Sœurs de l'Épine

De La Bibliothèque Impériale
Les servantes d’Ariel ne vivent que pour défendre leur Reine et la forêt, c’est leur mission éternelle à laquelle elles ne renonceront jamais.
Les Sœurs de l’Épine sont les suivantes d’Ariel. Par bien des aspects, elles sont l’équivalent des Cavaliers Sauvages de Kurnous, tout en étant leurs négatifs : elles sont vouées à la sorcellerie et à la subtilité, là où les écuyers d’Orion ne jurent que par la chasse. Alors que les montures des Cavaliers Sauvages sont aussi intrépides que leurs cavaliers, les Sœurs chevauchent des Coursiers d’Isha, dont l’allure gracieuse dissimule la perfidie.

La nature et les origines de la sororité sont voilées de mystère. Les scaldes Asrai ne se privent pourtant pas de fabuler à ce sujet. Après tout, broder des légendes pour combler les silences de l’histoire est la raison d’être des bardes. À les croire, les Sœurs de l’Épine seraient des vierges Asrai possédées par des Dryades, ou des fragments de l’âme d’Ariel à qui la Magie Noire aurait donné vie, ou encore une cabale de sorcières Druchii en exil, et mille autres théories abracadabrantes. Les Sœurs connaissent toutes ces fables - peu de choses qui se passent à Athel Loren échappent à leur attention, et leur influence s’étend à tous les halls - mais elles n’en ont cure car en diffusant ces fables, les bardes ont davantage contribué à déguiser la vérité que les Sœurs elles-mêmes.

Si les Cavaliers Sauvages sont respectés, mais pas spécialement appréciés, les Sœurs de l’Épine font l’objet d’une adoration mêlée de crainte chez la plupart des Asrai. Adorées car elles répondent promptement aux appels a l’aide, craintes parce que le prix qu’elles demandent en échange est souvent plus élevé que ce que le demandeur est prêt à payer. Elles peuvent insuffler des compétences martiales hors norme aux jeunes guerriers, mais en effaçant toute compassion de leur âme au passage. Elles peuvent accéder aux prières d’une amoureuse déçue, pour enlever son premier né à la naissance. Elles peuvent même détourner la faux de la mort, mais une autre vie sera moissonnée à sa place, et le choix de la victime incombe rarement au solliciteur. Ailleurs, les Sœurs seraient aspirées par les ténèbres ou mises au bûcher, mais à Athel Loren, elles comprennent la nécessité d’un équilibre en tout, et ceux qui traitent avec elles doivent se préparer aux conséquences.

Tout comme leur maîtresse, les Sœurs de l’Épine sont éternelles ; elles semblent ne jamais vieillir et les blessures mortelles qu’elles subissent ne sont que temporaires. Lorsque l’une entre elles est tuée, ses soeurs placent son corps sur un bayard de racines et de lierre, et l’emportent dans les halls sanctifiés du Chêne des Ages. Elle repose là jusqu’à la venue d’un nouveau printemps, attendant d’être ressuscitée par la débauche de magie et d’énergie vitale. Ce n’est que lorsque le corps d’une Sœur est introuvable ou mutilé au-delà de toute rémission que son esprit quitte le monde des mortels, laissant le soin de la venger à ses sœurs endeuillées.

Et les Sœurs savent apporter la mort de bien des façons. Elles connaissent tous les poisons végétaux : pas seulement ceux qui causent des convulsions à vous rompre les os, mais également ceux qui transforment le sang en feu, font sombrer dans une folie capiteuse ou pourrir le corps de l’intérieur. En outre, elles sont versées dans l’art des mots de pouvoir qui plongent leur victime dans l’apathie, ou dans une rage telle qu’elle massacre les siens sans remords. Or, aussi efficaces que soient ces méthodes, elles sont impersonnelles et manquent de sportivité. Si possible, les Sœurs préfèrent tuer à la javeline ou au couteau, afin de lire la peur dans les yeux de leur proie.

Source

  • Livre d’Armée des Elfes Sylvains, V8