Stryge

De La Bibliothèque Impériale
« Pour l’heure, nous dormons et nous rêvons. Mais un jour, nous nous réveillerons et nous redonnerons vie à nos rêves. »
- Urzen l'Implacable


Les Stryges : les Bêtes qui Hantent les Ténèbres[modifier]

Les Vampires des autres lignées peuvent bien jouer à se donner l’apparence de mortels et à s’affubler des robes de seigneurs, de chevaliers et de princes, il faut pourtant reconnaître qu’au fond de lui-même le Vampire est purement un monstre. Il en est qui s’absorbent tellement dans leurs mascarades qu’ils en oublient cette vérité. Les Stryges ne l’ont pas oubliée et ils ne font pas semblant. Ils épousent la cause de la bête qui vit en eux. Ils accueillent toute la force et la fureur que leur confère l’animal. Une force terrible à contempler et une fureur qui ne connait pas de limites.

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Histoire[modifier]

Toutes les sociétés ont besoin d’un souffre-douleur.

Il ne suffisait pas à Neferata et à sa parentèle d’être les seigneurs de la grande cité de Lahmia. Il ne leur suffisait pas d’avoir bu l’Élixir de Vie et d’être devenus immortels. Il leur fallait encore trouver des moyens de se sentir supérieurs aux autres, d’exclure leurs égaux de leur petit culte. C’est uniquement par l’une de ces puérilités que la reine voulut empêcher son plus jeune frère, Ushoran, Seigneur des Masques, des Célébrations et des Festivités, de boire l’Élixir et de se joindre aux bien-nés. C’était simplement par désir mesquin de laisser quelqu’un en dehors de sa petite cours d’élite. Pour lui donner une bonne leçon, et parce qu’il voulait revendiquer ce qu’il estimait être son dû, Ushoran lui vola son précieux Élixir et entra dans l’état de non-vie sans son aide ou son assentiment.

Naturellement, la reine se mit dans une rage noire et passa les siècles suivants à ruminer l’insulte en préparant sa vengeance. Elle devait en trouver l’occasion, mais bien longtemps après, pas avant que les Vampires n’aient trahi Nagash et ne se soient éparpillés aux quatre vents.

Ushoran se moquait comme d’une guigne du culte des Vampires et il ne partageait pas leur crainte de Nagash. Tandis que les autres Premiers-nés fuyaient vers le nord et se cachaient du monde, le courageux Ushoran partit à la recherche d’un endroit où il pourrait bâtir un nouveau royaume où réaliser l’utopie de Lahmia, mais sans les petites querelles mesquines et les ridicules manœuvres politiques. Son rêve se réalisa lorsqu’il trouva par hasard la vallée du Strigos avec sa capitale, Mourkain, où régnait Kadon, son prêtre-roi, qui avait appris au peuple à vénérer Nagash comme un dieu. Il lui fut facile de destituer Kadon et de remplacer le culte de Nagash par le culte de sa lignée de Vampires. Kadon avait été un roi cruel et indécis ; Ushoran apporta l’ordre et la prospérité à son peuple qui en fut très heureux. Il rétablit même le principe édicté par Abhorash selon lequel les Vampires ne devaient se nourrir que sur les criminels et les captifs ennemis afin que le peuple n’ait rien à craindre de ses immortels souverains.

Bientôt, le royaume de Strigos fut aussi vaste que puissant. Ushoran envoya alors des messages à ses quatre frères et sœurs de sang, les invitant chaleureusement à les rejoindre dans sa nouvelle nation Vampire, où ils seraient libres de se nourrir et de vivre dans le luxe, tout comme aux anciens jours de Nehekhara mais sans craindre la menace de Nagash. Aux yeux de Neferata, ce message apparut comme une nouvelle insulte. Son vaurien de frère, l’intrus qui s’était introduit dans sa cour en volant l’Élixir, avait la présomption de prétendre que son royaume, à lui, Ushoran, était plus grand que le sien (bien qu’il le fût certainement) et d’imaginer pouvoir la régenter, elle, Neferata. Néanmoins, la reine vit aussitôt un moyen de prendre sa revanche. Elle massacra le messager d’Ushoran et se mit aussitôt à répandre des rumeurs dans les autres lignées, insinuant qu’Ushoran se préparait certainement à les mettre tous en esclavage ou, pire encore, à les vendre à Nagash ressuscité.

