Mureiste

De La Bibliothèque Impériale

Murieste est une ville en Sylvanie, dont les habitants sont des Goules et le maître un Vampire de la lignée des Stryges. En s'approchant, un enchevêtrement de toits apparaît entassé sur une pile d’habitations, dispersées comme des ordures. Les toitures sont dans un état pitoyable, des poutres perçant le chaume pourri comme des os à travers la chair. Le clocher vide d’un temple s’élève au-dessus du reste et parait d’autant plus lamentable que son caractère sacré est atteint. Un portail en bois se dresse devant le pâté de maisons, les battants ouverts et affaissés dans leurs montants rudimentaires en fer, que le vent et la pluie ont vrillés. Un petit rectangle de bois se balance au bout d’une chaîne rouillée, sur lequel on peut à peine discerner les lettres carbonisées du nom du village.

De près, les bâtiments se montrent aussi décrépis que l’impression qu’ils donnent à distance. La plupart des taudis en brique d’adobe sont presque effondrés, des trous béants garnissant les murs, les toits de chaume enfoncés et les portes étendues au milieu des herbes et des taillis. Les charpentes tiennent en équilibre, comme autant d’ivrognes adossés au mur, menaçant de s’écrouler à tout instant. Et pourtant, aussi misérables soient-elles, ces habitations présentent des singularités qui ne pouvaient échapper à un œil acéré. Certains bâtiments portent les marques d’une réparation grossière, de la boue séchée venant colmater des brèches, de l’herbe et des branches récemment coupées semblant consolider un toit en chaume. Le bourg de Mureiste est peut-être décati et oublié, mais certains détails montrent qu’il n’est pas totalement abandonné.

Au centre de la place du village, les vestiges d’une statue jadis héroïque se dressent sur une colonne en pierre envahie par les mauvaises herbes. Les fenêtres sinistres et béantes des mornes façades des échoppes et de l’hôtel de ville dévisagent le champion décadent. Sur un côté, la place est dominée par un temple, le marteau de bronze qui pend de son clocher annonçant que le site était autrefois dédié à Sigmar. Seul parmi toutes les constructions pourrissantes de Mureiste, le temple est bâti de pierre, d’imposants blocs de granit qu’il a probablement fallu faire venir à grands frais par la forêt et le val.

Source[modifier]

  • C.L. Werner, Charcuterie Ambulante, dans Les Épées de l'Empire, Bibliothèque interdite, 2006