Raphaël Julevno

De La Bibliothèque Impériale

Le magister Julevno est né à Nuln. Fils d'une actrice et d'un mercenaire d'Ostland (selon sa mère), il n'a jamais connu son père. Julevno avait douze ans lorsqu'il commença à avoir des visions, de brefs aperçus de choses qui allaient se passer dans les heures, les jours ou les semaines à venir. À l'âge de quinze ans, ces visions lui parvenaient sans arrêt, dans une telle confusion que sa mère crut qu'il avait perdu la raison. Le fait qu'il l'eût bel et bien gardée prouve la force d'esprit du garçon.

Sa mère estima qu'il lui avait causé suffisamment de soucis pendant ces quinze années et elle était persuadée que sa carrière artistique avait pâti à cause de lui. Sautant sur l'occasion d'un nouveau départ sans son fils à problèmes, elle contacta l'asile local en demandant au personnel de s'occuper de son enfant « dérangé ». Mais grâce à ses visions, Julevno perçut ce qui allait arriver et fuit sa mère comme la ville de Nuln, pour vivre comme mendiant dans les petits bourgs et les villages des alentours.

Ce fut à cette époque que Julevno connut une nouvelle vision, qui, cette fois, se répétait encore et encore. Dans ses songes éveillés et ses rêves nocturnes, il voyait un imposant bâtiment bleu avec seize magnifiques tours. Au départ, il ne comprit pas la signification de cette image, mais elle l'appelait. Et elle l'appelait de la ville d'Altdorf.

Un jour d'automne pluvieux, Julevno parvint enfin dans les rues de la capitale et s'engagea vers le centre de la cité. Bien que tous ceux qui l'entouraient ne semblaient pas y prêter la moindre attention, l'œil du jeune homme était irrésistiblement attiré par les tours d'un bleu étincelant qui s'élevaient dans les hauteurs de la ville, ces mêmes tours qu'il avait vues dans ses rêves.

Quand il se présenta devant la grande porte du Collège, Julevno ne pouvait presque plus marcher, tellement il était éreinté et sous-alimenté après sa marche pratiquement sans interruption depuis Nuln. Franchissant la première marche du seuil, ses jambes finirent par le trahir et il s'effondra. Au même moment, la porte qui lui faisait face s'ouvrit, et s'avança un homme de grande taille à la barbe blanche et tressée, et au regard d'un bleu scintillant.

« Ah, te voilà. Nous t attendions. », dit-il

Il n'est pas besoin de dire que Julevno fut admis au sein de l'Ordre Céleste. Son affinité naturelle avec Azyr, le Vent Bleu, était tout simplement prodigieuse. Son esprit éprouvait des visions de l'avenir sans même qu'il eût besoin d'observer les cieux ou de recourir à quelque équipement que ce fut. Les magisters ne pouvaient l'éconduire.

Julevno assimila vite le savoir de l'Ordre et accéda au statut de magister en seulement treize ans (ce qui est vraiment très peu pour le Collège Céleste). Il devint ainsi à vingt-neuf ans le plus jeune astromancien à part entière aussi loin que remonte la mémoire. Ce fut à l'âge de cinquante ans qu'il eut une vision furtive d'Archaon et de l'invasion que celui-ci s'apprêtait à lancer sur l'Empire. Un an plus tard, il eut la vision de la mort de Stern Glanzend, alors Patriarche de son Ordre. Quand il rapporta son inquiétude à ce dernier, il découvrit que le vieil astromancien n'était pas surpris. Il avait vu sa propre mort a de nombre reprises par le passé, et il était prêt à l'affronter.

Avant de partir pour Middenheim, Glanzend avait confié à Julevno qu'il était destiné à devenir le prochain patriarche. Tous les Seigneurs Magisters de l'Ordre en avaient eu le présage. Bien qu'il n'en eût jamais parlé, Julevno avait également cette vision, ne pouvait en refuser l'honneur. Depuis cette époque, il s'est souvent interrogé sur la manière dont étaient désignés les patriarches de son Ordre. Les Seigneurs Magisters prédisent lequel d'entre eux occupera ce poste et ils se contentent ensuite de l'élire.

Mais s'ils n'avaient eu aucune vision, médite parfois Julevno, l'auraient-ils élu ? Ou au contraire, ne l'avaient-ils élu que parce qu'ils avaient eu cette vision. N'était-ce pas là un paradoxe ? Une prophétie performative ? Quel événement décidait l'autre, la vision qui indique le patriarche ou la destinée du patriarche en puissance qui informe la vision ? Était-ce le destin ou quelque autre intermédiaire qui choisissait celui qui allait devenir patriarche des astromanciens ?

Ces préoccupations ont valu de nombreuses nuits blanches au Magister Patriarche Julevno.

Source[modifier]

  • Warhammer JdR - Royaumes de Sorcellerie V2