne serait certainement pas plus brillante que celle qu’ils occupent dans celui-ci.

Le Langage

La langue des Skavens, le Queekish, est un langage précipité fait de couinements et de pépiements dans lequel les mots sont courts et hachés, souvent répétés plusieurs fois d’affilée pour appuyer une affirmation. La forme écrite du Queekish est composée de plusieurs milliers de pictogrammes, chacun représentant un mot ou un concept unique. La plupart des Skavens connaissent les pictogrammes les plus importants, mais rares sont ceux qui les connaissent tous.

L’odorat joue également un rôle important dans la communication. Les hommes-rats exsudent différentes sortes de musc selon leur état émotionnel dont les plus communs sont le musc de la peur et le musc de la guerre. Le premier est sécrété, comme son nom l’indique, quand un Skaven est effrayé, et bien que la plupart des hommes-rats soient dans un état presque permanent d’anxiété, ils ne l’exsudent que dans les circonstances les plus effroyables. Seule une poignée d’habitants de la surface sont capables de faire la différence entre les différents muscs des Skavens. Pour la majorité des non-Skavens, les hommes-rats puent l’urine et le poil mouillé.

Voir article dédié : Le Queekish

Drogues et Malepierre

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Les Skavens sont hédonistes et il n’est donc guère surprenant que les drogues jouent un rôle important dans leur organisation sociale. La plupart des drogues Skavens sont de simples mixtures conçues pour procurer une sensation brève mais intense d’euphorie chez l’utilisateur. D’autres, comme le Skalm, ont une utilisation médicale légitime, tandis que certaines, comme le Breuvage Skaven, sont créées pour rendre les guerriers hommes-rats plus efficaces sur le champ de bataille.

Parmi ses innombrables utilisations, la Malepierre peut être administrée en tant que drogue. Elle est d’ordinaire réduite en poudre et inhalée. En dehors d’une enivrante sensation de confiance en soi, la poudre de Malepierre améliore les capacités magiques de tout Skaven qui en ingère. Une utilisation prolongée de la Malepierre provoque des mutations chez les toxicomanes et les autres Skavens considèrent ces difformités avec un mélange de respect, de crainte et de mépris. La poudre de Malepierre est rare et coûteuse et on en voit rarement entre les mains des Guerriers des Clans. Elle est généralement détenue par des Prophètes Gris, des chefs et des seigneurs, entre autres.

En dehors de son utilisation en tant que narcotique mystique, la Malepierre est le pilier de la société Skaven. En raison de ses pouvoirs magiques, les Skavens considèrent la Malepierre comme la piste sacrée que laisse le Rat Cornu. Le Clan Skryre utilise de la Malepierre dans presque tous les appareils mécaniques qu’il utilise, et les forgerons Skavens imprègnent de poussière de Malepierre les armes et armures qu’ils fabriquent. Le Clan Moulder n’ignore pas non plus l’usage de la Malepierre et ses membres en utilisent des doses concentrées pour provoquer des mutations chez leurs sujets d’expérience. Même le Clan Pestilens utilise de la Malepierre distillée et mélangée à des souches de maladies virulentes pour alimenter ses encensoirs à peste.

Sa puissance et sa versatilité font de la Malepierre le bien le plus recherché dans le monde des Skavens, et son acquisition motive tous les mouvements et tous les plans de cette race. Les étranges météores lumineux qui se sont abattus en Sylvanie étaient composés de Malepierre, et c’est à eux qu’on doit l’invasion des Skavens dans cette terre maudite. De même, la destruction de Mordheim annonçait la venue des Skavens, qui combattirent pour le contrôle des ruines imprégnées de Malepierre de cette cité.

Coutumes et Mœurs des Skavens

Les coutumes des Skavens sont un mélange de respect feint, de manipulations et de règlements brutaux, créant une race de tueurs paranoïaques dont les Vils Surineux du Clan Treecherik sont de parfaits représentants...
Les coutumes et le comportement des Skavens sont presque inconnus des habitants du Vieux Monde. La société des hommes-rats est riche en rituels et en comportements codifiés.

Flatterie

Le respect est la clé de voûte de la culture des Skavens. Tous exigent respect et déférence de la part de ceux qui leur sont inférieurs. Si le fait de baisser le museau au niveau adéquat est déjà un excellent début, les individus de statut inférieur font également preuve de flatteries quotidiennes envers leurs supérieurs. Ces flatteries prennent bien des formes, mais sont d’ordinaires verbales. Émettre des euphémismes créatifs aux louanges de son supérieur est une véritable forme d’art dans bien des communautés de l’Empire Souterrain, en particulier au sein du Clan Skryre. Plus les compliments improvisés d’un homme-rat sont inventifs, plus il est susceptible de s’élever parmi ses pairs.

Citons pour exemple « oui-oui, maître rusé-malin », « ô, potentat clément parmi les cléments », « tueur-tueur de choses-hommes », « chef brave-audacieux », etc.

Devant leurs supérieurs, les Skavens doivent courber l’échine et les caresser dans le sens du poil, de peur qu’ils ne découvrent leurs plans visant à les faire chuter de leur piédestal. La flatterie est également très importante, bien qu’il ne faille pas sombrer dans l’obséquiosité ; la simple reconnaissance de leur grandeur sied davantage au langage sec des Skavens. Cependant, il n’y ni honte ni injure à verser dans la déférence. Les Chefs ont prouvé leur supériorité et leurs subalternes ont le devoir de se tenir à leurs place, tout comme eux ont le privilège de pouvoir les traiter comme s’ils ne valaient rien. Le but des Skavens n’est pas de se défaire de l’oppression de leurs maîtres, mais de prendre leur place. Dans l’attente, mieux vaut assumer son rang, mais rien ne les empêche de faire exactement la même chose à leurs propres sous-fifres.

Infanticide

Quand un chef de guerre Skaven victorieux l’emporte sur un clan adverse, il est courant de tuer et de dévorer tous les très jeunes Skavens qui sont restés dans les terriers capturés. On considère cela comme une sorte de dîner de victoire, garantissant de surcroît que la lignée de ce clan disparaîtra avec ses derniers rejetons. Bien que les Skavens les plus vieux aient le droit de rester en vie et soient conservés en tant qu’esclaves par les vainqueurs, ils n’ont jamais accès aux femelles reproductrices à moins de se distinguer et de s’élever au-dessus de leur statut d’esclaves.

Marquage

Le marquage est une coutume qui consiste à uriner sur une propriété ou à y appliquer de l’urine afin de l’identifier comme sienne. Un statut élevé donne bien évidemment accès à davantage de nourriture, de biens, d’esclaves et d’espace de vie, il est donc primordial que les Skavens fassent bien comprendre à leurs semblables ce qui leur appartient, car ces biens indiquent leur statut. Ainsi, les Skavens sont plus à l’aise quand leurs possessions sentent comme eux et le marquage est une excellente manière d’imprégner leur équipement de leur odeur unique. Plus un Skaven marque de choses de son empreinte, plus ses semblables sont au fait de sa grandeur. En fait, les Skavens de haut rang appliquent leur urine sur leurs subordonnés, qui à leur tour l’appliquent sur les leurs, etc. De fait, tout ce qu'un Skaven trouve et qui n’est pas marqué par un supérieur lui appartient de plein droit. Cela vaut aussi pour tout ce que possèdent les races inférieures, et les représentants desdites races si il a besoin d’esclaves.

