Histoire des Nains
- Les Nains montrent plus de fierté pour leur histoire que toutes les autres races du Monde. Chaque Nain peut citer le nom de ses ancêtres en remontant jusqu’à la douzième génération au minimum, et chacune de leurs forteresses possède les chroniques détaillées de son histoire depuis sa fondation, ainsi que les chronologies des clans et des archives documentées qui occupent plusieurs salles immenses. Il faudrait des générations pour produire une histoire complète et exhaustive de la race Naine - sans compter les décennies de négociations nécessaires pour accéder aux archives des citadelles les plus xénophobes, ou les risques encourus en explorant les forteresses perdues à la recherche de leurs archives. Si elle venait à être publiée, une telle œuvre remplirait plusieurs grands bâtiments, et aucun humain ne pourrait la lire en une seule vie.
- C’est pourquoi cet article ne contient qu’un bref survol de l’histoire Naine, destinée à donner au lecteur un point de départ pour des recherches plus approfondies. Les éditeurs souhaitent remercier le Chancelier Eberhardt von Festschrift de l’Université d’Altdorf pour ses conseils et son aide, ainsi que Maître Yarnad Magradil de la Kommission pour les Intérêts des Elfes, Nains et Halflings de Middenheim, et bien d’autres personnes. Ils tiennent aussi à souligner que l’absence d’un nom ou d’un événement dans cet ouvrage ne traduit en aucun cas une volonté d’irrespect ou d’insulte envers aucun individu, clan, citadelle ou autre groupe. De telles omissions ne sont dues qu’au manque de place.
Sommaire
L’Âge des Dieux Ancestraux[modifier]
Les trois principaux Dieux Ancestraux | ||
Grungni | Valaya | Grimnir |
Les connaissances Naines affirment que cette race descend des trois principaux Dieux Ancestraux : Grungni, Valaya et Grimnir. Ces trois Dieux sont eux-mêmes nés au sein des montagnes, quelque part dans les Terres du Sud. L’emplacement exact de ce lieu fait encore l’objet de grandes discussions. D’antiques parchemins runiques suggèrent que la légendaire Karak Zorn a vu naître les premiers enfants des Dieux Ancestraux originels. D’une richesse dépassant les rêves des Rois Nains, Karak Zorn aurait été, selon la légende, conquise il y a des milliers d’années par les anciens habitants des jungles voisines des Terres du Sud. Selon d’autres archives lointaines, Karak Zorn aurait été fondée (puis perdue) par des Nains qui se seraient rebellés contre la décision de Grungni d’émigrer vers le nord.
L’âge des Dieux Ancestraux se perd dans la brume des légendes. Ce fut une époque de grandes découvertes, et la période où la race Naine développa son identité culturelle. Elle est aussi nommée la Longue Migration, car les Nains se répandirent au nord, des chaînes montagneuses des Terres du Sud jusqu’au bout des Montagnes du Bord du Monde.
Les raisons qui ont provoqué la Longue Migration sont encore moins bien connues. Selon certaines sources, Grungni reçut une prémonition divine révélant que le destin de son peuple se trouvait dans les montagnes lointaines, au nord du lieu qui l’avait vu naître. Une des premières épopées historiques commence quand Grungni reçoit une prémonition divine indiquant que les Nains vont sauver le monde d’un futur destin innommable. Des historiens révisionnistes se sont livrés à des spéculations insensées : selon certaines, Grungni aurait conclu un accord avec les mythiques Anciens, après une guerre sans vainqueur ni vaincu.
Pendant la migration, Grungni enseigna aux Nains l’art de repérer et d’extraire les pierres précieuses et les métaux. Il leur apprit aussi comment faire fondre les minerais pour fabriquer des outils et des armes. La femme de Grungni, Valaya, leur enseigna comment aménager les mines et les cavernes pour en faire des demeures sûres, et leur transmit les valeurs sociales qui garantiraient l’avenir de la race. Grimnir Sans Peur, le frère de Grungni, leur enseigna l’art de la guerre. Selon les légendes de la migration, Grimnir a tué toutes sortes de créatures qui menaçaient la race Naine, et commandé les armées dans les batailles.
Des colonies ont été fondées tout au long de la migration, et certaines se sont développées pour devenir de puissantes citadelles. Cette lente et sure expansion conduisit finalement un groupe de Nain jusqu’aux landes bien au nord des Montagnes du Bord du Monde qu’ils en vinrent à nommer Zorn Uzkul, c’est-à-dire le Pays du Grand Crâne, une large plaine inhospitalière où l’air était rare et froid et le sol poussiéreux couvert d’ossements anciens balayés par le vent. Les richesses minérales étaient grandes ici, mais la terre et la pierre semblaient malsain à certains. De nombreux Nains déclarèrent que ce lieu était maudit, et s’en détournèrent, retournant vers des forts mieux établis ou bien, pour les plus aventureux, s’enfonçant armes à la main dans la lointaine Norsca où ils s’établirent dans les froides montagnes de cette contrée, ou suivant l’est puis le sud jusqu’aux riches emplacements récemment découverts dans les Montagnes des Larmes. Malgré les immenses distances qui les séparaient, les citadelles Naines restèrent très liées et ne cessèrent de communiquer.
La Venue du Chaos[modifier]
Ceux de Zorn Uzkul, se considérant comme ayant été abandonnés par leurs Dieux et leurs cousins, se tournèrent vers la vénération d’Hashut, le Père des Ténèbres. Ils allaient désormais être connus sous le nom de Dawi Zharr, ou Nains du Chaos. |
Selon les plus anciennes légendes, Grungni annonça l’approche d’une grande calamité, et prédit que les Nains auraient besoin d’armes extrêmement puissantes pour survivre et repousser les horribles envahisseurs qui surgiraient aussitôt après la catastrophe. Pendant des siècles, il travailla avec ses fils Thungni et Smednir, forgeant des armes et des armures de grande puissance. Grungni et Thungni gravèrent de redoutables runes magiques afin de protéger leurs porteurs et les rendre plus forts au combat. La meilleure armure et les armes les plus puissantes furent attribuées à Grimnir, qui était encore le plus grand guerrier de la race Naine. Les autres furent réparties entre les meilleurs guerriers de chacune des citadelles, et la plupart sont encore soigneusement conservées comme de véritables trésors par les clans.
