Bataille de la Route de la Vieille Forêt

De La Bibliothèque Impériale
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Cette bataille n’est connue que grâce à un rapport noté de façon brouillonne par un chroniqueur ayant assisté bien malgré lui à une bataille opposant une armée de Middenheim à celle du Comte Vlad von Carstein. Ce rapport précise que la bataille a eu lieu il y a environ cinq cents ans, mais on ne peut y trouver aucune référence dans la moindre chronologie. On l’a donc nommée la Bataille de la Route de la Vieille Forêt. C’est le nom le plus évocateur avec lequel il a été possible de la baptiser, car rien ne dit précisément où elle s’est déroulée, si ce n’est non loin de la Route de la Vieille Forêt… Cela devait cependant être aux limites du Middenland, très près des frontières du Hochland.

À la Bataille de Schwartzhafen en 2025, l’armée de Vlad affronta celle du Comte Électeur de Middenheim. Cette dernière était accompagnée par Jerek Kruger, Grand Maître de l’Ordre des Chevaliers du Loup Blanc et d’un grand nombre de ses Templiers. Kruger tua ce jour-là Vlad de ses propres mains, lui pulvérisant le crâne avec son marteau de cavalerie. Mais moins d’un an plus tard, il est dit que Vlad revint à la tête d’une nouvelle armée, déterminé à se venger de Kruger et des Templiers. C’est à ce moment que s’est déroulée la Bataille de la Route de la Vieille Forêt.

Kruger était parti une nouvelle fois de Middenheim à la tête de ses Chevaliers afin d’affronter les Sylvaniens. La bataille eut lieu en plein hiver, et une fine couche de neige recouvrait tout le champ de bataille, sans que cela gêne outre mesure les Templiers d’Ulric, habitués aux rigueurs du froid. Le récit ne cite pas la taille exacte des troupes de l’armée Sylvanienne, mais précise que ceux-ci étaient en infériorité numérique. Ils étaient de plus sur un terrain qui ne leur était pas familier et n’avaient ni la motivation, ni l’équipement des Middenheimers : Jerek Kruger devait donc être très confiant dans sa victoire. Il prit les Sylvaniens par surprise et les força à adopter une formation défensive.

La garde personnelle de Vlad, connue sous le nom de Garde de Drakenhof, était certainement présente. C’était une troupe loyale à son seigneur, armée de grandes épées a deux mains et protégée par des armures d’excellente facture. Elle formait l’élite de l’armée Sylvanienne et bien des victoires avaient été arrachées grâce à son courage. Le champ de bataille s’étendait sur plusieurs grandes clairières couvertes de neige, encadrées par des bois de pins sombres. La Garde de Drakenhof prit position au centre des lignes Sylvaniennes, et il est dit que Vlad lui-même s’y trouvait, et qu’à sa droite se tenait l’un de ses capitaines, brandissant l’étendard familial des von Carstein.

Les ailes de l’armée étaient tenues par les troupes régulières, équipées d’un mélange d’arbalètes, de lances et de hallebardes. Elles portaient leur livrée régimentaire : le noir, le rouge et le violet. Fidèle à sa réputation de boucher peu soucieux de la vie de ses hommes, Vlad avait déployé ses troupes irrégulières à l’avant de l’armée afin qu’elles essuient le gros de la charge initiale ennemie. Une petite force de Templiers de Drakenhof et de chasseurs se frayait pendant ce temps un chemin à travers les arbres à l’est afin de prendre l’ennemi de flanc.