Les Skavens laissent également de petites marques derrière eux quand ils voyagent. On pourrait croire qu’il s’agit d’une façon de marquer leur territoire, mais les hommes-rats ne font ces marques que pour se rappeler par où ils sont passés. C’est un peu leur façon de laisser une piste de miettes de pain pour retrouver leur chemin. Dans certains cas, ils se retiennent de marquer leur piste, en particulier quand ils s’efforcent de dissimuler leur présence.

Baisser le Museau

Le langage corporel joue un rôle important dans la communication. La posture, en particulier, indique l’attitude d’un Skaven vis-à-vis de ses pairs, de ses subordonnés ou de ses supérieurs. Il est important pour un Skaven inférieur de garder son museau au-dessous du niveau de celui de son maître. C’est un spectacle surprenant que celui d’une pièce remplie de Skavens qui semblent hocher la tête de manière aléatoire, chacun tentant de montrer son respect à ses supérieurs tout en conservant son attitude de supériorité vis-à-vis de ses subordonnés.

Superstition

Les Skavens sont superstitieux et ils ont toutes sortes de croyances irrationnelles. Une des plus remarquables est leur haine des chats, qu’ils semblent craindre d’instinct. Quelle que soit leur couleur, les chats sont considérés comme des mauvais présages, mais les chats blancs sont particulièrement craints. Quand ils pillent un village ou une ville, les maraudeurs Skavens traquent et tuent invariablement tous les chats qu’ils trouvent et jettent leurs cadavres sur des bûchers après leur avoir coupé la queue. Les chiens, et en particulier les terriers qu’affectionnent les Ratiers, subissent le même traitement.

Comme les chats, les oiseaux de proie suscitent irritation et superstition. On murmure souvent que le siège de Middenheim, en 1118 C.I, était voué à l’échec dès le début, car l’ombre d’un faucon crécerelle avait plané sur le champ de bataille. Les oiseaux de proie nocturnes, comme les chouettes, sont particulièrement méprisés.

Toutes les croyances des Skavens ne sont pas liées à la peur des prédateurs. Par exemple, la légende prétend qu’une armée entière de skavens fut autrefois menée à sa perte par un humain qui jouait de la flûte. On raconte l’histoire du joueur de flûte dans les banquets, et l’instrument est généralement évité par les musiciens Skavens. Les hommes-rats lui préfèrent les cloches de toutes tailles et de toutes sonorités quand ils composent leur propre musique discordante.

Les chauves-souris, elles, sont des porte-bonheur. Non seulement elles habitent dans l’Empire Souterrain, mais les Skavens trouvent leurs pépiements apaisants. Bien des Skavens importants ont des chauves-souris domestiques et ils les nourrissent avec leur propre sang et avec de la poussière de malepierre. Il arrive que ces créatures grossissent démesurément, en particulier quand elles appartiennent au Clan Moulder. Les hommes-rats considèrent également le nombre trois comme un nombre porte-bonheur. Les portées de trois skavens issus du même géniteur sont considérées comme bénies par le Rat Cornu.

Grincements de Dents

Les Skavens grincent souvent des dents, ce qui produit un bruit de frottement sourd. Les hommes-rats parlent de « brouxer », produisant un son qui ressemble à un cliquètement rapide. Les dents des Skavens, et en particulier leurs incisives, poussent à une vitesse accélérée, tout comme celles des rats ordinaires. Pour en réduire la longueur, les hommes-rats doivent mâchonner des objets, comme des os ou des limes spéciales. Quand ils n’ont pas d’objet à mordiller, les Skavens brouxent. Les Skavens grincent aussi des dents en temps de stress ; un Skaven qui brouxe en permanence est assurément anxieux ou effrayé.

Insultes à l’Encontre des Serviteurs

Il est de coutume pour les chefs Skavens de donner à leurs subordonnés ce qu’ils méritent, généralement sous la forme d’insultes ou d’admonitions verbales, et de les traiter aussi durement que possible. Ce faisant, le chef Skaven fait bien remarquer le statut de bon à rien de ses serviteurs par rapport à lui. Ils en feraient de même s’ils étaient à sa place et il n’y a rien à gagner à être gentil, de toute façon un Skaven qui ne tance pas vertement ses sous-fifres ne fait pas respecter correctement la hiérarchie. Dans bien des groupes, oublier de calomnier ses subalternes revient à les traiter en égaux. C’est là une des coutumes des Skavens les mieux observées.

Les troupes Skavens vivent dans la peur de l’odeur de leur maître, en sachant pertinemment qu’il est au-dessus d’eux quoiqu’il arrive. Qui plus est, qu’ils songent à penser autrement ou qu’ils enfreignent les ordres, et sa vengeance sera prompte, brutale, absolue et terrifiante. Évidemment, un excès de cruauté peut être la cause principale d’une rébellion. Le juste équilibre veut que les sous-fifres craignent le châtiment de leur chef s’ils se dressent contre lui, mais qu’ils croient également être mieux à ses côtés que près d’autrui. Cela évite qu’ils ne songent trop souvent à l’assassiner, et même ceux qui y pensent ont plus de chances de se chamailler pour savoir lequel d’entre eux commandera une fois leurs projets mis à exécution.

Mentir

Dans un monde où chacun est prêt à vous planter un poignard entre les omoplates, les Skavens ont appris à se montrer malins et subtils. Ils ne peuvent espérer renverser les rats les plus gros par la force, ni même comploter ouvertement contre leurs supérieurs. Ainsi, ils dissimulent leurs plans et en conçoivent d’autres pour couvrir les premiers, protégeant tout ce qu’ils font d’une chape de mensonges et de supercheries. Un Skaven ingénieux n’attaque jamais qui que ce soit directement, car cela serait trop risqué et dévoilerait son rôle. Il conclut donc des marchés, noue des alliances et use de duperie pour qu’une fois le coup fatal porté, il soit aussi violent que possible sans pour autant l’exposer. Ainsi, les Skavens ne disent jamais toute la vérité, sans quoi leurs ennemis seraient trop bien informés. Et quand on est un Skaven, on n’a que des ennemis.

Le Gouvernement Skaven

« La société Skaven est une tyrannie modérée par l’assassinat. »
- Bagrian, maître de La Maisontaal

Les Skavens forment un peuple doté d’une fière et vénérable tradition administrative. Ils sont dirigés par le Conseil des Treize, auguste cénacle de puissants Skavens où siègent les représentants des clans les plus puissants : l’Hérésiarque, les quatre Clans Majeurs, ainsi que de sept autres Seigneurs de Guerre de statut inférieur. Les Seigneurs de la Ruine sont douze en réalité, le treizième étant symboliquement le Rat Cornu en personne. Le Conseil des Treize se réunit à Skarogne, mais le reste du temps ses membres restent en contact les uns avec les autres par des moyens magiques. Le Conseil coordonne les efforts des Skavens à l’échelle planétaire et interprète les désirs du Rat Cornu, mais chacun des Treize travaille aussi à renforcer sa propre position au sein du conseil. En théorie, n’importe quel Skaven peut défier un Seigneurs de la Ruine en combat singulier pour prendre sa place, il lui suffit pour cela de toucher de la main le Pilier du Commandement (et y survivre) qui se trouve dans le temple du Rat Cornu. Toutefois, on dit que les actuels Seigneurs de la Ruine sont en poste depuis au moins deux cent ans, ce qui ne représente pas moins de dix générations de Skavens.