Après avoir passé deux cents ans dans la culpabilité d’avoir abandonné leur maître et dans la crainte de sa vengeance, les Vampires étaient pleins d’amertume et s’étaient coupés du reste du monde. Chaque lignée ne pensait qu’à blâmer les autres pour la trahison et leur dispersion, mais le tabou qui leur interdisait de se faire du tort les uns aux autres les avaient toujours empêché d’agir. Lorsque Neferata leur procura à la fois une cible et une bonne raison de briser le pacte, la fureur réprimée des autres lignées explosa dans une orgie de violence. ils envoyèrent des armées de mortels et d’assassins Vampires vers ce royaume afin d’en finir avec l’intrus une fois pour toutes.

Les armées humaines qu’ils avaient lancées contre le royaume d’Ushoran n’étaient qu’un ramassis de vermines, mais elles se ruèrent contre lui rageusement, sans cesse excitées au combat par les filles de Neferata. Le royaume de Strigos fut assailli de toutes parts et tandis que le prince était occupé à endiguer le flot, son attention fut détournée à un moment critique, ce qui permit à une immense marée de Peaux-Vertes de déferler sur son royaume, sans nul doute à l’instigation de Neferata. Le prince se précipita au secours de sa capitale et la bataille fit rage pendant des jours et des jours aux portes de la ville. la situation commençait à se retourner en faveur du Strigos lorsqu’un Chaman Orque parvint à surmonter les protections arcaniques d’Ushoran et tua le grand prince d’une terrible explosion magique.

Cependant, cette grande perte n’aurait pas suffit à causer la perte du Strigos car le sacrifice du prince lui avait permis de remporter la victoire et il restait suffisamment de ses loyaux serviteurs. Hélas, comme leurs forces étaient amoindris et leurs frontières ouvertes aux envahisseurs, ils voulurent se tourner vers leurs frères des ténèbres et, au lieu de l’assistance espérée, eurent la douloureuse surprise de les voir se jeter sur eux comme des chacals affamés. Les autres Premier-Nés étaient avides de sang et toujours désespérément en quête d’un bouc émissaire.

Les Dragons de Sang proclamèrent qu’ils étaient déshonorés et les pourchassèrent comme des animaux. Les Lahmianes continuèrent à soulever les armées des humains contre eux, riant aux éclats en les voyant qui cherchaient à se cacher comme de simples mortels. Un bon nombre des nouveaux-nés d’Ushoran qui avaient survécu parvinrent à s’enfuir et se précipitèrent vers le nord, dans la froidure, pour retrouver Vashanesh, le frère qu’Ushoran avait le mieux aimé, mais celui-ci leur déclara qu’il n’avait pas de temps à perdre avec des pleutres et des avortons dans leur genre et il les égorgea. D’autres voulurent se tourner vers les mystérieux Nécrarques, espérant que ces reclus voudraient bien les abriter dans leurs cachettes mais les Nécrarques les rejetèrent eux-aussi, craignant de devenir la cible des autres lignées et de subir une annihilation semblable (quelques Stryges finirent même sur les tables de dissection des Nécrarques). Les Stryges finirent par être si terrorisés à l’idée d’être découverts et exterminés qu’ils furent contraints de chercher refuge dans des endroits sombres et secrets, loin de toute civilisation et de l’humanité, ne se nourrissant que sur les indigents, les ermites, les lépreux et les Goules, ou plus ordinairement encore sur la vermine et ceux qui étaient déjà morts. En l’espace d’un siècle, le grand royaume du Strigos n’était plus qu’un souvenir et ses princes autrefois si majestueux n’étaient plus que des chiens jappant, se cachant dans les ombres, réduits à chaparder des rebuts.

Quatre cents ans plus tard, la honte de cette situation était devenue trop insupportable pour Vorag Croc-Sanglant, qui devait plus tard être appelé le Roi des Goules. Celui-ci rassembla une armée de Goules et entreprit de rebâtir le royaume perdu. Il réussit à édifier une nouvelle capitale très loin dans la Plaine des Os, mais sa fureur était alors dirigée contre les peaux-vertes plutôt que contre ses cousins Vampires. une fois encore, le combat contre ces hordes furieuses se révéla meurtrier, pour lui comme pour ses espérances et son empire s’effondra, comme le Strigos avant lui.

