Shallya

De La Bibliothèque Impériale
La Prêtresse de Shallya trempa le linge humide dans l'eau fraîche. Elle l'essora d'un geste habitué avant de le poser sur le front brûlant de fièvre du malade, qui ne réagit même pas à son contact. Le pauvre homme avait la peste et son état empirait. Au début, ses efforts pour faire tomber la fièvre avaient semblé apaiser un peu ses souffrances, mais à présent le mal était trop grand pour que ces soins puissent faire une quelconque différence.
La mère supérieure entra silencieusement dans la pièce. Elle parla d'une voix douce, mais ferme : « Tu ne peut plus rien faire pour lui, mon enfant. Accorde-lui la paix de Shallya et concentre tes efforts sur ceux qui ont encore une chance de guérir. »
« Oui, Mère. » acquiesça la jeune femme.
Elle fit le signe de Shallya au-dessus du mourant et pria en silence pour que sa mort soit rapide et sans douleur.


Symbole de Shallya,
Déesse de la Guérison, de la Compassion et des Naissances
  • Siège : Couronne, en Bretonnie
  • Chef du Culte : la Très Sainte Matriarche Lisegund (grande Prêtresse de Couronne), grande Prêtresse Anja Gustavson (grande Prêtresse d’Altdorf, dirigeante du culte dans l’Empire)
  • Ordres Principaux: Ordre du Coeur Miséricordieux
  • Fêtes Religieuses Principales : Aucune. Shallya agit quand le besoin s’en fait sentir ; la souffrance ne se plie à aucun calendrier. Toutefois, les habitants du Vieux Monde ont coutume d’offrir un sacrifice à Shallya tous les ans, le jour anniversaire de leur naissance.
  • Livres Saints : le Bréviaire de la Souffrance, le Testament de Pergunda
  • Symboles Sacrés: une Colombe, un Cœur avec une Goutte de Sang


Shallya est la Déesse de la Guérison, de la Compassion et des Naissances et tout acte de bonté est supposé être accompli en son nom. C'est probablement la divinité la mieux aimée du Vieux Monde, puisque presque tous ses habitants passent par ses Temples ou reçoivent les bons soins de ses Prêtresses à un moment ou un autre de leur existence. Du fait que le culte a toujours refusé de s’impliquer dans les fluctuations de la politique, il est devenu l’une des œuvres de charité favorites des riches aristocrates et marchands ; les Prêtresses se montrent remarquablement habiles à utiliser cette manne afin qu’elle profite au mieux à tous les nécessiteux. La plupart des Temples de Shallya que l'on trouve partout, des plus petits villages aux immenses cités sont décorés très simplement car les dons qu’ils reçoivent sont utilisés à soulager les tourments des affligés.

Selon sa réputation, Shallya écoute les prières de ceux qui sont dans la plus grande affliction et les aide car son amour est immense. Il arrive pourtant que les personnes dont les enfants, tombés subitement malades, et mort en dépit de leurs prières, n’en soient pas si sûres. On dit que Shallya est la fille de Véréna et de Morr et qu’elle est là pour tempérer les rigueurs de la mort et celles de la justice par sa compassion. Comme elle ressent les souffrances de tout ce qui vit, elle est perpétuellement en pleurs. Selon certaines légendes, ses larmes seraient même capables d’émouvoir son père et c’est pour cette raison qu’il refuserait de la voir ; il connaît trop bien le danger qu’il peut y avoir à céder à ses supplications et à permettre aux morts de revenir. Selon d’autres légendes, son père a interdit à Shallya d’aider plus d’une personne à la fois de crainte que plus personne ne meure.

Chaque Temple de Shallya est exceptionnellement bien organisé. Chacun y connaît ses responsabilités et les structures hiérarchiques y sont parfaitement définies. Ceci leur permet de réagir en périodes de crises et de prendre en charge les dizaines, sinon les centaines, de suppliants qui arrivent chaque jour. Toutefois, le culte en tant que tel n’a aucune politique ou plan d’action défini. Shallya ne se préoccupe que de soulager les maux individuels des personnes ; elle ignore les grandes stratégies.


Expressions Liées à Shallya
  • « Mes larmes ne tariront pas pour ta douleur. » : Phrase utilisée pour démontrer la sympathie, généralement envers les malades.
  • « Elle a les mains de Shallya. » : C'est une personne très gentille.
  • « Le cœur de la dame est vide. » : Phrase utilisée pour évoquer des scènes d'intenses souffrances.
  • « Elle a les yeux de Shallya. » : Dans la vie, elle ne voit que la douleur et la souffrance.
  • « Il a les yeux secs. » : Il est dépourvu de pitié.


Le Culte

« J'crois bien qu'il a la jambe cassé ! Vite, allez chercher une Shalléenne ! »
- Ulricslieb Martinson, ouvrier de Middenheim

Les toutes premières préoccupations de Shallya sont la miséricorde et le soulagement de la douleur. Historiquement, le culte se focalise sur deux formes particulières de compassion : la guérison des maux et l’art de mettre les enfants au monde, car ce sont les deux plus courantes et les plus exemplaires. Tout le monde doit naître et les douleurs de l’enfantement subies par la mère sont une noble cause. De la même façon, les gens sont rarement fautifs de souffrir de blessures ou de maladie. Une Prêtresse peut se concentrer sur ces deux problèmes et consacrer tout son temps à servir la Déesse sans offenser la susceptibilité de quiconque.

