Caledor le Dompteur de Dragons

De La Bibliothèque Impériale
Caledor, le Dompteur de Dragons
Caledor était un puissant Mage mais également un excellent bretteur. En effet Caledor fut le premier Prince Dragon de l’histoire. Il réussit à dresser les premiers Dragons jadis agressifs même vis à vis des Hauts Elfes. Pour ce faire, il utilisa des harnais de vif-acier enchantés, forgés dans le cœur en fusion de l’Enclume de Vaul. Aujourd’hui, une région d’Ulthuan porte son nom en son honneur.

Lorsque le portail du pôle, que les Anciens utilisaient pour voyager d’un monde à l’autre s’effondra, une puissante énergie magique se répandis sur le monde. Il s’en déversait un flot de Démons et de damnés qui ravagèrent le monde. Les Anciens étaient morts, laissant leurs enfants affronter seuls ces abominations. Sur Ulthuan, le long Âge d’Or et de la paix touchait à son terme. Les hordes du Chaos s’étaient abattues sur ses habitants comme des loups sur des jeunes agneaux, émergeant des mers en furie ou se matérialisant depuis l’éther pour massacrer sans pitié les enfants de la Reine Éternelle. Ne connaissant pas la guerre, et n’utilisant jusque là qu’une Magie pacifique, les Elfes n’avaient aucune chance de résister. Ils ne leur restaient que la fuite. Leurs arcs et leurs lances, qu’ils n’utilisaient que pour la chasse et les duels d’honneurs, se brisaient contre la peau de bronze des Démons. Les enfants de la Reine Éternelle se cachèrent dans les cavernes et les bois profonds en priant qu’on ne les découvre pas et qu’un sauveur vienne les délivrer.

C’est des ténèbres et du sang de cet âge terrible qu’émergea Ænarion, le plus grand et le plus pathétique de tous les héros Elfes. Caledor reconnu Ænarion comme l’Élu d’Asuryan et devint son meilleur ami. Il lui jura allégeance et ensemble, ils formèrent les Elfes à l’art de la guerre.

La guerre se prolongea durant des décennies sans que les Elfes puissent entrevoir le moindre espoir de victoire, seulement le spectre d’une défaite inéluctable car il était de plus en plus évident qu’ils perdraient cette guerre d’usure. Les victoires ne faisaient que retarder l’inévitable et chaque défaite accélérait inexorablement le processus. Le conflit épuisait les Elfes les plus valeureux, même Ænarion. Au contraire, les forces du Chaos combattaient sans repos ne montrant ni faiblesse ni pitié, implacables, déments et meurtriers.

Pendant un siècle, Caledor rechercha d’où provenait le mal qui rongeait le monde. C’est au cours de cette recherche que la flotte du Prince Dragon, détourné de son cap après une bataille navale entre pour la première fois en contact avec les Nains. Les Elfes rencontrèrent une armée conduite par Grimnir, qui s’était aventurée dans les terres basses à la poursuite de Maraudeurs du Chaos. La rencontre entre l’un des plus talentueux et des plus subtils Mages elfiques et le puissant et brutal Dieu Ancestral des Nains fut un moment capital de l’histoire des deux races. Ce que Grimnir pensa du grand et hautain sorcier ne fut pas rapporté, pas plus que l’opinion de l’Elfe sur ce chef de guerre tatoué, mais tous deux comprirent qu’ils n’étaient pas ennemis. La question ne se posa pas longtemps, car une horde d’Hommes-Bêtes fit bientôt son apparition, pour être promptement massacrée par les haches de Grimnir et les sorts de Caledor. L’alliance entre les deux peuples allait sauver le monde, mais causerait également la ruine des deux races.

Les Nains apprirent de la bouche de Caledor la lutte du grand Roi Phénix Ænarion pour libérer le lointain pays d’Ulthuan de l’emprise du Chaos tandis que l’Elfe écouta avec attention le récit de la tempête venue du nord qui précéda l’invasion. Caledor comprit qu’un portail, une faille entre ce monde et les royaumes démoniaques du Chaos, s’était ouvert dans l’extrême nord et que c’est par là que les Démons pénétraient sur leur monde. Fort de cette précieuse information, Caledor regagna Ulthuan. Grimnir offrit à Caledor une amulette runique de protection au pouvoir sans égal en présent d’adieu. En retour, l’Elfe lui donna le Cristal de Feu, qui aujourd’hui encore se trouve dans la grande salle de Karaz-a-Karak.

Suite à sa découverte de l’effondrement des portails des Anciens et grâce à ses talents de Mage, Caledor finit par proposer un plan pour vaincre définitivement le Chaos. Le plan de Caledor devait regrouper ces énergies et les renvoyer dans le Royaume du Chaos en créant un vortex cosmique qui drainerait la Magie du monde et délivrerait ses habitants de la menace. C’était un plan qui avait fort peu de chances de réussir, mais Caledor et beaucoup d’autres pensaient que tenter un acte, aussi désespéré soit-il, était préférable à la mort lente qui menaçait le peuple elfique. Ænarion s’y opposa, surnommant ce plan le Conseil du Désespoir. Même si au fond de son cœur il savait que la guerre était perdue d’avance, il était déterminé à se battre jusqu’au bout plutôt que de risquer ce que Caledor proposait.