Lorsque le temps du cataclysme qu’il avait prédit fut proche, Grungni dépêcha vers toutes les citadelles des messagers auxquels avaient été confiés des bâtons runiques marqués de son sceau. Le message les avertissait qu’un grand désastre allait s’abattre sur le monde, lequel en serait transformé à jamais. Il exhortait les Nains à s’enfoncer au plus profond de la terre et à couper leurs forteresses de la surface - et les unes des autres - pendant dix ans. Malheureusement, les messagers n’ont pu alerter leurs frères du nord qu’au moment même où les portails commençaient à s’effondrer.
Des mois plus tard, le Chaos balaya le monde. Les histoires anciennes racontent comment une poussière immonde recouvrit les terres. Les animaux se transformèrent en abominations et gonflèrent les rangs des horreurs indicibles qui pénétraient dans le monde par le portail effondré. Une bonne part de la surface du monde fut ainsi envahie.
Au bout d’une décennie, les Nains rouvrirent leurs portes scellées et retournèrent dans le monde transformé. Il existe de nombreux récits des batailles qui firent rage pendant des semaines, alors que les Nains chassaient les Hommes-Bêtes, les Démons et les autres créatures du Chaos de leurs terres. Avec le temps, la plupart des forteresses des Montagnes du Bord du Monde parvinrent à rentrer en contact les unes avec les autres et à unir leurs forces pour repousser les hordes du Chaos vers le nord. Les Nains de Norsca, de Zorn Uzkul et des Montagnes des Larmes restèrent isolé toutefois.
Toujours dirigées par Grimnir, les armées Naines se tournèrent vers l’ouest. En quelques années, elles éliminèrent le Chaos de cette région qui allait devenir le sud de l’Empire. Les Nains longèrent le grand fleuve Reik (Ruvalk Reyak) et traversèrent les forêts qu’infestait le Chaos jusqu’au fertile delta au nord. C’est à cet endroit, où le Reik plonge dans la baie, qu’ils découvrirent une cité Elfe.
La Grande Alliance[modifier]
Avant la catastrophe, les Elfes d’Ulthuan avaient commencé à explorer le monde et à étendre leur influence. Une des nombreuses colonies commerciales ainsi établies était Sith Rionnacsc’ namishathir, "Gemme Étoile sur Mer", à l’endroit qu’occupe maintenant Marienburg. La colonie n’avait, jusque là, pas été remarquée par les hordes du Chaos, mais cela ne pouvait durer. Elle se retrouva encerclée et n’échappa au massacre que grâce à l’arrivée d’une flotte venue d’Ulthuan, commandée par le Grand Mage Caledor le Dompteur de Dragons. Les forces du Chaos furent repoussées hors des murs de Gemme Étoile, et par un coup de chance - ou du destin - Grimnir et la grande armée Naine s’abattirent sur leur arrière avant qu’elles ne puissent se regrouper. L’expression « nettoyer les murs Elfes » est encore employée dans la poésie épique Naine pour décrire le plus sanglant des massacres.
Les deux races se rencontrèrent pour la première fois après la bataille. Grimnir le guerrier et Caledor le Mage se jaugèrent mutuellement en silence. Chacun d’eux se rendait compte que l’autre pourrait devenir un puissant allié contre le Chaos, mais quel en serait le prix ? La question resta en suspens car les cors de guerre retentirent pour annoncer l’arrivée de nouvelles hordes du Chaos venues de l’est. Contraint de s’allier pour survivre, les Nains et les Elfes combattirent longtemps et férocement jusqu’à l’élimination de cette nouvelle menace.
Certains récits expliquent comment, dans les jours qui suivirent, Grimnir et Caledor parvinrent malgré les difficultés posées par leurs différences linguistiques et culturelles à échanger des informations sur leur ennemi commun. Une alliance formelle fut conclue et officialisée par un échange de cadeaux. Grimnir remit à Caledor l’Amulette Runique Badgelredner, que les Elfes nommeraient Teiurmeinn la Protectrice, et le Mage Elfe remit au seigneur de guerre Nain le Cristal de Feu, conservé jusqu’à ce jour dans la Salle du Trésor de Karaz-a-Karak. Des messagers furent dépêchés vers les terres natales des Elfes et des Nains pour annoncer cette alliance.
La guerre contre le Chaos fit encore rage pendant des années. Les Elfes combattaient les envahisseurs à Ulthuan et sur la mer, tandis que les Nains les affrontaient dans tout le Vieux Monde. A l’insu l’un de l’autre, Caledor et Grimnir conçurent chacun un plan pour triompher du Chaos. Ils ne pouvaient deviner que le destin ferait coïncider l’exécution de leurs plans respectifs.
Grimnir annonça devant le Grand Conseil Nain qu’il avait l’intention de se frayer un chemin dans les Désolations du Chaos et de fermer personnellement le portail dimensionnel. Grungni et Valaya tentèrent de l’en dissuader, mais rien ne le fit changer d’avis. Il remit une de ses haches à son fils Morgrim et partit vers le nord en entonnant son chant de mort. Morgrim suivit son père, bien que celui-ci lui eût ordonné de faire demi-tour. A la frontière des domaines du Chaos, tous deux reportèrent une bataille titanesque qui dura trois jours. Grimnir ordonna ensuite à son fils de rentrer auprès des leurs, pour prendre sa succession comme protecteur de la race. Morgrim regarda son père disparaître dans la brume des terres du Chaos. Aucun Nain ne l’a jamais revu depuis.
