Les Chiens du Désert d'Al Muktar

De La Bibliothèque Impériale
« Nous n’avons pas eu une chance, ils sont venus de nulle part. Avant que nous n’ayons pu manœuvrer, ils étaient partout, et nous taillaient en pièces. C’est vrai que nous avons fui, mon seigneur, mais ce n’étaient pas des hommes ! C’étaient des démons à cheval ! »
- Le mercenaire Gunther Friesheim, expliquant sa part prise dans la honteuse déroute de Rifraffa.


Les Chiens du Désert d’Al Muktar
Le jeune Werner Glook fut envoyé par ses parents dans une école très stricte de Marienburg, destin commun à beaucoup de rejetons de parents riches ne voulant pas éduquer leur progéniture. Ainsi, sa jeunesse fut triste et austère. Ses maîtres le battaient et les élèves plus vieux en avaient fait leur esclave personnel. Werner vivait dans la crainte perpétuelle des réprimandes mais il avait appris à endurer cette vie grâce à des rêves de pays exotiques et de voyages.

Des années plus tard il débarqua d’un navire Tiléen dans le port de Lashiek, la Cité des Corsaires Arabiens. Des enfants à la peau basanée grouillant dans ses jambes, lui proposant de porter ses bagages et tentant de lui faire les poches. Il les congédia d’un simple mot. Les garçons le regardèrent abasourdis puis prirent rapidement la fuite. Ils n’auraient jamais pensé qu’un étranger blond aux yeux bleus soit si familier avec leur argot. Peut-être, après tout, n’était-il pas qu’un simple étranger mais le mystérieux Al Muktar, l’Elu dont la venue pour cette année avait été prophétisée depuis très longtemps. Werner ne connaissait rien de cette antique légende. Il était heureux de trouver les gens d’Arabie affables et bien intentionnés envers lui, car, dès qu’il commençait à leur parler, ils cessaient de s’intéresser d’un peu trop près à ses maigres possessions. La nouvelle se répandait dans toute la cité, mais Werner ne se rendait pas compte de sa popularité croissante.

Un jour il décida d’entreprendre un voyage dans le désert afin de visiter des ruines célèbres. Au bout de trois jours la caravane fut attaquée par des bandits. Les guides de Werner s’enfuirent à l’approche des brigands, à part Ibn, un jeune aveugle, qui ne réalisa que trop tard ce qu’il se passait. Lorsqu’il comprit, il se mit à fuir dans la mauvaise direction et se jeta dans les bras des bandits. Werner, trop têtu pour fuir fut capturé après un combat acharné à mains nues, talent acquis par nécessité à l’école.

Le chef des bandit était le Sheik Ahmed Shufti, un fils du désert au regard perçant, habillé comme ses hommes d’une ample djellaba. Le Sheik n’avait jamais vu d’habitant du Vieux Monde auparavant mais il fut impressionné par le courage du captif ! Il décida d’attacher Werner dans le désert puis de le battre à mort pour le faire mourir à petit feu. Les cris d’agonie de l’étranger les distrairaient pendant qu’ils feraient rôtir un chameau. Après trois jours de tortures et sans eau, Werner n’avait toujours pas laissé échapper une plainte : ses seuls mots avaient été des malédictions et des insultes. Le Sheik était impressionné et ses hommes commençaient à être nerveux. Il était évident qu’un homme ordinaire n’aurait pu supporter pareille douleur. Ils ne savaient pas que Werner était habitué aux mauvais traitements depuis l’époque où il avait subi bien pire de la part de ses camarades de pension. Une fois ils l’avaient pendu trois jours dans le conduit de la cheminée du bureau du directeur… À l’époque déjà, il n’avait pas laissé échapper une plainte pas même lorsque le vieux Meister Griek avait allumé le feu pour réchauffer ses vieux os.

Werner pouvait entendre les bandits murmurer à propos d’Al Muktar mais il ne savait pas que cela voulait dire l’Elu. Il hurla « Al Muktaaar » aussi fort qu’il pût. Les bandits groupés autour du feu, commençaient à craindre l’étranger après qu’Ibn leur eût raconté la légende et les exploits fabuleux que Werner était sensé avoir accompli à Lashiek. En conséquence, lorsqu’ils entendirent le cri de Werner, ils se jetèrent tous face au sol en implorant « Al Muktar… Al Muktar pardonne-nous ». Non seulement Werner leur pardonna, mais il devint un des leurs, car la vie de pillard du désert lui semblait attrayante. Il abandonna son nom, ses possessions et devint Al Muktar.

Bientôt les bandits furent craints et respectés tout le long de la côte d’Arabie. Ils devinrent célèbres sous le nom de Chiens du Désert, des cavaliers d’une férocité hors du commun, maniant d’énormes cimeterres. Le cri de guerre, Al Muktar, fut redouté dans tout le pays. Bientôt, les Chiens du Désert devinrent une telle nuisance que le Sheik de Lashiek fut obligé de les engager à prix d’or pour les neutraliser. Il les envoya d’abord à l’est combattre les morts-vivants. Al Muktar prit un grand plaisir à voyager dans les Terres des Morts, mais les Chiens du Désert n’aiment pas l’oisiveté et il finit par les conduire vers le nord, à travers les Terres Arides et les Principautés Frontalières. Les impétueux cavaliers étaient particulièrement adaptés à la guerre de mouvement et bientôt Al Muktar fut aussi célèbre dans le Vieux Monde qu’en Arabie.

Seules les disparitions de petits objets de valeur de leurs sacoches de selle continuaient à troubler les hommes. Il était évident qu’ils devaient combattre plus farouchement et loyalement pour faire cesser la malédiction qu’ils avaient déclenchée en maltraitant Al Muktar.

Devise : Les chiens du désert courent plus vite car les arbres y sont plus rares.
Cri de guerre : « Al Muktar ! »


Le Sheik Ahmed Shufti porte l’Objet Magique suivant :
  • Cimeterre de Dakisir : Ce cimeterre est un héritage ancestral de la tribu des Chiens du Désert. Il fut forgé il y a bien des siècles dans la Casbah de Dakisir, depuis mise à sac par les morts-vivants. La lame est ornée d’inscriptions magiques en or, ce qui donne un aspect impressionnant à l’arme.

Source[modifier]

Livre d’Armée des Mercenaires V5