Pourtant, la tentative de Vorag reste une source d’inspiration pour les Stryges. Ils rêvent toujours de rebâtir leur grand empire Vampire et ont beaucoup appris des erreurs de Vorag. Ils voudraient également se venger de leurs cousins pour les siècles d’avilissement et de trahison qui provoquèrent leur chute. Les autres lignées ont la folie de penser que les Stryges sont finis parce qu’ils se cachent ou qu’ils dorment. mais dans les ombres, l’ambition brille d’un éclat plus vif et les forces se renouvellent dans le sommeil. Ayant baissé leur garde, les autres lignées n’auront aucune défense lorsque les Vampires Stryges se lèveront à nouveau… et ils le feront, sans le moindre doute.

Société et Attitude[modifier]

Les Stryges sont solitaires par nature, ce qui signifie qu’il n’existe pas de société Stryge en tant que telle. Cependant, aucun d’eux n’a oublié les usages du temps de Mourkain et leurs coutumes répondent à un certain sens de la tradition et de l’histoire. Les Stryges n’ont pas oublié leurs anciennes existences de rois et de princes, ils continuent d’agir comme tels, même si à l’heure actuelle ils sont clairement dans un inter-règne.

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Leurs cours ténébreuses et leurs manières royales ont à l’évidence été quelque peu transformées par leurs conditions de vie et par les déformations physiques qui en font les grotesques parodies de ce qu’ils furent autrefois. Leurs courtisans et serviteurs sont aujourd’hui des Revenants dépourvus d’entendement ou des Esprits plongés dans la folie ; leurs palais sont des cryptes souterraines ou des cimetières à moitié envahis par la fange, leur peuple se compose uniquement de Goules bestiales, répugnantes de saleté. Pourtant, ils prennent leur souveraineté très au sérieux et exigent de leurs sujets une loyauté absolue et une déférence appropriée. Ils leur offrent en retour une administration scrupuleuse en tant que seigneurs protecteurs et gardiens de la loi et punissent sans tarder ceux qui osent pénétrer sur leurs terres sans y avoir été invités. Naturellement, certains se montrent plus négligents que d’autres dans l’accomplissement de leurs devoirs.

De la même façon que leurs habitudes sont ancrées dans le passé, leurs souvenirs et leurs modes de pensée le sont également. De nombreux Stryges, ayant perdu toute énergie pour lutter afin de revenir au pouvoir, se laissent glisser dans une grandiose rêverie alimentée par le souvenir de leurs gloires passées. Ils revivent les anciennes batailles et les célébrations, se parent de leurs titres d’antan et obéissent à des principes aristocratiques archaïques oubliés depuis des lustres. Certains d’entre eux ont été si profondément poussés à la folie par le désespoir qu’ils ne savent plus différencier le présent du passé : ils portent des guenilles de grosse toile en imaginant qu’ils s’agit de leurs beaux atours seigneuriaux ou tiennent de longues conversations avec des amis morts depuis longtemps. Pour d’autres, la seule échappatoire réside dans les songes ; ils dorment quasiment en permanence, rêvant des beaux jours du passé ou de ceux qui sont à venir.

Chez certains, la folie prend une forme plus dangereuse et plus extériorisée. Yudas le Roi des Ombres est devenu la terreur du Wissenland lorsque sa folie lui a fait voir le visage de sa femme infidèle dans celui de chaque jeune fille de la contrée. Urzen l'Implacable se remémore toujours son ancienne carrière militaire et passe ses nuits à faire exécuter des manœuvres complexes à son armée de Goules et de Zombies, bien que ces créatures dépourvues d’intelligence ne puissent agir sans qu’il les contrôle entièrement.