Pendant que Grimnir s’enfonçait dans les Domaines à coups de hache, Caledor et un cercle de Mages Elfes créaient sur Ulthuan un vortex qui allait aspirer le pouvoir du Chaos hors du monde. Cette victoire coûta un prix terrible : les Mages les plus faibles furent détruits, et même les plus puissants - Caledor y compris - furent à jamais emprisonnés sur l’Île des Morts, telles des mouches dans l’ambre. Le flux du Chaos était cependant endigué et, avec les années, les Elfes et les Nains réussirent à chasser ses créatures du Vieux Monde.
L’âge des Dieux Ancestraux se termina avec le confinement du Chaos dans l’extrême nord. Leur tâche accomplie, Grungni et Valaya se retirèrent au plus profond de la terre. Un nouvel âge de prospérité commençait pour leurs descendants.
L’Âge d’Or[modifier]
Grâce au commerce avec les Elfes, les Nains atteignirent un niveau de richesse et de culture qu’ils n’avaient jamais connu jusque là et qu’ils n’ont jamais retrouvé. Les citadelles existantes prospéraient et d’autres étaient fondées dans toutes les Montagnes du Bord du Monde. Des prospecteurs s’aventuraient un peu partout et créaient de nouvelles mines et colonies dans les Montagnes Noires et dans celles du Dos du Dragon, et en bien d’autres endroits.
La plus grande réalisation de cette période fut l’achèvement de l’Ungdrin Ankor, le Dédale : c’était un vaste réseau de tunnels reliant toutes les citadelles des Montagnes du Bord du Monde. Des routes furent construites entre ces citadelles et les cités côtières des Elfes, ce qui permettait d’importants échanges commerciaux. Les Elfes engagèrent des Ingénieurs et des artisans Nains afin de réaliser de splendides constructions, telles que la digue entourant Sith Rionnasc’namishathir et le grand phare de Tor Alessi. Ces constructions sont encore debout, même si les cités qui les entourent sont désormais aux mains des hommes (respectivement Marienburg et L'Anguille). Karaz-a-Karak, la plus centrale des citadelles du Bout du Monde, devint la capitale de l’empire Nain.
Le développement du commerce et la circulation des richesses dans l’empire Nain donnaient l’impression que cet âge d’or ne cesserait jamais. Personne ne pouvait prévoir la guerre qui allait éclater : du sommet de sa richesse et de sa puissance, l’empire des Nains plongea dans une série de guerres qui faillit anéantir la race entière.
La Guerre de la Vengeance[modifier]
Vaincu par la Grande Alliance, le Chaos avait cependant déposé chez les Elfes une graine qui allait être fatale aux deux races. Pendant que les Nains continuaient à commercer et exploiter leurs mines, un schisme se déclara entre les fidèles du traître Malékith (que l’on appellerait ensuite Elfes Noirs) et ceux du Roi Phénix Caledor. Des rumeurs sur la guerre civile chez les Elfes et la trahison de Malékith étaient parvenu aux oreilles des Nains, mais ils ne comprirent pas la situation. Le fratricide leur était totalement étranger et aucun n’aurait brisé le serment fait à son seigneur. À l’exception de quelques bataille navales, le Vieux Monde n’avait pas connu la guerre de la Déchirure. En sécurité dans leur forteresse au cœur des montagnes, les Nains ne prirent pas garde à ces événements.Les Elfes Noirs se mirent à piller les colonies Naines et attaquer les marchands, faisant de nombreuses victimes et ramassant un important butin. Le roi Gotrek Brise Étoile, incapable de différencier les Elfes, ne parvenait pas à comprendre pourquoi ses alliés et partenaires commerciaux se livraient à ces attaques aberrantes. Il envoya un émissaire à Ulthuan pour réclamer des excuses et des indemnités financières, mais Caledor le Second, un individu vaniteux et hautain, venait juste de montrer sur le Trône du Phénix. Il refusa de recevoir l’émissaire et le renvoya avec un message indiquant que le Roi Phénix rejetait les exigences, mais pourrait consentir à répondre à une supplique.
Gotrek, furieux, dépêcha un second émissaire à Ulthuan pour faire savoir que le Haut Roi des Nains ne s’agenouillait ni devant un Elfe ni devant un Dieu et que le montant de l’indemnisation était doublé pour compenser l’insulte. Caledor fit raser l’émissaire et le renvoya sans barbe auprès de son roi avec le message que celui-ci devait venir en personne à Ulthuan pour plaider sa cause devant le Trône du Dragon. Cette accumulation d’insultes et d’offenses ne laissait pas d’autre choix au Haut Roi que de déclarer la guerre aux Elfes.
Appelé Guerre de la Barbe (ou Guerre de Vengeance par les Nains ), ce conflit fit rage dans tout le Vieux Monde pendant près de 500 ans. Les Nains chassèrent lentement les Elfes de la plupart des régions boisées intérieures du Vieux Monde, et même les colonies côtières des Elfes se retrouvèrent assiégées par les Nains assoiffés de vengeance. Les communautés plus petites tombaient rapidement les unes après les autres.
Après quatre siècles de combat, il ne restait plus que les grandes colonies de Tor Alessi et Sith Rionnasc’namishathir. Humilié, Caledor le Second congédia ses généraux et prit lui-même la tête des forces Elfes. Pendant le 14ème siège de Tor Alessi, il chargea le centre des armées Naines et fut abattu par Gotrek en personne. Celui-ci s’empara de la Couronne du Phénix et déclara que cette compensation satisfaisait son honneur. Les Nains se retirèrent du champ de bataille en bon ordre, sans chercher à pousser plus loin leur victoire ni écouter les suppliques Elfes demandant le retour de la couronne, qui se trouve toujours à Karaz-a-Karak, placée à côté du Cristal de Feu dans la Salle du Trésor. Même si les Nains et les Elfes ne sont plus ouvertement en guerre, leurs relations ne se sont guère améliorées. Les Elfes qualifient les Nains de voleurs et de bandits, alors que les Nains traitent les Elfes de briseurs de serments et de coupeurs de barbes.