Shallya désire soulager toutes les douleurs, même celles dont les victimes pourraient être tenues pour responsables. Les Temples proposent très souvent une assistance aux pauvres, sous forme de distributions de nourriture, de logements temporaires ou de travail pour le Temple lui-même. Certaines Prêtresses prennent soin des aliénés tandis que d’autres se consacrent à adoucir les conditions de vie des prisonniers. Les gouvernements ont tendance à considérer ces Prêtresses avec suspicion, mais elles argumentent en retour que les suivantes de Shallya doivent modérer les coups de ses deux parents, Véréna et Morr.

Les bonnes œuvres Shalléennes ne sont pourtant pas sans limites. Le culte s’attache à soulager les souffrances, mais pas à fournir des moyens de croissance ou de développement ou à améliorer le niveau de vie moyen. Il est évident que les Shalléens sont rarement désappointés de voir qu’ils ont rendu une personne heureuse, mais ce n’est pas leur but premier ; ils s’efforcent plutôt d’éliminer la misère. Ainsi, ils aident d’abord ceux qui sont dans la souffrance immédiate plutôt que ceux qui ont simplement besoin qu’on les aide à améliorer leur existence. En général, les Shalléens ont tendance à ne pas envisager la situation dans son ensemble. Il leur est impossible d’apaiser les tourments du monde entier et la pensée de ceux qu’ils ne peuvent pas aider leur est trop dure à supporter. La plupart des Shalléens s’efforcent de soulager la misère qu’ils voient autour d’eux plutôt que de rechercher ceux qui souffrent le plus. Ils se concentrent sur le problème immédiat et non sur l’idée de faire le plus de bien possible au plus grand nombre.

Zone d’Influence

Shallya est vénérée dans tout le Vieux Monde par des gens de toutes conditions. Elle est particulièrement populaire comme divinité tutélaire des femmes enceintes car elle les protège contre les fausses couches et les soulage des douleurs de l’enfantement. Seuls les plus chanceux traversent la vie sans être jamais sérieusement malades ou blessés. En fin de compte, il arrive à tout le monde de traverser une période de désespoir silencieux et de prier Shallya afin d’obtenir un bon rétablissement.


Dogme

« N'allez pas contrarier les Shalléens. Oh ! Bien sûr, elle ne vous fera rien, c'est le Cœur Miséricordieux, mais vous voulez pas vous mettre ses parents à dos. »
- Adeline Burgerkampf, cheftaine de brigand

Selon le fondement de toute leur croyance, les Shalléens doivent travailler à soulager la souffrance d’autrui. Les simples adeptes se montrent plus enclins à donner aux œuvres de bienfaisance que la plupart des gens et font probablement partie de ceux qui aident toujours une personne tombée dans la rue à se relever, mais pour les initiés et les Prêtresses, cette préoccupation devient le pivot de toute leur existence.

Le clergé se répartit en deux grandes organisations : il y a ceux qui fournissent les soins directement et ceux qui organisent les autres afin de s’assurer que ces soins seront fournis de manière adéquate. Le premier groupe bénéficie d’une image presque universellement positive. Il n’est pas rare de voir des patients tomber amoureux de celles qui les soignent (on appelle cela « s’enticher d’une colombe ») et les Shalléennes invoquent généralement la relation sacrée qui doit exister entre les Prêtresses et leurs patients comme une excellente raison de ne pas répondre à cette infatuation. Pourtant, il faut savoir que de nombreuses Shalléennes trouvent leur mari de cette manière. Les plus âgées des Prêtresses sont généralement généreuses de leurs conseils, tout autant que de leur aide, tandis que celles qui sont d’âge moyen se conduisent souvent de manière très maternelle. Les plus jeunes sont le sujet d’un folklore tout à fait particulier.

Ces jeunes et jolies Shalléennes sont les personnages très populaires des plaisanteries les plus grivoises et des recueils de contes licencieux. Le culte le tolère généralement parce les Prêtresses y sont toujours présentées sous un jour positif, mais toutes les Shalléennes en sont conscientes et elles sont promptes à remarquer un certain type de patients. On ne refuse jamais de soigner ces hommes, mais ils se retrouvent toujours entre les mains des plus vieilles des Shalléennes présentes dans le Temple. Quelques aventuriers très malins, ayant remarqué que cela permet également d’être soigné par les plus compétentes des Shalléennes, simulent parfois ce genre de comportement.

Les Shalléennes qui s’occupent de gérer l’organisation des soins ont une réputation plus ambiguë. Elles sont respectées de tous, mais de nombreuses personnes préfèrent éviter de les rencontrer, de crainte de se faire enrôler et d’être obligées de servir de gardes-malades. Certaines sont des personnalités souriantes et énergiques, qui n’hésitent pas à recruter tous ceux qui passent à leur portée (y compris leurs propres enfants, leurs voisins et le moindre passant) dans leurs opérations d’assistance aux malades et aux désespérés. D’autres, plus sévères, ont une conception rigoureuse de la discipline et montrent une désapprobation marquée pour les gens qui s’amusent alors qu’ils pourraient accomplir une tâche utile. Les plus jeunes et les plus jolies de ces Shalléennes férues de discipline et de rigueur semblent particulièrement appréciées de la noblesse impériale ; en tout cas, elles sont souvent appelées à fournir des soins à domicile et reçoivent de somptueux cadeaux. Quelques unes épousent même des gentilshommes de petite noblesse.


