Illusionnisme

De La Bibliothèque Impériale

Les principes de l’Illusionnisme existent depuis des siècles, et les exemples de tromperies magiques sont fréquemment présentés dans les mythes et les légendes. La Magie Illusoire était à l’origine une Magie de faible niveau utilisée par les colporteurs, les bateleurs et les voleurs. Elle était enseignée dans les arrière-salles de tavernes miteuses et ne reposait sur quasiment aucune théorie. Pendant des siècles, les spécialistes de la Magie n’y accordèrent guère d’intérêt. Un collège modeste fut créé à Salzenmund, capitale du Nordland, mais il ne rassembla qu’une poignée de mages et d’érudits. Les étudiants des collèges magiques de Nuln et de Middenheim le qualifiaient de nid de voleurs et de faux sorciers.

Illusionnisme moderne[modifier]

Quand les incursions du Chaos furent définitivement repoussées et que les sorciers eurent plus de temps pour étudier les principes de la Magie, certains comprirent que la Magie Illusoire n’empiétait pas sur les nouveaux enseignements des Collèges de Magie. Ils furent fascinés par les possibilités qu’elle offrait sur le champ de bataille pour troubler l’ennemi - par exemple en créant une illusion d’armée là où il n’y en avait aucune - et ils en firent leur spécialité. Dans les cinq ans qui suivirent, les effectifs du collège de Salzenmund augmentèrent pour atteindre plus de cinquante adeptes.

Comme cela se produit toujours avec les sorciers qui font de la recherche sur une nouvelle Magie, le moyen devint une fin en soit. Ces sorciers commencèrent à produire de nouveaux sorts illusoires allant de la fantasmagorie de champ de bataille à grande échelle à des sorts plus modestes, plus contrôlés, et des variations sur les enchantements trompeurs et hypocrites des jours anciens de l’Illusionnisme. Pendant le festival de Sonnstille (solstice d’été) de 2417, ils firent une démonstration spectaculaire de leurs capacités devant un vaste public appréciateur. Parmi les spectateurs se trouvait un certain Gustav Klimt, le Maître de Carnaval d’une troupe d’acteurs itinérants. Il vit immédiatement l’intérêt d’intégrer des illusions à ses pièces et à ses spectacles, et contacta donc les enchanteurs. Un des Illusionnistes se joignit aux acteurs, ajoutant ses talents uniques à leurs représentations.

Il ne fallut pas longtemps pour que la Troupe Itinérante de Klimt devienne une des compagnies théâtrales les plus recherchées du Vieux Monde. Son mélange de vrais acteurs et de monstres illusoires, les arrières plans immenses et spectaculaires et les extraordinaires "effets spéciaux supplémentaires" (ainsi qu’elle les appelait) lui fit visiter les cours de l’Empire, de Bretonnie, des Royaumes Estaliens, de Tilée et du Kislev. D’autres compagnies théâtrales commencèrent à se rendre compte que pour garder leur réputation, elles devraient elles aussi engager des Illusionnistes. Très rapidement elles se mirent à solliciter les sorciers et à les envoyer à Salzenmund pour qu’ils deviennent des Illusionnistes.

Malheureusement, la plupart de ceux qui se lancèrent dans la profession théâtrale étaient beaucoup moins attachés à la loi et à l’ordre que leurs frères. Effectivement, la base de l’illusion est la supercherie et la tromperie - une chose que les Dieux du Chaos sont prompts à favoriser. Il ne fallut pas longtemps pour que de nombreux Illusionnistes retombent dans les pratiques des anciens temps et profitent de leurs talents pour commettre vols et cambriolages, créant des diversions et couvrant leurs traces par la Magie.

Le Contrecoup[modifier]

Le problème atteignit un sommet en 2429. Un trio d’Illusionnistes particulièrement audacieux (ou inconscients), appartenant à une prestigieuse compagnie théâtrale séjournant au Palais Impérial d’Altdorf, s’éclipsa avec divers objets puisés dans le trésor personnel de l'Empereur. Il avait mal choisi sa date pour agir, car l'Empereur Dieter IV von Krieglitz-Unfähiger avait déjà eu son lot de mauvaises nouvelles ce jour-là : la fronde des Comtes Électeurs suite à la révélation des pots-de-vin accepté par l'Empereur pour entériner la déclaration d’indépendance des bourgmestres de Marienburg. Quand on lui annonça la disparition des joyaux familiaux, il fut pris d’une rage folle et ordonna une rafle de tous les Illusionnistes de l’Empire en prélude à un procès collectif pour sorcellerie et collaboration avec le Chaos.