Les Prophètes Gris forment un groupe à part dans la société Skaven, veillant à l’unité de leur l’espèce.
La politique des Skavens est pour le moins tortueuse. Les actuels principes de gouvernement et les attributions du Conseil des Treize furent édictés par le Rat Cornu depuis le Pilier du Commandement, il y a deux cent ans de cela. Il a tenté de faire en sorte que ce système politique soit aussi compliqué et embrouillé que possible. Après tout, comploter et intriguer sont des éléments intrinsèques de la psychologie des Skavens, qu’ils tiennent d’ailleurs de leur géniteur, le Rat Cornu en personne. Il ne fait aucun doute que celui-ci tire un malin plaisir à observer les machinations et autres complots qu’échafaudent les Seigneurs de la Ruine pour détourner ses propres édits.

Les positions autour de la table du Conseil sont attribuées selon un ordre d’importance décroissant. Le premier et le douzième (les places qui se trouvent à la droite et à la gauche du Rat Cornu) sont les plus importantes et ils peuvent commander aux autres membres. Les sixième et septième places sont les moins importantes. Cependant, n’importe quel Seigneur de la Ruine peut poser son veto face à une décision de son vis à vis. Ainsi, le Seigneur Devin Kritislik, le maître des Prophètes Gris peut (et ne s’en prive d’ailleurs pas) opposer son veto aux ordres du Seigneur Morskittar, maître des Technomages du Clan Skryre. Cela implique donc que même le plus puissant des Seigneurs de la Ruine peut avoir besoin de faire alliance avec un seigneur moins important. De même, les seigneurs mineurs auront besoin de l’aide des plus puissants pour pouvoir faire approuver leurs plans par le Conseil.

Cette organisation favorise les changements d’alliances, le chantage, la corruption, le favoritisme et toute autre forme de trafic d’influence, et si l’on ajoute les Prophètes Gris à ce système de gouvernement, les choses se compliquent encore. Les tentatives d’assassinat entre membres du Conseil sont jugées grossières. Les Seigneurs de la Ruine préfèrent en effet manipuler les actions des clans de sorte à influencer les décisions du Conseil des Treize. Sous les Seigneurs de la Ruine existe une hiérarchie complexe de chefs de clans sans cesse plongés dans leurs intrigues et machinations pour obtenir plus de pouvoir et de faveurs de la part de leurs maîtres. C’est pour cela que les clans échafaudent de tortueuses machinations qui impliquent trop souvent la destruction de royaumes Nains ou humains.

Les Maîtres Cachés

Quel que soit leur clan, les Skavens sont des êtres égoïstes, mais ils n’en partagent pas moins une vision singulière, un objectif commun capable de faire taire, du moins pour un temps, les querelles intestines. Tous les Skavens désirent raser le monde de la surface et régner sur ses ruines, car telle est la volonté du Rat Cornu. Toutes les autres races subiront le joug des Skavens. Ainsi est la destinée du monde telle qu’elle est prêchée par les Prophètes Gris, les sorciers suprêmes des Skavens.

Ces Prophètes Gris forment un groupe à part, réduit mais très puissant. Il se pourrait qu’ils constituent une véritable sous-espèce du genre Skaven, et c’est une théorie qu’eux-mêmes propagent. Une fourrure blanche ou grise et des cornes distinguent les Prophètes Gris, qui sont peut-être les plus puissants et les plus mystérieux représentants de leur race. Ces sorciers parcourent l’Empire Souterrain en cherchant à unir les différents clans tout en poursuivant leurs propres buts. Ces Skavens solitaires veillent à l’unité de l’espèce et cherchent toujours à réconcilier les clans en guerre par le biais de quelque plan obscur. Plus d’un Seigneur de Guerre redoute, à juste titre, que lui-même et ses troupes ne soient que de simples pions dans les machinations de ces sorciers gris.


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L'Histoire des Skavens

« Les choses-hommes mourront ! Oui-oui… bientôt… »
- L’Écorcheur, du Clan Mors

Les Skavens n’ont que faire du passé et ne gardent aucune trace de leur histoire. Pour un Skaven, les deux seuls instants qui ont la moindre importance sont le moment présent, où ils ne règnent pas encore sur le monde, et le moment très proche, où ce sera le cas. La seule forme d’histoire que les Skavens considèrent digne d’intérêt est leur histoire personnelle, et non celle de leur race dans sa globalité. Un individu se souviendra des jours glorieux où il parvint au sommet de la hiérarchie de son clan, ou du méprisable ennemi qui provoqua sa chute, mais il se souciera rarement de ses origines ou des hauts faits de tout autre Skaven que lui. Ces créatures n’ont aucun rituel commémorant les morts, et les objets anciens sont tout simplement mis en pièces et récupérés pour en faire de nouveaux.

Les Skavens n’ont pas non plus besoin de calendrier. Quand il s’agit de planifier des assauts militaires ou l’élaboration de bâtiments de grande taille, ils ne basent leur calcul de l’écoulement du temps que sur des éléments concrets, comme les pauses destinées à se sustenter, les couchers de soleil ou les phases de la lune du Chaos, Morrslieb. En dehors de cela, ils n’ont pas de concept de temps ou de dates, ni même d’années, de générations ou d’âges.

C’est pour cette raison que l’histoire des Skavens n’est qu’une suite d’incertitudes, car les événements majeurs appartiennent aux légendes et ne sont pas chroniqués. Les hommes-rats sont évoqués régulièrement dans les annales des Nains, moins souvent dans celles des Elfes, et très rarement dans celles des hommes. Quant à la poignée d’écrits possédés par les Clans Skavens, ils sont subjectifs et servent des buts de propagande.

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L'Empire Souterrain

Le Cloaque est un réseau tentaculaire de tunnels remplis de maints dangers...
« Crois-moi qu’ça grouille de drôles d’bestioles là-d’sous, mon gars. Fais gaffe où tu mets les pieds. »
- Un égoutier de Nuln

L’Empire Souterrain des Skavens (ou le Cloaque) s’étend bien au-delà de Skarogne, en fait sur la presque totalité du globe, mais ses frontières ne sont pas définies de la même manière que celles des nations de la surface. C’est un réseau tentaculaire de tunnels si profonds qu’ils passent sous les montagnes et même sous le plancher océanique. De par la taille, c’est incontestablement le plus grand empire du Monde Connu.