Les Commandements

Les fervents adeptes de Shallya essaient de se conduire selon les règles suivantes, mais seuls ses Prêtres les appliquent à la lettre :

  • Abstenez-vous de tuer. (Tous les adeptes de Shallya prennent cette obligation très au sérieux, quiconque l'enfreint est immédiatement chassé de l'Ordre.)
  • Ne refusez jamais de soigner un suppliant qui en a vraiment besoin.
  • Ne retardez jamais une âme lorsque l’heure est venue pour elle de quitter ce monde.
  • Vaquez à vos occupations sans armes. Un solide bâton de marche est tout ce dont vous avez besoin.
  • Honnissez le Seigneur des Mouches sous toutes ses formes.
  • Ne gaspillez pas votre énergie pour vos plaisirs personnels.

Fausses Croyances

Dans le monde paranoïaque et obtus de l’Empire, le nombre de pratiques associées à de « fausses croyances » est considérable. Ce qu’on trouve normal et acceptable dans certaines régions (ou au sein d’un courant religieux précis) peut être jugé comme une pratique déviante dans une autre. Schismes et branches dissidentes naissent spontanément tous les deux ou trois siècles au sein de chacune des religions principales, toutes disposant de leurs propres méthodes pour décider de ce qui constitue une croyance dangereuse, de la punition appropriée et de la façon de l’empêcher de ressurgir.

Comme il sied à une religion basée sur la compassion et le pardon, le culte de Shallya se montre plutôt compréhensif vis-à-vis des points de vue divergents. Le culte engendre très peu de factions dangereuses, car il est difficile de nuire quand on s’efforce de répandre l’amour et la compassion et de guérir les malades et les blessés. Les cas les plus flagrants de déviance sont ceux qui impliquent un membre refusant de venir en aide à un individu dans le besoin, en particulier quand il a peu ou pas de raison d’agir de la sorte. Si tous les cultistes reçoivent des donations pour l’entretien des temples et pour se vêtir et se nourrir, ceux qui se servent de leurs dons pour « entrer dans les affaires » sont considérés comme ayant quitté le droit chemin par les autres adorateurs de Shallya. Dans les cas extrêmes, les contrevenants peuvent être emprisonnés, mais ils ont plus de chances d’être simplement exclus de l’ordre.


L'initiation

La plupart des Prêtresses sont des orphelines élevées au Temple et destinées à la prêtrise quasiment à la naissance. Celles et ceux qui désirent devenir initiés de Shallya doivent d’abord faire preuve d’une inébranlable dévotion à la Déesse. Il ne suffit pas d’accomplir un acte de compassion isolé, même spectaculaire, au lieu de cela, il doit dédier l’essentiel de son énergie à aider les autres sur une période significative, généralement au moins une année, bien que les pupilles des Temples y passent toute leur enfance. Le genre de service rendu dépend du Temple. On attend des initiés de Shallya qu’ils consacrent tout leur temps à travailler pour les nécessiteux, en faisant abstraction de leur propre bien-être.

Servir Shallya requiert un dévouement désintéressé. Du reste, les rites d’initiation pratiqués dans la plupart des Temples mettent cette qualité à l’épreuve et en font la démonstration. Les détails varient beaucoup, mais le rite suivant est utilisé avec diverses nuances dans nombre de Temples du Nordland. La postulante, pieds nus et ne portant qu’une robe légère, se tient debout dans la cour du Temple pendant un jour et deux nuits, sans manger ni dormir, en ne buvant qu’un peu d’eau. Elle n’a pas le droit de parler et doit aider quiconque traverse la cour et semble en difficulté. Toutefois, elle ne peut pas quitter la cour. Quand le jour se lève après la seconde nuit, une Prêtresse arrive avec une lourde robe, l’en enveloppe et la mène à l’autel principal où elle reçoit un repas, que l’on considère comme donné par la Déesse. Dès cet instant, elle est Prêtresse à part entière. Celles qui échouent ont le droit de recommencer plus tard ; après tout, Shallya est la Déesse de la Miséricorde.

Ceux qui montrent assez de ferveur deviennent Prêtres ou Prêtresses et peuvent grimper dans la hiérarchie grâce à leur altruisme et à un travail soutenu. Au tout début de leur carrière, la plupart des Shalléens voyagent à travers le Vieux Monde pendant quelque temps afin de soulager les souffrances sur leur chemin. Presque tous les Temples les encouragent à le faire, à la fois parce que cela leur permet d’acquérir une meilleure compréhension du monde et parce que ces voyages représentent généralement une épreuve et un sacrifice appropriés pour les adeptes de la Déesse. Certains peuvent également séjourner dans un Temple situé dans un endroit particulièrement dangereux : c’est une épreuve aussi respectée que celle du voyage. On connaît quelques Prêtres qui passent leur vie à voyager, sans jamais se rattacher à un Temple et bien que ces individus soient révérés, ce comportement n’est pas considéré comme normal.

Les Rites

La plupart des Shalléens demandent pardon pour la souffrance qu’ils ont causée à autrui avant de se coucher chaque nuit. Cette pratique est presque toujours discrète, mais quelques-uns ressentent le besoin de se flageller avant de dormir. S’il s’agit d’une flagellation légère, elle est considérée comme très zélée, mais encore normale. Au matin, la prêtresse prépare d’abord le repas de quelqu’un d’autre avant d’avaler son propre petit déjeuner. Le repas qu’elle donne doit toujours être un peu meilleur que celui qu’elle mange, et les Shalléens dévots préfèrent avoir faim plutôt que de ne pas donner à manger à autrui. Les moins pieux agissent dans les formes, mais ils engloutissent un copieux « casse-croûte de milieu de matinée » une demi-heure environ après leur frugal petit déjeuner.