Le Temps du Malheur[modifier]
La victoire contre les Elfes laissait les Nains maîtres du Vieux Monde, mais ils n’allaient pas pouvoir la célébrer bien longtemps. En effet, il ne purent jouir que de quelques années de répit avant que les Montagnes du Bord du Monde ne soient secouées par des séismes et des éruptions volcaniques. Les Nains appelèrent Temps du Malheur ce désastre et l’ère d’anarchie qui s’en suivit. Les archives de nombreuses forteresses furent perdues ou interrompues, et même le Dammaz Kron resta silencieux. Les rares chroniques firent état de nombreux Nains tués et de colonies détruites. Même les plus grandes forteresses furent endommagées et de larges et profondes crevasses s’ouvrirent dans la terre alors que les niveaux inférieurs étaient envahis par la lave.
Les effondrements et les fissures incitèrent les Peaux-Vertes à la curée et c’est par hordes entières qu’ils arrivèrent de l’est et du sud, et tandis qu’ils attaquaient les citadelles ruinées par la surface, les Skavens creusaient des tunnels pour les envahir par le bas.
Les Guerres Gobelines[modifier]
Pendant presque un millénaire après le Temps du Malheur, les Nains poursuivirent le combat, reprenant parfois pour un temps leurs domaines perdus ou à d’autre moment échappant de peu à l’extinction. La puissance grandissante des Peaux-Vertes dans le sud conduisit à la chute de presque toutes les forteresses Naines de la partie méridionale des Montagnes du Bord du Monde. Les citadelles survivantes étaient isolées les unes des autres car la l’Ungdrin Ankor qui les reliait était coupée en de nombreux points. En -513 C.I, Karak aux Huit Pics tomba, en dépit de la résistance acharnée des Nains au cœur des vastes réseaux souterrains de la citée. Karak Azgal fut prise d’assaut et pillé, mais son trésor ne fut jamais découvert. Mus par leur frustration, les Orques abandonnèrent la cité, dont les ruines devinrent bientôt des nids pour les Dragons tandis que des monstres en infestaient les catacombes. Karak Drazh fut attaqué et vaincue, devenant la forteresse Orque du Pic Noir. Après avoir résisté pendant un millier d’années, les Nains perdirent trois forteresses en l’espace de cinquante ans.
Ce nouveau revers de fortune mit l’empire Nain à genoux, sa puissance brisée à jamais et ses trésors dispersés entre les envahisseurs. Orques et Gobelins souillaient les salles ou les bardes Nains chantaient jadis les sagas de leur peuple, des Trolls profanaient les sépultures des Rois pour se repaître de leurs dépouilles tandis que les Skavens hantaient tunnels et catacombes, étendant patiemment leur pestilentielle influence sous la terre. Habités d’une sinistres détermination, les Nains défendaient leur dernières forteresses, forgeant leurs armes dans les feux de l’amertume.
La Guerre de la Barbe ne fut rien comparée à la férocité des Guerres Gobelines. Même si les Nains avaient mis au pas leurs implacables et toujours plus nombreux ennemis, ils n’en restaient pas moins encerclés et leurs jours étaient sans doute comptés. C’est dans ces circonstances qu’un événement allait être la planche de salut du peuple Nain.
La Venue des Umgi[modifier]
Une fois passée la menace du Chaos, des tribus humaines avaient gagné le sud du Vieux Monde. Peu nombreux, les humains utilisaient des armes et des outils de bois ou de pierre et habitaient initialement les terres correspondant à la Tilée et l’Estalie moderne. Les Nains, qui en étaient alors très éloignés, les ignoraient (bien que certaines légendes parlent d’un clan Nain qui aurait construit une cité avec des humains). Deux millénaires plus tard, d’autres humains arrivèrent du sud en traversant le Col du Feu Noir et s’installèrent dans les forêts à l’ouest des Montagnes du Bord du Monde. Ces nouveaux venus avaient réussi à mettre ces terres en culture et bâtissaient des monuments de pierre pour marquer leur passage, et leurs nobles étaient enterrés dans de grands monticules de terre, marqué de symboles protecteurs afin de dissuader les pilleurs de tombes. Dans les dernières phases de la Guerre de la Vengeance, les Nains avaient commercé avec eux, échangeant de la nourriture contre des armes et des outils de bronze, pour réduire leurs lignes de ravitaillement.
Aux alentours de -500, d’autres tribus humaines débarquèrent de l’est et du sud, et se répandirent dans le Vieux Monde jusqu’à y devenir la race prédominante. Les seigneurs de guerre se battaient sans relâche, autant entre eux que contre les Peaux-Vertes qui pullulaient pour établir leurs royaumes. Les Nains firent tout ce qu’ils purent pour aider les humains, car ils les voyaient comme des alliés naturels contre les Orques. En effet, les hordes d’Orques et de Gobelins ne se contentaient pas d’assiéger les citadelles Naines ; nombre d’entre elles s’étaient déversées dans les terres humaines à l’ouest des montagnes. Lentement, les échanges entre les deux races se développèrent et les Nains enseignèrent aux hommes quelques-uns de leur secrets mineurs, comme celui du travail du fer pour forger des armes et des armures. Assaillis par un ennemi commun, les humains et les Nains jetaient les premiers ponts d’une amitié qui deviendrait une alliance solide, une alliance qui allait permettre la survie des Nains et l’essor de la race humaine.