Heureusement pour les Illusionnistes, les Comtes Électeurs avaient atteint la limite de leur tolérance envers Dieter IV et ses gestes impulsifs, ils le déposèrent de toute façon peu après en faveur de Wilhelm II Holswig-Schliestein, d’un caractère plus stable. Quand l’ordre d’arrestations fut lancé, de nombreux Illusionnistes disparurent sans laisser de traces. À Salzenmund, une foule de paysans superstitieux, poussés par des Répurgateurs, réduisit en cendres le collège. Tous les mages arrêtés furent amenés à Altdorf sur l’ordre du nouvel Empereur. Wilhelm avait vu comment tirer parti du zèle infortuné de son prédécesseur et il posa un ultimatum aux Illusionnistes : ils devaient prêter serment de fidélité à l’Empire ou être remis à la délicate attention des inquisiteurs du Grand Théogoniste.

Naturellement, les Illusionnistes virent où était leur intérêt et ils prêtèrent le serment requis. C’est ainsi qu’une importante ressource fut ajoutée au réseau d’espionnage impérial : un Collège Illusionniste secret, chargé d’enseigner comment utiliser la Magie Illusoire dans l’espionnage et la destruction des sectes.

Pendant le même temps, les Illusionnistes ayant échappé au filet impérial passèrent dans la clandestinité. Beaucoup n’en ressortirent jamais, mais vécurent tranquillement, enseignant leur connaissance à des apprentis sans aucun espoir de pouvoir un jour pratiquer la Magie ouvertement. D’autres - les moins scrupuleux - s’associèrent pour former le Collège de Lugenheim (la Maison des Mensonges), un établissement secret dédié à l’enseignement de l’Illusionnisme et intimement lié au culte de Ranald le Mystificateur.

En 2470 CI, les Illusionnistes du réseau d’espionnage impérial envoyèrent une pétition à l’Empereur dans laquelle ils demandaient que leur art soit rayé de la liste des Magies proscrites. L’Empereur, reconnaissant l’utilité du travail qu’ils avaient accompli pendant toutes ces années, accéda à leur requête et cette pratique redevint légale. Un petit collège fut fondé à Übersreik. C’est lui qui gère les licences, mais il a aussi une fonction secrète : c’est le centre de recrutement du réseau d’espionnage. La plupart de ceux qui avaient appris et enseigné en secret la Magie Illusoire furent contactés pour y adhérer.

Le Collège de Lugenheim envisagea brièvement de se manifester, mais à ce moment-là, il était si impliqué dans le culte de Ranald et ses liens économiques avec la pègre étaient si forts qu’il repoussa cette idée. Aujourd’hui encore, ce collège forme une confrérie illégale de sorciers, dont seuls quelques représentants officiels soupçonnent l’existence.

Depuis cette époque, d’autres collèges ont commencé à enseigner l’Illusionnisme : la Guilde des Magiciens et des Alchimistes de Middenheim en est un exemple. Tous ces collèges abritent au moins un érudit qui est aussi un recruteur pour le Collège d’Illusionniste d’Übersreik ; il cherche discrètement les individus les plus aptes et les encourage à s’y inscrire. Deux membres de la Guilde de Middenheim ont juré une allégeance secrète au Collège de Lugenheim et sont là pour recruter les étudiants en Illusionnisme qui semblent avoir des prédispositions pour la vie criminelle.

Le Collège Impérial d'Illusionnisme[modifier]

Peu de gens se doutent que le Collège Impérial d’Illusionnisme, installé sur de riches terres agricoles en dehors d’Übersreik, une ville d’environ 3 500 âmes dans l’ouest du Reikland, est un des piliers de l’État. Pour les habitants de la ville voisine, c’est juste un collège de sorciers particulièrement excentriques, préservé des persécutions par le label "Impérial" collé à son nom. Les Illusionnistes entretiennent cette impression ; ils font de fréquentes démonstrations de leurs talents aux grandes fêtes d’équinoxe et de solstice, et certains se font embaucher par les troupes d’acteurs itinérants présentes dans tout le pays. Cette apparence inoffensive est une façade pour des objectifs beaucoup plus secrets et sinistres. Derrière ce masque d’excentricité se cache un réseau d’espions efficaces et impitoyables. Ses agents se rendent aux quatre coins de l’Empire pour démasquer la sédition, l’infiltration, l’espionnage ennemi, l’agitation paysanne, les révoltes organisées par les nobles et les Cultes du Chaos. D’autres partent à l’étranger pour des missions d’espionnage général ou avec des instructions précises visant à récupérer ou à transmettre des informations ou un objet, voire à perpétrer un assassinat.