Néanmoins, tous les Stryges ne se perdent pas dans une rêverie sans fin ; certains d’entre eux utilisent les souvenirs de qu’ils possédaient et leur désir de vengeance pour alimenter leurs grands projets et se lancer dans l’action. pour d’autres, ce désir se cristallise en une résolution glaciale et terrible qui au fil des siècle s’endurcit en une volonté bien supérieure à celle de toute autre créature. Quelle que soit leur disposition d’esprit, tous les Stryges sont dangereux. Comme tous les Vampires, ils considèrent comme un droit leur capacité à dominer tous les êtres inférieurs et à s’en nourrir et ils sont tout aussi ombrageux que leurs cousins lorsque quelque chose vient se mettre en travers de cet ordre naturel. Un Vampire strigoï endormi depuis plus d’un siècle peut paraitre une proie facile aux yeux d’un pilleur de tombes ou d’un chasseur de Vampires, mais il est capable de s’éveiller en une fraction de seconde et sa fureur devant une telle intrusion sera forcément terrifiante. Ils ne disposent peut-être pas des innombrables armées des von Carstein et ne peuvent égaler la valeur martiale des Dragons de Sang, mais les Stryges n’en sont pas moins redoutables que leurs cousins.

Ushoran ne pouvait peut-être pas égaler Vashanesh en tant que chef et il lui manquait sans doute l’habileté d’Abhorash mais, même quand il n’était encore qu’un mortel, il était déjà incroyablement vigoureux. Par son sang, ses rejetons ont hérité de sa puissance physique et l’ont renforcée par leur nature vampirique. Chacun d’eux est une machine à tuer aux muscles noueux, d’une force inconcevable. Les Dragons de Sang eux-mêmes ont appris à craindre la force des Stryges : ils savent qu’à la moindre erreur, si ces puissantes mains griffues parviennent à se refermer sur leur cou, leur non-vie peut se terminer en un instant. Les Stryges tirent une immense fierté de leur force herculéenne et considèrent qu’elle est le signe de leur véritable place au sein du monde des Vampires : le plus fort devrait être au sommet de la hiérarchie. En outre, ils ont d’autres qualités qui leur sont propres… mais ils les payent très cher.

Le mode de vie qui les contraint à se cacher dans les plus sombres recoins du monde les a également forcés à se retrancher au plus profond de l’obscurité de leur propre nature. Plus ils se réfugient dans les ténèbres et les entrailles de la terre, plus ils ressemblent à des ombres et à des bêtes. Ils ont perdu toute prétention à un semblant d’humanité, ne conservant que la faim dévorante du Vampire et la pure essence du prédateur, modelant leur chair afin de devenir de meilleurs chasseurs, de meilleurs tueurs et de se nourrir au mieux. Leurs corps se sont courbés et repliés, leurs griffes sont devenues plus dures et plus acérées que des pointes d’acier, leurs crocs ont poussé pour devenir plus mortels encore. Les plus contrefaits marchent à quatre pattes, sur des jambes torses, l’échine tordue et parsemée de pointes. Leurs oreilles s’allongent et deviennent pointues comme celles des chauves-souris et leurs bouches se déforment en un mufle allongé comme celui d’un loup démoniaque. Au fil du temps, ils finissent par ne plus avoir un seul trait qui puisse évoquer l’humanité ; ils deviennent d’abominables créatures issues des cauchemars les plus épouvantables.

Finalement, leur esprit glisse sur la même pente et ils oublient lentement leurs illusions de grandeur aristocratique jusqu’à ce qu’il ne leur reste plus rien d’autre que le vague souvenir d’un pouvoir absolu et la rage sans limite de l’avoir perdu. Pourtant, même à ce stade, ce ne sont pas des bêtes dépourvues d’intelligence ou d’esprit ; tous les Vampires sont des créatures princières et aucune dégénérescence physique n’y pourra jamais rien changer. Même lorsqu’ils ragent, bavent et hurlent, ils restent les maitres de leur cour, aussi aliénés qu’ils soient, et conservent le sentiment de leur fierté et de leur noblesse, si dévoyées soient-elles. Jusqu’à la fin, un Vampire Stryge reste un seigneur.