Le Schisme Nain[modifier]
Les citadelles survivantes de Karaz Ankor reçurent le renfort des réfugiés de celles qui étaient tombées, même si beaucoup d’entre eux n’avaient jamais réussi à percer les lignes des forces Peaux-Vertes assiégeantes. Le temps passant, ces clans réfugiés décidèrent qu’ils ne pouvaient assurer leur survie qu’en créant de nouvelles citadelles et colonies dans les montagnes de l’ouest. Nombre d’entre eux s’installèrent dans les régions les mieux pourvues en richesses minières, créant les forteresses de Karak Izor dans les Voûtes, de Karak Hirn dans les Montagnes Noires et de Karak Norn dans les Montagnes Grises.
Cette migration souleva la fureur du Haut Roi de Karaz Ankor. Il décréta que les exilés n’étaient désormais plus des parents mais des traîtres et il inscrivit le nom de tous leurs clans dans le Livre des Rancunes pour de futures mesures de rétorsion une fois la menace Peaux-Verte écartée. Les exilés répliquèrent en déclarant leur indépendance et en couchant le nom du Haut Roi dans leur propre Livre des Rancunes. Toute communications entre les deux peuples cessèrent pour un millier d’années.
Après la perte des citadelles du sud (Karak aux Huit Pics, Karak Azgal et Karak Drazh), le Haut Prêtre de Grungni et le nouveau Haut Roi se rendirent tous les deux compte que la survie de la race exigeait l’union sacrée entre Nains impériaux et clans exilés. Leurs émissaires apportèrent à l’ouest des cadeaux et des pages déchirées (portant les noms des clans exilés) du Livre des Rancunes de Karaz-a-Karak. Ce geste de réconciliation fut bien accepté par les exilés. Ils envoyèrent leurs propres pages déchirées au Haut Roi et leur déclaration d’allégeance à Karaz Ankor.
Le Haut Roi attendait, en fait, un retour à l’obéissance absolue d’antan, mais le Haut Prêtre le persuada de ne pas insister. Le Haut Roi promit alors son pardon à tous les exilés qui voudraient revenir en Karaz Ankor. Certains clans acceptèrent cette offre, mais d’autres avaient pris goût à l’indépendance et trouvé des richesses dans les montagnes de l’ouest. Certains répondirent qu’ils ne faisaient qu’étendre les terres Naines comme leurs ancêtres l’avaient fait avant eux et qu’ils n’avaient donc pas à demander pardon. D’autres assurèrent qu’ils reviendraient dans les Montagnes du Bord du Monde, lorsque le foyer de leur clan aurait été repris aux Peaux-Vertes.
Une Ère d’Inventions[modifier]
Au cours du Temps du Malheur, les Nains perdirent non seulement une partie de leur population et de leurs domaines, mais aussi de leurs connaissances. S’ils étaient toujours la race la plus avancée technologiquement, ils n’étaient plus en mesure d’égaler le talent runique de leurs ancêtres. Les Maîtres des Runes savaient enfermer la Magie dans le métal afin de fabriquer des armes et des armures, toutefois leurs meilleures réalisations ne rivalisaient pas avec la puissance des artéfacts de jadis. Malgré tout, les Nains compensèrent cette perte de savoir par des développements dans le domaine de l’ingénierie.
Les inventions se multiplièrent, cependant les Nains sont un peuple conservateur qui met du temps avant d’accepter les idées novatrices. Une invention doit donc être mise à l’épreuve des générations durant avant que les Nains acceptent finalement de la considérer comme valable. Aujourd’hui encore, certains clans voient d’un mauvais œil les « machines farfelues » des Ingénieurs. En dépit de cela, de grands progrès eurent lieu dans le domaine de l’ingénierie au cours de cet âge. Les armes à poudre noire furent inventées, et les mécanismes éprouvés furent améliorés, notamment en matière de roues à aubes et de machines diverses. Le travail des mineurs fut révolutionné par la création d’excavatrices à vapeur, si bien qu’il fallait beaucoup moins de mineurs qu’auparavant pour forer une mine. C’était une avancée précieuse, étant donné que la population des Nains avait fortement diminué.
L’Âge des Hommes[modifier]
Les relations modernes entre Nains et humains doivent beaucoup à une escarmouche historique : lorsque le Haut Roi Kurgan Barbe de Fer fut capturé par les Orques, c’est l’humain Sigmar qui le délivra. Ce sauvetage forgea entre les deux races un lien d’amitié éternelle et une alliance inconditionnelle entre l’empire Nain et les Unberogens - et l’Empire qu’ils allaient fonder, car les Nains n’oublient jamais une dette, surtout si elle à été contracté dans un passé lointain. Ensembles, les Nains et les guerriers de Sigmar chassèrent les Peaux-Vertes des terres occidentales. À la Bataille du Col du Feu Noir, les Nains et les humains ont détruit de concert la plus grande armée de Peaux-Vertes jamais réunie, mettant ainsi fin aux Guerres Gobelines, et une ère de paix et de prospérité vit ainsi le jour. La prospérité de l’Empire de Sigmar alla de pair avec celle de l’empire des Nains, et de nombreux Nains s’établirent sur les terres de l’Empire en tant que forgerons ou marchands dans les villes des Umgi en plein développement. Les forgerons étaient en effet très recherchés, car il y avait encore nombres de créatures à éliminer au plus profond des forêts. Les humains avaient besoin des armes forgées par les Nains, et ils les payaient en or. Les guerriers Nains ajoutèrent à la force des armées de l’Empire qui devinrent la première puissance militaire du Vieux Monde. Même aux plus sombres heures de l’histoire impériale, les humains ne purent que se féliciter de l’alliance Naine : pendant les années d’anarchie, la protection des frontières orientales de l’Empire n’était guère assurée que par les citadelles Naines.
L’alliance avec les descendants de Sigmar est toujours d’actualité. Les Nains ont longtemps combattu pour restaurer leur suprématie dans les montagnes, mais les Orques et leurs alliés maléfiques n’abandonnent pas si facilement. La prise de chaque caverne, de chaque tunnel, de chaque salle s’est faite au prix de vies Naines. Mais les marteaux comme les haches des Nains ne connaîtront pas le repos tant que la mémoire de leurs ancêtres sera déshonorée et leurs tombeaux profanés.