Leur maîtrise du déguisement et leur capacité à détourner l’attention leur permettent de facilement infiltrer les organisations, d’entrer et de sortir des bâtiments sans être vus, de tuer en faisant porter la responsabilité sur quelqu’un d’autre et, plus généralement, de plonger la population dans la confusion et la perplexité. Ils sont peu nombreux mais très efficaces, et il est impossible de dire qui est ou n’est pas un agent d’Übersreik. Le vieil homme inoffensif menant la compagnie théâtrale itinérante, la jeune femme qui fait la manche en exécutant des illusions sur la place de la ville, le sorcier tout crotté qui accompagne une bande d’aventuriers bruyants dans ce coin de l’auberge ; ce sont peut-être tous les agents de l’Empire.

Appartenance au Collège[modifier]

Pour entrer au collège, un sorcier doit être recommandé par deux confrères (pas nécessairement des Illusionnistes) en qui les responsables du Collège Impérial d’Illusionnisme ont toute confiance. Les Illusionnistes potentiels n’ont aucune idée de ce dans quoi ils mettent le pied quand ils y commencent leur formation. Leurs supérieurs les contrôlent à leur insu, et leurs déplacements sont surveillés, leurs activités notées et leurs ennemis étudiés. C’est derrière les portes closes du Collège Impérial d’Illusionnisme, une fois qu’ils ont été jugés bons pour le service, que le voile du secret est levé. À ce stade, ils doivent choisir : prêter un serment d’allégeance ou quitter le collège le matin même. Pratiquement tous ceux qui choisissent de partir sont malheureusement victimes d’un accident tragique dans les quelques jours qui suivent.

Tous les étudiants du Collège Impérial d’Illusionnisme ne sont pourtant pas recrutés. Après tout, certains individus ne sont pas taillés pour la vie d’espion. Ils aident à entretenir l’image d’un collège ordinaire. Le fait de ne pas avoir été retenus joue toutefois contre eux : quand ils s’en vont, tous les renseignements les concernant sont transmis aux Répurgateurs qui, dès lors, ne les lâchent plus d’une semelle. Après tout, quiconque n’est pas entièrement pour l’Empire peut très facilement agir contre lui, et il vaut mieux surveiller de près de tels risques potentiels.

Quand un Illusionniste a terminé sa formation secrète, il s’en va après avoir reçu sa licence. La plupart ont pour consigne de poursuivre leurs anciennes carrières. Par exemple, les aventuriers vont retrouver leurs amis, voyager avec eux, prendre part à leurs actions héroïques ou néfastes. Puis, un jour, un messager viendra - un mot murmuré dans une taverne mal éclairée, des instructions glissées au cours d’un marchandage sur l’achat d’ingrédients magiques dans un collège mineur - et voilà la mission lancée. Il s’agira simplement de se renseigner sur un individu ou une organisation créant des problèmes à l’Empire. Ce peut également être quelque chose de plus sinistre : assassiner toute la famille d’un marchand devenu à la fois trop riche et trop puissant et maquiller le tout pour que cela soit attribué à des sectateurs.

En principe, les membres du Collège Impérial d’Illusionnisme n’ont à répondre que devant l’Empereur. Dans la pratique, ce n’est pas le cas. Leurs chefs ont jugé préférable de ne pas informer les deux derniers Empereurs de leur existence, afin de profiter d’un «démenti convaincant» si leurs activités venaient à être découvertes. De plus, un Empereur peut être contraint d’abdiquer, et il cesserait alors d’être un allié pour devenir un ennemi potentiel. Il fut jugé imprudent de dévoiler la vérité sur le collège à un ennemi potentiel, et l’Empereur reste donc béatement ignorant de l’organisation qui commet des actes fourbes et des meurtres en son nom.

