Marais Putrides
Depuis les rivages septentrionaux de Tilée jusqu’aux pieds des Montagnes Noires s’étend un marécage inhospitalier infesté de maladies. Cette région tristement connu sous le nom de Marais Putrides est tout ce qui reste des fertiles pâturages qui entouraient la cité de Kavzar, aujourd’hui un royaume où la mort frappe les inconscients. Ce ne sont que sables mouvants, flaques d’eau croupie et végétation en décomposition, le bruit de succion de la vase et la puanteur des eaux croupies planent dans l’air, au milieu de brumes empoisonnées si épaisses que jamais les rayons du soleil ne les traversent. Des canaux boueux y serpentent, formants un dédale insondable de bras d’eau aux berges envahis d’herbes en putréfaction ressemblant à du blé calciné. À certains endroits, on peut trouver des flaques qui scintille de lueurs sombres et près desquelles rien ne poussent.
Pénétrer dans les Marais Putrides, c’est appeler la mort, sous la dent des bêtes dégénérées qui les hantent ou par l’enlisement dans les boues mouvantes. Rares sont ceux qui s’y aventurent, il ne court aucune rumeur d’or ou de richesse à propos de ces terres maudites. Seules la désolations et la mort seront au rendez-vous pour le fou qui s’y risquent, et nul n’habite à proximité, par peur des secrets ténébreux qui rodent dans ce bourbier.
Au-delà des limites des marécages s’étendent des canaux plus profonds où seules voguent des créatures indicibles et des barges immenses, certaines atteignant la taille de petits villages. Elles sont propulsées par des bancs de rameurs et lorsque l’un d’entre eux s’effondre de fatigue, son corps est balancé par-dessus bord. Des créatures horribles jaillissent alors pour saisir le corps au vol avant de replonger dans la tourbe sombre. Des myriades d’esclaves effectuent des norias incessantes depuis ces vaisseaux, parcourant les champs de roseaux à la nage ou à bord de petits esquifs afin de récolter les céréales qui y poussent. D’imposants gardes-chiourmes Skavens fouettent les esclaves qui doivent trimer pour respecter leurs quotas, puis la barge se déplace vers son prochain lieu de récolte au milieu des retardataires qui tentent désespérément de remonter à bord. Peu importe aux Skavens que l’un d’entre eux disparaisse dans la brume : il est impossible de survivre dans les Marais Putrides, si bien que le pire châtiment que puisse subir un esclave est d’y être abandonné.
Source[modifier]
- Livre d’Armée des Skavens, V7
- Livre d’Armée des Skavens, V4