Pendant les mille premières années de l’Empire de Sigmar, les Montagnes du Bord du Monde ont connu une paix relative. Les Orques et les Gobelins se faisaient plus discrets depuis leur défaite au Col du Feu Noir et les Nains bénéficiaient d’un niveau de prospérité jamais atteint depuis l’Âge d’Or.
Respecter l’Alliance[modifier]
Les Nains s’étaient aperçus que la race des hommes était moins ombrageuse que celle des Elfes. Néanmoins, cela ne les empêcha pas de lui trouver de nombreux défauts. L’espérance de vie des hommes était courte. Ils ne supportaient pas la vraie bière, et souffraient de nombreux autres travers que n’importe quel Nain pourrait ressasser pendant des heures. Plus grave encore, les Nains avaient noté que les humains étaient assoiffés de pouvoir. Lorsque ce désir était attelé à de nobles causes, il produisait des hommes courageux et honorables. Malheureusement, d’autres se laissaient séduire par une autre voie vers la gloire éternelle : celle du Chaos. Les hommes étaient particulièrement sensibles à ses atours, et leurs corps étaient facilement corrompus. Les humains les plus sages écoutaient les avertissements des Nains, car ces derniers connaissaient le danger que faisait peser le Chaos. Ils avaient déjà connu la guerre contre celui-ci.
Lors de leurs voyages vers le nord, les Nains rencontrèrent le peuple de Norsca et les Kurgans. A l’est, ils trouvèrent les Hungs, et s’aperçurent qu’ils vénéraient librement les Dieux Sombres. Les champions de ces tribus grandissaient sous l’influence sans cesse croissante du Chaos. Des signes de corruption apparaissaient, y compris au cœur de l’Empire.
Même s’ils savaient qu’ils devaient garder un œil sur leurs alliés de l’Empire, les Nains continuèrent de les soutenir. Ce fut Gruflok et sa bande de Tueurs de Karak Kadrin qui débarrassèrent le Solland du Géant Broyeur Ogthug l’Horrible. Les Nains de Karak Norn appuyèrent l’Empire dans ses luttes frontalières contre la Bretonnie, et des Throngs de Zhufbar chassèrent des bandes d’Ogres du Mootland à plus de dix reprises. Pendant les Guerres Vampiriques, les Nains participèrent à plusieurs affrontements dont la Bataille du Bois de la Famine, et le Siège Nocturne de Templehof. De plus, leur soutien n’était pas uniquement militaire. Ils transmirent leur savoir technologique, afin que les hommes sachent fabriquer un acier et une poudre noire de bonne qualité, qu’ils brassent des bières plus savoureuses, et qu’ils construisent des édifices aux fondations solides, et ne tombant pas en ruine au bout d’à peine quelques siècles.
La Grande Guerre Contre le Chaos[modifier]
Le Kislev et les frontières septentrionales de l’Empire étaient victimes des raids constants des Hommes-Bêtes et des Nordiques. Ce conflit dégénéra en guerre ouverte lorsqu’un hiver, des hordes entières surgirent par la Haute Passe. La cité de Praag tomba sous les coups d’abominations surnaturelles inconnues des hommes, mais que les Nains reconnurent grâce aux descriptions des Livres des Rancunes : les horreurs du Chaos se manifestaient de nouveau. L’Empire allait très certainement tomber, toutefois les Nains n’oubliaient pas leur vieille dette. Le Haut Roi Alriksson rassembla son armée et marcha depuis Karaz-a-Karak. Avec le héros qui deviendrait par la suite l’Empereur Magnus le Pieux, la vieille alliance des Nains et des hommes parvint à lever le siège de Kislev et à repousser les forces du Chaos vers les Désolations Nordiques.
Cependant, il n’y eut que peu de célébrations, car après la défaite des forces du Chaos, l’ampleur de leurs déprédations apparut au grand jour. La ville de Praag était devenue un lieu de cauchemar, ses ruines étant devenues des hommages impies à l’horreur du Chaos. Les Nains prévinrent que tôt ou tard, le Chaos reviendrait, même s’il devait s’écouler plusieurs générations d’hommes avant que cela arrive.
L’Âge du Jugement[modifier]
Lors de son retour à Karaz-a-Karak suites à la guerre à Kislev, le Haut Roi Alriksson sentit plus que jamais le poids de l’âge et du devoir sur ses épaules. Le coût de la guerre avait été terrible. De nombreux Nains étaient morts, y compris les propres fils du Roi. Ce dernier avait également subi de graves blessures tandis qu’il affrontait l’ennemi, juché sur son Trône de Pouvoir. Le mal qui le rongeait était profond et ne montrait aucun signe de guérison, toutefois, le vieux Roi ne se laissa pas abattre : il avait pris la décision d’aider l’Empire de son plein gré, même s’il se doutait des sacrifices que cela impliquait. Honorer la parole de ses ancêtres en marchant à l’aide de Sigmar était plus important que tout le reste.
Même s’il était de retour victorieux, Alriksson restait troublé. Les autres forteresses n’avaient pas envoyé autant de guerriers qu’il l’espérait suite à son appel aux armes. Les citadelles du Royaume Éternel semblaient plus isolées que jamais, et ce n’était pas seulement dû aux distances ou à l’ennemi. Elles ne se préoccupaient que de leurs propres problèmes, et Alriksson suspectait même les autres Rois d’avoir sombré dans le mal de l’or, une maladie qui poussait peu à peu certains Nains à l’autarcie puis à la démence, au point qu’ils se laissaient mourir de faim sur leurs tas d’or. De plus, le Haut Roi savait que ses blessures finiraient par le tuer, et il n’avait plus d’héritier. En dépit de tout cela, il n’allait pas céder au désespoir, et rester enfermé dans sa salle du trône en ruminant de vieilles rancunes et en aiguisant sa hache, sans agir pour le Karaz Ankor.