Alimentation et Reproduction[modifier]

Les Stryges sont rejetés par tous les autres Vampires et les Lahmianes ont des agents dans presque toutes les villes et les cités. Les humains ne savent pas garder un secret, particulièrement lorsqu’ils ont été choisis pour satisfaire les appétits d’un Vampire, et ceux qui se font saigner à blanc n’échappent pas à l’attention des Répurgateurs. C’est ainsi qu’il est extrêmement difficile à un Stryge de se nourrir discrètement des vivants ou de se cacher parmi eux très longtemps. La seule exception à cette règle est constituée par les nomades de l’ancienne Strigos. Après avoir perdu leur royaume, les derniers rescapés du peuple d’Ushoran se sont vus réduits à errer dans le Vieux Monde, craints et haïs de tous à cause de leur passé trop lié aux Vampires. Comme ils sont isolés, chassés des communautés humaines, les ponctions effectuées par les Stryges sur ces populations errantes passent inaperçues ; en outre, beaucoup de gens, dans cette peuplade, accueilleraient joyeusement leurs anciens souverains et espèrent qu’ils reviendront. Cependant, un Stryge avisé ne reste pas trop longtemps en compagnie des Strigany car ils attirent facilement les Répurgateurs, tout autant que les Chasseurs de Vampires, qui savent que la sinistre réputation de ce peuple est bien souvent basée sur la vérité.

En général, les Stryges se contentent de se nourrir sur les morts plutôt que sur les vivants, une habitude qui a malheureusement tendance à les précipiter dans la folie et à leur donner une apparence bestiale. Les morts, contrairement aux vivants, n’attirent guère l’attention lorsqu’on les dérange et si le décès date de moins d’un an, leur sang est suffisamment nutritif pour survivre. Cependant, il a un goût amer et il est froid, ce qui fait que les Stryges se nourrissent aussi rarement que possible et n’en retirent aucun plaisir. Les rats et toutes sortes d’autres vermines leur permettent de varier un peu leur régime, mais leur sang va de l’insipide à l’amer. Ceux qui en ont eu de la chance ont pu apprendre à réprimer leur appétit en dormant, par des moyens mentaux ou par l’usage d’autres pouvoirs plus sinistres.

À la différence des autres Vampires, les Stryges ne sont pas très sociables. Par sécurité, il vaut mieux éviter que les membres de la lignée ne se rencontrent et ne communiquent entre eux. En outre, la plupart des Stryges souffrent trop des souvenirs que cela fait remonter à leur mémoire. Les Stryges n’accordent généralement jamais le Baiser de Sang à quiconque, excepté dans des occasions tout à fait exceptionnelles. Là encore, le risque d’être découvert est beaucoup trop important et même à leurs âmes noires et immensément cruelles l’idée de condamner qui que ce soit à vivre cette existence paraît insupportable. Toutefois, s’ils ne se reproduisent pas, c’est autant par élitisme que par compassion. Lorsque le Strigos renaîtra de ses cendres, le royaume reviendra en héritage à ceux qui le méritent le plus, ceux qui furent si atrocement spoliés dans le passé. Une personne n’ayant aucun souvenir de cet événement ne pourrait se joindre à leur lignée qu’en démontrant beaucoup de zèle et une incroyable déférence envers la lignée de Strigos.

Tactiques et Stratagèmes[modifier]

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Les Stryges ne se contentent pas d’attendre, dans l’inaction, le retour de leur gloire passée. Même ceux qui sont perdus dans leur folie ou dans leurs chimères brûlent de retrouver leur ancienne puissance et leur autorité. Les quelques bribes de pouvoir qu’ils peuvent exercer sur des Goules ou une poignée de Strigany terrifiés ne sont qu’un pâle substitut de la véritable royauté, tout comme l’eau ne saurait passer pour du vin. Mais comment pourraient-ils espérer faire revivre le grand royaume du Strigos tant qu’ils sont eux-mêmes tellement désespérés et méprisés ?

La réponse réside dans l’exemple de Vorag le Roi des Goules. Il fut le premier de leur lignée à se soulever après le massacre et à essayer de reprendre ce qui leur appartenait autrefois. Bien que ses plans aient échoué, ses méthodes étaient sensées : il rassembla les forces des Stryges et les utilisa loin des royaumes des autres Vampires, très loin dans les Terres Sombres. Les Vampires des autres lignées s’accrochent à leur autorité sur les humains, bien plus que ne le font les Stryges. Ils se soucient peu des régions où les humains ne veulent ou ne peuvent pas vivre. C’est la raison pour laquelle les Stryges ont survécu dans les cimetières, les ruines et les forêts profondes et c’est aussi pour cela que les tentatives de Vorag dans le sud sont passées inaperçues et n’ont pas été empêchées. Si le royaume des Vampires Strigoï doit se relever, ce sera dans des régions comme celles-ci, perdues ou oubliées depuis longtemps.