Au cours de leur journée, les Shalléens prennent grand soin d’éviter de nuire à autrui, et en particulier de nuire physiquement à leur prochain. Ceci comprend jusqu’aux dégâts les plus infimes, comme le simple fait de bousculer quelqu’un dans la rue, ce qui fait que la plupart des Shalléens se montrent très prudents au milieu de la foule. Si un Shalléen blesse vraiment quelqu’un, il doit faire ses excuses et offrir une compensation à la "victime". Selon le protocole, seuls les adeptes du Seigneur des Mouches en sont exclus, mais presque aucun Shalléen ne s’excuserait devant un disciple de l’une des Puissances de la Corruption. Quelques-uns refusent de présenter leurs excuses aux adeptes des faux Dieux (c’est-à-dire tous en dehors de Shallya), et même à ceux qui déshonorent la déesse par leur manque de piété (tout Shalléen qui ne suit pas les préceptes avec autant de zèle que le prêtre lui-même).

Quelques Shalléens refusent de manger de la viande sous prétexte que c’est le fruit de la souffrance des animaux, et d’autres se privent même de légumes et de céréales, résultant de la souffrance des plantes (les fruits sont acceptés). Ces attitudes sont toutefois considérées comme extrêmes, car on suppose que la déesse se soucie essentiellement des humains. Toutefois, rares sont les Shalléens qui mangent de la tourte au pigeon. Les prêtres Shalléens peuvent se montrer autoritaires quand ils pensent que les gens ne prennent pas suffisamment soin de leur prochain. D’un autre côté, ils ont une attitude relativement stoïque vis-à-vis de leurs propres souffrances ; aucun Shalléen n’admettra jamais être malade ou fatigué si on le lui demande. Ils aiment offrir leurs conseils à leurs amis et à ceux qu’ils croisent dans la rue. Ils s’en tirent à bon compte parce que personne ne veut insulter un Shalléen ; après tout, il se peut qu’on ait soi-même un jour besoin d’aide, et ce sont les individus les plus susceptibles de vous tendre une main secourable.


Les Cultistes

« Je me suis nourri de votre pain quand j'était enfant. Mangez donc le mien à présent. »
- Dietrich Ragnar, marchand de Marienburg, amenant une charrette de pain au Temple de Shallya qui l'a nourri durant son enfance miséreuse (tout les jours, à l'heure du marché, pour que tout le monde puisse bien l'entendre et le voir)
Faith of Shallya - Benediction of Shallya.jpg
La plupart des Shalléens demandent pardon pour la souffrance qu’ils ont causée à autrui avant de se coucher chaque nuit. Cette pratique est presque toujours discrète, mais quelques-uns ressentent le besoin de se flageller avant de dormir. S’il s’agit d’une flagellation légère, elle est considérée comme très zélée, mais encore normale. Au matin, la Prêtresse prépare d’abord le repas de quelqu’un d’autre avant d’avaler son propre petit déjeuner. Le repas qu’elle donne doit toujours être un peu meilleur que celui qu’elle mange, et les Shalléens dévots préfèrent avoir faim plutôt que de ne pas donner à manger à autrui. Les moins pieux agissent dans les formes, mais ils engloutissent un copieux « casse-croûte de milieu de matinée » une demi-heure environ après leur frugal petit déjeuner.

Au cours de leur journée, les Shalléens prennent grand soin d’éviter de nuire à autrui, et en particulier de nuire physiquement à leur prochain. Ceci comprend jusqu’aux dégâts les plus infimes, comme le simple fait de bousculer quelqu’un dans la rue, ce qui fait que la plupart des Shalléens se montrent très prudents au milieu de la foule. Si un Shalléen blesse vraiment quelqu’un, il doit faire ses excuses et offrir une compensation à la "victime". Selon le protocole, seuls les adeptes du Seigneur des Mouches en sont exclus, mais presque aucun Shalléen ne s’excuserait devant un disciple de l’une des Puissances de la Corruption. Quelques-uns refusent de présenter leurs excuses aux adeptes des faux Dieux (c’est-à-dire tous en dehors de Shallya), et même à ceux qui déshonorent la Déesse par leur manque de piété (tout Shalléen qui ne suit pas les préceptes avec autant de zèle que le Prêtre lui-même).

Quelques Shalléens refusent de manger de la viande sous prétexte que c’est le fruit de la souffrance des animaux, et d’autres se privent même de légumes et de céréales, résultant de la souffrance des plantes (les fruits sont acceptés). Ces attitudes sont toutefois considérées comme extrêmes, car on suppose que la Déesse se soucie essentiellement des humains. Toutefois, rares sont les Shalléens qui mangent de la tourte au pigeon.

Les Prêtres Shalléens peuvent se montrer autoritaires quand ils pensent que les gens ne prennent pas suffisamment soin de leur prochain. D’un autre côté, ils ont une attitude relativement stoïque vis-à-vis de leurs propres souffrances : aucun Shalléen n’admettra jamais être malade ou fatigué si on le lui demande. Ils aiment offrir leurs conseils à leurs amis et à ceux qu’ils croisent dans la rue. Ils s’en tirent à bon compte parce que personne ne veut insulter un Shalléen ; après tout, il se peut qu’on ait soi-même un jour besoin d’aide, et ce sont les individus les plus susceptibles de vous tendre une main secourable.