Il rassembla alors le conseil des Rois. Un tel événement n’avait pas eu lieu depuis plus de trois siècles. Les Rois de toutes les forteresses, ainsi que les Thanes les plus influents et les héritiers de chaque clan, effectuèrent le périlleux voyage jusqu’à Karaz-a-Karak. Ils se rassemblèrent dans la salle du trône et réitérèrent leurs serments d’allégeance, puis Alriksson annonça ses intentions. Il disposait d’une dizaine de successeurs potentiels, des seigneurs et des Thanes de sang royal dont la lignée remontait aux Dieux Ancestraux eux-mêmes. Chacun de ces prétendants aurait une année pour accomplir des faits héroïques afin d’être digne de devenir le prochain Haut Roi. Suite à cela, un nouveau conseil aurait lieu et un vote désignerait le successeur.
Ce projet fut avalisé par l’assemblée, avec tant d’entrain que les voix qui résonnèrent dans la salle du trône rappelèrent les célébrations de jadis. En effet, la nomination d’un successeur devant être approuvé par le Conseil des Anciens était (et est toujours) une tradition au sein du peuple Nain. Et les Nains mettent un point d’honneur à suivre les traditions. De plus, la proposition d’Alriksson était enthousiasmante, car en plus de respecter la tradition, elle soumettait les prétendants à une compétition ancestrale. Celle-ci avait de nombreux précédents, puisque les sagas décrivaient en détail les faits d’armes accomplis par les héros Nains d’antan pour gagner le trône du Haut Roi. Alriksson faisait encore une fois preuve de sa grande sagesse, car tous les Nains sont avides de prouver la supériorité de leur clan et de leur forteresse.
Des Exploits Dignes d’un Haut Roi[modifier]
Au bout d’un an, le conseil se rassembla de nouveau. La bière coula à flots, et chaque délégation salua révérencieusement le Haut Roi. Puis Alriksson leva la main et demanda le silence. Il prononça de sages paroles et de nouvelles rancunes furent inscrites, car trois des prétendants qui avaient relevé le défi étaient absents : deux avaient été tués au cours de leur périple d’une année, tandis que le troisième était porté disparu.Une fois ces formalités accomplies, la salle du trône résonna de voix tonitruantes, de chants, et de plaisanteries à propos des dernières déconvenues des différents clans. Chaque prétendant grimpa alors sur l’estrade du trône du Haut Roi et se tourna vers l’assemblée. Une fois les cris d’encouragement de ses partisans retombés, il raconta l’histoire de ses exploits. La plupart de ces récits furent bien accueillis, en particulier celui d’Ungrim Poing de Fer, qui avait rapporté la tête du Géant qu’il avait abattu (et qui avait été transportée par douze de ses gardes) afin que tous s’ébahissent devant sa taille. Vint ensuite Buregar, chef du Clan Angrund et descendant direct du Roi Lunn, le dernier souverain de Karak-aux-Huit-Pics. A plusieurs reprises au cours de l’histoire des Nains, le Haut Roi avait été le seigneur de Karak aux Huit Pics, et plusieurs clans espéraient que cette lignée serait restaurée, même si ladite forteresse était désormais en ruine.
Alors que le Haut Roi réclamait une fois de plus le silence pour annoncer son successeur, un retardataire se présenta. Il s’agissait du fils de la sœur d’Alriksson, Thorgrim, qu’on croyait mort. Il était déjà célèbre à Karaz-a-Karak, et avait été instruit par le vieux Roi en personne. Il revenait accompagné par des Nains qu’on n’avait pas vus à Karaz-a-Karak depuis des milliers d’années, car ils étaient originaires de Norsca. En effet, pendant la campagne de Kislev, après que le Haut Roi eût été blessé, c’était Thorgrim lui-même qui avait renoué des liens avec ces clans distants. Les Rois Nains de Norsca parlèrent de Thorgrim, de ses hauts faits dans les terres glaciales du nord, des monstres qu’il avait tués et des batailles qu’il avait remportées. Cependant, les nombreux exploits de Thorgrim ne s’arrêtaient pas là.
Avec d’autres membres de son clan, Thorgrim avait pénétré dans plusieurs des forteresses perdues à la recherche de trésors cachés. Il avait tué les monstres qui avaient osé s’emparer des artéfacts des Nains, et avait récupéré plusieurs reliques qui portaient des runes dont seul Kragg le Sévère, le plus vieux seigneur Maître des Runes du Karaz Ankor, avait vaguement entendu parler dans les légendes. Beaucoup des anciens du conseil pleurèrent à chaudes larmes lorsque ces trésors d’un autre âge passèrent de main en main, s’extasiant devant la beauté du Sceptre d’Or de Norgrim, et affirmant que les fragments rapportés par Thorgrim provenaient de la couronne perdue de Karak Drazh.
Pendant que les Rois et les anciens examinaient avec intérêt ces artéfacts, Thorgrim prit enfin la parole. Sa voix grave s’éleva au milieu des immenses colonnades de la salle du trône, et tous décelèrent sa détermination. Il affirma que la récupération de ces quelques trésors ne suffisait pas. Ses mots étaient audacieux, car ils réclamaient la reconquête des forteresses perdues, et un nouvel élan qui fortifierait les liens entre les clans. D’une voix passionnée, Thorgrim cria vengeance. Les autres prétendants avaient fait de même, mais Thorgrim alla plus loin, car il jura de corriger tous les torts faits à son peuple au cours des âges en rayant jusqu’à la plus petite ligne inscrite dans le Grand Livre des Rancunes.