Les seules autorités qui connaissent la vraie nature du Collège Impérial d’Illusionnisme sont les Magisters Patriarches des Collèges de Magie à Altdorf. Ils n’ont pourtant pas conscience de l’étendue de ce réseau d’espions, car le Collège Impérial d’Illusionnisme a soigneusement entretenu l’image de patriotes loyaux mais excentriques, avec un goût amusant pour le secret. Pour la plupart des Grands Maîtres, les espions du collège ne sont pas à prendre très au sérieux et ne représentent aucune menace. Seul Balthasar Gelt, le Magister Patriarche de l'Ordre Doré et actuel Patriarche Suprême, soupçonne leur influence et leurs pouvoirs réels.

Un des principaux objectifs du Collège Impérial d’Illusionnisme est d’éradiquer les machinations du Chaos au sein de l’Empire, de «chercher l’ennemi intérieur». Il souffre de certaines entraves car quelques-uns de ses membres, aux plus hauts échelons, sont eux-mêmes des sectateurs. Quand des agents sont chargés d’infiltrer ou de détruire un culte particulier, c’est parfois parce qu’un agent d’un culte rival se sert d’eux à des fins personnelles. À l’occasion, le Collège Impérial d’Illusionnisme, plutôt que d’accomplir lui-même un travail, paye un Répurgateur local pour qu’il exécute le sale boulot. Le collège a des contacts avec divers Répurgateurs "contrôlés" sur lesquels il peut compter ; certains sont des fanatiques ou des agents de l’Empire, d’autres sont victimes de chantage.

Le collège proprement dit est un petit château ordinaire de conception ancienne, entouré de dépendances et situé en pleine région agricole au sud-est d’Übersreik. On voit parfois d’étranges lumières s’agiter la nuit au-dessus des bâtiments. Elles sont destinées à effrayer les paysans et à les maintenir à distance. Cela donne aussi à l’endroit une atmosphère de mystère excentrique, ce qui permet de mieux cacher la vérité.

Bien que le collège recrute activement des femmes et qu’il soit, de tous les collèges de l’Empire, celui qui applique le mieux la parité, les locaux ont tout du club masculin : boiseries de chêne ciré et fauteuils de cuir. C’est dans la salle principale, en dégustant un verre de Cognac Bretonnien, que le puissant Triumvirat dirigeant se réunit pour régler ses manigances. Dans le reste du château sont réparties des salles de classe, une bibliothèque décente d’ouvrages magiques et occultes, dont quelques travaux interdits, dix chambres individuelles pour les sorciers en cours de formation, trois suites luxueuses pour les dirigeants, des cuisines, des réserves, etc. Une cour centrale permet aux sorciers de s’exercer aux illusions à grande échelle, loin du regard curieux des passants.

Le Triumvirat[modifier]

Le Collège Impérial d’Illusionnisme des Illusionnistes est dirigé par une coterie de trois Illusionnistes expérimentés. Ces trois hommes sont connus et respectés de la société du Reikland, et ils sont considérés comme des excentriques inoffensifs par le monde extérieur. On en trouve toujours au moins un sur place, mais il est rare qu’ils soient tous présents au même moment. Les trois membres actuel sont Johannes Kleuger, Reiner Starke et Bertolt Hessen.


Le Collège de Lugenheim[modifier]

Dans les jours sombres de peurs et de persécutions qui ont suivi l’édit de Dieter IV, quand l’Illusionnisme a été banni de tout l’Empire, de nombreux praticiens disparurent dans la nature, se servant de leurs talents pour échapper aux Répurgateurs et aux soldats de l’Empire. Beaucoup furent repris et emmenés à Altdorf, comme expliqué plus avant, mais quelques-uns s’échappèrent. Parmi ceux-là figura un petit groupe d’Illusionnistes et leurs apprentis appartenant à la Guilde des Magiciens et des Alchimistes de Middenheim.

La plupart de ces sorciers se rendaient régulièrement à un oratoire dédié à Ranald le Mystificateur, dont s’occupaient des prêtres ayant des liens avec la pègre. Et c’est avec leur aide qu’ils parvinrent à s’échapper. En s’enfonçant dans le système des égouts, ils rejoignirent les anciens tunnels abandonnés du rocher sur lequel est édifiée la cité. Ils y reconstituèrent leur collège dans des salles que des Nains avaient taillées dans la roche il y a des siècles. Ils restèrent longtemps cachés, gagnant leur vie en rendant service aux criminels et osant rarement quitter la cité. Ces Illusionnistes, autrefois respectables (ou au moins respectés), furent contraints de vivre dans les ténèbres, sans jamais voir la lumière du soleil, se glissant de temps en temps à l’extérieur pendant la nuit afin d’accomplir quelque méfait pour leurs alliés voleurs. Les apprentis eurent bientôt l’impression d’avoir toujours vécu dans ce foyer enténébré, et ils commencèrent à appeler leur "collège" Lugenheim, la Maison des Mensonges. Par la suite, les sorciers recrutèrent de nouveaux apprentis parmi les jeunes les plus prometteurs des bandes auxquelles ils avaient affaire, renforçant encore plus leurs liens avec la pègre.