La race des Skavens vit sous terre. Ces êtres passent toute leur vie sous la surface, à l’exception des épisodes où ils émergent pour tenter de conquérir le monde du dessus. Ce qu’ils appellent l’Empire Souterrain présente une étendue bien plus vaste que le Vieux Monde. L’espèce est loin d’être primitive et les Skavens sont de véritables maîtres en matière d’architecture, creusant leurs logis dans les profondeurs de la terre. L’Empire Souterrain couvre la totalité du Vieux Monde, mais ses frontières ne sont pas définies de la même manière que celles des nations de la surface. On sait que la présence Skaven s’étend jusqu’en Arabie et au Cathay, ce qui indique l’expansion de l’espèce. Les hommes-rats ne voyagent pas de leur plein gré à ciel ouvert, préférant recourir à leurs grands axes souterrains lorsqu’ils doivent parcourir de longues distances. Ces tunnels ont demandé des millénaires de conception et les plus courus d’entre eux ont vu passer des milliards de pattes Skavens au cours des siècles.

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Les Clans Skavens

  • Vous trouverez ici la liste des clans skavens connus et leur hiérarchie : Les Clans Skavens
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La Guerre Selon les Skavens

« Les Skavens sont bien plus malins qu’il n’y paraît. Ne commettez pas l’erreur d’penser qu’ils sont stupides ou qu’ils sont couards, d’ailleurs. S’ils s’enfuient d’vant nous, c’est qu’la surface n’est pas leur terrain favori. Ils se battent seulement quand ils ont l’avantage : sous terre, dans l’noir et lorsqu’ils sont en nombre bien supérieur. En fait, si les Skavens attaquent, ça veut dire qu’vous êtes dans l’pétrin parce que ça signifie qu’ils pensent que vous avez aucune chance d’vous en sortir. »
- Behram Gundarson, Nain


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La guerre fait partie intégrante du mode de vie Skaven. Il leur faut la faire, sans quoi toute la race risque de mourir de faim. Leur fécondité naturelle l’exige, car ils se reproduisent vite et sans retenue. Tandis que les terriers et tanières de l’Empire Souterrain grouillent de ces immondes hommes-rats toujours plus nombreux, le musc de la guerre assaille les narines de ces créatures. C’est durant ces périodes d’abondance que les Skavens sont le plus agressifs, bondissant enragés les uns sur les autres sans la moindre provocation.

Quand ces tensions internes deviennent insoutenables, les Skavens ont deux possibilités : guerroyer les uns contre les autres, dans une orgie de massacre autodestructeur, ou œuvrer de concert pour conquérir le monde qui s’étend à la surface et ouvrir de nouveaux horizons à leur Empire Souterrain. Les Skavens sont persuadés que la victoire totale sur les habitants de l’air libre n’est qu’une question de temps et que lorsque enfin ils connaîtront le triomphe qu’ils méritent, le Rat Cornu leur accordera la récompense attendue.

La perception qu’ont les Skavens du monde est celle du prédateur. Toutes les créatures qui foulent la terre sous le soleil et les lunes ne sont que des instruments en puissance ou de futures victimes. Leur nature rapace se concentre égoïstement sur leur propre espèce, quand elle ne lorgne pas avidement sur les habitants de la surface. Il n’est pas surprenant que les proies favorites des Skavens soient les plus faibles. C’est le résultat d’une culture où seuls survivent les plus affûtés et où seuls les plus forts prospèrent au-delà du court terme. Pour les Skavens, les faibles n’existent que pour légitimer les forts. Aux yeux des nombreux Skavens qui cherchent à ébranler la hiérarchie en cours de leur clan, les faibles offrent un contraste salutaire, qui permet à chaque homme-rat de juger ses pairs selon l’échelle lunatique de la société.

Quand les proies des Skavens ne sont pas les Skavens, leur regard se tourne vers les habitants de la surface. La plupart du temps, les hommes-rats voient les hommes, les Nains, les Elfes et les créatures du même acabit comme des cibles potentielles. Des groupes de pillards sont envoyés à la surface pour ramener de la nourriture, des prisonniers et des produits précieux, pour renforcer la main-d’œuvre de l’espèce et apporter au fin palais des hommes-rats les mets délicats qu’il mérite. Les prisonniers ne font pas que travailler, ils sont également offerts au Rat Cornu dans le cadre de sacrifices rituels, tandis que d’autres sont abattus comme du bétail et donnés en pâture aux masses grouillantes de l’Empire Souterrain.

Lorsque les Skavens partent en guerre, l’appui de ces hordes dépend en grande partie de ce que leurs Seigneurs de Guerre ont pu s’offrir, négocier ou voler. Certains disposent d’un important contingent d’engins de guerre crépitant d’énergies néfastes, d’autres progressent aux côtés d’un tapis de bêtes mutantes. L’avant-garde de l’armée peut aussi être composée de troupes d’élite formées par le Clan Eshin pour aller furtivement occuper les points stratégiques du champ de bataille ou pour se faufiler parmi les rangs adverses afin de harceler ses flancs.

  • Vous trouverez ici la liste complète des troupes, des héros, des monstres et des machines de guerre que les Skavens peuvent aligner sur un champ de bataille : Les Hordes Vermineuses

Tactiques

Les Skavens sont des maîtres de la discrétion, de la trahison et de l’intrigue. Il ne s’agit pas là de vertus qu’ils traitent à la légère. Ces domaines d’expertise sont une question de survie dans leur société meurtrière. Le quotidien des Guerriers des Clans est rythmé par les séances de double jeu, de conspiration et de tromperie, au-delà de ce que l’on peut imaginer. Quand on connaît la manière dont se passent les choses dans l’Empire Souterrain, on comprend qu’ils ne font contre le reste du monde que mettre en pratique les leçons apprises lors des incessantes luttes d’influence qui font rage au sein des hordes.

La Peur

« Je ne peux pas oublier la nausée qui m’a assailli quand j’ai vu ces corps écorchés qui pourrissaient le lendemain au soleil. Pas plus que je ne puis effacer le souvenir de ces gros rats sous la lune mourante la veille au soir. Mais ce qui m’effraye le plus n’est pas le fait que ces créatures aient commis de telles horreurs sous mes yeux, volontairement et avec délectation, mais la conscience que personne ne veut croire mon histoire. »
- Harad van Kolste, commerçant

En 2387 C.I., les Skavens furent trahis par le prince Karsten de Waldenhof, un humain qui les employa pour saper les murs de l’inexpugnable Château Siegfried en Sylvanie, mais refusa de payer leur solde en Malepierre. En représailles, les Skavens s’en prirent à la ville de Waldenhof et repartirent avec tous les enfants de la communauté, jusqu’au dernier (Karsten fut finalement lynché). L’horreur et le chagrin que peuvent provoquer de tels actes chez l’ennemi sont une arme puissante dont le recours n’a désormais aucun secret pour les Skavens.

Jouer avec la peur est devenu la marque de fabrique des tactiques Skavens. C’est en commettant des atrocités et des actes répréhensibles contre leurs ennemis que les hommes-rats cultivent leur aura d’effroi dans l’esprit de leurs adversaires. Quand ces horreurs sont réalisées de manière à ce qu’elles ne soient découvertes qu’après les faits, la terreur provoquée est tout simplement décuplée. Pour les Skavens, il est tout à fait normal de démoraliser l’ennemi en recourant sans retenue au pouvoir de la peur.

