Order Serpentis
Les chevaliers noirs de l'Ordre Serpentis traquent les bêtes les plus ignobles et cruelles des Royaumes, et les domptent pour en faire leurs montures de guerre. Méchants, susceptibles et prompts à s'emporter, ce sont moins des alliés pour les armées du Dieu-Roi que des instruments de destruction à lâcher sur l'ennemi.
La genèse de l'Ordre Serpentis remonte à la nuit de l'Âge des Mythes. Jadis, l'Ordre régnait sur l'empire de Narkath en Ulgu, une terre brumeuse parsemée de lacs d'acide bouillant et de pluie noire incessante, que dominaient des châteaux de fer noir dardant vers le ciel telles des griffes. Tout en versant tribut au panthéon de Sigmar, les Aelfes de Narkath jugeaient que les lois d'Azyr n'étaient que des lois hypocrites au service des faibles. Ils pratiquaient l'esclavage et le sacrifice entre autres méfaits, et attaquaient leurs voisins à la moindre occasion.
A l'époque, chaque chevalier de l'Ordre Serpents chevauchait son dragon noir, un être au tempérament malveillant et à l'intellect prédateur. La simple vision de ces grands dracs planant dans le ciel orageux, avec leur regard d'émeraude, frappait de terreur toute armée ennemie. Si les agissements des Narkathiens semaient la consternation en Azyr, Malerion le Roi de l'Ombre, membre du Panthéon de l'Ordre, les couvrait car il les considérait comme un atout majeur.
Si grande que fut sa gloire, l'empire de Narkath finit par s'écrouler en quelques décennies. Même l'impénétrable Ulgu n'était pas à l'abri des déprédations de l'Âge du Chaos ; l'Ordre Serpentis eut beau anéantir maintes et maintes armées de démons déferlant par les cols montagneux de son domaine, il y en avait tout simplement trop. La majorité de l'Ordre périt au combat, refusant par pur orgueil d'envisager l'abandon de Narkath à l'ennemi. Les membres les plus pragmatiques de l'Ordre Serpentis, par contre, jugèrent le déshonneur préférable à l'anéantissement. Ils s'enfuirent en Azyr pour trouver refuge au Royaume des Cieux avec les adorateurs du Dieu-Roi. C'est là qu'ils méditèrent sombrement leur défaite au long de l'Âge du Chaos, tout en préparant ce qu'il restait de leurs armées en vue de la grande guerre vengeresse de Sigmar.
Les dragons noirs ont péri en si grand nombre à la chute de Narkath qu'à présent seuls les despotes de leur ordre ont le droit d'en chevaucher. Ces très anciens maîtres dans l'art de la guerre sont pleins de rage et d'amertume à cause de ce qu'ils ont perdu, et ils se plaisent à faire horriblement souffrir ceux qui, d'après leur propre avis, leur ont causé le moindre tort. Ils sont si féroces que même les commandants des armées du Dieu-Roi répugnent à recourir aux chevaucheurs de dragons noirs, à qui on ne donne libre cours que dans les cas où il faut anéantir impitoyablement toute trace de l'ennemi. Un despote à dos de dragon est un maître du ciel si familier avec sa monture qu'il peut accomplir en selle des exploits qu'on jugerait impossibles, comme empaler au vol avec leur lance de rancœur des victimes jetées en l'air par les puissants membres antérieurs du dragon noir, ou décapiter un adversaire au passage. Certains despotes préfèrent à la lance une lame d'exilé, une des épées ancestrales héritées de Narkath. Leur lame en acier météoritique peut entamer du gromril d'un seul coup, et on les emploie souvent par paire, mais on peut en combiner une avec un bouclier de tyran ensorcelé pour privilégier la défense.
Comme on l'imagine, la meilleure arme d'un despote est le monstre qu'il chevauche. Cette horreur sinueuse est un des derniers dragons narkathiens, né d'un œuf baigné dans la magie noire et le sang de victimes torturées. Ces rituels confèrent aux dragons noirs nouveaux nés une force et une endurance démesurées, mais les affligent par ailleurs d'une soif insatiable de mort et de tourment. La relation entre le despote et son dragon ne se compare pas à celle d'un maître et de son animal ; c'est une symbiose entre deux tueurs de sang-froid. Tant que le cavalier fournit le dragon en victimes à massacrer et en chair fraîche, la bête tolère de servir de monture au combat. Ravis de pouvoir tuer à loisir, les dragons noirs déchiquettent leur proie avec leurs griffes acérées comme des éclats d'obsidienne, ou crachent des nuées de gaz toxique qui fait se remplir les poumons de sang bouillonnant.
