Yaghur

De La Bibliothèque Impériale

Les Yaghurs était un peuple humain primitif situé dans le sud-ouest des Terres Sombres au 2e millénaire avant Sigmar. Aux yeux des habitants de Nehekhara, c'était des barbares. C'était un peuple primitif et méfiant, hostile envers les étrangers, avec un fonctionnement tribal. Leur chef était généralement leur représentant le plus fort et brutal, celui qui parvenait à intimider la tribu, soutenu par un ensemble de proches et d’alliés.

Leur territoire s'étendait des bords de la Mer de Fiel aux confins de la Plaine des Os. Au nord de la mer, le littoral était constitué d’un méli-mélo de plaines marécageuses plates et de collines vallonnées hérissées d’épineux gris et rabougris. Les plus grands villages se situaient au sommet de ces collines stériles, les huttes sordides d’herbe et de boue tapies les unes contre les autres. Les plus petits hameaux et autres communautés claniques se situaient parmi les herbes jaunies des plaines palustres, reliés les uns aux autres par des sentiers sinueux et détrempés qu’empruntaient des générations de chasseurs et de pillards. En se rapprochant du Pic Dolent, les villages étaient de plus en plus grands et élaborés. Les contreforts étaient plus ou moins terrassés et des rangées de huttes à toit rond occupaient les champs détrempés, là où le riz et les tubercules baignaient dans l’eau acide. Les sentiers étaient plus larges et mieux entretenus, et les bois moins denses. Leur principal fort était nommé Maghur’kan.

Histoire[modifier]

Avant les Yaghurs[modifier]

A l'origine, des pâtres nomades des lointaines steppes du Nord conduisaient les troupeaux au sud à l'automne et passaient l’hiver à l’abri, au pied de l'imposant versant oriental du Pic Dolent. Au fil des siècles, les tribus prospérèrent et leur relation à la montagne changea: on y réglait les doléances lors d’épreuves de sang. Près de mille ans plus tard, après un long été de meurtres, de pillages et de trahisons, le premier grand chef fut nommé sur le flanc de la montagne.

Les tribus finirent par se lasser de leur cycle migratoire permanent, des steppes septentrionales au pied de la montagne et aux rives de la Mer de Cristal. Au cours d’un hiver, elles dressèrent leurs campements au sud-ouest de la montagne et décidèrent d’y élire domicile. La communauté grandit et, au fil des générations, la colonie primitive laissa place à une cité tentaculaire, fétide et bruyante. Les terres du grand chef s’étendirent jusqu’à couvrir tout le littoral de la mer intérieure et s’étalèrent même jusqu’au grand plateau, au nord, à proximité des mornes steppes d’où étaient originaires les tribus.

Puis vint cette nuit terrible de la chute de la pierre-ciel. La pierre plongea vers le sol tel un trait de feu verdâtre et sifflant, et lorsqu’elle frappa la montagne, on entendit l’explosion à des lieues à la ronde. L’onde de choc se répercuta sur les différents versants et rasa des villages situés de l’autre côté de la mer de Cristal. La grande cité des tribus fut dévastée, et les bâtiments détruits ou dévorés par des flammes vertes et sinistres. Il y eut des centaines de morts, et des centaines d’autres subirent des maladies et des malformations atroces dans les mois qui suivirent. Les survivants se tournèrent vers le nord, terrifiés et émerveillés devant la colonne de poussière et de cendres luisante qui s’éleva de la plaie gigantesque ouverte dans le flanc de la montagne.

La catastrophe fut si soudaine, et d’une telle ampleur qu’elle ne pouvait être que l’œuvre d’un dieu courroucé. Le lendemain, le grand chef et sa famille gravirent le versant et s’inclinèrent devant le cratère, avant d’offrir des sacrifices au Dieu Ardent pour que leur peuple survive. Le grand chef et les siens se mirent à vénérer la pierre-ciel. Ils se baptisèrent les Yaghur, les Fidèles.

Le royaume et le schisme[modifier]

Les prêtres finirent par apprendre à faire appel au pouvoir de la pierre pour accomplir d’épouvantables actes de sorcellerie. Les Yaghurs connurent un âge d’or et le grand chef commença lui-même à se qualifier d’élu de la pierre-ciel. Ses prêtres le sacrèrent roi et affirmèrent au peuple qu’il était le porte-parole du dieu en personne. Le clergé de la pierre-ciel savait pertinemment qu’en assurant la prospérité des rois yaghurs, il garantissait son propre pouvoir et sa richesse. Ils se taillèrent un royaume en dominant les tribus environnantes, en combattant les Peaux-Vertes et les Skavens.