L'Espionnage

« Je sens des yeux dans mon dos où que j’aille. Je ne puis ignorer cette sensation que l’on me suit. Quand je me mets au lit une fois la nuit tombée, j’entends des griffes sur les tuiles. C’est comme si le moindre de mes gestes, la moindre de mes paroles, était épié. »
- Fransesca Diorgino, diplomate Tiléenne

Les Skavens sont des espions d’exception. Ils ont des yeux et des oreilles partout, cachés dans les métropoles de l’Empire. Ce réseau d’espionnage est utilisé intelligemment, et les renseignements obtenus sont troqués contre de la Malepierre ou servent à faire chanter les hommes que les Skavens souhaitent manipuler. Le chantage est la clef de voûte du contrôle que les hommes-rats exercent sur leurs pions et les politiciens de la surface. Les renseignements soutirés dans les ruelles les plus sombres des cités impériales sont souvent très compromettants pour les hommes qui tiennent les rênes du pouvoir. Dans le Vieux Monde, rares sont les personnes qui n’ont pas quelques secrets qu’ils préféreraient voir disparaître à tout jamais.

En dehors des avantages évidents que ces renseignements apportent d’un point de vue politique, les Skavens cherchent également à garder un œil vigilant sur les mouvements des troupes de leurs ennemis. Quand une force armée significative est mobilisée dans la région d’une communauté importante, vous pouvez être sûr que les Skavens en sont parfaitement conscients. Les hommes-rats sont particulièrement attentifs à la portée de ces opérations, en particulier lorsqu’elles entraînent une efficacité défensive amoindrie dans les zones mobilisées. Ils sont également experts pour anticiper les mouvements des armées et l’on sait que les Moines de la Peste gâtent souvent la nourriture et les sources d’eau dans lesquelles les troupes adverses s’apprêtent à puiser sur la route de leur prochaine étape.

« Je suis sûre que cette eau est parfaitement buvable… »

La Peste

« Mon patient est couvert de furoncles de la tête aux pieds, tous rouges et prêts à éclater. Sa fièvre ne semble pas vouloir s’apaiser et s’accompagne de violents frissons. Les remèdes ne peuvent rien contre sa douleur. Je n’ai jamais vu une maladie pareille et j’espère ne plus jamais en rencontrer. Je vous recommande d’incinérer le corps de la victime quand elle aura expiré, ce qui ne devrait pas tarder si les choses continuent ainsi. »
- François Martin, médecin

La Grande Peste de 1111 C.I. est un parfait exemple de la manière dont les Skavens se servent des épidémies comme d’une arme. Cette peste mit une grande partie de l’Empire à genoux et permit le déploiement d’une incursion Skaven comme on n’en a plus vu depuis. Les nobles comme les paysans souffrirent rudement, l’épidémie se transmettant depuis les routes marchandes dans le sillage des convois marchands et des réfugiés. Au moment où les Skavens décidèrent d’émerger de leurs terriers, la gloire de l’Empire n’était déjà plus que l’ombre d’elle-même.

La maladie est une alliée que les Skavens adoptent avec joie. Les armures ne sont d’aucune utilité contre elle, les armes ne peuvent la détruire, elle se déploie sans qu’on la voie et son mode de transmission échappe à l’esprit de la plupart des citoyens de l’Empire. Étant donné le niveau d’hygiène misérable qui sévit dans l’essentiel du Vieux Monde, on ne peut pas grand-chose contre une épidémie. Une fois que les symptômes apparaissent au sein de la population, il ne reste souvent plus qu’à prier.

Le Clan Pestilens, bien connu pour son recours répété aux épidémies, a souvent été le messager de la peste à travers l’Empire. L’apparition soudaine d’une maladie dans une région peuplée n’est parfois que le signe avant-coureur de l’arrivée des Skavens. Ces maladies tuent ou invalident les victimes, rongeant progressivement la chair de manière insidieuse. Les maladies qui ne sont pas directement mortelles peuvent également empêcher l’adversaire de se battre en pleine possession de ses moyens. Quand une unité se rend sur le champ de bataille en dépit de telles afflictions, son efficacité est forcément diminuée.

Le Poison

« Le sujet est une femme Tiléenne entre deux âges. Il n’y a aucun signe d’effraction ou de lutte. Le seul indice qui pourrait suggérer un délit est cette pointe noire plantée dans le bas du dos. Je serais prêt à parier le dentier de mon père qu’elle était enduite de quelque venin. »
- Johan Luther, garde

Le poison est une autre arme qu’utilisent fréquemment les Skavens. Si le Clan Eshin demeurent les maîtres absolus en matière de substances toxiques, tous les Skavens sont familiers avec l’utilisation du poison. Correctement appliquée, une seule dose de venin puissant suffit à causer les tourments d’une nation entière. Les chefs ennemis sont souvent les cibles des Assassins Skavens, car leur mort peut facilement engendrer la discorde et miner le moral des troupes.

La Cueillette aux Esclaves

« Le village de Toldstadt n’est plus. Oh ! Les bâtiments, les maisons et tout le reste du hameau sont bien présents, mais les gens qui foulaient autrefois l’avenue centrale ont disparu. Les portes sont restées ouvertes, le dîner entamé moisit sur la table, comme si les convives avaient été interrompus par d’importants invités en plein milieu du repas. »
- Dolwen Brilleplume, éclaireur Elfe

L’espèce Skaven s’épanouit dans l’asservissement d’autrui. On trouve toutes sortes d’esclaves en bas de l’échelle sociale. Les serfs de l’Empire Souterrain exécutent les tâches trop viles pour les plus misérables Guerriers des Clans, comme la culture alimentaire et les extractions minières. Dans les périodes de grande ferveur religieuse, les esclaves sont sacrifiés par milliers en l’honneur du Rat Cornu, leur sang laissant des taches cramoisies sur les autels pestilentiels des Skavens.

D’un point de vue individuel, chaque esclave n’est qu’un bien dont le propriétaire peut disposer à sa guise. Rassemblés en formation, les esclaves des Skavens sont précipités pêle-mêle contre les troupes ennemies, tandis que les unités des hommes-rats criblent les deux camps de projectiles. Les corps de ces malheureux sont ensuite utilisés comme rampes de lancement par les Guerriers des Clans et les Vermines de Choc, qui les piétinent par centaines jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que de la bouillie, tandis que la bataille fait rage.

Les esclaves étant des denrées parfois gaspillées par les hommes-rats, il peut être nécessaire de regonfler les rangs. Dans l’Empire Souterrain, les clans qui ont dû se soumettre à un clan plus fort sont réduits en esclavage jusqu’au dernier individu. Quand un clan n’est pas en mesure d’en dominer un autre, il envoie des pillards dans une communauté humaine isolée pour ramener des prisonniers. Les esclaves des autres races sont aussi mal traités que les Skavens, la plupart mourant rapidement d’épuisement à la tâche.

