Mannfred von Carstein
- « Je ne vous torture pas par plaisir. Je le fait parce que je désir vous faire comprendre de quoi je suis capable. Parce qu’il faut que vous ayez peur. »
- - Mannfred von Carstein
Alors que Vlad von Carstein était physiquement le plus fort des Comtes Vampires, Mannfred était sans doute le plus rusé. Il ne possède certes pas le sens de la perspective et le véritable génie de Vlad, mais se sont peut-être les seules choses qui lui manquent. Mannfred est un individu exceptionnellement astucieux et retors ; on peut dire qu’il l’est beaucoup plus que n’importe quel autre comte. C’est lui qui a trahi Vlad - permettant que l’Anneau des Carstein fût dérobé - et laissant son père des ténèbres à la merci de l’ennemi ; il en était à la fois désireux et capable. On dit qu’il a joué un rôle semblable dans la défaite de Konrad, tout en parvenant à éviter de se soumettre à la brutale tyrannie de son frère des ténèbres en restant à distance. Quand Vlad fut détruit, Mannfred ne se mêla pas aux luttes intestines d’où Konrad émergea vainqueur. Au lieu de cela, il se mit en retrait et observa. Il étudia chacune de leurs actions pour en tirer tous les enseignements possibles. Il voyagea également de par le monde, dans le but d’approfondir ses connaissances nécromantiques. Il viola les anciennes tombes de Nehekhara pour découvrir les mystères des Prêtres Liches, et se rendit à la cité de Lahmia, pour tout apprendre des origines de son espèce. Au fil des siècles, Mannfred s’est constitué une bibliothèque d’une richesse époustouflante, mais cela n’est rien comparé au vaste savoir qu’il conserve dans sa vaste mémoire. Pourtant, il se considère toujours comme un étudiant et accumule avec avidité les moindres bribes de connaissances ou d’expérience.
Mannfred von Carstein étudia les sorts du Liber Mortis et développa ses talents de sorcier. Il alla même jusqu’à Nagashizzar et étudia sous l’égide des maitres nécromants qui servaient Nagash. Nul ne sait quel pacte obscur il fit avec ces derniers en échange de leur savoir. Après avoir appris les plus terribles secrets des hommes et de la magie, Mannfred retourna en Sylvanie et prit la tête des légions de morts-vivants qui s’étaient éparpillées suite à la défaite de Konrad. Mannfred était presque aussi talentueux que Vlad dans sa capacité à camoufler sa véritable nature. Il chercha de nombreux alliés hors de la Sylvanie, et voyageait alors sous l’aspect d’un prince impérial aux traits acérés et aux cheveux noirs comme la nuit. Il était toujours courtois et noble dans ses gestes, comme il seyait à une personne de son rang, mais quand Mannfred révélait sa véritable apparence au faîte de son pouvoir, il devenait quelque chose d’horrible. L’énergie magique qu’il absorbait lui donnait un visage tordu par un rictus et une peau cadavérique.
Mannfred est suffisamment sage pour savoir qu’il y a toujours quelque chose à apprendre et qu’il ne pourra jamais se considérer comme omnipotent ou invulnérable. Il ne se satisfait pas de la certitude que ses pouvoirs vampiriques suffiraient à le sauver et il ne placera jamais toute sa confiance dans un objet magique tel que l’Anneau des von Carstein. En fait, si Mannfred a un défaut, c’est peut-être son besoin de comprendre. Il aurait pu venir à bout de Konrad facilement, à n’importe quel moment, et attaquer l’Empire tandis que celui-ci chancelait encore sous les coups de boutoir infligés par l’avance de Vlad. C’est à ce moment qu’il a pris du retard, en voulant se donner une apparence moins menaçante pour se bâtir une opinion plus exacte de l’histoire et de la situation politique, et ce retard a permis au culte de Sigmar de trouver la seule manière de le vaincre. Cependant, Mannfred possède aussi une qualité rarissime chez les puissants de ce monde : il sait reconnaître ses erreurs et apprendre de ses échecs.