L’avidité suscitée par les trésors de Thorgrim scintillait encore dans les yeux des Rois Nains rassemblés tandis qu’ils l’écoutaient. Ils étaient captivés par sa bravoure et par la portée de ses paroles. Quand il eût fini de parler, des milliers de voix s’élevèrent en vivats qui firent vibrer la voûte de plus d’un kilomètre de long. Les Nains trinquèrent si violemment leurs chopes que la bière déborda et recouvrit le sol d’une épaisse couche de mousse. C’est ainsi que Thorgrim le Rancunier fut nommé successeur du Haut Roi et qu’une nouvelle ère débuta.
L’Heure du Jugement Arrive[modifier]
Il ne s’écoula que peu de temps entre la nomination et le couronnement de Thorgrim, car la santé d’Alriksson s’aggravait. Le Vieux Roi était cependant si obstiné et résistant qu’il avait refusé de mourir et avait lutté contre l’agonie jusqu’à ce que son successeur soit trouvé. Il s’assura ainsi que le destin de son peuple était entre de bonnes mains, et accepta alors de trépasser. Ainsi mourut un grand Roi.
Thorgrim savait qu’il était parvenu à galvaniser ses sujets et souhaitait poursuivre sur cet élan. Il mena personnellement une campagne pour éradiquer les Orques et les Gobelins du Col du Feu Noir afin que le commerce entre Karaz-a-Karak et l’Empire ne soit plus gêné. Il envoya des émissaires rencontrer le Roi Alrik Ranulfsson de Karak Hirn, et lui demander d’attaquer la passe. Les deux Rois massacrèrent les Peaux-Vertes, l’un attaquant depuis le nord, l’autre depuis le sud. Ils se rencontrèrent au milieu du champ de bataille et discutèrent amicalement, en s’appuyant sur leurs haches, avant de finir d’exterminer leurs ennemis.
Retour à Karak aux Huit Pics[modifier]
Thorgrim reprit le credo du Haut Roi Alriksson, et s’entêta à rappeler à son peuple que même si sa puissance n’était plus celle de jadis, il restait une force avec laquelle le monde devait compter. Les forteresses en ruine furent reconquises les unes après les autres. Les Nains progressaient lentement, afin d’établir des têtes de pont durables. Le plan le plus ambitieux de Thorgrim consistait à rallier les clans afin d’aider Belegar, le fils du récemment décédé Buregar, à reprendre Karak aux Huit Pics. Depuis la chute de cette citadelle, les Nains avaient rassemblé plus d’expéditions pour la reprendre que pour toutes les autres forteresses réunies, mais toujours en vain.De gros efforts furent fournis pour s’assurer que les forces du Roi Belegar parviendraient à prendre pied dans la forteresse, car malgré son délabrement, Karak aux Huit Pics présentait encore une série de défenses naturelles et de passes étroites. Par le passé, les expéditions étaient tombées dans des embuscades et avaient été décimées avant d’atteindre les portes. C’est ainsi que Thorek Tête en Fer, le Seigneur des Runes de Karak Azul, équipa la force de Belegar de marteaux et de haches runiques, tandis que Thorgrim offrait des armes issues de son trésor personnel. L’armée ressemblait à celle des jours anciens, car elle était équipée de pied en cap d’armes et d’armures runiques. Aidé par un Throng de Karak Azul commandé par Thorek Tête en Fer, les Nains de Belegar percèrent les défenses extérieures et pénétrèrent dans Karak aux Huit Pics. Ils s’emparèrent des niveaux supérieurs de la ville et les fortifièrent pour prévenir toute contre-attaque, et ce juste à temps : des dizaines de milliers de Gobelins de la Nuit ne tardèrent pas arriver. Les Nains tinrent bon, notamment grâce à leurs machines de guerre et à l’Enclume du Destin de Thorek, sur laquelle ce dernier frappait sans cesse pour massacrer les Gobelins.
Les Peaux-Vertes qui arrivèrent au corps à corps se retrouvèrent devant un mur d’acier impénétrable. Les Nains défendaient les salles de leurs ancêtres, et tinrent bon tandis que la vallée des Huit Pics résonnait des cris de guerre et des hurlements.
Skarsnik, le Chef des Gobelins de la Nuit qui s’était autoproclamé Seigneur des Huit Pics, mit fin aux vagues d’attaques inefficaces au bout de quelques jours. Les Peaux-Vertes avaient perdu des dizaines de milliers de guerriers, cependant Skarsnik savait qu’il pouvait se permettre des pertes aussi colossales sans pour autant affaiblir ses positions. Cet assaut ne visait qu’à tester les défenses des Nains. Le Seigneur Gobelin de la Nuit se mit alors en devoir de deviser un autre plan. Pendant ce temps, les yeux rouges d’espions Skavens observaient tout depuis les ombres, et rapportaient ensuite ces informations à Queek Coupe-Têtes, le plus célèbre Seigneur de Guerre du Clan Mors. Ce dernier s’était arrogé les niveaux inférieurs de Karak aux Huit Pics après de sanglantes batailles, et en avait fait un repaire Skaven majeur. Il ordonna qu’on rassemble des milliers de Vermines de Choc en prévision d’une attaque : Queek allait massacrer les Gobelins de la Nuit, puis profiter de son élan pour éliminer les choses-barbes dans la foulée…
Et c’est ainsi que la guerre se poursuit depuis des décennies à Karak aux Huit Pics. Belegar et ses Nains déjouent les complots, les alliances, les embuscades, les pièges et les armes secrètes de leurs ennemis. Ils ont été secourus à trois reprises par des Throngs qui ont franchi les défenses des Gobelins, le dernier ayant été mené par Thorgrim en personne. Belegar a juré de reprendre Karak aux Huit Pics, c’est pourquoi les Nains continuent d’étendre inexorablement leur emprise, une salle après l’autre. À chaque fois, les Ingénieurs fortifient la tête de pont avant toute contre-attaque, et les Nains vivent dans un état de siège permanent.
Sources[modifier]
- Warhammer JdR - Nains, Pierre et Acier
- Livre d’Armée des Nains, V7
- Livre d’Armée des Nains, V8