Deuxième Invasion d'Ulthuan

De La Bibliothèque Impériale
La Deuxième Invasion d’Ulthuan fut un bain de sang qui vit une nouvelle fois la défaite des Druchii.

Morvael l’Impétueux succéda à Æthis. Excédé par l’entreprise de Malékith, le Roi Phénix rassembla une flotte de guerre en hâte et l’envoya à Naggaroth en représailles du meurtre d’Æthis, tué sur ordre du Roi Sorcier. Toutefois, les Sorcières de Ghrond avaient prédit l’invasion et avertirent Naggarond. Or, les armées du Roi Sorcier avaient retrouvé leur superbe, et il les mena à la rencontre de l’ost d’Ulthuan à Arnheim, où les Hauts Elfes venaient d’accoster. Dépassés par le nombre et mal préparés, les Asur furent massacrés. Tandis que les survivants fuyaient à l’est sur des eaux rougies par le sang de leurs camarades tombés, Malékith échafaudait déjà de nouveaux plans.

La nouvelle de cette défaite terrifia les Hauts Elfes qui ne s’attendaient pas à une telle issue. Ils pensaient en effet que la menace de Naggaroth avait disparue. En réalité, les Elfes Noirs avaient reconstruit leurs forces. En négligeant la flotte et l’armée lors des règnes de Bel-Korhadris et d’Æthis, les Elfes d’Ulthuan avaient permis à leurs frères ténébreux de rattraper leur retard et même de les dépasser militairement.

Lorsque le Roi Sorcier lança sa nouvelle invasion d’Ulthuan, il commença par rebâtir la forteresse d’Anlec. On achemina de la pierre noire des carrières de Naggaroth afin d’élever de hautes tours et des remparts inexpugnables. Bien qu’elle ne possédât pas la grandeur de ses précédentes manifestations, la nouvelle Anlec n’en était pas moins une redoutable place forte. Mais c’était avant tout une base depuis laquelle les armées des Elfes Noirs pouvaient partir assiéger la Porte du Griffon.

Comme les Elfes Noirs ravageaient les terres de Nagarythe, Morvael rassembla toutes les troupes disponibles. Ayant retenu quelques leçons de ses précédentes défaites, il nomma Mentheus de Caledor général de ses armées. Avec la perte de la majeure partie de ses forces sur les plages de Naggaroth, il ne trouva d’autre solution que d’instituer un système de levée de miliciens pour renforcer ses armées. Ce système de la conscription qui se révéla si efficace qu’il perdure encore de nos jours. Chaque Elfe devait passer une partie de l’année dans les forces armées et fournir son propre équipement. Ce système permettrait à Ulthuan d’aligner des armées de Soldats Citoyens pléthoriques par rapport à leur démographie déclinante. Lorsque Malékith eut vent de ces développements, il négligea ces troupes fraîches, ne voyant en elles que des couards et des paysans incapables de revêtir dignement l’habit du guerrier. Ses préjugés se vérifièrent dans un premier temps, quoique la Porte du Griffon ne cédât point face à l’assaut des Elfes Noirs, les défenseurs devant leur réussite à leur détermination et à la conception de la forteresse plus qu’à leur habileté aux armes.

Les mois de siège devinrent des années, sans qu’aucun camp ne prît l’avantage. Si le Roi Sorcier fut initialement frustré de voir son attaque interrompue, il retrouva un certain optimisme, et s’amusa même de la situation. Ses armées ne pouvaient pas percer jusqu’aux royaumes intérieurs d’Ulthuan, mais ses guerriers impitoyables décimaient les miliciens inexpérimentés en accusant peu de pertes en retour. A terme, la Porte du Griffon se viderait, et l’île-continent serait à sa merci. Malékith avait une autre raison d’être confiant : chaque nuit, il infligeait des cauchemars au Roi Phénix, rongeant la santé mentale de Morvael avec des visions d’Ulthuan noyé dans le sang. Mois après mois, les songes du Roi Phénix devenaient de plus en plus sombres, de plus en plus perturbants, et vinrent même l’assaillir après le lever du soleil.

