Nagashizzar
Sur les rivages de la Mer de Fiel, entouré par l’erg vitrifié qu’est la Désolation de Nagash, se trouve Nagashizzar, l’Abîme Maudit, la plus formidable forteresse que le monde ait connu, un gouffre inviolable, un laboratoire de l’alchimie, une bibliothèque des arts sombres et un tombeau. Nagash a fait construire cette forteresse à la poursuite de l’immortalité terrestre et à l’émasculation des Dieux et des Démons, parce qu’ils cherchent à commander et consommer les esprits des mortels. Ses remparts se dressent à plus de huit cents mètres de haut au-dessus du désert et furent élevés grâce au labeur incessant d’innombrables choses Mortes-Vivantes infatigables. La citadelle fut creusée à même la roche du Pic Dolent, son sommet étant d’ailleurs sa plus haute tour. Des centaines d’autres flèches jaillissent du flanc de la montagne et la nuit, d’inquiétantes lueurs éclairent leurs fenêtres.
Cette montagne fortifiée est percée de dizaines de kilomètres de corridors. Ses milliers de salles abritent chacune leur lot d’horreurs Mortes-Vivantes qui attendent patiemment un ordre de leur maître. Aussi grande que soit cette horde, ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des légions qui servaient autrefois le Grand Nécromancien. Quatre portes permettent d’accéder à Nagashizzar, mais elles sont toutes gardées par des machines de guerre infernales : des Golems d’Os, des balistes qui tirent des fémurs de géants taillés en pointe et gravés de runes, des onagres propulsant dans les airs des crânes hurlants et pire encore. Les portes sont faites dans un métal noir aux reflets d’obsidienne dix fois plus dur que l’acier. Les cavernes sous Nagashizzar s’enfoncent à une profondeur presque deux fois plus grande que la hauteur de la montagne. Ce réseau de galeries et de mines fut le théâtre d’affrontements entre les Morts-Vivants et les Skavens pour la Malepierre. Les sentinelles de Nagash y effectuent des patrouilles constantes au cas où les Skavens reviendraient.
Nagashizzar est devenu la capitale de ce qui était peut-être la nation humaine la plus obéissante (et la plus aveugle) que ce monde ait jamais vue. Au centre de cette civilisation, comme une araignée au centre de sa toile, Nagash a étudié et a expérimenté, dirigeant à sa manière ses milliers de domestiques et ses Vampires, le rendant presque omniscient dans son propre domaine. Aujourd’hui, la silhouette de Nagash est assise immobile sur son trône de crânes, dans la grande salle d’audience située au sommet du Pic Dolent, ignorée par la majeure partie du monde. Il attend là depuis plus d’un millénaire, guidant ses agents par le pouvoir de sa pensée. Grâce à la marée de Magie Noire qui a recouvert les terres depuis la dernière incursion du Chaos, cet instant est presque arrivé.
Les seuls êtres vivants de Nagashizzar sont les disciples du Grand Nécromancien. Ces déments le vénèrent comme un dieu et mènent les tâches quotidiennes de son culte jusqu’au jour où il sortira de sa léthargie pour les commander et conquérir le monde. Parfois, des étrangers viennent chercher des conseils sur les sombres arcanes de la Nécromancie. La plupart d’entre eux sont exécutés et leurs cadavres viennent rejoindre les rangs des serviteurs de Nagash. Les plus maléfiques reçoivent ce qu’ils sont venu chercher et repartent de par le monde pour accomplir les sombres desseins de Nagash.