Discrétion

« Tout semblait calme, c’est pourquoi les hommes étaient au repos. Des sentinelles étaient en poste, mais elles étaient également fatiguées par la route. Nous avions ôté nos armures, posé nos armes. Deux fiers-à-bras d’Altdorf jouaient aux dés et racontaient des blagues salaces. Nous étions loin de nous douter que quelques instants plus tard, la moitié d’entre nous allait mourir, tandis que l’autre prendrait ses jambes à son cou. »
- Ulrich Krebs, mercenaire

Les embuscades qui surgissent des ténèbres sont l’une des stratégies les plus efficaces des Skavens, qui savent parfaitement user de l’obscurité contre l’ennemi. Comme les épidémies et le poison, l’élément de surprise est l’une des constantes de leurs tactiques. Les hommes-rats se laisseront rarement entraîner dans un combat équitable et tout ce qui peut leur procurer un avantage, aussi vil soit-il, sera exploité à fond. Les Skavens n’iront jamais combattre en plein jour, à moins d’être acculés ou extrêmement confiants en leur supériorité.

L'Union Fait la Force

« …et encore et encore, ça n’arrêtait pas. Vague après vague de démons rongeurs, leurs lèvres se retroussaient pour révéler des crocs jaunes prêts à s’enfoncer dans nos gorges. Nous repoussions leurs lames incurvées et dentelées, et leurs vies se terminaient sur nos armes, mais ils continuaient d’avancer. Ils grimpaient sur les dépouilles de leurs camarades, la crasse qu’ils transportaient se transformant en boue épaisse au contact du sang des morts. Puis une terrible cloche se mit à résonner au loin et notre ligne se brisa comme une brindille restée trop longtemps sur un chemin foulé par dix mille pieds. »
- Konrad Gregerson, chevalier de Sigmar

Plus que toute autre tactique, les Skavens comptent sur le surnombre pour écraser leurs ennemis. Les hommes-rats se reproduisent très vite et atteignent l’âge adulte en quelques années. Cette fécondité engendre une croissance exponentielle de la population, même lorsque l’espèce essuie des pertes massives. Lorsque les Skavens partent en guerre, c’est rarement le fait d’un seul clan et plus souvent celui d’une alliance anarchique d’hommes-rats. Une vaste marée de vermine se déverse de ses tunnels pour former une ligne de bataille noircissant l’horizon de ses multitudes. La seule autre race à pouvoir aligner une telle pléthore de troupes est, assez ironiquement, une autre race de créatures vivants sous la terre : les Gobelins de la Nuit.

Les Complots Dans les Ombres

« Voilà ta part, chose-homme. Maintenant, si nous parlions-parlions de la suite… »
« Existe-t-il une probabilité pour qu’il s’agisse d’une race particulière d’Hommes-Bêtes uniformément dotés de caractéristiques propres aux rongeurs ? Bien évidemment. Mais est-il probable que ces créatures puissent être aussi intelligentes, nombreuses et omniprésentes que l’on voudrait nous le faire croire dans toutes les histoires qui courent à leur sujet ? Absolument pas. C’est une supposition tout à fait ridicule, un pur produit de la paranoïa humaine démesurément amplifiée par la propagande et le chauvinisme exacerbé de nos gouvernements désireux de donner une justification à leur prochaine campagne militaire. Comme en toutes choses, nous ne récoltons que ce que nous avons nous-mêmes semé. »
- Manfred Keyes, professeur de lettres à l’université d’Altdorf (aujourd’hui radié des effectifs)

Il existe deux grands mythes à propos des Skavens. Le premier est qu’ils n’existent pas. Le second est que tout le monde est fermement convaincu de la véracité du premier.

Pourtant, les Skavens ne peuvent détenir un empire aussi vaste et fomenter des plans d’invasion aussi élaborés sans jamais laisser le moindre signe de leur passage. Il est toujours possible de trouver des témoins, il y a des bruits qui courent, des pistes, des indices et des artefacts : des objets, abandonnés ou oubliés. Malgré le secret et les ruses dont s’entourent les hommes-rats, le paysan le plus ignorant ne peut manquer de remarquer des constantes dans les traces qu’ils laissent et d’inventer alors ses propres histoires afin de combler ses lacunes et de trouver l’explication qui lui manque. Ces histoires démontrent au moins que, lorsque l’ignorance règne en maîtresse, l’imagination des mortels est capable d’engendrer les choses les plus étonnantes afin de combler les vides de la connaissance. C’est ainsi que de nombreux érudits et sages en sont venus à croire en l’existence des Skavens ou de ce qu’ils supposent être les Skavens, qu’il s’agisse de rats géants, d’Hommes-Bêtes à tête de rat, de sorciers capables de prendre la forme de rats ou de mille autres choses encore. En revanche, ces mêmes érudits refusent de croire à la véritable nature des Skavens et au danger immense qu’ils représentent pour nous tous.

Les Chroniques des Nains font état de la véritable menace que constituent les Skavens, mais les hommes restent sourd à de tels avertissements, car les récits des Nains sont toujours longs, ampoulés et n’évoquent que de façon détournée les défaites subies par leur race. Même ceux qui ont fini par croire à la fois à l’existence de ces monstres et à la menace qu’ils représentent ne peuvent parvenir à grand-chose, car ils sont gênés dans leurs actions par l’impossibilité de s’exprimer librement sur ce sujet. Les Répurgateurs sont excessivement vigilants, les sigmarites sont prompts à la censure et les confrères érudits généreux de leur mépris. De ce fait, ils doivent dissimuler leurs convictions derrière des hypothèses et des suppositions, de simples mots qui sont bien souvent fauchés par la lame tranchante de démentis officiels présentant tous les aspects de la sainteté.

De façon très ironique, les érudits qui en savent le plus au sujet de l’existence des Skavens sont rarement ceux qui se consacrent à éliminer les hommes-rats. Au lieu de cela, ils commercent, parlementent avec eux, négocient des marchés et s’engagent par des promesses, car ils ont trop souvent entendu parler des bénéfices que l’on peut retirer d’un soi-disant « Pacte du Chaos ». Les aptitudes des Skavens en matière de secret et de discrétion en font d’excellents espions, pour ceux qui utilisent ce genre de moyens, et leur penchant pour la Malepierre les rend faciles à soudoyer pour les sorciers ou les alchimistes qui détiennent cette matière. Le seul avantage de ces pratiques perfides, c’est que les Skavens se retournent toujours contre leur employeur temporaire et finissent par l’utiliser pour leurs propres besoins avant de le tuer. C’est ainsi que ces détestables individus payent pour leurs péchés, en n’ayant rien obtenu d’autre que leur propre damnation. Cependant, tant qu’ils collaborent avec les Skavens, qui peut dire jusqu’où va l’assistance qu’ils leur procurent, même si leur trahison est de courte durée ?

Le Rituel de la Saison Vermineuse

C’est le plus blasphématoire de tous ceux perpétués par les Skavens. Les stratégies tortueuses établies précédemment sont modifiées ou totalement abandonnées au profit de nouvelles, car les Grands Plans pour la Suprématie y sont débattus par une assemblée de Prophètes Gris. Ceux-ci ont appris leur art auprès de Verminarques invoqués, et accomplissent alors plusieurs rituels secrets, lancent des malédictions à l’encontre de leurs ennemis, offrent des sacrifices au Rat Cornu et tissent des enchantements afin que leurs ennemis ne puissent découvrir l’existence de leur race. Nul ne sait si ces artifices fonctionnent réellement, et à quel point ils cachent les fils du Rat Cornu aux yeux des autres races…

Après tout, lorsqu’un homme de l’Empire prétend que les Skavens ne sont qu’un mythe, une histoire de grand-mère pour effrayer les enfants, peut-être ne fait-il preuve que d’ignorance, sans rapport aucun avec un envoûtement ?