Désespéré, Morvael vida le trésor pour reconstruire la flotte des Hauts Elfes. La marine d’Ulthuan renaissante se fit bientôt remarquer, en coupant les routes de ravitaillement reliant Naggaroth à Anlec. Deux nouvelles forteresses furent édifiées loin d’Ulthuan afin de servir de bases de réapprovisionnement pour ces longues missions. À l’extrémité des Terres du Sud, la Forteresse de l’Aube protégeait les routes commerciales en direction de Cathay et sur la pointe sud de la Lustrie, la Citadelle du Crépuscule gardait les rivages de ce continent. Malékith répliqua en lançant une attaque particulièrement féroce sur la Porte du Griffon. Cette fois, il prit lui-même la tête des assaillants. Par l’épée et la sorcellerie, il chassa les défenseurs des remparts et creusa une brèche dans l’enceinte - seul le donjon demeura inviolé. La forteresse était sur le point de tomber, mais les Elfes Noirs étaient dispersés et distraits par les tourments qu’ils infligeaient aux captifs dont ils s’étaient saisis lorsque les murs furent submergés. En cette heure sombre entre toutes, Mentheus de Caledor parvint à la Porte du Griffon avec une force de secours, faisant reculer les guerriers de Naggaroth. Malgré sa fureur, Malékith ne réussit pas à rallier son armée à temps, et les Elfes Noirs furent rejetés hors de la forteresse par les lances de Mentheus.

Au cours des décennies suivantes, des batailles sporadiques entre Hauts Elfes et Elfes Noirs éclatèrent dans les Terres des Ombres. Sans voies de ravitaillement pérennes, Malékith dut se résoudre à une stratégie de raids et d’embuscades - une besogne peu glorieuse pour une armée d’une telle magnificence. Pire, les années de guerre transformèrent peu à peu les soldats citoyens inexpérimentés d’Ulthuan en guerriers aussi endurcis et déterminés que leurs ennemis Elfes Noirs.

Finalement, après un bain de sang long de trois siècles, l’armée de Mentheus parvint à repousser les osts du Roi Sorcier jusqu’aux portes d’Anlec. Cette bataille finale fit rage pendant des semaines, et les moments de répit étaient aussi rares que fugaces. Une fois encore, le Roi Sorcier prit le commandement des opérations, et aucun Haut Elfe ne souffrit autant que ceux qui tombèrent sous sa lame. Lors de l’assaut final, un trait de baliste trouva le cœur de Mentheus, et son Dragon, Croc de la Nuit , sombra dans une fureur éperdue. La bête enragée ravagea les rangs Elfes Noirs et Anlec elle-même, avant de succomber à ses blessures. La forteresse n’était plus défendable, et Malékith, plus amer que jamais, dut à nouveau quitter Nagarythe. A son retour à Naggaroth, le Roi Sorcier fit exécuter tous les amiraux qui avaient si lamentablement échoué à rompre le blocus des Hauts Elfes. Plusieurs semaines passèrent pendant lesquelles personne, hormis Morathi, n’osa lui adresser la parole.

Le Roi Sorcier exerça une dernière vengeance. Alors que les tours d’Anlec s’effondraient, Morvael s’abandonna au désespoir et se suicida en se jetant dans les flammes sacrées d’Asuryan. Sept Rois Phénix avaient péri, et Malékith leur avait tous survécu, rendu immortel par la Magie Noire. Le Roi Sorcier se jura de tout faire pour subsister et voir expirer le dernier des Rois Phénix, même si pour cela, il devait patienter jusqu’à la fin de toutes choses.


Sources[modifier]

  • Livre d’Armée des Hauts Elfes, V7
  • Livre d’Armée des Elfes Noirs, V8