La Magie et la Société Impériale

De La Bibliothèque Impériale

Quoi qu’on puisse raconter sur la nature de la Magie, l’histoire a largement démontré trois faits au peuple de l’Empire : la Magie existe bel et bien, elle est extrêmement dangereuse et elle représente le pouvoir, aussi bien d’un point de vue abstrait que physique. Celui qui est capable de manipuler la Magie a le pouvoir d’apporter de grands bienfaits au monde dans lequel il vit, mais si le pouvoir corrompt, et que le pouvoir absolu pervertit totalement, alors celui que confère la Magie peut s’avérer encore plus néfaste, encore plus aliénant, encore plus cruel que n’importe quelle autre forme de puissance connue des autres mortels, fussent-ils tyrans ou autres.

De nombreux magiciens en herbe ont choisi cette voie avec la noble intention de contribuer à un monde meilleur, mais comme dit l’adage « la route vers les Royaumes du Chaos est pavée de bonnes intentions » (et de quelques crânes…). La grande majorité des personnes présentant une affinité avec la Magie qui choisissent de mettre leurs pouvoirs en œuvre passent leurs dernières heures dans quelque cave froide et humide, dans l’angoisse de la venue des Répurgateurs et de leurs torches, quand ils ne sont pas aspirés dans un pentacle esquissé à la va-vite en attendant la caresse glaciale de quelques entités maléfiques qu’ils ont invoquée malgré eux à force de se frotter aux forces occultes.

Malgré tout, il reste dans l’Empire des lanceurs de sorts aux capacités prodigieuses, des mages grandement respectes et craints pour leur maîtrise de ces arts. Ces hommes et ces femmes ne sont autres que les sorciers des Collèges de Magie. Ils sont les seuls pratiquants de l’occulte a être reconnus par décret impérial, mais également par le culte de Sigmar. Tous les autres jeteurs de sorts sont catalogués comme Envoûteurs ou Thaumaturges, et ne peuvent espérer mieux que le bûcher si la discrétion leur fait défaut. C’est le prix à payer quand concordent la peur, la superstition et l’opportunisme politique, comme c’est le cas dans les édits impériaux et leur vision de la pratique magique.


La plupart des citoyens impériaux, qu’ils soient paysans, propriétaires terriens, villageois, commerçants, érudits ou aristocrates, se montrent très méfiants vis-à-vis de tout ce qui concerne la Magie. Toute manifestation surnaturelle, aussi inoffensive qu’elle paraisse au premier abord, est généralement associé à un désastre censé se déclarer à plus ou moins long terme.

Ceux qui, dans les contrées civilisées de l’Empire, ont eu un contact direct avec les énergies et les serviteurs du Chaos restent très rares (les autres se félicitent du contraire), néanmoins, tout le monde a entendu ces histoires de sorciers malfaisants et de puissances des ténèbres que l’on raconte l’hiver au coin d’un feu. Par ailleurs, tout citoyen qui se rend régulièrement à l’office des temples de Sigmar ou d’Ulric aura eu droit au prêche mettant en garde contre les méfaits du Chaos et les horreurs avérées de l’ensorcellement.

Aussi droit et respectable soit-il, celui qui pratique la Magie sera toujours perçu par la majorité des citoyens de l’Empire avec une grande méfiance, voire une terreur affichée. Il est d’ailleurs à noter que cette tendance reste vraie, même lorsque les autorités civiles et religieuses reconnaissent officiellement le sorcier, mais si le recours à la Magie est toujours considéré comme un fait exceptionnel et terrifiant au sein de l’Empire, il joue encore un rôle qu’on ne peut négliger dans la vie de tous ces gens, qui n’en sont d’ailleurs pas souvent conscients.

Les Dieux, les Démons et les Esprits sont bien réels, il ne s’agit pas de légendes issues d’une autre époque. On ne compte plus les superstitions qui exigent d’apaiser leur courroux, de gagner leurs faveurs ou d’échapper à leurs griffes.


Les Paysans[modifier]

La grande majorité des paysans du Vieux Monde ne remettent jamais en question leur idée des origines de la Magie. Pour eux, il s’agit d’un phénomène naturel, quoique répugnant, qui fait partie intégrante du monde des mortels, et ils ne s’embarrassent pas de considérations quant au fonctionnement de la Magie et à sa raison d’être, du moins pas plus qu’ils ne s’intéressent au pourquoi les pommes tombent-elle au sol. La sorcellerie et les diableries horrifient autant les gens de la campagne que n’importe quel autre citoyen de l’Empire. Par ailleurs, les paysans sont le plus souvent incapables de comprendre ou de s’intéresser a ce qui constitue un sort et ce qui le distingue, en bien ou en mal, des "arts de la campagne" des rebouteux.