La réputation des despotes les précède, et nul ne connaît mieux la cruauté de pareils tyrans que ceux qui servent sous leur étendard. On parle de despotes écorchant vifs ceux qui ont failli sous leurs ordres, ou livrant les malheureux en pâture à leur monture ophidienne. Les guerriers de l'ordre préféreraient périr par la lame d'un ennemi que de s'enfuir au risque de bénéficier des bons soins de leur maître.
Les dragons noirs étant trop peu nombreux pour former l'ossature d'une armée de l'Ordre Serpentis, les despotes ont été amenés à trouver d'autres montures pour leurs subordonnés. Au moyen de la sorcellerie la plus ignoble, les maîtres de l'ordre élèvent toutes sortes de monstres dans leurs couvoirs draconiques. Les plus courants de ces rejetons de dracs sont les montures reptiliennes qui servent à la plupart des chevaliers de l'ordre. Tout aussi vindicatifs et cruels que leurs géniteurs les grands dragons, ces êtres font des montures redoutables. Ils peuvent franchir à longues foulées le terrain le plus accidenté, de sorte à déborder le flanc des armées les plus judicieusement déployées. Les rejetons draconiques lancent alors l'assaut à une vitesse aveuglante; au tout dernier moment, leurs cavaliers abaissent leurs lances barbelées pour perforer l'ennemi avec la force de l'élan acquis. Or, à la différence de la plupart des unités de cavalerie, les chevaliers sur montures à sang froid ne perdent pas en efficacité après l'impact de la charge, car les bêtes prélèvent un lourd tribut sur l'ennemi grâce à leurs crocs et leurs griffes, éventrant et égorgeant ceux qui passent à portée jusqu'à en avoir les écailles encroûtées de sang.
Là où la ligne ennemie est la plus solide, ce sont les chars tirés par les rejetons draconiques qu'on envoie pour la percer. Les bêtes de trait sont les mêmes que les montures des chevaliers de l'Ordre Serpentis, et la caisse du char est munie de faux pour trancher les fantassins qui n'ont pas péri d'abord d'un coup de lance de l'équipage ou suite à une salve d'arbalète à répétition.
"Reparle-ainsi, gueux et je t'arrache les yeux.. Ne voulais-tu pas la destruction de tes ennemis ? Alors regarde le désert que mes armées laissent derrière elles, au lieu de bêler tomme un enfant idiot. C'est ainsi que l'Ordre Serpentis guerroie. Maintenant, hors de mon chemin."
- Le despote Vulmir de la Passe du Croc, après la Grande infamie du Bois Désolé
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Les plus imposantes abominations issues des expériences de l'Ordre Serpentis sont les monstrueuses hydres de guerre. Dirigées à coups de fouet par leurs dresseurs couturés de cicatrices, ces créatures font des armes vivantes dévastatrices malgré leur imprécision. Elles offrent un spectacle hideux en s'ébattant dans les rangs ennemis, tendant leurs têtes reptiliennes pour happer des victimes et les avaler entières. Elles peuvent même cracher des flammes qui font fondre la chair comme de la cire, mais le pire pour leurs proies potentielles, c'est qu'il est quasi impossible de tuer les hydres. Leur sang draconique est saturé d'une énergie occulte qui leur permet de se régénérer à une allure terrifiante, et même de faire repousser les têtes tranchées. On dit que le seul moyen de se débarrasser d'une hydre de guerre est de la brûler jusqu'à l'ultime goutte de sang, faute de quoi elle se reconstitue, plus affamée et courroucée que jamais.
Les despotes de l'Ordre Serpentis sont certes animés par le désir impérieux de faire mourir dans la souffrance tous les séides des dieux sombres, mais ils sont aussi dévorés par l'ambition. Pour eux, la croisade du Dieu-Roi est une occasion de retrouver leur gloire passée, et ils rongent leur frein en attendant le grand jour. Des partis de chasseurs Serpentis sillonnent les Royaumes en quête d'horreurs reptiliennes à ramener aux couvoirs de l'ordre, afin de les remodeler à l'image des dragons noirs d'antan. Les despotes exercent en outre une réelle influence dans plusieurs cités franches, à commencer par la rude et ténébreuse Anvilgard, où ils ont établi clandestinement des liens profitables avec les Cercles Ténébreux pour tirer les ficelles du gouvernement local. La Tour de Nar Kavas en Athanasie et les citadelles d'obsidienne de l'Île des Exilés servent d'ores et déjà de bastions avancés de l'ordre, d'où il peut lancer des assauts renouvelés contre les armées du Chaos. La puissance de l'Ordre Serpentis grandit lentement mais sûrement, en exterminant un ennemi après l'autre.
Source[modifier]
- Order Battletome : Cities of Sigmar