Chaque château en ruine et chaque cimetière abandonné peut être la forteresse d’un Stryge. Tous les marais putrides ou les friches désolées peuvent leur servir de territoire. Là où les terres sont voilées par le brouillard, cachées par de sombres et épaisses forêts, derrière de hautes montagnes, les Stryges peuvent s’installer et commencer, une nouvelle fois, à constituer leurs armées en rêvant de reconquérir leur trône. Cependant, une nation entière de Stryges devrait s’établir dans un endroit suffisamment éloigné de l’Empire et de ses agents humains. À l’heure actuelle, les Terres Arides présentent la meilleure alternative : elles sont à peu près désertes, dépourvues d’humains et d’autres Vampires, et seulement habitées par les Peaux-Vertes - qui reste une menace constante - et quelques Ogres de passage. Le fait qu’il s’agisse des anciens territoires de Strigos est également une motivation pour les Stryges. Un peu plus au nord, et à peu près aussi dépeuplées, on trouve les Principautés Frontalières ; ces territoires solitaires et ravagés par l’anarchie sont également un terreau fertile pour les Stryges ambitieux.

Vorag leur a également démontré quelle force on peut déployer à l’aide d’une armée de Goules et ces créatures sont toujours les fantassins et les serviteurs des Stryges. La famine est une menace constante dans le Vieux Monde : il suffit d’une mauvaise récolte, d’une catastrophe naturelle ou d’une caravane marchande perdue pour qu’un village tout entier se retrouve sans autre nourriture que l’herbe des champs et les feuilles des arbres. Les soldats et les marins, eux aussi, sont souvent perdus à des kilomètres de tout approvisionnement, entourés de cadavres. Il est bien plus fréquent que l’on ne pourrait se l’imaginer que ces gens mangent la chair des morts afin de parvenir à survivre, mais une fois que c’est chose faite, le péché corrompt l’âme pour l’éternité et l’homme qui l’a commis finit par devenir un monstre hideux et bestial. Les Stryges voient leur propre reflet dans ces créatures, ainsi ils sont nombreux à se montrer protecteurs et compatissants envers leurs abominables serviteurs. Les autres les considèrent comme une force naturelle, comme les rats, les chauves-souris et les cafards qui affluent vers ces créatures de décomposition : utiles mais pas plus dignes de considération que les autres animaux.

Quelle que soit l’approche adoptée par leurs maîtres envers elles, les Goules semblent naturellement portées à vénérer les Stryges avec ferveur et sans se poser de questions. Certaines font des dizaines de kilomètres pour rechercher un maître, fouillant les endroits les plus secrets, et certaines ressentent même dans leur chair un appel qui les mène droit au but. Rares sont les Stryges dont la cour ne comprend aucune Goule et ils accueillent toujours de telles fidèles avec joie car elles leur apportent le plus grand des présents : une chance de se nourrir sur un être vivant plutôt que de devoir se contenter du sang séché et amer des morts. Le sang de Goule est âcre, comparé à celui d’un humain, mais il est infiniment meilleur que celui des cadavres.

Il serait facile de se contenter de considérer les Rois des Goules comme les maîtres fous d’une armée de valets tout aussi fous ; les Goules procurent aux Stryges une provision constante de sang frais ainsi qu’une armée toute prête à les servir. De plus, les Goules combattent avec une fureur frénétique égale à celles des Tueurs de Trolls et leurs adversaires sont tout autant terrifiés de les affronter qu’ils ne le seraient face à des Zombies ou des Guerriers Squelettes. De plus, à l’inverse des autres Morts-Vivants, le fait que leur cœur batte encore les protège contre les facultés d’exorcisme du Vent d’Hysh. Sans oublier que la vitalité des Goules n’est pas lié aux pouvoirs de la Nécromancie : si la magie des Stryges devait leur faire défaut, les Goules combattraient encore.