Plus une région est rurale, plus la frontière séparant la superstition, les arts occultes et la religion est floue. C’est ainsi qu’au travers de nombreuses provinces de l’Empire existe une croyance répandue, selon laquelle les esprits vivraient dans les champs et seraient chassés, voire tués, à l’issue de la moisson. C’est pourquoi la dernière gerbe de la récolte est tressée selon la forme d’un homme ou d’une femme, puis décorée de rubans ; l’objet est ensuite considéré comme la demeure ou le lieu de repos de l’esprit de la moisson, voire comme l’incarnation même de l’esprit de la céréale. Les fermiers conservent la poupée de paille en sécurité pendant l’hiver, avant d’en nourrir leur bétail et leurs chevaux au printemps. Ils pensent ainsi s’assurer un sol fertile pour la moisson de l’année suivante.

La pratique parait bien candide. De fait, il n’est pas rare pour les villages et les grandes fermes de ne faire aucune différence entre le rituel de la poupée de paille et les offrandes et sacrifices honorant les esprits de la terre et de la nature. Il est même très courant parmi les communautés rurales d’entretenir une relation particulière avec la terre et leur environnement. Parmi ces esprits, on compte les Dieux, mais aussi diverses entités mineures comme les Naïades, les Dryades, les Lutins et autres "fées" de la tradition folklorique. Ces rituels et ces offrandes passent par un mélange de tradition, de religion, de Magie mineure et d’associations avec des créatures magiques que les érudits de la société impériale ont soigneusement répertoriées et répertoriées au fil des siècles.

Le recours aux charmes, qu’il s’agisse d’objets physiques ou de formules invoquées, reste monnaie courante a travers l’Empire, que ce soit pour attirer la chance, se protéger contre le mauvais œil ou encourager la fertilité, l’amour et les idylles. Il existe également nombre de guérisseurs et de diseuses de bonne aventure dans le Vieux Monde, certains sont dotés d’un véritable talent, quoique souvent mal appréhendé. D’autres ne font que se mentir à eux-mêmes et à ceux qui requiert leur aide. Dans certaines régions, une telle pratique est perçue comme normale et bien distincte de la Magie, mais aux yeux de certains chasseurs de sorcières et de personnes issues de communautés moins rurales et plus importantes, ces activités constituent bien une forme d’ensorcellement et ceux qui la pratiquent s’exposent a de gros soucis.


Les Citadins[modifier]

D’une manière générale, plus la ville est importante, moins les habitants se montrent attachés à la terre et craintifs vis-à-vis des caprices de la nature. Les croyances citadines sont davantage fondées sur les enseignement et les dogmes des cultes organisés de l’Empire que sur les traditions populaires et rurales. C’est ainsi que la perception de la Magie des habitants des villes est largement influencée par ce que les prêtres leur dictent, ce qui, une fois de plus, peut largement varier d’un ecclésiastique à l’autre. La Magie peut de cette manière être perçue comme une malédiction héritée des temps anciens, comme une manifestation que l’on ne retrouve que chez les personnes « mauvaises » ou encore comme l’intervention directe des Démons et des Dieux les plus pervers dans les affaires des mortels, toutes les théories sont envisageables.

Les sorciers qui pratiquent leurs arts en ville et qui manquent de discrétion ce faisant risquent fort de connaître un retour de bâton plus violent que prévu, selon la véhémence de la communauté religieuse locale.


Citoyens des Cités-États[modifier]

Les citoyens impériaux ne sont pas tous les mêmes. Cependant, dans les plus grandes villes de l’Empire, les Cités-États comme Altdorf, Nuln, Talabheim ou Middenheim, la population est beaucoup plus cosmopolite et ouverte d’esprit, les Magisters des Collèges de Magie étant plus nombreux dans les Cités-États. De leur côté, les citoyens se sentent souvent plus concernés par leur gagne-pain et leur survie dans l’agitation de ces métropoles que par les superstitions. Cela ne signifie cependant pas que les gens des grandes villes ne croient pas à la Magie ou qu’elle ne leur inspire que l’ennui et la routine. En réalité, ils se préoccupent davantage du présent et du matériel, et préfèrent laisser la tâche de distinguer la bonne de la mauvaise Magie aux autorités et aux religieux, dont c’est le rôle après tout. Ceci étant dit, rares sont les citoyens qui choisiront d’eux-mêmes d’avoir affaire à un Magister, et plus rares encore ceux qui souhaiteront assister à l’exercice de leur étrange art.

Certains, parmi les classes les plus instruites de l’Empire, comme les gens fortunés, ceux qui ont voyagé et ceux qui ont beaucoup lu, sont conscients que la Magie n’est pas mauvaise en soi, mais que son utilisation est extrêmement périlleuse, aussi bien physiquement que spirituellement. Il en est même qui savent qu’il ne s’agit pas d’une énergie propre au monde des mortels, comme la pesanteur ou la lumière, mais qu’elle vient d’ailleurs.

La majorité des habitants de l’Empire, en particulier les serviteurs des cultes de Sigmar et d’Ulric, ne font pas grande différence entre le danger représenté par les « vils ensorcellements » des divers Envoûteurs et Thaumaturges du Vieux Monde, et la Magie reconnue des Magisters des Collèges Impériaux. Les millénaires de superstition, de paranoïa et de peur irraisonnée ne s’effacent pas du jour au lendemain.

Source[modifier]

  • Warhammer JdR, les Royaumes de Sorcellerie