Le plus souvent, les initiés de Shallya, constitué en majorité de femmes, sont vêtus de longues robes blanches toutes simples, le plus souvent à capuchon, brodées d’un cœur doré sur le sein gauche ; les laïcs les plus dévots adoptent également ce genre de tenue. Les robes sont faites d’un tissu résistant à l’usure et facile à nettoyer en le faisant bouillir, car elles sont très souvent éclaboussées de toutes sortes de substances des plus déplaisantes. Par conséquent, elles coûtent souvent assez cher (bonne qualité), sans pour autant en avoir l’air, ce qui convient tout à fait à la philosophie du culte. Les Prêtresses sont vêtus d’une robe blanche, souvent à capuchon, brodée d’un cœur sur le sein gauche. Sur les robes de tous les jours, la broderie est jaune, mais la plupart des Prêtres et Prêtresses possèdent également une robe de cérémonie faite d’un tissu coûteux et brodée d’un cœur au fil d’or (de qualité exceptionnelle). En dehors de cela, les Shalléens ne portent guère d’ornements même s'il existe quelques variations régionales.

L’une des plus remarquables se rencontre en Bretonnie où les lois somptuaires interdisent aux laïcs et aux initiés de porter du blanc ; ils s’habillent donc en jaune. Même les laïcs d’origine noble portent du jaune en signe d’humilité. Comme les pèlerins étrangers ne peuvent être considérés, au sens strict, comme des paysans, ils ne sont pas tenus de se plier à cette législation. Toutefois, du fait que tous les membres de la noblesse ne sont pas toujours bien avertis des lois, la plupart des pèlerins préfèrent porter du jaune jusqu’à leur arrivée au Temple, où ils se changent pour reprendre leur robe blanche. Dans cette nation, tous les Prêtres de Shallya bénéficient d’une dispense qui leur permet de porter leurs habits sacerdotaux, mais ils ne peuvent porter aucun autre vêtement blanc.

Les Prêtres de Shallya vendent la plupart des cadeaux de valeur qu’ils reçoivent afin de financer leurs œuvres en faveur des nécessiteux, mais ils ne vendent pas les vêtements qu’on leur offre. Certains d’entre eux possèdent donc des tenues extrêmement coûteuses, offertes par des fidèles généreux ou reconnaissants. Toutefois, même s’ils sont somptueux, ces habits doivent toujours être d’apparence très simple, sinon ils ne seront pas considérés comme des vêtements. Dans ce domaine, les critères varient d’un Temple à l’autre.

Signes et Gestes Sacrés de Shallya

Les adeptes ont différentes manières d’afficher leur foi, que ce soit aux yeux des non-initiés ou à ceux de leurs pairs. L’utilisation de signes, de gestes de la main et de salutations sacrées est une démonstration de respect à l’égard des autres adeptes et des Dieux. Ces saluts sont couramment utilises quand les adeptes se rencontrent pour la première fois de la journée, et on les reproduit quand on se sépare. Chaque culte dispose de son éventail de signes secrets qui ne sont connus que des adeptes de confiance. Ils peuvent exprimer la détresse, une grande admiration, ou d’autres choses qui ne peuvent être comprises que par les fidèles.

Le salut des adeptes de Shallya consiste a l’aire un signe de croix sur leur cœur, généralement en baissant la tête. Un autre signe courant consiste a se toucher les lèvres du bout du majeur et de l’index, puis à désigner une personne de ces doigts. C’est un signe de grand respect et d’admiration. Les fidèles qui s’occupent d’une personne dans les derniers moment de sa vie maintiennent une main sur le cœur de la victime tout en pressant l’autre sur le leur afin de montrer leur compassion et l’espoir que Shallya ait pitié de son cœur et de son âme. De rares adeptes se giflent les unes les autres pour symboliser la souffrance de leur Déesse. Surnommées les « Gifleuses », la plupart des gens les trouvent tout simplement ridicules.

Des Prêtres Shalléens ?

La plus grande partie du clergé de Shallya est composée de Prêtresses ; la plupart des habitants du Vieux Monde ont du mal à croire qu’un homme puisse réellement devenir Prêtre de la Déesse. Elle les accepte pourtant et ils sont relativement bien représentés chez les Prêtres itinérants.

Les jeunes Prêtres de Shallya sont presque toujours des Prêtres errants car les grandes Prêtresses des Temples ne sont généralement pas très disposées à introduire de jeunes hommes de belle prestance dans un environnement où ils se trouveraient entourés d’une foule de jeunes femmes impressionnables. On les reçoit pour un certain temps, puis on les encourage à poursuivre leur périple avant qu’ils ne commencent à briser les cœurs. Certaines légendes du culte parlent de Prêtres qui, pour avoir exploité l’attirance qu’ils exerçaient sur les Prêtresses, furent dévorés par Slaanesh en punition (Il existe des versions non autorisées de ces légendes, très explicites sur les détails de cette exploitation et de la punition qui s’ensuit. Ce sont des livres interdits, quoique populaires.) Une fois qu’ils sont devenus vieux et beaucoup moins attirants, ces Prêtres itinérants peuvent s’installer dans un Temple.


Structure

En théorie, le culte de Shallya fonctionne sur un modèle féodal : chaque Temple ou oratoire est redevable d’un tribut à un Temple local plus important et ces Temples versent à leur tour leur tribut au Temple national. Tous les Temples d’une nation font allégeance au Temple de Couronne, où se retrouvent tous les principaux Prêtres et Prêtresses du culte, tous les six ans, pour constituer le conseil d’administration du culte. L’autorité de la matriarche de Couronne s’étend sur tous les Shalléens et elle dispose du pouvoir d’exclure une personne du culte. Elle n’en use que dans le cas où l’un des adeptes se tournerait vers les Dieux Sombres, car la compassion doit s’appliquer dans tous les autres cas. Au-dessous de la matriarche, les degrés hiérarchiques sont surtout symboliques et ne véhiculent guère de pouvoir effectif.