Il en fut ainsi pendant des générations. Mais les jours de gloire du royaume s'achevèrent. Les maisons nobles qui régnaient depuis la cité religieuse bâtie sur le versant sud de la montagne sombrèrent dans la paranoïa et la cruauté. La folie contamina les clans dirigeants et le royaume s’enfonça rapidement dans la guerre civile. Les rois yaghur sombrèrent dans la décadence et la folie, et que les gens souffrent quotidiennement sous leur règne. Les clans s’entre-tuèrent pour la pierre-dieu enfouie dans la montagne et des milliers de personnes furent tuées. Finalement, les maisons nobles, le roi et le clergé corrompu furent renversées quand un prince exilé revint du nord accompagné des préceptes d’un nouveau dieu : Malakh le Noir, Maître de la Quadruple Voie. Le pouvoir de Malakh valut au prince de nombreux alliés et ils finirent par conquérir la cité religieuse, après quoi ils massacrèrent les aristocrates yaghurs en proie à la folie en les sacrifiant à leur dieu. Le temple de la montagne fut scellé et les Yaghur repartirent au nord, en empruntant les vieux sentiers que parcouraient leurs ancêtres, des milliers d’années plus tôt, en quête d’une vie meilleure, loin de la montagne et du dieu corrupteur.

Cette période dura plusieurs siècles. La montagne devint une région désolée, hantée, coiffée des vapeurs empoisonnées qui se dégageaient de l’immense pierre-ciel enfouie dans ses entrailles. Les Yaghur s’installèrent sur un grand plateau situé au nord et renouèrent avec leurs vieilles habitudes en se scindant en plusieurs tribus. Ils prospérèrent un certain temps, mais leur nouveau dieu s’avéra tout aussi affamé et cruel que celui auquel ils avaient renoncé. Ils furent alors déchirés par un schisme et une guerre civile. Pour finir, ceux qui qui rejetaient le culte de Malakh cherchèrent à se tourner vers les vieilles coutumes et le culte du dieu de la montagne. Ils furent chassés. Ils retournèrent sur les rives de la mer de Cristal et tentèrent de subsister dans cette zone humide et morne, en faisant des sacrifices à la montagne et en inhumant leurs morts à son pied dans l’espoir de regagner la faveur du dieu céleste et de retrouver la gloire de leur royaume perdu.

L'arrivée de Nagash[modifier]

Ainsi, il y eu deux royaumes : les yaghurs du sud, autour du Pic Dolent, étaient pauvres et avaient le corps muté par l'effet de la malepierre. Ils étaient dominés par les prêtres du Dieu Ardent, les Gardiens de la Montagne. Ils nommaient les yaghurs septentrionaux les Réprouvés, qui eux-mêmes se considéraient comme le Vrai Peuple.

Les Réprouvés étaient équipés d'armes et d'armure de bronze, et ils étaient plus grands que leurs cousins. Ils semblaient bien décidés à ne pas enterrer la hache de guerre avant que l’âme du dernier Yaghur du sud n’ait été offerte au dieu aux quatre visages, car Malakh n’allait pas se contenter de moins.

Vers -1600C.I., Nagash arriva au Pic Dolent, massacra les Gardiens de la Montagne et devint le nouveau dieu des yaghurs du sud. Il leur appris que, pour gagner la force des Réprouvés, il fallait qu'ils consomment leurs cœurs et leurs foies. Au bout d'un quart de millénaire à se nourrir de chair humaine, les Yaghurs du sud étaient devenus les première Goules. Ils développèrent un goût tout particulier pour la viande tendre des femmes et des enfants. Ils n'étaient plus que des silhouettes difformes, voûtées, nues, griffues et imberbes, couvertes de sang séché et de crasse, courant à quatre pattes tels de grands singes pris de folie.

Nagash méprisait moins les Réprouvés que ses premiers vassaux. Il leur ordonna d'arrêter le culte de Malakh et de lui fournir les deux tiers des hommes de chaque génération pour servir dans son armée jusqu'à la mort et au-delà, tandis que les villages fournissaient deux fois l'an la viande et le grain nécessaires à leur alimentation. Les autres restaient dans les villages, en compagnie des femmes et des enfants, pour travailler aux champs et nourrir la population.

Apparence[modifier]

Les Yaghurs du sud étaient petits, trapus et musclés et présentaient des difformités: des bosses et des crânes déformés, de longs membres simiesques et des colonnes vertébrales saillantes. Ils étaient chauves et leur peau avait une teinte verdâtre peu engageante. En plus de leur ceinture, chacun portait un simple pagne de cuir grossier lui tombant aux genoux tandis qu’ils avaient la poitrine ornée de scarifications tourbillonnantes rappelant les tatouages nehekharéens. Ils portaient de longues capes en toile huilée à cause de la pluie ; une pluie constante, envahissante et implacable sur le littoral de la Mer de Fiel. Ils étaient armés d'épieux et de gourdins. Ils manipulaient habituellement des outils rudimentaires de bois et de pierre, et les armes de bronze, primitives mais fonctionnelles, étaient des trésors par leur rareté.

