Le Masque

De La Bibliothèque Impériale
Le Masque de Slaanesh, la Danseuse Éternelle, la Vierge Maudite, la Sombre Trompeuse

Le Masque était jadis la plus aimée des Démonettes, car elle dansait sans cesse et exécutait des chorégraphies si étourdissantes que les Dieux mêmes étaient frappés de stupeur, mais le Masque fut déchue lorsque Slaanesh connut son plus grave revers au cours du Jeu Divin, lorsqu’il fut impliqué par Tzeentch dans une guerre contre Nurgle et Khorne qu’il ne pouvait espérer gagner.

Cherchant à apaiser le tourment de son seigneur, le Masque dansa avec plus de grâce et d’entrain que jamais. Elle glissait sur le parquet de la salle de bal, fait de rêves brisés et de promesses anéanties, chacun de ses entrechats se fondant sans effort dans la pirouette suivante. Aucun mortel n’aurait pu observer sa danse sans en être bouleversé, mais Slaanesh n’oubliait pas sa cuisante défaite et l’âpre douleur de l’humiliation ne quittait plus son cœur vaniteux. Le spectacle de la Démonette qui dansait ne lui parut être qu’une pique cruelle, une moquerie subtile visant son orgueil blessé.

Le Prince du Chaos donna libre cours à sa colère. Il maudit le Masque, la condamnant à danser pour toute l’éternité, contre son gré, sans jamais pouvoir s’arrêter pour prendre le moindre repos ou savourer d’autres expériences. Ses danses célébreraient désormais la splendeur de Slaanesh, chacun de ses mouvements serait une ode aux victoires du Prince du Chaos. Une fois sa colère assouvie, Slaanesh se détourna du Masque et se retira dans ses appartements, où la caresse de ses demoiselles d’honneur saurait, peut-être, soulager momentanément sa fierté navrée.

Et la malédiction dure encore de nos jours. Le Masque danse sur les plans matériels et immatériels, sur une mélodie qu’elle seule peut entendre, sans jamais pouvoir se reposer. Elle est attirée par les lieux où les sensations sont exacerbées, et apparaît parfois à la table d’un grand festin, ou à la coda d’un grand opéra. Son masque d’or frémit et se transforme au fil de sa danse en adoptant l’aspect des personnages qu’elle incarne. Et le pouvoir de la malédiction divine est si grand que tous ceux qui s’approchent du Masque sont entraînés dans la sarabande infernale. Qu’ils soient Démons ou mortels, tous ont un rôle à jouer dans la pantomime, et s’y adonnent avec autant de brio que s’ils l’avaient répétée toute leur vie.

Mais le tempo de la danse change alors que l’histoire de Slaanesh se déroule. Lors de la Danse du Songe, qui dépeint le sommeil du Prince attendant son éveil, les pas sont lents et mesurés. À l’inverse, la Pavane de la Douleur, qui recrée les brillantes victoires de Slaanesh sur Khorne, se danse de façon syncopée et se termine lorsque les danseurs involontaires s’entre-tuent. Ces danses ne sont pas forcément issues du passé, mais de toutes les époques présentes et futures. La malédiction du Masque lui permet de montrer des événements à venir, comme l’emprisonnement de Lœc et la purification par le feu des Jardins de Nurgle, jusqu’au légendaire Rhan’k’adanra, l’ultime bataille et le crépuscule des Dieux. Ceux qui survivent à la danse n’en retiennent que des souvenirs flous et subjectifs. Ils ne peuvent désormais plus voir que ruine et mort autour d’eux, et ressentir la torture d’un corps poussé dans ses derniers retranchements. Pendant ce temps, ailleurs, le Masque continue de danser…

Source[modifier]

  • Livre d’Armée des Démons du Chaos, V8