Mais pendant qu’ils se disputaient, une funeste et terrible nouvelle leur parvint : des Démons était tombés sur Avelorn. La Reine Éternelle avait succombé et les corps de leurs enfants avaient disparu. On les supposaient morts ou aux mains des serviteurs du mal. Terrassé par le chagrin suite à la perte de sa femme et de ses enfants, Ænarion annonça qu’il se rendait sur l’Île Blafarde. Tous savaient ce que cela signifiait : Ænarion allait retirer l’Épée de Khaine, la Faiseuse de Veuves, qui reposait dans les îles au nord d’Ulthuan. Caledor savait ce qui risquait d’arriver et fit tout pour retenir Ænarion. Il lui dit qu’il serait maudit s’il s’emparait de l’Épée, qu’un tel pouvoir était trop grand pour un mortel, et qu’il ne pourrait la porter qu’au prix de son âme. Caledor prononça des mots qui résonneront jusqu’à la fin des âges. Il dit à Ænarion que s’il s’emparait d’un tel pouvoir corrupteur, il condamnerait les Elfes à des siècles de tragédie. Il lui dit aussi que lui et sa lignée seraient maudits jusqu’à la dernière génération, que les dieux détourneraient de lui leurs visages et qu’il serait condamné. Mais Ænarion ne l’écouta pas. Il tira la grande lame sanglante et retourna au combat suivi de ses soldats. Le pouvoir de l’Épée était si grand que rien ne pouvait lui résister. Elle emplissait d’effroi ses ennemis et donnait à son armée une foi inébranlable et une soif de sang inextinguible. Les serviteurs d’Ænarion devinrent brutaux, cruels et sans pitié, perdus dans un cauchemar de massacres sans fin. A chaque victoire, ils perdaient un peu plus conscience de leur destinée, ils combattaient sans se préoccuper de leur vie, uniquement possédés par le désir insatiable de répandre le sang de leurs ennemis. Tous les guerriers Elfes devinrent inconscients du danger mais le plus inconscient de tous demeurait Ænarion.

Caledor mena ses chevaucheurs de Dragons vers le sud, sa terre natale. Il était désemparé par le changement de comportement de son vieil ami et sentait les ténèbres ronger son âme. Ænarion ressentit le départ des chevaucheurs de Dragons comme une trahison et jura qu’il se vengerait de leur prince. Mais avant qu’il ne mette ses menaces à exécution, de nouvelles forces du Chaos envahirent la terre natale des Elfes.

Caledor était conscient de la folie d'Ænarion et décida qu’il ne lui restait plus qu’une chose à faire. Jusque là, il avait respecté l’ordre de son vieil ami de ne pas créer de vortex, mais aujourd’hui, il n’avait plus rien à perdre. Il demanda aux plus grands Mages Elfes de se rassembler autour de l’Île des Morts pour commencer le grand rituel. Toutes les forces du Chaos se jetèrent dans la bataille tandis que leurs plus puissants sorciers tentaient de briser les sorts qui protégeaient l’île. Ænarion n’eut pas le choix, il rassembla ses forces et vint défendre l’Île des Morts. Les deux armées se rencontrèrent en plein cœur d’Ulthuan. Sur la mer et dans les cieux, la bataille fit rage entre les Elfes et les serviteurs démoniaques. Alors que le vortex prenait forme, les mers s’agitèrent et de terribles bourrasques soufflèrent du nord. Les cieux s’assombrirent et des éclairs déchirèrent les nues.

Caledor fut défendu par son vieil ami qui affronta quatre Démons Majeurs et se sacrifia pour lui laisser le temps de terminer le rituel. Les sorciers Hauts Elfes psalmodiaient l’incantation qui devait créer le vortex. Les éclairs crépitèrent, illuminant un monde qui tremblait. Le calme et le silence revinrent pour un court moment puis les montagnes vacillèrent. Une terrible énergie vibrait entre le ciel et la terre. Des éclairs d’énergie pure provenant des sommets des montagnes convergèrent au-dessus de l’Île des Morts. Les nuages virevoltaient et se recroquevillaient, disparaissant sur eux-même comme des vagues d’un tourbillon. L’air devint plus dense en se chargeant d’énergie maléfique. Les Elfes avaient du mal à respirer tant elle brûlait les poumons. Le sol se fissura et d’immenses blocs de rochers furent aspirés vers le ciel par le puissant flux de Magie. Dans un éclair aveuglant, l’île disparut alors qu’une tempête de flux magiques tourbillonnait autour d’elle.

Le rituel de Caledor n’avait pas entièrement réussi. Certes, le vortex avait été créé, la Magie se retirait et les Démons affaiblis mouraient tels des poissons hors de l’eau, mais le prix en fut terrible. Caledor et les sorciers Hauts Elfes étaient piégés à l’intérieur du vortex, le laissant éternellement ouvert, pris à jamais dans les derniers instants de leur lutte contre le Chaos.

Emprisonné dans le vortex, où il se trouve encore aujourd’hui, Caledor est condamné à lutter à jamais contre l’influence du Chaos pour survivre.

Sources[modifier]

  • Livre d’Armée des Hauts Elfes, V4
  • Livre d’Armée des Hauts Elfes, V7
  • Livre d’Armée des Hauts Elfes, V8
  • Livre d’Armée des Nains, V7