Finalement, Mannfred fut défait et son armée détruite à la Bataille de Hel Fenn. Les chroniques précisent qu’il fut abattu en essayant de s’enfuir du champ de bataille. C’est ainsi qu’Hel Fenn est célébrée comme la bataille qui vit la destruction du dernier des comtes vampires de Sylvanie. Toutefois, certains pensent que Mannfred n’a pas réellement péri. Des rumeurs persistent, indiquant que Mannfred von Carstein est toujours là, et qu’il risque un jour de revenir à la tête d’un nouvel ost de morts-vivants. Le poétaillon Felix Jaeger prétend l’avoir rencontré avec son compagnon le Nain Gotrek Gurnisson en 2503. Il ne faut cependant pas oublier que Jaeger est un criminel et un agitateur notoire, et que les récits de ses voyages sont pour le moins fantasques : on peut sérieusement douter qu’un vampire aussi dangereux que Mannfred von Carstein puisse avoir été mis en déroute par un Nain paria armé seulement d’une paire de chandeliers d’argent, comme le raconte Jaeger.[1]
Les ragots des tavernes disent quant à eux que Mannfred a été aperçu sortant du Château de Drakenhof à la tête d’une armée de morts-vivants lors de la récente invasion chaotique d’Archaon. Quoi qu’il en soit, si Mannfred a réellement survécu et complote afin de réclamer pour lui le trône impérial, son heure est venue de frapper, car les forces de Karl Franz sont pour l’instant occupées à pourchasser les vestiges des forces du Chaos, et seraient vulnérables face à un nouvel adversaire. Il a beaucoup appris de sa défaite et il est bien décidé à ne pas retomber dans le même piège. En vérité, si ce maître tacticien acquiert la férocité de Konrad et la hauteur de vue de Vlad, on peut certainement dire que l’Empire est condamné. La seule question qui reste en suspens est celle de savoir quand tombera le couperet, car il tombera sûrement tôt ou tard.
- Mannfred von Carstein possède les Objets Magiques suivant :
- Épée de Pouvoir Impie : À chaque fois que cette lame goûte le sang, son porteur semble capable de dompter les Vents de Magie.
- Armure de Templehof : Produit d’une Magie ancienne et interdite, cette cuirasse fusionne avec son porteur, lui accordant une résistance inimaginable. De l'extérieur, ses plaques d’armure de facture décadente et fort peu efficace semblent n’offrir aucune protection valable contre les coups de l’ennemi. Cette armure ressemble à des atours voyants de cérémonie, juste conçue en fonction d’une dextérité maximale, nécessaire aux arts occultes. Mais ses défenses sont d’un tout autre ordre.[2]
Pendant La Fin des Temps[modifier]
Mannfred, Mortarch de la Nuit[modifier]
La terre maudite de Sylvanie a engendré maintes malices, mais aucune plus pernicieuse que Mannfred von Carstein. Vampire né de la plus infâme des lignées, Mannfred a toujours été un comploteur. Au cours des Guerres des Comtes Vampires, lorsque Vlad von Carstein tenta de s’emparer de l’Empire, Mannfred resta dans l’ombre, manipulant ses pairs par la sorcellerie et le subterfuge.
À la mort de Vlad, Mannfred ne participa pas aux luttes intestines qui se soldèrent par l’ascension de Konrad von Carstein, il en profita pour voyager aux quatre coins du monde pour approfondir ses connaissances nécromantiques. Il partit en pèlerinage dans l’ancienne cité de Lahmia, et découvrit les secrets des prêtres liches dans des papyrus desséchés. À Nagashizzar, il noua des pactes avec des créatures trop abjectes pour les nommer, et sous les ruines de Château Drachenfels, il exhuma la lame rouillée de Gheistvor - une épée impie qui transmuait les âmes de ses victimes en énergie nécromantique brute.