Un certain nombre de Temples jouissent d’une excellente réputation et comme les Prêtres et Prêtresses les plus prometteurs y séjournent régulièrement, cette réputation perdure. Le Temple d’Altdorf en est un bon exemple ; sa grande Prêtresse, traditionnellement choisie par celles de tous les Temples Shalléens de l’Empire, est investie d’une grande autorité morale. Altdorf est considérée comme une affectation particulièrement éprouvante pour les meilleurs des Prêtres et des initiés car il s'y trouve tant de miséreux à assister et tant de tentations pour les détourner de leurs devoirs.

D’une manière générale, les Shalléens ne sont pas très à l’aise face aux richesses, mais leur dévouement sans bornes leur vaut de recevoir des quantités de donations et de présents qui sont, pour la plus grande partie, consacrés à aider autrui ou vendus dans ce but. Toutefois les Temples en conservent une partie. Les Prêtresses ne sauraient vendre les saintes images de Shallya ou d’autres objets religieux similaires. Par tradition, les trésors offerts à un Temple sont expédiés, par voie hiérarchique, au Temple auquel le premier verse son tribut. Si ce Temple se trouve dans une zone urbaine, il conserve la plupart des objets et offre les plus beaux au Temple national. Les richesses exposées dans ces endroits choquent souvent les visiteurs qui, par comparaison avec les austères oratoires de campagne, peuvent en tirer la conclusion que le culte est corrompu. Pour contrebalancer cette image, le clergé des Temples a souvent tendance à vivre dans un ascétisme rigoureux.

Chaque Temple fonctionne selon une organisation très stricte, sous l’autorité absolue, mais toujours bienveillante, de sa grande Prêtresse. Tous les Temples et les oratoires, petits ou grands, essayent de pourvoir à tous les besoins ; cependant la plupart se spécialisent dans certains domaines. Dans les plus grands Temples, chaque département fonctionne de manière indépendante avec son propre personnel dirigé par une Prêtresse en chef qui reporte à la grande Prêtresse. La fonction la mieux connue des Temples est probablement celle d’hôpital. On y traite les blessures et les maladies. Les maternités sont toujours installées dans des ailes séparées mais proches de l’hôpital car les complications qui peuvent se produire lors d’une naissance requièrent souvent une assistance médicale. Les asiles d’aliénés existent uniquement dans les Temples dont les bâtiments sont suffisamment vastes pour leur réserver une zone séparée ou dans certains oratoires spécialisés dans le confinement et le traitement des malades mentaux.

De nombreux Temples Shalléens possèdent un orphelinat où l’on élève les enfants, surtout des filles, afin d’en faire des suivantes de la Déesse. Parmi les pupilles des Temples, toutes ne montrent pas les dispositions requises pour entrer au service de la Vierge Éplorée. Certaines sont alors mariées à de riches marchands en échange de substantielles donations. Les orphelines Shalléennes ont la réputation de faire des épouses très obéissantes, pleines de sollicitude, et des mères dévouées. Les Temples organisent également pour les pauvres des distributions de nourriture et, à l’occasion, de vêtements. Il est rare que ces distributions aient lieu au Temple même ; les miséreux qui possèdent suffisamment d’énergie pour se déplacer jusque là ne sont pas ceux qui ont le plus besoin de nourriture. Au lieu de cela, les initiés et les Prêtresses de rang subalterne se rendent dans les taudis pour y donner du pain. Les Prêtresses considèrent d’un oeil très favorable les guerriers à l’allure martiale et à la carrure imposante qui se portent volontaires pour « les aider à porter tout ça. »


Temple

« On ne… *PAF !* …vole jamais… *VLAN !* …dans les Temples… *SBAM !* …de Shallya !!! »
- Voleur de Talabheim donnant un cours d'éthique professionnelle à un collègue

Le plus célèbre des Temples de Shallya se trouve à Couronne, la capitale de la Bretonnie. Il est construit sur l’une des sources qui ont fait la renommée de cette ville. C’est un lieu de pèlerinage très prisé, particulièrement des personnes atteintes d’une maladie grave.

Il y a un Temple ou un oratoire de Shallya dans toutes les cités, les villes et les villages du Vieux Monde. Chaque oratoire est tributaire envers le Temple le plus proche, qui est lui-même redevable envers les Temples principaux des capitales nationales. Avec la grande Prêtresse de Couronne, les grands Prêtres et les grandes Prêtresses des capitales de chaque nation forment un conseil qui représente l’autorité suprême du culte de Shallya. Ce conseil se réunit à Couronne tous les six ans. Dans l’Empire, le plus grand Temple de Shallya est à Altdorf. C’est une magnifique maison de guérison en marbre blanc, élégamment décorée de riches tapisseries de drap blanc brodé d’or et l’Empereur lui-même vient s’y faire soigner. Ce gigantesque Temple, où naissent tant de bébés, est situé à peine à vingt pas du jardin de Morr où sont enterrés les défunts. À Altdorf, lorsque quelqu’un se plaint des difficultés de la vie, la réponse la plus courante consiste à hausser les épaules et à dire : « On n’a que vingt pas à faire. »

Au sud-est de l’Empire, par-delà le Col du Feu Noir, on trouve le Heiligerberg, la montagne sacrée de Shallya. Selon la légende, il y a deux mille ans, au sommet de cette montagne, la Déesse elle-même apparut à la Prêtresse Pergunda qui n’était alors qu’une petite fille, et celle-ci se mit ensuite à accomplir des guérisons miraculeuses. Une abbaye se dresse à cet endroit depuis d’innombrables générations. Il y a encore peu de temps, elle abritait mère Elsbeth, une éminente guérisseuse et l’héritière spirituelle de Pergunda. Des milliers de gens ont bravé les difficultés de la traversée du Col du Feu Noir pour la voir avant son trépas. Hélas, il en est peu parmi les survivants qui ont pu obtenir la guérison qu’ils recherchaient avant que Morr ne vienne réclamer son âme.