D’ailleurs, le Conseil des Treize n’a qu’une confiance modérée dans le rituel, et prend soin de faire appel au Clan Eshin pour la plupart de ses opérations, qui visent souvent des archives ou des reliques impériales faisant référence aux Skavens. Les quelques objets des hommes-rats détenus par les hommes, comme le crâne de Rat-Ogre du musée de Nuln ou le masque à gaz du Clan Skryre qui était étudié à l’École Impériale d'Ingénierie, ont ainsi tendance à disparaître...

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Missions de Skavens

« Vous quatre. Oui-oui, vous. Allez à la ville, vite-vite, tuez chose-homme à la tour-magie. Ramenez… »
- Exemple de mission Skaven

Les abominables hommes-rats n’ont rien d’humains en costume de rongeur et n’agissent pas comme tels. Il s’agit d’une espèce à part entière, dont les motivations ont été forgées par des siècles de violence, de brutalité, d’intrigues et de machinations. Malgré quelques points communs, la mentalité Skaven diffère grandement de celle des humains. Il y a bien entendu quelques exceptions. Dans certains cas, l’humain se comportera comme un Skaven et dans d’autres, le Skaven montrera des émotions et des motivations proches de celles d’un homme.

Groupes de Skavens

« Une fois d’temps en temps, vous retrouverez un corps mais c’est souvent pire que d’rien trouver du tout. On a un dicton chez nous aut’ les Nains qui dit « Si mon bouclier m’fait défaut, que mon corps me serve de bouclier. » Ça veut dire qu’on aime pas avoir des blessures dans l’dos. Mais lorsque les Skavens vous attrapent… ils vous sautent dessus à six, y vous jettent à terre en mordant et en griffant, y vous arrachent les yeux, la langue, y vous bouffent les tripes alors qu’vous êtes par terre encore en train d’mourir… vous êtes couvert de morsures. C’est point une manière d’mourir pour un Nain. Ça non, pour sûr. »
- Behram Gundarson, Nain
« Vite-vite ! Passe devant-devant ! Je couvre-couvre tes arrières. »
Avec les groupes de Skavens, l’un des soucis principaux vient du fait que ces créatures prisent la survie au-delà de tout le reste. Le prix à payer n’est jamais trop élevé. « Mieux vaut eux que moi », se dit le Skaven qui fuit l’ennemi, ne lui laissant apercevoir que la pointe de sa queue rose, tandis qu’il s’enfonce dans les ténèbres de l’Empire Souterrain et que résonnent dans ses oreilles les couinements de douleur et les cris horrifiés de ses alliés. Cela signifie qu’une rencontre soigneusement préparée risque de ne jamais survenir, tout simplement parce que les Skavens se seront enfuis à la moindre alerte.

Outre leur lâcheté, et leur loyauté inexistante, les Skavens sont enclins aux luttes intestines. Ces conflits leur donnent l’occasion d’instaurer une hiérarchie du dénigrement au sein du groupe. Les Skavens les plus forts sont respectés, craints et enviés, tandis que les plus faibles sont maltraités et humiliés par leurs supérieurs. Et puis, il sera toujours délicat de trouver une cohésion dans un groupe de Skavens. Il sera nécessaire d’instaurer un certain degré de loyauté, même si elle n’est que de convenance. Vous trouverez ci-après quelques raison qui feront qu’un groupe de Skavens reste relativement uni.

Portée Commune

Bien que les Skavens naissent par portées nombreuses, ils reçoivent une aide fort limitée de leur mère ou de leurs frères. Arrachés aux tétines de leur génitrice obèse, ils sont amenés dans des crèches spéciales par des mâles castrés, où on leur fournit nourriture, eau et guenilles, toujours en quantité insuffisante. Les maîtres espèrent ainsi que les jeunes Skavens vont se disputer violemment les denrées et donc éliminer les avortons et les faibles, afin que seuls survivent les plus vigoureux. La loi du plus fort s’instaure donc naturellement, le groupe étant dominé par un ou deux Skavens, mais à la moindre occasion, leurs frères n’hésiteront pas à prendre la place de ces hommes-rats du dessus du panier.

Cette sensibilité accompagne les Skavens tout au long de leur vie. Quand ils sont en groupe, il faut s’attendre à beaucoup d’intimidation et d’agressivité, voire à quelques morts, afin que les plus forts asseyent leur domination. Cependant, bien qu’ils se considèrent individuellement comme les plus puissants du monde, les Skavens sont bien conscients d’avoir besoin des autres, ne serait-ce que pour les accuser quand les choses se passent mal. Les accidents mortels sont souvent minimisés par la présence d’un Prophète Gris ou d’un Skaven noir.

Filiation Clanique

Pour renforcer les liens d’un groupe de Skavens, une bonne technique consiste à faire travailler ensemble ceux d’un même Clan, ou au moins de Clans alliés. Cela leur permet de baisser (un petit peu) la garde pour mieux se concentrer sur la mission en cours. Néanmoins, les germes de la trahison semés à travers l’Empire Souterrain se retrouvent aussi bien au sein du clan qu’en dehors, et les personnages Skavens luttent constamment pour affirmer leur autorité et asseoir leur place au sein de l’unité.

Meneur Né

Un bon moyen pour s’assurer qu’un groupe de Skavens marche droit consiste à lui octroyer un meneur autoritaire que les autres pourront respecter ou détester. Celui-ci pourra leur imposer une certaine loyauté les uns envers les autres, ainsi qu’envers lui-même, et il pourra menacer de mort ou de violentes réprimandes tout individu nuisant à la cohésion du groupe. Si ce type de crainte a souvent pour effet de dissuader les Skavens de défier l’autorité, il peut également nourrir un sentiment de mépris. Plusieurs hommes-rats qui ont été martyrisés par un même meneur peuvent parfois se rapprocher et se liguer pour reprendre le contrôle de leur destin. Il ne faut cependant pas oublier qu’une fois que le chef importun sera éliminé, les Skavens n’auront plus qu’à se tirer dans les pattes.

Chaque Individu est Essentiel

Dans ce scénario, chaque Skaven excelle dans une compétence ou une spécialité qui le rend indispensable à la survie du groupe. S’il perd l’un ou l’autre de ces atouts, le groupe devient plus vulnérable, ce qui revient à dire que les Skavens mettront leur vie en péril s’ils ne collaborent pas efficacement. Une mission jonché d’obstacles qui mettent les talents de chacun à l’épreuve leur rappellera régulièrement que chacun est nécessaire à la survie des autres.