Quand Mannfred revint en Sylvanie suite à la destruction de Konrad, il était plus puissant que jamais. Il réunit ses derniers rivaux à Templehof en prétextant une trêve, et les tua tous. Il mêla les cendres de ses concurrents à du fer maudit, et se forgea une armure qui ajoutait leur force à la sienne, ce qui lui permit de contrôler ses légions de morts-vivants sans effort. Il déclencha ensuite une guerre d’effroi et de destruction qui n’avait rien à envier à celle que Vlad avait initiée un siècle plus tôt.
Pendant plus d’une décennie, Mannfred plongea l’Empire dans la terreur, et il fallut les efforts combinés de cinq provinces et des nains de Karaz-a-Karak, pour qu’il connaisse enfin la défaite.
Les chroniques de l’Empire indiquent que Mannfred fut tué à la Bataille de Hel Fenn par Martin Anderssen, comte électeur du Stirland. Mais les historiens mentent - ou du moins, furent trompés par un noble qui refusait de devenir célèbre pour avoir laissé le Comte de Sylvanie échapper à un destin fort mérité. Ainsi Mannfred n’avait-il pas péri avec son armée dans les marais jonchés de cadavres, mais avait fui en Sylvanie pour lécher ses blessures.
Dans les années qui suivirent Hel Fenn, Mannfred choisit d’œuvrer dans les coulisses. C’était l’orgueil, raisonna-t-il, qui l’avait poussé à mener à bien l’entreprise avortée de Vlad, et il se promit de ne plus jamais commettre cette erreur. Là où il avait échoué par la force, il cherchait dorénavant à réussir par la ruse et la sorcellerie. Alors que le monde le croyait mort, il trima en secret, constituant un réseau d’informateurs et d’espions dans chaque cité majeure sise entre les Montagnes du Bord du Monde et la frontière Bretonnienne.
Le Stirland et l’Averland firent l’objet d’une attention particulière. Le Stirland avait revendiqué la Sylvanie à la suite de Hel Fenn, mais l’Averland avait contesté cette annexion. Depuis, nombre des forteresses de Mannfred avaient été discrètement rebâties ; toute armée qui mettrait le pied dans les forêts de Sylvanie se noierait dans son propre sang. Néanmoins, Mannfred voulait éviter la confrontation, car sa liberté de mouvement serait bien plus grande aussi longtemps que le monde croirait la menace des comtes Vampires éteinte. Ainsi, les armées du Stirland et de l’Averland marchèrent en Sylvanie sans autre opposition que la force impériale rivale.
Les relations entre les deux provinces s’étaient déjà échauffées, chaque Électeur s’offensant de ce qu’un autre revendiquât ce qu’il considérait comme sa propre terre, et Mannfred activa son réseau d’espions pour mettre le feu aux poudres. Le seigneur sylvanien pinçait les fils de sa toile comme les cordes d’une harpe, jouant des notes amères qui composèrent une symphonie de trahison. Les Averlanders frappèrent les premiers à Templehof, quand Ignatio Leltdorf apprit que son concurrent honni, Gunther Anderssen, préparait une attaque surprise. Les représailles ne tardèrent pas, et la Sylvanie fut à nouveau ravagée par la guerre. Cette situation convenait à Mannfred, car non seulement le conflit contribua à renouveler la population des cadavres en Sylvanie, mais il dissimula nombre des actions menées par le vampire. On ne s’offusquait pas de la disparition des patrouilles dont il se nourrissait et, parfois, un soldat particulièrement malin ou sanguinaire suscitait sa curiosité et se montrait digne de recevoir le baiser de sang.