Les Temples de Shallya sont le plus souvent composés d’une grande cour, avec un Temple tout en longueur d’un côté, deux ou trois chapelles alignées de l’autre côté et une infirmerie dans le fond. Les oratoires sont de petites huttes rectangulaires et simples, généralement en pierre, avec un bas-relief représentant le cœur de Shallya au-dessus de la porte. Les Temples Shalléens sont construit autour d'une cour, avec le bâtiment principal de Temple d'un côté, les chapelles de l'autre et l'infirmerie au fond. Dans certains cas, le dernier côté de la cour est fermé par les quartiers des Prêtresses. Les plus grands Temples ont parfois plusieurs cours et dans ce cas, le bâtiment principal se trouve aussi près du centre que possible.

Les Shalléennes préfèrent la pierre blanche et les intérieurs sont normalement décoré de blanc et d'or ou de jeune. La pierre est un matériaux qui coûte cher, mais la plupart des Shalléennes préfèrent éviter le bois, car cela permet à leurs édifices de résister au feu, de manière à pouvoir procurer un abri et des secours aux survivants après un incendie. La seule décoration commune à tous les Temples est une fontaine installée dans la grande cour et censée représenter les larmes de Shallya. Dans certains Temples, la fontaine est sculptée à l'image d'une jeune vierge de marbre blanc et l'eau se déverse de ses yeux.

Sectes

Il n’existe pas de sectes officielles dans l’Ordre du Cœur Miséricordieux et on ne connaît aucune dissension manifeste relative à la doctrine. Il arrive pourtant que certains adeptes mettent l’accent sur différents aspects de la foi Shalléenne et que cela engendre de violentes disputes au sein des Temples, mais ces disputes restent généralement du domaine privé ; le culte présente un front remarquablement uni aux yeux du monde.

L'Ascétisme

Le sujet de l’ascétisme est probablement le point sur lequel les opinions sont les plus variées. Toute la question tourne autour du fait de savoir jusqu’où il est souhaitable d’aller dans le service de la Déesse.

Premièrement, est-il mal pour une Shalléenne de prendre plaisir aux choses qui lui viennent sans effort ? Si un gentilhomme lui offre un verre de bon vin, est-ce un péché de l’accepter ? Doit-elle s’asseoir sur une chaise confortable, si on le lui propose ? La plupart des Shalléennes pensent qu’il s’agit là de choses parfaitement acceptables ; cela n’interfère pas avec leur devoir et elles ne peuvent utiliser ces petits luxes pour aider les pauvres. Une minorité radicale pense pourtant qu’une Shalléenne ne doit trouver aucun plaisir à sa tâche. Elle doit servir ceux qui souffrent par devoir et non par satisfaction d’aider autrui. Une minorité plus restreinte pense même que personne ne devrait prendre plaisir à quoi que ce soit car selon elles, le bonheur ne devrait pas avoir le droit d’exister dans un monde aussi cruel et empli de misères. Bien qu’il soit minoritaire, ce groupe n’est pas aussi minuscule qu’on pourrait le penser et ses membres semblent avoir une prédilection pour la gestion des orphelinats du culte.

Plus le débat est d’ordre général, plus les opinions sont contradictoires et plus elles sont difficiles à catégoriser ; les Prêtresses écoutent les arguments qui leur conviennent pour formuler leurs réponses. La question fondamentale est de déterminer combien de temps et de ressources une Prêtresse doit consacrer au service de la Déesse. Les factions plus radicales soutiennent qu’une Prêtresse doit vouer chaque minute de son temps à l’hôpital ou aux soins des malades, où qu’ils soient, en faisant tout son possible pour diminuer son temps de sommeil. La plupart des Shalléennes soutiennent cependant que c’est une mauvaise stratégie que de travailler sans le moindre répit car cela conduit inévitablement à commettre des erreurs. La plupart admettent qu’une prière dans le calme constitue une pause convenable et une substantielle minorité pensent que tous les plaisirs raffinés (ceux qui excluent l’usage de la violence ou la consommation d’alcool) sont acceptables. Quelques-unes vont jusqu’à penser que tout ce qui ne cause pas de tort aux autres et n’entrave pas les devoirs d’une Shalléenne constitue un excellent moyen de détente. Évidemment, de nombreuses Shalléennes sont connues pour avoir tendance à abuser de l’alcool, en partie pour effacer le souvenir des horreurs dont elles ont été les témoins, mais la plupart des membres du culte désapprouvent cette conduite.

Les Shalléennes qui sont mères de famille sont confrontées à un dilemme plus crucial. L’orthodoxie Shalléenne prescrit que les parents Shalléens ne doivent privilégier leurs enfants en aucune façon. Celles qui se conforment strictement à la règle placent leurs enfants à l’orphelinat du Temple afin qu’ils soient élevés comme n’importe quel enfant trouvé. La plupart des Shalléennes ne se soumettent pas à ce mode de pensée traditionnel, mais elles ont tout de même la réputation d’être beaucoup moins indulgentes à l’égard de leur progéniture que la plupart des gens pour la leur.