Au nord, le bronze était beaucoup moins rare. Les septentrionaux aux tatouages bleutés étaient de grands guerriers musclés, bien plus imposants que leurs cousins difformes du sud. Ils portaient eux aussi des pagnes en cuir, mais cloutés de gros disques en bronze, ainsi que de grosses ceintures auxquelles étaient suspendus des crânes polis et des chapelets de phalanges. Certains allaient le torse nu, la peau marquée de scarifications complexes qui couraient de leur cou de taureau à leur taille, mais d’autres portaient de lourdes vestes de cuir couvertes de couches de petites plaques de bronze carrées.

Les chefs de villages étaient des hetman, et ceux dirigeant les principaux forts étaient des Seigneurs de Guerre.

Religion[modifier]

Les Totems[modifier]

Les autels-totems étaient le trait central de leur pratique religieuse. Ces autels prenaient la forme de colonnes de bois poli ciselé de près de cinq mètres de haut, ce qui constituait en soi un exploit dans un pays où ne poussaient que des arbustes noueux de moins de trois mètres. Ils faisaient la fierté de chaque village mais l'artisanat était plutôt grossier comparé aux normes nehekharéennes. Les villageois laissaient près des autels des offrandes prenant la forme de nourriture et de sculptures rudimentaires. Et vu que les totems se situaient au centre de chaque village, c’était assurément les points névralgiques de cérémonies importantes.

A l'origine, ils étaient sculptés à l’image d’hommes et de femmes musclés. Quatre à huit personnages apparaissaient sur chacun, toujours par paire, tournés vers l’extérieur selon des poses sans doute censées conférer force, sagesse et prospérité. Aucune iconographie commune d’un totem à l’autre ne semblait dénoter l’existence de quelque panthéon, même si aucun des personnages n’affichait les difformités propres à ceux qui les vénéraient. Peu après la première rencontre des yaghurs avec Nagash, des totems à son effigie firent leur apparition. A cette époque, au nord, les totems étaient déjà remplacés par d'imposantes sculptures en bois de Malakh, représenté avec ses quatre visages.

Les sorcières[modifier]

Depuis les tout premiers jours des royaumes yaghurs, les seigneurs de guerre se faisaient souvent accompagner d’un trio de sorcières, qui détenaient un pouvoir considérable. Vêtues de belles robes sombres, elles avaient de grands bâtons de bois coiffés de crânes et de cordelettes d’ornement rituel. Depuis des milliers d'années, les Yaghurs chargeaient leurs adversaires on pas au son des cors, mais au chant de guerre des sorcières, exigeant que le sang coule et que les guerriers récoltent les âmes de leurs adversaires. La voix des sorcières était chargée d'une magie primitive façonnée par les secrets anciens de leur sororité.

Les Gardiens de la Montagne[modifier]

Les gardiens de la montagnes formaient un clergé de prêtre-nécromanciens qui avaient une influence et une autorité considérable autour du Pic Dolent. Depuis leur temple-forteresse, ils contrôlaient l’accès des villageois à la montagne et à la nécropole où ils enterraient tous leurs morts. Ayant appris à contrôler les pires effets de la malepierre, ils étaient les seuls à ne pas avoir de mutations. Ils n’étaient pas de véritables nécromanciens: leur savoir-faire était extrêmement limité et grossier, mais ils faisaient appel au pouvoir de la pierre ardente pour prendre le contrôle des morts, compensant leur manque de raffinement par le nombre et la puissance brute. Ils étaient dirigés par le Grand Gardien.

Certains étaient itinérants: ils veillaient sur les oratoires en allant de village en village, ne restant jamais plus de quelques jours au même endroit. Ces hommes bénéficiaient du meilleur de leur société. Ils portaient des pagnes de cuir de belle facture souvent ornés de bouts de métal ou de pierres polies, et chacun portait un bâton ciré qui lui servait d’arme et d’insigne. Tous étaient grands, bien nourris et en parfaite forme physique. Ils voyageaient par six ou huit, généralement accompagnés d’un prêtre plus âgé assisté d’un couple d’assistants et de deux ou trois jeunes acolytes. Au village, ils dormaient dans la hutte de l’hetman, même si ce dernier et sa famille devaient alors dormir dehors.

Les prêtres étaient chargés d’oindre les totems d’huiles et d’exécuter des rituels tout près d’eux, de collecter les tributs prenant la forme de nourriture, de bière, de vêtements et d’outils, et se mêlaient parfois des affaires des villageois. Ils décidaient des mariages, réglaient certains conflits de succession.

Source[modifier]

  • Mike Lee, Nagash l'Implacable, Black Library, 2011
  • Mike Lee, Nagash l'Immortel volume 1, Black Library, 2011