l'arrivée de Nagash[modifier]
Avant que Nagash arrive au Pic Dolent, la région était habitée par la tribu humaine primitive des Yaghurs. Ils adoraient la montagne comme une divinité, le Dieu Ardent, et la malepierre très présente dans cette région était pour eux la pierre-dieu. Leurs prêtres avaient bâti une cité religieuse sur la pente sud du Pic, mais suite à une guerre civile, il n'en resta qu'un temple-forteresse. C'était une suite de longs et hauts bâtiments de boue, de briques et de bois mitoyens allant d’un éperon rocheux au nord-est jusqu’au rivage de la mer de Fiel, à plus de trois kilomètres au sud-ouest. Des orbes luisants étaient pendus à intervalles réguliers sur toute leur longueur ou diffusaient leur lumière par les meurtrières taillées dans les façades. Une grande porte constituait le seul accès entre les villages barbares et la côte ouest de la mer, où une grande plaine couverte de tumulus formait la nécropole de ce peuple. Il y avait des fenêtres, ainsi que de longues galeries couvertes qui permettaient aux habitants de contempler la montagne et la vaste plaine.
Nagash commença par bâtir une tour parmi la masse d’édifices, ainsi que des bâtiments miniers et des fortifications qui ceinturaient désormais le flanc sud de la montagne. Carrée, haute de cinq étages et bâtie tout en pierre, la tour serait passée pour une structure plus que grossière dans les cités civilisées de Nehekhara, mais elle dominait les environs et offrait un bon point de vue sur le sud de la nécropole et le sud-est des montagnes. Ce n’était certes pas un palais, mais elle permettait à Nagash de surveiller le travail sur le flanc de la montagne et de poursuivre ses études de nécromancie dans la solitude jusqu’à ce qu’un véritable sanctuaire puisse être bâti. Le dernier étage de la tour était une simple pièce privée de fenêtres, éclairée par la lueur verdâtre et palpitante d’un énorme fragment de Malepierre posé sur un grossier trépied de métal, à la gauche du trône de Nagash, une chaise en bois et en métal pourvue d’un imposant dossier ressemblant vaguement au trône de Settra à Khemri.
La construction de la forteresse[modifier]
Au bout de 250 ans à faire bâtir la tour par des squelettes et à faire la guerre aux tribus voisines, le labeur constant des serviteurs du nécromancien avait fait d’elle une vaste forteresse impénétrable. Sept murailles concentriques ceignaient les pentes de la montagne, chacune plus haute et menaçante que la précédente. Des centaines de tours venaient gratter le ciel cendreux, séparées par des casernes, magasins, fonderies et ateliers.
Des langues vacillantes de flammes vertes sortaient de dizaines de forges de bronze et des volutes de vapeurs délétères s’échappaient des multiples puits de mine creusés à flanc de montagne. La grande plaine funéraire qui s’étalait jadis vers l’ouest en direction de la côte était maintenant couverte de tas de pierres broyées et de résidus empoisonnés qui se déversaient dans les eaux sombres de la mer. Au nord, où vivaient encore les Yaghur, le marais s’était transformé en désolation délétère dont la vie se résumait aux cannibales et à leurs antres sordides.
Aussi vaste et sinistre Nagashizzar fût-elle en surface, l’incroyable dédale de murailles, de tours et de bâtiments ne représentait que la partie émergée de l’iceberg. En fait, le plus gros de la gigantesque forteresse était enterré dans la montagne sur des kilomètres et des kilomètres de tunnels, puits de mine, laboratoires, chambres fortes et magasins. Jour et nuit, les morts-vivants de Nagash besognaient dans l’obscurité, creusant des tunnels et de nouvelles pièces pour abriter la population en constante progression de Nagashizzar. Nul ne savait vraiment à quelle profondeur s’enfonçaient les tunnels, ni même où certains menaient. D’ailleurs, personne n’avait emprunté certains puits et diverses galeries d’exploration depuis plus d’un siècle.
Sources[modifier]
- Warhammer - Liber Necris (traduction par Medenor)
- Livre d’Armée des Comtes Vampires, V8
- Livre d’Armée des Morts-Vivants, V5
- White Dwarf N°250 UK (Octobre 2000), p.49
- Mike Lee, Nagash l'Implacable, Black Library, 2011