En 2470, quarante et une années après leur entrée dans la clandestinité, ils apprirent que l’Illusionnisme avait été retiré de la liste des Magies proscrites, que ses représentants étaient de nouveau libres de pratiquer leur art, et qu’un nouveau collège ouvrait à Übersreik. Ceux qui se souvenaient de la vieille interdiction avaient l’impression d’être libérés de prison. Mais pour les plus jeunes qui avaient grandi dans la Maison des Mensonges, c’était un anathème. Ils rappelèrent à leurs aînés tous les actes illégaux qu’ils avaient accomplis ; s’ils refaisaient surface maintenant, la milice leur tomberait dessus instantanément. La vieille garde s’insurgea : ce n’était pas aux puînés de dire aux aînés ce qu’ils devaient faire. Si eux, les anciens, voulaient retourner au grand jour, ils le feraient. Les jeunes comprirent que s’ils les laissaient partir, leur propre vie serait menacée. Ils les supplièrent d’y réfléchir pendant la nuit et de leur annoncer leur décision au matin. Puis, pendant que les vieux sorciers dormaient, ils demandèrent à leurs alliés de la pègre de les aider à assassiner dans leur lit ces traîtres en puissance.

Cette nuit-là resta longtemps dans la mémoire des Illusionnistes de Lugenheim, et elle allait gâcher définitivement leurs relations avec le monde extérieur. Plus jamais, ils pourraient prétendre qu’ils formaient une organisation forcée de se cacher du fait d’un empereur tyrannique : par leurs propres actions, ils venaient de prouver qu’ils étaient des êtres impitoyables, plus préoccupés par leur propre sauvegarde et leur avidité que par la liberté de pratiquer leur art ouvertement. Le futur de Lugenheim était scellé jusqu’à la fin des temps : c’était devenu une souche de culture pour les mensonges.

L’actuel Maître des Mensonges, comme on appelle le chef de Lugenheim, se nomme Reineke la Renarde.


Illusionnistes Indépendants[modifier]

Tous les Illusionnistes n’appartiennent pas obligatoirement à un des deux collèges décrits précédemment. Quand l’Illusionnisme était devenu illégal, ceux qui avaient échappé au filet de l’Empereur n’étaient pas forcément tombés dans les griffes de Lugenheim. Beaucoup disparurent discrètement, et refirent surface ailleurs avec un nouveau nom et une nouvelle carrière.

Il faut se rappeler que tous les Illusionnistes avaient appris au moins les rudiments de la Magie Mineure avant d’étudier leur spécialité. Il était donc assez facile pour un Illusionniste de prétendre être un Apprenti des Collèges de Magie, simplement en n’utilisant jamais de sorts d’Illusionniste. Et avec une licence raisonnablement bien imitée et une demeure suffisamment éloignée du Collège censé l’avoir délivrée, il s’avéra possible pour la plupart de vivre à l’abri des persécutions.

Beaucoup de ces Illusionnistes finirent par prendre des apprentis, et naturellement, certains ne purent s’empêcher de leur enseigner quelques sorts supplémentaires. C’est ainsi que la tradition a été maintenue, sans subir les influences du Collège Impérial d’Illusionnisme ou de Lugenheim. De nombreux indépendants ont opté pour une vie d’aventures ou de saltimbanque, parce qu’en pleine nature ou sur des terres étrangères, il est possible de pratiquer l’art de l’illusion sans craindre la persécution.

Bien sûr, si des représentants du Collège Impérial d’Illusionnisme découvrent un de ces Illusionnistes, ils le prennent tranquillement à part (ou par la force si nécessaire, les solides Répurgateurs du collège sont toujours très heureux de jouer les gros bras) et lui donnent le même choix qu’aux agents qu’ils recrutent ; rejoindre le Collège Impérial d’Illusionnisme ou y renoncer et affronter les conséquences. Naturellement, ceux qui choisissent la deuxième solution n’ont souvent pas le loisir de le regretter longtemps.


Source[modifier]

  • Warhammer JdR - Royaumes de Sorcellerie V1