Madame Kalfon

De La Bibliothèque Impériale
« Dites-moi, est-ce que c’est douloureux ? Soyez précis, je vous prie. »
- Madame Kalfon.

Le duché forestier de Parravon jouxte les terres de la Fée qui est connue pour enlever les enfants ayant des talents pour la magie. Alors que Madame Kalfon n’était encore qu’un bébé, la vaisselle bondissait mystérieusement dans les airs et se brisait lorsqu’elle pleurait. Voyant cela, ses parents voulurent la cacher, et dissimuler son incontestable don à la Fée, en l’abandonnant dans les montagnes. Leurs têtes de paysans étaient farcies de stupides légendes pleines de bienveillants ermites recueillant les enfants trouvés. D’une certaine manière, la légende se réalisa.

Héloïse Kalfon fut recueillie par une bande de mutants qui vivaient dans les Montagnes Grises et ils lui donnèrent un nom. C’était un groupe pacifique et ils la traitèrent avec bonté malgré le fait qu’elle n’avait aucune difformité et les étranges choses qui se produisaient lorsqu’elle piquait une colère.

Un beau jour, les mutants attirèrent l’attention du Nécrarque Chigaru, qui était descendu de sa forteresse montagneuse pour fouiller les ruines d’un château â la sinistre réputation. Chigaru recueillit les misérables et leur offrit l’asile et le couvert en échange de leurs bons et loyaux services. Sentant le potentiel d’Héloïse et pensant que sa jeunesse la rendrait facile à contrôler, il fit d’elle sa progéniture bien qu’elle ne fût âgée que de douze ans. Cela n’améliora guère sa santé mentale, pas plus que la vision de Chigaru utilisant les techniques apprises dans un grimoire retrouvé dans le château pour aggraver encore les mutations de sa famille adoptive et leur donner des formes de plus en plus contrefaites jusqu’à ce que leurs corps se brisent sous la contrainte. Pleine de rancune, Héloïse poussa son père des ténèbres du haut de la tour pour se venger et le monstre honni tomba sur une pique sur laquelle il resta empalé, impuissant et pris au piège, jusqu’à ce que les premiers rayons du soleil ne purgent le monde de son existence.

Prenant le nom de Madame Kalfon afin de se donner un air un peu plus adulte, la toute petite Nécrarque prit possession de la tour de Chigaru et s’appropria tous les merveilleux jouets qu’elle contenait. Au fil des années, avec une joie enfantine, elle a acquis la maîtrise de toutes les techniques qui permettent de créer une nouvelle vie, mettant des créatures en pièces et les reconstituant selon des combinaisons inédites, comme elle le ferait de n’importe quelle poupée. À présent, la tour de Chigaru est pleine des nouveaux amis et des marionnettes de cette jeune fille précoce.

Madame Kalfon sait pourquoi ses parents l’ont abandonnée et elle éprouve une rancune particulière à l’égard de la Fée qui enlève les enfants comme elle. Un jour, en regardant au loin depuis le haut de sa tour, vers le Bois Sauvage, à l’extrémité est de l’Athel Loren, elle a vu un moyen de satisfaire son désir de revanche et son éternelle curiosité. Elle a capturé un essaim de farfadets des esprits de la forêt appartenant à la Fée, sur lesquels elle a commencé à expérimenter.

Bien qu’il s’agisse d’esprits, ce n’étaient pas des fantômes et ils ne pouvaient être contrôlés par les techniques nécromantiques habituelles. Ces esprits avaient une forme physique mais peu de temps après leur mort cette forme se dissolvait ce qui les rendait impossibles à ramener à la vie. Elle se lança avec un acharnement obsessionnel dans une série d’expériences jusqu’à découvrir la combinaison idéale de produits chimiques de conservation et de remplacement de membres permettant d’obtenir quelque chose de suffisamment tangible pour être réanimé. C’est ainsi qu’elle triompha d’une nouvelle forme de vie et l’ajouta à sa ménagerie dans les montagnes.

Source[modifier]

  • Warhammer JdR - Les Maitres de la Nuit