Les Chevaliers du Loup Blanc lancèrent trois charges successives sur les Sylvaniens, annihilant totalement la milice et éparpillant les rares survivants. Vlad ordonna que les fuyards soient abattus, car il ne tolérait pas la faiblesse. Les Chevaliers du Loup Blanc continuèrent dans leur élan à travers une pluie de carreaux et enfoncèrent les rangs des hallebardiers et des lanciers, en tuant des centaines. Jerek Kruger se trouvait à la tête de l’aile gauche et vainquit toute résistance tandis que le flanc droit enfonçait également les lignes ennemies. Seule la Garde de Drakenhof tint ses positions sans faillir, mais fut malgré tout massacrée, ne laissant qu’une poignée de survivants. Kruger crut alors probablement que la victoire lui appartenait, car même l’apparition des Templiers de Drakenhof sur son flanc droit n’arrêta pas la charge des Chevaliers du Loup Blanc.

Ce n’est qu’à ce moment que les pouvoirs nécromantiques de Vlad se révélèrent, du moins d’après ce que dit le rapport. Des vagues d’énergie ténébreuses furent libérées par le Comte, ses yeux devinrent noirs et une aura de terreur recouvrit le champ de bataille. Des nuages sombres emplirent le ciel et des nuées de chauve-souris apparurent. Des hurlements de loups se mirent à résonner de tous côtés avant que les silhouettes sombres de ces prédateurs ne se découpent à l’orée des bois. Les chauves-souris engloutirent les Templiers d’Ulric tandis que les loups se ruaient sur eux et les désarçonnaient.

Plus horrible encore, les morts se relevèrent, Middenheimers et Sylvaniens confondus, et se jetèrent sur les ennemis de Vlad. Les chevaux ruaient de terreur et provoquèrent une confusion encore plus grande. Chaque guerrier d’Ulric qui tombait rejoignait immédiatement les rangs de l’armée du Comte, et comme ses guerriers vivants regardaient horrifiés ce qui arrivait, il leur dit que les Dieux étaient de leur côté, car même les morts se battaient pour eux. Cela ne fit toutefois pas grand-chose pour calmer leur désarroi. Le texte donne ici dans l’euphémisme : voir ses camarades se relever de la tombe pour reprendre le combat doit causer bien plus qu’une simple stupeur…

Il n’y eut bientôt plus aucun Middenheimer vivant sur le champ de bataille à l’exception de Jerek, car Vlad voulait s’en charger lui-même. Devant les yeux horrifiés de ce dernier ainsi que ceux du chroniqueur caché à la lisière des arbres et tremblant pour sa vie, Vlad ordonna à ses automates de massacrer ce qu’il restait de ses troupes : il préférait visiblement l’obéissance aveugle des morts à celle moins fiable des vivants. Ses capitaines furent toutefois épargnés, et ne semblèrent pas émus le moins du monde par cette décision. Le chroniqueur suggère ici qu’au vu de leurs traits pâles et de leur force surhumaine, ils étaient eux aussi des Vampires.

Vlad défia Jerek en combat singulier et en quelques secondes la vie du Grand Maître s’écoulait par une douzaine de blessures fatales. C’est à ce moment que le chroniqueur choisit de s’éclipser, s’enfuyant à travers la nuit, transi de froid et poursuivi par des loups monstrueux. On ne peut que spéculer sur la façon dont il parvint vivant jusqu’à Middenheim, mais sa santé mentale devait être défaillante lorsqu’il écrivit ce rapport : le froid et probablement le massacre inattendu des Middenheimers par des Sylvaniens en sous-nombre avaient dû le rendre sujet à des crises de délire. Il fut d’ailleurs plus tard retrouvé mort au pied d’une tour de la cité, le dos brisé et une expression de terreur figée sur le visage.

Qu’advint-il de Jerek Kruger ? Bien que la Bataille de la Route de la Vieille Forêt ne soit répertoriée nulle part, la mort du Grand Maître, ou tout du moins sa fin, est une histoire connue : il fut retrouvé au pied de l’Ulricsberg, le rocher monolithique sur lequel repose Middenheim, son corps avait perdu tout son sang et avait été crucifié sur un tronc, des pieux de bois plantés dans les mains afin de le clouer à l’arbre.

Source

  • White Dwarf 119 : Mars 2004