Une Aide Ciblée

Un autre sujet de controverse concerne le libre arbitre à exercer dans le choix des bénéficiaires de l’aide. Une proportion non négligeable des membres de l’ordre soutient qu’il n’y a aucun choix à faire et que les Prêtresses doivent simplement assister tous les affligés qui se présentent à elles. Elles sont convaincues que la Déesse en personne les guide vers les bonnes personnes. La plupart des Shalléennes (pas plus de la moitié, cependant) pensent qu’il est acceptable de consacrer quelques instants à évaluer les besoins réels avant de décider qui doit bénéficier de l’aide en premier. Une fraction assez minoritaire estime qu’elles doivent prendre le temps de chercher les personnes qui ont véritablement besoin d’aide, faire le nécessaire, puis passer au groupe suivant. Toutefois, même dans le dernier groupe, aucune Shalléenne ne refuse jamais de s’occuper d’un blessé lorsqu’elle en rencontre un.

Une très petite minorité pense que les Prêtresses doivent faire leur possible pour modifier la société en profondeur. C’est un mode de pensée qui flirte avec l’hérésie et la plupart des Shalléennes pensent que ces utopistes gaspillent un temps précieux au lieu de le mettre à profit pour aider les autres.

Le Seigneur des Mouches

Tous les Shalléens considèrent le Seigneur des Mouches, Nurgle, comme le pire de tous les corrupteurs et connaîtraient une joie immense s’il venait à être détruit. Toutefois, les opinions varient quant au sort qu’il faut réserver aux serviteurs des Dieux Sombres. Quelques Prêtresses, peu nombreuses, pensent que ces individus ont droit à la compassion, eux aussi, et elles argumentent qu’ils souffrent certainement autant que leurs victimes. Un autre groupe, tout aussi peu nombreux, pense qu’il faut traquer ces cultes dévoyés afin de les anéantir ; en général, ces adeptes finissent par se joindre à d’autres cultes plus martiaux, notamment celui de Myrmidia.

La majorité s’interroge sur l’équilibre à maintenir entre le fait de se borner à simplement traiter les victimes des épidémies et d’essayer de les endiguer à la source. La plupart des Shalléennes pensent qu’il leur suffit de traiter les patients qu’elles ont déjà, jusqu’à ce que le Dieu de la Pestilence décide de se pencher sur la zone où elles opèrent. Elles se mettent alors à penser que l’épidémie devrait être étouffée dans l’œuf, mais elles sont trop occupées à traiter les victimes pour agir dans ce sens.


Ordres Mineurs

Le culte de Shallya ne possède pas plus d'ordres mineurs qu'il n'a de sectes officielles. Cependant, la tendance naturelle des Temples à la spécialisation signifie qu'un certain nombre groupes différenciés se sont créés à l'intérieur du culte. Les plus notables sont ceux des guérisseuses et des sages-femmes, mais ces deux groupes sont trop importants pour pouvoir développer une forme d'identité collective ; elles projettent seulement l'image de « Shalléennes typiques » et c'est ainsi qu'elles se voient.

Les Prêtresses qui soignent les malades mentaux, en revanche, possèdent certaines affinités et profitent de toutes les occasions de se réunir et de discuter avec des personnes qui, tout en étant saines d'esprit, comprennent ce que peut être la vie au contact des aliénés. Cependant, de telles occasion sont rare et espacées dans le temps.

Les Prêtres itinérants ont l'occasion de se rencontrer et partagent un style de vie particulier par rapport au gros des effectifs du culte. Ces dernières années, certains Prêtres ont même évoqué l'idée de demander à être reconnu en tant qu'ordre officiel. La principale raison pour laquelle les choses ne sont pas allées plus loin, c'est que la plupart des Prêtres itinérants pensent que cela ne ferait pas grande différence pour eux.

II existe également plusieurs cultes mineurs liés à Shallya, dans l'Empire comme ailleurs. Dans le Pays Perdu et dans l'ouest de l'Empire, la secte de Shallya la Purificatrice enseigne que même les mutants peuvent s'amender et, peut-être, guérir. Dans la vallée du Reik, on murmure qu'il existerait un village secret habité par des mutants qui vénèrent Shallya, quelque part dans l'arrière-pays de Marienburg. Les Répurgateurs seraient enchantés de découvrir la vérité sur ce sujet.

Les pauvres Kislevites qui habitent les taudis de Talabheim l'appellent Salyak la Charitable. Son culte anime des soupes populaires qui fournissent de la nourriture à ceux qui, sans elle, seraient affamés et iraient parfois jusqu'à se laisser mourir. Quand ils condescendent même à y penser, les membres de la haute société de Talabheim regardent le culte de Salyak de très haut, en se demandant comment on peut gaspiller de l'argent et à perdre son temps à s'occuper de paysans qui ne sont que des sacs à vin et des paresseux.


Personnalités

Mère Elsbeth d’Heiligerberg, l’une des rares véritables faiseuses de miracles du culte, est morte tout récemment et Anja Gustavson, la grande Prêtresse de l’Empire, est à la tête du culte de Shallya depuis cinquante ans. Elle est maintenant si vieille et si frêle qu’un vent un peu violent pourrait la faire tomber en poussière, si bien que l’on s’attend à la voir mourir bientôt. De l’avis général, une nouvelle grande Prêtresse pourrait être nommée sous peu. La Matriarche Lisegund, bien que plus active, est également âgée.

Les quatre personnalités présenté ci-dessous sont des figures plutôt connues dans le culte :


Sources

  • Warhammer JdR Le Tome de la Rédemption
  • Warhammer JdR Les Héritiers de Sigmar
  • Warhammer JdR Le Livre de Règles V2