Conséquences Politiques

Si les Skavens sont tous de Clans différents, les meurtres et mauvais traitements internes au groupe risquent de nuire aux relations entre Clans. Les rapports entre les Clans sont souvent houleux, pour employer un euphémisme, si bien que les affronts les plus bénins peuvent rapidement dégénérer en conflit déclaré. Quand se présentent de telles transgressions, on n’hésite généralement pas, pour calmer le jeu, à sacrifier un individu… comme celui qui a trahi ou tué l’autre Skaven… plutôt que de risquer une guerre. Cela signifie que les membres d’un groupe de Skavens risquent de s’attirer les foudres de leurs maîtres s’ils se chamaillent de trop, surtout si ces querelles se traduisent par des morts. Tant que les Skavens ont pour instruction ferme de préserver la paix, ils risquent moins de s’entre-tuer.

Aventures Skavens

« Nous pouvons en conclure que l’attaquant a escaladé le rempart extérieur pendant la relève de la garde, puis qu’il est descendu sans un bruit par la cheminée du monte-plats, avant de démembrer la victime à l’aide d’une arme acérée. Tout ceci évoque une créature d’une force phénoménale, d’une souplesse incroyable, dotée d’extraordinaires talents pour l’escalade, un être d’une férocité inhumaine, défiant l’imagination. J’insiste à nouveau sur le fait, monsieur, que ces indices font fortement penser à un agresseur qui ne serait ni homme ni bête mais plutôt un abominable hybride. En outre, cette incursion semble avoir été si bien préparée que je suis convaincu que l’agresseur possédait une intelligence bien supérieure à celle d’un Homme-Bête ordinaire. »
- Volpone Giesser, du guet d’Altdorf (extrait d’un rapport à ses supérieurs)

Les Skavens voient le monde qui les entoure en nuances de blanc et de noir. Ils se considèrent comme la race maîtresse, destinée par ses sinistres dieux à contrôler le monde de la surface. En attendant cette heure, ils sont constamment harcelés par leurs propres intrigues et machinations, et doivent lutter contre les leurs pour assurer la gloire de la Grande Ascendance.

La Quête du Pouvoir

Les Skavens, dans leur recherche perpétuel de pouvoir (et de Malepierre), sont les ennemis de toutes les races du monde !
Le statut social est tout pour les Skavens. Chaque homme-rat a ses propres rêves de gloire, dans lesquels il se voit crouler sous les louanges de ses congénères, respecté par ses ennemis et investi du pouvoir et de la réputation que tous lui doivent. La plupart du temps, il s’agit de rêves fous qui ne se réaliseront jamais. La probabilité pour un Skaven donné de connaître un tel triomphe, dominant des millions d’autres hommes-rats, est en effet bien maigre. Les Skavens qui tentent leur chance et partent de leur propre chef à l’aventure en profitent pour essayer d’accroître leur prestige. Tout Skaven qui a la moindre occasion d’améliorer sa condition (que ce soit par des moyens honnêtes ou non) n’hésitera pas une seule seconde. Le prestige est en effet plus précieux pour les Skavens que tout l’or, tous les trésors et toutes les gemmes du monde (à l’exception de la Malepierre, bien entendu). La valeur des récompenses physiques ne se mesure pas matériellement, mais par le pouvoir temporaire qu’elles accordent.

Les aventuriers Skavens se distinguent ainsi de leurs homologues sans fourrure. Alors que les humains, les Nains et les Elfes risquent leur vie pour la fortune, les hommes-rats se désintéressent de ces choses. La perspective d’un meilleur rang et de privilèges sociaux a plus de chances d’enivrer un Skaven que celle d’une couronne en or ou d’un sceptre serti de pierres précieuses, à moins que ces objets n’augmentent les chances de victoire ou de promotion de l’intéressé.

La Quête de la Malepierre

S’il existe une monnaie chez les Skavens, c’est bien la Malepierre. Cette substance fait partie intégrante de leur magie, de leur technologie et de leur existence comme aucun autre élément. Les hommes-rats ont lutté de nombreuses années pour la Malepierre. Des batailles menées dans les ruelles effondrées de Mordheim aux champs recouverts de cadavres de Sylvanie, les Skavens ont tout risqué pour cette pierre aux nuances vertes. La Malepierre écrase toutes les autres richesses matérielles (or, argent, gemmes, bijoux, etc.) dans l’esprit des Skavens, qui seront prêts à tout pour mettre la main sur le moindre fragment. Le trafic de Malepierre est l’un des moteurs principaux de leur société. Les chefs envoient des groupes entiers en mission suicide pour ramener de ce minerai, même quand la présence d’un filon n’a pas été prouvée de manière irréfutable.

Les Skavens Contre le Chaos

Les Skavens sont certes une incarnation du Chaos, mais ils se considèrent comme les instruments du Rat Cornu. Les forces du Chaos et les Sombres Puissances qui œuvrent à réduire le monde en esclavage ne sont qu’un obstacle de plus à la Grande Ascendance, et elles devront finalement être vaincues, comme tout le reste. Étant donné que le Chaos cherche à asseoir sa domination sur le monde de la surface, les risques d’un conflit avec les armées de l’Empire Souterrain croissent chaque jour. Des groupes de Skavens sont dépêchés pour espionner ou enquêter sur les déplacements du Chaos, à moins qu’ils ne soient directement envoyés pour éliminer un culte. Il arrive également que les Skavens cherchent au contraire à cultiver une alliance de circonstances avec les serviteurs du Chaos, notamment lorsque cela peut leur permettre de les rendre plus vulnérables et d’assurer la gloire finale des hommes-rats.

Les Skavens contre les Skavens

Au bout du compte, les Skavens finissent toujours par lutter les uns contre les autres pour la domination de l’espèce, et les faibles laissent invariablement la place aux forts. Quand ils ne restera plus que des individus puissants, ils se déploieront comme une nuée à la surface de la terre et soumettront les peuples qui se sont opposés à eux pendant des millénaires. Mais en attendant ce jour, les Skavens doivent faire la guerre entre eux. Les conflits quotidiens et les guerres de destruction réciproque qui animent l’Empire Souterrain sont autant de prétextes de missions.

L’une des manières d’étendre la domination d’un clan consiste à détruire les clans plus faibles, à s’approprier leurs domaines et à réduire leurs membres en esclavage. Ce faisant, les Skavens accroissent leur pouvoir, car ils agrandissent leurs armées et se retrouvent en possession de nouveaux terriers, et de nouvelles mines et installations. De petits groupes d’éclaireurs sont envoyés avant l’assaut principal pour éprouver les forteresses ennemies et en définir les points faibles. Mais il arrive que le surnombre militaire ne soit pas la meilleure solution. Parfois, une frappe précise peut s’avérer plus destructrice, comme l’assassinat du chef du clan adverse.

Les Skavens Contre le Monde

Le but ultime des Skavens est de contrôler le monde de la surface. Tout individu qui ne périt pas lors de l’attaque initiale devient esclave des vainqueurs. De nombreuses missions pour groupe de Skavens auront pour but de faciliter la Grande Ascendance de la race. L’infiltration de communautés humaines pour en corrompre les dirigeants, semer la discorde ou exercer des représailles est une mission particulièrement honorable pour des aventuriers Skavens.

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Sources

  • Warhammer JdR - Les Fils du Rat Cornu
  • Livre d’Armée des Skavens, V7
  • Livre d’Armée des Skavens, V6
  • Livre d’Armée des Skavens, V4