Les générations passaient, et le cours de la guerre de Sylvanie fluctuait. Il y avait des périodes de paix, souvent causées par la présence d’une menace plus grande aux frontières de l’Empire, mais les machinations de Mannfred avaient tôt fait de relancer le conflit. Les nobles qui plaidaient pour la fin des hostilités disparaissaient, ou étaient assassinés d’une manière qui désignait irréfutablement leurs adversaires. Le mariage de Holger Leitdorf et Klaudia Haupt-Anderssen, arrangé pour établir une paix durable entre les deux provinces, se termina dans l’horreur lorsque la jeune mariée, sous l’influence hypnotique de Mannfred, trancha la gorge de son époux pendant la nuit de noces. Malgré tout, les paysans de Sylvanie supportaient les malheurs dans un silence maussade, comme ils l’avaient toujours fait. Or, en vérité, entretenir les feux de la guerre n’était plus le souci premier de Mannfred. C’était devenu un jeu, un divertissement lorsque ses recherches ne portaient pas leurs fruits. Il finit par s’en désintéresser totalement, et se plongea exclusivement dans l’étude des découvertes de Nagash. Il s’évertua à dénicher les Livres de Nagash, dans lesquels était inscrite en lettres de sang la somme des savoirs du Grand Nécromancien.
L’inimitié entre l’Averland et le Stirland s’estompa, le premier renonçant à la Sylvanie, et le second ne disposant plus des forces suffisantes pour garnir correctement ses frontières, si bien que Mannfred put retourner à Nagashizzar, et cette fois il parvint à déceler les cryptes secrètes où trois des Livres de Nagash étaient entreposés. À chaque pas, Mannfred avait la sensation d’être guidé par la main spectrale du Grand Nécromancien. Le vampire savait que Nagash tentait de le manipuler, mais confiant en sa propre volonté, il ignora l’influence du fantôme. Il revint en Sylvanie pour créer l’enchantement impie qui permit à son domaine de se couper de l’Empire une fois pour toutes. Ce n’était que la première étape d’un plan présomptueux, visant à faire de Mannfred le maître non seulement de l’Empire, mais de tous les royaumes humains. Dans son arrogance, Mannfred ne soupçonna pas un instant qu’il suivait un destin tracé par Nagash, qui conduirait le vampire à devenir l’un des Neuf Seigneurs Noirs.
Mannfred von Carstein sert désormais Nagash, et la plupart des ses connaissances durement acquises sont devenues inutiles, le Grand Vortex n’ayant plus d’emprise sur la Magie de Mort. Mannfred exècre sa servitude, et guette un moyen de se libérer. L’opportunité pourrait se présenter avant la Fin des Temps…
Sources[modifier]
- La Fin des Temps - Nagash
- Livre d’Armée des Comtes Vampires, V7
- Warhammer JdR - Les Maîtres de la Nuit
- ↑ Incohérences à répétition : Dans la V8 (et end time) Mannfred n'est jamais "mort", mais tous les livres avant disent qu'il a bien été tué, et ressuscité. D'ailleurs, la résurrection de Mannfred, c'est une aventure avec Gotrek et Félix : la biographie donnée dans End Time piétine donc allégrement le roman de William King…
Mais ce n'est pas le pire, Livre d’Armée des Comtes Vampires V8, l’Enlèvement l’Aliathra, première ligne : "Mannfred von Carstein revint à la vie en 2522" … Paragraphe suivant : "Mannfred observa attentivement les événements lorsque les tribus de Kurgans inféodées au Chaos envahirent l’Empire et semèrent la destruction à grande échelle dans le Vieux Monde avant qu’une alliance de nains, d’elfes et d’humains les repousse." Nous rappelons ici que la Tempête du Chaos n’a jamais eu lieu dans la V8, c’est donc ici clairement une allusion à la grande guerre contre le chaos de 2302…
Comment est-on sensé faire avec 3 sources qui se contredisent toutes, dont une qui se contredit elle-même ? - ↑ Steven Saville, Les chroniques des von Carstein Tome III - Châtiment, La bibliothèque interdite, 2010