Les Stryges ont bien d’autres serviteurs, évidemment. Comme tous les Vampires, ce sont des Nécromanciens nés et leurs cryptes sont emplies de morts-vivants qu’ils peuvent invoquer à volonté s’ils ont besoin de défendre leur lieu de repos. Ils apprécient particulièrement les Esprits ; là encore, ils se reconnaissent dans ces créatures inconsolables et animées d’un perpétuel désir de revanche. Les Revenants sont également des suivants tout à fait convenables ; les Stryges considèrent d’un œil très approbateur leur sens de l’histoire et de la propriété ainsi que l’inébranlable détermination qu’ils mettent à servir leurs suzerains. Ils se réjouissent aussi de la présence des Vargheists, car ces prédateurs monstrueux, autrefois fiers seigneurs de la nuit, à présent condamné à une éternelle existence d’insatiable bête féroce, constituent aux yeux des Stryges un juste retour des choses tout à fait à leurs goûts.

Affronter une armée menée par un Stryge est déroutant, car, normalement, une armée de Morts-Vivants est un mur de cadavres pourris, titubants lentement en avant telle une vague sans fin, mais les armées de Vampires Strigoï sont complètement différentes, c’est une énorme meute hurlante se précipitant vers l’ennemi, avec des intentions clairement cannibales.

Mais l’arme la plus puissante des Stryges est tout simplement eux-mêmes. Ils n’ont aucun besoin de Magie, d’habileté à l’escrime, d’armées ou de subterfuges politiques. À eux seuls, ils sont parfaitement capables d’écraser n’importe quel opposant. Ce sont des monstres d’une taille gigantesque, aux muscles hypertrophiés, dont la chair corrompue est devenue si résistante qu’il est pratiquement impossible de la percer ou de la détruire et leurs bras sont suffisamment puissants pour déchirer un Ogre en deux. Malgré leur taille, ils sont capables de se déplacer si rapidement que l’œil ne peut les suivre, de grimper sur quasiment n’importe quelle surface à une vitesse incroyable et d’utiliser leurs formes de chauve-souris ou de rat pour franchir tous les obstacles. Leur âme est animée d’une haine absolue, dépassant tout ce qu’il est possible d’imaginer et un palpitant désir de destruction. Ce sont des créatures de cauchemar dont la nature abominable ne se dissimule sous aucune apparence humaine.

Voir un Stryge, c’est voir l’image véritable de la mort dans toute sa gloire terrifiante. Il est bien souvent arrivé que les Stryges n’aient même pas besoin d’utiliser leur force car leur seule apparition suffit à figer le cœur de bien des hommes aussi forts que braves. Particulièrement en raison du fait que leur apparence surprend bien souvent ceux qui les voient car ils dorment si longtemps que les mortels, et même les immortels, les oublient tout simplement ou s’imaginent qu’ils ne représentent plus aucun danger. C’est une grave erreur, mais bien peu de leurs adversaires parviennent à survivre suffisamment longtemps pour regretter de l’avoir commise.

Voici le mode vie que les Stryges sont obligés d’adopter ; ils sont contraints de vivre dans les ténèbres, ne pouvant exercer leur souveraineté légitime sur les hommes mortels, mais ils ont conservé intactes leur fierté et leur fureur. Ils prennent ce qu’ils savent être leur dû et écrasent ceux qui font l’erreur de les croire faibles. Bien qu’ils soient obligés de se cacher, ils refusent de se laisser intimider par les autres lignées.

« Qu’ils viennent, » disent les Stryges. « Qu’ils s’approchent seulement des ombres, dans le monde où nous faisons notre loi. Qu’ils voient les forces que nous ont données les ténèbres. Laissons-les venir pour découvrir que notre race, soi-disant au bord de l’extinction, a encore suffisamment de forces pour les tuer tous. Montrons-leur que, comme Ushoran, le premier d’entre nous, nous sommes des Princes, des Rois, des Empereurs et des Dieux. Que nous ne sommes les boucs-émissaires de personne. »

Les Grandes Figures des Stryges[modifier]

Les personnalités suivantes font partie des Stryges les plus puissants et les plus illustres. Urzen et Gashnag ont tous deux convaincu d’autres Stryges de se rallier à leurs bannières mais en général les enfants du sang d’Ushoran restent à l’écart des autres lignées, comme du monde, et les actions de grande envergure de ces deux personnages représentent véritablement l’exception à la règle, même s’il en existe d’autres qui méritent d’étre mentionnés.

Source[modifier]

  • Warhammer JdR - Les Maitres de la Nuit